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  • il y a 7 minutes
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00Nous allons reparler maintenant des propos tenus par le chef d'état-major des armes et le général Mandon,
00:05c'était mardi devant le congrès des maires de France, propos sur une éventuelle guerre avec la Russie,
00:10scénario potentiel avec bien sûr le corollaire des pertes humaines.
00:16Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants,
00:25parce qu'il faut dire les choses, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production de défense, par exemple.
00:38Si on n'est pas prêt à ça, alors on est en risque.
00:42Alors, nous allons bien sûr analyser et commenter ces propos du général Mandon, mais d'abord avec Nargis Hadji.
00:48Voyons que le général Fabien Mandon, Nargis, chef d'état-major des armées,
00:52c'est vrai que ces différentes prises de parole ont provoqué la polémique.
00:54Absolument, militaire français, donc il effectue plusieurs missions de guerre,
00:58notamment en Afrique, au Tchad ou encore en République démocratique du Congo.
01:03Il est peut-être inconnu pour le grand public, mais dans le milieu de l'armée, ce n'est pas le cas.
01:06Le 1er septembre 2020, il est nommé chef du cabinet militaire du ministre des armées
01:12et trois ans plus tard, chef de l'état-major particulier du président de la République.
01:16Le 1er septembre 2025, il est donc officiellement nommé chef d'état-major des armées.
01:21Autrement dit, il est le plus haut responsable militaire français des forces armées.
01:27Ses missions, conseiller le gouvernement, assurer l'emploi opérationnel des forces
01:31sous l'autorité du ministre des armées, mais aussi veiller à la préparation des forces
01:36ou encore de la stratégie.
01:37En moins de trois mois, vous l'avez dit, Alain, plusieurs déjà déclarations fortes.
01:42La première communication, la voici, c'est lors de sa prise de fonction.
01:46Elle donne le ton, la guerre gronde sur notre continent.
01:49Nous devons être prêts à gagner la guerre si la France avait besoin d'user de la force.
01:55Devant les députés de la commission de la défense, le 22 octobre dernier,
01:59il envoie un message aussi limpide qu'inquiétant à écouter.
02:03Le premier objectif que j'ai donné aux armées, c'est de se tenir prête à un choc
02:09dans 3-4 ans qui serait une forme de test.
02:15Peut-être que le test existe déjà sous des formes hybrides, mais peut-être plus violent.
02:21Enfin, hier au congrès de l'association des maires de France, il lance ses mots.
02:25La France doit se préparer à perdre ses enfants.
02:28Merci Nargis.
02:29La ministre des Armées, Catherine Vautrin, a pris sa défense.
02:33Pour la ministre, c'est tout à fait légitime que le chef d'état-major s'exprime sur les menaces
02:38qui continuent de progresser.
02:40Ses propos relèvent du langage militaire.
02:42Justement, mon général, Jean-Paul Paloméros, on parle comme ça dans l'armée ?
02:47On parle aussi cash devant les civils et les maires de France ?
02:52Je ne sais pas, chacun a ses mots pour le dire.
02:54C'est compliqué de critiquer.
02:55Non, non, non.
02:56Le général Paloméros, le général Mandon, par exemple.
03:01La critique fait progresser.
03:04Non, chacun choisit ses mots, mais que nous dit-il en résumé primo ?
03:09Que les guerres sont malheureusement l'affaire des jeunes générations.
03:13Et Dieu sait si le XXe siècle nous l'a montré.
03:16Raison de plus, raison de plus pour tout faire,
03:19pour éviter qu'il y ait une nouvelle guerre en Europe.
03:23Alors que, depuis 1945, on a eu cette chance qui nous a été donnée par des hommes qui avaient compris ce message.
03:31Deuxième élément, la force, ce n'est pas uniquement la puissance, la puissance militaire.
03:35C'est aussi la force morale.
03:36Je crois que c'était important qu'il s'adresse à ceux qui sont au contact du terrain, au quotidien,
03:42qui créent aussi ce lien entre la nation et son armée.
03:46Combien de fois tu as entendu parler du lien entre l'armée et la nation ?
03:49Mais l'armée, c'est l'émanation de la nation.
03:51Mais encore faut-il que la nation comprenne pourquoi elle a une armée.
