- il y a 2 semaines
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00On va y venir maintenant à l'affaire de Sainte-Solene. Vous vous en souvenez, l'affaire de Sainte-Solene, on est en mars 2023.
00:06Ce sont des manifestations anti-barrage qui se mettent en place et on a un affrontement violent.
00:13On va écouter d'abord le Gérald Darmanin, le ministre de la Justice.
00:16La préfète de Sèvres fait face à un déferlement de violences inédites, avec, et je le rappelle, dans des conditions extrêmement difficiles,
00:24des haches, des attaques de boules, des armes par destination et de très nombreux blessés, parfois très gravement.
00:33Je me rappelle avoir rendu visite d'ailleurs à ces gendarmes qui ont été, et encore pour certains d'entre eux, touchés dans leur chair et touchés psychologiquement.
00:41Donc ils ont fait face d'abord, de façon extrêmement difficile, à du match à l'ordre rural, de gens qui voulaient détruire,
00:48alors que des décisions de justice étaient du côté du droit, les biens des agriculteurs.
00:53– Ensuite, évidemment, toujours, tout cela doit se faire dans le cadre de la déontologie et dans l'utilisation légitime de la force.
01:01C'est le principe et l'honneur des policiers et des gendarmes.
01:05Je pense que le ministre de l'Intérieur, qui a annoncé une enquête de l'Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale,
01:10publiera, j'en suis certain, les résultats de cette enquête et on verra, c'est la justice.
01:14J'ai constaté que le procureur de la République, qui agit en toute indépendance, avait déclaré que pour l'instant,
01:19sauf si les nouvelles ont eu lieu depuis la réunion que je viens d'avoir à l'instant,
01:21ne méritaient pas d'ouvrir une enquête.
01:24Donc je vous comprendrai bien, et notamment vous, que je ne puisse pas affirmer ou confirmer
01:29une décision d'un magistrat libre et indépendant sur les conditions d'emploi de la force.
01:34Mais moi, je veux redire ici, de mes fonctions passées, le soutien que j'ai face aux gendarmes
01:40qui ont, de manière générale, et peut-être pas dans les cas particuliers que vous citez,
01:44je n'ai pas vu et je n'ai pas entendu, les vidéos et les sons que vous évoquez,
01:49mais je le ferai, bien évidemment.
01:51Vous n'avez pas vu les vidéos de Mediapart et de Libération, à ce propos ?
01:53Non, je ne dis pas Mediapart et Libération tous les matins et tous les jours,
01:57mais je le ferai, bien évidemment.
01:59Ce qui est révélé, c'est gravissime, c'est des consignes généralisées de tir tendu,
02:03abligées par la hiérarchie.
02:05Est-ce qu'il y a des consignes en très haut lieu sur ces tirs tendus ?
02:09Est-ce que vous avez entendu parler de ces tirs tendus ?
02:12Madame, il faut laisser la justice à son travail.
02:15D'abord l'inspection générale de la gendarmerie nationale,
02:17et puis s'il le faut, le procureur de la République, en toute indépendance,
02:20ouvrira une enquête, et nous verrons bien.
02:22Et donc, je vais vous respecter l'état de droit, vous faites votre travail de journaliste,
02:25les gendarmes ont fait leur travail, me semble-t-il, pour l'immense majorité d'entre eux,
02:28dans des conditions extrêmement difficiles, dont j'ai aimé que vous ayez un mot pour eux et pour les blessés.
02:33Est-ce que vous avez un mot pour eux et pour les blessés ?
02:36Est-ce que vous avez un petit mot pour eux et pour les blessés ?
02:40Bon, c'est dommage que n'ait pas un mot.
02:41C'est dommage que... Madame, nous sommes en démocratie,
02:45manifestement vous voulez un échange, et je réponds bien volontiers.
