- il y a 2 jours
Ce mardi 18 novembre, le besoin de réindustrialisation en France, le manque de 4 milliards d'euros de recettes de TVA en 2025, et les débats sur le gel des retraites, ont été abordés par Christian Saint-Etienne, économiste et auteur de "Trump et nous : comment sauver la France et l'Europe", Rafik Smati, fondateur de Louxor.ai et président du groupe Aventers, et Rayan Nezzar, professeur à Sciences Po, dans l'émission Les Experts, présentée par Raphaël Legendre sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Il est 10h30, vous êtes de retour pour la seconde partie des Experts, toujours en direct sur BFM Business jusqu'à 11h avec Christian Saint-Etienne, Ryan Nezard et Rafik Smati.
00:10Rafik Smati qui voulait revenir, un dernier mot sur ce sujet de la réindustrialisation et de Truth France avant qu'on passe aux questions de fiscalité.
00:19Oui, la réindustrialisation par définition, elle nécessite une vision politique et elle nécessite d'avoir une vision à long terme,
00:26ce qui est tout le contraire de ce que nous avons aujourd'hui puisqu'on est prisonnier du court terme avec une Assemblée Nationale qui ne raisonne qu'en termes de taxes
00:32et nous avons collectivement tous perdu une vision d'avenir. Je vais vous dire, Raphaël Legendre, ce que pourrait être une des politiques industrielles que nous pourrions mener aujourd'hui en France
00:41à condition d'avoir le regard rivé sur 2050. Regardez l'avènement des robots humanoïdes qui sera l'une des plus grandes révolutions de l'histoire de l'humanité.
00:50Morgan Stanley prévoit un milliard de robots humanoïdes en 2050.
00:56Des robots humanoïdes qui vont travailler dans les usines, qui vont travailler dans les ateliers et qui vont être à notre service.
01:01Et peut-être même dans les maisons.
01:04Donc ce n'est pas un petit sujet, c'est un sujet qui est énorme.
01:07Le problème en France que nous avons, c'est que nous avons toujours une bataille de retard.
01:10Souvenez-vous quand au début des années 2000, c'était l'expansion de Google, vous aviez Jacques Chirac et Angela Merkel qui se sont dit
01:16« Ah oui, regardez, il y a Google, on va faire un concurrent de Google » et ils ont mis des centaines de millions d'euros sur la table
01:21pour inventer un objet qui s'appelait Quairo et qui a évidemment été un flop financier, commercial et industriel.
01:28La réalité, c'est que nous sommes aujourd'hui en retard sur la bataille de l'intelligence artificielle telle qu'on la connaît et sur la bataille des LLM.
01:34Donc on ne va pas s'inventer d'histoire, on ne va pas faire comme si la France allait devenir le OpenAI ou le Meta ou le Facebook.
01:41C'est terminé.
01:42En revanche, la question est de savoir qu'est-ce qu'il y a en amont de cette révolution,
01:46qu'est-ce qu'il y a en aval de cette révolution ?
01:47En aval de la révolution de l'intelligence artificielle, il y a celle précisément de la robotisation.
01:52Et donc comment la France, qui a, je vous le rappelle, de très bons ingénieurs, qui a des entrepreneurs extraordinaires,
01:57comment la France pourrait être au rendez-vous de 2050 sur les robots humanoïdes ?
02:00Prenez par exemple, et c'est ce qui nous manque en France, alors certainement pas en créant un organisme public
02:07qui s'appellerait un robot...
02:10Un bureau pour les humanoïdes.
02:11Avec un haut commissariat et un grand grenelle des humanoïdes.
02:16Ce que nous pourrions faire par exemple, c'est fixer une enveloppe significative de 1, 2 ou 3 milliards d'euros,
02:22les confier, figurez-vous, à l'armée française,
02:25et que l'armée française passe un appel d'offres auprès des entreprises de France et de France,
02:30en disant, je vous donne pour mission de me créer une armée de 1000 robots humanoïdes à horizon 10 ans.
02:36La réalité, et c'est peut-être pas politiquement correct de le dire, c'est que les robots humanoïdes,
02:41je suis désolé, je voudrais pas que ça soit comme ça pour notre avenir,
02:45mais on va vers Terminator, vous aurez des robots humanoïdes qui feront la guerre dans quelques années.
02:50Et nous savons que les investissements militaires tirent les investissements civils,
02:52donc moi je mettrai 3 milliards à la disposition de l'armée,
02:55qui fait un grand appel d'offres pour nos entreprises, entreprises françaises de robotique,
02:59vous mobilisez, je vous commande 1000 robots humanoïdes.
03:01Avec évidemment toutes les conséquences que ça aura ensuite dans le civil.
03:04– Il y a des raisons qui existent déjà en Chine,
03:07on a vu des images spectaculaires sur les réseaux,
03:09de première livraison massive de robots humanoïdes par centaines.
03:13– On a loupé un certain nombre de révolutions,
03:15on a loupé la révolution des drones, on arrive systématiquement en retard.
03:18Là, on a la possibilité d'être à temps, donc allons-y maintenant.
03:22Mais ça passe par de l'investissement et de la commande publique.
03:24Ensuite, essayons de voir ce qui se passe en aval.
03:26Le jour où vous aurez un milliard de robots humanoïdes, Raphaël Le Gendre,
03:30et accessoirement des milliards de véhicules électriques qui rouleront sur les routes,
03:33il y aura une demande énergétique qui sera folle.
03:36Il se trouve qu'en France, on a historiquement un avantage compétitif en matière d'énergie.