03:54Vous comprenez que ces mots « accepter de perdre nos enfants » soient jugés anxiogènes par les Français,
04:01qui pensent à leurs enfants, qui disent qu'on a le chef des armées qui est en train de dire
04:04que nos enfants vont peut-être aller mourir.
04:06Et alors, on pense à l'Ukraine, vont aller mourir pour l'Ukraine ?
04:09Tout d'abord, nous avons des armées professionnalisées.
04:13Et ces militaires professionnels, et j'y inclue bien volontiers la réserve, qui est indispensable,
04:19eh bien ces militaires opérationnels, évidemment, et je l'ai été,
04:22savent pourquoi ils se battent.
04:25Et ils le font avec... Il faut leur demander, c'est à eux qu'il faut leur demander.
04:29Ils se battent avec conviction, avec détermination.
04:31Ils n'ont pas toujours les armes pour se battre, mais c'est pour ça qu'ils vont leur fournir.
04:35Et ils ne se poseraient même pas la question.
04:37Pour eux, bien sûr, que leur vie est en danger, même quand ils s'entraînent.
04:39C'est-à-dire, quand ils disent perdre nos enfants, ils pensent aux militaires ?
04:42Mais bien s'entendu.
04:43Donc il a été maladroit dans l'expression ?
04:45Oui, mais ce sont les enfants, ce sont nos enfants, ces militaires.
04:48C'est les enfants de la République.
04:51C'est ceux qui vont se battre en premier rang.
04:55L'expérience, ça vient à pas à pas, il faut aussi comprendre ça.
05:00Mais il a raison de dire cette vérité,
05:02qu'à partir du moment où la Russie, une grande puissance mondiale,
05:05n'adhère plus au système qui nous a permis de rétablir
05:10et d'entretenir la paix depuis 1945, on a un problème.
05:15Et ce n'est pas uniquement le problème des Ukrainiens.
05:18Dernier élément, c'est qu'il rappelle,
05:20et il faut l'écouter jusqu'au bout son discours,
05:22que nous ne sommes pas seuls.
05:23Nous ne sommes pas seuls.
05:24Nous faisons partie d'une alliance,
05:26et que c'est au titre de cette alliance
05:27que nous pourrions, dans un premier temps,
05:30être engagés sur les frontières de l'Est.
05:31Et ça, il faut le regarder.
05:34Alors, soit nous appartenons d'une manière loyale à l'OTAN,
05:37et nous sommes prêts à appliquer l'article 5
05:39dans toute sa puissance, si je puis dire.
05:43Soit ce n'est pas le cas, autant le dire,
05:45en disant que la France va se replier sur elle-même.
05:47Je n'ai pas compris que c'était le discours.
05:48Donc, à partir du moment où nous appartenons à cette alliance,
05:51que nous sommes une puissance nucléaire,
05:52eh bien, il faut le dire, il faut exprimer
05:54le fait que la France a tout son rôle à jouer
05:57dans la paix et la sécurité en Europe,
05:59non seulement pour l'Europe tout entière,
06:02mais pour ses citoyens.
06:03Et bien sûr que ça a un coût,
06:04ça a un coût parce qu'on ne conduit pas
06:07une économie de préparation à la guerre
06:09sans aller chercher les ressources.
06:11Et c'est tout le problème du budget.
06:13Le vrai sujet, le vrai combat,
06:15généralement non, aujourd'hui, c'est le budget.
06:18C'est en fait comme celui du ministre.
06:19Oui, mais alors on pourrait l'accuser de vouloir faire peur
06:21pour obtenir le plus de sous.
06:23Je crois... Enfin, faire peur.
06:25Personne n'a une boule de cristal pour lire l'avenir.
06:28Mais si nous ne le préparons pas, nous tournons les yeux.
06:31Malheureusement, l'histoire nous a appris
06:32qu'en tournant les yeux...
06:33Mais on prépare la guerre ou on prépare la paix ?
06:34On évite la catastrophe.
06:35Eh bien, on prépare la paix en se préparant encore mieux
06:38et encore plus pour la guerre, et ensemble, surtout.
06:40Mais Ulysse Gosset, c'est vrai que les Français
06:42ont tendance à dire, attendez,
06:44pourquoi est-ce qu'on entrera en conflit avec la Russie ?
06:46La Russie et l'Ukraine, ça les regarde.
06:48Ça regarde les États-Unis.
06:50Mais nous, pas question qu'on ait des soldats qui aillent là-bas.
