- il y a 2 jours
Surnommée "Mamie foot", Béatrice Bowé en était connue et aimée de tous à Durrenbach. Pourtant, elle a été tuée le 6 avril 2017, le visage scalpé. Les soupçons se portent alors sur sa belle-fille dont la relation avec Béatrice était houleuse.
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00:00:00C'est parti !
00:00:30Béatrice Bové, Mamifoot, c'est le surnom que lui donnaient les habitants de Durenbar.
00:00:42Parce qu'elle vivait à côté du club et qu'elle était sur tous les entraînements, tous les matchs, à fond pour le FC Durenbar, Mamifoot.
00:00:50Mais qui l'a tuée pendant son petit déjeuner ?
00:00:53Les premiers coups sont portés dès l'entrée dans la maison, au niveau de la porte principale.
00:00:58Et surtout, qui a emporté son visage ?
00:01:02C'est quelque chose que je n'avais jamais vu jusqu'alors.
00:01:05On se rend compte que la peau est absente, le cuir chevelu également, les parties osseuses sont perceptibles.
00:01:12Le visage a été soigneusement découpé avec un objet piquant et tranchant du haut du front jusqu'en bas du menton.
00:01:19C'est l'horreur du crime dans toute sa spontanéité.
00:01:22Ça a un impact terrible.
00:01:23Une mutilation inédite dans les annales judiciaires françaises.
00:01:27La tuer ne suffisait pas, il fallait en plus lui enlever toute identité.
00:01:32Les enquêteurs y ont même vu la signature d'un serial killer à l'américaine.
00:01:36Qui a tué Mamifoot à l'heure du café ?
00:01:38Ce matin, une camionnette blanche tournait à Durenbar, au niveau du terrain de foot.
00:01:59Ils demandaient pour faire la rénovation des toitures.
00:02:02« Attention, ces gens sont louches. »
00:02:08« Mais ça veut dire quoi ? »
00:02:116 avril 2017, il est un peu plus de 13h30, quand les sirènes des pompiers traversent Durenbar,
00:02:35un village au nord de l'Alsace.
00:02:37Il y a le feu dans une maison, à l'écart du centre-bourg.
00:02:53Mais une fois sur place, les pompiers comprennent vite qu'il faut aussi prévenir les gendarmes.
00:02:59Les pompiers, lorsqu'ils pénètrent dans le domicile afin de circonscrire l'incendie,
00:03:08butent contre un objet ou un corps au sol.
00:03:14Les pompiers constatent immédiatement que la personne est décédée
00:03:18et qu'elle présente des plaies très particulières.
00:03:22Le corps est lardé de coups de couteau.
00:03:24Quant à la tête ?
00:03:26« C'est quelque chose que je n'avais jamais vu jusqu'alors.
00:03:31On se rend compte que la peau est absente, le cuir chevelu également.
00:03:35Les parties osseuses sont perceptibles, sont visibles.
00:03:40Le visage, il est extrêmement rouge et il y a des traces de sang. »
00:03:47La victime n'a plus de visage, plus de nez, plus de bouche, plus de paupières.
00:03:53Seules ses orbites hallucinées semblent demander « mais qu'est-ce qui s'est passé ? »
00:03:59« Alors que le corps a été sorti d'un incendie, il n'y a pas de traces apparentes de brûlure. »
00:04:05Mutilé, le corps est méconnaissable.
00:04:08Mais il y a peu de doute sur son identité.
00:04:10« Nous constatons qu'il s'agit d'une femme âgée d'une soixantaine d'années,
00:04:17qui est habillée en pyjama.
00:04:19Et au regard de la description qui est faite par son fils Jean Beauvais,
00:04:24la personne que nous examinons à ce moment-là semble correspondre à sa maman. »
00:04:31Jean Beauvais s'est précipité sur place.
00:04:37Alerté par les voisins quand ils ont vu le feu à la maison,
00:04:43les gendarmes lui annoncent la mort de sa mère sur le seuil.
00:04:52Jean Beauvais semble détaché, un peu perdu,
00:04:58et a un sourire un petit peu narquois, une forme de rictus,
00:05:03qui est très inhabituel.
00:05:04« Il vient d'apprendre le décès de sa mère,
00:05:09et pour autant il a ce rictus inhabituel. »
00:05:14Ce comportement intrigue bien un peu les gendarmes.
00:05:17Mais il est encore trop tôt pour entendre Jean Beauvais.
00:05:21L'urgence, c'est d'abord de faire parler la scène de crime.
00:05:24« Cette scène de crime a subi une pollution extrêmement importante.
00:05:29D'une part en raison du sinistre incendie,
00:05:34et d'autre part du fait de l'intervention des pompiers
00:05:37qui ont été contraints d'utiliser plusieurs moyens
00:05:41pour circonscrire l'incendie. »
00:05:44Mais ce qui saute aux yeux,
00:05:47c'est que l'incendie n'est pas d'origine accidentelle.
00:05:50Les pompiers repèrent trois départs de feu volontaires.
00:05:53« Le premier déclenchement d'incendie se situe sur la droite en entrée,
00:06:00à proximité du corps, sous le tableau électrique,
00:06:03par un empilement de journaux.
00:06:07Le deuxième départ de feu se situe à l'entrée de la cuisine,
00:06:10sur la droite au niveau d'un plan de travail. »
00:06:14Le troisième est retrouvé dans la cuisine,
00:06:18mais ici, le feu n'a pas provoqué de gros dégâts.
00:06:23Sur la table, les gendarmes trouvent même un bol de café encore plein,
00:06:27deux tartines de confiture,
00:06:29dont l'une est à peine entamée.
00:06:33Manifestement, Béatrice Beauvais a été interrompue
00:06:35alors qu'elle prenait son petit déjeuner.
00:06:38Et tout semble s'être passé très vite.
00:06:40L'exploitation des traces de sang,
00:06:45ou en tout cas de ce qu'il en reste,
00:06:47même si elles ont été altérées,
00:06:48nous permettent en fait de reconstruire le schéma de l'agression.
00:06:55Les premiers coups sont portés dès l'entrée dans la maison,
00:06:59au niveau de la porte principale.
00:07:03Le corps de Béatrice Beauvais a été retrouvé dans cette entrée,
00:07:07la tête en direction de la cuisine.
00:07:10Ce qui nous permet de dire que l'agression a été soudaine,
00:07:14violente et uniquement concentrée sur cette entrée.
00:07:22Dans le reste de la maison, tout a l'air normal.
00:07:27Il n'y a pas de désordre inhabituel.
00:07:30Le seul désordre qui est perceptible,
00:07:32ce sont quelques mobiliers bougés par les pompiers
00:07:35au moment de leur intervention.
00:07:36Cette perquisition nous permettra de révéler le fait
00:07:43qu'il y avait des objets de valeur,
00:07:46des chéquiers, une carte bancaire,
00:07:48quelques bijoux,
00:07:49mais surtout du numéraire en plusieurs endroits,
00:07:52sans qu'ils soient dissimulés,
00:07:54environ une somme de 800 euros.
00:07:56Dominique, l'autopsie du corps de Béatrice Beauvais
00:08:03a lieu à l'Institut médico-légal de Strasbourg.
00:08:06Que disent les légistes ?
00:08:07Alors, première observation,
00:08:08il n'y a quasiment pas de brûlure sur le corps.
00:08:11L'autopsie révèle 36 plaies,
00:08:14probablement des coups de couteau,
00:08:16sur le haut du corps,
00:08:18au niveau du cou, au niveau des bras,
00:08:19au niveau du torse.
00:08:20En tout cas, les légistes sont formels,
00:08:22il y a eu acharnement et tout s'est passé très vite.
00:08:25L'arme du crime ?
00:08:26Classique, une arme blanche,
00:08:27couteau ou un poinçon.
00:08:29En tout cas, les gendarmes ne l'ont pas retrouvé.
00:08:31Ce qui est certain,
00:08:32c'est que Béatrice Beauvais s'est défendue,
00:08:34elle a des plaies sur les mains, sur les bras,
00:08:37il n'y a pas de violence sexuelle.
00:08:38Est-ce que ce sont ces coups de couteau
00:08:39qui ont provoqué la mort ?
00:08:40Non, aucun des coups de couteau n'est mortel.
00:08:42Il n'y a pas eu d'hémorragie massive.
00:08:45C'est l'ensemble des coups de couteau
00:08:47et la rapidité avec laquelle ils ont été portés
00:08:49qui explique le choc
00:08:52qu'a vécu Mme Beauvais
00:08:54et un arrêt cardiaque.
00:08:55On rappelle que c'est une femme
00:08:57qui a presque 60 ans.
00:08:58C'est un petit bout de femme.
00:09:00Elle est chétive
00:09:01et puis elle n'est pas en très bonne santé
00:09:02parce qu'elle prenait beaucoup de médicaments.
00:09:04Puis Dominique,
00:09:05il y a évidemment le visage découpé,
00:09:07arraché.
00:09:08D'ailleurs, c'est du jamais vu
00:09:09d'en fait entrer l'accusé.
00:09:10Qu'en dit le légiste ?
00:09:12Il écrit que ce visage a été décarné.
00:09:15Carné, c'est la viande,
00:09:17la chair.
00:09:18La chair a été enlevée.
00:09:19Le légiste observe une ablation de la peau,
00:09:23des muscles
00:09:23et d'une partie du cuir chevelu
00:09:25qui a été scalpée.
00:09:27La peau du visage a été découpée
00:09:29depuis le haut du front
00:09:30jusqu'au bas du menton
00:09:32avec les bords d'une découpe
00:09:34très franc.
00:09:36Donc découpe
00:09:36vraisemblablement réalisée
00:09:38avec un scalpel
00:09:40ou un cutter
00:09:41ou un couteau très tranchant
00:09:43ou encore
00:09:44des ciseaux
00:09:45très effilé.
00:09:47Pardonnez-moi ce détail
00:09:48mais il n'y a pas eu
00:09:49de perte de sang importante.
00:09:50Il n'y a pas eu
00:09:51de saignement
00:09:52au moment de l'arrachage
00:09:53du visage.
00:09:55Ce qui fait dire au légiste
00:09:56que cette décarnation
00:09:58elle a été réalisée
00:09:59alors que
00:10:00Madame Beauvais
00:10:00était déjà décédée.
00:10:02C'est une décarnation
00:10:03post-mortem.
00:10:04On l'a retrouvée
00:10:05la peau du visage ?
00:10:06Non, on ne l'a pas retrouvée.
00:10:07On a retrouvée sur place
00:10:08une partie du cuir chevelu,
00:10:09des touffes de cheveux.
00:10:11On a cherché
00:10:11la peau du visage
00:10:12autour de la maison.
00:10:14On a cherché dans les champs
00:10:15alentours.
00:10:16On a même cherché
00:10:17dans les étangs.
00:10:18Rien.
00:10:22Le soir même des faits,
00:10:23Jean Beauvais
00:10:24est entendu par les gendarmes.
00:10:25Il semble toujours
00:10:26détaché,
00:10:28un peu ailleurs.