03:41À travers le nucléaire, qui est une énergie bas carbone,
03:43qui va être l'un des éléments clés des années à venir,
03:46un des facteurs clés de compétitivité.
03:48Nous savons que le président de la République, en 2022,
03:51a acté la construction de 6 EPR plus 8 en option.
03:54Il faudrait dire dès maintenant, acter que les 8 réacteurs EPR en option ne sont plus des options.
04:01Et ancrer l'idée que la France se dotera dans les 20 prochaines années.
04:04J'ai essayé de construire les 6 prochains EPR, ça va déjà être compliqué.
04:09Ce que je veux dire, c'est que si ces EPR se mettent au service d'une stratégie industrielle,
04:13dans ce cas-là, on est capable de faire quelque chose.
04:16Voilà une filière qui irait des EPR jusqu'à la robotisation,
04:19en passant par un fonds d'investissement des armées françaises.
04:21On peut faire la même chose en matière de biogénétique et dans d'autres domaines,
04:25à condition d'avoir une vision.
04:26Vous avez de la planification.
04:28Et de la stratégie et une vision à long terme.
04:30Je vous entends.
04:31Bon, il va falloir des milliards pour tout ça aussi, Rafik Smati.
04:33Pas tant ça.
04:34Il faut surtout des compétences, du génie entrepreneurial,
04:37et nous l'avons en France.
04:38Et des milliards, il en manque effectivement.
04:41Ryan Nezard, mot de l'émeau de la bouche.
04:42Vous êtes un grand spécialiste des finances publiques, Ryan Nezard.
04:44Vous avez vu, comme moi, qu'il manquait 5 ou 10 milliards
04:49dans les recettes de TVA.
04:51L'État, la TVA, c'est quand même une des principales ressources
04:54fiscales pour l'État.
04:59Ce n'est pas la première année qu'on constate un trou dans les recettes de TVA.
05:03Oui.
05:04Ce qu'on a constaté dans ce qu'on appelle le projet de loi de fin de gestion,
05:08en gros, c'est...
05:09Examiné depuis hier soir à l'Assemblée nationale.
05:11C'est l'exécution budgétaire de l'année encore 2025.
05:13Au plan des rentrées fiscales, sociales et des dépenses,
05:17c'est qu'il manquait 4 milliards d'euros.
05:19C'est plutôt 4 que 10, le bon chiffre.
05:20Si on prend ce qu'on appelle la comptabilité nationale,
05:22c'est-à-dire la comptabilité qui permet de calculer les déficits.
05:25Il manque 4 milliards d'euros de TVA.
05:27Alors, il y a trois facteurs qu'il explique.
05:29Le premier, c'est qu'on a moins de croissance que prévu.
05:31On a parlé tout à l'heure de la guerre commerciale.
05:33Je croyais qu'on avait révisé à la hausse la croissance française.
05:36Oui, mais pour ça, c'est 0,8 point en 2025.
05:39C'est l'INSEE qui a dit qu'on ferait peut-être plutôt 0,8 que 0,7.
05:42Mais initialement, on avait prévu de faire 1,1% de croissance l'an dernier,
05:46quand on a fait le projet de loi de finances.
05:47Voilà, on a peut-être aussi des lunettes un peu roses.
05:50C'est tout à fait...
05:51C'est quand même lié au contexte conjoncturel de la guerre commerciale.
05:55Mais en tout cas, même si la France a plutôt mieux résisté
05:57que certains de ses voisins européens à cette guerre commerciale,
06:00parce qu'on était moins exposés aux relations commerciales
06:02avec les États-Unis d'Amérique,
06:03il y a quand même un effet sur la croissance.
06:04Moins de croissance, moins d'entrée fiscale.
06:07Deuxième facteur d'explication,
06:08des changements dans la composition de cette croissance.
06:11Ce qui est plutôt une bonne nouvelle au plan économique,
06:13il y a eu un peu plus d'investissements
06:15et un peu plus de contributions du commerce extérieur,
06:17notamment des exportations, à la croissance française.
06:20Il y a un peu moins de contributions de la consommation.
06:22On ne paye pas de TVA.
06:23Mais du coup, il y a moins de rentrée de TVA à ce titre.
06:25Et puis le troisième et dernier facteur,
06:26qui est le plus difficile à appréhender,
06:29c'est des changements au sein même de cette consommation,
06:31avec moins de consommation de biens et de services
06:34qui sont taxés à 20% de TVA
06:36et davantage de consommation,
06:38notamment de biens ou de services
06:41qui sont à taux réduits de TVA,
06:42voire à zéro de TVA.
06:44Et je pense notamment à cet exemple qui est désormais...
06:46C'est des produits de première nécessité, ça ?
06:48Alors ça, c'est assez simple.
06:49Mais notamment, je pense aussi aux petits colis.
06:51Les fameux petits colis, vous savez qu'il y a...
06:53Oui, alors ça, cette explication est quand même étonnante.
06:55Alors, elle est minoritaire dans les 4 milliards,
06:58mais elle existe quand même, elle est nouvelle.
07:00Il y a plus de 800 millions de petits colis
07:02qui arrivent chaque année en France
07:03dans le cadre de la consommation des ménages français.
07:06C'est pas de l'ordre de 12% de la consommation textile maintenant,
07:10carrément, je crois.
07:11C'est en train de grimper, je n'ai pas le chiffre, mais ça grimpe.
07:13Et donc, il n'y a pas de TVA sur les petits colis.