06:53Et pourquoi la Russie nous attaquerait, quoi, en fait ?
06:56Alors, deux choses.
06:57La première, c'est que le tableau qui est présenté
07:00par le chef d'état-major, il est très noir.
07:02Et il le dit lui-même.
07:02Et on est dans un continent qui vit le retour de la guerre.
07:06Pour la première fois, vraiment,
07:07alors on peut parler de l'ex-Lugoslavie, les Balkans,
07:11mais c'est la première fois que l'Europe, notre Europe, la France,
07:14est confrontée à un retour de la guerre en Europe, en Ukraine,
07:17sur notre continent.
07:18Et donc, c'est une situation à haut risque.
07:20La deuxième chose qu'il faut dire,
07:22oui, c'est vrai que cette petite phrase a créé un choc majeur dans l'opinion,
07:26chez les politiques, mais également chez les Français.
07:29Certains politiques ont demandé à Emmanuel Macron de le faire taire.
07:32Non, mais alors, écoutez, d'abord,
07:34ce n'est pas la première fois qu'il le dit.
07:36Il l'a dit, et ça a été rappelé très justement,
07:38devant les députés, devant les sénateurs.
07:39Il a prévenu que la situation aujourd'hui, dans le monde et en Europe en particulier,
07:44était dangereuse et qu'il y avait effectivement un risque pour la France
07:49d'être, à un moment donné, comme d'autres pays, comme l'Allemagne,
07:51comme la Pologne, comme les Pays-Baltes,
07:53comme nos alliés confrontés à la guerre.
07:56C'est-à-dire, c'est ce qu'avait appelé son prédécesseur.
07:58Il l'avait dit aussi, le général Burkhard.
07:59Il avait dit, préparons-nous à un conflit de haute intensité.
08:03Alors, les mots étaient bien choisis.
08:05C'est-à-dire, il ne nous a pas dit, préparez-vous à la guerre.
08:07Préparez-vous à mourir, parce que c'est ce qu'il dit.
08:09Oui, mais ça voulait dire la même chose.
08:11Les mots ont un sens, et dans la bouche d'un militaire.
08:13Il a dit, sur le fond, exactement la même chose.
08:15Il faut que les militaires parlent peu.
08:17Donc, quand ils parlent, on les écoute.
08:19C'est là où je veux en dire.
08:20C'est-à-dire que les mots qu'il a employés,
08:22les mots très durs,
08:23ont créé une inquiétude.
08:26Il faut le reconnaître.
08:27Et donc, le débat n'est pas clos.
08:28Ça suscite une polémique d'accord politique.
08:31Alors, mais est-ce qu'il a raison ?
08:35Il a parlé au chef d'état-major
08:36de dire la réalité du monde dans lequel on vit
08:39et de l'Europe dans laquelle on vit.
08:41Ce que les Français voudraient savoir,
08:42c'est quel scénario de conflit ?
08:43Il n'a pas du tout dit...
08:45Enverré les chars vers nous ?
08:47Il n'a pas du tout dit, il faut préparer nos enfants
08:50à mourir pour aller se battre en Ukraine.
08:52Non, il a dit, il y a une situation de conflit
08:55et on ne peut pas exclure que la Russie,
08:57qui en ce moment est dans une véritable industrie de guerre
09:00et qui prépare des armes pour demain,
09:02on ne peut pas exclure que cette Russie de Vladimir Poutine,
09:05impériale, se prépare à d'autres combats,
09:08au-delà d'Ukraine, par exemple dans les Pays-Baltes,
09:10par exemple en Pologne.
09:11Il y a tous les jours des agressions russes,
09:14pas simplement la guerre hybride,
09:16les réseaux sociaux, les hacking,
09:18mais il y a des agressions,
09:19il y a des drones qui franchissent les frontières.
09:20C'est une réalité.
09:22Que se passerait-il si demain,
09:24la Pologne était attaquée
09:25ou les Pays-Baltes étaient envahis
09:26par un contingent russe ?
09:28Est-ce que la France devrait réagir ?
09:31C'est ça que veut dire, il faut une prise de conscience.
09:33Alors, s'il a voulu créer cette prise de conscience,
09:36on peut dire qu'il a réussi son coup, si j'ose dire.
09:38Ou au contraire, il a peut-être fait la colère.
