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Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00C'était une mise au point assez brève de la part de la ministre des Armées, Catherine Vautrin, Ulysse Gosset, par des propos sortis de leur contexte.
00:10Elle soutient le chef d'état-major, c'est clair.
00:12Oui, clairement, mais en fait, si vous voulez, elle dit surtout pas de place pour la polémique, la polémique qui nuit aux intérêts de la France.
00:20Donc elle va très loin quand même en disant, elle accuse les dirigeants politiques qui ont critiqué le chef d'état-major d'avoir été alarmiste.
00:27Et elle rappelle que le chef de l'état lui-même, au cours de son discours à la veille du 14 juillet dernier, donc à l'hôtel de Brienne, avait lui-même parlé d'une bascule dans l'état du monde et donc la nécessité de nous préparer à toute situation.
00:41Donc oui, elle dit, nous devons anticiper, nous devons nous réarmer et il faut que la nation soit lucide et unie.
00:49Alors lucide, c'est une réponse, si vous voulez, au propos du chef d'état-major qui avait parlé, vous savez, de la nécessité d'avoir une force d'âme.
00:57Et d'être capable de perdre nos enfants en cas de conflit.
01:01Donc ça, c'est la lucidité.
01:03Et puis l'unité, c'est une réponse évidemment à toutes les critiques qui ont fusé depuis le discours au Congrès des maires pour critiquer justement cette prise de parole du chef d'état-major.
01:14Donc on voit qu'elle le soutient de façon formelle.
01:17C'est assez rare de voir un ministre des armées ou une ministre des armées en l'occurrence intervenir aussi rapidement pour venir au secours de celui qu'on appelle le CEMA, le chef d'état-major.
01:26Ça veut dire qu'il y avait urgence quand même à intervenir parce que les propos ont été tenus mardi.
01:30Ils ont été assez peu relayés d'ailleurs mardi.
01:31Oui, c'est coulé 24 heures et finalement, personne n'a réagi.
01:37On va aller réécouter ces propos qui ont donc nécessité une intervention courte.
01:41C'était devant les maires de France.
01:42Deux minutes là de la ministre des armées.
01:44Mais enfin, c'était mardi devant le Congrès des maires de France, le chef d'état-major des armées, le CEMA, le général Mando.
01:51Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants parce qu'il faut dire les choses,
02:03de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production de défense par exemple,
02:12si on n'est pas prêt à ça, alors on est en risque.
02:17Est-ce que c'est son rôle ? Est-ce qu'il n'est pas en train de faire un peu peur aux Français ?
02:22Alors, ce qui est très intéressant dans la déclaration de la ministre, c'est que d'abord, elle va parler,
02:26elle explique pourquoi il était nécessaire qu'il s'exprime devant les maires de France.
02:30Ça, c'est un élément qui est fondamental et qui n'a pas été repris par...
02:35C'est parce qu'on lui reproche.
02:37Oui, mais justement, en fait, il faut bien comprendre que le rôle du chef d'état-major des armées,
02:42c'est aussi d'expliquer la réalité géopolitique et opérationnelle auxquelles nous sommes confrontés.
02:48Expliquer la menace.
02:49Après, les choix sont d'ordre politique.
02:52Mais là, il faut souligner la gravité de la situation internationale.
02:57On l'évoquera notamment concernant l'Ukraine et la menace russe.
03:00Donc, devant les maires de France, et il faut rappeler que, c'est ce qu'a rappelé la ministre,
03:05c'est que nos régiments, nos bases aériennes, nos entreprises de la défense, 200 000 emplois,
03:12sont répartis sur le territoire.
03:16Et que donc, beaucoup de maires connaissent leur régiment, connaissent telle entreprise qui travaille pour la défense.
03:21Et ça, c'était un élément extrêmement important.
03:24Il était légitime que le chef d'état-major des armées, devant les maires de France qui sont des acteurs de terrain,
03:30eh bien, prenne conscience de la réalité, donc, de la situation internationale.
03:33Nous sommes avec le député ensemble pour la République, Pierre-Alexandre Anglade,
03:39député des Français établis hors de France, secrétaire général délégué de Renaissance.
03:42Merci d'être en direct avec nous depuis l'Assemblée nationale.
