- il y a 2 jours
Ce mardi 18 novembre, Raphaël Legendre a reçu Christian Saint-Étienne, économiste et auteur de "Trump et nous : comment sauver la France et l'Europe", Rafik Smati, fondateur de Louxor.ai et président du groupe Aventers, et Rayan Nezzar, professeur à Sciences Po, dans l'émission Les Experts sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Les experts, débats et controverses sur BFM Business.
00:09Et pour cette heure d'émission, j'ai le plaisir d'accueillir sur le plateau Rafik Smati.
00:13Bonjour Rafik.
00:14Bonjour Raphaël.
00:15Fondateur de Luxor.ai et président du groupe Aventors.
00:19Face à vous, Ryan Ezard. Bonjour Ryan.
00:21Bonjour.
00:21Professeur à Sciences Po et Christian St-Etienne.
00:23Bonjour Christian.
00:25Économiste et auteur de Trump et nous, comment sauver la France et l'Europe.
00:28Disponible aux éditions Odile Jacob.
00:31Alors je voulais commencer par cette bonne nouvelle, les prévisions de la Commission européenne
00:36qui revoit très sensiblement à la hausse quand même.
00:39On passe de 0,9 à plus 1,3.
00:42Les prévisions de croissance pour cette année en Europe.
00:45On est évidemment loin derrière la Chine, mais la Chine, ça n'est pas le vieux continent.
00:50On se rapproche quand même des États-Unis dont la croissance est elle à 2%.
00:55Est-ce qu'on n'a pas tendance un peu à s'auto-flageller, Christian St-Etienne ?
00:59Il y a deux niveaux de réponse.
01:03Je pense que c'est un petit rebond technique, la question centrale.
01:06On commence déjà.
01:07Non, mais la question centrale...
01:08Je sors l'ortie fraîchement coupée.
01:10C'est le tendanciel.
01:13Quand on analyse de manière lucide, même sans sortir les orties, c'est toujours pour essayer d'accélérer la tendance.
01:25Donc la tendance, malheureusement, elle reste scotchée en France et pour la zone euro à 1,1%.
01:32Alors on était en dessous de 1,1%, on remonte un petit peu au-dessus.
01:36Il y a quand même un petit élément d'espoir, c'est l'Allemagne qui va dépenser beaucoup d'argent dans les deux ans qui viennent.
01:45Ça devrait avoir un effet positif.
01:47Mais sur le fond, je pense qu'il y a deux éléments à prendre en compte.
01:52Un qui n'est pas compris encore, que j'avais déjà soulevé au printemps alors que Trump venait d'arriver dans mon livre.
01:59C'est quelque chose qui se passe, qui est très très important sur le plan du commerce mondial et qui va avoir des effets massifs sur les 10...
02:07Enfin, en tout cas, au moins aussi longtemps que Trump est là.
02:10C'est que quand Trump est arrivé, il s'est cru le maître d'école de la planète.
02:15Très bien.
02:16Quand on prend divers éléments d'analyse, on peut considérer que la Chine et les États-Unis ensemble, c'est 43,5% du PIB mondial.
02:2523,5% pour les États-Unis et 20% pour la Chine.
02:31Si ce n'est que les États-Unis, si c'est 23,5% du PIB mondial, c'est 10% des exports mondiales et 13% des imports.
02:40Et donc, quand Trump a dit « je libère les États-Unis, je vais en faire la grande puissance commerciale, tout le monde va venir manger dans ma main »,
02:48en réalité, ce n'est pas ça du tout qui se passe.
02:51Il est en train d'isoler les États-Unis et le commerce mondial se développe rapidement maintenant autour des États-Unis,
02:58massivement entre l'Asie et l'Amérique latine.
03:02Il y a encore du commerce, bien sûr, entre l'Asie et les États-Unis,
03:06mais il y a un développement du commerce mondial hors États-Unis.
03:09On craignait une déglobalisation, elle n'a pas lieu.
03:13Il y a une accentuation de la régionalisation, mais le commerce mondial continue d'aller bien.
03:18Et donc, l'Europe étant quand même très dépendante du commerce mondial, nous sommes le premier bloc commercial mondial.
03:25À partir du moment où le commerce mondial ne se casse pas la figure, l'OMC...
03:30Vous nous dites que c'est une chance pour l'Europe, parce que ce qu'on entend beaucoup, c'est que les produits chinois se sont détendus des États-Unis.
03:37Bien sûr, mais ça c'est un sous-élément de l'aspect commercial.
03:41Mais si le commerce mondial va bien, l'Europe en bénéficie, à condition de corriger le problème chinois.
03:49Le problème chinois, ce n'est pas du commerce.
03:51Le problème chinois, c'est une stratégie agressive du Parti communiste chinois,
03:55visant à prendre le contrôle d'un nombre croissant de filières,
04:00pour mettre les autres pays sous la domination de la Chine.
04:05On voit maintenant que ça devient systémique.
04:08Après avoir manipulé le gourdin sur les terres rares, la Chine fait la même chose sur les batteries.
04:15Ils sont en train de multiplier les domaines comme les microprocesseurs.
04:21Donc, le problème de l'Europe, il y a un petit mieux commercial dont elle bénéficie hors Chine,
04:26mais le problème de l'Europe, il reste stratégique,
04:29c'est-à-dire l'incapacité de prendre des décisions fortes pour se protéger face à la Chine et les États-Unis.
04:33C'est ça, Rafismati, qui explique ce rebond de 0,9 à 1,3, c'est ce développement du commerce mondial ?
04:40Moi, je vois les choses de manière un petit peu différente.
04:42Je vois l'Europe comme un grand paquebot,
04:45un paquebot qui, par définition, est capable de résister aux vagues.
04:48Et Dieu sait qu'on a eu un certain nombre de vagues en Europe.
04:50Je vais vous passer la vague du Covid qui a été planétaire,
04:52mais vous prenez la vague inflationniste, la crise énergétique, la guerre qui est à nos portes,
04:59l'instabilité politique en France qui joue, en tous les cas, s'agissant de la France.
05:04Et les paquebots, c'est difficile à diriger, si j'anticipe.
05:06Malgré tout ça, vous me voyez venir.
05:09Et vous me voyez doublement venir.
05:11Donc nous sommes un paquebot, c'est-à-dire que nous sommes en situation de résister aux vagues.
05:14Et c'est très bien.
05:16Maintenant, faut-il savoir où va ce paquebot ?
05:19Et faut-il savoir si, en cas de très grosse difficulté,
05:23il ne risque pas de se transformer en Titanic ?
05:24Et moi, c'est ça qui m'inquiète.
05:25C'est-à-dire que nous sommes aujourd'hui face à des révolutions qui sont majeures,
05:28et j'ai le sentiment, et ça m'attriste profondément,
05:31que l'Europe est en train de rater un certain nombre de révolutions.
05:34Et si on sait que ces révolutions, elles seront constitutives
05:36de ce que sera la deuxième partie du XXIe siècle et le XXIIe siècle,
05:40on est en droit de s'interroger sur notre capacité, nous, Européens,
05:43à pouvoir créer de la croissance, non pas dans les dix prochaines années,
05:45parce qu'on va probablement rester aux alentours de 1 ou 2%.
05:49Mais si on considère, ce qui est mon cas,
05:53que nous sommes à l'origine de la plus grande période de transformation
05:55de l'histoire de l'humanité, avec des leviers de croissance partout
05:58et dans tous les domaines,
06:00on devrait être aujourd'hui en conquête
06:02et aller chercher les 5, 6 ou 7% de croissance,
06:04comme les pays asiatiques,
06:06comme le feront les États-Unis, même s'ils n'y sont pas encore.
06:09Or, aujourd'hui, on est en défense,
06:10et on n'est pas en attaque.
06:11Et moi, c'est ce qui me fait peur aujourd'hui,
06:13sans vision stratégique.
06:15Et ce n'est malheureusement pas Ursula von der Leyen
06:19qui va être capable d'embarquer le paquebot européen
06:23vers des cieux plus magnifiques.
06:25Ce que j'entends du côté de Rafik Smaty
06:27comme du côté de Christian Saint-Etienne,
06:29c'est le manque de leadership politique,
06:31la principale carence aujourd'hui.
06:33Et de vision stratégique et de politique stratégique.
06:35La roadmap, on l'a un peu.
06:36On a eu un rapport en Draghi, quand même,
06:38qui expliquait bien les choses.
06:40Le rapport en Draghi, c'est un rapport technique,
06:42et qu'on pourra y revenir ?
06:43Peut-être pour abonder et compléter l'analyse,
06:46sur deux points.
06:47Première chose, c'est qu'en effet,
06:49la croissance européenne se rapproche
06:50de la croissance américaine,
06:51mais essentiellement parce que les Américains
06:53sont les premiers perdants
06:54de leur propre guerre commerciale.
06:56Si on regarde aujourd'hui ce qui se passe
06:57sur le fond de l'inflation,
06:58vous avez une inflation aux Etats-Unis
06:59qui est de 3% sur les 12 derniers mois.
07:02Elle est autour de 2% sur le...
07:04Elle reste maîtrisée, c'est une des bonnes nouvelles.
07:06Effectivement, on a passé la crise inflationniste.
07:07Tout à fait.
07:08Et donc, le consommateur américain,
07:11et on sait que la consommation est un moteur important
07:13de la croissance aux Etats-Unis d'Amérique,
07:14le consommateur américain,
07:15il paye plus cher ses produits.
07:17Deuxièmement, les entreprises américaines
07:19perdent en compétitivité
07:21dès lors qu'elles assument sur leur propre marge
07:24une partie des taxes douanières
07:25imposées par l'administration Trump.
07:27Ce qui fait qu'aujourd'hui,
07:28en réalité, c'est plus l'économie américaine
07:30qui est fragilisée
07:31que l'économie européenne
07:33qui serait frappée par un choc de croissance.
07:36Je termine sur les Etats-Unis.
07:37Vous avez eu, le mois dernier, en octobre,
07:41des annonces assez retentissantes
07:42de boîtes comme Microsoft,
07:43comme Intel,
07:44d'entreprises dans des secteurs
07:46comme la logistique, l'alimentaire,
07:47qui ont annoncé au total
07:48150 000 destructions d'emplois.
07:49Des dizaines de milliers, effectivement.
07:52Certaines destructions d'emplois
07:53depuis 20 ans aux Etats-Unis.