00:10:30Mais il répond
00:10:30calmement aux questions.
00:10:34Oui, il vivait toujours
00:10:35avec sa mère
00:10:36alors qu'il a déjà
00:10:3729 ans.
00:10:39Et oui,
00:10:39il se souvient parfaitement
00:10:41de ce qu'il a fait
00:10:41ce matin-là.
00:10:44Jean Beauvais
00:10:45va très vite
00:10:45nous faire
00:10:46une description
00:10:46très précise
00:10:47de son emploi
00:10:49du temps du jour
00:10:49nous expliquant
00:10:50avoir quitté le domicile
00:10:52à 6h55.
00:10:55Il est formel.
00:10:57Sa mère dort
00:10:57à l'étage.
00:10:58Elle va bien.
00:10:59Il quitte le domicile
00:11:01et le verrouille
00:11:01à l'aide
00:11:02de son propre trousseau
00:11:03avant de rejoindre
00:11:05son véhicule.
00:11:07En route,
00:11:08Jean Beauvais
00:11:08est passé prendre
00:11:09un de ses collègues.
00:11:10Il est paysagiste
00:11:11et travaille
00:11:12sur différents chantiers
00:11:13de la région.
00:11:15Ils sont arrivés
00:11:15au boulot
00:11:16ensemble
00:11:17à 7h15
00:11:18à quelques kilomètres
00:11:19de Durenbar.
00:11:26À 13h39,
00:11:28très précisément,
00:11:29il a été prévenu
00:11:29de l'incendie.
00:11:30Il a donc foncé
00:11:31chez sa mère.
00:11:34Une femme
00:11:34qui avait ses habitudes,
00:11:36raconte Jean Beauvais.
00:11:36Sa maman
00:11:41se lève
00:11:41aux alentours
00:11:42de 8h
00:11:43et prend systématiquement
00:11:45son petit déjeuner
00:11:46entre 8h
00:11:47et 9h
00:11:48du matin.
00:11:52Il ne peut pas dire
00:11:53si ce 6 avril,
00:11:54ce rituel a changé.
00:11:55Si Béatrice
00:11:56a pris son petit déjeuner
00:11:57un peu plus tard,
00:11:57il n'en sait pas plus.
00:11:59Il ne comprend rien.
00:12:00Il est perdu.
00:12:01Mais les gendarmes
00:12:07ont un autre témoin
00:12:08sous la main.
00:12:09Un témoin
00:12:10de premier plan.
00:12:12C'est Aline Hart,
00:12:14la compagne
00:12:14de Jean Beauvais.
00:12:15Elle aussi
00:12:16s'est précipitée
00:12:16sur place
00:12:17quand elle a appris
00:12:17la terrible nouvelle.
00:12:22Et elle a beaucoup
00:12:23de choses
00:12:23à raconter
00:12:24aux gendarmes.
00:12:25Parce que Béatrice,
00:12:27Aline l'a vue
00:12:28le matin même.
00:12:30Elle explique
00:12:30qu'entre 8h20
00:12:32et 8h30,
00:12:33elle se trouve
00:12:33à proximité
00:12:34du domicile
00:12:35de Béatrice Beauvais
00:12:36dans les locaux
00:12:37du Club House
00:12:38qui se situe
00:12:39à quelques dizaines
00:12:40de mètres
00:12:41du domicile
00:12:42de Béatrice Beauvais.
00:12:47Le Club House,
00:12:49c'est la salle
00:12:49des fêtes
00:12:50du club de foot
00:12:50de Durenbar.
00:12:52Aline Hart
00:12:53s'en occupe régulièrement
00:12:54comme bénévole.
00:12:56Elle y est encore
00:12:57passée tôt
00:12:58dans la matinée
00:12:58pour vérifier
00:13:00s'il y avait
00:13:00des courses à faire.
00:13:05Elle entend du bruit
00:13:07à l'extérieur
00:13:08et décide donc
00:13:09de descendre
00:13:10à la rencontre
00:13:11d'une camionnette
00:13:12de laquelle sortent
00:13:13deux personnes
00:13:14issues de la communauté
00:13:15des gens du voyage.
00:13:21Elle ne donne pas
00:13:22avec précision
00:13:23la teneur
00:13:23de cet échange
00:13:24mais elle comprend
00:13:25que ces deux personnes-là
00:13:27sont là
00:13:28pour lui vendre
00:13:30grosso modo
00:13:31la réfection
00:13:31du Club House.
00:13:34Elle leur dit
00:13:34qu'elle n'est pas intéressée.
00:13:36Ils n'ont qu'à
00:13:36poser la question
00:13:38à la mairie.
00:13:39Deux gitans
00:13:40dont elle se souvient
00:13:41très bien.
00:13:44Elle est extrêmement précise.
00:13:46Elle est capable
00:13:46par exemple
00:13:47d'indiquer
00:13:48la manière
00:13:49dont ils sont vêtus,
00:13:50les différents tatouages,
00:13:52les locutions.
00:13:54Elle dira
00:13:55que tous les deux
00:13:56étaient porteurs
00:13:57d'un t-shirt orange
00:13:58avec une inscription
00:13:59« Rénovation
00:13:59toiture en noir »,
00:14:02que l'homme
00:14:02est âgé
00:14:03d'environ 45 ans,
00:14:04la femme
00:14:05une trentaine d'années,
00:14:06que tous deux
00:14:07ont des pantalons
00:14:08de type pantalon
00:14:10de travail
00:14:10de couleur gris,
00:14:12que la femme
00:14:12a des baskets
00:14:14de couleur noire
00:14:15avec un bout
00:14:16en plastique
00:14:17type patogas.
00:14:19que lui
00:14:19a des chaussures
00:14:21de ville
00:14:21et donc
00:14:21ça l'interpelle.
00:14:24Aline Hart
00:14:25explique
00:14:26qu'elle les a trouvés
00:14:27louches.
00:14:29Du coup,
00:14:30elle a décidé
00:14:30d'aller prévenir
00:14:31sa belle-mère
00:14:31et elle a pris
00:14:33le petit chemin
00:14:33qui mène
00:14:34à la maison
00:14:34des Beauvais.
00:14:40Béatrice
00:14:41lui a ouvert,
00:14:42elle venait
00:14:43de se remplir
00:14:43une tasse de café
00:14:44encore fumante
00:14:45sur la table
00:14:46de la cuisine
00:14:46et les deux femmes
00:14:49ont vu arriver
00:14:50les gitans.
00:14:53Béatrice Bové
00:14:54est soudainement
00:14:56effrayée.
00:14:59Elle est surprise
00:15:01au point
00:15:02de lui agripper
00:15:03le bras.
00:15:04Elle la griffe.
00:15:05Aline Hart
00:15:07emporte d'ailleurs
00:15:07encore la marque.
00:15:11Des clichés
00:15:12photographiques
00:15:13ont été réalisés,
00:15:15ces traces
00:15:15ont été mesurées.
00:15:17Elles étaient
00:15:17d'une largeur
00:15:18d'environ 6 cm
00:15:19pour une longueur
00:15:20de 9 cm.
00:15:22Mais les gitans
00:15:23ont vite fait
00:15:23demi-tour
00:15:24et Béatrice
00:15:27s'est calmée.
00:15:29Aline Hart
00:15:30quitte le domicile
00:15:31entre 8h30
00:15:33donc
00:15:33et 9h
00:15:34pour se rendre
00:15:35à son premier rendez-vous
00:15:36en tant que coiffeuse
00:15:37domicile.
00:15:41Elle confirme
00:15:42que sa belle-mère
00:15:43a bien refermé
00:15:44la porte à clé
00:15:44derrière elle.
00:15:46Elle a entendu
00:15:46le clic-clac
00:15:47dans la serrure.
00:15:49Mais le vagabondage
00:15:51de ces gens
00:15:51du voyage
00:15:52la turlupinait.
00:15:53Elle tient à avertir
00:15:56le reste des habitants
00:15:57de la commune
00:15:58de Durambar
00:15:58de la situation
00:16:00et en tout cas
00:16:00de la présence
00:16:01des personnes
00:16:01issues de la communauté
00:16:02des gens du voyage
00:16:03qui font du porte-à-porte
00:16:04sur la commune.
00:16:07Aline Hart
00:16:08a donc décidé
00:16:09de poster une alerte
00:16:10sur Facebook.
00:16:11Sur le moment,
00:16:12son téléphone
00:16:13ne fonctionnait pas
00:16:14mais à 11h15,
00:16:17elle a mis
00:16:17son message en ligne.
00:16:23Béatrice Beauvais
00:16:24a été tuée
00:16:25probablement
00:16:25aux alentours
00:16:26de 9h.
00:16:27Son fils
00:16:28a un alibi.
00:16:29La copine
00:16:29de son fils
00:16:30l'a entendu
00:16:30refermer la porte à clé.
00:16:32Alors qui ?
00:16:33À qui
00:16:34Béatrice Beauvais
00:16:34a-t-elle ouvert
00:16:35après Aline ?
00:16:37Aux Gitans ?
00:16:38C'est la question
00:16:38qui agite maintenant
00:16:39tout Durambar.
00:16:40Tout le monde
00:16:45se pose plein de questions
00:16:47pourquoi une situation
00:16:47comme ça
00:16:48a pu arriver
00:16:49dans notre village
00:16:51alors qu'il n'y avait
00:16:53aucun élément
00:16:54précurseur
00:16:56qui pourrait
00:16:56éventuellement
00:16:58supposer
00:16:59des problèmes
00:17:00de famille
00:17:01et des conflits
00:17:03importants.
00:17:05C'est quelque chose
00:17:07d'incompréhensible.
00:17:08C'était la mamie
00:17:08des enfants du foot
00:17:09et effectivement
00:17:11ça nous fait un choc.
00:17:16Béatrice Beauvais
00:17:17était une enfant
00:17:17de Durambar.
00:17:19Elle a passé
00:17:20toute sa vie
00:17:21dans ce village
00:17:22de 1000 habitants
00:17:22où tout le monde
00:17:24connaît tout le monde.
00:17:27Béatrice Beauvais
00:17:28est une jeune retraitée
00:17:29de 60 ans,
00:17:31veuve 2 ans auparavant
00:17:33d'un mari
00:17:34avec qui elle a partagé
00:17:35sa vie
00:17:36et eu son fils unique
00:17:38Jean.
00:17:39C'est un petit bout
00:17:41de femme
00:17:41à 1m55-47kg.
00:17:44Elle est connue
00:17:44pour être très gentille
00:17:46en tout cas
00:17:48dans son entourage
00:17:49proche
00:17:49mais finalement
00:17:50peu sociable.
00:17:51On lui connaît
00:17:52peu d'amis
00:17:53dans la commune.
00:17:56Pourtant
00:17:57c'était une figure
00:17:58locale
00:17:58car à Durambar
00:18:00le cœur battant
00:18:01du village
00:18:01l'endroit qui compte
00:18:03c'est le club
00:18:04de foot
00:18:04le FC Durambar.
