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  • il y a 4 jours
Ce mercredi 3 septembre, Raphaël Legendre a reçu Christian Parisot, économiste et conseiller auprès d'Aurel BGC, Jean-Pierre Petit, économiste et président des Cahiers Verts de l'Economie, et Ronan Le Moal, cofondateur d'Epopée Gestion, dans l'émission Les Experts sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00BFM Business et la Tribune présente Les Experts, Raphaël Legendre.
00:12Allez on y va, bonjour, bienvenue à tous pour ce nouvel épisode des Experts.
00:18François Bayrou était l'invité de BFM TV ce matin pour une interview de la dernière chance
00:23avant de se rendre à peut-être son dernier Conseil des ministres
00:25qui débute en même temps que les Experts maintenant.
00:31Parmi une vague ouverture autour des jours fériés, on n'a pas eu beaucoup d'avancées
00:36ni de mains tendues comme on l'attendait vis-à-vis du Parti Socialiste.
00:41La chute du gouvernement n'a donc été, n'a jamais été aussi probable lundi prochain
00:45et pendant ce temps-là, pendant ce temps-là, les taux flambent, les taux continuent de flamber.
00:50Le 10 en français touche 3,6% dorénavant.
00:52A 30 ans hier, on était à 4,5%, c'est le plus haut depuis 2011.
00:57On était en pleine crise de la zone euro à l'époque, souvenez-vous.
01:00Et la seule alternative proposée pour le budget par le Parti Socialiste,
01:04c'est plus d'impôts, moins d'économies, moins de travail aussi avec un retour à 62 ans pour la retraite.
01:10Et puis de repousser l'effort de rétablissement des comptes publics à 2032.
01:16Bref, rien pour calmer les marchés.
01:18Et chaque jour, chaque jour, nous rapproche un peu plus du mur.
01:22Et pendant ce temps-là, l'Est s'organise avec la réunion historique de Xi Jinping,
01:27Vladimir Poutine, Kim Jong-un et l'Indien Narendra Modi au sommet de l'organisation
01:32pour la coopération de Shanghai.
01:33On va en parler avec nos experts.
01:35La seule bonne nouvelle, finalement, c'est que l'Europe, enfin, enfin,
01:39s'apprête à dévoiler les détails de l'accord commercial avec le Mercosur.
01:44signe que le libre-échange bouge encore, il n'est pas mort.
01:47On va parler de tout ça avec mes experts du jour.
01:50Allez, c'est parti.
01:53Les experts, débats et controverses sur BFM Business.
01:59Et j'ai le plaisir d'accueillir autour de la table Ronan Lemoal,
02:03cofondateur d'Épopée Gestion.
02:05Bonjour Ronan.
02:06À vos côtés, Christian Parizeau, économiste, conseiller auprès de Aurel BGC
02:12et Jean-Pierre Petit, économiste et président des Cahiers Verts de l'économie.
02:16Bonjour.
02:18Bienvenue à tous.
02:19Alors, les taux flambent, je le disais en introduction,
02:21alors que la crise politique reste entière aujourd'hui.
02:27On verra ce qu'il en advient lundi avec le vote de confiance.
02:30Mais hier, l'OAT à 10 ans a touché 3,60%.
02:35Ça grimpe.
02:37À 30 ans, on a touché les 4,5%, le plus haut niveau depuis la crise de la zone euro.
02:45C'était en 2019.
02:47Christian, je commence avec vous.
02:49Elle est due à quoi, cette hausse des taux-là ?
02:52Alors, elle est liée à beaucoup de choses.
02:53Il n'y a pas qu'un effet franco-français, il faut le reconnaître.
02:55Il faut qu'on l'explique.
02:56Il y a quand même une remontée des taux qui se généralise un peu partout dans le monde.
03:00Alors, ce qui est surtout intéressant, c'est qu'on voit que c'est plutôt la partie longue de la courbe des taux qui réagit.
03:05Donc, ça veut dire que les investisseurs peuvent...
03:07Alors, il y a plusieurs éléments.
03:08Il y a d'une part l'idée que peut-être l'économie va un petit peu mieux.
03:11Alors, ça ne se voit peut-être pas en France, qui est un cas particulier.
03:13Mais on a eu quand même des enquêtes, par exemple des enquêtes d'activité auprès des directeurs des achats
03:17qui n'étaient pas si mauvaises que ça.
03:18On est aussi sur des idées qu'aux États-Unis, on va avoir plutôt une politique budgétaire
03:25et une politique globale de M. Trump qui est plutôt inflationniste.
03:28Alors, même si vous dites que les droits de douane, ça fera une inflation ponctuelle.
03:31Mais en tout cas, c'est suffisant pour relever un peu les anticipations d'inflation.
03:34Et puis, globalement, on a dans l'idée que quand même, le mouvement de désinflation est plus ou moins fini.
03:39On est plutôt sur soit une inflation en Europe qui reste autour des deux,
03:43mais on n'est plus sur ce grand mouvement de désinflation.
03:45Donc, plus les plans allemands, l'idée que l'Allemagne va peut-être accélérer,
03:49ça demanderait de confirmer.
03:50Mais en tout cas, sur les marchés obligataires, déjà, on avait une tendance, globalement,
03:54bien avant les incertitudes autour de la France, à une remontée des taux longs qui s'opéraient,
03:59mais qui était plutôt liée, je dirais, à plutôt un environnement qui est plutôt optimiste.
04:04Donc, par contre, juste pour finir, il y a quand même un deuxième effet qui est propre à la France,
04:09qui est quand même le risque politique qui commence à être intégré sur les marchés obligataires.
04:12Et ça, on le regarde par rapport à la prime de risque,
04:15que doit payer l'État français par rapport à l'État allemand.
04:17Et là, on est quand même sur une prime de risque qui n'est pas non plus dramatique.
04:22On touche les 0,80.
04:22Voilà, qui touche les 0,80.
04:24On était à 0,40, donc caca doublé sur cette perception.
04:27Donc ça, ça pose problème pour plusieurs raisons.
04:29D'une part, parce que la conjoncture en France n'est pas très bonne encore.
04:32Et donc, ça veut dire qu'on a une conjoncture difficile avec des taux d'intérêt qui montent.
04:35Ça n'a pas aidé au redressement économique de la France.
04:38Et puis, d'autre part, c'est autoréalisateur.
04:40C'est la prophétie autoréalisatrice.
04:41C'est-à-dire que vous avez plus de chances d'avoir un risque budgétaire.
04:45Plus les taux montent, plus vous empruntez cher, plus vous avez une charge de la dette qui est élevée,
04:48plus ça vous demande des efforts pour réduire et améliorer vos finances publiques.
04:53Et donc ça, c'est un frein supplémentaire à l'activité.
04:55Et c'est une sorte de cercle vicieux.
04:57Donc, il faut faire très attention à ce cercle vicieux,
04:59puisqu'on voit que dans les marchés qui ont été les plus attaqués,
05:01c'est le Royaume-Uni, c'est la France.
05:03Donc, ce sont deux pays où on a vraiment des inquiétudes sur l'obligataire.
05:07– Oui, c'est aussi les États-Unis qui ont touché 5% aussi.
05:11Sur le 30 ans, hier, c'est un plus haut depuis 2007.
05:14Est-ce qu'il n'y a pas un sujet budgétaire ?
05:16Il y a le sujet activité, c'est évident.
05:18Mais est-ce qu'il n'y a pas un sujet budgétaire quand même ?
05:20Est-ce qu'on ne se rapproche pas du mur ?
05:21– Il y a un sujet budgétaire, il y a un sujet un petit peu d'inflation,
05:24il y a un sujet de crédibilité des banques centrales
05:27ou d'indépendance des banques centrales.
05:28Il y a un petit peu tout ça qui fait qu'il y a un mouvement de pontification
05:31sur le 10-30 ans qui est très net.
05:33Alors, il ne faut pas non plus exagérer parce que le 30 ans
05:35dans les conditions de financement général de l'État et des entreprises,
05:38c'est faible parce que la maturité moyenne des emprunts est beaucoup plus faible.
05:42Les conséquences macroéconomiques, à mon avis, sont extrêmement faibles.
05:47Par ailleurs, il faut prendre un peu de recul
05:48parce que l'histoire n'est pas du tout la même aux États-Unis et en Europe.
05:51On est parti en début d'année aux États-Unis
05:53avec des taux beaucoup plus élevés que ceux qui sont aujourd'hui
05:56malgré les tensions actuelles.
05:57Alors qu'en Europe, malgré une conjoncture quand même assez pourrie,
06:02il faut dire les choses clairement,
06:04on se paye le luxe malgré tous les coûts qu'on prend un peu partout,
06:08que ce soit vis-à-vis de Poutine, vis-à-vis de Trump
06:11et tous les coûts qu'on a pris cet été hallucinants.
06:13Enfin, si on a une minute pour y revenir, ce serait quand même assez intéressant.
06:16On se paye quand même le luxe d'avoir un resserrement des conditions financières.
06:20On nous rebâche les oreilles sur la désindustrialisation.
06:24On se permet d'avoir une hausse de l'euro effectif depuis deux ans,
06:27assez considérable, tout en se payant des droits de douane.
06:29Et la garde qui parle d'autre chose à Jackson Hole
06:32et qui laisse parler la Schnabel,
06:35cette horrible femme de la Bundesbank
06:38qui nous ressort toujours les vieux...
06:40C'est hallucinant, on a une présidente...
06:41Mais il a fallu lutter contre l'inflation aussi, Jean-Pierre Petit.
06:44Mais quelle inflation ?
06:45On en ressort maintenant à 0,9 maintenant,
06:48en glissement annuel, même en France.
06:50C'est un peu Europe du Sud, c'est pas tellement France-Allemagne.
06:52Et puis en plus, on...
06:54Attends.
06:54L'euro s'apprécie depuis deux ans.
06:56Les prix de l'énergie, quand tu regardes gaz naturel, pétrole,
07:00sont quand même assez calmes.
07:02Tu vas avoir le défermement des produits chinois.
07:04Il faut un peu réfléchir à la décennie précédente, quand même.
07:07La décennie précédente, la vague déflationniste,
07:10elle est arrivée assez lentement.
07:11T'avais la BCE qui remontait encore les tours en 2011
07:14avec notre ami Jean-Claude.
07:16L'héritier, enfin non, pas l'héritier,
07:19le prédécesseur intellectuel, si je puis dire,
07:22de Christine Lagarde.
07:24En fait, on n'a eu qu'un seul type valable
07:25depuis 40 ans en Europe, c'est Mario Draghi,
07:27qu'il faudrait nommer à la BCE et à la Commission européenne.
07:30Qui a prévenu la semaine dernière à Rémini
07:32que l'Europe était en train de sortir très clairement
07:34de la carte mondiale.
07:37Il n'a pas besoin de nous prévenir.
07:38Enfin, n'importe quel observateur,
07:40tant soit peu objectif,
07:42pourrait le montrer.
07:43Alors voilà, pontification, etc.
07:45Alors sur le spread, nous, on le price.
07:47Dans l'arithmétique macro-financière,
07:50on a un modèle qui le price à 80.
07:51Donc nous, ça nous va.
07:52Après, les événements politiques,
07:54ça se passe mal le 10 septembre, etc.
07:56Ou s'il y a des événements assez incertains,
07:59ça passe sur CNBC, CNN.
08:01Je sens que quand même, on a 53% de la dette
08:04qui est détenue par des non-résidents.
08:06On ne connaît jamais les effets de seuil psychologique
08:08avec santé, donc ça peut toujours surprendre.
08:11Mais en gros, sur le plan de l'arithmétique macro-financière,
08:13je ne suis pas trop inquiet,
08:15c'est plus que ce que ça révèle.
08:17Voilà.
08:18Le vrai passif de la France,
08:19ce n'est pas seulement la dette, si vous voulez.
08:21Le passif de la France,
08:22c'est l'effondrement du capital humain,
08:24de l'obsolescence technologique,
08:26de la gouvernance.
08:27C'est ça, le vrai passif de la France.
08:28Oui, ça, on ne va pas le relever d'ici le 8 septembre.
08:31Rondon Lemoye, tu es d'accord avec ce qui a été dit ?