03:46Catherine Vautrin a raison de défendre le chef d'état-major.
03:51Est-ce que vous-même, vous avez été choqué ou au contraire, il est dans son rôle lorsqu'il tient un discours de vérité ?
03:59Non, moi, je pense que la ministre a raison de le défendre.
04:01Et le chef d'état-major des armées a raison de nous dire la réalité du monde tel qu'il est.
04:08Et en réalité, ce qui peut heurter dans la phrase qui a été prononcée par le chef d'état-major des armées,
04:14c'est la brutalité du monde auquel on est confronté.
04:17Et cette brutalité, il faut évidemment que l'ensemble de nos concitoyens en prennent conscience.
04:22Nous sommes dans un monde extrêmement dangereux.
04:24Nous avons une puissance autoritaire aux frontières de l'Union européenne qui nous menace,
04:28qui nous agresse, qui nous déstabilise, qui s'ingère dans nos élections.
04:32Nous avons un contexte en Afrique qui est extrêmement dégradé.
04:35Et donc, cette réalité du monde telle qu'elle est, je pense que c'est le rôle du chef d'état-major des armées de le dire.
04:40Oui, mais, monsieur le député, les propos qui ont choqué sont les suivants.
04:44« Accepter de perdre nos enfants ».
04:46Pour beaucoup de Français, je pense, ils ont compris qu'on allait s'engager militairement contre la Russie,
04:52en soutien donc à l'Ukraine, et que nos enfants allaient devoir faire ce sacrifice pour l'Ukraine.
04:58Je pense que c'est comme ça que c'est perçu.
05:00Tout le monde ne suit pas précisément les menaces telles qu'elles sont, le rôle de chacun.
05:07Donc peut-être que les mots utilisés étaient trop durs, trop forts.
05:11Et peut-être que les mots étaient aussi sortis de leur contexte.
05:16Et l'intervention du chef d'état-major des armées, elle s'inscrivait dans un contexte beaucoup plus large,
05:20où il dépeignait les menaces qui pèsent, mais peut-être, qui pèsent aujourd'hui sur l'Europe et sur la France.
05:27Et moi, je trouve qu'au fond, cette polémique que nous vivons depuis 24 heures
05:33dit beaucoup de l'effondrement du débat politique en France,
05:35où nous avons des responsables politiques qui sont souvent plus promptes à critiquer
05:39ou à attaquer ceux qui nous protègent et qui nous disent la réalité de ce qu'est la menace sur notre pays
05:44plutôt que de dénoncer ceux qui, aujourd'hui, menacent la France et l'Europe.
05:48Et donc nous avons un mauvais débat.
05:52Sincèrement, ce matin, dans les grandes gueules sur RMC, on a fait le débat.
05:56Je peux vous dire qu'il y avait beaucoup de citoyens qui appelaient
05:58et qui faisaient preuve, effectivement, de colère.
06:02Ils trouvaient ça très anxiogène.
06:03Donc ils étaient en dehors des polémiques politiciennes.
06:08Je pense qu'il y a une incompréhension par rapport à ces propos.
06:12Or, on nous dit que le chef d'état-major doit faire de la pédagogie.
06:14Quand on doit faire de la pédagogie, il faut être compris.
06:17Oui, et vous avez raison de dire qu'il faut être compris.
06:22Mais je pense que le chef d'état-major a raison de dire de manière extrêmement claire
06:25que nous sommes dans un monde qui est redevenu brutal, qui est redevenu dangereux
06:30et où les menaces s'accumulent.
06:32Et en réalité, depuis le 22 février 2022, nous ne vivons plus tout à fait en paix en Europe
06:37puisque la guerre est revenue sur le continent européen.
06:40Et depuis lors, même si la Russie de Vladimir Poutine n'a pas réussi à conquérir l'ensemble de l'Ukraine,
06:45nous voyons bien depuis plusieurs semaines et depuis plusieurs mois que la Russie teste nos limites.
06:49Elle nous teste dans les airs, elle nous teste sur les mers, elle s'ingère dans nos élections.
06:53Et donc, elle est redevenue une menace extrêmement concrète pour les Européens
06:57et pour nous Français qui sommes en première ligne dans le combat, dans la résistance
07:01que nous opposons à la fédération de Russie.