07:54Exactement, depuis 2003.
07:55Certaines sous l'effet
07:56de la révolution de l'intelligence artificielle,
07:59mais d'autres simplement
08:00sous les effets économiques
08:03de la guerre commerciale.
08:04Donc ça, c'est le premier point.
08:05Il ne faut pas dire
08:06cocoréco l'Union européenne.
08:07Je pense surtout que ça dénote
08:08la fragilité de ce qui se passe aujourd'hui.
08:10C'est une croissance par défaut.
08:11C'est ça que vous êtes en train
08:12de nous expliquer, en quelque sorte.
08:13Oui, et le deuxième point,
08:14si on regarde,
08:15parce qu'on a parlé de l'Union européenne
08:16en général,
08:17mais je pense qu'il faut distinguer
08:18un peu les choses.
08:19Si on regarde aujourd'hui,
08:20il y a une économie
08:21qui est particulièrement en difficulté
08:22dans l'Union européenne,
08:22c'est l'économie allemande.
08:24Difficulté d'abord politique,
08:25parce que quand on a
08:26notre instabilité politique en France,
08:28et tout le monde l'aura noté,
08:30il y a eu aussi
08:36en fin d'année 2024
08:37sur les questions budgétaires.
08:39Le ministre des Finances libérales,
08:40Christian Lindert,
08:41voulait imposer des économies
08:43avec le retour à la rigueur budgétaire
08:45et que ses alliés écologistes,
08:47le Schwarzenull,
08:48ses alliés écologistes
08:50ou sociodémocrates
08:50refusaient ces économies.
08:52Ça a conduit
08:52à des élections anticipées
08:54et à un changement de coalition
08:55en Allemagne.
08:57Deuxièmement,
08:57des difficultés démographiques.
08:59Ils ont les mêmes problèmes que nous.
09:00Un quart des Allemands sont retraités.
09:02Et donc, ça induit
09:03des difficultés pour financer
09:04le modèle social,
09:05pour financer le modèle productif,
09:06et puis, troisièmement,
09:07des difficultés, je le disais,
09:08économiques,
09:09notamment sous l'effet
09:10non pas des États-Unis,
09:11mais cette fois-ci de la Chine.
09:12La montée en gamme,
09:13notamment de l'industrie chinoise
09:15sur des secteurs
09:15comme l'automobile,
09:17les machines outils,
09:18la tech,
09:19dans tous les secteurs de la tech,
09:20que ce soit les biotechnologies,
09:21évidemment l'IA, etc.,
09:23fait qu'aujourd'hui,
09:24les parts de marché allemandes
09:25à l'exportation
09:26sont menacées
09:27et l'industrie allemande
09:28est menacée
09:29et donc on a,
09:29en effet, vivement besoin
09:31d'une stratégie industrielle
09:32coordonnée à l'échelle européenne,
09:34à la fois pour l'industrie allemande,
09:36pour l'industrie française
09:37et pour l'ensemble
09:37des économies européennes.
09:38Avec un effet étonnant,
09:40Annalisa Capellini
09:41en parlait ce matin
09:42dans la matinale
09:44de Goodman Business,
09:45qui est que les investissements
09:46allemands sont tels
09:47en Chine
09:48qu'ils ne peuvent plus
09:50se passer non plus
09:51des Chinois,
09:52Christian Sattetier,
09:53mais il sera un peu bloqué là-bas.
09:55C'est assez...
09:56Je pense qu'il faut laisser
09:57passer un peu de temps.
09:58Il y aura une analyse
09:59très intéressante
10:01à mener
10:02sur les politiques allemandes
10:03depuis sept ans.
10:05Parce que,
10:05alors même que c'était déjà...
10:06Je sens que vous avez
10:07une petite idée.
10:08Alors que,
10:08alors même que c'était déjà visible
10:10que la Chine
10:12devenait le compétiteur
10:13le plus violent
10:14pour l'Allemagne,
10:17dans la mesure
10:17où l'Allemagne
10:18a délocalisé
10:19ses technologies
10:20vers la Chine,
10:21or les Chinois
10:22sont parfaitement capables
10:24de produire
10:25avec des niveaux
10:26de qualité proches
10:27de l'Allemagne,
10:27parce que les Allemands
10:28n'ont pas anticipé.
10:30Donc on se retrouve...
10:32Alors même,
10:32c'était déjà visible
10:33il y a sept ans,
10:34six ans,
10:34cinq ans,
10:35les Allemands ont investi
10:36massivement là-bas.
10:37Il y a eu plusieurs
10:38grandes entreprises allemandes,
10:40à la surprise générale,
10:41y compris en Allemagne,
10:42qui ont lancé
10:43des plans d'investissement
10:44de 10 milliards d'euros,
10:4515 milliards d'euros
10:46en Chine,
10:48avec le risque...
10:49Alors,
10:49la rationalisation
10:52qui est toujours faite,
10:52c'est de dire
10:53la Chine,
10:54ce qui est exact,
10:55est devenue
10:55le deuxième marché mondial,
10:56donc on a besoin
10:57d'être présent,
10:57pour vendre,
10:59mais ces entreprises,
11:00quand elles vendent,
11:01quand elles construisent
11:02des usines en Chine
11:03pour vendre en Chine,
11:04elles n'exportent plus en Chine,
11:06et donc,
11:06en plus,
11:07elles deviennent
11:09dépendantes
11:10du pouvoir chinois.
11:12Il faut quand même rappeler
11:13que Xi Jinping
11:13remet en place,
11:16depuis plusieurs années
11:17en Chine,
11:18des comportements
11:20qu'on avait connus
11:22sous Mao Zedong.
11:23il y a eu un retour
11:24des cellules
11:25du Parti communiste
11:26dans toutes les entreprises,
11:27y compris
11:27les entreprises occidentales,
11:29y compris
11:30les entreprises américaines
11:31qui ont vu débarquer
11:32des cellules
11:33du Parti communiste,
11:35y compris
11:35dans les banques américaines,
11:37ce qui a conduit
11:39d'ailleurs
11:39les Américains
11:40à réduire
11:41de manière significative
11:42les investissements,
11:43mais les Allemands,
11:44ils sont allés à fond.
11:45Donc,
11:46il y a une vraie interrogation
11:47sur la compréhension
11:48des évolutions stratégiques
11:50par l'Allemagne.
11:50Je termine par un point
11:51parce qu'en France,
11:53à juste titre,
11:53on admire toujours
11:55l'Allemagne
11:56sur le plan économique,
11:57mais il faut se rappeler
11:58que quand on regarde
11:59sur les trois derniers siècles,
12:01les grandes décisions stratégiques
12:03prises par l'Allemagne,
12:04elles se plantent
12:05à chaque fois
12:05et ça conduit
12:06à chaque fois
12:06à des catastrophes.
12:08Donc,
12:08quand l'Allemagne,
12:09contrairement aux évidences,
12:11se met à investir
12:12massivement
12:13sur la Chine
12:14plutôt que
12:15de pousser
12:17aux investissements
12:18en Europe,
12:19sur tous les dossiers
12:20techniques précises,
12:21elles bloquent.
12:24En quoi ça les gêne
12:26de laisser la main
12:28à Dassault
12:28sur le SCAF
12:29quand Dassault
12:30est le meilleur au monde
12:31sur ces questions ?
12:33Donc,
12:34les Allemands
12:34sont victimes
12:35non seulement
12:35de leur difficulté
12:37à prendre
12:37des bonnes décisions stratégiques,
12:39notamment depuis
12:40le milieu du 19ème,
12:41mais l'autre point,
12:43ils sont aussi victimes
12:44d'une sorte
12:45de rapacité
12:46systémique
12:47que j'avais bien vu
12:48quand j'avais travaillé
12:51sur le dossier
12:52de fusion
12:52des bourses européennes
12:53en brille 7.
12:55Dans le dossier
12:56au début du démarrage
12:57de la négo,
12:57il y avait 7 sous-dossiers.
12:59Il y avait 3 domaines
13:00dans lesquels
13:01la France était
13:01la meilleure au monde.
13:03Les gens n'imaginent pas,
13:04mais en France,
13:04on est très bons en finances,
13:05on est la finance,
13:06mais on est bons en finances.
13:08Il y avait 2 dossiers
13:09où les Allemands
13:10étaient bons
13:10et 2 dossiers
13:11où ni l'un ni l'autre
13:12étaient bons.
13:12Les Allemands ont commencé
13:13à arriver en disant
13:14les dossiers où on est bons
13:16sont hors négo
13:17et tout le reste
13:18est dans la négo,
13:19y compris là où
13:20les Français sont meilleurs.
13:21Ils refont pareil
13:22sur le SCAF,
13:22ils refont pareil sur tout.
13:24Est-ce qu'on ne fait pas pareil
13:24un peu en France aussi ?
13:26Avant d'avoir
13:27une vraie stratégie
13:28de rebond technologique
13:30pour l'ensemble de l'Europe,
13:31il y a des comportements
13:32qui vont devoir changer.
13:34On manque
13:34d'esprit pro-européen,
13:36c'est ce que je retiens.
13:37Mais on fait pareil
13:37à Paris, non ?
13:38Oui, mais
13:38chacun défend aussi...
13:39On a lâché
13:40dans beaucoup de domaines,
13:41on a laissé partir
13:42beaucoup de grands groupes, nous.
13:43Ce que dit Christian Saint-Etienne
13:46est intéressant,
13:46c'est-à-dire que
13:47si on se considère
13:50comme européen,
13:51ce qui est mon cas,
13:52il faut que chacun
13:52fasse sa part.
13:53Et c'est vrai que parfois,
13:54vu de France,
13:55certaines nations européennes,
13:57et l'Allemagne en fait partie,
13:58avec l'histoire des F-35,
14:00avec le SCAF,
14:02on se dit
14:02pourquoi ?
14:03On est censé être
14:04dans le même bateau
14:05et si on a envie
14:06de construire cette Union européenne
14:07qu'on appelle de nos voeux,
14:08il va falloir faire un pas.
14:10Et ce n'est pas le cas.
14:12Le chancelier Merce,
14:13indirectement,
14:14et sans le savoir,
14:15ce n'est évidemment
14:16pas son objectif,
14:16mais il est en train
14:17de faire monter
14:17le Rassemblement national
14:18en France.