08:33Avec Jean-Pierre, je suis assez d'accord pour dire
08:34qu'il y a à la fois une différence entre les Etats-Unis et l'Europe
08:37quand on regarde la France sur les parties de taux d'intérêt,
08:39parce qu'il y a des éléments qui sont assez différents
08:41dans le pourquoi les taux sont remontés.
08:43Deuxièmement, il y a un truc qui est assez intéressant,
08:45je pense que c'est qu'effectivement,
08:45au-delà de la hausse qu'on a en ce moment,
08:48c'est surtout révélateur de grandes tendances qu'on voit,
08:50ou qui sont des tendances où on n'a pas une politique
08:52bien définie en termes d'investissement,
08:54où on ne sait pas comment on va financer nos déficits.
08:56Donc en fait, je pense que c'est un indicateur
08:57qui certes a un peu remonté,
08:59mais surtout il va falloir regarder dans les semaines qui viennent.
09:01Parce que si la semaine prochaine, il se passe,
09:03à quoi on s'attend, si on tergiverse très longtemps,
09:05on va remettre sur la table les sujets qu'on connaît tous,
09:07les déficits, mais en même temps,
09:08le besoin de financer également des transitions importantes,
09:11et les grands programmes qui sont mis en œuvre
09:12dans d'autres pays comme l'Allemagne par exemple,
09:14toutes ces questions-là vont jouer sur les taux d'intérêt, bien entendu.
09:16Donc je crois que c'est révélateur ce qui se passe en ce moment,
09:18surtout d'une espèce de cafardéhomme dans lequel on se trouve
09:20et d'un problème, je pense qu'on a un problème de trajectoire.
09:23On ne sait pas où on veut aller,
09:24on ne sait pas quel programme on veut,
09:25quelle vision on veut pour, si on pense à la France,
09:27pour la France.
09:28– François Bayrou, il l'a dit, redresser les comptes publics.
09:31Je rappelle la séquence quand même.
09:33Lundi prochain, on risque de ne plus avoir de gouvernement,
09:35de Premier ministre.
09:35– Raphaël, ce n'est pas une vision.
09:36– Le 10 septembre, c'est les grandes manifestations,
09:39on bloque tout,
09:40et le 12, on a la notation de Fitch qui doit tomber.
09:43– Raphaël, revenir sur les déficits.
09:45– Même l'autoroute de la mort là.
09:45– Ce n'est pas une vision pour la France.
09:48Ce que je veux dire par là, c'est quoi ?
09:48C'est qu'aujourd'hui, il y a deux visions qui s'affrontent,
09:50et qui ensuite s'appuient sur des éléments techniques pour les traiter.
09:54C'est la vision consistant à dire,
09:56peu au prou, même si elle a du mal à s'exprimer,
09:58il faut sortir par le haut,
09:59c'est parce qu'on investira,
10:00qu'il y aura de la croissance, qu'on y arrivera.
10:01Et malgré tout, il faut faire attention aux déficits.
10:02Et il y a un autre qui dit, l'argent existe,
10:04il n'y a qu'à le prendre là où il est.
10:05C'est grosso modo les deux visions qu'on voit s'affronter aujourd'hui.
10:07Et tant qu'on n'aura pas effectivement traité de manière claire
10:09la vision A ou la vision B,
10:12et bien ensuite, les méthodes importent peu.
10:13Donc en fait, traiter les déficits, c'est bien,
10:15mais ce n'est pas une vision pour le pays, ça.
10:16– Christian, est-ce qu'on va tout droit,
10:18est-ce qu'on court vers un accident de crédit ?
10:21Est-ce que c'est possible en France
10:22ou est-ce qu'on va garder la confiance des marchés ?
10:24– Alors ça, c'est une bonne question.
10:25– Avec la séquence qui arrive là.
10:26– Le krach obligataire, c'est toujours difficile à prévoir.
10:30Il y a un facteur de risque, et c'est clair.
10:31Moi, je serais plutôt sur un scénario maintenant
10:34de dire qu'on est sur un risque plutôt de prime de risque
10:38qui va fortement monter pour la France.
10:40– Donc c'est une sorte de nœud coulant
10:41autour de la capacité d'action.
10:43– On est en train de dire que la France représente un risque
10:46qui est de plus en plus mis en avant
10:48aux yeux des investisseurs internationaux qui nous prêtent,
10:50et même des gens domestiques qui prêtent à l'État français aujourd'hui,
10:53ils vont exiger une rémunération.
10:54Et ça, ça va avec peut-être notre dégradation de la note
10:57par les agences de notation.
10:59Ça ne va pas forcément faire un krach obligataire.
11:01Les gens ne vont pas arrêter de prêter à la France
11:03parce que la France, c'est quand même un poids économique
11:04qui n'a rien à voir avec la Grèce.
11:06On n'est pas du tout dans la situation de la Grèce.
11:08Donc il faut quand même relativiser tout ça.
11:10Par contre, tout a un prix sur les marchés.
11:12Et le gros problème que l'on a dans ce genre de choses,
11:14c'est que plus la prime sera élevée,
11:16donc plus les taux d'intérêt seront élevés pour la France,
11:18et plus le coût pour véritablement assainir nos finances publiques
11:21sera élevé pour la population.
11:23Donc c'est ça l'enjeu aujourd'hui.
11:25C'est-à-dire qu'on est en train de débattre politiquement
11:27de ce qu'on va faire et tout ça,
11:28mais le vrai problème et le vrai coût qu'on aura derrière
11:30pour la population, pour le système de retraite,
11:33pour le système de santé qui va augmenter,
11:35c'est le fait que la prime de risque va augmenter
11:37et que cette prime de risque,
11:38finalement, c'est quelque chose qui va détériorer notre avenir.
11:41C'est ça qu'il faut que les gens aient en tête.
11:42– En fait, Jean-Pierre Petit, on a tous vécu ici la crise de 2007,
11:46l'Italie, l'Espagne, c'était quand même super tendu à l'époque,
11:50on n'est pas assez loin de la crise d'Europe.
11:50– Sur les pays d'Europe du Sud, c'était le pire,
11:52c'était au moment de la crise de la dette souveraine,
11:54c'est pas en 2007, c'était 2010, 2012,
11:56enfin ça a duré jusqu'en 2015 pour la Grèce,
11:58c'était la première partie de la décennie.
12:00– Non mais si on parle des pays de l'Europe italienne.
12:02– Mais en fait, la prime de risque a déjà augmenté,
12:04parce que moi, quel était le spread
12:07entre la France et l'Italie en octobre 2022 ?
12:11Vous vous rappelez quand une partie de la presse disait
12:13« Oh, Mélanie, c'est dangereux pour l'Europe, etc. »
12:15C'est une post-fasciste, alors là, c'est une post-fasciste,
12:18mais c'est pas grave.
12:19Voilà, le spread était à 190 bips.
12:21Et nous, on a joué l'Italie.
12:22On a joué l'Italie contre la France,
12:24enfin sur le plan obligataire.
12:25Et on est à 10 bips maintenant.
12:27Et donc ça a super bien marché.
12:28On continue.
12:28– Et les co-op vont très certainement se croiser dans très longtemps.
12:31– Ah oui, je pense, sur le 10 ans.
12:33Et je pense que ça a joué déjà depuis longtemps
12:35sur l'Espagne et le Portugal.
12:39Maintenant, il y a quand même un élément nouveau
12:40par rapport à l'an dernier.
12:42C'est que Macron peut dissoudre.
12:43C'est l'article 12, le début juillet, il peut dissoudre.
12:46Et là, si ça se passe mal le 10 septembre,
12:48enfin bon bref, s'il y a des tensions, etc.,
12:50puis qu'on n'y arrive pas, etc.,
12:51là, c'est une opportunité qui serait d'ailleurs tout à fait logique.
12:54Je rappelle qu'il n'y a eu que deux motions de censure
12:56qui ont été votées sous la Ve République.
12:59C'est celle de 62 contre De Gaulle
13:02par l'Assemblée nationale.
13:03C'est à cause de son projet de réforme constitutionnelle
13:05sur l'élection du Président de la République
13:07au suffrage universel direct.
13:08Et la réponse de De Gaulle, c'était la dissolution.
13:12Et puis l'autre, c'était Barnier,
13:13mais l'année dernière, enfin fin d'année dernière,
13:15en décembre, mais le problème,
13:16c'est qu'il n'avait pas le droit de dissoudre Macron
13:19puisque le délai d'un an n'est pas écoulé.
13:22Donc on a trouvé une formule à la Bérou.
13:24Et puis voilà, là, on a cette possibilité.
13:26Jean-Pierre Petit, dissoudre pourquoi ?
13:28Est-ce qu'on s'en sort mieux le lendemain ?
13:31Attends, attends, attends.
13:32Il y a quand même des petites évolutions
13:33quand tu regardes les sondages quand même.
13:34Tu vois que LR remonte, par exemple,
13:37que le RN est très fort,
13:40reconquête se monte,
13:42donc tu as une alliance, enfin bon,
13:43à droite, ça monte, le bloc central s'est fond.
13:45Vous nous dites que le nouveau socle commun
13:47pourrait s'installer à droite, c'est ça ?
13:48Logiquement, si on était comme en Italie
13:51ou comme dans d'autres pays,
13:52c'est ce qui se passerait.
13:55Et j'ajoute que la théorie,
13:58enfin le désistement républicain,
14:00ce qu'on a appelé pendant longtemps
14:01le désistement républicain, recule.
14:03Donc, il y a des choses qui changent.
14:05Et la gauche, si je regarde la gauche,
14:07le NFP avec divers gauches fait,
14:09dans le meilleur des cas,
14:10l'équivalent de l'année dernière,
14:12avec les divers gauches.
14:13Sinon, ils baissent.
14:13Et l'alliance LFI Parti Socialiste,
14:17j'ai quand même du mal à imaginer
14:19quelque chose de bien solide là-dessus,
14:21compte tenu de ce qui s'est passé.
14:22Donc voilà, il ne faut pas dire que
14:24la dissolution est une arme
14:26qui ne servirait à rien.
14:28Elle pourrait, alors, effectivement,
14:30on pourrait ne pas avoir de majorité absolue,
14:32mais il y aurait quand même un déplacement.
14:34Voilà, c'est tout.
14:35Sur ce sujet-là,
14:36effectivement, je pense, comme Jean-Pierre,
14:37qu'il peut exister peut-être un bloc de droite
14:39qui se forme s'il y a une dissolution qui arrive.
14:41Alors, c'est un peu de science-fiction,
14:42ce qu'on est en train de faire.
14:43Malgré tout, pour moi,
14:44ça ne résoudra pas le problème de fond,
14:45quoi qu'il arrive.
14:45Parce qu'admettons que ça se passe,
14:47il n'y aura sans doute pas de majorité,
14:48effectivement, absolue.
14:49Donc, ça veut dire qu'on va retomber
14:50un peu dans les côtés un peu hauts tièdes.
14:52Et je pense que le vrai sujet,
14:54et encore une fois,
14:54je pense que ça n'arrivera pas non plus,
14:55et on attendra encore deux ans pour y avoir,
14:57c'est qu'un homme porte, une femme,
14:58porte une vision pour le pays
14:59qui permet de choisir une voie claire
15:01sur ce qu'on veut faire.
15:02Est-ce que ce qu'on veut faire,
15:03c'est une sortie par le haut
15:04tout en traitant les déficits,
15:05ou est-ce qu'on veut faire,
15:06c'est, entre guillemets,
15:07se contenter d'un gâteau
15:07qui est la taille qu'il a
15:08et se le partager avec les autres ?
15:10C'est un vrai sujet.
15:10Et le dernier,
15:11même si ça peut faire sourire de dire ça,
15:13qui a parlé de cohésion un peu nationale
15:15dans une élection,
15:17c'était Chirac.
15:17Depuis, on a eu,
15:18et je ne veux pas ni de droite ni de gauche,
15:21mais on a eu des présidents
15:27dans lequel on est aujourd'hui.
15:28Et moi, je pense que le vrai sujet,
15:29ce n'est pas tellement
15:30ce qui va se passer
15:30dans les semaines qui viennent,
15:31parce que je pense
15:32qu'on ne s'en sortira pas de toute façon.