07:03Et donc, moi, je suis pleinement en soutien du chef d'état-major des armées
07:06qui a raison de dire aux Français et aux maires hier la réalité de la menace
07:11à laquelle nous pourrions être confrontés dans les années à venir
07:14et à laquelle nous devons nous préparer aussi bien d'un point de vue militaire
07:17et c'est la raison pour laquelle nous avons remonté en puissance nos armées depuis 2017
07:22mais aussi d'un point de vue moral pour se préparer à ce choc qui peut arriver peut-être un jour.
07:27Merci M. le député.
07:28Anglade, le président de la République a entamé une tournée en Afrique.
07:33Première étape, l'île Maurice.
07:34Nous nous retrouvons Léopold Odebert pour BFM TV.
07:38Alors, que dit-on du côté du chef de l'État ?
07:41On le commente ou au contraire, on la joue aux grandes muettes ?
07:44No comment.
07:47Pas grand-chose pour l'instant et ce n'est pas faute d'avoir tenté Alain et Olivier
07:50puisqu'à deux reprises on a tenté d'interroger Emmanuel Macron
07:52depuis son arrivée ici à l'île Maurice et à deux reprises.
07:55Il a esquivé, ne souhaitant pas réagir.
07:58C'est vrai que vous le savez, désormais Emmanuel Macron tente de se consacrer
08:02à cette prérogative présidentielle qu'est l'international, la diplomatie.
08:06On pensait que sur ce sujet il pourrait peut-être être un peu plus bavard
08:10mais non, ça n'était pas le cas en tout cas jusqu'à présent.
08:13On a pu échanger avec également certains membres du gouvernement,
08:18des entourages de ministres.
08:19Alors tous nous disent que l'idée n'est pas d'envoyer les enfants de la France
08:23je cite au front mais on sent quand même une sorte de malaise
08:27qui plane non pas sur le fond parce que vous venez de l'entendre
08:30effectivement il y a une sorte de continuité entre ce que dit Emmanuel Macron
08:34jusqu'à présent, cette alarme qui monte vis-à-vis de la menace russe
08:37mais sur la forme, c'est bien effectivement la forme qui a interpellé
08:41qui a choqué aussi certains élus.
08:46Ce qu'on peut vous dire également c'est que ce qu'on comprend
08:48c'est que le discours n'a pas été lu ligne pour ligne par Emmanuel Macron
08:53par son entourage également avant d'être prononcé.
08:56Bref, un petit peu la même histoire que ce que vous disiez jusqu'à présent
09:00c'est-à-dire qu'il n'y a pas de concertation particulière
09:03mais une sorte d'interrogation qu'on ressent nous aussi sur le terrain.
09:06Pourquoi Emmanuel Macron ne réagit pas pour l'instant ?
09:08On verra si la suite de ce déplacement permettra d'avoir des réponses
09:12du président de la République sur ce point.
09:13Merci Léopold Odebecq avec Vincent Berthézen en direct de Port-Louis-Lumont
09:18Ce qu'il faut préciser mon général c'est que le chef d'état-major de l'armée
09:23s'il parle ainsi c'est qu'il a l'autorisation de le faire.
09:27C'est-à-dire qu'il n'est pas en roue libre, c'est-à-dire qu'il tient un discours
09:29qu'Emmanuel Macron, alors il n'utilise peut-être pas les mêmes termes
09:32Emmanuel Macron mais il dit la même chose.
09:34Oui et d'ailleurs la ministre a rappelé que les propos du général Mandon
09:39s'inscrivent dans les propos du président de la République
09:41qu'il avait tenu le 13 juillet dernier à l'hôtel de Brienne.
09:44Et même quand on regarde un petit peu son prédécesseur, le général Burkhardt
09:49était dans cette même logique et y compris le général Lecointre
09:53qui a été chef d'état-major des armées durant le premier quinquennat
09:59pour dire attention, le risque de guerre est une réalité.
10:02Mais quand on dit risque de guerre, je pense qu'il faut expliquer
10:05de quoi il parle.
10:07Parce que si on prend comme exemple uniquement le hacking russe,
10:11on se dit on ne va pas les sacrifier de nos enfants
10:13parce qu'un hôpital a été hacké en France.