14:19Et en faisant monter
14:20le Rassemblement national
14:21en France,
14:21parce que leur argument,
14:23c'est précisément celui-ci,
14:24c'est, regardez,
14:25l'Allemagne,
14:25il roule pour eux,
14:26donc nous,
14:26il faut qu'on roule pour nous.
14:27Et en faisant monter
14:28le Rassemblement national,
14:29s'ils arrivaient au pouvoir...
14:30Ce n'est pas qu'elle est l'œuvre,
14:31qu'elle est la poule,
14:32c'est aussi la montée
14:32des extrêmes dans les deux pays
14:34qui font peut-être
14:34que les leaders politiques
14:35suivent aussi
14:36l'Union publique.
14:36Il y a peut-être de ça,
14:37mais à un moment donné,
14:38justement,
14:38c'est ça la question
14:39du leadership politique.
14:40Le leadership politique,
14:41jadis,
14:42l'Union européenne,
14:43c'était un vrai projet politique.
14:45Suffisamment ambitieux
14:47et suffisamment galvanisant
14:48pour entraîner derrière lui.
14:50Aujourd'hui,
14:50l'Union européenne
14:51apparaît comme étant
14:52devenue un projet technocratique,
14:53complètement dénué
14:54de leadership politique.
14:57Et tant que nous serons
14:57dans cette logique-là,
14:58vous parliez tout à l'heure
14:59du rapport Draghi.
15:00Le rapport Draghi
15:01est une réalité,
15:02ça montre que l'Europe
15:02est capable de produire
15:03de bons diagnostics.
15:05Encore faut-il être en situation
15:06de le mettre en œuvre
15:07et aujourd'hui,
15:0714% du rapport Draghi
15:09a été mis en œuvre.
15:11On a des lois omnibus
15:12qui arrivent là.
15:12Demain,
15:13Bruxelles va faire des annonces
15:14dans le digital notamment,
15:15suite au sommet aujourd'hui
15:17à Berlin.
15:17Mais ce que nous avons perdu de vue
15:18en Europe,
15:19c'est que nous sommes partis
15:22du principe
15:22que c'est constitutif
15:24de l'esprit
15:24de l'Union européenne,
15:25c'était qu'il y avait
15:26une question de taille critique.
15:27Et c'est important.
15:28Au XXe siècle,
15:29plus que jamais,
15:29la notion de taille
15:30était importante.
15:31Mais vous savez,
15:33loi de physique de base
15:35qu'on apprend
15:35dans les premières années
15:36du lycée,
15:37l'énergie est fonction
15:38de la masse
15:39et du carré de la vitesse.
15:41Ce qui veut dire
15:41que la vitesse en réalité
15:42devient beaucoup plus importante
15:43que la masse.
15:44Et aujourd'hui,
15:45on est dans un monde de vitesse,
15:46on est dans un monde d'accélération,
15:47on est dans un monde
15:48où l'agilité prime
15:49sur tout le reste.
15:50Et quelque part,
15:51ceux qui gagneront
15:52les grandes batailles à venir,
15:53ce ne seront plus forcément
15:54les gros,
15:54ça sera aller rapide.
15:55Et aujourd'hui,
15:56le manque de leadership
15:56de l'Union européenne
15:57nous transforme en lents
15:59et risque de nous faire passer
16:01à côté des plus grands défis
16:02de ce siècle.
16:02Je voulais rebondir
16:03sur ce que vous disiez
16:03sur la montée
16:05des nationalismes.
16:06Finalement,
16:07je trouve qu'il y a
16:07une transposition
16:08qui nous saute aux yeux.
16:10C'est notre dernier
16:11Choose France.
16:12C'était hier.
16:13C'était un Choose France
16:14France.
16:15C'est d'ailleurs une France
16:16recroquillée sur elle-même,
16:17sur ses propres entreprises
16:19là où on accueillait le monde
16:21depuis 2017 à Versailles
16:23sous les ors du château
16:24de Versailles
16:24et où les plus grands patrons
16:26des grands groupes mondiaux
16:28venaient voir
16:30où en était la France.
16:32Hier, c'était à la maison
16:33de la chimie
16:34avec des patrons
16:36qui ont plutôt traîné
16:37les pieds pour y aller
16:38et on a affiché péniblement
16:4030 milliards d'investissements
16:41dont 20 milliards d'euros
16:42de recyclage.
16:44Christian Saint-Etienne,
16:45est-ce que la France
16:45peut encore être
16:47réindustrialisée
16:48quand on voit
16:48ce qui se passe
16:49à l'Assemblée ?
16:50C'est très important
16:51et là, les orties,
16:53je les fous au pied.
16:56C'est un manque
16:56d'ambition absolu.
16:58C'est-à-dire que
16:59je lis partout
17:00qu'on évoquait
17:02la possibilité
17:03il y a encore deux ans
17:04de rattraper notre retard
17:05dans le poids
17:06de l'industrie manufacturière
17:07en Europe.
17:08Je rappelle que nous sommes
17:09pour faire simple
17:10à 9,5%
17:11avec une Europe
17:16à 14,5%
17:17on a 5 points de retard.
17:18L'Italie est à 15%
17:18et l'Allemagne à 18%.
17:20Voilà, mais en gros
17:21la zone euro
17:22à 14,5%
17:23on a 5 points de retard.
17:24Et il y a deux ans
17:25les gens disaient
17:26ok, il y avait ceux
17:27qui disaient
17:28on peut remonter à 12%.
17:30Moi je disais
17:30mais visons 14%
17:32c'est comme ça
17:33qu'on aura 12%
17:33parce que si on vise 12%
17:34on aura 10%.
17:35Toujours viser la ligne
17:35pour attraper dans les détails.
17:36Et là, il y a
17:37une débandade
17:38depuis quelques mois
17:39les gens disent
17:40c'est pas possible
17:41déjà si on reste
17:42à 9,5%
17:43ça va être un miracle.
17:43On voit qu'il y a plus
17:44de fermeture d'usines
17:45aujourd'hui que d'ouverture.
17:45Oui, mais bien sûr
17:46mais pourquoi
17:47il y a une responsabilité
17:49politique majeure
17:50du Parlement français
17:51qui a cassé
17:53les animal spirits
17:56du rebond entrepreneurial
18:00avec les deux automnes
18:03de suite
18:03où des gens
18:05qui n'ont jamais créé
18:07d'entreprise
18:08discutent de la fiscalité
18:10de la production
18:10où l'obsession
18:12c'est la répartition
18:13en oubliant totalement
18:15la question de la production
18:17la question de la production
18:18en France
18:18on était un peu revenu
18:20pour en parler
18:21dans Hollande 2
18:23Hollande 1
18:24est une catastrophe
18:25absolue
18:25en 2012-2013
18:27mais ils se rendent compte
18:27qu'il est en train de se planter
18:29et il y a Hollande 2
18:30où il prend des mesures
18:32pour relancer l'activité
18:33et ensuite
18:34Macron
18:35prend quelques petites mesures
18:37ensuite
18:37pour essayer d'accélérer
18:38mais depuis
18:40la dissolution
18:42qui restera
18:43je pense
18:43aux yeux des historiens
18:45dans 10-15 ans
18:46comme une des erreurs
18:47politiques
18:48les plus colossales
18:49en France
18:50depuis la deuxième guerre mondiale
18:51parce que les dégâts
18:52sont massifs
18:53nous ne serions pas du tout
18:54dans cette position
18:56et situation
18:56sans cette dissolution
18:57la croissance
18:58serait au moins
18:59un demi-point supérieur
19:00en France
19:00en 2025
19:01à ce qu'elle est actuellement
19:03donc dans ce contexte
19:05cette débandade
19:06des volontés
19:07me choque
19:08parce qu'on sait
19:09ce qu'il faut faire
19:10il y a d'énormes travaux
19:12qui ont été faits
19:13depuis deux ans
19:14sur la façon
19:15dont il faut mener
19:16la réindustrialisation
19:17on sait qu'il faut
19:18bosser sur les filières
19:19on sait qu'il faut bosser
19:21sur les territoires
19:22on a besoin de terrain
19:23on sait que pour retrouver
19:255 points de PIB
19:27de l'industrie manufacturière
19:28il faut 50 000 hectares
19:30il faut les trouver
19:31moi ça fait au moins
19:324 ans que je propose
19:34parce qu'on n'est pas
19:35aux Etats-Unis
19:35on est en France
19:36la France étant la France
19:37je propose une agence
19:38foncière nationale
19:39travaillant avec les régions
19:41et développant
19:42ces 50 000 hectares
19:43c'est-à-dire achètent
19:44les 50 000 hectares
19:45les nettoient
19:46fait les traitements
19:47archéologiques
19:48ça c'est pas Bercy
19:49qui décide
19:50où sont les 50 000 hectares
19:51il faut des conférences
19:53régionales
19:53où on réunit
19:54les industriels
19:55et les logisticiens
19:56et c'est eux qui disent
19:57où ils veulent les hectares
19:59donc on fait un plan national
20:00un master plan
20:01et on bouge
20:02et on fait rien
20:03on est le cul sur la chaise
20:04c'est insupportable
20:05on vous sent très remonté
20:06Christian
20:06mais oui mais je ne peux pas
20:08accepter qu'on dise
20:09voilà on est à 9,5
20:10déjà si on reste à 9,5
20:12c'est miraculeux
20:13mais non
20:13on fout en l'air le pays
20:14et il faut bouger
20:15on a abandonné
20:16c'est ça Ryan Nezard
20:17il y a des plans
20:18qui ont été mis en place
20:19quand même
20:19pour trouver ces friches
20:21pour les nettoyer
20:22non mais attendez
20:22on a fait 2000 hectares
20:23sur les 50 000
20:24tout à fait
20:26ce qui est vrai
20:27c'est qu'aujourd'hui
20:27ce sommet de Chousse France
20:28il y a eu
20:29un peu plus de 150 projets
20:31d'investissement
20:31qui ont été annoncés
20:3230 milliards d'euros
20:33mais en effet
20:33une partie était déjà prévue
20:35et surtout
20:36c'est finalement un sommet
20:38qui marque le frein
20:39de la réindustrialisation française
20:40si on regarde
20:41sur longue période
20:42vous avez raison de rappeler
20:43que la réindustrialisation
20:45en tout cas le timide début
20:46de réindustrialisation
20:47a commencé en 2014
20:48si on regarde sur 10 ans
20:49il y a eu environ
20:50200 créations nettes
20:51de sites industriels
20:52150 000 créations d'emplois
20:54dans l'industrie
20:54ce qui n'est pas rien
20:55ce qui n'est pas rien
20:56parce que ça faisait
20:57des décennies
20:57qu'on détruisait
20:58de l'emploi industriel
21:00en France
21:00et qu'on fermait des décennies
21:01on a arrêté l'érosion
21:01on a quand même
21:04renversé la vapeur
21:05sur les 10 dernières années
21:06le problème c'est qu'en effet
21:07l'année 2024
21:08a été une année de frein
21:10à cette réindustrialisation
21:11et que si on regarde
21:12la production manufacturiale
21:13elle continue de progresser
21:14plus de 0,9%
21:16sur 12 mois
21:16mais l'investissement
21:17a reculé l'an dernier