09:39Est-ce qu'on peut lui reprocher d'avoir eu cette petite phrase ?
09:42Et moi, ce que j'aimerais lui demander,
09:44s'il nous entend,
09:45venez sur BFM pour nous dire,
09:47monsieur le chef d'état-major,
09:49est-ce que vous aviez prévu de prononcer cette phrase face au maire ?
09:52Parce que, après nous, les maires sont les élus
09:54les plus proches des concitoyens de la nation.
09:57Il y a les monuments aux morts dans chaque commune, etc.
09:59Donc, c'est très important que le chef d'état-major
10:01dise la réalité du monde,
10:02même s'il est angoissant, au maire.
10:05Alors maintenant, est-ce que, monsieur le chef d'état-major,
10:06vous aviez prévu de dire cette phrase ?
10:08Et que voulez-vous dire ?
10:09Venez nous le dire sur BFM.
10:09Donc, invitation lancée en direct par Ulysse Gosset.
10:11Marie Chantret, on a la réaction,
10:13donc la mise des armées qui soutient le chef d'état-major,
10:15qui dit qu'il a raison de dire cela comme cela.
10:18C'est des propos qui relèvent du langage militaire.
10:20Elle s'exprimera, d'ailleurs.
10:21Elle s'exprimera à 18h, et ça sera en direct sur BFM TV.
10:24Pas de réaction de celui qu'il a nommé, Emmanuel Macron,
10:27qui est en déplacement à l'île Maurice.
10:29Absolument, début d'un déplacement à l'île Maurice,
10:32puis ensuite en Afrique pour un G20 en Afrique du Sud.
10:35Il va réagir, sans doute.
10:37Qu'est-ce qu'on dit du côté de l'Élysée ?
10:39En tout cas, la question lui a été posée tout à l'heure.
10:41Il a dit qu'il ne réagirait pas.
10:43Effectivement, de ces cinq jours de déplacement,
10:45il sera difficile d'échapper à une question sur le sujet.
10:48Il laisse ses ministres, sa ministre en l'occurrence,
10:52ministre des Armées, réagir sur son compte X.
10:54Et en effet, elle prendra la parole à 18h pour une forme de mise au point.
10:58Du côté du Premier ministre aussi,
11:00qui durant de nombreuses années a été ministre des Armées.
11:05On en parlait avec Ulysse lors de son discours face au maire de France,
11:09au même endroit que Fabien Mandon il y a 48h.
11:12À la fin, il s'est exprimé sur l'instabilité du monde.
11:15Et on s'est demandé s'il irait sur ce sujet.
11:17Finalement, il n'en a rien été.
11:20Mais on concède quand même, dans l'entourage de Sébastien Lecornu,
11:23qu'on s'interroge sur la pertinence de l'exercice.
11:25Du choix, sans doute, des mots.
11:27Après, le général Palomero se le soulevait.
11:29La question du budget, parce que ça fait partie de sa phrase,
11:32sur les sacrifices économiques que nous sommes prêts à faire,
11:35l'inquiétude du côté des armées, c'est que le budget ne soit pas voté.
11:37Et vous savez qu'il est prévu une rallonge, si je puis utiliser ce mot,
11:41de 7 milliards d'euros.
11:43Et on est dans un point politique, aujourd'hui, du côté de l'Assemblée nationale,
11:47qui se profile vers un rejet de ce budget.
11:50Donc, c'est certainement en écho à cette situation-là
11:52que le chef d'État-major s'exprime aussi.
11:55Je ne sais pas que son discours soit compris comme un discours un peu corporatiste,
12:00d'une profession qui a peur que son budget soit coupé
12:03et qui profite un petit peu de la situation en Ukraine pour faire peur aux Français.
12:08Peut-être que certains Français vont le penser.
12:11Oui, bien sûr.
12:12Ça ouvre un chef militaire qui s'exprime, évidemment.
12:15Ça ouvre des questions.
12:17Mais ce dont je peux témoigner, c'est que les hommes et les femmes,
12:21une magnifique photo devant moi, des hommes des différentes armées,
12:24qui, aujourd'hui, sont engagés pour préparer la guerre et préserver la paix,
12:30eux, il ne va pas les choquer, ce discours.
12:32Ils savent qu'ils sont les enfants de la République.
12:34Ils savent pourquoi ils s'engagent.
12:36Ils ne s'adressaient pas aux militaires.