07:17Et c'est aussi la raison pour laquelle, pour le coup,
07:20ce que propose le gouvernement de se dire
07:22on va mettre 2 euros de fiscalité
07:24pour rééquilibrer sur les petits colis
07:25et lutter contre la concurrence déloyale
07:28de produits de petits colis chinois importés en France,
07:31c'est une réflexion qui est intéressante
07:32parce que ça permet au moins de se dire
07:35si on n'a pas ces rentrées fiscales,
07:37comment est-ce qu'on évite d'avoir de la concurrence déloyale
07:39qui pénalise le commerce français ?
07:41On est d'accord que c'est une mesure purement
07:43de rendement budgétaire.
07:45Cette taxe à 2 euros, ça ne va pas changer.
07:47Oui, mais c'est aussi une mesure qui sera aussi
07:47un petit cas de côté écologique
07:49parce que d'avoir des colis qui viennent d'un avion de Chine
07:51ce n'est quand même pas très écologique.
07:54Oui, même si une bonne partie de la production textile
07:56elle est de toute façon réalisée en Chine
07:59ou en Asie au sens large.
08:00Mais en tout cas, c'est de se dire
08:01on ne peut pas accepter dans l'économie française
08:04d'avoir d'un côté des biens qui sont emportés
08:06avec zéro taxe douanière
08:08parce qu'en dessous de 150 euros, il n'y a pas de taxe douanière
08:11et zéro TVA
08:12et de l'autre côté des commerçants
08:13qui vendent des produits plus chers
08:14simplement parce qu'ils payent du taxe.
08:16Donc simplement d'avoir une concurrence loyale
08:19non faussée
08:20et ça permettra aussi de répondre
08:22à cette question des moindres rentrées fiscales.
08:24Non mais pour compléter,
08:26on a eu un effondrement
08:28des chaînes de distribution de textiles
08:30en France depuis trois ans
08:31les coucailles et tout ça
08:33qui n'ont encore fermé.
08:35Donc ça va au-delà du textile,
08:37les chaussures.
08:38Donc on a certainement tout secteur payant 20% de TVA.
08:44Donc ces effondrements,
08:45non seulement c'est des milliers et des milliers
08:48de suppressions d'emplois,
08:49mais c'est des centaines de millions d'euros
08:53de ventes à 20% de TVA
08:55qui n'ont plus lieu.
08:56C'est intéressant ce que vous nous dites,
08:58c'est que le changement de modèle de consommation
09:00dans tout ce qui est textile et habillement
09:02a des conséquences très concrètes aujourd'hui
09:04sur les recettes fiscales
09:06pour faire fonctionner l'État.
09:07Exactement.
09:08Et donc là,
09:09on a des changements
09:10qui sont significatifs.
09:12On a eu quand même aussi,
09:13il faut le rappeler,
09:15une montée du taux d'épargne
09:16qui n'est pas taxée à la TVA.
09:19Et donc...
09:20Enfin, ça fait trois ans que ça dure.
09:21Je rappelle les chiffres quand même.
09:232023, 7 milliards de trous
09:25dans les recettes de TVA.
09:2614 milliards en 2024.
09:28Et là, on est encore entre 5 et 10 milliards.
09:30C'est colossal.
09:31Oui, alors il y a aussi et certainement
09:34des optimisations qu'il faut contrer,
09:39mais les transformations des modes de consommation
09:42jouent un rôle significatif.
09:44Intéressant.
09:44Est-ce que ça peut être la fraude ?
09:46Peut-être aussi, tout simplement.
09:48On avait eu une fraude massive
09:49au marché carbone,
09:51le tourniquet, ça s'appelait.
09:53Je commence à me demander...
09:55On soupçonne, c'est sur les micro-entreprises.
09:57Parce que Bercy est quand même capable
09:59d'anticiper les transformations
10:00dont vous parlez, Christian Saint-Étienne.
10:02Elles ont été beaucoup plus rapides
10:04que ce qu'on pensait.
10:05Elles sont quand même très rapides.
10:06Et par ailleurs, il ne faut pas oublier,
10:07évidemment, ça peut paraître étonnant
10:10vu des citoyens,
10:11mais il ne faut pas oublier
10:12que le budget, en fait,
10:12il est préparé l'année...
10:14Il est préparé l'été
10:15qui précède son année d'application.
10:17Concrètement, le budget 2025,
10:19les prévisions de TVA,
10:19elles sont faites à l'été 2024.
10:21Donc, entre l'été 2024
10:22et aujourd'hui, novembre 2025,
10:24il s'est écoulé quasiment un an et demi.
10:25Et en un an et demi,
10:26les comportements des consommateurs
10:28ont beaucoup changé.
10:29Donc, ce n'est pas pour trouver
10:31des excuses sur les prévisions économiques,
10:33mais je ne suis pas surpris
10:34qu'il y ait des écarts.
10:36Ils s'expliquent.
10:36On peut les comprendre économiquement.
10:38Et après, ce qui est important,
10:39c'est de savoir qu'est-ce qu'on met en face
10:40comme politique publique
10:41pour y répondre.
10:42Si je tire le fil,
10:43parce que le monde change
10:44de plus en plus rapidement tout de même,
10:46ça veut dire que ça va être
10:47de plus en plus dur
10:48de faire de la prévision budgétaire
10:50dans les années qui viennent.
10:51L'aspect comportemental
10:53va devoir jouer un rôle croissant.
10:55C'est-à-dire que, notamment...
10:58Permettez une seconde quand même
11:00sur le fonctionnement politique de la France.
11:03On vous permet, cher Christian Saint-Étienne.
11:05On vous écoute, professeur.