21:18de moins de 5%
21:20d'investissement
21:21et donc la production
21:22de demain
21:22va reculer
21:24c'est-à-dire que ça va
21:25continuer à reculer
21:25donc aujourd'hui
21:27si je devais résumer
21:28les choses
21:28il y a trop d'impôts
21:30et pas assez de robots
21:31dans l'industrie française
21:32on a ce spectacle
21:34de la lutte des taxes
21:34entre la France insoumise
21:35et le Rassemblement national
21:36à l'Assemblée
21:37et cette surenchère fiscale
21:38qui fait qu'on rajoute
21:40à chaque fois
21:40des boulets au pied
21:41des industriels
21:42qui essayent d'aller
21:43tout ça au nom
21:44du bien du peuple
21:45c'est ça
21:45je pense que c'est pas
21:46au nom du bien du peuple
21:47plutôt le bien du parti
21:48non mais eux
21:49ils disent que c'est
21:50au nom du bien du peuple
21:51bien sûr
21:51on n'est pas obligé
21:52de l'écran sur parole
21:52et on a de l'autre côté
21:54des investissements
21:55par exemple
21:56sur les robots
21:57je le disais
21:57qui sont 5 fois inférieurs
21:58en France
21:59par rapport à l'Allemagne
22:00et encore
22:00on disait que l'Allemagne
22:01n'était pas non plus
22:024900 robots en France
22:04en 2024
22:0527000 en Allemagne
22:07donc on fait 5 fois moins bien
22:09et de la même manière
22:10sur le déploiement
22:11de l'intelligence artificielle
22:12optimiser des lignes de production
22:14notamment dans l'industrie
22:15et gagner en productivité
22:16on est encore loin
22:17de ce que font par exemple
22:17les américains
22:18donc si je devais résumer
22:20les choses
22:20il y a quand même
22:21encore de l'espoir
22:22il y a des choses à faire
22:23si on devait lister
22:24aujourd'hui
22:25les grands défis
22:26qui sont devant nous
22:27si on veut vraiment
22:28réindustrialiser le pays
22:29le premier défi
22:29c'est de changer
22:30changer de modèle social
22:31changer de modèle
22:32de financement
22:32de la protection sociale
22:33qui continue de peser
22:3580% sur le facteur travail
22:37il faut trouver
22:39d'autres moyens
22:39de le financer
22:40deuxièmement
22:41de développer
22:42ça peut paraître
22:44un peu tabou en France
22:44mais de développer
22:45la capitalisation
22:46notamment sur le système
22:47de retraite
22:47pour avoir un véritable
22:49financement de l'investissement
22:50productif en France
22:51troisièmement
22:52de refuser
22:53ce qu'on décrivait
22:54cette fameuse lutte des taxes
22:55qu'on observe aujourd'hui
22:56à l'Assemblée nationale
22:57en tout cas c'est pas bon
22:58pour l'économie française
22:59et puis quatrièmement
23:00alors beaucoup
23:01personne n'en parle
23:01moi je suis assez frappé
23:04mais c'est la question
23:04de la formation
23:05on va manquer
23:06de 100 000 soudeurs
23:07dans les prochaines années
23:08dans l'industrie navale
23:09dans le nucléaire
23:10dans toute une série
23:11de filières industrielles
23:12sur lesquelles
23:12soit on recule
23:13soit on a des projets
23:13on va manquer
23:14de dizaines de milliers
23:15de techniciens
23:15et dans le même temps
23:16je vous le dis
23:17parce que j'ai eu
23:18la chance
23:19le bonheur
23:19et le plaisir
23:20de travailler
23:20à l'éducation nationale
23:21auprès de deux
23:22ministres successifs
23:23et dans le même temps
23:24on a un quart des places
23:25en lycée professionnel
23:26qui insèrent
23:27trop peu dans l'emploi
23:30du décrochage scolaire
23:31on a engagé
23:32depuis 2022, 2023, 2024
23:34une transformation
23:35du lycée professionnel
23:36pour que les filières
23:37de formation
23:37correspondent vraiment
23:38à ce qui permet
23:39d'insérer dans l'emploi
23:40et notamment
23:41dans l'emploi industriel
23:42mais on est encore
23:42très loin du compte
23:44on a beaucoup de travail
23:45à faire
23:45mais on peut y arriver
23:46il y a eu une réforme
23:46qui avait été lancée
23:47normalement
23:47des lycées professionnels
23:49mais qui est en cours
23:49mais le problème
23:50c'est qu'il faut la poursuivre
23:51dans la durée
23:52et comme on le voit
23:53je termine par là
23:53on manque de continuité
23:55dans nos politiques
23:56que ce soit éducative
23:57économique ou sociale
23:58et on a besoin
23:59de poursuivre cet effort
23:59et non pas de l'arrêter
24:00et de changer
24:01de politique économique
24:02en allant carrément
24:04en arrière
24:05vers le ras-bol fiscal
24:06évidemment
24:07on se retrouve
24:09dans une très courte page
24:10de pub
24:11pour parler
24:12de ces milliards
24:13de TVA
24:14qui ont disparu
24:15ça fait 3 ans quand même
24:16qu'on a des trous
24:16dans les comptes
24:17pour la 3ème année
24:18constitutive en tout cas
24:19et puis
24:20on va voir ce qui se passe
24:21du côté du Sénat
24:22où des deals
24:22sont en train d'être noués
24:24sur notre modèle social
24:25justement
24:25on en parlait
24:26ne quittez pas
24:27on se retrouve tout de suite
24:28BFM Business
24:35et la Tribune
24:36présente
24:36les experts
24:38Raphaël Legendre
24:40il est 10h30
24:42vous êtes de retour
24:42pour la seconde partie
24:43des experts
24:44toujours en direct
24:45sur BFM Business
24:46jusqu'à 11h
24:47avec Christian Saint-Etienne
24:48Ryan Nezard
24:49et Rafik Smati
24:51Rafik Smati
24:51qui voulait revenir
24:52un dernier mot
24:53sur ce sujet
24:55de la réindustrialisation
24:56et de Choose France
24:57avant qu'on passe
24:58aux questions de fiscalité
24:59oui la réindustrialisation
25:03par définition
25:04elle nécessite
25:05une vision politique
25:05et elle nécessite
25:06d'avoir une vision
25:07à long terme
25:07ce qui est tout le contraire
25:08de ce que nous avons
25:09aujourd'hui
25:09puisqu'on est prisonnier
25:10du court terme
25:10avec une assemblée nationale
25:12qui ne raisonne qu'en termes
25:13de taxes
25:13et nous avons collectivement
25:15tous perdu une vision d'avenir
25:16je vais vous dire
25:16Raphaël Legendre
25:17ce que pourrait être
25:18une des politiques industrielles
25:20que nous pourrions mener
25:21aujourd'hui en France
25:21à condition
25:22d'avoir le regard
25:23rivé sur 2050
25:25regardez l'avènement
25:28des robots humanoïdes
25:29qui sera l'une des plus grandes
25:29révolutions de l'histoire
25:30de l'humanité
25:31qui arrive déjà
25:32Morgan Stanley
25:33prévoit un milliard
25:35de robots humanoïdes
25:36en 2050
25:37des robots humanoïdes
25:38qui vont travailler
25:39dans les usines
25:40qui vont travailler
25:40dans les ateliers
25:40et qui vont être
25:41à notre service
25:42et peut-être même
25:43dans les maisons
25:43donc ce n'est pas
25:46un petit sujet
25:46c'est un sujet
25:47qui est énorme
25:48le problème en France
25:48que nous avons
25:49c'est que nous avons
25:49toujours une bataille
25:50de retard
25:50souvenez-vous
25:51quand au début
25:53des années 2000
25:54c'était l'expansion
25:55de Google
25:55vous aviez Jacques Chirac
25:56et Angela Merkel
25:57qui se sont dit
25:57regardez il y a Google
25:58on va faire un concurrent
25:59de Google
26:00et ils ont mis
26:00des centaines de millions
26:01d'euros sur la table
26:02pour inventer un objet
26:03qui s'appelait Coero
26:05et qui a évidemment
26:06été un flop financier
26:08commercial et industriel
26:09la réalité c'est que
26:10nous sommes aujourd'hui
26:11en retard
26:11sur la bataille
26:12de l'intelligence artificielle
26:13telle qu'on la connaît
26:14et sur la bataille
26:14des LLM
26:15donc on ne va pas
26:16s'inventer d'histoire
26:16on ne va pas faire
26:17comme si la France
26:18allait devenir le OpenAI
26:20ou le Meta
26:21ou le Facebook
26:22c'est terminé
26:22en revanche
26:23la question est de savoir
26:24qu'est-ce qu'il y a
26:25en amont de cette révolution
26:27et qu'est-ce qu'il y a
26:27en aval de cette révolution
26:28en aval de la révolution
26:30de l'intelligence artificielle
26:31il y a celle précisément
26:32de la robotisation
26:33et donc comment la France
26:34qui a
26:34je vous le rappelle
26:35de très bons ingénieurs
26:36qui a des entrepreneurs
26:37extraordinaires
26:37comment la France
26:38pourrait être au rendez-vous
26:39de 2050
26:39sur les robots humanoïdes
26:41prenez par exemple
26:42et c'est ce qui nous manque
26:43en France
26:44alors certainement pas
26:45en créant
26:46un organisme public
26:47qui s'appellerait
26:48un robot
26:50un bureau pour les humanoïdes
26:52un bureau pour les humanoïdes
26:53parce qu'évidemment
26:53ça ne marcherait pas
26:53avec un haut commissariat
26:54et un grand grenelle
26:56des humanoïdes
26:57ce que nous pourrions faire
26:58par exemple
26:59c'est fixer une enveloppe
27:00significative
27:01de 1, 2 ou 3 milliards d'euros
27:02les confier
27:04figurez-vous
27:04à l'armée française
27:06et que l'armée française
27:07passe un appel d'offres
27:09auprès des entreprises
27:09de France
27:10et de France
27:11en disant
27:11je vous donne pour mission
27:12de me créer
27:14une armée
27:14de 1000 robots humanoïdes
27:16à horizon 10 ans
27:17la réalité
27:18et ce n'est peut-être pas
27:19politiquement correct
27:20de le dire
27:20c'est que les robots humanoïdes
27:22je suis désolé
27:23je ne voudrais pas
27:23que ce soit comme ça
27:24pour notre avenir
27:25mais on va vers Terminator
27:27vous aurez des robots humanoïdes
27:29qui feront la guerre
27:30dans quelques années
27:30et nous savons
27:31que les investissements militaires
27:32tirent les investissements civils
27:33donc moi je mettrai
27:343 milliards
27:34à la disposition de l'armée
27:36qui fait un grand appel d'offres
27:37pour nos entreprises
27:38entreprises françaises
27:39de robotique
27:39vous mobilisez
27:40je vous commande
27:411000 robots humanoïdes
27:42avec évidemment
27:43toutes les conséquences
27:44que ça aura ensuite