12:37Ils s'adressaient à des civils, des maires, dans un lieu public.
12:40Les militaires sont des citoyens.
12:42Ce sont des citoyens qu'on peut qualifier d'excellence pour ceux qui le pensent.
12:45Mais, en tout cas, pour eux, c'est le discours de la vérité.
12:49Donc, venant de leur chef, ça va absolument pas...
12:51Ils viennent de l'armée de l'air ?
12:53Ils viennent de l'armée de l'air.
12:54Je vous pose la question parce que...
12:55Oui, c'est un ancien pilote de chasse.
12:56Oui, alors, j'ai lu quelque part que les pilotes de chasse étaient assez directs.
13:01Et ils parlent comme un pilote de chasse, c'est ce que j'ai entendu.
13:03Je vous pose la question, vous qui ?
13:05Je suis assez fier d'être un ancien pilote de chasse.
13:09Pourquoi pas dire la vérité dans des mots simples ?
13:11Bien sûr, mais est-ce que...
13:12D'accord, mais...
13:12Est-ce qu'il faut surtout expliquer...
13:14Oui, mais attendez, pardon, Ulysse.
13:15Pour avoir animé ce matin une autre émission sur RMC qui s'appelle Les Grandes Gueules,
13:20on a entendu aussi les Français au 32-16 s'inquiéter, pardon, je fais un peu de plus pour cette émission,
13:25on va dire, mais c'est quoi ? Quel est le scénario ?
13:28Les Français ne voient pas quel peut être le scénario.
13:31Et ça, le chef d'état-major des armées qui dit, il faut se préparer moralement,
13:34il doit aussi expliquer précisément quel est le scénario d'ici 3-4 ans.
13:39Il a décrit parfaitement le scénario.
13:41Il a dit, c'est pas demain, les chars à la frontière, je repensais moi,
13:44les chars à la frontière de la France, c'est pas ça.
13:46C'est l'engagement collectif et on revient toujours sur ce sujet.
13:50Si les Russes attaquent la Pologne, on est obligés d'y aller.
13:52L'engagement... On est obligés, me semble-t-il, moralement.
13:55Rien n'est écrit là.
13:56Par l'engagement de l'OTAN.
13:58Oui, mais l'engagement de l'OTAN, c'est un engagement qui est sur le papier, qui est moral.
14:02Mais le jour J, il faut être persuadé qu'on sera là pour les aider.
14:07Sinon, c'est toute la défense collective qui s'y a le moindre doute.
14:10Oui, mais aujourd'hui, avec la menace nucléaire, on se dit,
14:13si jamais on s'enclenche, on va dans ce conflit, dans cet engrenage, c'est terrible.
14:18Vous voyez bien que les Russes font tout pour déstabiliser nos pays,
14:22nos démocraties par tous les moyens.
14:24On est déjà, certains disent qu'on est dans le niveau 0-0 d'une future guerre.
14:29Je n'irai pas jusque-là, mais les guerriers...
14:31C'est-à-dire qu'on va mobiliser les Français ?
14:33Les voies ferrées qui explosent en Pologne...
14:39D'accord, mais ça veut dire qu'on va mobiliser les Français ?
14:41Parce que quand on comprend, quand on dit, comme l'a fait le chef d'état-major,
14:45acceptons de perdre nos enfants, les Français se disent,
14:47donc on va mobiliser mes enfants pour aller défendre la Pologne, c'est ça ?
14:51Mobiliser les armées professionnelles.
14:53Ah, les armées professionnelles.
14:54Et si possible, et vous savez, je suis un fervent défenseur des réserves.
14:57Ce n'est pas évident dans cette rencontre-là.
14:59Cette question de mobilisation, d'ailleurs, en parallèle, elle se pose à M. Zelensky.
15:04Tous les responsables et tous les chefs politiques et militaires se posent la question
15:08de la mobilisation de la jeunesse, de la belle jeunesse, n'empêche qu'au bout du coup...
15:12Mais parce qu'en Ukraine, pardon, ceux qui se battent, ce sont des civils qu'on a mobilisés.
15:16D'ailleurs, visiblement, on a du mal maintenant à recruter.
15:17Il y a des professionnels, surtout une armée professionnelle avec près de 700 000 hommes.
15:21En Ukraine ?
15:22Oui.