11:06Vous avez...
11:09Alors, en tant que professeur,
11:10je suis fonctionnaire
11:11et les fonctionnaires jouent un rôle
11:12absolument fondamental
11:14dans la santé, l'éducation,
11:16le service public.
11:17Les flics sont des fonctionnaires.
11:19Grâce à eux,
11:21même s'il y a une insécurité qui monte,
11:23et ils ont évité l'effondrement du pays.
11:25Merci de le rappeler.
11:26Et je rappelle que les militaires
11:27sont des fonctionnaires
11:28et qu'ils défendent la France.
11:29Donc, le discours anti-fonctionnaire
11:31n'a pas de sens.
11:32Ceci étant,
11:33nous avons deux fois plus
11:34de fonctionnaires dans les députés
11:36que la part des fonctionnaires
11:37dans le fonctionnement du pays.
11:39Alors, les entrepreneurs
11:40ne doivent pas aller expliquer
11:42aux chirurgiens dans un hôpital
11:43comment on doit opérer.
11:44Mais est-ce que ça a un sens
11:46que la politique fiscale,
11:48la politique stratégique de la France
11:49soit décidée par un corps
11:52qui n'a pas les mêmes modes de fonctionnement
11:57et nécessité d'anticipation du futur
12:01qu'on a dans l'économie marchande
12:03ultra compétitive ?
12:05Ça, c'est le premier point.
12:06Seulement une vingtaine de chefs d'entreprise
12:07à l'Assemblée nationale.
12:08Et le deuxième, le corollaire,
12:10c'est traditionnellement
12:13moins de 80 à 100 chefs d'entreprise
12:17et grands cadres à l'Assemblée nationale.
12:20Donc, à un moment donné,
12:22c'est très violent,
12:24et puis je m'en fous des conséquences
12:25de ce que je vais dire.
12:26On a une médiocrisation absolument massive
12:29du personnel politique.
12:31Il s'est passé depuis 20 ans
12:33un phénomène qui est passé
12:34totalement inaperçu,
12:35c'est que les députés
12:36sont remplacés par leurs...
12:41Comment ?
12:42À l'Assemblée nationale,
12:43les gens qui travaillent pour eux.
12:43Les conseillers parlementaires.
12:44Les conseillers parlementaires
12:45qui sont des jeunes
12:46qui sortent des écoles
12:49et qui n'ont jamais bossé,
12:51qui sont devenus immédiatement
12:52conseillers parlementaires
12:53et qui remplacent le député et le sénateur.
12:56Vous pensez à des candidats potentiels
12:56à l'élection présidentielle ?
12:57Non, mais au niveau déjà
12:59des députés et des sénateurs,
13:01c'est à peu près un tiers déjà.
13:03Donc, entre les fonctionnaires,
13:04les députés qui sont des gamins
13:07qui ont vieilli à l'Assemblée nationale
13:10ou au Sénat
13:11en remplaçant leurs vieux sénateurs.
13:14Et on rajoute à cela...
13:16Mais Christian, c'est un parcours politique.
13:17Certains sont aujourd'hui eux-mêmes députés
13:19ou voire ministres,
13:20voire...
13:21Et donc, la grande question,
13:25c'est...
13:26Je termine par là.
13:28La France est à la dérive
13:30depuis 25 ans
13:31en termes de capacité
13:32de prise de décision majeure.
13:33Rafik rappelait
13:34les erreurs multiplies.
13:38Il y a des gens
13:38qui travaillent là-dessus
13:39qui essayent de comprendre
13:40pourquoi le pays
13:42s'est assez miraculeusement relevé
13:45de 45 à 99.
13:4799, c'est le point haut
13:49de l'économie française.
13:50On est à 6% du commerce mondial.
13:52On est tombé à 3.
13:53En 25 ans,
13:54on a perdu la moitié
13:55de nos positions mondiales.
13:55Parce que d'autres pays ont émergé.
13:56Non, non, c'est pas seulement
13:57les Allemands n'ont pas perdu
13:59la moitié de leurs positions.
14:00Les Allemands ont perdu
14:0015% de leurs positions.
14:02Oui, la Chine a émergé.
14:04Oui, d'accord,
14:04mais la Chine...
14:07Enfin, l'Italie
14:07est redevenue
14:10le quatrième exportateur mondial.
14:12Ils n'ont rien de plus que nous.
14:13Si ce n'est que nous,
14:14on n'est pas...
14:15En Italie,
14:16ils ont beaucoup plus
14:18d'importance
14:19des entrepreneurs
14:21dans la décision politique
14:22qu'en France.
14:23Donc, je voulais simplement
14:24pointer quelque chose
14:26que je trouve fascinant
14:27sur le plan historique
14:28et qui va intéresser
14:29nos auditeurs.
14:31Des travaux montrent
14:32qu'il y a quelque chose
14:33de majeur
14:34qui s'est passé
14:34dans les années 90.
14:36Dans les années 90,
14:38pour une série
14:38de modifications sociologiques,
14:41historiques,
14:42économiques et politiques,
14:44les ingénieurs
14:44ont disparu
14:45des élites dirigeantes.
14:46et ils ont été
14:48remplacés par les énarques.
14:49Les énarques,
14:50en soi,
14:50c'est pareil,
14:51ils sont des fonctionnaires.
14:52Ils ont été conçus
14:52pour travailler
14:53dans la fonction publique.
14:56C'est très utile.
14:57D'ailleurs,
14:57il fallait un énarque
14:58pour supprimer
14:59la marque ENA.
15:00Je pense qu'il faudra
15:00la reconstruire.