15:33Le vrai sujet, c'est dans deux ans,
15:35quand on arrive
15:36aux élections présidentielles,
15:36est-ce qu'on a quelqu'un
15:37qui porte un projet
15:38qui permet de retrouver
15:38une concorde nationale,
15:39qui permet de retrouver
15:40ce qui est important pour un pays,
15:41c'est-à-dire le fait
15:42qu'un pays ne fonctionne,
15:42que c'est la création de richesses
15:43par des entrepreneurs
15:44et un système de solidarité qui marche.
15:46C'est ça le vrai sujet, je pense.
15:47Et malheureusement,
15:48je pense que cette question-là,
15:48n'aura pas de réponse
15:49sur les salariés.
15:49Si on te suit, Renan,
15:51Macron doit démissionner.
15:52D'ailleurs, j'observe
15:53que la seule démission
15:54d'un président de la République
15:55sous la Ve République,
15:56c'était en avril 1969,
15:57quand le fondateur
15:58de la Ve République
15:59a démissionné,
15:59parce qu'il estimait
16:00que sa propre légitimité
16:02était remise en cause.
16:03Qu'est-ce qui s'est passé
16:04depuis trois ans avec Macron ?
16:05Il a paumé
16:06les élections législatives
16:07de 2022,
16:09il a nommé
16:10un premier premier ministre
16:11à foirer,
16:12il a nommé
16:13un deuxième premier ministre
16:14à foirer,
16:15sa popularité
16:16est au taux plus bas.
16:16Il apparaît
16:18l'exploit,
16:20ce qui n'était pas du tout évident
16:21quand il a été élu,
16:22de faire presque plus mal
16:23que Hollande
16:24en affaiblissant
16:25considérablement
16:26l'instabilité.
16:27On est en train
16:27de transformer les experts
16:28en une émission politique
16:29avec Jean-Pierre Petit.
16:31Tout est politique,
16:34évidemment.
16:34On va revenir
16:35aux considérations
16:36quand même
16:36un peu plus économiques.
16:37Combien ça coûte
16:37cette instabilité ?
16:40C'est toujours difficile,
16:41je mets beaucoup de bémols
16:42parce que c'est toujours difficile
16:43d'isoler un effet politique
16:45sur la croissance économique.
16:46On avait 12 milliards
16:48l'année dernière
16:48pour la première dissolution.
16:49Je vais faire plutôt
16:50un point de PIB
16:50mais juste pour vous donner
16:51une idée,
16:52c'est-à-dire que sur longue période,
16:53quand on est dans une période
16:54d'instabilité politique,
16:55en général,
16:56c'est un impact
16:57entre 0,2 et 0,3 point de PIB
16:58négatif.
17:00Toutes choses égales par ailleurs
17:01parce qu'on a plein de variables
17:02qui rentrent en compte
17:02dans la croissance
17:03et ce n'est pas que l'aspect politique.
17:04Mais vous voyez,
17:05ce n'est pas énorme
17:06mais c'est significatif
17:07surtout quand on pense
17:08qu'on veut avoir
17:09une croissance en France
17:10de 0,6% cette année.
17:12Voilà, ça commence à se dire.
17:13Par contre,
17:13ce qu'on s'aperçoit,
17:14c'est qu'on prend un an.
17:16Là, j'ai pris juillet
17:16à juillet dernier.
17:19Donc vraiment,
17:19la grosse période d'instabilité,
17:21là, on a un impact
17:22beaucoup plus fort
17:23que ce que nous dit le modèle.
17:24Ça serait autour
17:24de 0,4 point de PIB.
17:26Donc vous voyez
17:26que l'impact a été quand même
17:27assez important.
17:29L'acquis de croissance,
17:30c'est 0,6% cette année.
17:31Il y a plusieurs éléments
17:32qui peuvent expliquer ça.
17:33D'une part,
17:34parce que je vous le disais,
17:35il y a l'effet taux d'intérêt réel.
17:36Il y a la hausse très forte
17:38du taux d'épargne
17:39des ménages français.
17:39Alors, c'est difficile aussi
17:40de vous dire
17:41que c'est qu'un effet politique.
17:42Je ne vais surtout pas dire ça,
17:44mais ça a sûrement contribué
17:45de manière importante.
17:46Un investissement
17:47des entreprises
17:48qui en reculent.
17:49Et donc, on voit
17:49que l'effet taux
17:51plus les comportements
17:53des agents économiques
17:54ont sûrement amplifié
17:56l'effet politique.
17:57Et puis, on peut mettre
17:58aussi un petit élément
17:59qui a beaucoup plus joué
18:00et qui a peut-être
18:01fait un impact,
18:02mais qui n'est pas dans mon modèle.
18:03C'est le fait qu'à un moment donné,
18:04on n'a pas eu de budget.
18:05Qu'on a eu un budget
18:06qui a été voté très tardivement.
18:07Et ça a retardé
18:08certaines dépenses de l'État
18:09et ça a sûrement joué,
18:11ça a sûrement amplifié
18:11l'effet politique.
18:12Ça risque encore une fois
18:13cette année.
18:14Donc, ce qui veut dire
18:15que si on doit se projeter
18:16aujourd'hui,
18:17on va dire qu'on est
18:18potentiellement,
18:19si on est dans une période
18:20de troubles politiques,
18:21je ne vais pas prendre
18:22la boule de cristal,
18:23mais si on est
18:24sur de nouvelles élections,
18:25si on est sur un budget
18:26qui va être voté
18:26de manière retardée,
18:28on peut se mettre,
18:29on va dire,
18:290,3 point de PIB
18:30négatif à horizon 1 an.
18:33C'est ça qui est surtout important.
18:34Ça veut dire qu'on va avoir
18:35un quatrième trimestre
18:35qui va être très faible
18:36et qu'on va avoir
18:37un début d'année
18:38qui ne va pas réaccélérer.
18:39Oui, et on sait
18:40que l'impulsion
18:40en fin d'année
18:41est très importante
18:41pour la croissance
18:42de l'année suivante.
18:42Les économistes,
18:43toujours, ça ira mieux demain,
18:44donc on a toujours tendance
18:45à faire une petite accélération,
18:46mais ça veut dire
18:46que la France va vraiment caler
18:48sur la fin d'année,
18:49début d'année prochaine.
18:50Et ça, c'est une très mauvaise nouvelle,
18:52encore une fois,
18:52parce que sur d'autres pays,
18:54notamment le sud de l'Europe
18:55ou même l'Allemagne,
18:56on peut espérer quand même
18:57un mouvement un peu plus positif.
18:59Surtout, en plus,
19:00si on apaise un peu
19:01les tensions au niveau commercial
19:02avec les États-Unis,
19:04tout ça,
19:04ça pourrait permettre
19:05à l'Allemagne de réaccélérer.
19:06Donc ça, c'est un point important
19:07qu'il faut avoir en tête.
19:08Le coût politique
19:08va être important sur la croissance
19:10et surtout,
19:10ça va nous donner des chiffres
19:11plutôt révisés à la baisse
19:12sur la croissance française,
19:13très décalés du reste du monde.
19:15Donc, en soi,
19:16les marchés n'ont pas totalement tort
19:17d'avoir sanctionné
19:18le CAC 40
19:18et certaines valeurs domestiques européennes,
19:20parce que là,
19:21il y a un vrai effet quand même
19:22qui va peser
19:22sur la croissance française.
19:24J'ai deux questions pour vous,
19:25Renan Lomoel.
19:26D'abord,
19:26est-ce que vos clients
19:27à Épopée Gestion
19:28vous ont parlé
19:29de cette instabilité politique
19:31et est-ce que, du coup,
19:32ils ont renforcé leur épargne ?
19:34Est-ce qu'ils vont donner des consignes ?
19:35Et la deuxième question,
19:36c'est sur la taxe Zoukman.
19:37On a le conseil d'analyse économique
19:39qui nous explique que,
19:40finalement,
19:41la hausse de la fiscalité
19:42sur le patrimoine
19:43n'a pas tant d'impact que ça.
19:46Dans le concret,
19:48chez vos clients,
19:50est-ce que c'est le cas ?
19:50Sur la première question,
19:51déjà,
19:51ce qu'on observe,
19:52nous,
19:52ce qu'on commence à observer,
19:53c'est qu'on a investi
19:54dans les entreprises,
19:55dans des PME notamment,
19:56on commence à voir
19:56des chères entreprises
19:57qui déjà n'étaient pas forcément
19:59très rassurées
19:59et qui, là,
20:00mettent le frein
20:00sur leur politique d'investissement
20:01en se disant,
20:02de toute façon,
20:02dans le contexte actuel,
20:04j'ai déjà assez de mal
20:05à, entre guillemets,
20:05à réussir à faire mon BP,
20:07donc je n'ai pas mon business plan,
20:08je ne sais pas en plus
20:08comment ça...
20:09Donc ça,
20:09on commence à le voir
20:10et ça, ça pèsera
20:10sur la croissance.
20:12Ça, c'est le premier truc qu'on voit.
20:13Deuxième chose qu'on voit,
20:14sur les gens qui investissent,
20:15les grands investisseurs
20:17qui investissent
20:17sur les entreprises,
20:18nous, on est une société de gestion,
20:19donc les grands investisseurs
20:20sont les assureurs,
20:21les banques,
20:21les mutuelles,
20:22elles aussi mettent
20:23un peu la pédale douce
20:24sur leur programme d'investissement,
20:26ce qui a deux effets,
20:27ce qui a un effet
20:27tout simplement basique,
20:28c'est-à-dire qu'on finance
20:29moins les entreprises
20:30et donc moins la croissance.
20:31Un deuxième,
20:32c'est qu'ils le font
20:33au moment où il y a
20:33des grands programmes
20:34de transition à financer,
20:36transition écologique,
20:37programme d'infrastructure,
20:37donc c'est ces acteurs-là
20:38qui, pour beaucoup d'entre eux,
20:39par l'assurance-vie notamment,
20:40finance.
20:41Donc on voit que ça,
20:41ça commence également
20:42à ralentir
20:43et donc si ça ralentit,
20:44ça pèsera également
20:45sur la croissance.
20:46Ça, c'est deux phénomènes
20:47qu'on voit effectivement.
20:48Sur ce qui touche
20:48effectivement à la taxe
20:49et sur la clientèle
20:51plutôt particulière,
20:52plus plus,
20:53qui a des gros patrimoines.
20:54Oui, là on parle de,
20:54on rappelle des patrimoines
20:56de plus de 100 millions d'euros.
20:56Exactement.
20:57Très très gros patrimoines.
20:58On voit quelques personnes,
20:59effectivement on entend,
20:59on voit,
21:00on a tous autour de nous
21:00des gens qui disent
21:01effectivement partir
21:02notamment en Italie,
21:03notamment à Milan.
21:04La très de Milan.
21:04On va aller chercher
21:05effectivement 200 000 euros
21:06d'imposition flat à payer
21:08et puis beaucoup de,
21:09on va dire,
21:09beaucoup de liberté
21:10autour de la taxation
21:11du patrimoine.
21:11Et à ça, on le voit,
21:12on ne le voit pas
21:12si massivement que ça.
21:14Ce qu'on voit beaucoup,
21:15c'est des gens qui commencent
21:15à se poser des questions
21:16sur effectivement
21:17de l'optimisation
21:18de leur patrimoine.
21:18Ce qui ne veut pas dire
21:19forcément partir eux-mêmes
21:21à l'étranger,
21:22mais des questions
21:22qui ne sont pas d'ailleurs
21:23non plus des niches fiscales
21:24forcément.
21:25Les niches fiscales,
21:26quand on parle
21:26de ces patrimoines-là,
21:27ils ont saturé
21:27depuis belle lurette,
21:28voire même
21:28elles ne s'adressent pas du tout
21:35qui ne l'ont pas déjà fait.
21:36Ils commencent à se demander
21:36s'ils ne vont pas localiser
21:37leur structure à l'étranger,
21:39leur structure notamment
21:39de portage holding familial
21:41d'investissement.
21:42Et ça, c'est un vrai sujet
21:44effectivement qu'il faut
21:44observer de près
21:45parce que c'est malgré tout
21:46de l'argent productif
21:46qui a été investi pour beaucoup
21:47en France également.
21:48Il ne faut jamais oublier
21:50que ces entrepreneurs-là
21:50ont souvent une dimension
21:52patriotique forte.