00:18:10Et Béatrice Beauvais
00:18:11s'était attribué
00:18:12le rôle de gardienne
00:18:13du club.
00:18:14Elle vivait
00:18:15à 20 mètres
00:18:16à peine des terrains.
00:18:17Bénévole,
00:18:18supportrice,
00:18:20empiétant parfois
00:18:20sur les plates-bandes
00:18:21des entraîneurs
00:18:22elle faisait tout
00:18:24tout le temps.
00:18:27C'est une femme
00:18:27qui a une activité limitée
00:18:29au football
00:18:30et au clubhouse
00:18:31qui se trouve
00:18:32juste à côté.
00:18:35D'ailleurs
00:18:36les enfants
00:18:36qui la connaissent bien
00:18:37et qui la voient
00:18:38très régulièrement
00:18:38puisqu'elle assiste
00:18:40non seulement
00:18:40aux entraînements
00:18:41mais aussi aux matchs
00:18:42et aux différentes
00:18:43manifestations du club
00:18:45l'appellent
00:18:46« mamie foot ».
00:18:48Par ailleurs
00:18:50c'est une femme
00:18:51qui souffre
00:18:52d'une surdité partielle
00:18:53et de ce fait
00:18:54a tendance à crier
00:18:55quand elle parle
00:18:56et de ce fait-là
00:18:58paraît un petit peu
00:18:59agressive.
00:19:02C'est vrai
00:19:03que mamie foot
00:19:03gueulait fort
00:19:04sur le terrain
00:19:05en tout cas
00:19:06car en dehors du stade
00:19:08c'était une femme
00:19:09très discrète
00:19:10presque effacée.
00:19:12En dehors
00:19:12de cette activité
00:19:13de football
00:19:14où elle est
00:19:14parfaitement intégrée
00:19:16on ne lui connaît
00:19:17pas d'autre activité.
00:19:19On s'intéresse forcément
00:19:20à sa vie privée
00:19:21à ses amis
00:19:22à un conjoint éventuel
00:19:24un amant
00:19:25on ne trouve rien.
00:19:26En fait
00:19:27c'est une femme
00:19:27qui limite
00:19:29ses contacts
00:19:30à sa famille
00:19:31qui habite
00:19:32sur le secteur
00:19:33pour certains
00:19:34dans la commune même
00:19:35sa vie se concentre
00:19:36finalement
00:19:37sur son fils
00:19:38Jean
00:19:39son fils unique
00:19:40à qui elle consacre
00:19:41beaucoup de temps
00:19:42et qu'elle élève encore
00:19:43malgré ses 29 ans
00:19:45comme un jeune adolescent.
00:19:47Jean
00:19:48la prunelle
00:19:50de ses yeux
00:19:50Mamie Foot
00:19:52lui consacrait
00:19:53tout son temps
00:19:53quand elle n'était
00:19:54pas au club
00:19:55elle lavait son linge
00:19:58le repassait
00:20:00soigneusement
00:20:01lui préparait
00:20:02de bons petits plats
00:20:03et quand Jean
00:20:05travaillait
00:20:05Béatrice
00:20:06s'occupait
00:20:06devant la télé
00:20:07en attendant
00:20:08le retour
00:20:08de son fils chéri
00:20:09une vie tranquille
00:20:13qui n'offre
00:20:15pas grand chose
00:20:16aux gendarmes
00:20:16pour dégripper
00:20:17l'enquête
00:20:17mais comme la maison
00:20:20de Béatrice Beauvais
00:20:20est située
00:20:21sur la route principale
00:20:22et qu'il faut passer
00:20:23devant chez elle
00:20:24pour entrer
00:20:24ou sortir
00:20:25de Durenbar
00:20:26ils interrogent
00:20:28les habitants
00:20:29des fois
00:20:30que l'un d'eux
00:20:31ait vu quelque chose
00:20:32d'intéressant
00:20:32dans le coin
00:20:33le 6 avril
00:20:34la postière
00:20:36de la commune
00:20:37constate ce jour-là
00:20:39la présence
00:20:40d'un jeune homme
00:20:40qu'elle ne connaît pas
00:20:41elle expliquera
00:20:47qu'il s'agit
00:20:48d'une sorte
00:20:48de marginal
00:20:49et que cette personne-là
00:20:51lui a paru
00:20:53bizarre
00:20:54ou particulière
00:20:55ou en tout cas
00:20:56inconnue
00:20:56très vite
00:20:59les gendarmes
00:20:59découvrent
00:21:00qui est cet homme
00:21:00car à Durenbar
00:21:02un inconnu
00:21:03ne passe pas
00:21:04longtemps inaperçu
00:21:05il s'agit
00:21:07d'un individu
00:21:08qui a rejoint
00:21:09la commune
00:21:10quelques jours
00:21:12plus tôt
00:21:12qui n'a pas
00:21:13de domicile
00:21:14connu
00:21:15qui se balade
00:21:18au travers
00:21:19du territoire national
00:21:20de domicile
00:21:21d'amis
00:21:22en domicile
00:21:23d'amis
00:21:23il squat d'ailleurs
00:21:25chez une vieille connaissance
00:21:27et les gendarmes
00:21:29découvrent
00:21:29qu'il a un casier
00:21:30plutôt lourd
00:21:31d'ailleurs
00:21:31il s'agit
00:21:34d'une personne
00:21:34qui a commis
00:21:35plusieurs agressions
00:21:36sexuelles
00:21:38et qui a déjà été
00:21:39également interpellée
00:21:40en présence
00:21:41d'un couteau
00:21:42sur lui
00:21:42un profil intéressant
00:21:44mais l'homme
00:21:46a un alibi
00:21:46la nuit du 5
00:21:49au 6 avril
00:21:49le marginal
00:21:50en question
00:21:51s'est enivré
00:21:52chez son ami
00:21:53et n'a pas quitté
00:21:54le domicile
00:21:55avant le milieu
00:21:56de matinée
00:21:57bon
00:22:00il fallait fermer
00:22:01cette porte
00:22:01mais ce crime
00:22:02si particulier
00:22:03avec cette atroce
00:22:04mutilation
00:22:05a aussi ouvert
00:22:06une autre piste
00:22:07la scène de crime
00:22:11de la sauvagerie
00:22:12forcément
00:22:13on s'est posé
00:22:15la question
00:22:15d'une personnalité
00:22:17très particulière
00:22:18quant à l'auteur
00:22:19et la possibilité
00:22:20pour qu'on ait
00:22:21un tueur en série
00:22:23sur le secteur
00:22:26alsacien
00:22:26alsacien
00:22:27et si
00:22:29Béatrice Beauvais
00:22:30n'était pas
00:22:30la seule victime
00:22:31et si
00:22:33un cinglé
00:22:34se baladait
00:22:35en France
00:22:35ou ailleurs
00:22:36pour arracher
00:22:37le visage
00:22:38de ses proies
00:22:39les gendarmes
00:22:41de Strasbourg
00:22:41alertent leurs collègues
00:22:42européens
00:22:42et signalent
00:22:43ce crime
00:22:44à Interpol
00:22:45en attendant
00:22:56une réponse
00:22:57de leurs collègues
00:22:57français ou étrangers
00:22:58les gendarmes
00:22:58continuent
00:22:59avec ce qu'ils ont
00:23:00et dans la vie
00:23:01de Mamie Foot
00:23:02il y a donc
00:23:02le foot
00:23:03Jean
00:23:04et la copine
00:23:05de Jean
00:23:06et c'est d'ailleurs
00:23:10au foot
00:23:10au FC
00:23:10du Rennes-Barre
00:23:11que Jean
00:23:11et sa copine
00:23:12se sont rencontrés
00:23:13un an et demi
00:23:15avant le meurtre
00:23:16Jean Beauvais
00:23:19fait partie
00:23:19de l'équipe
00:23:20depuis qu'il est môme
00:23:21et Aline Hart
00:23:22est devenue
00:23:23une bénévole
00:23:23du club
00:23:24très active
00:23:25après un mariage
00:23:26malheureux
00:23:26la jeune femme
00:23:29n'est pas
00:23:30de Duren-Barre
00:23:30elle y a suivi
00:23:32son mari
00:23:33quand elle avait
00:23:33à peine 20 ans
00:23:34avec la bénédiction
00:23:36de ses parents
00:23:37ils veulent vivre
00:23:42leur vie
00:23:42qui vivent leur vie
00:23:43et puis c'est tout
00:23:44je n'ai retenu
00:23:45personne
00:23:46elle le savait
00:23:49qu'ils buvaient
00:23:51alors
00:23:51qu'ils ébrouillent
00:23:53le jeune marié
00:23:56lève le coude
00:23:57et le mariage
00:23:59prend l'eau
00:23:59malgré l'arrivée
00:24:02de deux enfants
00:24:03l'alcoolisme
00:24:03tue le couple
00:24:04il y avait
00:24:06quand elle venait
00:24:07chez moi
00:24:07parce qu'il fallait
00:24:09pas faire de bruit
00:24:09papa est fatigué
00:24:10comme ça
00:24:14les gamins
00:24:14ils pouvaient
00:24:14quand même jouer
00:24:15un peu
00:24:16c'est des enfants
00:24:18on peut pas
00:24:19les enfermer
00:24:20complètement
00:24:20oui il a été violent
00:24:23c'est pour ça
00:24:23qu'il y a eu un divorce
00:24:24en 2015
00:24:28Aline Hart
00:24:28se retrouve donc seule
00:24:29pour élever ses enfants
00:24:31de 8 et 5 ans
00:24:32elle vivote
00:24:33avec sa pension alimentaire
00:24:35et une activité de coiffeuse
00:24:37à domicile
00:24:37qui ne lui rapporte
00:24:39pas grand chose
00:24:40c'est à cette période
00:24:45que le FC Durenbar
00:24:46lui offre
00:24:47une vraie bouffée
00:24:48d'air frais
00:24:48elle entraîne les petits
00:24:50joue dans l'équipe féminine
00:24:52et donne un coup de main au club
00:24:53dès qu'elle a 5 minutes
00:24:55elle revivait
00:24:57elle arrivait à sortir
00:24:59un petit peu
00:25:00elle faisait les maillots
00:25:02nettoyer
00:25:03oui
00:25:05quand il y avait des fêtes
00:25:05il fallait faire à manger
00:25:07oui
00:25:08ça la faisait sortir
00:25:10que d'être
00:25:10dans ses deux chambres
00:25:12qu'elle avait
00:25:13c'était à l'air pur
00:25:14elle était dehors
00:25:15elle voyait du monde
00:25:17au moins
00:25:17et puis il y a Jean
00:25:21leur relation est discrète
00:25:23même si tout le monde
00:25:25est au courant
00:25:25rien n'est vraiment officiel
00:25:28je les ai vus 3 fois
00:25:31chez eux
00:25:33chez ma fille
00:25:33et la première fois
00:25:34j'en avais vu Jean
00:25:35une fois
00:25:36au mois d'août
00:25:37chez notre fils
00:25:38on rentrait de vacances
00:25:39il est venu manger là-bas
00:25:41et puis il est reparti
00:25:42parce qu'ils avaient foot
00:25:42c'est tout ce que je les ai vus
00:25:45mais au fil des mois
00:25:49Aline Hart
00:25:50paraît un peu mal à l'aise
00:25:51dans cette vie de couple
00:25:52qui ne dit pas son nom
00:25:53et elle en parle à sa mère
00:25:56j'ai dit
00:25:58t'es grand
00:25:58tu es majeur
00:26:00t'es vacciné
00:26:00débrouille-toi
00:26:01ne viens pas pleurer
00:26:03dans les jupons
00:26:04je lui ai dit
00:26:04un jour
00:26:05ça ne m'intéresse pas
00:26:08j'ai dit
00:26:09tu l'as eu
00:26:10tu l'as voulu
00:26:11tu l'as eu
00:26:12et bien maintenant
00:26:12tu l'as dans le cul
00:26:13comme mon papa m'a dit un jour
00:26:15Dominique
00:26:20une mamie foot
00:26:21une amourette
00:26:22qui ne dit pas son nom
00:26:23c'est quand même pas
00:26:23un début d'enquête terrible
00:26:24pour les gendarmes
00:26:25en apparence Christophe
00:26:26parce que le diable
00:26:27se cache parfois dans les détails
00:26:29c'est bien connu
00:26:29et en l'occurrence
00:26:30le détail
00:26:31c'est la téléphonie
00:26:32et la teneur
00:26:33des échanges
00:26:34entre les uns
00:26:35et les autres
00:26:35écoutez bien
00:26:36les SMS
00:26:37Jean d'abord
00:26:38lui
00:26:40il n'a pas l'air
00:26:41d'avoir très envie
00:26:41de s'impliquer
00:26:42dans la relation
00:26:42avec Aline
00:26:43il échange des SMS
00:26:44avec une copine
00:26:45et il parle d'Aline
00:26:46il dit
00:26:46elle est un peu lourde
00:26:48il suffit que je passe pas un soir
00:26:50et elle me fait une scène
00:26:51je commence à plus la supporter
00:26:53moi je veux rien de sérieux
00:26:55je veux juste m'amuser
00:26:56bon et Aline ?
