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  • il y a 7 semaines
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00On va revenir maintenant au procès, procès de Cédric Jubilard. On va retrouver Mathias Tesson en direct pour BFM TV.
00:06Parce que ce qui a été au cœur des discussions aujourd'hui de l'audience, c'est cette phrase qu'a prononcée Cédric Jubilard à l'encontre de son épouse, c'est ce fameux « je vais te tuer ».
00:17Oui, absolument. Il a été interrogé là-dessus ce matin, Cédric Jubilard, sur un événement qui s'est passé le week-end précédant la disparition de sa compagne.
00:26Ce jour-là, un ami lui rend visite pour lui amener du bois, pour l'aider à ranger du bois dans la maison, dit-il.
00:33Et les deux hommes partagent un café, mais aussi des confidences.
00:35Et évidemment, la question du couple qui vacille revient dans les débats.
00:39Et à ce moment-là, Cédric Jubilard a effectivement ses mots au sujet de sa compagne.
00:43Il dit « je vais la tuer, je vais l'enterrer ». Et forcément, ça a intéressé très vite les enquêteurs.
00:50Cet homme, prénommé Sofiane, il a été interrogé. Il n'était pas présent à l'audience aujourd'hui,
00:55mais sa déposition a été lue. Et Cédric Jubilard a évidemment été interrogé derrière son box sur ce qu'il a pu dire à ce moment-là.
01:03Et il a effectivement concédé qu'il avait bien pu, ce jour-là, menacer de tuer Delphine,
01:09tout en indiquant par la suite, bien sûr, ne pas l'avoir fait.
01:12Une manière pour lui de reclamer son innocence à nouveau à l'occasion de ce procès qui, on en est pour l'instant à la mi-temps, j'allais dire, du match.
01:21Puisqu'on termine la deuxième semaine. Cet après-midi, c'était un autre témoin clé qui s'est exprimé.
01:26La femme de celui qu'on a appelé un temps l'amant de Montauban, qui a un temps été au cœur des investigations.
01:31Pourquoi ? Parce que le mobile de la vengeance sur fond de soupçons d'infidélité de leur côté aussi, du côté de ce couple,
01:39a un temps été envisagé par les enquêteurs. Mais cette femme a été très vite mise hors de cause
01:45parce que les investigations techniques ont démontré qu'elle n'avait pas quitté son domicile de Montauban cette nuit-là.
01:51Et cette femme a réaffirmé cela à la barre cet après-midi.
01:55Fin de cette deuxième semaine de procès, donc reprise lundi matin, 9h, avec une audition particulièrement attendue,
02:02celle de l'amant, qui lui aussi viendra prendre la parole à la barre.
02:07Voilà, Mathias Tesson en direct de la Cour d'assises du Tarn avec William Gué pour BFM TV.
02:12Cette audition, aujourd'hui, l'analyse de cette phrase, ça pèse dans les débats, Dominique Rizet.
02:18Alors, cette fameuse phrase, je vais la tuer.
02:20Ce n'est pas très bon pour l'homme qui est dans le box auquel on pose la question.
02:25Est-ce que vous avez un jour dit ça à votre copain Sofiane, le jour où vous rangiez du bois ?
02:29Est-ce que vous lui avez effectivement dit, comme en témoigne Sofiane quand il est entendu par les gendarmes,
02:37est-ce que vous avez dit effectivement que vous vouliez tuer votre femme ?
02:40Donc, quand celui-ci, Cédric Jubilard, répond au président des Assises,
02:47« Oui, c'est vrai, ce n'est pas du plus bel effet ».
02:50Et ça rajoute encore dans le panier qui va peser, ce que disait tout à l'heure le général Fontbonne,
02:57qui va peser le poids du soupçon.
03:00Qu'est-ce que vous en pensez ? Parce que là, on est quasiment à 15 jours d'audience.
03:05On a un Cédric Jubilard qui n'apparaît pas avec un visage très flatteur.
03:10On a eu une succession de témoignages.
03:13Les enfants qui expliquent via leur représentant légal qu'il était violent.
03:18Ils n'ont d'ailleurs plus de contact avec leur père.
03:20On a la famille de Delphine qui, bien sûr, est à charge.
03:23On a ses menaces de mort proférées devant un ami.
03:27Tout ça, ça fait beaucoup.
03:28Alors, ça ne fait pas de Cédric Jubilard le meurtrier de sa femme.
03:33Il est pris humain innocent et c'est à la cour de le démontrer.
