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  • il y a 1 heure
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00On va continuer notre discussion sur les narcotrafics, cet assassinat spectaculaire à Marseille,
00:06et surtout, parce qu'on en parle régulièrement, ce que ça entraîne aujourd'hui auprès des Français,
00:10ça c'est Bernard Sananès qui va le décrypter pour nous, le président de l'Institut de sondage est là.
00:14Bonsoir Bernard.
00:15C'est donc l'insécurité et le sentiment d'insécurité.
00:19Les Français voient ça, comment réagissent-ils ?
00:22En fait, on observe depuis, c'est pas récent, mais on observe que finalement l'insécurité s'est installée dans le quotidien des Français.
00:27Alors, elle n'est pas présente du matin au soir, tout le temps, partout, mais elle est extrêmement présente.
00:32On le voit, deux tiers des personnes que nous avons interrogées, même un peu plus quand on leur demande pour leurs proches,
00:37sont inquiets en matière de sécurité.
00:39Et ce qui se passe, et ce qui aggrave cette perception, c'est bien sûr ce qui se passe autour des trafics de drogue.
00:44Là, les chiffres sont assez impressionnants.
00:46On a près de neuf Français sur dix qui nous disent que les trafics de drogue, comme c'était avant,
00:49ce n'est plus limité dans certaines zones du territoire, ça atteint maintenant tout le pays, le chiffre est en augmentation.
00:57Et on a même, en France, en 2025, un Français sur quatre, un Français sur trois dans les grandes agglomérations,
01:04qui dit, personnellement, je vis à proximité d'un point de deal.
01:08Cette perception de sécurité, on voit et on l'oublie parfois qu'elle frappe d'abord les jeunes.
01:13On dit souvent, c'est la préoccupation en matière de sécurité, elle concerne d'abord les personnes âgées, etc.
01:17Ce n'est pas vrai.
01:18Ce sont les jeunes qui sont aujourd'hui les premiers sensibilisés à cette question.
01:21Et donc, face à tout ça, on attend du gouvernement des réponses un peu dans toutes les directions.
01:25Bien sûr, la lutte contre les agressions sur les personnes, les trafics de drogue, lutter contre les trafics de drogue,
01:31c'est en net hausse et donc c'est évidemment le chiffre marquant de cette enquête.
01:35Et également, il ne faut pas l'oublier, la lutte contre la violence sexuelle qui reste extrêmement présente.
01:40Mais du coup, comment les Français réagissent-ils ? Est-ce qu'ils ont l'impression que la bataille est perdue ?
01:44Non, et ça c'est une bonne surprise dans cet océan de mauvaises nouvelles et de nouvelles assez tragiques.
01:50Quand on demande aux personnes qu'on a interrogées pour BFMTV,
01:52est-ce qu'on pense qu'il est possible de réduire fortement le trafic de drogue si on y met les moyens ?
01:57J'entendais les débats juste avant notre tour de table ici.
02:01On voit que trois quarts des Français disent oui, c'est possible.
02:05Donc il peut y avoir cette mobilisation collective.
02:08Ça passe par des réponses assez concrètes.
02:11Ces réponses sont autour de deux grandes catégories attendues par les Français.
02:16D'abord, plus de fermeté, on le voit bien, durcissement des peines,
02:19durcissement de la justice des mineurs, 90%.
02:21Là, vous voyez bien qu'il ne s'agit pas ni de gauche, ni de droite, ni de jeune, ni de moins jeune.
02:26Dursir le code pénal.
02:27Et puis bien sûr, augmenter les effectifs de police, renforcer la présence policière.
02:32Ça apparaît aussi comme un point extrêmement important.
02:36Enfin, je terminerai par un dernier élément.
02:39C'est que la confiance dans la police, la confiance dans la jardinierie,
02:42la confiance également dans l'armée sont extrêmement fortes.
02:45Et la confiance dans la justice remonte un petit peu ces derniers mois.