02:47Est-ce que vous, personnellement, vous considérez que des gendarmes qui sont blessés,
02:51parfois très gravement, parce que des gens utilisent des hachoirs, des haches,
02:55des boules de pétanque, des tirs de tout ustensile,
03:00qui brûlent des gens dans des façons extrêmement graves,
03:03notamment je me rappelle de ce gendarme qui avait sur son corps des brûlures,
03:07qui tient encore sans doute à l'esprit, voilà, je pense qu'on pourrait avoir un mot.
03:10On les a montrés, c'est...
03:11Je vous remercie, et je pense que j'ai répondu, et nous sommes à la cour d'appel.
03:15Monsieur, c'est un peu surprenant.
03:16La piste terroriste semble s'éloigner aujourd'hui, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ?
03:20On parle notamment de troubles psychiatriques sur le suspect, est-ce que vous avez des informations sur ce profil ?
03:24Non, je n'ai aucune information, je pense que c'est un acte extrêmement grave,
03:27je pense que l'islamisme radical, de manière générale, est une grande menace pour notre pays,
03:33que le terrorisme islamiste existe, qu'il faut utiliser les mots.
03:35Le parquet national antiterroriste, à ma connaissance, l'a encore,
03:38mais je viens de passer deux heures de réunion avec les magistrats, ne s'est pas saisi.
03:41Celui est capable de qualifier d'attentat juridiquement quelque chose,
03:44mais il est évident que nous avons, sur le territoire national,
03:49et sans parler de l'Eron en particulier, des gens extrêmement dangereux,
03:52que bien sûr, le problème psychiatrique peut être un révélateur,
03:54mais qu'il ne faut pas se cacher derrière le problème psychiatrique
03:56pour expliquer que l'islamisme radical, le terrorisme islamiste,
03:59est particulièrement dangereux dans notre pays, et qu'il tue, et qu'il peut encore tuer,
04:03notamment dans ces jours de novembre, dont nous allons commémorer les horribles attentats
04:07le 13 novembre prochain sur le territoire de l'Assemblée.
04:09Sur le sujet, Salah Abdeslam avait des clés USB avec des éléments radicaux en détention.
04:15Comment ça a pu arriver ?
04:16Voilà, vous venez d'entendre le ministre de la Justice, Gérald Darmanin,
04:19qui était interpellé à l'Assemblée nationale sur les vidéos qui ont été révélées
04:23par Libération et Mediapart sur les agissements des gendarmes à Sainte-Soline.
04:27C'était lors des manifestations anti-bassines.
04:29On était en mars 2023.
04:30Justement, que disent ces vidéos ? Que disent ces enregistrements ?
04:33C'est ce qu'on va voir avec vous maintenant, François Gapillan.
04:36Bonsoir.
04:36Bonsoir.
04:37Les faits, les gestes qui suscitent aujourd'hui l'indignation
04:40sont issus de dizaines d'heures de vidéos brutes filmées par les caméras.
04:44des gendarmes mobiles lors de l'opération de maintien de l'ordre à Sainte-Soline
04:47le 25 mars 2023.
04:50Voici un extrait.
04:53Tirs dangereux de grenades.
04:57Ordre illégaux de la hiérarchie.
05:03Volonté de blesser gravement les manifestants.
05:05Ce sont nos confrères de Libération et de Mediapart qui dévoilent ces images.
05:16Le contexte, c'est, je le rappelle, ce sont des affrontements entre manifestants
05:20opposés au projet de méga-bassine et les forces de l'ordre,
05:23les militants écologistes bravant alors l'interdiction de manifester.
05:27En phase 2, des militaires donc qui procèdent à de nombreux tirs tendus,
05:30ce qui est interdit, ce qui peut être mortel et qui tiennent des propos sur les conséquences
05:33de ces tirs.
05:34Notamment, exemple, bien joué, en pleine gueule, peut-on entendre de la part d'un gendarme ?
05:39Un autre lâche toujours à propos des militants qui sont en phase 2.
05:44Faut qu'on les tue.