27:44dans le civil
27:45alors ça c'est si on est en aval
27:46des livraisons qui existent
27:47déjà en Chine
27:48on a vu des images
27:48spectaculaires sur les réseaux
27:50de première livraison massive
27:52de robots humanoïdes
27:53par centaines
27:54on a loupé un certain nombre
27:55de révolutions
27:56on a loupé la révolution
27:57des drones
27:57on arrive systématiquement
27:58en retard
27:59là on a la possibilité
28:01d'être à temps
28:01donc allons-y maintenant
28:02mais ça passe par de l'investissement
28:04et de la commande publique
28:05ensuite essayons de voir
28:06qu'est-ce qui se passe en aval
28:07le jour où vous aurez
28:08un milliard de robots humanoïdes
28:09Raphaël Le Gendre
28:10et accessoirement
28:11des milliards de véhicules électriques
28:13qui rouleront sur les routes
28:14il y aura une demande énergétique
28:16qui sera folle
28:16il se trouve qu'en France
28:18on a historiquement
28:19un avantage compétitif
28:20en matière d'énergie
28:21à travers le nucléaire
28:23qui est une énergie bas carbone
28:24qui va être l'un des éléments clés
28:26des années à venir
28:26un des facteurs clés
28:28de compétitivité
28:29nous savons que
28:30le président de la république
28:31en 2022
28:31a acté la construction
28:33de 6 EPR
28:34plus 8 en option
28:35et bien il faudrait dire
28:37dès maintenant
28:37dès maintenant
28:38acté que les 8
28:39réacteurs EPR en option
28:40ne sont plus des options
28:41et ancrer l'idée
28:42que la France
28:44se dotera
28:44dans les 20 prochains
28:45années de décadence
28:45j'ai essayé de construire
28:46les 6 prochains EPR
28:47ça va déjà être compliqué
28:49ce que je veux dire
28:50c'est que si ces EPR
28:51se mettent au service
28:52d'une stratégie industrielle
28:54et bien dans ce cas là
28:55on est capable
28:56de faire quelque chose
28:57voilà une filière
28:57qui irait des EPR
28:59jusqu'à la robotisation
29:00en passant par un fonds
29:01d'investissement
29:01des armées françaises
29:02on peut faire la même chose
29:03en matière de biogénétique
29:04et dans d'autres domaines
29:06à condition d'avoir une vision
29:07et de la stratégie
29:10et une vision à long terme
29:11tu vous entends
29:12bon il va falloir des milliards
29:12pour tout ça aussi
29:13Rafik Smati
29:14et des milliards
29:14il faut surtout
29:16des compétences
29:17du génie entrepreneurial
29:18et nous l'avons en France
29:19et des milliards
29:20il en manque effectivement
29:21Ryan Nezard
29:22mot de l'émeau de la bouche
29:23vous êtes un grand spécialiste
29:24des finances publiques
29:24Ryan Nezard
29:25vous avez vu comme moi
29:26qu'il manquait
29:27alors quoi
29:285 ou 10 milliards
29:30dans les recettes de TVA
29:32la TVA
29:32c'est quand même
29:33une des principales ressources
29:35fiscales
29:37pour l'Etat
29:39c'est pas la première année
29:42qu'on constate un trou
29:43dans les recettes de TVA
29:44ce qu'on a constaté
29:46dans ce qu'on appelle
29:48le projet loi de fin de gestion
29:49en gros
29:49examiné depuis hier soir
29:51à l'Assemblée nationale
29:52c'est l'exécution budgétaire
29:53de l'année encore 2025
29:54au plan des rentrées
29:56fiscales sociales
29:57et des dépenses
29:57c'est qu'il manquait
29:584 milliards d'euros
29:59c'est plutôt 4 que 10
30:00le bon chiffre
30:01si on prend ce qu'on appelle
30:02la comptabilité nationale
30:03c'est à dire la comptabilité
30:04qui permet de calculer
30:05le déficit
30:06il manque 4 milliards d'euros
30:07de TVA
30:08alors il y a 3 facteurs
30:09qui l'expliquent
30:10le premier c'est qu'on a
30:10moins de croissance
30:11que prévu
30:11on a parlé tout à l'heure
30:13de la guerre commerciale
30:14je croyais qu'on avait
30:14révisé à la hausse
30:15la croissance française
30:17oui mais pour
30:1708 point
30:18en 2025
30:19c'est l'INSEE
30:20qui a dit qu'on ferait
30:21peut-être plutôt 08
30:22que 07
30:23mais initialement
30:23on avait prévu
30:24de faire 1,1%
30:25de croissance
30:25l'an dernier
30:26quand on a fait
30:27le projet de loi de finances
30:28voilà on a peut-être
30:29choisi des lunettes
30:29un peu roses
30:30c'est tout à fait
30:35mais en tout cas
30:36même si la France
30:36a plutôt mieux résisté
30:38que certains de ses voisins
30:39européens
30:39à cette guerre commerciale
30:40parce qu'on était
30:41moins exposé
30:42aux relations
30:42avec les Etats-Unis d'Amérique
30:44il y a quand même
30:44un effet sur la croissance
30:45moins de croissance
30:46moins d'entrée fiscale
30:47deuxième facteur d'explication
30:49des changements
30:50dans la composition
30:51de cette croissance
30:51alors ce qui est
30:53plutôt une bonne nouvelle
30:53au plan économique
30:54il y a eu un peu plus
30:55d'investissement
30:55et un peu plus de contribution
30:57du commerce extérieur
30:58notamment des exportations
30:59à la croissance française
31:00et un peu moins de contribution
31:02de la consommation
31:03on ne paye pas de TVA
31:03mais du coup voilà
31:04il y a moins de rentrées
31:05de TVA à ce titre
31:06et puis le troisième
31:06et dernier facteur
31:07qui est le plus difficile
31:08à appréhender
31:09c'est des changements
31:10au sein même
31:11de cette consommation
31:12avec moins de consommation
31:14de biens et de services
31:15qui sont taxés
31:16à 20% de TVA
31:17et davantage de consommation
31:18notamment de biens
31:20qui sont à taux réduit
31:21ou de services
31:22qui sont à taux réduit de TVA
31:23voire à zéro de TVA
31:25et je pense notamment
31:26à cet exemple
31:26qui est désormais
31:27des produits de première nécessité
31:28ça
31:28alors ça c'est à 105
31:29mais notamment
31:30je pense aussi
31:31aux petits colis
31:32les fameux petits colis
31:33vous savez qu'il y a
31:34oui alors ça
31:34cette explication
31:35est quand même étonnante
31:36alors elle est minoritaire
31:38dans les 4 milliards
31:39mais elle existe quand même
31:39elle est nouvelle
31:40il y a plus de 800 millions
31:42de petits colis
31:43qui arrivent chaque année
31:44en France
31:44dans le cadre de la consommation
31:46des ménages français
31:47c'est pas de l'ordre
31:48de 12%
31:49de la consommation textile
31:50maintenant
31:50carrément je crois
31:51c'est en train de grimper
31:53j'ai pas le chiffre
31:53mais oui ça grimpe
31:54et donc
31:54il n'y a pas de TVA
31:56il n'y a pas de TVA
31:56il n'y a pas de TVA
31:56sous les 550 euros
31:58et c'est aussi la raison
31:58pour laquelle
31:59pour le coup
32:00ce que propose le gouvernement
32:02de se dire
32:03on va mettre
32:032 euros de fiscalité
32:05pour rééquilibrer
32:05sur les petits colis
32:06et lutter contre
32:07la concurrence déloyale
32:09de produits
32:09de petits colis chinois
32:10importés en France
32:12c'est une réflexion
32:12qui est intéressante
32:13parce que
32:14ça permet au moins
32:15de se dire
32:16si on n'a pas
32:17ces rentrées fiscales
32:18comment est-ce qu'on évite
32:19d'avoir de la concurrence déloyale
32:20qui pénalise
32:21le commerce français
32:22on est d'accord
32:22que c'est une mesure
32:23purement de rendement
32:24de rendement budgétaire
32:26cette taxe à 2 euros
32:27ça ne va pas changer
32:28parce que c'est protectionnel
32:30parce que d'avoir des colis
32:31qui viennent d'un avion de Chine
32:32c'est quand même
32:33pas très écologique
32:34oui même si
32:35une bonne partie
32:36de la production textile
32:37elle est de toute façon
32:38réalisée en Chine
32:39ou en Asie au sens large
32:41mais en tout cas
32:42c'est de se dire
32:42on ne peut pas accepter
32:44dans l'économie française
32:45d'avoir d'un côté
32:46des biens qui sont importés
32:47avec zéro taxe douanière
32:49parce qu'en dessous de 150 euros
32:50il n'y a pas de taxe douanière
32:52et zéro TVA
32:53et de l'autre côté
32:53des commerçants
32:54qui vendent des produits
32:55plus chers
32:55simplement parce qu'ils payent
32:56les taxes
32:56donc simplement
32:57d'avoir une concurrence
33:00loyale
33:00non faussée
33:01et ça permettra aussi
33:03de répondre à cette question
33:03des moins de rentrée fiscale
33:05non mais pour compléter
33:06on a eu un effondrement
33:08des chaînes de distribution
33:10de textiles
33:10en France
33:11depuis trois ans
33:12les coucailles
33:13et tout ça
33:13qui n'ont encore fermé
33:14donc ça va au-delà
33:17du textile
33:18les chaussures
33:19donc on a
33:20certainement
33:21tout secteur
33:23payant 20% de TVA
33:24donc ces effondrements
33:26non seulement
33:26c'est des milliers
33:28et des milliers
33:28de suppressions d'emplois
33:30mais c'est des centaines
33:33de millions d'euros
33:34de vente
33:35à 20% de TVA
33:36qui n'ont plus lieu
33:37C'est intéressant
33:38ce que vous nous dites
33:38c'est que le changement
33:39de modèle de consommation
33:41dans tout ce qui est
33:42textile et habillement
33:43a des conséquences
33:43très concrètes aujourd'hui
33:45sur les recettes fiscales
33:47pour faire fonctionner l'État
33:48Exactement
33:49et donc là
33:50on a des changements
33:51qui sont significatifs
33:52on a eu quand même aussi
33:54il faut le rappeler
33:55une montée du taux d'épargne
33:57qui n'est pas taxée
33:59à la TVA
34:00et donc
34:00Enfin ça fait 3 ans
34:02que ça dure
34:02je rappelle les chiffres
34:03quand même
34:032023
34:047 milliards de trous
34:06dans les recettes de TVA
34:0714 milliards
34:08en 2024
34:09et là
34:10on est encore
34:10entre 5 et 10 milliards
34:11c'est colossal
34:12Oui
34:12alors
34:13il y a aussi
34:15et certainement
34:15des optimisations
34:18qu'il faut contrer
34:19mais
34:20les transformations
34:21des modes de consommation
34:23jouent un rôle
34:23significatif
34:24Intéressant
34:25Est-ce que ça peut être
34:26la fraude ?