00:26:57alors Aline elle est
00:26:58elle est love
00:27:00elle elle est à l'opposé
00:27:02de Jean
00:27:02elle voudrait le voir plus souvent
00:27:04elle lui écrit
00:27:04t'imagines même pas
00:27:06ce que j'aimerais être avec toi
00:27:08j'ai pas envie de te perdre
00:27:09et vous savez quoi ?
00:27:11quand elle lui envoie ses SMS
00:27:12s'il répond
00:27:13c'est juste des
00:27:14ok il est totalement indifférent
00:27:16ok mais c'est quand même pas
00:27:17la téléphonie la plus excitante
00:27:19quand même
00:27:19mais cette relation amoureuse
00:27:21bancale
00:27:22entre les deux jeunes
00:27:23quand on la met
00:27:24en comparaison
00:27:25à la relation téléphonique
00:27:28de Jean
00:27:28avec sa mère
00:27:29c'est
00:27:30deux mondes
00:27:32parce qu'en fait
00:27:32il a une relation fusionnelle
00:27:34avec sa mère
00:27:35ou peut-être qu'elle a une relation
00:27:36fusionnelle avec lui
00:27:37elle est extrêmement
00:27:38possessive
00:27:39intrusive
00:27:40je vous rappelle que
00:27:41son gamin
00:27:42il a 29 ans
00:27:43écoutez bien ce qu'elle lui envoie
00:27:45comme SMS
00:27:46t'as vu l'heure ?
00:27:47t'es où ?
00:27:48tu rentres quand ?
00:27:49à quelle heure ?
00:27:50est-ce que t'as sorti le chien ?
00:27:51est-ce que tu lui as donné à manger ?
00:27:53elle lui reproche
00:27:54de dépenser trop d'argent
00:27:55pour acheter des voitures
00:27:56et c'est une litanie
00:27:57d'injonctions
00:27:59et de reproches
00:27:59ok
00:28:00et entre Béatrice et Aline
00:28:01ça se passait comment ?
00:28:02alors leur relation
00:28:03elle passe par Jean
00:28:04Aline demande à Jean
00:28:05de parler
00:28:06clairement à sa mère
00:28:08de la relation
00:28:08qu'ils entretiennent
00:28:09elle et lui
00:28:10elle lui écrit
00:28:11t'as eu le temps
00:28:12Jean
00:28:13de lui parler ?
00:28:14tu lui en parles quand ?
00:28:16et lui répond
00:28:16en freinant
00:28:18autant que possible
00:28:19bientôt
00:28:19ouais ouais
00:28:20j'ai parlé à ma mère
00:28:22du fait qu'on s'installe ensemble
00:28:23t'inquiète pas
00:28:24ça va s'arranger
00:28:24on sent que Jean
00:28:26craint vraiment
00:28:27les réactions de sa mère
00:28:28et qu'il n'ose pas
00:28:29lui avouer
00:28:30la véritable
00:28:31nature de la relation
00:28:32qu'il a avec Aline
00:28:34et ça
00:28:35ça intrigue les enquêteurs
00:28:36et ça les incite
00:28:37à aller gratter un peu
00:28:39pendant des semaines
00:28:43c'est presque tout
00:28:44le village de Durenbar
00:28:45qui est entendu
00:28:45par les gendarmes
00:28:46la famille de Jean Bové
00:28:49celle d'Aline Hart
00:28:51les amis proches
00:28:52et ça commence à causer
00:28:54Dès le début des auditions réalisées
00:28:58Aline Hart se positionne
00:29:00comme très en phase
00:29:02avec sa belle-mère
00:29:03Béatrice Bové
00:29:04en revanche
00:29:06au fil des auditions
00:29:07nous relevons
00:29:08qu'en réalité
00:29:09il y a une forte opposition
00:29:11entre Aline Hart
00:29:13et sa belle-mère
00:29:14elle espérait pour lui
00:29:17une jeune célibataire
00:29:19sans enfant
00:29:20et manifestement
00:29:23Aline Hart
00:29:24n'était pas dupe
00:29:25mais elle mettait
00:29:26un point d'honneur
00:29:27à faire comme si
00:29:28elle était capable
00:29:30en fait
00:29:30de cracher
00:29:32sur sa belle-mère
00:29:33mais lorsqu'elle
00:29:34l'a rencontrée
00:29:35sur la commune
00:29:36face à d'autres habitants
00:29:37faire croire
00:29:38qu'elle adorait
00:29:39sa belle-mère
00:29:40et qu'elle s'entendait
00:29:41parfaitement bien
00:29:42Caroline
00:29:44jeune divorcée
00:29:45libérée d'un mariage
00:29:46malheureux
00:29:46avait des rêves
00:29:47avec Jean bien sûr
00:29:49elle imagine
00:29:52avec lui
00:29:53un avenir
00:29:53un avenir
00:29:54en tant que
00:29:55futur père
00:29:56d'un de ses enfants
00:29:57et elle voit aussi
00:29:59en lui
00:29:59une stabilité
00:30:01et la possibilité
00:30:02de créer
00:30:03un nouveau foyer
00:30:04seulement
00:30:07Jean Bové
00:30:07il n'est pas du tout
00:30:08dans cette
00:30:09perspective là
00:30:10lui c'est un tanguy
00:30:12il vit
00:30:12au crochet
00:30:14de sa maman
00:30:14il se comporte
00:30:15comme un adolescent
00:30:16Aline Hart
00:30:20prend son mal
00:30:20en patience
00:30:21et en février
00:30:252017
00:30:26deux mois
00:30:27avant le drame
00:30:28elle pense
00:30:29qu'elle peut y arriver
00:30:30cela fait des années
00:30:33que Béatrice Bové
00:30:34part chaque hiver
00:30:34en Autriche
00:30:35avec les membres
00:30:36du club de foot
00:30:36et son fils
00:30:37adorait bien sûr
00:30:38Aline Hart
00:30:41saute sur l'occasion
00:30:42et pour se mettre
00:30:43la belle-mère
00:30:44dans la poche
00:30:45elle lui offre
00:30:46le voyage
00:30:47toute la famille
00:30:49part donc en Autriche
00:30:50Béatrice
00:30:50Jean
00:30:51Aline et ses deux enfants
00:30:52mais arrivée sur place
00:30:54surprise
00:30:55elle avait pour habitude
00:30:58de partager sa chambre
00:31:00avec son fils
00:31:01Jean Bové
00:31:02mais cette fois là
00:31:03elle a été mise
00:31:03au pied du mur
00:31:04Aline Hart
00:31:06a remis ses enfants
00:31:07à Béatrice Bové
00:31:09et lui a imposé
00:31:10le fait de partager
00:31:12sa chambre
00:31:12avec ses enfants
00:31:14à elle
00:31:14pendant qu'elle
00:31:15partageait sa chambre
00:31:16avec Jean Bové
00:31:18Sale temps
00:31:20pour la belle-mère
00:31:21pendant une semaine
00:31:23Béatrice Bové
00:31:23fait bonne figure
00:31:24elle dort
00:31:25avec les enfants
00:31:26d'Aline
00:31:26qui ont maintenant
00:31:2710 et 8 ans
00:31:28elle les fait jouer
00:31:29et elle voit peu
00:31:31son fils
00:31:31accaparé
00:31:32par ce rôle de nounou
00:31:33qu'elle n'a pas choisi
00:31:34Autant dire
00:31:43que ses vacances au ski
00:31:44lui restent en travers
00:31:45de la gorge à Béatrice
00:31:46et qu'au retour
00:31:47ça ne s'est pas arrangé
00:31:48avec Aline
00:31:49et c'est alors que
00:31:50deux mois avant le crime
00:31:52il commence à se passer
00:31:53des choses bizarres
00:31:55au FC du Rennes-Bar
00:31:56Un jour
00:32:01ce sont les maillots de foot
00:32:02qu'Aline retrouve par terre
00:32:03dans le vestiaire
00:32:04alors qu'elle les plie
00:32:05toujours soigneusement
00:32:06après les avoir lavés
00:32:07et quelques jours plus tard
00:32:11rebelote
00:32:12encore des maillots par terre
00:32:15encore un désordre inexplicable
00:32:17le 31 mars 2017
00:32:19une semaine avant le drame
00:32:21ça devient plus grave
00:32:23il y a une agression
00:32:25il y a une agression
00:32:25dont Aline Hart
00:32:26a été victime
00:32:27elle bénéficiera même
00:32:30d'un jour
00:32:31d'interruption de travail
00:32:32pour une arcade
00:32:33sous-ciliaire
00:32:34légèrement abîmée
00:32:36un homme l'a agrippée
00:32:38et projetée violemment
00:32:39contre le mur
00:32:39dans le vestiaire
00:32:40Aline s'est réfugiée
00:32:42chez Béatrice
00:32:43et elle a porté plainte
00:32:46mais deux jours plus tard
00:32:50un vol
00:32:51en arrivant au clubhouse
00:32:53Aline découvre cette fois
00:32:54que la caisse à monnaie
00:32:55a été fracturée
00:32:56toute la recette
00:32:57de la dernière soirée
00:32:58du club
00:32:59s'est volatilisée
00:33:00une succession d'événements
00:33:04qui laissent les gendarmes
00:33:05perplexes
00:33:06car comment expliquer
00:33:07que dans un club tranquille
00:33:09qui n'a jamais eu
00:33:10de problème de ce genre
00:33:11ce soit toujours
00:33:12sur Aline
00:33:13que ça tombe
00:33:14et qu'à chaque fois
00:33:15elle soit le témoin
00:33:16ou la victime
00:33:17de ces incidents
00:33:18et si
00:33:20et si elle avait
00:33:22tout inventé
00:33:22les membres du club
00:33:24le disent à demi-mot
00:33:25et les gendarmes
00:33:26ne sont pas loin
00:33:27de le penser
00:33:28nous avons la conviction
00:33:30qu'Aline Hart
00:33:31mentait
00:33:32de manière habituelle
00:33:33pour attirer
00:33:35les projecteurs
00:33:36sur elle
00:33:37pour se victimiser
00:33:38parce qu'elle estimait
00:33:40insuffisant
00:33:42le retour sur investissement
00:33:44qu'elle-même avait
00:33:45au profit du club
00:33:46nous nous rendons compte
00:33:55au travers des auditions
00:33:56sur les réseaux sociaux
00:33:58par exemple
00:33:58qu'Aline Hart
00:33:59a un compte
00:34:01d'un homme
00:34:02qui s'appelle
00:34:03Seth Toff
00:34:04qui n'a comme amie
00:34:08qu'elle
00:34:08et Jean Beauvais
00:34:09et qui ne fait
00:34:10que la complimenter
00:34:11ce compte Facebook
00:34:13au nom de
00:34:14Seth Toff
00:34:15est public
00:34:16mais sans photo
00:34:17sans publication
00:34:18juste des commentaires
00:34:20élogieux
00:34:21voire dithyrambique
00:34:23sur Aline
00:34:24elle est tellement belle