10:15Donc c'est quoi le risque concret d'une guerre avec la Russie ?
10:19Alors aujourd'hui...
10:20Les chars russes ne vont pas débarquer face à la Concorde.
10:23Mais ce qui se passe c'est qu'aujourd'hui, indépendamment de l'Ukraine,
10:26la Russie réarme à tour de bras.
10:28Elle fabrique aujourd'hui plus de chars qu'elle n'en consomme.
10:31Et elle fabrique plus de missiles, plus de drones.
10:35C'est 1000 drones par jour.
10:37Donc il faut participer à cette course au réarmement ?
10:39Non, il faut démontrer à la Russie notre volonté d'être fort
10:46et d'être capable de lui dire on ne se laissera pas faire.
10:50Parce que Poutine joue là-dessus.
10:50Est-ce que Vladimir Poutine a l'intention d'envahir un pays allié de la France
10:55comme la Pologne, membre de l'OTAN, qui nous obligerait à intervenir ?
10:59Il a des ambitions très claires, c'est écrit, autour par exemple des États baltes,
11:04la Moldavie.
11:05Tout ce qui a été plus ou moins russe un jour doit redevenir russe.
11:09Il veut même, il veut aussi avoir en quelque sorte son mot à dire
11:13sur la politique étrangère de la Roumanie, de la Pologne.
11:17Il faut bien comprendre que Vladimir Poutine déteste tout ce que l'Europe représente.
11:23Sauf qu'expliquer à un Français qu'on va se battre pour la Moldavie,
11:26et là il va faire oeuvre de pédagogie.
11:28Bien entendu. La difficulté c'est qu'aujourd'hui on ne peut pas être en quelque sorte
11:32complètement isolé, penser que ce qui se passe à l'Est ne nous concerne pas.
11:35Notre sécurité, elle est engagée.
11:37Et donc c'est la raison pour laquelle nous sommes solidaires et nous agissons.
11:42Alors évidemment après, oui il y a ce travail de pédagogie qu'il va falloir poursuivre.
11:47Mais ce qui veut dire qu'aujourd'hui, ce qu'on appelait ou ce qu'on appelle toujours
11:50la dissuasion, la dissuasion nucléaire, le fait d'être une puissance nucléaire,
11:53ça ne suffit plus, il faut passer à un stade supplémentaire ?
11:58La dissuasion, elle joue à plein pour la France, elle joue à plein pour la Grande-Bretagne.
12:04Mais l'Ukraine n'a pas la bombe atomique.
12:05Souvenez-vous que l'Ukraine a abandonné la bombe atomique en échange d'une promesse
12:09que les alliés occidentaux la soutiendraient s'il y avait une invasion russe.
12:14Or on a vu que lorsque Poutine a envahi l'Ukraine, nous n'étions pas à ses côtés et l'invasion a eu lieu.
12:19D'ailleurs à l'époque, personne ne croyait que Poutine envahirait l'Ukraine.
12:23Cela semblait une folie.
12:25Aujourd'hui, on voit bien que Poutine a une vision impériale.
12:28Est-ce que cette vision impériale, c'est-à-dire rétablir l'Empire soviétique d'une certaine manière,
12:33est-ce que ça s'arrête à l'Ukraine ou est-ce que ça peut aller...
12:35Mais il n'y arrive déjà pas en Ukraine là pour le moment.
12:37Oui, mais il représente une menace à long terme.
12:40Et est-ce qu'il pourrait aller, s'il n'arrive pas à percer le front ukrainien,
12:43est-ce qu'il pourrait par exemple envahir un pays balte ?
12:45C'est une menace qui est prise au sérieux par les baltes, par les polonais, etc.
12:49Donc aujourd'hui, si vous voulez moi, ce qui me semble important dans cette prise de parole de la ministre,
12:52elle veut faire taire la polémique en disant que cela nuit aux intérêts de la nation.
12:57Mais en même temps, le fait même qu'elle intervienne pour soutenir le chef d'état-major
13:02démontre que la quiétude est réelle et que le chef d'état-major,
13:06malgré lui, je dirais, a provoqué un vrai choc dans l'opinion.