02:49– Hermoine Nathalaya, les Français veulent plus de fermeté et de présence policière
02:55et quel que soit d'ailleurs le bord politique,
02:57parce qu'effectivement, durcir la justice des mineurs, c'est 90% d'entre eux.
03:00Renforcer la présence policière sur le terrain, 90% également.
03:03Enfin, c'est vraiment des plébiscites.
03:05Durcir le code pénal, la sévérité des peines, 87%.
03:08– Oui, c'est un raz-de-marée pour des demandes de vraiment beaucoup plus de fermeté,
03:13notamment sur la justice.
03:15Beaucoup de Français estiment, même si ce n'est pas la réalité des faits,
03:18la justice est plus sévère aujourd'hui qu'elle ne l'était auparavant.
03:22Pour autant, beaucoup de Français trouvent qu'il faudrait des peines plus dures,
03:25qu'il faudrait taper plus fort et qu'il y a un problème à la fin de la chaîne pénale.
03:30– Mais ça va même plus loin, ils veulent suspendre les aides sociales
03:32aux parents d'enfants délinquants et récidivistes, 82%.
03:35Il n'y a même pas de débat sur ces mesures qui, quand on interroge les politiques,
03:39eux sont partagés, débattent.
03:42Chez les Français, visiblement, c'est tranché.
03:43– On les voit quand même évoluer, les politiques,
03:45même ceux qui sont du bloc central vers de plus en plus de fermeté.
03:49Regardez Édouard Philippe, regardez Gabriel Attal,
03:51ce sont des personnages politiques qui étaient quand même davantage vers le centre
03:55et qui, eux aussi, demandent beaucoup, beaucoup plus de fermeté,
03:59notamment sur la justice Gabriel Attal.
04:00– Ou une fois qu'ils ne sont plus au pouvoir, ce n'est pas faux.
04:02– C'est toujours plus simple.
04:03– Mais en tout cas, une fois qu'ils espèrent conquérir le pouvoir,
04:06ils savent bien qu'a priori, maintenant,
04:07la campagne va quand même se faire beaucoup à droite.
04:11– Oui, mais ce qui est intéressant, c'est de voir que l'insécurité
04:14ou la lutte contre l'insécurité, c'est l'enjeu numéro un
04:17des prochaines élections municipales.
04:19Et puis là, on voit aussi que les Français disent
04:21« À vous d'agir maintenant, le gouvernement ».
04:23– En n'ayant pas confiance aux politiques,
04:25la confiance accordée aux personnalités politiques, elle est très faible.
04:28– Elle est assez faible, le Rassemblement national arrive en tête,
04:31c'est traditionnel sur ce sujet-là, 40%,
04:33alors c'est un chiffre évidemment bien meilleur
04:35que toutes les autres formations politiques,
04:37mais on remarque que, alors que cette perception d'insécurité augmente,
04:40la confiance dans les responsables politiques diminue.
04:43Et donc, il y a incontestablement, au-delà de l'absence de résultats,
04:48on le voit, par exemple, Bruno Retailleau perd 7 points
04:49depuis qu'il n'est plus ministre,
04:51mais il y a aussi un doute sur la parole publique en matière de sécurité.
04:54Les grandes déclarations, les grands déplacements,
04:57les opérations packagées,
04:59ça peut avoir des effets sur le terrain,
05:02mais c'est souvent perçu comme des opérations de communication.
05:06Et ces déclarations des politiques,
05:07elles minent finalement la confiance dans leur expression.
05:10– On va en avoir une demain, à Marseille,
05:12en plus avec le ministre de l'Intérieur.
05:13– Oui, on a eu la réunion avec Emmanuel Macron à l'État,
05:16on va avoir le déplacement d'Emmanuel Macron,
05:18le nouveau à Marseille,
05:19donc les politiques ne changent pas leur façon de faire.
05:21– Et pourtant, les Français voudraient moins les entendre
05:23et les voir plus agir, avoir des résultats.