21:53Et donc, s'ils commencent eux
21:53à traiter différemment
21:55leurs investissements,
21:56à coup de centaines de millions d'euros,
21:57ça peut commencer
21:58à être un peu douloureux.
21:58Mais on voit surtout ça
21:59se profiler tout doucement.
22:01Jean-Pierre, il y a l'économiste
22:02Antoine Lévy qui a fait
22:03un thread hyper intéressant
22:05pour débunker en quelque sorte
22:07l'argumentation de Gabriel Zuckmal.
22:10Alors lui, avec sa taxe,
22:10il veut récupérer 15 à 20 milliards
22:12de recettes.
22:13Et l'étude du Conseil d'analyse
22:15économique explique qu'effectivement,
22:17il n'y a pas tant d'impact
22:17sur l'exil fiscal
22:18ni sur l'économie.
22:21Ce que dit Antoine Lévy,
22:22c'est qu'en réalité,
22:23ce ne sont pas du tout
22:24les mêmes quantums étudiés
22:26dans l'analyse du CAE,
22:28c'est-à-dire que c'était
22:29une hausse beaucoup plus faible
22:30que ce que propose la taxe Zuckman
22:32et que loin de rapporter 20 milliards,
22:35elle coûterait en réalité
22:37une perte sèche
22:38de 30 milliards d'euros.
22:41Alors qui dit vrai entre les deux ?
22:42Non mais la taxe Zuckman
22:43est un peu particulière
22:44parce qu'elle se concentre vraiment
22:45sur les très gros patrimoines.
22:47Si on parle de l'ISF,
22:48il convient ?
22:48Oui, 1800 foyers fiscaux.
22:50Voilà, donc ça n'a pas
22:52grand-chose à voir.
22:53Puis en plus, je crois
22:54qu'on a tort de se concentrer
22:56sur les problèmes
22:58de taxation du patrimoine.
23:00Moi, j'ai beaucoup de clients aussi,
23:02investisseurs, privés,
23:04et ce n'est pas tellement
23:06la taxation du patrimoine
23:07qui leur fait peur,
23:08je vous le dis franchement.
23:09C'est la situation de la France
23:10d'une manière générale.
23:11Oui.
23:11La dégradation de la France
23:13et le fait d'ailleurs
23:16que même si on les taxait,
23:17il n'y aurait pas d'amélioration
23:18au niveau de l'efficience
23:19des dépenses publiques.
23:20Par exemple,
23:21à quoi ça sert de payer ?
23:23Même s'ils sont très patriotes,
23:25vous voyez ?
23:25Ils sont attachés à la France
23:27pour toute une série de raisons
23:28familiales, historiques, etc.
23:29Donc ils sont d'accord
23:29pour payer des impôts,
23:30mais à quoi ça sert ?
23:31À la limite,
23:31mais comme on sait
23:32que la Gabgi va continuer
23:33et tous les signes de Gabgi,
23:35même les plus anecdotiques,
23:37continuent.
23:37Enfin, je veux dire, voilà.
23:38Donc ça ne sert à rien.
23:39Et puis il y a un problème
23:40de l'avenir,
23:41même de la paix civile
23:42en France qui se pose
23:43avec les Mélenchon
23:46et ces milices d'extrême-gauche
23:48qui quand même risquent
23:49de menacer l'État
23:52et la paix civile,
23:54il faut bien le dire.
23:55Voilà.
23:55Et pas seulement le 10 septembre.
23:57Même après,
23:57si jamais il y avait
23:58un gouvernement RN,
23:59ils appelleraient
23:59à la grève générale.
24:01Je pense que toutes les semaines,
24:03il y aura une manif
24:04à la place de la République
24:05pour dénoncer le fascisme
24:06ou des choses comme ça.
24:07Donc il y a une situation
24:08quand même
24:09anxiogène
24:11qui dépasse largement
24:12les questions de taxation
24:13à mon avis.
24:14Plus que, d'accord,
24:15vous avez...
24:16Oui, alors,
24:16plusieurs remarques.
24:17D'une part,
24:18la première remarque,
24:19c'est que c'est quand même
24:20assez délirant
24:22de vouloir taxer
24:23lorsqu'on a une liberté
24:25de mouvement
24:25des personnes
24:26et des capitaux.
24:27C'est-à-dire que taxer
24:28des très hauts revenus...
24:29Alors, on parle de très riches.
24:31On ne parle pas,
24:31attention.
24:32Encore une fois,
24:33c'est 1 800...
24:35Donc ces gens
24:36qui sont très riches,
24:37vous comprenez bien
24:38qu'ils sont mobiles.
24:40Ils ne sont pas obligés
24:42d'aller tous les jours
24:43travailler à leur bureau
24:44en France.
24:45Ils n'ont pas tout leur patrimoine
24:46dans l'immobilier en France.
24:47Oui, c'est ça.
24:48Ce n'est pas des millions
24:49de personnes
24:49qui ont été frappées
24:50par l'IFF.
24:50Donc c'est très différent
24:51que de vouloir...
24:52On veut nous faire croire
24:54que par magie,
24:56il suffit de taxer
24:57des très hauts revenus
24:58et que ça va régler
24:59tous les problèmes
24:59budgétaires en France.
25:00Bon, il faut arrêter.
25:01À un moment donné,
25:02il va falloir dire
25:02la vérité aux Français.
25:03L'effort sera fait
25:04par la classe moyenne.
25:06Pourquoi ?
25:07Parce que la classe moyenne
25:07est nombreuse
25:08et c'est elle qui doit
25:09finalement faire l'effort,
25:11qu'on le veuille ou non.
25:11Alors après,
25:12on peut à la marge
25:13parler de justice fiscale,
25:14mais ça restera à la marge.
25:16C'est des choses
25:16très à la marge
25:17et ce n'est pas ça
25:18qui va régler le problème.
25:19Donc déjà,
25:20arrêtons d'avoir toujours
25:21cette idée
25:22de se taxer les riches.
25:23Alors, est-ce que c'est juste ?
25:24Ce n'est pas juste.
25:25Ce n'est pas une question
25:26de justice sociale.
25:27Est-ce que c'est efficace ?
25:28Voilà, d'efficacité
25:29et puis de réalité économique.
25:31C'est-à-dire que
25:31si vous voulez taxer quelqu'un
25:33qui a plus de 100 millions
25:34de patrimoine,
25:34il peut partir.
25:36Il a les capacités,
25:37il a les aides juridiques,
25:38il a les moyens
25:39et il peut éviter l'impôt.
25:41Donc alors après,
25:42on peut peut-être lutter
25:43et je pense que ça serait
25:44peut-être la meilleure logique
25:45contre certaines niches fiscales
25:48des abus et d'optimisation fiscale.
25:50Bon, ça, ça peut se concevoir.
25:51Mais de là à parler
25:52d'une nouvelle taxe
25:53et comme la solution
25:54et l'alpha et l'oméga
25:55pour redresser les comptes publics,
25:57je pense que c'est
25:57un mauvais débat
25:58et ça brouille le message
26:00qui s'est envoyé
26:01à mon avis aux Français.
26:02Les débats sont hyper intéressants
26:04parce que je trouve
26:04qu'effectivement, d'abord,
26:06pour moi, c'est révélateur
26:07de cette politique
26:08qui n'a pas été choisie
26:09puisqu'on est en train de dire,
26:10en creux,
26:10même si ce n'est pas
26:11ce qu'on pense forcément
26:12les uns les autres,
26:13qu'effectivement,
26:13ça n'a pas de rendement économique
26:14si on va taxer
26:15les patriments très importants
26:16qui sont capables
26:17d'aller partir ailleurs
26:17et que c'est donc
26:18les classes moyennes
26:18qui doivent payer.
26:19Et donc, en disant ça,
26:20on entretient ce schisme
26:21qui existe sans lequel,
26:22pardonnez-moi l'expression,
26:23les riches sont des salauds
26:24et les pauvres en patisent.
26:24Le sentiment d'injustice fiscale.
26:25Alors qu'il y a,
26:26au-delà des solutions budgétaires
26:27qui sont réelles,
26:28il y a des efforts à faire,
26:29c'est évident,
26:29il y a une trajectoire à trouver
26:31pour réconcilier notre pays
26:32avec l'entrepreneuriat,
26:33le financement de l'économie,
26:34des entreprises,
26:34des infrastructures
26:35en utilisant davantage
26:36l'argent privé,
26:37l'argent que l'argent place
26:39dans leur assurance vie,
26:39dans leur compte-il, etc.
26:41Et moi, encore une fois,
26:42je ne sais pas ce qu'on pense forcément,
26:43mais on voit bien
26:43que c'est révélateur.
26:44C'est révélateur de ce mouvement
26:45qu'on entretient de
26:46les riches, c'est pas bien
26:47et c'est toujours les mêmes
26:48qui payent.
26:49Ce n'est pas aussi manichéen que ça.
26:51Il y a une manière,
26:52un chemin à trouver
26:53qui n'est pas forcément
26:53que celui-là.
26:54Et c'est ce chemin-là
26:55qu'il faudrait trouver.
26:55Et c'est pour ça que je disais tout à l'heure,
26:57quand Jean-Pierre évoquait
26:57ce qui pourrait se passer
26:58dans les semaines qui viennent,
26:59que malheureusement,
27:00on ne trouvera pas une autre voie
27:01si elle doit exister
27:02qu'à partir du moment
27:03où un homme ou une femme
27:04ne représenterait le pays
27:05effectivement
27:05dans une élection présidentielle
27:06pour dire
27:06voilà ma vision du pays,
27:07voilà comment je recrée
27:08une concorde nationale
27:09entre les gens
27:10qui gagnent de l'argent
27:11et ceux qui doivent
27:12pouvoir bénéficier
27:13de la redistribution.
27:14Oui, mais il faut tenir compte.
27:16C'est bien,
27:18les élections présidentielles,
27:20tout ça,
27:20mais après,
27:21il faut voir que
27:22s'il y a un tel niveau
27:22de dépense publique,
27:24c'est parce qu'il y a des forces
27:25sociologiques et politiques
27:26derrière.
27:26Bien sûr.
27:27Il y a des lobbies,
27:28il y a des trucs
27:28et ça,
27:30ne pas croire qu'une élection
27:31va résoudre le problème.
27:32Mais je ne dis pas ça Jean-Pierre,
27:33mais c'est la première brique peut-être.
27:34Oui, mais je ne dis pas.
27:35Tout est politique.
27:37Tout est politique,
27:37donc les solutions
27:38aussi, Jean-Pierre Petit.
27:39D'abord,
27:39il n'y a pas d'offre politique
27:41qui dit ça.
27:41De réduire efficacement
27:43dans la durée
27:44le poids des dépenses publiques,
27:45c'est de réduire
27:46la socialisation de l'économie
27:47pour la faire courte
27:48et puis ensuite,
27:50une fois que ce gouvernement
27:51ou cette autorité
27:52sera en place,
27:53il y aurait énormément
27:55de pressions diverses et variées.
27:57D'ailleurs, même juridiques,
27:58le Conseil constitutionnel,
27:59le Conseil d'État.
28:01On voit que l'élection présidentielle
28:02se rapproche
28:03et que tous les sujets économiques
28:04deviennent extrêmement politiques.
28:07On se retrouve dans une minute
28:08après une page de pub
28:09pour parler Mercosur.
28:11Enfin,
28:11enfin le Mercosur
28:12va être signé
28:14et puis,
28:15on va regarder
28:16ce qui se passe
28:16sur le front de l'Est.
28:18A tout de suite.
28:19BFM Business
28:25et la Tribune
28:26présente
28:26Les Experts
28:28Raphaël Legendre.
28:30Allez,
28:31on est de retour
28:31pour la seconde partie
28:32des Experts
28:3310h,
28:3411h tous les jours
28:35en direct
28:35sur BFM Business
28:36et j'ai le plaisir
28:37d'accueillir
28:37Ronan Lemoyal,
28:38cofondateur d'Epopée Gestion,
28:39Christian Parizeau,
28:41économiste et conseiller
28:42auprès d'Aurel BCG
28:43et Jean-Pierre Petit,
28:44économiste
28:45et président
28:46des cahiers verts
28:46de l'économie.
28:47On va parler un peu
28:48multilatéralisme
28:49pour sortir
28:50des frontières
28:51françaises.