05:45Le même évoque aussi son tir tendu.
05:46Et la personne qui l'a blessé, semblant satisfait du résultat,
05:50comme vous pouvez le constater avec cet échange,
05:53un collègue le félicitant d'avoir, je cite, bien visé.
05:57Ce qui ressort de ces séquences vidéo, c'est l'apparente légèreté,
06:01la désinvolture avec laquelle les militaires évoquent leurs actes graves
06:03et leurs conséquences qu'ils sont tout autant.
06:05Autre exemple, je compte plus les mecs qu'on a éborgnés.
06:09Un vrai kiff semble s'extasier.
06:11Un gendarme équipé d'un lance-grenade.
06:13La jubilation est partagée dans les rangs, écrivent nos confrères de Libération,
06:17qui retranscrivent plusieurs autres déclarations, filmées, je le rappelle,
06:20de gendarmes exprimant leur joie.
06:23Je suis au Nirvana, là, on est sur l'Everest de la gendarmerie mobile.
06:26Un autre, j'ai signé pour ça, mec, j'ai attendu 10 ans de gendarmerie pour vivre ça.
06:30Et ça continue.
06:31Il y a un enculé que j'ai eu à la tête, mon gars.
06:35Dernière citation, nous sommes alors en fin d'après-midi,
06:37la mobilisation est terminée, des gendarmes discutent dans leur camion.
06:41C'est un trou de terre, il y aurait eu des morts juste pour un trou de terre.
06:44Après, tant que c'est des morts de chez eux, exactement, lui répond son collègue.
06:48Merci François Gapillon.
06:49Nous sommes avec Julien Leguay, qui est le coporte-parole du collectif Bassine Non Merci,
06:56qui a assisté à cette fameuse manifestation, très actif sur le campement, avec les blessés notamment.
07:02Julien Leguay, merci d'avoir accepté notre invitation.
07:06Comment vous réagissez en entendant ces déclarations qui, rappelons-le,
07:10ont été filmées par les caméras piétons des gendarmes ?
07:12Déjà, merci de nous donner la parole.
07:18La réaction, elle est comme toutes celles et ceux qui auront pu voir ces images-là,
07:23évidemment profondément choquées, profondément choquées que des fonctionnaires d'État
07:27puissent tenir des propos et se réjouir, comme vous l'avez fortement noté,
07:34de blessures infligées, de blessures qui auraient pu être mortelles.
07:37Je rappelle que dans la situation, il y a deux camarades qui ont été dans le coma pendant plusieurs jours,
07:41qui sont vraiment à côté, passées à deux doigts de la mort.
07:44Et d'entendre cette jubilation, oui, cette joie de nous blesser,
07:49nous qui venions pour sauvegarder un bien commun qu'est l'eau, c'est absolument choquant.
07:54J'espère qu'aujourd'hui, on est à la veille d'un véritable scandale d'État
07:57qui doit aboutir à une modification profonde des règles de maintien de l'ordre public
08:03et qui doit également aboutir à des poursuites au pénal.
08:07Il y a un certain nombre d'agents qui sont très facilement identifiables dans les vidéos
08:12et qui vont être très faciles de confondre pour les agissements qu'ils ont eus
08:15et également pour les propos qu'ils ont tenus.
08:18J'insiste également, moi, mon grand choc, je viens d'entendre Gérald Darmanin sur votre antenne,
08:22on n'oubliera jamais que Gérald Darmanin était ministre de l'Intérieur ce jour-là
08:27et que ce qu'on réclame aujourd'hui haut et fort, c'est une enquête en profondeur.
08:32Évidemment, pas de l'IGGN. L'IGGN, elle est disqualifiée, elle a gardé ses images pendant deux ans et demi,
08:37elle n'a fait aucun signalement, elle est dans le devoir de le faire.
08:40Et quand des gendarmes...
08:41Mais s'il a tout fait le faire ?