05:25– Pourtant, c'est un dossier, quand même,
05:26le trafic de drogue, c'est scisif, ça recommence toujours,
05:30mais il n'y a jamais eu autant d'arrestations,
05:32il n'y a jamais eu autant de points de deal défaits,
05:34il se passe des choses, mais en parallèle,
05:37les jeunes qui participent au trafic de drogue
05:39sont de plus en plus jeunes,
05:40il y a de plus en plus d'armes,
05:41il y a de plus en plus de violences,
05:43il y a des affaires extrêmement symboliques
05:45qui font peur aux Français,
05:47et donc il y a ces deux phénomènes,
05:49c'est-à-dire qu'il y a une lutte qui s'est intensifiée
05:50avec des succès, notamment contre la DZ mafia,
05:53et pour autant, 200 000 personnes en France,
05:56plus de 200 000 personnes en France
05:57qui vivent du trafic de drogue
05:58et sont impliquées dans le trafic de drogue.
05:59– Ce qui va être intéressant au moment des municipales,
06:01c'est qu'effectivement, c'est la demande numéro un
06:02auprès des Français, on l'a vu dans vos études,
06:04et on le disait, le seul peut-être
06:06qui conserve encore une confiance parmi les élus,
06:08on le sait, c'est le premier des élus locaux,
06:10c'est le maire, ça veut dire quoi ?
06:11Ça veut dire qu'une des questions...
06:12– Je pense que c'est quand même l'État
06:12qui doit se charger en priorité de la sécurité à Romer.
06:13– Oui, mais ça veut dire quoi ?
06:14Ça veut dire que l'une des questions centrales,
06:16ça va être toujours cette question
06:17des pouvoirs accrus ou pas, la police municipale.
06:20Et rappelez-vous le débat qu'on avait eu fin juin
06:22avec la France Insoumise qui a dit, par exemple,
06:24on va désarmer les policiers municipaux
06:26dans les communes, on sera élus.
06:28Et donc on voit bien que cette préoccupation
06:29de la sécurité, ça va être centrale
06:31dans les propositions des différents partis.
06:33– Juste un chiffre, et c'était la commission du Sénat,
06:36vous en souvenez, on avait beaucoup parlé,
06:38qui rappelait que c'était les estimations publiées en 2024,
06:41la commission du Sénat sur l'impact du narcotrafic en France,
06:453 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel,
06:473 milliards et demi, fourchette basse,
06:50avaient dit les sénateurs,
06:515 millions d'usagers du cannabis
06:52et 1 million d'usagers de la cocaïne en France.
06:55– Donc parlons concrètement,
06:56parce que les Français veulent des mesures concrètes.
06:58Par exemple, Franck Alizio,
06:59qui est candidat RN pour Marseille,
07:02lui, il vaudrait un état d'urgence à l'échelle de la ville.
07:05Philippe Lautiot, vous êtes député RN,
07:06est-ce que vous êtes d'accord avec votre collègue ?
07:08– Tout à fait.
07:09– Comment on pourrait mettre en place cet état d'urgence ?
07:10– Quand on voit la situation marseillaise,
07:12je veux dire, il y a besoin véritablement d'une action forte.
07:15Et ce n'est pas simplement des déplacements
07:16et des mesures ponctuelles.
07:17D'ailleurs, les Français, vous l'avez dit vous-même,
07:19n'y croient plus qu'ils vont changer quelque chose.
07:21Il y a vraiment un choc à avoir.
07:23Et Marseille, bon, le problème,
07:24c'est qu'il n'y a plus que Marseille.
07:26Mais Marseille, un exemple typique.
07:29– Sauf qu'il n'y a pas que Marseille.
07:31À Grenoble, il y a quelques jours,
07:33c'est un jeune de 12 ans qui est retrouvé.
07:35– Moi, je ne suis pas surpris par ce sondage.
07:37– On dit même que la DZ Mafia investit des villes moyennes
07:40comme Poitiers, on parlait de Poitiers.
07:41– Oui, mais moi, j'ai dans ma circonscription
07:43un petit village où il y a maintenant des attroupements,
07:46on sait qu'il y a du trafic, etc.
07:48Ça gagne vraiment partout.
07:49Et je veux dire, je ne suis pas surpris par ce sondage.