15:22Oui, mais enfin, on a recruté des civils, on a recruté des gens qui...
15:24Mais toute la nation ukrainienne se bat.
15:26Et elle est dans cette situation-là.
15:28Donc, on se dit, c'est vers ça qu'on va, nous aussi ?
15:30Non, si on ne veut pas atteindre, évidemment, être plongé dans une guerre globale,
15:35au contraire, il faut réveiller nos forces morales pour mieux s'y préparer.
15:39Mais ce qu'a dit Cheftain-Jean, comment il faut le dire, c'est que la France dispose aujourd'hui
15:42des moyens d'assurer sa défense.
15:44Et elle dispose, vous l'avez bien, mais c'est ce qu'il a dit avant d'appeler à la prise de conscience
15:50et à la force d'âme des Français, dont il ne doute pas, parce qu'il a ajouté,
15:54tout au long de l'histoire, les Français ont donné la preuve de leur force d'âme,
15:58des forces morales dont parlait le général Paloméros.
16:00Donc, si vous voulez, il dit aujourd'hui, nous avons les moyens de nous défendre,
16:02nous avons effectivement l'arme atomique, vous en avez parlé, c'est très important,
16:06face à Vladimir Poutine.
16:07Mais néanmoins, la réalité, c'est quoi ?
16:09Toute l'Europe est confrontée.
16:10Si vous allez en Allemagne, si vous allez en Suède, en Finlande,
16:13l'Allemagne se réarme, 100 milliards de dollars de budget.
16:16– Je n'ai jamais vu de la Seconde Guerre mondiale.
16:17– Les Allemands préparent des kits de survie, comme les Suédois, comme les Finlandais.
16:21Tous les pays sont…
16:22– On va en parler.
16:22– Et juste un mot, les services de renseignement britanniques, allemands et autres
16:26annoncent une guerre possible dans les 2, 3, 4 ans qui viennent.
16:30– Donc, ce discours est ce nu dans tous les capitales européennes.
16:32– Et enfin, le chef de l'État, on lui a reproché au chef d'État-major
16:35de parler à la place du chef de l'État.
16:37Mais le chef de l'État, Emmanuel Macron, le 14 juillet dernier, a dit
16:41« Depuis 1945, c'est la première fois qu'il y a un risque aussi important de guerre en Europe ».
16:46– Non, juste un court mot aussi, ça s'inscrit dans le fait aussi que prochainement,
16:52vraisemblablement la semaine prochaine, le chef de l'État, Emmanuel Macron,
16:55annoncera le retour d'un service national militaire, volontaire, évidemment.
17:01Mais il y a une forme de préparation des esprits aussi d'un service national
17:06qui ne serait pas obligatoire, ce n'est pas le retour du service.
17:08– Dix mois.
17:09– Dix mois, en effet.
17:10– Le RN voudrait que ça soit obligatoire.
17:11– Effectivement, ça fait partie du programme de Jordan Bardella,
17:14il l'écrit dans son livre qu'il vient de l'oublier.
17:16– Garçons et filles seraient concernés.
17:17– Garçons et filles, là on est sur du volontariat, sans doute rémunérés,
17:21mais ça fera partie, très vraisemblablement, la semaine prochaine d'une annonce présidentielle.
17:26– Alors justement, dans le cadre de cette prise de conscience morale aussi,
17:30et là je me tourne vers vous, Alizé Boissin,
17:32le gouvernement a publié ce fascicule « Tous responsables »,
17:37c'est adopter les bons gestes et une espèce de quitte d'urgence,
17:41quitte de survie, pas uniquement au cas de conflit militaire d'ailleurs.
17:44– Non absolument, ça peut être un cas de catastrophe naturelle,
17:47de cyberattaque, de conflit armé.
17:49L'idée c'est de tenir 72 heures de manière autonome.
17:52Alors vous le voyez s'afficher ici, voici les conseils du gouvernement.
17:56Moi j'ai essayé de faire ma mallette de…
17:58– Ah vous avez votre kit de survie devant vous ?
17:59– J'ai fait mon kit de survie avec l'aide de mes collègues.
18:02Alors l'idée c'est de pouvoir boire et manger,
18:05de se tenir chaud, avoir chaud et aussi de se soigner.
18:07– Pendant combien de temps ?
18:09– 72 heures.
18:10– Pour l'eau, le gouvernement recommande 6 litres d'eau potable par personne.