28:53Le multilatéralisme
28:55n'est pas mort
28:56puisque Bruxelles
28:56s'apprête à présenter
28:58aujourd'hui
28:58enfin la copie
29:00finale
29:01du Mercosur.
29:03Est-ce que c'est
29:03une bonne nouvelle,
29:05Christian Parizeau,
29:05pour l'économie européenne ?
29:07Alors,
29:07oui,
29:08a priori oui
29:09puisque l'idée
29:09c'est quand même
29:10de plus en plus
29:11la pression de Trump
29:12qui ferme en partie
29:13l'économie américaine,
29:14pas totalement
29:14mais on sait
29:15que ça va rendre
29:16beaucoup plus difficile
29:17de commercer
29:18avec les Etats-Unis
29:18et donc de trouver
29:19de nouveaux marchés
29:19et je dirais
29:20que même les pays
29:21du Mercosur
29:22ont aussi envie
29:23de développer le commerce
29:24donc finalement
29:25c'est un moyen
29:25un peu de contourner
29:26la pression américaine.
29:28Alors après,
29:29l'avantage c'est qu'aujourd'hui
29:30on va avoir pas mal
29:30de détails
29:31puisqu'il y avait
29:32pas mal d'éléments
29:32qui étaient un peu
29:33je dirais
29:35inconnus
29:36sur cet accord.
29:37Et oui,
29:37notamment pour les Français.
29:38Voilà,
29:38donc on va avoir
29:39quelques éléments
29:40un peu tangis
29:40pour savoir
29:41si cet accord
29:42entre guillemets
29:42est bon ou mauvais
29:43ça sera difficile
29:44comme toujours
29:45il faut lire
29:45et c'est très compliqué
29:46donc je ne suis pas
29:47espère non plus là-dessus
29:48mais on voit
29:48que c'est très complexe
29:49ces accords commerciaux
29:50mais ça donnera
29:51peut-être quelques éléments
29:52un peu pour essayer
29:53d'évaluer un peu
29:53les impacts.
29:54Ce qui ressort
29:55quand même globalement
29:56c'est que c'est un accord
29:57qui est plutôt favorable
29:58à l'Europe
29:59sur la partie industrie
30:00et services
30:00donc c'est vrai
30:02que ça favorise
30:02peut-être plus l'Allemagne
30:03que la France
30:04puisque c'est le secteur
30:05agricole
30:05qui en souffre le plus
30:06donc d'où un peu
30:07les positions de la France
30:09de l'Italie
30:09ou de l'Espagne
30:10sur la partie agricole
30:11parce que c'est vrai
30:12que c'est un peu
30:12moins favorable
30:14pour ces pays-là
30:15et plus favorable
30:16sûrement à l'Allemagne
30:18notamment l'Allemagne
30:18qui a vraiment besoin
30:19elle de réduire
30:20sa dépendance
30:21vis-à-vis de la Chine
30:22et vis-à-vis des Etats-Unis
30:23et donc c'est pour elle
30:24un accord
30:26qui est beaucoup plus crucial
30:26pour son industrie.
30:28Donc on va dire
30:29que globalement
30:30on sait historiquement
30:31même si c'est un peu
30:32remis en cause
30:32par M. Trump
30:33que les accords
30:34de libre-échange
30:35c'est plutôt positif
30:35pour la croissance
30:36ça optimise
30:37mais ça a quand même un coût
30:38et c'est ça
30:39qu'il faut peut-être
30:39avoir en tête
30:40c'est que c'est jamais neutre
30:41sectoriellement
30:42c'est positif
30:43pour l'ensemble de l'économie
30:44mais ça a toujours
30:45un impact sectoriel important
30:47c'est-à-dire qu'il y a des gagnants
30:49et des perdants
30:50voilà
30:50ça serait faux de faire croire
30:51que ça sera quelque chose
30:53complètement neutre
30:53pour l'économie européenne
30:55ça aura un coût
30:55et ça aura un coût
30:56pour certains secteurs
30:57donc ça il faut l'évaluer
30:58et je dirais que c'est là
31:00peut-être qu'on a peut-être
31:01mal communiqué sur cet accord
31:02il fallait être prêt
31:02à mon avis
31:03à assumer ce coût
31:05et peut-être à dire
31:07il y aura aussi
31:08des mesures
31:08pour limiter le coût
31:10sectoriel
31:10mais ça aura quand même
31:11un coût sectoriel
31:12il faut le souligner
31:13bon à terme
31:1491% des biens exportés
31:16par les entreprises
31:17européennes
31:18seront exemptés
31:20totalement exemptés
31:21de tarifs douaniers
31:22alors vous le disiez
31:22Christian
31:23sur les pièces automobiles
31:25qui sont aujourd'hui taxées
31:26de 14 à 18%
31:28on passe à zéro
31:29c'est très bon
31:29pour l'économie allemande
31:30sur les machines
31:32aujourd'hui
31:32c'est 14 à 20
31:33on passe à zéro
31:34c'est encore l'Allemagne
31:36qui gagne
31:36ok
31:37sur les produits chimiques
31:38bon de 18 à zéro
31:39ça ça peut être bon
31:40pour la France
31:41les vêtements étaient taxés
31:43à 35%
31:43peut-être que la mode française
31:45en profitera
31:46les produits pharmaceutiques
31:47on a aussi de l'industrie
31:48pharmaceutique
31:49en France
31:50donc il y a des débouchés
31:50les vins spiritueux
31:52et les vins spiritueux
31:54absolument
31:54vous faites bien de lire
31:56globalement
31:57le libre-échange
31:57c'est quand même assez positif
31:58on a l'exemple du CETA
32:00l'affaire des libres-échanges
32:01avec le Canada
32:01qui a été très positif
32:03je trouve ça assez intéressant
32:05à plus d'un titre
32:05le premier effectivement
32:06c'est de dire
32:07le libre-échange
32:07n'est pas mort
32:08entre guillemets
32:08post-Covid
32:09où il y avait une espèce
32:10de volonté
32:11mais en tout cas
32:12de tentation
32:12de refermement
32:13un peu sur soi
32:13on voit que ça a toujours
32:14une place pour le développement
32:15des plaques économiques
32:16entre les différents continents
32:17ça c'est la première chose
32:19la deuxième ça révèle aussi
32:20quand on fait partie de l'Europe
32:21il faut accepter CF
32:22parce qu'on parle de l'industrie
32:24mais on voit que
32:24sur l'agriculture par exemple
32:25on n'est pas si gagnant
32:26qu'on pourrait l'imaginer
32:27voire même on est peut-être
32:28potentiellement perdant
32:29sur l'on pense
32:29aux importations de viande bovine
32:31notamment de l'Amérique du Sud
32:33donc ça veut dire
32:33qu'on accepte de renoncer
32:35à une partie de son pouvoir
32:36de décision
32:36et la France se bat pour ça
32:37donc ça c'est intéressant
32:38également
32:38en même temps
32:39est-ce que le consommateur français
32:40qui a le choix
32:40entre du bœuf brésilien
32:41et une belle limousine
32:44alors ça n'a peut-être
32:44pas le même prix aussi
32:45et puis surtout
32:46il y a d'autres sujets
32:46il y a des sujets également
32:47est-ce que c'est pas le consommateur
32:48qui décide de finir
32:49on a des gros antibiotiques
32:50par exemple sur le continent
32:51en Amérique du Sud
32:52on n'a pas le droit en France
32:52donc en fait
32:53ça pose ces questions-là
32:54également qui sont assez intéressantes
32:55et puis je trouve
32:55qu'il y a deux autres sujets
32:56qui sont assez intéressants
32:57également je trouve
32:59quand on regarde un petit peu
32:59ce qui se passe
33:00dans le cadre de ces accords
33:01c'est qu'au moment
33:02si on se ramène
33:03à notre débat tout à l'heure
33:04où il y a des grands sujets
33:05de réindustrialisation de la France
33:07de besoin d'investissement
33:08de capacité
33:09notamment à se développer ailleurs
33:10parce que ces accords
33:11permettraient à l'industrie française
33:12bien équipée
33:13de se développer ailleurs
33:13c'est là où on a
33:14la plus grande faiblesse
33:15par rapport à nos camarades européens
33:16donc ça c'est quand même
33:17un élément assez intéressant
33:18et puis dernier point
33:19peut-être un peu plus global
33:20on voit que ça manifeste sans doute
33:22mais bon ça c'est
33:22j'enfonce une porte ouverte
33:23une espèce de redéfinition
33:25un peu des grandes plaques économiques
33:26les Etats-Unis
33:27qui se font un peu sur eux-mêmes
33:28le Mercosur
33:29vous avez l'Europe
33:29on va parler avec la Chine
33:30la Chine, l'Inde
33:32la Russie
33:33qui reforment un bloc
33:34avec notamment des choses
33:35qui vont très très loin
33:35parce que là on parle
33:36d'échanges de matières premières
33:37ou d'économies pures
33:38mais la Russie
33:39qui redéveloppe un système
33:40de paiement
33:40dehors de Zwift
33:41qui est le système
33:42de paiement international
33:42qui redéfinit une flotte
33:44permettant de s'affranchir
33:45des contraintes
33:46on voit que ça redessine
33:48finalement un nouvel équilibre
33:49un peu des grandes plaques économiques
33:51c'est assez intéressant
33:51je trouve
33:52Juste une petite précision
33:54je pense que l'agriculture française
33:55va être quand même
33:56vraiment perdante
33:56il faut regarder les choses en face
33:57pour la simple et bonne raison
33:59qu'on peut dire
34:00oui on va refuser de monter
34:01c'est ce qu'on avait dit
34:02pour le Canada
34:02Juste pour dire
34:04oui on va refuser
34:05de manger de la viande basilienne
34:06par exemple
34:07mais en réalité
34:07le fond du problème
34:08c'est que le consommateur
34:09ne sait pas d'où vient la viande
34:10parce que la majorité
34:11de notre consommation
34:11il y a une traçabilité
34:12mais c'est pris
34:14dans les produits industriels
34:15de l'agroalimentaire
34:16et c'est transformé
34:18et le vrai problème
34:19c'est pas la viande
34:19que vous achetez en direct
34:20c'est la viande
34:21que vous achetez
34:21dans le restaurant
34:24et tout ça
34:24et ça vous le voyez pas
34:25souvent à part de rares
34:27exceptions
34:27donc il faut arrêter
34:29il faut dire
34:30il y aura un coût
34:31mais il ne peut pas
34:32y avoir un accord
34:33qui ne soit que gagnant
34:33pour l'Europe
34:34sinon pourquoi
34:35le Mercosur signerait
34:36donc il faut avoir
34:36au même moment
34:37l'enlété
34:37moi je trouve que
34:38le vrai problème
34:39c'est qu'on a eu
34:40un accord
34:41qui a été signé
34:42sous secret
34:43on ne sait pas
34:44quelles sont réellement
34:44les choses
34:45ça c'est un problème
34:45de communication
34:46alors je ne vais pas
34:47tout remettre en cause
34:48des problèmes de négociation
34:49mais du coup
34:50ça a lancé pas mal
34:51de spéculations
34:52sur ce qu'est l'impact
34:54et derrière
34:54on n'a pas une commission
34:55européenne
34:55qui nous a clairement
34:56indiqué
34:57tel secteur va perdre
34:58tant
34:58tel secteur
34:59alors des estimations
35:00naturellement
35:00mais il n'y a pas
35:01une clarté là-dessus
35:02et je pense que
35:03c'est ça qu'il faut retenir
35:04c'est la commission européenne
35:06qui a mal fait
35:06à mon avis
35:07sa clarté
35:08en indiquant clairement
35:11quels seront les coûts
35:12quels seront les conditions
35:12et il faut après
35:13être prêt à gérer
35:14aussi les perdants
35:15juste un petit bémol
35:16peut-être par rapport à ça
35:17c'est que l'Europe
35:17entre guillemets
35:18même si je suis pro-européen
35:19n'est pas un pays
35:19c'est-à-dire que quand on dit
35:20il y a des perdants
35:20des gagnants
35:21en l'occurrence
35:22la France
35:22ça dépend des pays aussi
35:23et ça veut dire
35:24et c'est-à-dire qu'elle est perdante
35:25au moment où elle n'a pas
35:25la capacité sans doute
35:27de mettre en oeuvre
35:27ce qui lui permettrait
35:28de bénéficier à plein de cet accord
35:29c'est ça qui à mon avis
35:30est dangereux
35:30c'est comme l'accord
35:31qui a été conclu
35:32quand je dis conclu
35:34c'est entre guillemets
35:35parce qu'il n'y a rien eu de signé
35:36à la fin juillet
35:37entre von der Leyen
35:38et Trump
35:39parce que pour moi
35:40bon le Mercosur
35:41ok très bien
35:41mais enfin
35:42le multilatéralisme
35:43il est battu en brèche
35:44depuis déjà pas mal de temps
35:46mais il y a des traités bilatéraux
35:48maintenant
35:48qui sont signés quand même
35:49est-ce qu'il ne faut pas
35:50Jean-Pierre
35:50est-ce qu'il ne faut pas
35:51aller chercher la croissance
35:52où elle se trouve
35:53à l'heure où
35:53les Etats-Unis
35:54referment leur rapport
35:55toujours aller chercher la croissance
35:56mais par rapport à ta question
35:58tout à l'heure
35:58le multilatéralisme
35:59je suis désolé
35:59mais le multilatéralisme
36:00au sens où on l'entendait avant
36:02on l'enterre
36:03il est mort
36:04l'OMC ne sert plus à rien
36:05d'ailleurs von der Leyen
36:06c'est marrant
36:07à la fin juillet
36:08elle n'a même pas fait appel
36:09au concept de l'OMC
36:13elle a tout cédé
36:13enfin voilà
36:14on est humilié
36:15mais l'OMC est mort
36:16craquetté
36:17non mais c'est hallucinant
36:18moi en tant qu'observateur
36:21de la vie internationale
36:22depuis pas loin de 50 ans
36:23je n'ai jamais vu ça
36:25et en plus
36:26on remet en cause
36:27tous nos principes
36:28on va importer du GNL
36:30sale des Etats-Unis
36:31on va se priver
36:32de capacité de financement
36:34parce qu'on va financer
36:35les Etats-Unis
36:36on a menti
36:38enfin je m'excuse
36:38je prends un truc
36:39un peu plus large
36:40mais l'Europe n'a pas arrêté
36:42de mentir aux gens
36:42voilà l'Union fait la force
36:44c'est-à-dire ?