07:51En fait, ça corrobore à la fois les analyses
07:53et les propositions du Ration nationale
07:54depuis un certain nombre d'années.
07:56Nous, on a des propositions très concrètes.
07:58Et alors, ce qui est assez étrange,
07:59c'est qu'on les propose à l'Assemblée nationale,
08:01tous ceux qui disent ce qu'ils vont faire,
08:03on a parlé de M. Attal, M. Rotherham,
08:04ne suivent pas, ne font pas.
08:05– Et quand même, la loi narcotrafic a été votée.
08:07– La loi narcotrafic a été votée,
08:09mais elle ne va pas forcément assez loin.
08:10Mais par exemple, l'abaissement de la majorité pénale
08:13à 16 ans, ce qu'on a proposé.
08:14D'ailleurs, on voit bien dans le sondage
08:15que c'est quelque chose qui est demandé.
08:17On voit bien qu'il y a de plus en plus de mineurs.
08:18Ça a été refusé.
08:19Les peines planchers, on en parle,
08:21mais on ne les fait pas.
08:22La présomption de légitime défense
08:23pour les forces de l'ordre,
08:24on voit bien d'ailleurs que l'action est soutenue,
08:28heureusement, et à juste titre,
08:30par les Français.
08:30Bon, ça n'est pas encore fait.
08:32Donc, il y a tout un ensemble de mesures très concrètes.
08:34– Justement, parmi ces mesures très concrètes,
08:36l'état d'urgence à Marseille,
08:38demandé par votre collègue Alizio,
08:40de la même famille politique que vous l'avez faite,
08:42ça se traduirait comment ?
08:43Comment est-ce qu'on met l'état d'urgence à Marseille,
08:45concrètement ?
08:45– Alors là, il faut regarder,
08:46je ne suis pas un spécialiste de Marseille,
08:48je vous avoue franchement,
08:49et Franck vous dirait beaucoup mieux que moi.
08:51– L'état d'urgence, c'est vrai ce que c'est.
08:53On l'a connu au moment du terrorisme.
08:55– Alors oui, en effet.
08:56– D'ailleurs, on fait beaucoup de parallèles
08:57entre la lutte contre le terrorisme
08:58et la lutte contre le narcophonique.
09:00– Parce qu'il faut la même approche.
09:01– Emmanuel Macron le fait, par exemple.
09:02– Oui, mais ça s'applique comme ça,
09:03parce qu'il y a les mêmes méthodes,
09:04il y a les mêmes moyens.
09:05Enfin, on est vraiment avec des gens
09:06qui sont maintenant sur armée,
09:07qui font travailler.
09:08– On fait quoi ?
09:08On met l'armée qui se met à patrouiller dans les quartiers,
09:10c'est ce que vous voulez ?
09:11– Est-ce qu'on investit des immeubles ?
09:14On fouille tous les appartements ?
09:17C'est ça, l'état d'urgence ?
09:18Et les policiers restent sur place,
09:20aidés par l'armée ?
09:21Est-ce que c'est ce que vous souhaitez ?
09:23– On voit bien, alors, attention,
09:24il faut faire attention avec…
09:25– On l'a vu dans certains pays
09:26des mêmes du Sud.
09:26– Non, il faut faire attention
09:27avec l'utilisation de l'armée,
09:29ce n'est pas le travail normalement de l'armée
09:30d'aller descendre dans les quartiers.
09:31On a des services de police
09:33qui sont normalement faits pour ça.
09:35Le problème, c'est qu'il faut qu'il y ait…
09:36– Oui, mais dans l'état d'urgence,
09:36c'est contrôle militaire accru.
09:38– Oui, il faut aussi qu'il y ait une présence.
09:40Mais bon, c'est quand même les services de police
09:42qui doivent avoir gardé la main, évidemment.
09:44Mais dans cette histoire,
09:46on voit bien qu'il ne faut pas simplement,
09:47en effet, une opération coup de poing,
09:49opération place nette,
09:50ou je ne sais pas,
09:51qui va marcher une semaine
09:52et on va revenir à la case départ.