18:16Là c'est pas assez évidemment, mais 6 litres.
18:19Pour la nourriture, des boîtes de conserve,
18:22ou alors là j'ai rapporté du quinoa lyophilisé, je vais y arriver.
18:27Le gouvernement conseille également d'avoir un petit réchaud,
18:29c'est vrai que ça peut toujours servir.
18:32Pour se tenir chaud, bon bah c'est pas très compliqué,
18:34je vous ai ramené une polaire, écharpe, gants, ça fait l'affaire,
18:37mais aussi, je ne sais pas, voilà, la couverture de survie,
18:42évidemment un indispensable.
18:43– Qui prend pas trop de place.
18:45– Qui prend pas beaucoup de place, vous avez vu.
18:47Pour ce qui est de se soigner, évidemment avoir ses ordonnances avec soi,
18:51ses médicaments également, si vous portez des lunettes, Alain,
18:55vous avez une deuxième paire ou pas au cas où ?
18:56– Oui.
18:56– Ben il faut avoir, voilà, exactement, les deux paires.
18:59– Il est plein.
18:59– Voilà, autre conseil.
19:02Et puis dans le reste du kit d'urgence,
19:04on peut trouver également un couteau suisse, évidemment,
19:07ça peut servir, une batterie externe,
19:12c'est encore une fois les conseils du gouvernement.
19:14Regardez ce que je vous ai retrouvé.
19:15– À poste de radio.
19:16– Absolument, à pile.
19:17– Pour écouter les grandes gueules.
19:19– Par exemple.
19:20Et pour pouvoir suivre, évidemment, les informations
19:22en fonction de ce qui se passe.
19:25Et évidemment, il vous faut des piles, en plus, des bougies,
19:29voilà ce que j'ai retrouvé.
19:30– Un briquet, tant qu'il y a affaire, s'il y a des bougies aussi.
19:32– Comment ?
19:33– Un briquet aussi.
19:34– Il faut un briquet, je ne l'ai pas, mais il faut un briquet
19:36et des allumettes également.
19:36– Oui, parce qu'il y a le réchaud, oui.
19:37– Le réchaud, de l'argent liquide également,
19:40et puis il faut un chargeur de téléphone, s'il y a encore
19:44de l'électricité, une lampe, j'en ai mis des choses,
19:48vous avez vu, vos papiers d'identité.
19:52– C'est pour partir, c'est à l'étranger.
19:54– Le gouvernement recommande également de les avoir
19:56en photocopie, en plus d'avoir et vos ordonnances
19:59et vos papiers d'identité.
20:01Et puis enfin, un petit peu plus surprenant, d'abord…
20:03– C'est un désertif ?
20:03– Non, non, ça dérape.
20:06– La blague a déjà été faite un peu plus loin de l'action.
20:10Vos clés en double, et puis enfin, un peu de lecture.
20:14Le gouvernement recommande de prendre de la lecture
20:16et puis même un jeu de cartes.
20:18– Quelle lecture ?
20:18– Je ne l'ai pas encore commencé, pour être totalement franche,
20:20on me l'a prêté, donc je ne l'ai pas encore lu.
20:23– D'accord.
20:23– Mais il faut bien préciser que ce n'est pas un kit
20:25de survie en cas de guerre.
20:27Ça peut être par exemple une panne électricité,
20:30une centrale nucléaire où il y a un problème
20:31qui est décidé de pandémie.
20:33Donc, si vous voulez, il ne faut pas non plus affoler les Français.
20:36Et ce n'est pas l'objectif.
20:37L'objectif, c'est de leur dire, préparez-vous,
20:39en toutes occasions, au cas où il y a un problème,
20:42– Qu'est-ce que vous pensez du kit de survie d'Alizé ?
20:45– Sous certains aspects, même pratiquement…
20:48– Vous avez déjà tout chez vous ?
20:49– La trousse de secours, évidemment.
20:50– Ça me rappelle le kit qu'on prenait pour partir
20:51pendant 48 heures, une semaine, en survie, isolée totalement.
20:55– Ça ressemble au kit militaire qu'on peut avoir.
20:57– Vous allez dans les scouts aujourd'hui,
20:59ça existe toujours, ils connaissent.
21:01– Et c'est par personne, chez soi, on a ce petit kit de côté.
21:05– Merci à tous.
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