03:36Mais quand même, il y a une succession d'éléments qui montrent que Cédric Jubilard
03:41n'était pas quelqu'un de bien, en fait.
03:43Alors, c'est l'impression que cela donne à la lumière de ce que l'on voit, effectivement.
03:47Je pense qu'on va maintenant rentrer dans le dur, si vous me passez l'expression.
03:53On a une première semaine d'éléments techniques.
03:55Les enquêteurs, l'expert en téléphonie.
03:59Où, évidemment, les avocats sont rentrés dans les petits trous de souris.
04:03Mais c'est leur métier et ils le font bien.
04:06On va, à mon sens maintenant, rentrer dans le familial, dans l'émotionnel.
04:11Ce genre d'affaires, c'est évidemment l'émotion,
04:14c'est évidemment les sentiments d'amour, de détestation, de haine.
04:18Mais l'accusation va vouloir le faire craquer ?
04:19Je pense qu'il y aura peut-être deux façons.
04:21Parce que pour l'instant, il n'a pas craqué.
04:22Non, il n'a pas craqué.
04:23Il y a peut-être deux éléments qui peuvent amener une surprise dans ce procès.
04:28Le premier, ça va être la vraie confrontation avec son enfant.
04:33Parce que cet enfant va se retrouver dans une situation,
04:37peut-être de ne jamais revoir sa mère,
04:38et de se dire qu'il a accusé son père des faits qui lui sont reprochés.
04:42Peut-être que la confrontation, pour un père de famille,
04:46on peut imaginer qu'à un moment donné,
04:48il y ait la volonté de dire la vérité, ne serait-ce qu'aux yeux de son fils.
04:52Et puis, il y a peut-être un autre élément.
04:55C'est plus scénaristique, mais pourquoi pas ?
04:58C'est un homme qui est décrit par les experts psychiatres
05:01comme étant dominateur, comme étant toujours dans un rapport de force.
05:06Je verrais bien, pas forcément maintenant,
05:09mais en appel, c'est-à-dire parce qu'il y aura certainement un appel,
05:12sauf s'il y a une peine moyenne.
05:15Cédric Jubilard, dans l'hypothèse où il l'aurait comme il est fait,
05:19et où il sentirait quelques minutes, quelques heures avant la fin de l'audience,
05:24s'il sentait que ça bascule en direction de la culpabilité,
05:28ne peut-on pas imaginer, j'y mets toutes les réserves de la formule,
05:32que quelqu'un qui aurait comme il est fait,
05:34et qui voudrait continuer à dominer la situation,
05:37à vous, pour que ce soit lui le propre artisan de sa condamnation,
05:42et non pas les juges.
05:43Général Fonbonne et Dominique Rizet,
05:44nous sommes en direct avec Maître Boguet,
05:47Laurent Boguet, c'est l'avocat des enfants du couple Jubilard.
05:50Bonsoir Maître Boguet.
05:51Une question, ce que disait le général Fonbonne il y a quelques instants,
05:55est-ce qu'il y aura une confrontation directe
05:57entre Cédric Jubilard et son fils, le petit Louis ?
06:02Non, elle n'est pas prévue,
06:05pour des raisons d'évidence,
06:06c'est qu'on ne souhaite pas imposer effectivement cette épreuve
06:12au jeune fils qui avait, je le rappelle, 6 ans au moment des faits,
06:18qui a eu l'occasion de s'exprimer à 3 reprises,
06:20donc nous lirons ses auditions,
06:22mais par contre la confrontation présente effectivement
06:24un danger psychique pour un aussi jeune témoin.
06:29Mais au terme de ces quasiment deux semaines d'audience,
06:31quel est votre regard ?
06:33Comment, selon vous, vous apparaît Cédric Jubilard ?
06:39Écoutez, nous étions impatients
06:42de lui adresser un certain nombre de questionnements.
06:45Si je dois résumer mon sentiment à l'issue de cette deuxième semaine,
06:49nous sommes sortis de la théorie de l'enquête
06:53avec le directeur d'enquête
06:55et les critiques qui ont pu être adressées à son travail,
06:58également au problème périphérique du communiqué de presse
07:03qui à l'époque avait été réalisé par le procureur Al-Zahari.
07:08Là, si vous voulez, nous avons pu, me semble-t-il,
07:11établir que le rapport à la vérité de Cédric Jubilard
07:15pose question.
07:16C'est quelqu'un dont on peut être à peu près certain
07:20qu'il utilise le mensonge,
07:21pratiquement érigé en art de vivre.