13:09Et donc c'est à cela qu'il faut répondre.
13:11Il faut répondre à l'inquiétude des Français qui se disent
13:13est-ce que véritablement on est au bord d'un nouveau conflit qui nous impliquerait ?
13:19Actuellement, ce n'est absolument pas le cas.
13:21Mais la meilleure façon de répondre, disent les militaires,
13:23et le chef d'état-major en particulier le dit,
13:26pour être dissuasif à l'égard de Poutine,
13:28il faut lui montrer qu'on a les moyens militaires et qu'on a cette force d'âme.
13:33C'est aussi important que les moyens militaires et que la dissuasion.
13:35C'est-à-dire qu'il y a une volonté des Français,
13:39avec son armée bien sûr, d'être prêts en cas de conflit.
13:42Marie, il va falloir quand même peut-être recadrer tout le monde sur les mots à utiliser.
13:47Si on veut faire de la pédagogie, il faut être compris, il ne faut pas faire peur aux gens.
13:50Il faut expliquer, il faut rassurer.
13:52Et il faut dire qu'on est fort aussi, parce qu'il y a un peu un discours sacrificiel.
13:55C'est-à-dire qu'on est prêt à faire mourir nos enfants,
13:58ça veut dire que ce n'est pas vraiment un discours de la victoire.
14:00Donc peut-être qu'il va falloir que...
14:04Ce n'est pas un sacrificiel, un discours d'engagement.
14:06Quand on dit accepter de perdre nos enfants, c'est un discours sacrificiel.
14:09Non, mais ça ne veut pas dire qu'on est prêt à faire un sacrifice.
14:11C'est ce que les gens ont compris, c'est ce que les gens ont compris quand on dit accepter de perdre nos enfants.
14:19Après, on peut dire qu'on ne comprend rien, mais accepter de perdre nos enfants, ça dit ce que ça veut dire.
14:24C'est-à-dire qu'on dit aux Français, accepter de perdre vos enfants.
14:27La prise de parole ce soir, imprévue de la ministre des Armées.
14:30Encore une fois, cette prise de parole très courte, sans question, n'était pas à l'agenda.
14:35Il y a une volonté aussi, en quelque sorte, d'éteindre une forme d'incendie qui est en train de prendre.
14:40C'est pour ça que dans l'entourage du Premier ministre, notamment, qui a été ministre des Armées durant de nombreuses années,
14:45on concède ce soir que certains s'interrogent autour de Sébastien Lecornu sur la pertinence de l'exercice.
14:50Pour répondre à votre question originelle, il a tout à fait le droit de s'exprimer, le chef d'état-major des armées.
14:57Et il s'est exprimé devant la Commission, il s'est exprimé devant les députés.
15:00Après, sur la sémantique, les mots utilisés, il est certain que ça crée un certain malaise.
15:06On ne retire rien au fond, mais peut-être que sur la forme, certains mots sont à regretter.
15:10Il y a des maires qui ont été choqués, qui étaient présents dans la salle, et qui ont été choqués par ces propos.
15:14C'est ce que dit la ministre des Armées, du côté du Rassemblement national, où on dit qu'on est trop alarmiste,
15:20ou en tout cas, il est trop alarmiste, du côté de la France insoumise aussi, dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon.
15:26Un chef d'état-major ne devrait pas dire ça, dit-il, en finalement constatant que nous sommes beaucoup trop vagues en guerre.
15:32Donc c'est vrai que c'est un point soulevé, là.
15:35Regardez, Général Pellistrandi, Marie et Ulysse, on a quand même un calendrier qui, pour les Français, va faire écarquiller les yeux.
15:42Parce qu'il y a ce que dit le chef d'état-major des armées.
15:44Mardi, aujourd'hui jeudi, le gouvernement publie le fascicule « Tous responsables ».
15:51Avec le fameux « kit de survie ».
15:54On dit, attention, en cas de crise, mais ce n'est pas forcément une guerre, ça peut être aussi un problème de pandémie, une attaque matériologique, quoi que ce soit.
16:02Voilà ce que vous devez avoir chez vous.
16:03Et la semaine prochaine, on a le président de la République, ça va être notre débat dans un instant, qui va annoncer une espèce de nouveau service militaire.