00:34:26elle est aussi fragile
00:34:27il faut prendre soin d'elle
00:34:28mais ce compte
00:34:31les gendarmes
00:34:32le découvrent très vite
00:34:32c'est elle
00:34:34qui l'a créé
00:34:35c'est elle
00:34:35qui l'alimente
00:34:36pour se faire mousser
00:34:37pour rendre
00:34:38Jean Jaloux
00:34:39il se trouve
00:34:40que ce compte
00:34:41a été supprimé
00:34:42quelques temps
00:34:43après le décès
00:34:44de Béatrice Beauvais
00:34:47et au sein du club
00:34:49Aline Hart
00:34:50malgré son investissement
00:34:51ne faisait pas l'unanimité
00:34:53loin de là
00:34:54Aline Hart
00:34:57tente de nous
00:34:58transmettre
00:34:59une image d'elle
00:35:00toujours très favorable
00:35:01pourtant
00:35:03plus nous avançons
00:35:05dans l'enquête
00:35:06et plus nous nous rendons compte
00:35:07que cette image
00:35:08il n'y a qu'elle
00:35:09qu'il a
00:35:10au club de foot
00:35:11où elle dit
00:35:12être parfaitement intégré
00:35:14à l'ensemble
00:35:15de l'équipe encadrante
00:35:16tous nous décrivent
00:35:17une personnalité
00:35:18gênante
00:35:20embarrassante
00:35:20pour ne pas dire
00:35:22saoulante
00:35:23ils la décrivent
00:35:26tous
00:35:27comme quelqu'un
00:35:28de très affirmé
00:35:29de colérique
00:35:30d'instable
00:35:32voire d'hystérique
00:35:33le 3 avril 2017
00:35:38trois jours avant le meurtre
00:35:39Aline Hart révèle
00:35:41cette nature
00:35:42disons
00:35:42explosive
00:35:43en famille
00:35:44sa rivalité
00:35:54avec Béatrice Beauvais
00:35:55qui jusqu'alors
00:35:56se jouait à fleurer
00:35:57mouffetée
00:35:57éclate au grand jour
00:35:58elle se présente
00:36:04le matin
00:36:05chez sa belle-mère
00:36:06et elle lui dit
00:36:07faut qu'on parle
00:36:09devant gens
00:36:12qui ne mouffent pas
00:36:13la question est de savoir
00:36:16s'il y a possibilité
00:36:17de s'installer
00:36:18dans la maison
00:36:18bimitoyenne
00:36:19c'est à dire
00:36:20la maison
00:36:20qui appartenait
00:36:21à la grand-mère
00:36:22de Jean Beauvais
00:36:23et Béatrice Beauvais
00:36:35elle est formelle
00:36:36elle ne veut pas céder
00:36:38et elle ne cédera pas
00:36:39chacune campe
00:36:41sur ses positions
00:36:42mais Aline
00:36:43veut aller au fond
00:36:44des choses
00:36:44comprendre
00:36:45pourquoi Béatrice
00:36:47ne veut pas d'elle
00:36:47qu'est-ce qu'elle lui a fait
00:36:49pas de réponse
00:36:51de Béatrice
00:36:52Aline Hart
00:36:55finit par partir
00:36:56en claquant la porte
00:36:56Jean n'a pas décroché
00:36:59un mot
00:36:59alors ça Dominique
00:37:04c'est un sacré
00:37:05grain de sable
00:37:06dans la vie
00:37:06rangée
00:37:07de Béatrice Beauvais
00:37:08ça chauffait
00:37:09depuis trois jours
00:37:09avec la copine
00:37:10de son fils
00:37:10il y avait d'ailleurs
00:37:11eu une belle engueulade
00:37:12trois jours avant le crime
00:37:13mais de là
00:37:14Dominique
00:37:14a découpé
00:37:16le visage
00:37:17de belle-maman
00:37:17c'est vrai
00:37:18en apparence
00:37:19mais l'étau
00:37:20se resserre pourtant
00:37:21autour d'Aline
00:37:21parce que souvenez-vous
00:37:23la piste
00:37:24du serial killer
00:37:25ça n'a rien donné
00:37:26et
00:37:26vous vous rappelez
00:37:27que Aline
00:37:28dit le matin
00:37:29du 6 avril
00:37:30j'ai vu deux gitans
00:37:32un homme et une femme
00:37:32qui traînaient dans le village
00:37:34et elle les décrit
00:37:35précisément
00:37:36notamment
00:37:36un tatouage
00:37:37que portait l'un d'eux
00:37:38avec un glaive
00:37:39une rose rouge
00:37:41des pétales
00:37:41alors qu'elle ne les a vus
00:37:43que quelques secondes
00:37:44de la même façon
00:37:45elle va donner
00:37:45un numéro
00:37:46de plaque d'immat
00:37:47les gendarmes
00:37:48vont vérifier
00:37:48c'est une immatriculation
00:37:49qui correspond à une voiture
00:37:50dans les Pyrénées
00:37:52orientales
00:37:53bref
00:37:53les gendarmes
00:37:54vont quand même vérifier
00:37:55absolument tout
00:37:56c'est vrai
00:37:57que les gens du voyage
00:37:58font du démarchage
00:38:00dans la région
00:38:00les gendarmes
00:38:01vont aller voir
00:38:02des voyageurs
00:38:03qui ont campé
00:38:04dans le village
00:38:04et aux alentours
00:38:05leur poser des questions
00:38:07sur ce couple de gitans
00:38:08ce tatouage
00:38:08ils ne trouvent rien
00:38:09de la même façon
00:38:10ils vont voir
00:38:11les gens du village
00:38:12et des environs
00:38:12est-ce que vous vous souvenez
00:38:13un couple de gitans
00:38:14un homme, une femme
00:38:15un tatouage
00:38:15rien qui ne correspond
00:38:17aucun rapprochement possible
00:38:19avec ces gitans
00:38:20et ça peut paraître anecdotique
00:38:22mais
00:38:22quand les gendarmes
00:38:24vont voir les voyageurs
00:38:25dans leur campement
00:38:26ils leur disent
00:38:26chez nous
00:38:27jamais
00:38:28un gitan
00:38:29ne fait du démarchage
00:38:31avec sa femme
00:38:32donc quoi
00:38:32Aline Hart a menti
00:38:33oui
00:38:33elle a menti
00:38:34et rappelez-vous
00:38:36elle a posté le 6 avril
00:38:38à 11h15 le matin
00:38:39un message sur Facebook
00:38:40attention il y a des gitans
00:38:41qui traînent dans le village
00:38:42or
00:38:43on sait qu'elle est sortie
00:38:44de chez Mme Beauvais
00:38:46vers 8h30
00:38:479h
00:38:47en tout cas
00:38:48pourquoi est-ce qu'elle
00:38:49leur a attendu 2h
00:38:50pour mettre en alerte
00:38:52les gens du village
00:38:53et leur signaler
00:38:53la présence des gitans
00:38:54pour les gendarmes
00:38:56c'est évident
00:38:56elle a menti
00:38:57et pourquoi est-ce qu'elle a fait ça
00:38:59elle s'est fabriqué
00:39:00un alibi
00:39:01au cas où
00:39:02quelqu'un leur a vu sortir
00:39:03à 8h39
00:39:04de chez Béatrice Beauvais
00:39:05et ben oui
00:39:05j'étais chez elle
00:39:07et j'étais venue la prévenir
00:39:08qu'il y avait des gitans
00:39:09qui traînaient dans le village
00:39:10et pour la coincer
00:39:11les gendarmes
00:39:12vont retracer
00:39:12précisément son parcours
00:39:14grâce à sa téléphonie
00:39:17le 6 avril 2017
00:39:20à 8h
00:39:21le téléphone d'Aline Hart
00:39:23borne à proximité
00:39:24du club de foot
00:39:25et donc
00:39:26de la maison
00:39:27de Béatrice Beauvais
00:39:28logique
00:39:29elle a toujours dit
00:39:31qu'elle y était
00:39:31mais les gendarmes
00:39:33ont découvert un élément
00:39:34curieux
00:39:36on se rend compte
00:39:37qu'on a une interruption
00:39:39téléphonique
00:39:40du téléphone
00:39:41d'Aline Hart
00:39:42entre 8h30
00:39:44et 9h20
00:39:45cette interruption
00:39:48téléphonique
00:39:49a donné lieu
00:39:50à des vérifications
00:39:51ces vérifications
00:39:53nous ont permis
00:39:53qu'il n'y avait pas eu
00:39:54de défaillance
00:39:55de relais
00:39:55les téléphones ont donc
00:39:57fonctionné normalement
00:39:58nous pouvons donc
00:39:59en conclure
00:40:00qu'il s'agit d'un acte
00:40:01intentionnel
00:40:02presque 50 minutes
00:40:05de coupure
00:40:05pile poil
00:40:07quand Béatrice Beauvais
00:40:08a été tuée
00:40:09mais après
00:40:14le téléphone
00:40:15d'Aline Hart
00:40:16émet de nouveau
00:40:17normalement
00:40:18il accroche
00:40:20les antennes
00:40:20dans Durenbar
00:40:21et autour du village
00:40:22au gré de ses déplacements
00:40:23une visite
00:40:24chez une cliente
00:40:25un petit tour
00:40:26au supermarché
00:40:26bref
00:40:27une matinée banale
00:40:28à midi
00:40:35Aline Hart
00:40:35est revenue
00:40:36chez elle
00:40:36pour la pause déjeuner
00:40:37elle affirme
00:40:39en être repartie
00:40:40vers 13h30
00:40:4113h40
00:40:42or à 13h
00:40:46son portable
00:40:47a borné
00:40:48à nouveau
00:40:49à proximité
00:40:50du clubhouse
00:40:50donc à côté
00:40:53de la maison
00:40:53de Béatrice Beauvais
00:40:54et c'est à peu près
00:40:57à cette heure là
00:40:57que l'incendie
00:40:58a été déclenché
00:40:59les gendarmes
00:41:01ont même un timing
00:41:01très précis
00:41:0213h10
00:41:08il y a
00:41:08l'ancien maire
00:41:09de la commune
00:41:10qui passe devant
00:41:11le domicile
00:41:11de Béatrice Beauvais
00:41:12il pénètre
00:41:24le chien le suit
00:41:25se retrouve donc
00:41:25dans cette petite cour
00:41:26qui se situe
00:41:27devant
00:41:28la maison
00:41:29la sonnette
00:41:35fonctionne
00:41:36mais la porte
00:41:38est verrouillée
00:41:39finalement
00:41:40ne voyant rien
00:41:42aucune réaction
00:41:43au niveau
00:41:43de la maison
00:41:43il referme
00:41:44le portillon
00:41:45le chien est enfermé
00:41:46et il quitte
00:41:47la propriété
00:41:48il dira
00:41:51avoir senti
00:41:53une odeur
00:41:54de fumée
00:41:55légère
00:41:56devant la maison
00:41:5720 minutes plus tard
00:42:04vers 13h30
00:42:05deux cousins
00:42:06de Béatrice
00:42:07passent devant
00:42:07sa maison