34:27Peut-être aussi
34:27tout simplement
34:28on avait eu une fraude massive
34:30au marché carbone
34:32le tourniquet
34:33ça s'appelait
34:34Je commence à me demander
34:35ce qu'on soupçonne
34:37c'est sur les micro-entreprises
34:38Parce que Bercy
34:39est quand même capable
34:40d'anticiper les transformations
34:41dont vous parlez
34:42Christian Saint-Etienne
34:43Elles ont été très
34:44beaucoup plus rapides
34:45que ce qu'on pensait
34:46Elles sont quand même
34:46très rapides
34:46et par ailleurs
34:47il ne faut pas oublier
34:48évidemment ça peut paraître
34:49étonnant
34:51vu des citoyens
34:52mais il ne faut pas oublier
34:52que le budget
34:53en fait
34:53il est préparé
34:54l'année
34:54il est préparé
34:55l'été
34:56qui précède
34:56son année d'application
34:57concrètement
34:58le budget 2025
34:59les prévisions de TVL
35:00sont faites à l'été 2024
35:01donc entre l'été 2024
35:03et aujourd'hui novembre 2025
35:04il s'est écoulé
35:05quasiment un an et demi
35:06et en un an et demi
35:07les comportements
35:08des consommateurs
35:09ont beaucoup changé
35:09donc
35:10ce n'est pas pour trouver
35:12des excuses
35:12sur les prévisions économiques
35:14mais je ne suis pas surpris
35:15qu'il y ait des écarts
35:16qui s'expliquent
35:17on peut les comprendre
35:18économiquement
35:19et après ce qui est important
35:19c'est de savoir
35:20qu'est-ce qu'on met en face
35:21comme politique publique
35:22pour y répondre
35:23si je tire le fil
35:24parce que le monde
35:24change de plus en plus
35:26rapidement
35:26tout de même
35:27ça veut dire
35:27que ça va être
35:28de plus en plus dur
35:29de faire de la prévision
35:30budgétaire
35:31dans les années qui viennent
35:32L'aspect comportemental
35:34va devoir jouer un rôle croissant
35:36c'est-à-dire que
35:37notamment
35:37permettez une seconde
35:40quand même
35:41sur le fonctionnement
35:42politique de la France
35:43On vous permet
35:44cher Christian
35:45Saint-Etienne
35:46on vous écoute professeur
35:47Vous avez
35:48alors
35:50en tant que professeur
35:51je suis fonctionnaire
35:52et les fonctionnaires
35:53jouent un rôle
35:53absolument fondamental
35:54dans la santé
35:56l'éducation
35:57le service public
35:58les flics
35:59sont des fonctionnaires
36:00grâce à eux
36:00même s'il y a
36:02une insécurité
36:03qui monte
36:04et ils ont évité
36:05l'effondrement du pays
36:06Merci de le rappeler
36:07Et je rappelle
36:07que les militaires
36:08sont des fonctionnaires
36:09et qu'ils défendent la France
36:10donc le discours
36:11antifonctionnaire
36:12n'a pas de sens
36:13ceci étant
36:13nous avons deux fois
36:15plus de fonctionnaires
36:16dans les députés
36:16que la part des fonctionnaires
36:18dans le fonctionnement
36:19du pays
36:20Alors
36:20les entrepreneurs
36:21ne doivent pas
36:22aller expliquer
36:23aux chirurgiens
36:24dans un hôpital
36:24comment on doit opérer
36:25mais est-ce que ça a un sens
36:27que la politique
36:28fiscale
36:29la politique stratégique
36:30de la France
36:30soit décidée
36:31par un corps
36:33qui n'a pas
36:34les mêmes
36:35modes de fonctionnement
36:38et nécessité
36:40d'anticipation
36:41du futur
36:41qu'on a
36:42dans l'économie marchande
36:44ultra compétitive
36:45ça c'est le premier point
36:46Seulement une vingtaine
36:47de chefs d'entreprise
36:48à l'Assemblée nationale
36:49Voilà
36:49et le deuxième
36:50le corollaire
36:51c'est
36:52moins
36:52traditionnellement
36:54moins de 80
36:55à 100
36:56chefs d'entreprise
36:58et grands cadres
36:59à l'Assemblée nationale
37:00donc à un moment donné
37:02c'est très violent
37:04et puis je m'en fous
37:05des conséquences
37:06de ce que je vais dire
37:07on a une médiocrisation
37:09absolument massive
37:10du personnel politique
37:11il s'est passé
37:13depuis 20 ans
37:14un phénomène
37:14qui est passé
37:15totalement inaperçu
37:16c'est que les députés
37:17sont remplacés
37:19par
37:19leurs
37:20comment
37:22à l'Assemblée nationale
37:24les gens qui travaillent
37:24les conseillers parlementaires
37:25les conseillers parlementaires
37:26qui sont des jeunes
37:27qui sortent
37:28des écoles
37:30et qui n'ont jamais bossé
37:31qui sont devenus
37:32immédiatement
37:33conseillers parlementaires
37:34et qui remplacent
37:35le député
37:36ou le sénateur
37:37il y a
37:38non mais au niveau
37:40déjà des députés
37:41et des sénateurs
37:42c'est à peu près
37:43un tiers déjà
37:44donc entre les fonctionnaires
37:45les députés
37:47qui sont des gamins
37:48qui ont vieilli
37:50à l'Assemblée nationale
37:51ou au Sénat
37:52en remplaçant
37:53leurs vieux sénateurs
37:54et on rajoute
37:56à cela
37:57Mais Christian
37:57c'est le parcours politique
37:58certains sont aujourd'hui
37:59eux-mêmes députés
37:59voire ministres
38:01voire
38:02et donc
38:03la grande question
38:05c'est
38:06je termine par là
38:07la France
38:10est à la dérive
38:11depuis 25 ans
38:11en termes de capacité
38:13de prise de décision majeure
38:14Rafik rappelait
38:15les erreurs
38:16qu'on multiplie
38:18oui
38:18il y a des gens
38:19qui travaillent là-dessus
38:20qui essayent de comprendre
38:21pourquoi
38:21le pays
38:23s'est assez
38:23miraculeusement
38:25relevé
38:26de 45 à 99
38:2899 c'est le point haut
38:30de l'économie française
38:30on est à 6%
38:32du commerce mondial
38:32on est tombé à 3
38:34en 25 ans
38:35on a perdu la moitié
38:35de nos positions mondiales
38:36parce que d'autres pays
38:37ont émergé
38:37non non
38:38c'est pas seulement
38:38les Allemands
38:39n'ont pas perdu
38:39la moitié de leur position
38:40les Allemands ont perdu
38:4115% de leur position
38:43la Chine a émergé
38:44oui d'accord
38:45mais
38:45la Chine
38:47enfin l'Italie
38:48est redevenue
38:50le 4ème exportateur mondial
38:52ils n'ont rien de plus que nous
38:54si ce n'est que nous
38:55on n'est pas
38:56en Italie
38:57ils ont
38:58beaucoup plus
38:59d'importance
39:00des entrepreneurs
39:01dans la décision politique
39:03qu'en France
39:03donc je voulais simplement
39:05pointer
39:06quelque chose
39:07que je trouve fascinant
39:08sur le plan historique
39:09et qui va intéresser
39:10nos auditeurs
39:11des travaux
39:13montrent
39:13qu'il y a quelque chose
39:14de majeur
39:15qui s'est passé
39:15dans les années 90
39:16dans les années 90
39:18pour une série
39:19de modifications
39:21sociologiques
39:22historiques
39:22économiques
39:23et politiques
39:24les ingénieurs
39:25ont disparu
39:26des élites dirigeantes
39:27et ils ont été
39:29remplacés par les énarques
39:30les énarques
39:30en soi
39:31c'est pareil
39:31ils sont des fonctionnaires
39:32ils ont été conçus
39:33pour travailler
39:34dans la fonction publique
39:36c'est très utile
39:38d'ailleurs
39:38il fallait un énarque
39:39pour supprimer
39:40la marque ENA
39:40je pense qu'il faudra
39:41la reconstruire
39:42c'est absolument imbécile
39:44de faire ça
39:44mais il faut que les énarques
39:46restent dans la fonction publique
39:47et l'autre élément
39:49qui est juste trop fascinant
39:51c'est qu'on a observé
39:52que dans les années 90
39:53les politiques parlementaires
39:56issues de la résistance
39:57sont morts
39:58et sont sortis de la politique
40:00naturellement
40:00du fait de leur vieillissement
40:02et ces gens-là
40:03qu'ils soient de gauche
40:05ou de droite
40:06étaient allés au combat
40:07à 20 ans
40:08à 25 ans
40:09à 30 ans
40:10contre l'occupant
40:11ces gens-là
40:12quand ils étaient en politique
40:13ils avaient une vision
40:14de combat
40:15de la France
40:16quand vous avez
40:17ces deux
40:17groupes sociaux
40:20les ingénieurs
40:21qui sont quand même
40:22normalement
40:23conscients
40:24des questions techniques
40:25et stratégiques
40:27et les gens
40:28qui au fond
40:29étaient la force vitale
40:31du pays
40:31qui ont quitté
40:32le pouvoir
40:33et tous ces gens-là
40:34remplacés
40:35par un personnel
40:37médiocrisé
40:38on se retrouve
40:39dans la situation actuelle
40:40et c'est pour ça
40:41que je pense
40:41qu'on s'en sortira pas
40:42sans une révolution
40:44institutionnelle
40:44je propose depuis longtemps
40:46mais je pense que c'est
40:47plus urgent que jamais
40:48alors les gens vont hurler
40:49c'est pas grave
40:50mais je pense qu'on a besoin
40:51de 300 députés
40:52et 100 sénateurs
40:53en doublant
40:54leur rémunération
40:56pour ramener
40:57des gens de qualité
40:58au Parlement
40:59parce qu'on pourra pas
41:00sauver la France
41:01avec un personnel
41:02parlementaire
41:03et généralement politique
41:06catastrophique
41:07c'est moins le cas
41:08au niveau
41:09local
41:10que ce soit
41:11notamment
41:12au niveau communal
41:13ou au niveau départemental
41:14parce qu'il y a un peu plus
41:15d'entrepreneurs
41:16mais le niveau
41:17politique
41:18la compréhension
41:20des enjeux stratégiques
41:21par le personnel
41:22politique national
41:23en France
41:24est tombé
41:25à un des niveaux
41:26les plus bas
41:27depuis 100 ans
41:29et d'une manière générale
41:34je souscris évidemment
41:35à 100%
41:36à ce que vient de dire
41:37Christian Saint-Etienne
41:38mais d'une manière générale
41:39je crois que ce sont surtout