07:25Plusieurs témoins se sont présentés à la barre
07:27et effectivement, il est indiqué
07:30qu'on ne peut pas véritablement lui faire confiance.
07:32Si j'étais dans le registre, je dirais, de l'analyse,
07:37moi je crois qu'il dit la vérité,
07:40en réalité quand il est submergé par ses émotions
07:42et par ce que lui renvoie son inconscient.
07:45Nous savons qu'il a eu une enfance traumatique,
07:48qu'il a un rapport au vécu abandonné
07:51qui est effectivement questionné par rapport à ce dossier,
07:54puisque par définition, le passage à l'acte,
07:57notamment en matière de féminicide,
07:59peut être justifié par le refus d'être abandonné.
08:04Et souvent, vous avez effectivement des articulations
08:07qui consistent à dire plutôt morte que sans moi.
08:10Si tu décides de me quitter, tu en paieras effectivement le prix
08:13de manière morbide.
08:16C'est souvent ce qui est à l'œuvre.
08:18Et c'est vrai qu'au détour des dernières auditions
08:21des différents témoins,
08:23on sait qu'il lézarde en amont,
08:26c'est-à-dire qu'il est capable,
08:28au moins en direction d'un témoin
08:30dont on a lu les dépositions,
08:32Sofiane, de dire qu'il va la tuer
08:35ou qu'il va l'enterrer
08:36parce qu'en fait, il n'en peut plus.
08:38Il est submergé par l'émotion,
08:40effectivement, qui est liée à un divorce
08:42dont il n'accepte pas du tout l'augure.
08:45Et au-delà, on a quand même eu également
08:47quelqu'un qui est venu dire
08:49que le 17, c'est-à-dire le lendemain même
08:51de la disparition,
08:53il était capable de se vanter,
08:55effectivement, d'avoir donné la mort à sa femme.
08:58Vous conviendrez que c'est très tôt
09:00après la disparition
09:01et qu'il est à peu près le seul
09:03à être parfaitement convaincu
09:05qu'on ne la retrouvera pas.
09:07Et pour terminer, si vous m'y autorisez,
09:10il y a eu le témoignage de la nounou
09:11qui, pas plus tard que ce matin,
09:14vient nous dire que,
09:15par référence à ce qu'il voit à la télévision
09:18concernant l'affaire Jonathan Daval,
09:20il est capable de dire
09:22si ça avait été moi,
09:23on n'aurait pas retrouvé le corps
09:24parce que je l'aurais dissimulé.
09:26Convenez que dans la situation
09:28qui nous préoccupe,
09:29c'est quand même extrêmement lourd de sens.
09:32Maître Boguet,
09:34effectivement,
09:34tous ces éléments sont troublants,
09:37saisissants même.
09:38Mais on se pose toujours la question,
09:40après cette deuxième semaine de procès,
09:42c'est comment les enquêteurs
09:43n'ont-ils pas pu retrouver le corps,
09:46en fait ?
09:47– Mais c'est toute la difficulté,
09:51vous êtes dans le huis clos familial.
09:53Donc, avant même de parler
09:54de découverte de corps,
09:56puisque nous savons que des corps
09:58peuvent être dissimulés,
09:59les cours d'assises sont remplis de dossiers
10:02où, effectivement,
10:03il peut faire défaut
10:05au niveau de cet élément essentiel.
10:07Mais on peut juger, effectivement,
10:09d'une affaire criminelle
10:10sans nécessairement retrouver le corps.
10:13Moi, ce que je crois,
10:14c'est que ce qui a rendu
10:16la tâche des enquêteurs difficile,
10:19c'est que vous êtes dans le huis clos familial
10:21et que les techniques d'investigation poussées,
10:23qui sont liées notamment
10:24à la discrimination au niveau de l'ADN,
10:27sont inutiles dans cette hypothèse
10:29parce que dans un foyer conjugal
10:32où vous êtes censé, effectivement,
10:35découvrir une scène de crime
10:36qui est vraisemblablement
10:37le produit d'un étranglement,
10:39donc pas nécessairement productif
10:42de tâches de sang,
10:43vous avez de l'ADN de l'époux
10:45et de l'épouse
10:46qui crépitent pratiquement
10:47sur chaque meuble.
10:50Merci, Maître Bouguet.
10:51Merci d'avoir été avec nous.
10:53Je rappelle que vous êtes l'avocat
10:54des enfants de Cédric et Delphine Jubilard.
10:58Merci, Général Fambon, Dominique Rizet.
11:00Merci, Général Fambon.
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