00:42:08le chien est alors
00:42:09de nouveau sorti
00:42:10de la cour
00:42:11eux aussi
00:42:12s'arrêtent
00:42:12pour faire rentrer
00:42:13Jazz dans le jardin
00:42:14et prévenir
00:42:15Béatrice Beauvais
00:42:16le portail
00:42:21est ouvert
00:42:22le portillon
00:42:23est ouvert
00:42:24et la sonnette
00:42:25inopérante
00:42:26or
00:42:29les analyses
00:42:30de la police
00:42:30scientifique
00:42:31l'ont démontré
00:42:31à 13h12
00:42:33précisément
00:42:34le tableau électrique
00:42:36de la maison
00:42:37a sauté
00:42:37à cause du feu
00:42:39provoquant
00:42:40une coupure
00:42:41de courant
00:42:41pour nous
00:42:43les éléments
00:42:44sont très clairs
00:42:45au moment
00:42:46où l'ancien maire
00:42:48se présente
00:42:48au domicile
00:42:49il y a une personne
00:42:51dans la maison
00:42:51en train
00:42:52de déclencher
00:42:53le sinistre incendie
00:42:55et qui était
00:42:57à proximité
00:42:57des lieux
00:42:58à ce moment là
00:42:59Aline Hart
00:43:00les chemins
00:43:03mènent donc
00:43:04à Aline Hart
00:43:05les gendarmes
00:43:06la placent en garde à vue
00:43:07le 13 juin 2017
00:43:08deux mois après
00:43:09le meurtre
00:43:10mais Jean
00:43:11et s'il avait joué
00:43:12un rôle dans cette affaire
00:43:14et si c'était
00:43:15l'histoire
00:43:15d'un couple
00:43:16infernal
00:43:16les gendarmes
00:43:18l'embarquent aussi
00:43:18et en garde à vue
00:43:24Jean Beauvais
00:43:25n'emmène pas large
00:43:25parce que
00:43:27les enquêteurs
00:43:28ont vérifié
00:43:29ce fameux 6 avril
00:43:31il est bien passé
00:43:32chercher son collègue
00:43:32à 7h15
00:43:33mais avant
00:43:35lui font remarquer
00:43:36les gendarmes
00:43:37avant 7h
00:43:38personne ne peut témoigner
00:43:40de ce qu'il a fait
00:43:41nous sommes posé la question
00:43:45à la possibilité
00:43:46que les faits
00:43:47aient été commis
00:43:48avant
00:43:48et que Jean
00:43:49ait menti
00:43:50il aurait très bien pu
00:43:53matériellement
00:43:54commettre les faits
00:43:55à 6h30
00:43:56ou mettre en scène
00:43:57le petit déjeuner
00:43:58et ensuite
00:44:00rejoindre
00:44:00son emploi
00:44:02et puis
00:44:04il n'a pas semblé
00:44:05être très affecté
00:44:07par la mort
00:44:07de sa mère
00:44:08d'ailleurs
00:44:09les habitants
00:44:10de Durenbach
00:44:10le disent
00:44:11Jean a pu avoir
00:44:13des comportements
00:44:14qui ont déstabilisé
00:44:15son entourage
00:44:16il va demander
00:44:18les clés
00:44:19du clubhouse
00:44:20pour pouvoir
00:44:20tondre
00:44:21quelques jours
00:44:22après le décès
00:44:24ou même
00:44:27faire des essais
00:44:29dans une concession
00:44:30BMW
00:44:31après le décès
00:44:33de sa mère
00:44:33il a un comportement
00:44:36qui passe
00:44:37comme étant
00:44:37un comportement
00:44:37inapproprié
00:44:38par beaucoup
00:44:39les gendarmes
00:44:41insistent
00:44:42votre mère
00:44:43elle était un peu
00:44:44envahissante
00:44:44non ?
00:44:45oui c'est vrai
00:44:46reconnais Jean
00:44:47parfois elle se menait
00:44:48un peu trop de ma vie
00:44:48et puis
00:44:49elle avait un joli magot
00:44:51votre mère
00:44:52des économies
00:44:53de 100 000 euros
00:44:54nous avons
00:44:55l'idée
00:44:56d'un mobile
00:44:57lié à la pas du gain
00:44:58Jean avait un intérêt
00:45:00à se débarrasser
00:45:01de sa mère
00:45:02donc on ne pouvait pas
00:45:03exclure
00:45:04une complicité
00:45:05d'une part
00:45:05voire une coaction
00:45:07là
00:45:09Jean est catégorique
00:45:10il ne parlait
00:45:11jamais d'argent
00:45:12avec sa mère
00:45:12il ne connaissait pas
00:45:13l'existence
00:45:14de cet héritage
00:45:15et non
00:45:15il n'a jamais envisagé
00:45:16sérieusement
00:45:17de vivre avec Aline
00:45:18ah bon ?
00:45:20mais alors
00:45:20expliquez-nous
00:45:21pourquoi vous vous êtes
00:45:22installé chez elle
00:45:23dès le soir même
00:45:24de la mort de votre mère
00:45:25ça fait maintenant
00:45:27deux mois
00:45:27que vous vivez
00:45:28chez elle
00:45:28avec ses deux enfants
00:45:29oui
00:45:31c'est vrai
00:45:32répond Jean
00:45:33mais c'est parce que
00:45:35c'était
00:45:35pratique
00:45:37malgré ses 29 ans
00:45:40il manque
00:45:41d'autonomie
00:45:42et pour lui
00:45:43c'était un confort
00:45:44que de vivre
00:45:45avec Aline Hart
00:45:46n'ayant plus de domicile
00:45:48et ayant été placé
00:45:49sous scellé
00:45:50après plusieurs heures
00:45:52de garde à vue
00:45:53le tanguille immature
00:45:54commence quand même
00:45:55à redescendre sur terre
00:45:56Jean a toujours
00:45:58ce sourire narquois
00:45:59ce rictus
00:46:00mais très rapidement
00:46:01il va s'effondrer
00:46:02c'est là véritablement
00:46:05qu'il se dit
00:46:06mon dieu
00:46:07Aline Hart
00:46:09pourrait être
00:46:11la personne
00:46:11derrière ce crime là
00:46:12avant
00:46:16il ne l'a
00:46:18pour ainsi dire
00:46:19pas visagé
00:46:19il est peut-être
00:46:20le seul d'ailleurs
00:46:21parce que tout le village
00:46:23se dit
00:46:25qu'Aline Hart
00:46:26doit avoir
00:46:27un lien
00:46:28quelconque
00:46:29avec ce crime
00:46:31mais dans la pièce
00:46:34à côté
00:46:35la suspecte
00:46:35a une toute autre attitude
00:46:36elle
00:46:37elle ne craint pas
00:46:39les questions
00:46:39des gendarmes
00:46:41Aline Hart
00:46:42paraît presque apaisée
00:46:44contente
00:46:45heureuse
00:46:45de la situation
00:46:46elle se met en valeur
00:46:48elle est heureuse
00:46:48qu'on lui pose des questions
00:46:49toujours avec
00:46:51cet aspect
00:46:52un peu séductrice
00:46:54elle se sent gratifiée
00:46:56alors
00:46:58Aline Hart
00:46:58déroule toute sa vie
00:46:59devant les gendarmes
00:47:01sa relation avec Jean
00:47:02ses rapports avec sa belle-mère
00:47:03excellent
00:47:04elle le répète
00:47:05mais assez vite
00:47:10les gendarmes
00:47:11rentrent dans le dur
00:47:12ils abordent les faits
00:47:15vous faisiez quoi
00:47:15exactement
00:47:16chez Béatrice Bové
00:47:17le matin du 6 avril
00:47:18elle va me dire
00:47:20est-ce qu'il est possible
00:47:22que j'ai oublié
00:47:23ce que j'ai fait
00:47:25ce jour là
00:47:25est-ce qu'il est possible
00:47:28que je ne m'en souvienne pas
00:47:29elle demande
00:47:32à faire une pause
00:47:33et quand les gendarmes
00:47:35vont la chercher
00:47:36dans sa cellule
00:47:36pour reprendre
00:47:37l'interrogatoire
00:47:38elle gite
00:47:39inanimé
00:47:40sur le lit
00:47:40nous constatons
00:47:42qu'elle respire
00:47:43et nous faisons intervenir
00:47:45immédiatement
00:47:46des pompiers
00:47:46les sapeurs-pompiers
00:47:48nous indiqueront
00:47:48qu'elle simule
00:47:49elle est quand même
00:47:52transportée
00:47:53à l'hôpital
00:47:53où les médecins
00:47:54font le même diagnostic
00:47:55tout au long
00:47:58des examens réalisés
00:47:59par ses médecins
00:48:00elle gardera
00:48:01les yeux fermés
00:48:02elle tentera
00:48:04de maîtriser
00:48:05un maintien
00:48:06léthargique
00:48:07mais
00:48:07qui ne sera pas réel
00:48:09elle est vue
00:48:11par un second médecin
00:48:12qui confirmera
00:48:13en tout point
00:48:14les premiers éléments
00:48:15il la fera tomber
00:48:17du brancard
00:48:17et elle se repositionnera
00:48:20sur le brancard
00:48:21Aline Hart reprend aussitôt
00:48:24sa posture
00:48:25apathique
00:48:27pas le choix
00:48:31la garde à vue
00:48:32est suspendue
00:48:33la juge défère
00:48:34Aline Hart
00:48:35le jour même
00:48:35elle arrive dans son bureau
00:48:37avachie sur un fauteuil roulant
00:48:39les yeux fermés
00:48:40un peu de salive
00:48:41au coin des lèvres
00:48:41elle garde le silence
00:48:43comme la loi
00:48:43l'y autorise
00:48:44mais la juge
00:48:45la met en examen
00:48:46pour meurtre
00:48:47et l'envoie
00:48:48à son détention provisoire
00:48:49Jean lui
00:48:50est ressorti
00:48:51libre de sa garde à vue
00:48:52aucune charge
00:48:53n'est retenue contre lui
00:48:54un mois plus tard
00:48:59Aline Hart
00:49:00est de retour
00:49:00chez la juge d'instruction
00:49:01et cette fois
00:49:03elle est parfaitement éveillée
00:49:04et disposée
00:49:05à répondre aux questions
00:49:06mais la magistrate
00:49:08qui attend des explications
00:49:10va vite déchanter
00:49:10car Aline Hart
00:49:15nie tout en bloc
00:49:16non
00:49:17elle n'a pas tué
00:49:18Béatrice Beauvais
00:49:19pourquoi est-ce qu'elle
00:49:20l'aurait tuée
00:49:20elle s'entendait très bien
00:49:21les témoignages disent
00:49:24le contraire
00:49:24elle s'en moque
00:49:26on l'accuse
00:49:29d'avoir inventé
00:49:30tous les incidents
00:49:31au FC Durand Bar
00:49:32elle s'en moque aussi
00:49:34puisque c'est la vérité
00:49:35je vous ai dit
00:49:38que c'était comme ça
00:49:39et c'est comme ça
00:49:40c'est arrivé
00:49:41les gens du village