36:45on est 449 millions Raphaël
36:46et on a obtenu un accord
36:48qui n'est pas plus intéressant
36:49que le Japon
36:50123 millions
36:51ou à peine plus intéressant
36:53que celui du UK
36:5367 millions d'habitants
36:55voilà
36:56on n'est pas capable
36:57de nous défendre
36:58mais c'est quoi le problème
36:58Jean-Pierre ?
36:59parce que c'est
37:00ce que disait Mario Draghi
37:01il y a 10 jours
37:02c'est-à-dire qu'on a vécu
37:03pendant des décennies
37:04dans l'illusion
37:05qu'un marché de consommateurs
37:06de 450 millions
37:07de personnes
37:08suffirait
37:08à recevoir notre pouvoir
37:10international
37:10et notre degré de négociation
37:12dans les rapports
37:13commerciaux internationaux
37:14cette illusion est morte
37:15a dit Mario Draghi
37:17elle est morte depuis longtemps
37:18je suis désolé
37:19que Mario
37:19en parle maintenant
37:20elle est morte
37:20il le pensait avant aussi
37:22avec les Etats-Unis
37:23non mais
37:23oui mais non
37:24parce que c'est la suite
37:25quand même d'un déclin
37:26déjà antérieur
37:27l'Europe a été naïve
37:28puis y anime
37:29elle a été
37:30extraordinairement faible
37:32elle a renoncé
37:33aux conditions
37:34de la puissance
37:34herbivore
37:35dans un monde de carnivores
37:36c'est la puissance
37:37qui fait la liberté
37:38en fait fondamentalement
37:39ça
37:40et ça on s'est planté
37:41là-dessus
37:41et je reviens sur les facteurs
37:43de la gouvernance
37:44quand vous voyez que
37:45Wilfredo Pareto
37:47qui était un grand auteur
37:48disait toujours
37:49que les phénomènes
37:50de déclin
37:50ou au contraire
37:53d'accélération
37:54de la puissance
37:54c'est lié
37:55au recrutement
37:57et au renouvellement
37:58des élites
37:58fondamentalement
37:59voilà
38:00et donc
38:00c'est ça
38:01qu'on paye
38:03aujourd'hui
38:04au point de
38:04remettre en cause
38:05nos propres principes
38:06c'est quand même hallucinant
38:07l'Europe vous protège
38:09ah bon ?
38:11il y a un conflit
38:11en Europe
38:12on a un PIB
38:13de l'Union Européenne
38:149 fois celui de la Russie
38:15en dollars
38:164 fois en PPA
38:17on a des dépenses militaires
38:19en PPA
38:19aussi élevées
38:21avec le UK
38:21en parité de voie d'achat
38:23parce qu'évidemment
38:24le niveau des prix
38:24en Russie
38:25est beaucoup plus bas
38:25donc il faut
38:26aussi élever
38:27qu'en Russie
38:27et on est incapable
38:29de dégager une stratégie
38:30un tant soit peu crédible
38:31au point qu'on soit méprisé
38:32par Poutine
38:33et par Trump
38:33c'est hallucinant quand même
38:35c'est les mensonges
38:37de l'Europe
38:37qu'on paye aujourd'hui
38:38et ça
38:39et d'ailleurs
38:40ça se répercute sur la France
38:41vous êtes d'accord avec ça
38:42Christian Parizeau ?
38:42je pense que c'est surtout
38:43la preuve
38:43parce que dans l'accord
38:45qu'il y a eu
38:46entre les Etats-Unis
38:46et l'Europe
38:47a priori
38:47d'après ce qu'ont dit
38:48les négociateurs
38:48il y a eu un chantage
38:49de l'administration américaine
38:50sur la partie
38:51protection militaire
38:52c'est-à-dire que
38:53la décision n'a pas été prise
38:55sur une décision purement économique
38:57cet accord
38:58il a été fait
38:58parce que les Etats-Unis
38:59ont dit
39:00ils ont valorisé leur porte-avions
39:01donc bien du rapport
39:02de force
39:03l'erreur
39:04l'erreur
39:04et je rejoins ce qu'a dit
39:05M. Draghi
39:06il a totalement raison
39:06c'est qu'on a
39:07l'Europe a fait une erreur
39:08mais ça c'est en partie
39:09à cause de l'Allemagne
39:10on ne peut pas être
39:11un nain
39:11un géant économique
39:12avec une puissance économique
39:14en étant un nain politique
39:15et en étant surtout
39:16un nain militaire
39:17et c'est là
39:17ce que nous montre
39:18en gros
39:19très clairement
39:20M. Trump
39:22M. Trump utilise
39:23le levier militaire
39:24qu'ont les Etats-Unis
39:25aujourd'hui
39:25sinon il ne va pas
39:27nous aider pour l'Ukraine
39:28sinon il ne va pas
39:28nous protéger
39:29face à la Russie
39:30et donc à un moment donné
39:31on le paye économiquement
39:32donc oui
39:33notre puissance économique
39:34est complètement assujettie
39:36à notre puissance militaire
39:36et je pense par contre
39:38ce que disait Raymond Aron
39:39déjà
39:39voilà
39:39et je pense que maintenant
39:41les négociations
39:42et je pense que tous ceux
39:43qui ont négocié
39:44avec les Etats-Unis
39:44l'ont très bien compris
39:46aujourd'hui
39:46il faut que l'Europe
39:47ne soit plus un d'un militaire
39:49donc ça veut dire
39:49que derrière
39:50on y travaille
39:52on y travaille
39:53il y a un grand nombre
39:53mais ça peut arriver
39:55un petit élément
39:57500 milliards du coût
39:58alors juste un petit mot
39:59un petit mot quand même
40:00c'est là qu'il va falloir
40:01quand même faire très attention
40:02pour l'avenir
40:02on a eu un rapport hier
40:04qui nous a indiqué
40:04que l'Europe investissait
40:05énormément dans le militaire
40:07mais avec des investissements
40:08qui ne sont pas coordonnés
40:09encore une fois
40:10comme toujours
40:11les mêmes problèmes
40:11et ce qui fait que
40:13l'efficience
40:13non mais au-delà des achats
40:15mais en termes
40:16purement stratégie militaire
40:17on est en train de faire
40:19des mauvais investissements
40:20parce qu'on ne coordonne pas
40:21les investissements militaires
40:22et donc on s'imposera pas
40:23le problème c'est que
40:24c'est pas en mettant
40:25de l'argent sur la table
40:26seulement qu'on y arrivera
40:27c'est en coopérant
40:27et en ayant
40:28une stratégie militaire
40:29définie au niveau européen
40:31et ça on n'y arrive pas encore
40:31ça veut dire que le programme
40:32ça aussi ça sera pas
40:34si simple que ça
40:34que de mettre de l'argent
40:35sur la table
40:35on ne peut pas avoir
40:36une stratégie militaire
40:36si on n'appelle
40:37une stratégie tout court
40:37européenne
40:38c'est à dire qu'en fait
40:38le problème
40:38c'est qu'on n'appelle
40:39une stratégie politique
40:40et militaire
40:41je ne suis pas forcément
40:42pour une Europe fédérale
40:43mais aujourd'hui
40:44une stratégie militaire
40:46qui est quand même
40:46quelque part
40:46la défense
40:47le sujet ultime
40:48c'est une prérogative
40:49des états-nations
40:50on se dit
40:51si on n'est pas aligné
40:53sur la vision
40:54qu'on a ensemble
40:55et comment
40:55même en termes de gouvernance
41:01laissez-moi porter
41:01la contradiction
41:02Ursula von der Leyen
41:03a proposé un plan
41:04RearmEU
41:05en début d'année
41:06où les états
41:07se coordonnent entre eux
41:09sur effectivement
41:10les modes de production
41:11des armées
41:11un plan d'investissement
41:13est sur la table
41:13pas de stratégie économique
41:15on a quand même
41:16une stratégie de simplification
41:17avec les autres
41:18oui
41:18la direction est bonne
41:19mais c'est beaucoup trop tard
41:21Poutine nous a prévenu
41:22dans son discours
41:23de Bucarest
41:23en 2008
41:24l'invasion de la Crimée
41:26c'est en 2014
41:27la guerre d'Ukraine
41:29c'est 24 février
41:302022
41:31et c'est seulement
41:32en 2025
41:33qu'on réalise
41:33et en plus
41:34tout ça
41:35il y a 27 pays
41:36autour de la table
41:37dans Pierre Petit
41:37c'est pas simple
41:38non plus
41:39il ne faut pas le faire
41:40alors
41:40voilà c'est tout
41:41est-ce qu'on serait mieux
41:42seul ?