15:02C'est absolument imbécile
15:03de faire ça.
15:04Mais il faut que les énarques
15:05restent dans la fonction publique.
15:07Et l'autre élément
15:08qui est juste
15:09trop fascinant,
15:10c'est qu'on a observé
15:11que dans les années 90,
15:12les politiques parlementaires
15:15issues de la résistance
15:16sont morts
15:17et sont sortis
15:18de la politique
15:19naturellement
15:20du fait
15:20de leur vieillissement.
15:22Et ces gens-là,
15:23qu'ils soient
15:24de gauche
15:24ou de droite,
15:26étaient allés
15:26au combat
15:27à 20 ans,
15:28à 25 ans,
15:28à 30 ans
15:29contre l'occupant.
15:30Ces gens-là,
15:31quand ils étaient
15:31en politique,
15:32ils avaient une vision
15:33de combat
15:34de la France.
15:35Quand vous avez
15:36ces deux
15:36groupes sociaux,
15:39les ingénieurs
15:40qui sont quand même
15:41normalement
15:42conscients
15:43des questions
15:44techniques
15:44et stratégiques
15:46et les gens
15:47qui, au fond,
15:49étaient la force vitale
15:50du pays,
15:51qui ont quitté
15:51le pouvoir
15:52et tous ces gens-là
15:53remplacés
15:54par un personnel
15:56médiocrisé,
15:57on se retrouve
15:58dans la situation actuelle.
15:59Et c'est pour ça
16:00que je pense
16:00qu'on ne s'en sortira pas
16:01sans une révolution
16:03institutionnelle.
16:04Je propose
16:05depuis longtemps,
16:05mais je pense
16:06que c'est plus urgent
16:07que jamais.
16:08Alors les gens
16:08vont hurler,
16:09ce n'est pas grave,
16:09mais je pense
16:10qu'on a besoin
16:10de 300 députés
16:11et 100 sénateurs
16:12en doublant
16:13leurs rémunérations
16:15pour ramener
16:16des gens de qualité
16:17au Parlement
16:18parce qu'on ne pourra
16:19pas sauver la France
16:20avec un personnel
16:21parlementaire
16:22et généralement
16:25politique
16:25catastrophique.
16:26C'est moins le cas
16:27au niveau
16:28des locales
16:30que ce soit
16:30notamment au niveau
16:31communal
16:32ou au niveau
16:33départemental
16:33parce qu'il y a
16:34un peu plus
16:34d'entrepreneurs
16:35mais le niveau
16:36politique,
16:37la compréhension
16:39des enjeux stratégiques
16:40par le personnel
16:41politique national
16:42en France
16:43est tombée
16:44à un des niveaux
16:45les plus bas
16:46depuis 100 ans.
16:48Afix Maty ?
16:49Et d'une manière générale
16:53je souscris évidemment
16:54à 100%
16:55à ce que vient de dire
16:56Christian Saint-Etienne
16:57mais d'une manière générale
16:58je crois que ce sont
16:59surtout les valeurs
17:00de l'entrepreneuriat
17:01qui doivent infuser
17:02dans le monde politique
17:02et dans la haute administration
17:03c'est-à-dire
17:04accepter l'idée
17:05de long terme
17:06accepter l'idée
17:07de risque
17:08la France
17:09c'est quand même
17:09le principe
17:09le pays
17:12qui a constitutionnalisé
17:13son principe
17:13de précaution
17:14c'est symbolique
17:19du choix
17:19que nous avons fait
17:20pour la protection
17:21au détriment du risque
17:22et je crois
17:22que la véritable révolution
17:24copernicienne
17:24que nous devons procéder
17:26elle passe évidemment
17:27par des entrepreneurs
17:27mais elle passe aussi
17:28par la haute administration
17:29elle passe par les fonctionnaires
17:29en fait elle passe par tout le monde
17:31parce qu'elle doit embarquer
17:31tout le monde
17:32c'est comment faire
17:33de la France
17:33un pays qui n'a plus peur du risque
17:35qui n'a plus peur de l'avenir
17:36et qui n'a plus peur du futur
17:37parce qu'aujourd'hui
17:38la France est un pays
17:39pour de multiples raisons
17:40qui est dans
17:42le renoncement au risque
17:43le renoncement
17:44à l'esprit de conquête
17:45et dans l'aversion au risque
17:47et tant que nous serons
17:48alors que nous sommes
17:48dans un monde en mutation
17:49qui nécessite
17:50une vision de long terme
17:51qui nécessite de l'agilité
17:52qui nécessite de la prise de risque
17:53tant que nous serons
17:55de manière timorée
17:56quand nous serons
17:57dans la retenue
17:58quand nous chercherons
17:59à nous défendre
17:59plutôt qu'à attaquer
18:00et bien ça ne marchera pas
18:01donc moi je milite
18:02pour que les valeurs
18:03entrepreneuriales
18:04infusent partout
18:04dans la haute administration
18:06à l'Elysée
18:07à Matignon
18:08dans les ministères
18:08dans les cabines ministériaires
18:09parce que c'est que comme ça
18:10que ça marchera
18:11il faut enfin croire
18:12être animé par l'idée
18:14selon laquelle
18:15la France est un pays fantastique
18:16c'est un pays qui n'est pas fichu
18:17c'est un pays qui a des ressources
18:18insoupçonnées
18:19à condition de mettre en place
18:21un cadre d'avenir
18:22qui nous permette
18:24de les exprimer
18:24là où je suis en colère
18:26comme vous