00:49:43qui vont nous dire
00:49:44elle faisait beaucoup de choses
00:49:45elle était un peu envahissante
00:49:46c'est faux
00:49:48je faisais tout
00:49:48et ça n'est pas possible
00:49:51il n'y a pas d'autre contestation
00:49:53je vous l'ai dit
00:49:53c'est ma parole
00:49:54point à la ligne
00:49:55alors la juge
00:49:58essaie de la coincer
00:49:59en abordant un sujet
00:50:00plus sensible
00:50:01vous êtes bien enceinte
00:50:04de trois mois maintenant
00:50:05de Jean
00:50:05oui répond Aline Hart
00:50:08Jean voulait-il de cet enfant
00:50:11non
00:50:12pas vraiment
00:50:14la juge insiste
00:50:16vous avez déjà été enceinte
00:50:17deux fois de Jean
00:50:18depuis le début
00:50:19de votre relation
00:50:20et vous avez avorté
00:50:21deux fois
00:50:22toutes ces grossesses
00:50:23ce ne serait pas
00:50:25pour lui forcer la main
00:50:26elle va répondre
00:50:28très simplement
00:50:28absolument pas
00:50:29c'est le fruit du hasard
00:50:30elle est déjà mère
00:50:31de deux enfants
00:50:32d'un premier lit
00:50:33dont elle s'occupe
00:50:34à plein temps
00:50:36et puis non
00:50:37pas du tout
00:50:38c'est le hasard
00:50:39je suis tombée enceinte
00:50:40et ça va quand même
00:50:42dans le décor
00:50:43ça fait quand même
00:50:44beaucoup
00:50:45pour un magistrat instructeur
00:50:46Aline Hart
00:50:49s'arc-boute
00:50:49sur ses dénégations
00:50:51et plusieurs fois
00:50:52pendant l'interrogatoire
00:50:53elle se prend la tête
00:50:55dans les mains
00:50:55et se met à pleurer
00:50:57mais la juge
00:50:59le fait noter
00:50:59sur les PV
00:51:00elle ne verse
00:51:01jamais une larme
00:51:03quand vous êtes
00:51:04face à un magistrat
00:51:05qui lui vous dit
00:51:05mais les faits sont têtus
00:51:06moi j'ai un dossier
00:51:07et les experts me disent
00:51:09que c'est pas le cas
00:51:10les témoins me disent
00:51:11que c'est pas le cas
00:51:12pourquoi
00:51:13maintenez-vous ça madame
00:51:14et là elle s'englotte
00:51:17oui sans larme
00:51:19quelque peu déconcertée
00:51:22par tant d'obstination
00:51:23la juge décide
00:51:25d'organiser
00:51:26une reconstitution
00:51:27même s'il n'y a
00:51:27aucun aveu
00:51:28le 8 novembre 2018
00:51:35un an et demi
00:51:35après le meurtre
00:51:36c'est une Aline Hart
00:51:38méconnaissable
00:51:39qui revient sur les lieux
00:51:40entourée par les gendarmes
00:51:41elle a les cheveux longs
00:51:46le visage fermé
00:51:47elle se plie à l'exercice
00:51:48mais pas question pour elle
00:51:49de changer d'un iota
00:51:51ses déclarations
00:51:51elle a sonné
00:51:54chez Béatrice Bovet
00:51:55celle-ci lui a ouvert la porte
00:51:57elles se sont rendues
00:51:58dans la cuisine
00:51:59là sa belle-mère effrayée
00:52:03lui a agrippé le bras
00:52:04comment demande la juge
00:52:07la participation d'Aline Hart
00:52:10va se limiter à
00:52:11positionner la main
00:52:13de la victime
00:52:13sur son avant-bras
00:52:14de manière à ce qu'on puisse
00:52:15constater à quel endroit
00:52:16les griffures ont pu
00:52:17être faites
00:52:19la juge lui fait alors
00:52:21remarquer que sa blessure
00:52:22qui a été examinée
00:52:23par des médecins
00:52:23n'est pas compatible
00:52:25avec ce geste
00:52:27Aline Hart s'obstine
00:52:28il faut la croire
00:52:29si si ça s'est passé
00:52:30comme elle le dit
00:52:31la juge s'agace
00:52:33c'est un élément
00:52:34qui est compliqué
00:52:35madame Hart
00:52:36vous nous dites ça
00:52:37moi j'ai un médecin légiste
00:52:38on connaît la qualité
00:52:39de leur travail
00:52:40s'ils vous disent
00:52:41que l'angle des griffures
00:52:43est un angle à 45 degrés
00:52:45par rapport au sens du bras
00:52:47et que ça ne peut pas
00:52:48être fait comme ça
00:52:48c'est un élément
00:52:50matériel objectif
00:52:51vous ne pouvez pas
00:52:52vous contenter de dire
00:52:52non c'est pas vrai
00:52:53que vous nous expliquez
00:52:55que dans votre esprit
00:52:55ça s'est passé comme ça
00:52:56oui
00:52:57que vous disiez
00:52:58que c'est faux
00:52:59non
00:52:59vous ne serez jamais cru
00:53:01même cause
00:53:02même effet
00:53:02mais je vous dis
00:53:03ça s'est passé comme ça
00:53:04c'est comme ça
00:53:09et c'est pas autrement
00:53:10Aline Hart est en boucle
00:53:11sur une ligne de défense
00:53:13absurde
00:53:14son avocat se rend compte
00:53:15que sa cliente
00:53:16court au casse-pipe
00:53:16mais la juge
00:53:17aimerait pourtant comprendre
00:53:19du coup
00:53:19tout le monde attend
00:53:20beaucoup des expertises psychiatriques
00:53:22en mai 2018
00:53:27alors qu'elle est détenue
00:53:28depuis presque un an
00:53:29Aline Hart
00:53:31a rencontré un psychiatre
00:53:32trois mois
00:53:34après avoir accouché
00:53:35de son enfant
00:53:36et c'est avec le bébé
00:53:38dans les bras
00:53:38qu'elle s'est présentée
00:53:39devant l'expert
00:53:40alors que la petite
00:53:44était tranquille
00:53:45Aline Hart
00:53:46n'avait pas cessé
00:53:47de la réveiller
00:53:48pour qu'effectivement
00:53:50les pleurs du bébé
00:53:51perturbent
00:53:52l'expertise
00:53:53elle prétendait
00:53:58qu'il y avait eu
00:53:58un incendie
00:53:59dans la maison d'arrêt
00:54:00et que son bébé
00:54:02était énervé
00:54:03à cause de ça
00:54:03et ce premier expert
00:54:06n'a pas été dupe
00:54:07de la manœuvre
00:54:08quelqu'un qui en quelque sorte
00:54:11se sent un peu
00:54:12acculé
00:54:13par une procédure judiciaire
00:54:15va toujours parer
00:54:16au plus pressé
00:54:17vu de la manière
00:54:20dont procédait Aline Hart
00:54:21c'était pour gagner du temps
00:54:23pour se donner
00:54:24un peu de mou
00:54:26pour se donner
00:54:27un peu d'air
00:54:27et ensuite
00:54:28on verra
00:54:29plus de neuf mois après
00:54:33Aline Hart passe donc
00:54:34une seconde expertise psychiatrique
00:54:36cette fois
00:54:39le bébé est resté
00:54:40à la garderie
00:54:41elle ne peut plus reculer
00:54:43mais c'est de nouveau
00:54:45une déception
00:54:46elle était
00:54:48dans une attitude
00:54:49défensive
00:54:50absolument
00:54:52à tous égards
00:54:53et elle se défendait
00:54:54sur tout
00:54:55c'est à dire
00:54:56par exemple
00:54:56j'ai pratiquement
00:54:57rien obtenu
00:54:58pour ce qui était
00:54:59des conditions
00:55:00dans lesquelles son enfance
00:55:01s'était déroulé
00:55:02elle en parlait un peu
00:55:04mais elle en disait
00:55:04rien du tout
00:55:05idem pour sa relation
00:55:08avec Jean
00:55:09quand Aline Hart
00:55:11parle de Jean Beauvais
00:55:12il ne faut jamais oublier
00:55:14qu'elle parle
00:55:15en réalité
00:55:16des faits
00:55:16qui lui sont reprochés
00:55:17et que donc
00:55:19elle présente
00:55:21une version
00:55:21de cette relation
00:55:23qui ne doit pas
00:55:24entrer en contradiction
00:55:25avec le fait
00:55:26qu'elle nie les faits
00:55:27donc elle banalise
00:55:28dans tous les cas
00:55:31où les faits
00:55:32sont niés
00:55:33on rencontre
00:55:35cette attitude
00:55:36défensive
00:55:36parce que
00:55:38le mis en examen
00:55:39va bien entendu
00:55:40se défendre
00:55:41sur les faits
00:55:41mais il va aussi
00:55:45se défendre
00:55:45sur tout le reste
00:55:47comme s'il craignait
00:55:49qu'en parlant
00:55:50d'autre chose
00:55:51on trouve
00:55:52un élément
00:55:53en faveur
00:55:54de sa culpabilité
00:55:55il ne se livre pas
00:55:57il ne montre pas
00:55:58de blanche
00:55:58mais l'expert
00:56:00livre quand même
00:56:01au magistrat
00:56:02une théorie
00:56:02qui pourrait expliquer
00:56:03ce meurtre à mobile
00:56:04un mobile
00:56:06aussi puissant
00:56:07que la haine
00:56:07c'était la vengeance
00:56:10Aline Hart
00:56:16avait connu
00:56:17que des échecs
00:56:18dans son existence
00:56:19il y a eu
00:56:22un truc
00:56:23qui s'est mal passé
00:56:24quelque chose
00:56:25qui s'est mal passé
00:56:26il y a un ressentiment
00:56:27qui s'accumule
00:56:29c'est à dire
00:56:30que j'en voulais
00:56:31aux gens
00:56:32qui ne m'ont pas donné
00:56:33mon brevet professionnel
00:56:34pour 0,01 point
00:56:37disait-elle
00:56:37j'en voulais
00:56:39à mon mari
00:56:39évidemment
00:56:40j'en voulais
00:56:41à ses employeurs
00:56:44qui ne m'ont jamais permis
00:56:45de désorcer
00:56:46mon métier correctement
00:56:47et puis bien entendu
00:56:49j'en voulais
00:56:50à madame Beauvais
00:56:50qui m'a mis
00:56:52des bâtons dans les roues
00:56:53et c'est celui-là
00:56:55qui comme je le dis
00:56:57va prendre
00:56:58pour tous les autres
00:56:59Dominique
00:57:04jusqu'à la fin
00:57:05de l'instruction
00:57:05Aline Hart
00:57:06ne reconnaît rien
00:57:07rien de rien
00:57:08ni les coups de couteau
00:57:09ni la découpe du visage
00:57:11d'ailleurs ce visage
00:57:12il est où ?