08:43Bien sûr, bien sûr, et c'est un dysfonctionnement profond qui est dénoncé par des instances internationales.
08:48Évidemment que quand des gendarmes enquêtent sur d'autres gendarmes,
08:52le corporatisme opère à fond et ne peut aboutir qu'à ce type de mise sous silence.
08:57Ensuite, je crois que le fait nouveau, c'est que pour une fois, on a accès aux images des caméras piétons.
09:06Il se trouve que vu le retentissement de notre affaire et de la manif de Sainte-Solines
09:10et le fait qu'une enquête qui a été ouverte, on a pu tous, citoyennes et citoyens, journalistes, élus,
09:16avoir accès à ces images-là, vous laisse imaginer les propos que les mêmes peuvent tenir
09:22quand ils interviennent loin de la métropole, en Nouvelle-Calédonie, quand ils interviennent dans les cités.
09:27– Julien Leguay, quand même, il faut quand même rappeler le contexte.
09:31On a assisté quasiment à des scènes de guerre à Sainte-Solines
09:35avec des gendarmes qui également ont été blessés.
09:38Alors, je ne cherche pas à excuser, bien sûr, les propos,
09:41mais il y avait quand même une tension telle que peut-être cela peut expliquer ces dérapages.
09:48– Alors, vous le faites bien, il faut absolument rappeler le contexte.
09:53Moi, je suis un des coporte-parole d'un mouvement qui agit depuis huit ans,
09:56qui s'appelle le collectif Bassines Non Mercier,
09:58qui lutte contre les projets de méga-bassines
10:00et qui a utilisé tous les moyens, y compris l'ego, pour contester ces bassines.
10:05Et d'ailleurs, et c'est très important que les auditeuristes l'entendent là,
10:08la bassine de Sainte-Solines, aujourd'hui, elle est illégale.
10:12Aujourd'hui, la bassine ne peut pas être remplie
10:14parce que la COP de l'eau qui pilote ce projet en connivence avec les autorités,
10:20avec les préfets, n'ont pas fait le boulot comme il fallait.
10:23Il y a une espèce protégée qui s'appelle Sarkhan-Petierre
10:25qui n'a pas été prise en considération
10:27et qui fait que ce chantier n'aurait jamais dû démarrer.
10:29Et aujourd'hui, ce chantier est illégal.
10:30– Mais ça ne justifiait pas non plus la violence de certains manifestants.
10:35– Vous savez comment se passent tous les cortèges.
10:40Moi, je suis organisateur d'une manifestation traditionnelle.
10:43il se trouve qu'à présent, toutes les manifs qu'on peut organiser…
10:45– C'est une chose qui a été d'ailleurs interdite.
10:46– Oui, absolument.
10:48Et ça, c'est quelque chose qui est évidemment intolérable.
10:51Toutes les manifs qu'on organise sont systématiquement interdites.
10:54C'est dénoncé par rapport de la FIDH
10:56qui s'inquiète des dérives très fortes aujourd'hui
10:59des différents gouvernements aux atteintes portées
11:02aux libertés d'association et de manifestation.
11:05Et je rappelle également que dans les doctrines
11:07de maintien dans l'ordre public,
11:09il est question de protection des personnes et des biens.
11:12– Et qu'évidemment, la protection des personnes…
11:14– Protection aussi de tout le monde.
11:15C'est-à-dire que quand on voit un fourgon de gendarmerie
11:17qui prend feu, il a donc sans doute reçu un cocktail Molotov.
11:21Donc ces gendarmes étaient aussi en danger.
11:23– Absolument.
11:25Et c'est là-dessus où je veux vous interpeller
11:28et vous inviter à aller relire précisément
11:29le rapport de la FIDH qui est sorti
11:33et de la LDH avec les observateurs qui étaient présents sur site.