41:43qu'est-ce qu'il disait
41:45relis les mémoires
41:46de De Gaulle
41:46ce que la France
41:47ne sait pas faire
41:48seul
41:48l'Europe ne le fera pas
41:49à sa place
41:50c'est aussi simple
41:51que ça
41:51et si De Gaulle
41:52avait pu continuer
41:54après jamais
41:55on aurait fait
41:55le marché unique
41:56et la monnaie unique
41:58c'est tout
41:58ça c'est ma conviction
41:59j'ai dit
41:59attends attends
42:00j'ai pas fini
42:01parce que j'ai laissé parler
42:02voilà
42:02Trump il nous tient
42:04et il va continuer
42:05de nous tenir
42:05pendant 3 ans
42:07et son successeur
42:08possible
42:08voire probable
42:09Vence
42:09va continuer
42:10il nous tient par le temps
42:12il nous tient par la guerre d'Ukraine
42:13il nous tient
42:14au niveau du commerce
42:15de toute façon
42:16qu'est-ce qu'on disait au printemps
42:17ah taco
42:18hein
42:19Trump's
42:20always chickens out
42:21bah manque de bol
42:22non
42:23c'est pas
42:24il se dégonfle pas
42:24ni vis-à-vis de l'Europe
42:25et parlez-en
42:26parlez-en aux Brésiliens
42:27aux Indiens
42:28est-ce que le relais de croissance
42:29face à des Etats-Unis
42:31qui sont beaucoup plus difficiles
42:33et qui nous ferment la porte
42:34c'est pas justement
42:35le marché intérieur
42:36est-ce que c'est pas lever
42:37les barrières
42:37internes
42:39simplifier
42:40les réglementations
42:41qui permettra
42:42à l'Union Européenne
42:43et la zone euro
42:44d'être une terre prospère
42:46Christian Parizeau
42:46alors il y a plusieurs leviers
42:48de croissance
42:48premier levier de croissance
42:50qu'on le veuille ou non
42:51ça reste avant tout
42:52rattraper nos retards
42:53et de faire des choix
42:54au niveau des secteurs
42:56sur lesquels on veut
42:56véritablement investir
42:58le gros problème
42:59c'est la formation
43:00en Europe
43:01et on ne fait pas ça aujourd'hui
43:02et on ne fait pas ça
43:03et le problème
43:04c'est d'avoir des choix cohérents
43:05parce que faire l'Europe
43:06des batteries
43:06avec un retard
43:08avec les Chinois
43:09je pense qu'il valait mieux
43:10gérer
43:11gérer finalement
43:12la concurrence chinoise
43:13utiliser les mêmes armes
43:15qui ont réussi aux Chinois
43:16avec des transferts
43:17de technologie
43:17mais imposer des fabrications
43:19sur le solde européen
43:19c'est des armes
43:20qui sont beaucoup plus efficaces
43:21que de vouloir nous
43:22créer Ex Nilo
43:23un concurrent à la Chine
43:25qui a une avancée technologique
43:26donc je pense qu'il y a
43:28une politique d'industrialisation
43:29qui a repensé très clairement
43:31mais au niveau européen
43:32ça c'est un premier point
43:35au niveau de la stratégie économique
43:37et puis de l'autre
43:38cesser d'être naïf
43:40et surtout cesser
43:41d'avoir la vision allemande
43:42que tout passe finalement
43:44par le commerce
43:45et là maintenant
43:45il va falloir véritablement
43:47s'appuyer beaucoup plus
43:48sur la demande intérieure
43:49jouer très clairement
43:51sur la croissance domestique
43:52en Europe
43:53parce qu'on sait que
43:54la Chine ou les Etats-Unis
43:55ne seront pas des marchés porteurs
43:56pour développer la croissance économique
43:58et puis derrière
43:59il y a une vision politique
44:01on rejoint ce qui a été dit
44:03une vision politique
44:04à voir au niveau de l'Europe
44:05à plusieurs années
44:06je dirais que c'est le problème
44:08que l'on a aujourd'hui
44:09c'est qu'on n'a pas de vision
44:09que ça soit sur la dette française
44:11que ça soit sur le budget français
44:12que ça soit sur l'Europe
44:14on a l'impression
44:14qu'on n'a pas de cadrage
44:16au moins Trump
44:16il est clair
44:17il a une vision
44:18très mercantile
44:20et une logique
44:21très claire
44:22lui
44:22il a juste un élément
44:25qui peut arrêter Trump
44:26à mon avis
44:26mais c'est pas un élément politique
44:27c'est l'inflation
44:28c'est la seule chose
44:29qui est l'élément fragilité
44:31dans sa politique
44:31mais sinon il est cohérent
44:32si vous réfléchissez bien
44:33Trump
44:34il est très cohérent
44:35dans sa politique
44:35il est cohérent
44:36parce que finalement
44:38il protège son industrie
44:40il bloque la concurrence étrangère
44:42sur son déficit public
44:44ça sera tenable
44:44parce qu'il impose
44:45des investissements
44:46sur les Etats-Unis
44:47donc il a certes
44:48un déficit public
44:48mais il a des perspectives
44:49de croissance
44:50qui sont très fortes
44:51donc finalement on dit
44:52on est prêt à accepter
44:53ce déficit public
44:54il va financer sa dette
44:55à très court terme
44:56et non plus à long terme
44:57et il veut que la banque centrale américaine
44:59maintienne les taux
44:59le plus bas
45:00ça limite la charge de la dette
45:01pour l'état américain
45:02il va tout faire pour maintenant
45:04pour que le dollar soit faible
45:05on va le dire
45:06mais il est quoi Trump ?
45:07il va le faire
45:08donc il a une certaine cohérence
45:11la seule gira
45:11le seul bémol dans sa politique
45:13c'est si l'inflation repart aux Etats-Unis
45:15puisque ça cassera en partie
45:17via les taux longs
45:18et il a été élu
45:19sur une crise d'inflation
45:21donc c'est sa seule faiblesse
45:22mais lui
45:23il est très cohérent dans sa politique
45:24par contre en Europe
45:25dites-moi la stratégie cohérente de l'Europe
45:27pour l'instant
45:28on ne l'a pas sur les points
45:28je pense qu'il y a une réalité
45:32ou une chance à saisir
45:33qui consiste effectivement
45:34sur le continent européen
45:35à faire des choses entre nous
45:36avant de stratégie industrielle
45:37il y a un sujet
45:38devant lequel on va se retrouver
45:39il y a une feuille de route
45:39qui vient d'être posée
45:40par Emmanuel Macron
45:41il y a quelques jours
45:42c'est le financement
45:43comment on finance tout ça
45:44au moment où on se dit
45:45qu'il y a un problème de déficit
45:46et je pense
45:47je milite
45:47depuis très longtemps déjà
45:48et sans faire n'importe quoi
45:50parce que je sais que parfois
45:50ce que je peux dire là-dessus
45:51est caricaturé
45:52pour que l'argent pour financer existe
45:55il est dans
45:56si on pense à la France
45:57les 2200 milliards d'assurance-vie
45:59dans les condats
45:59l'épargne
46:00simplement
46:01compte tenu des normes réglementaires
46:02existant aujourd'hui
46:03au niveau européen notamment
46:04il y a 80% de ces actifs
46:06qui sont investis
46:07dans du papier d'État
46:07j'y jage un peu
46:08mais 60% de papier d'État
46:09qui financent la dette
46:10donc en fait
46:10si on veut
46:11qu'à côté de cette stratégie européenne
46:13qui fait du sens
46:13on ait une stratégie de financement
46:15qui d'ailleurs
46:16permette même
46:16y compris
46:17d'aller traiter des sujets
46:18comme la retraite
46:18indirectement
46:19et bien il faut s'attaquer
46:20à un vrai sujet
46:21qui est sans faire n'importe quoi
46:22de réfléchir
46:23la logique d'investissement
46:25pas seulement des grands investisseurs
46:27mais des particuliers
46:27vers le financement
46:28des entreprises
46:29des infrastructures
46:31en général
46:31et ça c'est un vrai sujet
46:33c'est qu'il faut une union
46:34des marchés de capitaux
46:34et la retraite par capitalisation
46:37oui une régulation
46:38qui regarde davantage
46:39enfin qui regarde
46:39donc une fois
46:40le prudentiel est là
46:40pour faire attention
46:41parce qu'on n'est pas
46:41un deuxième 2008
46:42bien entendu
46:42et je dis ça
46:43parce que sinon
46:44on pourrait dire
46:44que j'oublie ça
46:45mais non je n'oublie pas
46:45en même temps
46:46on ne peut pas se contenter
46:47de dire qu'on a des grands
46:48programmes de financement
46:49à mettre en oeuvre
46:49et avoir 80% de l'épargne
46:52des ménages
46:52qui est sur des produits
46:53court terme
46:53de produits de taux
46:54qui ne financent pas
46:54les entreprises
46:55des infras
46:55il faut quand même
46:56revenir à réconcilier
46:57l'intention politique
46:59et stratégique
46:59avec le financement
47:00Jean-Pierre Petit
47:01ok mais ça il faut
47:02mais il faut que les banques
47:03il faut que les banques centrales
47:05prennent le relais
47:05tôt ou tard
47:06sans doute
47:07il faut retourner
47:08au quantitative easing
47:09quantitative easing
47:10beaucoup plus
47:11c'est la seule manière
47:12efficace
47:14de faire baisser
47:14les taux réels
47:15comme on l'a fait
47:15dans les années 2010
47:16parce qu'on n'a pas le choix
47:17avec tout ce que tu as dit
47:18avec la croissance post-sociale
47:19au plus bas
47:20on est dans un corner complet
47:21donc on ne va pas y arriver
47:22non seulement
47:23il y a un sujet de crédibilité
47:24quand même
47:24de la banque centrale
47:25mais non
47:26c'est ce qui justifie
47:27aujourd'hui un quantitative easing
47:28arrêtons de parler
47:28ça c'est du baratin
47:32d'économiste
47:33comme le
47:34moi j'ai travaillé
47:35assez longtemps
47:36dans une banque centrale
47:37la crédibilité
47:37il ne faut surtout pas
47:38toucher à l'indépendance
47:39mais les banques centrales
47:40font autant de conneries
47:41que les gouvernements
47:41ça c'est des conneries
47:42tout ça
47:43qu'on raconte
47:44il ne faut absolument pas
47:44toucher à la crédibilité
47:46des banques centrales
47:46elles sont quand même
47:47la garante d'une stabilité
47:48la valeur de la monnaie
47:50de l'inflation
47:50et si possible de la croissance
47:51entre 2008 et 2015
47:53et 2012
47:54on a mené
47:54une politique monétaire
47:56mais vraiment
47:57qui a renforcé
47:58la désindustrialisation
47:59qui a accravé
48:00les pressions déflationnistes
48:01avec des taux réels
48:02au-dessus de la croissance potentielle
48:03avec un euro
48:04je le rappelle
48:05un euro dollar
48:05à 1,60
48:06en juillet 2008
48:08et qui est resté encore
48:09plus de 1,40
48:09quand Mario Draghi
48:11est arrivé au pouvoir
48:12et après on vient
48:13pleurnicher
48:13sur la désindustrialisation
48:1515 ans après
48:15non mais
48:16attends
48:17il faut arrêter
48:18non non attends
48:18j'ai pas fini
48:19voilà j'ai pas fini
48:20je vous laisse parler
48:20sur Trump
48:21il est pas mercantile
48:23il est impérial
48:24c'est un retour
48:25d'une certaine forme
48:27d'impérialisme
48:28qui a toujours existé
48:29aux Etats-Unis
48:29mais toujours
48:30et dans le monde
48:31c'est nous qui le réalisons
48:32là maintenant
48:33avec effectivement
48:35une approche pragmatique
48:37et prévisible
48:39contrairement à tout ce qu'on raconte
48:41alors évidemment
48:41il fluctue
48:42parce qu'il bosse pas énormément
48:43il arrive les mains
48:44dans les poches
48:45etc
48:46mais assez prévisible
48:48et assez logique
48:49et assez directionnel
48:50avec lequel il a un accord
48:52avec une grande partie
48:52de l'opinion publique
48:53et je rappelle que
48:54sur les droits de douane
48:55ou d'autres sujets
48:56il n'y a quasiment pas eu
48:57de critique
48:59de la part du parti démocrate
49:01au moment des accords
49:01en particulier
49:02vis-à-vis de l'Union Européenne
49:04en juillet
49:05mais pour répondre
49:06à ta remarque
49:07Renan
49:07oui je suis d'accord
49:08il faut réfléchir
49:09mais la contrepartie
49:10parce que sinon
49:10le taux d'intérêt
49:11on est bien sûr
49:11on remonte
49:12ah bah oui
49:13et donc
49:14il faut que la banque centrale
49:15arrive
49:16parce qu'on a été
49:16je pense qu'à un moment donné
49:17on était trop loin
49:18dans le quantitative easing
49:19sans utiliser d'autres armes
49:21qui étaient notamment
49:21celles qui rendaient possible
49:23l'investissement
49:24par les banques
49:25par les mutuelles
49:26par les assurances
49:26et donc on était tellement loin
49:27c'est ce que j'appelais
49:28l'effet Big Mac à l'époque
49:29c'est-à-dire avant de dire à quelqu'un
49:30d'arrêter de prendre
49:31des médicaments anti-cholestérol
49:32on lui dit d'arrêter
49:32de manger des Big Mac
49:33et bien de la même manière
49:34avant d'avoir poussé
49:35la politique de quantitative easing
49:36si loin
49:37on aurait dû se poser la question
49:38de
49:38mais Jean-Pierre
49:40tout ça c'est une histoire de curseur
49:41mais les deux vont de pair
49:42c'est difficile
49:42les deux vont de pair
49:43mais non mais les deux vont de pair
49:44je pense qu'il ne faut pas
49:44utiliser l'une autre
49:45parce que les pressions
49:46le Japon le montre bien
49:48les pressions déflationnistes
49:49peuvent durer très très très longtemps
49:50je sais bien
49:51on sait bien que le Japon
49:52ça a été son drame
49:53depuis 35 ans
49:55c'est d'être rentré
49:56enfin là
49:57ils sont un petit peu sortis
49:58quand même
49:58avec l'inflation
49:59et que ça
49:59mais c'est au début
50:01des années 90
50:01dans une purge déflationniste
50:03qui a duré très longtemps
50:04c'était une purge déflationniste
50:05sauf
50:05contrairement aux années 30
50:08des boîtes aujourd'hui
50:10couper les coûts
50:11je coupe les coûts
50:12j'investis plus etc
50:13moi j'entends à longueur de journée
50:14ça c'est la spirale déflationnistes
50:16qui se met en place
50:17parce qu'en plus
50:18je ne reproche rien aux boîtes
50:20elles n'ont pas le choix
50:20il n'y a pas de perspective de demande
50:21il n'y a pas de projet
50:22il n'y a pas de stratégie
50:23comme vous dites
50:23qu'est-ce que tu veux qu'elles fassent
50:25pour survivre ?