41:40les valeurs
41:41de l'entrepreneuriat
41:42qui doivent infuser
41:42dans le monde politique
41:43et dans la haute administration
41:44c'est-à-dire accepter
41:46l'idée de long terme
41:47accepter l'idée de risque
41:49la France est quand même
41:50le principe
41:50le pays
41:52qui a constitutionnalisé
41:54son principe de précaution
41:55ça a été
41:56début de la fin
41:57c'est symbolique
41:59c'est symbolique
42:00du choix
42:00que nous avons fait
42:01pour la protection
42:02au détriment du risque
42:03et je crois que la véritable
42:04révolution copernicienne
42:05que nous devons procéder
42:07elle passe évidemment
42:07par des entrepreneurs
42:08mais elle passe aussi
42:09par la haute administration
42:09elle passe par les fonctionnaires
42:10en fait elle passe par tout le monde
42:12parce qu'elle doit embarquer
42:12tout le monde
42:13c'est comment faire
42:14de la France
42:14un pays qui n'a plus peur du risque
42:16qui n'a plus peur de l'avenir
42:17et qui n'a plus peur du futur
42:18parce qu'aujourd'hui
42:19la France est un pays
42:20pour de multiples raisons
42:21qui est dans
42:23le renoncement au risque
42:24le renoncement
42:25à l'esprit de conquête
42:26et dans l'aversion au risque
42:27et tant que nous serons
42:29alors que nous sommes
42:29dans un monde en mutation
42:30qui nécessite une vision de long terme
42:32qui nécessite de l'agilité
42:33qui nécessite de la prise de risque
42:34tant que nous serons
42:36de manière timorée
42:37quand nous serons
42:38dans la retenue
42:38quand nous chercherons
42:39à nous défendre
42:40plutôt qu'à attaquer
42:41et bien ça ne marchera pas
42:42donc moi je milite
42:43pour que les valeurs
42:44entrepreneuriales
42:45infusent partout
42:45dans la haute administration
42:47à l'Elysée
42:48à Matignon
42:48dans les ministères
42:49dans les cabines ministériaires
42:50parce que c'est que comme ça
42:51que ça marchera
42:51il faut enfin croire
42:53être animé par l'idée
42:55selon laquelle
42:56la France est un pays fantastique
42:57c'est un pays qui n'est pas fichu
42:58c'est un pays qui a des ressources
42:59insoupçonnées
43:00à condition de mettre en place
43:02un cadre d'avenir
43:03qui nous permette
43:05de les exprimer
43:05là où je suis en colère
43:07comme vous
43:07Christian Saint-Etienne
43:08c'est que je crois que
43:09nous sommes en train
43:11de gâcher
43:12toutes les potentialités
43:13de notre pays
43:14c'est-à-dire que nous sommes
43:15potentiellement
43:16nous avons les moyens
43:17face à la plus grande révolution
43:19du siècle
43:20nous avons les moyens
43:21d'être nous français
43:22des acteurs du jeu mondial
43:23parce que nous avons
43:24des entreprises
43:25des entrepreneurs
43:26des ingénieurs
43:26des mathématiciens
43:27et on a des boîtes mondiales
43:29et des boîtes mondiales
43:30donc on est capable
43:32et on a un pays sublime
43:34c'est-à-dire que
43:34la France
43:35avec un modèle fiscal
43:37social
43:37réglementaire
43:38et une visibilité
43:38vous êtes capable
43:40d'attirer les investisseurs
43:41du monde entier
43:42et vous êtes capable
43:42de faire en sorte que
43:43en particulier
43:44si vous faites plus
43:45de centrales nucléaires
43:46tous les entrepreneurs
43:47y compris de la tech
43:48beaucoup
43:48auraient envie de venir en France
43:50on peut faire de la France
43:50la nouvelle Silicon Valley
43:51mais quand vous avez
43:52les pitres de l'Assemblée nationale
43:53qui sont obsédés
43:54par leur futur
43:55TikTok
43:56davantage que par
43:58l'avenir de la France
43:58et le seul sujet
43:59c'est est-ce que
44:00je vais être capable
44:01de buzzer
44:02sur la prochaine loi
44:03le problème
44:05c'est que nous les avons
44:05et donc nous sommes
44:06collectivement
44:07effectivement responsables
44:08et je crois que
44:09la responsabilité
44:10qui est la nôtre
44:11moi je suis candidat à rien
44:12vous êtes candidat à rien
44:13Christian Saint-Etienne
44:14et je crois que
44:15notre responsabilité
44:16c'est de dire les choses
44:17d'accepter
44:18d'être politiquement
44:20100% incorrect
44:21et y compris
44:23dans des domaines
44:24tels que les retraites
44:25par exemple
44:26on va y venir justement
44:27il ne faut surtout pas
44:28fâcher personne
44:29parce que ce sont
44:30les électeurs
44:30si des personnes
44:31comme nous
44:31qui ne sommes candidats
44:32à rien
44:32ne disons pas les choses
44:33qui va les dire
44:34mais regardez qui bloque
44:35sur la retraite
44:35on va en parler
44:36non non mais allez-y
44:37allez-y
44:38moi je suis
44:39la droite notamment
44:40on peut le dire
44:41tout à fait
44:41vous avez dit
44:42mais
44:42il y a beaucoup
44:44d'excellents énarques
44:46notamment
44:46si je prends l'exemple
44:49des retraites
44:50moi ce qui me frappe
44:51c'est que
44:52on est dans un système
44:54absolument absurde
44:55l'an dernier
44:56on a revalorisé
44:57en janvier 2024
44:58je suis arrivé
45:00pour être très transparent
45:02j'étais conseiller
45:03à Matignon
45:03à partir du 9 janvier 2024
45:05je suis arrivé le 9 janvier
45:06le 1er janvier
45:07les retraites
45:08avaient été revalorisées
45:09de plus de 5%
45:105,4%
45:10la décision a été prise
45:11c'était entre guillemets
45:12quinzaine de milliards d'euros
45:13non
45:1424 milliards d'euros
45:1615 milliards d'euros
45:17les retraites de base
45:18au total
45:1924 milliards d'euros
45:20de revalorisation
45:20des retraites
45:21en 2024
45:22et là on nous annonce
45:23le bilan
45:24de ce qui a été fait
45:24au plan économique
45:25et social
45:26de ces 24 milliards d'euros
45:27trois quarts
45:28sont partis dans l'épargne
45:30et donc dans
45:30l'accumulation du patrimoine
45:31financier
45:32ça il faut le rappeler
45:33ce qui veut dire
45:33pour rendre les choses
45:35très concrètes
45:35pour celles et ceux
45:36qui nous écoutent
45:36que l'an dernier
45:38on a collectivement décidé
45:39de prélever 600 euros
45:41sur chaque français actif
45:42qui travaille
45:43et de le transférer
45:44dans le patrimoine
45:45des retraités
45:46qui l'ont mis
45:48sur leur compte en banque
45:49c'est un pays
45:51qui marche à l'envers
45:52je prends un deuxième exemple
45:53pour l'illustrer
45:54aujourd'hui quand on dépense
45:56100 euros
45:57à l'éducation nationale
45:57et j'ai aussi été
45:58à l'éducation nationale
45:59quand on dépense 100 euros
46:01il y a 30 euros
46:02qui ne vont pas
46:03au salaire des professeurs
46:04qui sont globalement
46:05mal payés en France
46:06qui ne vont pas
46:07à l'entretien des locaux
46:08qui dans certains cas
46:09certains collèges
46:10lycées ou école
46:10ne sont pas de qualité
46:11qui ne vont pas
46:12au manuel scolaire
46:1330 euros sur ces 100 euros
46:14dépensés à l'éducation
46:15qui vont pour payer
46:16les retraites
46:17des fonctionnaires
46:18donc on a aujourd'hui
46:19un modèle social
46:20qui pèse sur le financement
46:22de nos services publics
46:23et qui pèse sur
46:24la compétitivité
46:25de notre économie
46:26puisqu'il se traduit
46:27aussi en fiscalité
46:28donc on prélève
46:29sur notre jeunesse
46:30et sur les classes moyennes
46:31qui travaillent
46:32pour financer
46:33un modèle social
46:34qui est vieillissant
46:35donc la réponse
46:35elle est toute simple
46:36c'est un peu ce qu'on est
46:37en train de dire
46:37il faut changer de modèle
46:38on n'y arrivera pas
46:39si on ne change pas
46:40de modèle économique
46:41et de modèle social
46:42et pour terminer
46:43on est en train
46:44vous parliez tout à l'heure
46:45de 1945
46:46et du Conseil National
46:47de la Résistance
46:48on est en train
46:48d'essayer de bâtir
46:50la France de 2025
46:51ou 2050
46:52avec un modèle social
46:53de 1945
46:54ça ne marchera pas
46:55et donc il faut
46:56qu'on change
46:56sur les retraites
46:57sur la santé
46:58sur l'école
46:59tous nos services publics
47:00essentiels
47:01et il faut défendre
47:02évidemment
47:02les fonctionnaires
47:03qui ont un rôle majeur
47:04dans la reconquête
47:05et dans la reconstruction
47:06de ce pays
47:06mais il faut le faire
47:08en changeant de modèle
47:09et pas en faisant
47:10avec des vieilles russines
47:10le signe
47:13de cette dérive
47:14c'est effectivement
47:15sur les retraites
47:16donc là
47:16le projet de budget
47:17de la sécurité sociale
47:18est arrivé au Sénat
47:20avec 24 milliards d'euros
47:21de déficit
47:22je rappelle que l'objectif
47:23est de le ramener
47:24à 17 milliards
47:25à l'origine
47:27pourquoi ce dérapage
47:29notamment parce que
47:30l'Assemblée
47:31a ôté
47:32tout effort
47:33sur les retraites
47:34on a supprimé
47:35le gel sur les retraites
47:35le Sénat
47:36veut le remettre en place
47:38à partir
47:39d'un certain niveau
47:401400 euros
47:41en l'occurrence
47:42le deal
47:43qui pourrait être
47:44négocié
47:45avec l'exécutif
47:47c'est
47:47on oublie
47:49le doublement
47:49des franchises
47:50médicales
47:51les dépenses de santé
47:52on va y revenir aussi
47:53c'est quand même
47:53un sujet important
47:54contre
47:56un effort
47:57sur les retraités
47:58est-ce que c'est un bon deal
47:59Christian Saint-Etienne ?