11:37Le premier assaut, il a été donné par 20 véhicules quad
11:41qui sont venus attaquer un cortège
11:43qui était situé à 1,5 km de la bassine
11:46alors qu'il n'y avait eu jusqu'alors aucun débordement,
11:50il n'y avait eu jusqu'alors aucune violence ni de part ni d'autre.
11:53Et je rappelle également, et je veux bien continuer l'idée
11:56sur la protection des biens et des personnes
11:57et la hiérarchisation qu'on doit mettre là-dedans,
12:00il n'y avait aucune dégradation à commettre dans la bassine.
12:04Comme le dit, et vous l'avez cité tout à l'heure,
12:06l'un des agents, c'était un trou de terre.
12:09Donc quand il y a 30 000 personnes qui viennent de partout en France
12:11pour contester un projet,
12:13il y a vraiment une responsabilité de la part des autorités
12:16au plus haut niveau de toute la chaîne de commandement.
12:19Ne me coupez pas la parole, s'il vous plaît,
12:20j'aimerais pouvoir aller au bout de mon idée.
12:22– Non mais c'est pour essayer, pardon Julien Le Gué,
12:26c'est pour que tout le monde puisse parler.
12:27– C'est pour voir ce qu'on en dit du côté des gendarmes
12:29parce que nous sommes avec Marc Roland
12:30qui est capitaine de gendarmerie.
12:33Les vidéos, les propos, bonsoir Marc Roland,
12:36tenus par vos collègues gendarmes, sont inacceptables ?
12:40– Oui tout à fait et je regrette les propos de votre invité
12:43qui donnent une dimension systémique, structurelle à ces propos
12:47alors qu'il s'agit de faute de comportement, d'éthique
12:51et d'idéologie de gendarmes de manière isolée,
12:54de manière individuelle.
12:56Et en cela, et je le confie de manière factuelle,
12:58il y a des fautes de service, il y a des fautes de comportement
13:02qui font l'objet d'enquêtes administratives voire judiciaires.
13:05Mais en cela, ce que je voudrais également vous sensibiliser,
13:10c'est comment se fait-il que ces images intégrées dans une procédure judiciaire
13:14puissent apparaître en surface alors qu'elles devraient être couvertes
13:19à la discrétion judiciaire pour les nécessaires.
13:22– Il y a une taupe chez les gendarmes ?
13:24– Il y a une taupe quelque part dans le circuit judiciaire
13:27et peut-être pas forcément chez les gendarmes.
13:29– Parce que, soyons clairs, et je me tourne vers Mathieu Zaggroski,
13:34il y a une enquête administrative qui est en cours.
13:37Cette enquête, elle a été déclenchée avant la publication de ces vidéos
13:40par Libération et Mediapart ?
13:42– Alors, ce n'est pas très clair, il semblerait qu'elle soit déclenchée
13:44maintenant que Laurent Nunez ait annoncé tout à l'heure,
13:48aujourd'hui qu'il y avait déclenchement d'une enquête administrative
13:51qu'il faut bien se séparer de l'enquête judiciaire.
13:53L'enquête judiciaire, elle va déterminer s'il y a eu une infraction pénale
13:56commise par les gendarmes, notamment des violences volontaires
14:00aggravées en l'occurrence.
14:00– Et ça, cette enquête judiciaire a été déclenchée quand ?
14:03– Alors, pareil, ce n'est pas extrêmement clair dans l'article…
14:06– Parce que la question est de savoir, est-ce qu'on a cherché à étouffer
14:08pendant deux ans et demi ces agissements ?
14:10– C'est forcément la question qu'on se pose,
14:12c'est forcément la question qu'on se pose,
14:14à quel moment ça a été transmis au parquet ?
14:16Alors, je ne suis pas du tout là pour me faire, pour être l'avocat de l'IGGN,
14:19l'intervenant précédent évoquait un certain nombre d'arguments
14:23pour dire que ce sont des gendarmes qui enquêtent sur d'autres gendarmes,
14:27donc leur neutralité n'est pas garantie.