50:25Il faut baisser les taux
50:26Christian Parizeau ?
50:27Alors moi je pense oui
50:28on reste très clairement
50:30alors je sais que les marchés
50:32ont un peu réagi hier
50:33à une statistique d'inflation
50:350,1 point
50:36au-dessus des attentes
50:36bon il faut relativiser
50:38je pense qu'ils ont plus en plus
50:39réagi à ces statistiques
50:41en se disant
50:41si l'inflation est un tout petit peu
50:43plus forte
50:43ça veut dire que la BCE
50:44ne va pas baisser ses taux
50:45ne va pas soutenir l'économie européenne
50:47et donc ça aggrave
50:48les difficultés budgétaires
50:49ça aggrave les perspectives économiques
50:51donc ça s'auto-entretient aussi
50:52moi je pense que
50:53de fait la BCE
50:55a quand même de la marche
50:56pour maintenir un discours
50:56relativement incommodant
50:57dans les prochains mois
50:58parce que clairement
50:59on a des pressions
51:00plutôt désinflationnistes
51:02voire déflationnistes
51:03dans l'économie européenne
51:04aujourd'hui qu'inflationnistes
51:05donc là-dessus
51:06je rejoindrai ce qui a été dit
51:07c'est-à-dire qu'aujourd'hui
51:08la BCE
51:09plutôt à mon avis
51:10elle est en dessous
51:11alors si on peut appeler
51:12un taux neutre
51:13en dessous
51:13en tout cas
51:14elle a de la marche
51:15pour encore baisser les taux
51:16parce que le vrai problème
51:17aujourd'hui
51:18face au choc
51:19que subit l'ensemble de l'Europe
51:20et c'est pas que la France
51:21c'est véritablement
51:22plutôt des pressions
51:23désinflationnistes
51:24voire déflationnistes
51:24donc voilà
51:25il y a de la marge encore
51:26pour
51:26la Fed qui va très probablement
51:28baisser ses taux
51:29l'euro
51:30l'euro fort
51:32évidemment
51:33dégrade les conditions financières
51:34aujourd'hui
51:34t'as une stabilité
51:36enfin on va dire
51:37à peu près une stabilité
51:37des taux réelles
51:38qui sont trop élevées
51:39t'as une montée de l'euro
51:40et puis t'as une petite baisse
51:41parce qu'on parle
51:42de la bonne tenue de la bourse
51:43non pas en Europe
51:43voilà
51:45aux Etats-Unis
51:45enfin jusqu'à
51:46ces derniers jours
51:47ça tenait pas trop mal
51:48mais pas en Europe
51:49donc les conditions
51:50de marché
51:51et quand je dis
51:53je parle des actions
51:53je parle aussi
51:54du private equity
51:55etc
51:56les conditions de financement
51:56se dégradent
51:58et la Chine
51:59alors là la Chine
52:00c'est assez marrant
52:00puisque tu parlais du chemin
52:02mais on va y aller
52:02en Chine
52:03il nous reste 5 minutes
52:03et donc il faut qu'on parle
52:04de ce qui se passe en Chine
52:05contre les importations chinoises
52:06là j'aimerais bien savoir
52:08si vous voulez
52:08en Chine justement
52:11où Xi Jinping
52:12avec l'organisation
52:13de coopération
52:14de Shanghai
52:15a accueilli
52:15Vladimir Poutine
52:16Kim Jong-un
52:17le leader nord-coréen
52:19Naren Ramoudi
52:20qui avait fait une visite
52:21d'Etat aux Etats-Unis
52:22il y a 18 mois
52:23qui était saluée
52:24comme un tournant
52:25de l'Inde
52:26vers l'Occident
52:26et patatras
52:28la politique tarifaire
52:30de Donald Trump
52:31l'a poussée
52:32dans les bras
52:32de la Chine
52:33qu'est-ce que ça change
52:34pour nous
52:34le bloc européen
52:36cette nouvelle organisation
52:39cette nouvelle entente
52:40entre les leaders
52:41de l'extrême-orient
52:43qui eux
52:44vous parliez de planification
52:46tout à l'heure
52:46pose
52:47des grandes stratégies
52:49à 10 ans
52:50la Chine
52:51la Chine
52:51la Chine
52:53la Russie
52:54la coopération
52:55de Shanghai
52:55aussi
52:56Christian Paraiso
52:56je pense que la Chine
52:58a très bien compris
52:58que de toute façon
52:59elle va être en guerre
53:00entre guillemets
53:00guerre économique
53:02elle appelle à un monde
53:03plus multipolaire
53:04quoi qu'il arrive
53:05très clairement
53:06et je pense que
53:07derrière les discours
53:08qu'ont envoyé
53:09l'ensemble des pays
53:10en Asie
53:10c'était aussi de nous dire
53:11est-ce que
53:12choisissez votre camp
53:13au niveau de l'Europe
53:14et qu'il y aura
53:14finalement à un moment donné
53:15un choix
53:16parce que la Chine
53:17elle peut faire ça
53:18mais c'est pas la Russie
53:20qui va être les débouchés
53:21de ses exportations
53:22donc elle peut dire
53:24tout ce qu'elle veut
53:24elle est en train de voir
53:25le marché américain
53:26se refermer
53:27et elle a besoin
53:27de l'Europe
53:28comme marché
53:28in fine
53:29je pense qu'elle veut
53:31montrer des muscles
53:32elle veut montrer à l'Europe
53:33que les Etats-Unis
53:35ça sera plus dur
53:35et que s'ils veulent avoir
53:36accès aux autres marchés
53:37elle devra compter
53:38avec la Chine
53:38donc finalement
53:39c'est aussi un message
53:40avant tout
53:41qui était peut-être
53:41envoyé aux Européens
53:42de leur dire
53:43choisissez votre camp
53:44dans notre guerre
53:44Choisis ton camp camarade
53:45Ronan Lemoyal
53:46aujourd'hui ce qu'on voit
53:47je disais encore hier
53:48qu'en Russie
53:49on importe massivement
53:50des voitures chinoises
53:51maintenant
53:51donc on voit qu'effectivement
53:52il y a un bloc
53:53qui se dessine
53:54de ce côté-là
53:54qui est assez évident
53:55j'évoquais tout à l'heure
53:56ça va très loin
53:57parce que ça peut paraître
53:58anecdotique
53:58mais des systèmes de paiement
53:59qui sont développés
54:00sur cette zone-là
54:00qui n'utilisent plus
54:01les systèmes de paiement
54:02internationaux classiques
54:03utilisés par tout le monde
54:03et depuis tout à l'heure
54:05on n'arrête pas de dire
54:05je crois que c'est une vérité
54:06c'est qu'à la fin
54:07celui qui gagne
54:08c'est celui qui est puissant
54:09donc effectivement
54:10je pense qu'il faut être vigilant
54:10au fait que tout doucement
54:12ces puissances
54:13qui l'étaient déjà
54:13unitairement entre guillemets
54:14ne deviennent pas puissantes
54:16entre elles
54:16entre elles
54:17dans une logique économique
54:18et même peut-être
54:19je ne sais pas s'il faut aller
54:20jusqu'au mot impérialisme
54:21qu'évoquait Jean-Pierre Théland
54:22mais peut-être
54:22et donc en fait
54:23je pense que ça sonne
54:25effectivement pour moi
54:26le besoin d'être en alerte
54:27de bouger
54:28de faire des choses
54:29et donc si on ne veut pas être
54:30cornerisé pour parler
54:32le plat
54:32ou sur le menu
54:33de la table des discussions
54:34il y a du boulot là
54:36parce qu'on démarre
54:37mais il faut s'attaquer un jour
54:38quant à la Russie
54:38c'est une puissance énergétique
54:40et militaire
54:41indéniable
54:41c'est pour ça d'ailleurs
54:42que Trump la respecte
54:44un peu plus que l'Union Européenne
54:44parce que pour lui
54:45l'Union Européenne
54:46n'existe pas à 27
54:47c'est un truc inefficace
54:48lent, mou, lâche etc
54:50donc ça ne l'intéresse pas
54:51la Russie respecte
54:52enfin il respecte un petit peu
54:53voilà
54:54mais c'est un nain
54:55c'est le pipe de l'Espagne
54:57la Russie
54:58c'est le pipe de l'Espagne
54:58et puis bon voilà
54:59donc c'est un nain
55:00puis quand on compte
55:02sur les soldats nord-coréens
55:03et centrafricains
55:04pour s'attaquer à l'Ukraine
55:05c'est que même au niveau militaire
55:07c'est franchement pas terrible
55:08donc laissons de côté la Russie
55:10ce qui est un peu décevant
55:11de la part de Trump
55:11là on peut critiquer Trump
55:12c'est sur l'Inde
55:13ceci étant
55:14les contentieux
55:15entre l'Inde et la Chine
55:15sont quand même encore
55:16assez importants
55:18donc on n'en est
55:18vraiment qu'au début
55:20mais attention
55:21et n'oublie pas
55:22tous les pays de l'Asie de l'Est
55:23qui se méfient de la Chine aussi
55:24tu as raison
55:25les Philippines
55:26l'Indonésie
55:26la Thaïlande
55:27etc
55:27il ne faut pas se laisser endormir non plus
55:29il faut regarder ce qui se passe
55:31mais honnêtement
55:31croire qu'on va avoir
55:32une grande alliance du Sud
55:34d'ailleurs
55:35pas contre l'Occident
55:36contre les Etats-Unis
55:37parce que l'Occident
55:38n'existe plus mes amis
55:39enfin je veux
55:39mais ce sera indirectement
55:40contre nous
55:40bien sûr
55:41il y a un seul allié
55:42qui est clair
55:43depuis le 20 janvier
55:46c'est Israël
55:47il est intervenu
55:48lorsqu'il y a eu
55:50la guerre des 12 jours
55:50contre l'Iran
55:51au mois de juin
55:52ça c'est indéniable
55:53allié
55:54mais il n'y a que nous
55:55qui utilisons cette expression
55:56c'est un peu comme
55:57le couple franco-allemand
55:58c'est la France
55:59qu'on ne parle jamais l'Allemagne
56:00mais le moteur franco-allemand
56:01existe et existe
56:02des deux côtés
56:03merci
56:03merci à nos trois experts
56:05du jour
56:06Renan Lemoyal
56:07Jean-Pierre Petit
56:07et Christian Parizeau
56:08on se donne rendez-vous
56:10demain
56:1010h, 11h
56:11en attendant
56:11tout pour investir
56:12avec Antoine Larigaudry
56:14et demain
56:14édition spéciale
56:15sur BFM Business
56:16débloquons tout
56:18nos solutions
56:19de nos experts
56:20face
56:21au blocage
56:22qui s'annonce
56:22le 10 septembre
56:23à demain
56:24les experts
56:29débats et controverses
56:30sur BFM Business
56:31Sous-titrage Société Radio-Canada
56:34Sous-titrage Société Radio-Canada

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