48:01C'est un bon deal
48:02à court terme
48:02il faudra faire un effort
48:03sur les dépenses de santé
48:04mais
48:05le point clé
48:08parce que je crois
48:09que ce qu'on a dit
48:10tous les trois
48:11aujourd'hui
48:11c'est très important
48:13pour l'avenir
48:14pas l'avenir lointain
48:16mais l'avenir
48:17à 18 mois
48:18c'est que
48:20c'est notre modèle
48:22qui nous plante
48:23en fait les 80 ans
48:25de la sécu
48:25c'est le moment
48:26de le moderniser
48:27et néanmoins
48:30nous sommes en démocratie
48:31on a dit
48:33on a dit
48:33que le parlement
48:34horrible
48:35que nous avons
48:35c'est nous
48:36qui l'avons élu
48:37ce qui est exact
48:38donc ça veut dire
48:39qu'il faut que
48:39les électeurs
48:40commencent à percuter
48:41or dans les électeurs
48:43qui doivent percuter
48:44il y a notamment
48:45les retraités
48:46pourquoi ?
48:47parce que
48:47d'abord
48:48les retraités
48:48ont généralement
48:49plus de 60 ans
48:50c'est-à-dire
48:50qu'ils n'ont pas
48:51que des défauts
48:52ils sont aussi porteurs
48:53de ce qui était
48:55la grandeur française
48:56des 30 glorieuses
48:58et après
48:58et ils ont été éduqués
49:00quand l'école
49:01fonctionnait encore
49:02avec des enseignements
49:03de l'histoire
49:04et de la grandeur française
49:07parce que là aussi
49:08à force de dire
49:09que la France
49:10a tous les défauts
49:11de la terre
49:11évidemment ça n'encourage pas
49:13les gens à avancer
49:14donc quand on regarde
49:16les ajustements mondiaux
49:18on a un ajustement
49:20à faire de 5 points
49:20si demain
49:22on avait une crise
49:23de la dette
49:23il faut couper
49:245 points d'un coup
49:25alors 5 points
49:27c'est théorique
49:27mais c'est en fait
49:2810% de la dépense publique
49:29ou c'est autrement dit
49:31un tiers
49:31des pensions de retraite
49:34alors on a
49:36quelques exemples
49:37historiques
49:37les gens qui nous écoutent
49:39ne les connaissent pas
49:40forcément
49:40on a l'exemple
49:42de la Russie
49:43en 98
49:44on a l'exemple
49:45de la Grèce
49:47en 2012
49:48qui va bien
49:50aujourd'hui
49:50mais qui a eu
49:51les mêmes problèmes
49:51que nous
49:52et il y a
49:53d'autres exemples
49:54au Canada
49:55dans d'autres pays
49:56la Suède
49:57plus en amont
49:59chaque fois
50:00qu'il y a des ajustements
50:01extrêmement violents
50:03in fine
50:04on ne coupera pas
50:07dans les écoles
50:07on ne va pas laisser
50:09les enfants
50:09100 mètres
50:10on ne va pas couper
50:12dans l'armée
50:12on ne va pas réduire
50:14le nombre de flics
50:15on ne va pas ouvrir
50:16les prisons
50:16donc là justement
50:18il tombera
50:19sur les retraites
50:19il faut que ça rentre
50:21donc l'enjeu
50:22que les retraités
50:23doivent comprendre
50:24c'est que soit
50:25on fait
50:26deux à trois années
50:27de suite
50:28de gel
50:29sur les pensions
50:31ça peut être
50:32plus intelligent
50:33ça peut être par exemple
50:34l'inflation
50:34moins 1%
50:35ça veut dire
50:36qu'on accepte
50:37d'avoir une baisse
50:38objective du pouvoir
50:39d'achat
50:40de 3%
50:40sur les retraites
50:41avec quelque chose
50:43en lisse
50:45pour les plus basses
50:46retraites
50:46mais l'enjeu
50:48c'est entre
50:49moins 3%
50:49et éventuellement
50:51si ça peut être
50:51moins 30%
50:53parce qu'on raconte
50:54à tout le monde
50:54que moi c'est
50:56à plus 1
50:57non moi je suis
50:57à plus 2
50:58non moi je suis
50:58à plus 3%
51:00quand on parle
51:00de fin d'un modèle
51:02ça veut dire
51:03qu'à un moment donné
51:04le choix sera
51:05entre moins 3%
51:05et moins 30%
51:06ça peut être brutal
51:07et donc la question
51:08c'est est-ce qu'on est
51:09capable d'élire
51:11demain
51:11et c'est pour ça
51:12que je pense
51:12que les élections
51:13municipales
51:14de mars
51:15sont peut-être
51:16les élections
51:17les plus municipales
51:18les plus importantes
51:19depuis la deuxième
51:20guerre mondiale
51:21parce que tout le monde
51:22va faire une lecture
51:23politique de ces élections
51:25et elles sont
51:26absolument fondamentales
51:27pour la suite
51:28du fonctionnement
51:29de notre système politique
51:30un mot de la fin
51:31sur les retraites
51:31on a un Christian Saint-Etienne
51:33très en forme ce matin
51:34qui a des messages
51:34à faire passer
51:35il est très en forme
51:36et il est très en colère
51:36mais il a raison d'être en colère
51:37et j'ai envie de vous dire
51:39que le jour où
51:40les français se rendront compte
51:41de la supercherie
51:42vous le dites
51:4330% du budget
51:44de l'éducation nationale
51:45ce sont des retraites
51:46c'est-à-dire que
51:47quand vous regardez
51:47l'évolution du budget
51:48de l'éducation nationale
51:49on a l'impression
51:50que le budget
51:51de l'éducation nationale
51:52a augmenté
51:52on se dit
51:52tout va bien
51:53nos jeunes sont formés
51:53sauf que
51:54si on retraite
51:55le budget de l'éducation nationale
51:56des pensions de retraite
51:57c'est un budget
51:58qui est équivalent
51:59voire en baisse
51:59l'éducation nationale
52:01c'était 7% du produit
52:03intérieur brut
52:03il y a 40 ans
52:04c'est 7% du produit
52:05intérieur brut
52:05aujourd'hui
52:06quand les retraites
52:06c'était 7% du PIB
52:08il y a 40 ans
52:09et 14% du PIB
52:10aujourd'hui
52:10nous avons fait le choix
52:12du passé
52:12plutôt que le choix
52:13de l'avenir
52:13et lorsque les français
52:15se rendront compte
52:15qu'aujourd'hui
52:16le budget de l'éducation nationale
52:17c'est-à-dire ce qui est censé
52:18être constitutif
52:19de notre futur
52:20est en réalité en baisse
52:21parce que nous finançons
52:22des pensions de retraite
52:23et que nous avons fait
52:24ce choix politique
52:24et bien ils auront le droit
52:25de sortir dans la rue
52:26quand les jeunes
52:27se rendront compte de ça
52:28ils prendront ça
52:29comme une trahison
52:29lorsque les profs
52:31eux-mêmes
52:31prendront conscience
52:33de cette supercherie
52:34eux aussi
52:34ils sortiront dans la rue
52:35c'est la raison pour laquelle
52:36moi je n'oppose jamais
52:37jamais les fonctionnaires
52:38aux salariés
52:40aux patrons
52:40parce qu'en réalité
52:41nous sommes tous
52:42dans le même bateau
52:42et nous sommes tous
52:43confrontés à la même problématique
52:44qui est celle de cet état
52:45léviathan
52:46qui ne sait plus
52:47où il va
52:47et qui est devenu
52:49omnipotent
52:50et qui est devenu
52:51profondément inefficace
52:51un système social
52:52profondément généreux
52:53qui met tout le monde
52:54en colère
52:54et les français
52:55le sont aussi
52:56merci à tous les trois
52:57Rafi Smatik
52:57Christian Saint-Etienne
52:58Ryan Nezard
52:59pour cette émission passionnante
53:02vous retrouvez tout de suite
53:03tout pour investir
53:03avec Antoine Larigauderie
53:05vous retrouvez l'émission
53:06disponible en replay
53:07et en podcast
53:07sur le site BFM Business
53:09et l'application
53:10bien sûr quant à moi
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