18:26Christian Saint-Etienne
18:27c'est que je crois que
18:28nous sommes en train
18:30de gâcher
18:31toutes les potentialités
18:32de notre pays
18:33c'est-à-dire que nous sommes
18:34potentiellement
18:35nous avons les moyens
18:36face à la plus grande révolution
18:38du siècle
18:39nous avons les moyens
18:40d'être nous français
18:41des acteurs
18:41du jeu mondial
18:42parce que nous avons
18:44des entreprises
18:44des entrepreneurs
18:45des ingénieurs
18:45des mathématiciens
18:46et on a des boîtes mondiales
18:48et on est capables
18:49de le faire
18:50on est capables
18:51et on a un pays sublime
18:53c'est-à-dire que
18:53la France
18:54avec un modèle fiscal
18:56social
18:56réglementaire
18:57et une visibilité
18:58vous êtes capables
18:59d'attirer les investisseurs
19:00du monde entier
19:01et vous êtes capables
19:01de faire en sorte
19:02que
19:02en particulier
19:03si vous êtes plus
19:04de centrales nucléaires
19:05tous les entrepreneurs
19:06y compris de la tech
19:07beaucoup
19:07auraient envie de venir en France
19:09on peut faire de la France
19:10la nouvelle Silicon Valley
19:10mais quand vous avez
19:11les pitres de l'Assemblée nationale
19:12qui sont obsédés
19:13par leur futur TikTok
19:15davantage que par l'avenir
19:17de la France
19:17et le seul sujet
19:19c'est est-ce que
19:19je vais être capable
19:20de buzzer
19:20sur la prochaine loi
19:22le problème
19:24c'est que nous les avons
19:25et donc nous sommes
19:25collectivement
19:26effectivement responsables
19:27et je crois que
19:28la responsabilité
19:29qui est la nôtre
19:30moi je suis candidat à rien
19:31vous êtes candidat à rien
19:32Christian Saint-Etienne
19:33et je crois que
19:34notre responsabilité
19:35c'est de dire les choses
19:36d'accepter
19:38d'être politiquement
19:39100% incorrect
19:40et y compris
19:42dans des domaines
19:43tels que les retraites
19:44par exemple
19:45on va y venir justement
19:46il ne faut surtout
19:47pas fâcher personne
19:48parce que ce sont
19:49les électeurs
19:49si des personnes
19:50comme nous
19:50qui ne sommes candidats
19:51à rien
19:51ne disons pas les choses
19:52qui va les dire
19:53mais regardez qui bloque
19:54sur les retraites
19:54enfin on va en parler
19:55non non mais allez-y
19:56allez-y
19:57vous pouvez enchaîner
19:57moi je suis
19:58la droite notamment
19:59on peut le dire
20:00tout à fait
20:00vous avez dit
20:01mais il y a beaucoup
20:03de choses évidemment
20:04d'excellents énarques
20:05notamment
20:06oui non mais
20:06c'est pas ça
20:07mais si je prends
20:08l'exemple des retraites
20:09moi ce qui me frappe
20:10c'est que
20:11on est dans un
20:12dans un système
20:13absolument absurde
20:14l'an dernier
20:15on a revalorisé
20:16en janvier 2024
20:17je suis arrivé
20:19enfin
20:19pour être très
20:20transparent
20:21j'étais conseiller
20:22à Matignon
20:22à partir du 9 janvier
20:242024
20:24je suis arrivé le 9 janvier
20:25le 1er janvier
20:26les retraites
20:27avaient été revalorisées
20:28de plus de 5%
20:295,4%
20:30la décision a été prise
20:30c'était entre guillemets
20:31quinzaine de milliards d'euros
20:32non
20:3324 milliards d'euros
20:3515 milliards d'euros
20:36les retraites de base
20:37au total
20:3824 milliards d'euros
20:39de revalorisation
20:39des retraites
20:40en 2024
20:41et là
20:42on nous annonce
20:42le bilan
20:43de ce qui a été fait
20:44au plan économique
20:44et social
20:45de ces 24 milliards d'euros
20:46trois quarts
20:47sont partis
20:48dans l'épargne
20:49et donc dans
20:49l'accumulation du patrimoine
20:50financier
20:51ça il faut le rappeler
20:52ce qui veut dire
20:52pour rendre les choses
20:54très concrètes
20:54pour celles et ceux
20:55qui nous écoutent
20:55que l'an dernier
20:57on a collectivement décidé
20:58de prélever 600 euros
21:00sur chaque français actif
21:01qui travaille
21:02et de le transférer
21:03dans le patrimoine
21:04des retraités
21:05qu'ils l'ont mis
21:07sur leur compte en banque
21:08c'est un pays
21:10qui marche à l'envers
21:11je prends un deuxième exemple
21:12pour l'illustrer
21:13aujourd'hui
21:14quand on dépense
21:15100 euros
21:16à l'éducation nationale
21:16et j'ai aussi été
21:17à l'éducation nationale
21:18quand on dépense
21:20100 euros
21:20il y a 30 euros
21:21qui ne vont pas
21:22au salaire des professeurs
21:23qui sont globalement
21:24mal payés en France
21:25qui ne vont pas
21:26à l'entretien des locaux
21:27qui dans certains cas
21:28certains collèges
21:29lycées ou écoles
21:29ne sont pas de qualité
21:30qui ne vont pas
21:31au manuel scolaire
21:3230 euros
21:33sur ces 100 euros
21:34dépensés à l'éducation
21:35qui vont pour payer
21:35les retraites
21:36des fonctionnaires