09:53Il faut vraiment une présence constante,
09:55donc il faut des effectifs
09:56et il faut aussi, ce qui est important,
09:58une réponse pénale qui suit.
10:00Il faut une réponse pénale
10:01et une efficacité pénale derrière.
10:02– Vous êtes d'accord
10:03quand le président Macron dit
10:06qu'il faut aussi interroger
10:08la responsabilité des consommateurs
10:10qui sont parfois les bourgeois de centre-ville
10:13et qui alimentent finalement ce trafic.
10:16Est-ce qu'il faut aussi démontrer du doigt
10:18ceux qui achètent la drogue ?
10:19– À partir du moment où vous avez des consommateurs,
10:21en effet, vous avez un trafic.
10:22S'il n'y avait pas de consommateurs,
10:23il n'y aurait pas de trafic, c'est QFD.
10:25Donc en effet,
10:26et on voit bien d'ailleurs
10:27qu'il y a des développements
10:27d'une consommation de drogue dure.
10:29La cocaïne, qui était marginale
10:31il y a encore 30 ans,
10:31devient maintenant hyper présente.
10:32– Un million,
10:33un peu plus d'un million de consommateurs.
10:34– Les drogues de synthèse,
10:35les drogues de synthèse aussi,
10:36qui sont extrêmement dangereuses
10:37et qui prennent une ampleur
10:38de plus en plus grande.
10:40Et on a vraiment
10:40dans des structurations de réseaux
10:42maintenant mafieux
10:43avec vraiment des surarmés
10:46et qui se moquent complètement
10:47de la vie humaine,
10:48on le voit bien,
10:49et qui vont descendre le frère
10:50pour impressionner, etc.
10:53On est vraiment avec des méthodes
10:54qui sont des méthodes extrêmement dangereuses
10:57et contre lesquelles,
10:58j'allais dire,
10:59il faut vraiment faire feu de tout boire.
11:00– Mais pendant longtemps,
11:01notamment à Marseille,
11:02finalement,
11:03on ne se saisissait pas du problème
11:04parce qu'on se disait
11:05c'est les voyous
11:05qui règlent leur compte entre eux.
11:07Je me souviens que c'est ce qu'on reprochait
11:09d'ailleurs à Jean-Claude Godin,
11:09l'ancien maire de Marseille.
11:11Ce n'était pas sa priorité.
11:14Voilà,
11:14ils font leurs affaires entre eux,
11:15ils se tuent entre eux.
11:17Là,
11:17on voit bien qu'on a passé une étape
11:18puisqu'on vise directement
11:21des citoyens pour les intimider,
11:22pour leur empêcher de faire la politique,
11:24pour leur empêcher peut-être
11:25de lutter contre le narcotrafic.
11:27On a peut-être perdu du temps
11:28dans la prise de conscience,
11:30Mathias Tesson,
11:31et on essaie de rattraper un retard
11:33face à des mafias
11:34de plus en plus organisées,
11:36de plus en plus puissantes.
11:37Je ne sais pas si on a perdu du temps,
11:38mais c'est vrai que
11:39dans l'opinion publique,
11:40lorsque les victimes
11:42ne sont pas des victimes
11:43directement liées au narcotrafic,
11:45ça choque évidemment
11:47beaucoup plus,
11:50sans pour autant considérer
11:51que les autres victimes,
11:53éventuellement elles-mêmes
11:54impliquées dans ce trafic,
11:55c'est moins grave,
11:56ce n'est pas la question,
11:57mais c'est vrai que là,
11:58en l'espèce,
11:58ce qui s'est passé
11:59pour le frère d'Amin Kessassi,
12:00ça a énormément choqué.
12:01Et je mets sur le même plan
12:02ce qui s'est passé
12:03avec ce jeune enfant de 12 ans
12:05à Grenoble,
12:06qui a été criblé de balles
12:07et dont aujourd'hui
12:08le pronostic vital
12:09reste très très engagé.