16:10On s'y prendrait, pas mieux, pour donner un peu les chocottes, pardon pour l'expression triviale, à la nation.
16:16Le mode d'emploi, il est là, là.
16:17Oui, sauf que le contexte stratégique, il est actuellement catastrophique.
16:23Il suffit de voir ce qui est en train de se passer entre Trump et Poutine.
16:26Avec le plan de paix de Trump pour l'Ukraine.
16:29C'est la responsabilité de nos autorités politiques de dire, attention, et justement, si on veut ne pas se retrouver confronté à ce qui est devant nous,
16:41c'est-à-dire l'Europe qui sera sous la coupe de la Russie, ou une Europe abandonnée, nous avons besoin de démontrer notre force.
16:53Oui, mais on prépare la guerre ou on prépare la paix ?
16:54Alors, justement, vous savez, c'est cette expression latine que tout le monde connaît, si tu veux la paix, prépare la guerre.
17:00Si oui, c'est pas qu'il aime, prépare l'homme.
17:01Exactement, et ça, c'est essentiel.
17:02Il faut bien comprendre que la seule, aujourd'hui, dans un monde chaotique, où c'est le rapport de force qui compte,
17:09eh bien, il faut démontrer notre capacité à nous défendre.
17:12Cela ne veut pas dire que nous voulons la guerre, bien au contraire.
17:15Mais nous disons à notre compétiteur, on est capable, et on ne va pas se laisser faire.
17:19Oui, mais la guerre en Ukraine va rentrer dans sa quatrième année, là, cet hiver.
17:23Le jour où Trump présente un plan de paix pour l'Ukraine, on a le chef d'état-major qui, lui, prépare la guerre.
17:30Donc, on a quand même le discours qui se télescope.
17:33Le plan de paix présenté par Donald Trump et Vladimir Poutine, c'est la capitulation de l'Ukraine.
17:40C'est-à-dire que les territoires que la Russie a conquis seront à elle.
17:46Et plus encore.
17:47Et il y a le désarmement, l'armée ukrainienne prévu également de son plan de...
17:50Réduire l'armée ukrainienne de moitié, ce qui est effectivement une capitulation.
17:55Non, je pense qu'aujourd'hui, ce qui est important dans tout ce débat, plus que polémique, c'est la fin de la naïveté.
18:01La naïveté des dirigeants politiques face à la Russie, la naïveté aussi peut-être, et la prise de conscience par les Français de ce changement de paradigme.
18:12Le monde a changé avec la guerre en Ukraine.
18:14Et donc, il faut préparer les esprits à toute éventualité.
18:18Ça ne veut pas dire que la guerre...
18:18En plus, c'est une guerre en Ukraine qu'on n'avait pas vu venir.
18:20Mais ça ne veut pas dire que la guerre est pour demain.
18:23Mais si on ne s'y préparait pas avec tous les moyens nécessaires, et n'oublions pas le débat budgétaire,
18:29le général Mandon a fait état des risques pour les enfants de la nation, les enfants de la République,
18:37à commencer par les forces armées, mais il a aussi parlé des sacrifices budgétaires.
18:42Et donc, il a dit clairement au maire, est-ce qu'il faut choisir entre donner les moyens nécessaires à la défense
18:47ou entre les données dans d'autres secteurs budgétaires, par exemple la santé, l'éducation ?
18:51Il a clairement posé l'étiquette. Alors, tout à l'heure, vous nous demandiez, est-ce que ce n'est pas du corporatisme ?
18:56Clairement, les militaires cherchent à défendre leur budget dans le contexte incertain actuel.
19:02Et pour cela, ils mettent en avant les risques auxquels nous faisons face.
19:05Mais encore une fois, ce n'est pas un débat franco-français.
19:08C'est un débat qui concerne toute l'Europe, l'Allemagne en particulier,
19:12mais aussi les pays du Nord, comme la Finlande, la Suède.
19:16Et donc, c'est très important, en fait, ce débat.
19:18Et il ne faut pas l'éteindre en disant qu'on doit parler d'autre chose.
19:22Au contraire, il faut le mettre en avant publiquement pour que les Français soient vraiment...
19:26Merci.
19:26Merci.
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