21:37donc on a aujourd'hui
21:39un modèle social
21:39qui pèse sur le financement
21:41de nos services publics
21:42et qui pèse sur
21:43la compétitivité
21:44de notre économie
21:45puisqu'il se traduit
21:46aussi en fiscalité
21:47donc on prélève
21:48sur notre jeunesse
21:49et sur les classes moyennes
21:50qui travaillent
21:51pour financer
21:52un modèle social
21:53qui est vieillissant
21:54donc la réponse
21:54elle est toute simple
21:55c'est un peu ce qu'on est
21:56en train de dire
21:56il faut changer de modèle
21:57on n'y arrivera pas
21:58si on ne change pas
21:59de modèle économique
22:00et de modèle social
22:01et pour terminer
22:02on est en train
22:03vous parliez tout à l'heure
22:04de 45
22:05et du conseil national
22:06de la résistance
22:07on est en train
22:07d'essayer de bâtir
22:09la France de 2025
22:10ou 2050
22:11avec un modèle social
22:12de 1945
22:13ça ne marchera pas
22:14et donc il faut qu'on change
22:15sur les retraites
22:16sur la santé
22:17sur l'école
22:18tous nos services publics
22:19essentiels
22:20et il faut défendre
22:21évidemment
22:21les fonctionnaires
22:22qui ont un rôle majeur
22:23dans la reconquête
22:24et dans la reconstruction
22:25de ce pays
22:25mais il faut le faire
22:27en changeant de modèle
22:28et pas en faisant
22:29avec des vieilles russines
22:29le signe de cette dérive
22:33c'est effectivement
22:34sur les retraites
22:35donc là le projet de budget
22:36de la sécurité sociale
22:37est arrivé au Sénat
22:39avec 24 milliards d'euros
22:41de déficit
22:41je rappelle que l'objectif
22:43est de le ramener
22:43à 17 milliards
22:44à l'origine
22:46pourquoi ce dérapage
22:48notamment parce que
22:49l'Assemblée
22:50a ôté tout effort
22:52sur les retraites
22:53on a supprimé
22:54le gel sur les retraites
22:55le Sénat
22:55veut le remettre en place
22:57à partir
22:58d'un certain niveau
22:591400 euros
23:00en l'occurrence
23:01le deal
23:02qui pourrait être
23:03négocié
23:04avec l'exécutif
23:06c'est
23:06on oublie
23:08le doublement
23:08des franchises
23:09médicales
23:10les dépenses de santé
23:11on va y revenir aussi
23:12c'est quand même
23:12un sujet important
23:13contre
23:15un effort
23:16sur les retraités
23:17est-ce que c'est un bon deal
23:18Christian Saint-Etienne ?
23:20c'est un bon deal
23:21à court terme
23:21il faudra faire un effort
23:22sur les dépenses de santé
23:23mais
23:24le point clé
23:27parce que je crois
23:29que ce qu'on a dit
23:29tous les trois
23:30aujourd'hui
23:30c'est très important
23:32pour l'avenir
23:33pas l'avenir lointain
23:35mais l'avenir
23:36à 18 mois
23:37c'est que
23:39c'est notre modèle
23:41qui nous plante
23:42en fait les 80 ans
23:44de la sécu
23:44c'est peut-être
23:45le grand
23:45de le moderniser
23:46et néanmoins
23:49nous sommes en démocratie
23:50on a dit
23:52que le parlement
23:53horrible
23:54que nous avons
23:54c'est nous
23:55qui l'avons élu
23:56ce qui est exact
23:57donc ça veut dire
23:58qu'il faut que
23:58les électeurs
23:59commencent à percuter
24:01or dans les électeurs
24:02qui doivent percuter
24:03il y a notamment
24:04les retraités
24:05pourquoi ?
24:06parce que d'abord
24:07les retraités
24:08ont généralement
24:08plus de 60 ans
24:09c'est-à-dire
24:10qu'ils n'ont pas
24:10que des défauts
24:11ils sont aussi porteurs
24:13de ce qui était
24:14la grandeur française
24:15des 30 glorieuses
24:17et après
24:18et ils ont été éduqués
24:20quand l'école
24:20fonctionnait encore
24:21avec des enseignements
24:22de l'histoire
24:23et de la grandeur française
24:26parce que là aussi
24:27à force de dire
24:28que la France
24:29a tous les défauts
24:30de la terre
24:30évidemment ça n'encourage
24:31pas les gens
24:32à avancer
24:33donc quand on regarde
24:35les ajustements mondiaux
24:37on a un ajustement
24:39à faire
24:39de 5 points
24:40si demain
24:41on avait une crise
24:42de la dette
24:42il faut couper
24:445 points d'un coup
24:44alors 5 points
24:46c'est théorique
24:46mais c'est en fait
24:4710% de la dépense publique
24:48ou c'est autrement dit
24:50un tiers
24:50des pensions de retraite
24:54alors on a quelques exemples
24:56historiques
24:56les gens qui nous écoutent
24:58ne les connaissent pas
24:59forcément
24:59on a l'exemple
25:01de la Russie
25:02en 98
25:03on a l'exemple
25:04de la Grèce
25:06en 2012
25:07qui va bien aujourd'hui
25:09mais qui a eu
25:10les mêmes problèmes
25:11que nous
25:11il y a d'autres exemples
25:13au Canada
25:14dans d'autres pays
25:15la Suède
25:16plus en amont
25:18chaque fois
25:19qu'il y a des ajustements
25:20extrêmement violents
25:22in fine
25:23on ne coupera pas
25:26dans les écoles
25:26on ne va pas laisser
25:28les enfants