12:10On se souvient aussi
12:11des balles perdues
12:12qui ont tué cette jeune fille
12:13à Marseille,
12:14à Nîmes aussi,
12:15c'est enfant.
12:16Absolument.
12:17On voit bien
12:18que les victimes
12:20ne sont plus forcément
12:21des victimes elles-mêmes
12:22impliquées dans le trafic,
12:23mais parfois,
12:24voilà,
12:24des victimes collatérales
12:26qui n'ont absolument
12:27rien demandé.
12:28Et là,
12:28il y a peut-être
12:28une fenêtre de communication,
12:30j'allais dire,
12:30pour le politique,
12:31en essayant de responsabiliser
12:33davantage le consommateur,
12:35en lui faisant bien comprendre
12:36que lorsqu'il consomme,
12:38lorsqu'il achète,
12:39eh bien,
12:39il se rend complice
12:40d'une certaine manière
12:41de ces décès tragiques
12:43de personnes
12:43qui n'ont rien à voir
12:44avec le trafic.
12:44Vous disiez que Bruno Retailleau
12:45était en baisse
12:46dans votre sondage.
12:47Lui,
12:47il y croit dur comme fer
12:48à l'efficacité de cette loi.
12:50Oui,
12:50il a dit qu'on allait voir
12:51les effets,
12:51effectivement,
12:52de cette loi
12:53de narcotrafic.
12:54Et on voit que c'est
12:54la situation qui est délicate
12:56d'ailleurs pour Bruno Retailleau
12:57politiquement,
12:57parce qu'il est sorti
12:58de ce gouvernement,
12:59donc de temps en temps,
13:00il cogne sur le gouvernement
13:00et en même temps,
13:01il en est un peu comptable aussi
13:03comme il en était membre
13:04en tant que ministre
13:04de l'Intérieur.
13:05Donc lui,
13:05il dit qu'il pense
13:06que ça va faire effet
13:07et que ça va porter ses fruits
13:08d'ici...
13:08Il dit qu'on va gagner.
13:09On va gagner.
13:10Ça, c'est un message de conviction.
13:11Il parle presque comme
13:12s'il était encore en fonction
13:14finalement au ministère
13:14de l'Intérieur.
13:15Je trouve que ce qui est intéressant
13:16dans les premiers déplacements
13:17qu'on voit aussi
13:18de Laurent Nouniez,
13:18c'est qu'on voit
13:18que c'est deux ministres
13:19de l'Intérieur
13:20un petit peu différents quand même.
13:22Bruno Retailleau
13:22était très présent
13:23sur les questions
13:23d'immigration,
13:25de lutte contre le communautarisme.
13:26On voit que Laurent Nouniez
13:27a tendance à être
13:28beaucoup plus présent.
13:29C'est peut-être
13:29l'actualité tragique
13:30de ces derniers jours,
13:30mais on le voit
13:31beaucoup plus monter
13:32sur ces questions
13:33de lutte contre la drogue
13:34en France,
13:35dans les territoires
13:36les plus reclus du pays.
13:37Et on voit que c'est
13:38deux profils un petit peu
13:39différents qui commencent
13:40à se dessiner.
13:40Il faut parler de Gérald Darmanin
13:41qui sera également à Marseille
13:42et qui lui se bat
13:45pour des prisons
13:46ultra sécurisées
13:47qui enfermeraient
13:49donc ses chefs-machieurs.
13:50Et au final,
13:50c'est aussi à Emmanuel Macron
13:52qu'on va demander des comptes
13:52parce que rappelez-vous
13:53son projet Marseille en grand,
13:54cette ville dans laquelle
13:55il s'est rendu
13:56à de nombreuses reprises.
13:575 milliards, il a promis.
13:58Plus d'une dizaine de fois
13:59depuis effectivement
14:002017, mi-décembre,
14:02c'est pas au ministre de l'Intérieur,
14:04c'est pas au ministre de la Justice
14:05que les Marseillais
14:05vont demander des comptes,
14:06c'est au président de la République.
14:07Merci à tous,
14:08on y va dans la deuxième partie
14:09de l'émission.
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