14:30Je n'irai pas sur ce terrain-là, il faut juste dire que l'IGGN
14:33gère 4000 signalements par an et on parle d'une centaine d'agents,
14:37c'est 100 gendarmes.
14:39Donc il peut aussi y avoir cette question-là de la surcharge du travail
14:41et de la surcharge d'enquête.
14:45– Bien sûr, mais Marc Rolland, justement, si Libération et Mediapart
14:48n'avaient pas eu accès à ces vidéos,
14:50ça veut dire que ce serait resté en interne,
14:52et ça fait quand même trois ans, donc deux ans et demi,
14:54ça aurait été étouffé, l'affaire.
14:56– Non, non, du tout, parce que le parquet de Rennes
14:59gère actuellement quatre procédeurs judiciaires
15:01liées à des blessures occasionnées sur des manifestants,
15:07et en cela, les pièces évoquées aujourd'hui
15:09font partie intégrante de la manifestation de la vérité
15:12et constituent en soi un article judiciaire.
15:15Parce que si la gendarmerie, dans le cas d'Espèce,
15:18de manière assez subliminale,
15:20on pourrait le penser, avait voulu cacher l'affaire,
15:23la soustraire à la publicité publique,
15:25on les aurait tout simplement effacées.
15:27– Peut-être la chose qui est la plus embarrassante
15:30dans les propos qui ont été tenus,
15:31alors il y a des insultes, etc.,
15:33c'est l'histoire des tirs tendus.
15:35Quand on entend ces gendarmes qui sont encouragés
15:38à ces tirs tendus de grenade en direction des manifestants,
15:42on entend tendu, tendu, tendu, vous balancez un tendu s'il le faut,
15:46on baisse le cougar, le cougar c'est le canon lanceur de grenade,
15:49les gars, on les nique là, allez.
15:51Là, les tirs tendus, c'est interdit.
15:54– On maintient de l'ordre dans un schéma de rétablissement de l'ordre
15:57ou de rétablissement de l'ordre en situation insurrectionnelle,
16:01le tir tendu est interdit.
16:04En cela, j'appelle quand même qu'on peut faire un tir tendu.
16:06– Il y a un ordre qui est donné par un supérieur hiérarchique
16:10de pratiquer quelque chose qui est interdit.
16:12Ça va au-delà, moi je trouve que ça va au-delà des insultes.
16:16– Oui, oui, mais complètement, on ne nous réjette pas,
16:19on ne nie pas la faute, qu'elle soit au niveau de l'opérateur,
16:21du technicien, au niveau de l'encadrement de proximité.
16:24Le superviseur qui désigne l'objectif,
16:26qui désigne le tir à pratiquer à sa part de responsabilité,
16:31et en cela, c'est du factuel, ce n'est pas contesté,
16:33ce n'est pas contestable.
16:34Et il y avait effectivement une erreur à la fois déontologique et éthique.
16:38Mais pour être particulièrement précis sur la terminologie,
16:41je rappelle que le tir tendu, effectivement,
16:43est par nature interdit, mais praticable,
16:47dès lors qu'il atteinte dirigée actuelle sur un gendarme
16:51au titre de la légitime défense.
16:52– Donc ce qui veut dire que là, vu ce qui se passait à Sainte-Solines,
16:57les gendarmes pouvaient légitimement avoir des tirs tendus ?
17:00– Le gendarme pouvait, en cas de légitime défense,
17:04au sens de l'article 125-6,
17:07ou 5, excusez-moi, du code pénal,
17:09faire usage de la force armée pour se soustraire
17:11à la violence et à l'agression physique d'un tiers.
17:13– Merci Julien Leguay, merci Marc Roland,
17:16Mathieu Zagrodski d'avoir été avec nous.
17:18À suivre donc les suites de cette affaire,
17:22les suites judiciaires, bien évidemment.
17:23– Merci.
17:24– Merci.
17:25– Merci.
17:26– Merci.
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