25:28s'en mettre
25:29on ne va pas couper
25:31dans l'armée
25:31on ne va pas réduire
25:33le nombre de flics
25:34on ne va pas ouvrir
25:35les prisons
25:35donc là justement
25:37il tombera
25:38sur les retraites
25:39il faut que ça rentre
25:40donc l'enjeu
25:41que les retraités
25:42doivent comprendre
25:43c'est que soit
25:44on fait 2 à 3 années
25:46de suite
25:47de gel
25:49sur les pensions
25:50ça peut être
25:51plus intelligent
25:52ça peut être par exemple
25:53l'inflation
25:53moins 1%
25:54ça veut dire
25:55qu'on accepte
25:56d'avoir une baisse
25:57objective du pouvoir
25:58d'achat
25:59de 3%
25:59sur les retraites
26:00avec quelque chose
26:02en lisse
26:04pour les plus basses
26:05retraites
26:05mais l'enjeu
26:07c'est entre
26:08moins 3
26:08et éventuellement
26:10si ça pète
26:10moins 30
26:11parce qu'on raconte
26:13à tout le monde
26:14que moi
26:15c'est à plus 1
26:16non moi
26:16je suis à plus 2
26:17non moi
26:17je suis à plus 3
26:18quand on parle
26:20de fin d'un modèle
26:21ça veut dire
26:22qu'à un moment donné
26:23le choix sera entre
26:24moins 3
26:24et moins 30
26:25ça peut être brutal
26:26et donc la question
26:27c'est est-ce qu'on est
26:28capable
26:29d'élire demain
26:30et c'est pour ça
26:31que je pense
26:32que les élections
26:32municipales
26:33de mars
26:34sont peut-être
26:35les élections
26:36les plus municipales
26:37les plus importantes
26:38depuis la deuxième
26:39guerre mondiale
26:40parce que tout le monde
26:41va faire une lecture
26:42politique de ces élections
26:44et elles sont
26:45absolument fondamentales
26:46pour la suite
26:47du fonctionnement
26:48de notre système politique
26:49un mot de la fin
26:50sur les retraites
26:50à Fixmaty
26:51on a un Christian Saint-Etienne
26:52très en forme ce matin
26:53qui a des messages
26:53à faire passer
26:54il est très en forme
26:55et il est très en colère
26:55mais il a raison d'être en colère
26:56et j'ai envie de vous dire
26:58que le jour où
26:59les français se rendront
27:00compte de la supercherie
27:01vous le dites
27:0230% du budget
27:03de l'éducation nationale
27:04ce sont des retraites
27:05c'est-à-dire que
27:06quand vous regardez
27:06l'évolution du budget
27:07de l'éducation nationale
27:08on a l'impression
27:09que le budget
27:10de l'éducation nationale
27:11a augmenté
27:11on se dit tout va bien
27:12nos jeunes sont formés
27:13sauf que si on retraite
27:14le budget de l'éducation nationale
27:15des pensions de retraite
27:16c'est un budget
27:17qui est équivalent
27:18voire en baisse
27:19l'éducation nationale
27:20c'était 7%
27:21du produit intérieur brut
27:22il y a 40 ans
27:23c'est 7% du produit
27:24intérieur brut aujourd'hui
27:25quand les retraites
27:25c'était 7% du PIB
27:27il y a 40 ans
27:28et 14% du PIB aujourd'hui
27:29nous avons fait le choix
27:31du passé
27:31plutôt que le choix
27:32de l'avenir
27:33et lorsque les français
27:34se rendront compte
27:34qu'aujourd'hui
27:35le budget de l'éducation nationale
27:36c'est-à-dire ce qui est censé
27:37être constitutif
27:38de notre futur
27:39est en réalité en baisse
27:40parce que nous finançons
27:41des pensions de retraite
27:42et que nous avons fait
27:43ce choix politique
27:43et bien ils auront le droit
27:44de sortir dans la rue
27:45quand les jeunes
27:46se rendront compte de ça
27:47ils prendront ça
27:48comme une trahison
27:48lorsque les profs
27:50eux-mêmes
27:50prendront conscience
27:52de cette supercherie
27:53eux aussi
27:54ils sortiront dans la rue
27:54c'est la raison pour laquelle
27:55moi je n'oppose jamais
27:56jamais les fonctionnaires
27:57aux salariés
27:59aux patrons
27:59parce qu'en réalité
28:00nous sommes tous
28:01dans le même bateau
28:01et nous sommes tous
28:02confrontés à la même problématique
28:03qui est celle de cet état
28:04Léviathan
28:05qui ne sait plus où il va
28:07et qui est devenu omnipotent
28:09et qui est devenu
28:10profondément inefficace
28:11un système social
28:11profondément généreux
28:12qui met tout le monde
28:13en colère
28:13et les français
28:14le sont aussi
28:15merci à tous les trois
28:16Rafi Smatik
28:17Christian Saint-Etienne
28:17Ryan Nezard
28:19pour cette émission passionnante
28:21vous retrouvez tout de suite
28:22tout pour investir
28:22avec Antoine Larigauderie
28:24vous retrouvez l'émission
28:25disponible en replay
28:26et en podcast
28:26sur le site BFM Business
28:28et l'application
28:29bien sûr qu'en train de moi
28:30je vous retrouve
28:31demain de 10h à 11h
28:33toujours en direct
28:33sur BFM
28:34bonne journée
28:35à demain
28:35à demain
28:37à demain
28:37à demain
28:38à demain
28:38à demain
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