00:57:13on ne l'a jamais retrouvé
00:57:13mais l'enquête
00:57:15à un temps
00:57:15envisageait
00:57:16que le chien
00:57:17ait pu
00:57:17arracher
00:57:18le visage
00:57:19de la victime
00:57:20et puis cette hypothèse
00:57:21elle a vite été écartée
00:57:22puisque souvenez-vous
00:57:23le légiste
00:57:24parle de découpe franche
00:57:26réalisée avec une lame
00:57:27donc l'hypothèse du chien
00:57:29qui arrache le visage
00:57:30ça ne tient pas
00:57:30donc le chien
00:57:31n'a pas pu arracher
00:57:32le visage
00:57:33mais est-ce que celui
00:57:34qui l'a découpé
00:57:34aurait pu donner
00:57:36ce visage
00:57:37à manger au chien ?
00:57:39alors le soir
00:57:39du meurtre
00:57:40Jean
00:57:41et son chien
00:57:43vont venir dormir
00:57:44chez Aline
00:57:45Aline sort le chien
00:57:46et elle raconte
00:57:47que lorsqu'elle a regardé
00:57:49les excréments du chien
00:57:50il n'avait pas
00:57:51la même
00:57:52consistance
00:57:54que d'habitude
00:57:54et elle dit même
00:57:55qu'elle a vu du sang
00:57:56dans les selles
00:57:57du chien
00:57:58et elle dit
00:57:58j'en ai parlé
00:57:59à Jean
00:58:00elle en a parlé
00:58:01à son copain
00:58:01mais aucune analyse
00:58:03n'a été réalisée
00:58:04alors quand la juge
00:58:05clôt son dossier
00:58:06elle renvoie Aline
00:58:07devant les assises
00:58:08pour quel motif ?
00:58:10alors après sa garde à vue
00:58:11Aline est mise en examen
00:58:13pour meurtre
00:58:14précédé
00:58:15d'actes de torture
00:58:16et de barbarie
00:58:17on parle là
00:58:18de l'arrachage du visage
00:58:20on parle du scalp
00:58:21d'une partie du cuir chevelu
00:58:23mais à l'issue
00:58:24de son instruction
00:58:25la juge estime
00:58:26qu'elle n'a pas assez
00:58:27d'éléments
00:58:28permettant d'établir
00:58:29avec certitude
00:58:30que les actes
00:58:33de barbarie
00:58:34ont été commis
00:58:35alors que la victime
00:58:37était toujours vivante
00:58:38parce que
00:58:39dans le code pénal
00:58:40pour que le crime
00:58:41soit caractérisé
00:58:43le crime d'actes
00:58:44de torture
00:58:44et de barbarie
00:58:45il faut que la victime
00:58:46soit encore en vie
00:58:47or on sait
00:58:48dans cette histoire
00:58:49parce que
00:58:50c'est le légiste
00:58:51qui l'a dit
00:58:51qu'au moment
00:58:52de la découpe
00:58:53du visage
00:58:54de Béatrice Beauvais
00:58:55elle était déjà morte
00:58:57et elle n'est même pas
00:58:58poursuivie pour atteinte
00:58:59à l'intégrité d'un cadavre
00:59:00alors c'est difficile
00:59:01de répondre à la place
00:59:02de la juge
00:59:02mais on peut imaginer
00:59:03quand même
00:59:04qu'elle sait
00:59:05qu'elle a un dossier fragile
00:59:06elle sait que
00:59:07quand le dossier
00:59:08va arriver devant les assises
00:59:09l'accusation peut
00:59:10s'effondrer
00:59:10il n'y a aucun élément matériel
00:59:13contre Aline Hart
00:59:14pas d'aveu
00:59:16pas d'ADN
00:59:17pas d'arme du crime
00:59:18même si Aline
00:59:20possède des ciseaux
00:59:21effilés chez elle
00:59:22la belle affaire
00:59:22toutes les coiffeuses
00:59:23ont chez elle
00:59:24des ciseaux effilés
00:59:25donc Aline Hart
00:59:27va être renvoyée
00:59:28devant la cour d'assises
00:59:29pour meurtre
00:59:30et pour incendie volontaire
00:59:32le 29 juin 2020
00:59:37plus de trois ans
00:59:38après le meurtre
00:59:39le procès d'Aline Hart
00:59:40s'ouvre devant
00:59:41la cour d'assises
00:59:42du barin à Strasbourg
00:59:43pour son avocat
00:59:46tout est très clair
00:59:48l'enjeu c'est
00:59:49l'acquittement
00:59:50c'est zéro
00:59:51c'est rien
00:59:52elle ressort libre
00:59:53mais on a plus
00:59:54que des cartes en main
00:59:55on est exactement
00:59:57dans le type
00:59:58de dossier
00:59:59où il n'y a aucun
01:00:02élément matériel
01:00:04tout va donc reposer
01:00:07sur les témoignages
01:00:08mais la défense
01:00:10bute dès le premier jour
01:00:11sur un obstacle
01:00:12de taille
01:00:13elle n'a pas trouvé
01:00:14grand monde
01:00:15pour soutenir
01:00:15Aline Hart
01:00:16on va interroger
01:00:18ses parents
01:00:19mais les témoignages
01:00:20de parents
01:00:21sont toujours
01:00:21un témoignage de parents
01:00:22c'est tout
01:00:23on n'aura pas
01:00:25une vieille copine
01:00:26on n'aura quasiment
01:00:28personne
01:00:28qui viendra témoigner
01:00:30comme étant
01:00:30la meilleure amie
01:00:31ou la confidente
01:00:32voilà
01:00:33alors c'est tout
01:00:36un village hostile
01:00:37ou presque
01:00:38qui comparait
01:00:39à tour de rôle
01:00:39à la barre
01:00:40l'immense majorité
01:00:44des témoignages
01:00:45sont accablants
01:00:46pour Aline Hart
01:00:47les personnes
01:00:48de Durenbach
01:00:49il y a beaucoup
01:00:49de personnes
01:00:50du club de football
01:00:50qui sont entendues
01:00:51tiennent tous
01:00:53peu ou prou
01:00:53le même discours
01:00:54à savoir
01:00:55qu'Aline Hart
01:00:56d'une part
01:00:57donne l'impression
01:00:58d'être une affabulatrice
01:01:00une mythomane
01:01:01en raison de ces incidents
01:01:04qu'elle relate
01:01:04au clubhouse
01:01:05et d'autre part
01:01:06qu'Aline Hart
01:01:07a un caractère
01:01:08extrêmement difficile
01:01:09pour la faire
01:01:11la bonniche
01:01:11elle était bonne
01:01:12et là
01:01:13ils lui mettaient
01:01:14les bâtons
01:01:14à tous
01:01:14ils lui mettaient
01:01:15le coup de couteau
01:01:15dans le dos
01:01:16c'est bien ça
01:01:18ah ben c'était
01:01:22que du foot
01:01:22il avait tout
01:01:23ce du foot
01:01:24qui l'ont
01:01:24mais oui
01:01:26elle n'était pas
01:01:27de Durenbach
01:01:28elle était protestante
01:01:29c'était une blonde
01:01:31comme vous entendez
01:01:35ça court
01:01:35tous les jours
01:01:36à la fin
01:01:37vous en avez ras-le-bol
01:01:38au deuxième jour
01:01:42du procès
01:01:43c'est au tour
01:01:43de Jean Beauvais
01:01:44de témoigner
01:01:44il apparaît
01:01:47tout de suite
01:01:48préoccupé
01:01:48presque hanté
01:01:49par le rôle
01:01:50qu'il a joué
01:01:50dans cette histoire
01:01:51il allait passer
01:01:55pour
01:01:55la personne
01:01:56qui n'avait pas
01:01:57pu choisir
01:01:59su choisir
01:02:00qui avait eu
01:02:00un comportement
01:02:01infantile
01:02:02il allait
01:02:03être confronté
01:02:05à
01:02:05une image
01:02:07de lui
01:02:07qui allait être
01:02:08assez déplaisante
01:02:10alors au grand dame
01:02:13de son avocat
01:02:14Jean Beauvais
01:02:16ne dit rien
01:02:17c'est ça
01:02:18qui est très très compliqué
01:02:19c'est à dire que
01:02:20moi j'interviens
01:02:21dans le cadre d'un dossier
01:02:22où je représente
01:02:22une personne
01:02:23qui est décédée
01:02:24donc que je n'ai jamais rencontrée
01:02:25et une personne
01:02:26qui ne dit
01:02:28quasiment rien
01:02:29ne serait-ce que
01:02:31pour se souvenir
01:02:31de ce qui s'est passé
01:02:32en avril
01:02:33ou en mars
01:02:34c'était impossible
01:02:36c'est comme si
01:02:36quelque part
01:02:37il avait été absent
01:02:38pendant toute cette histoire
01:02:40en fait
01:02:41et d'ailleurs
01:02:41au procès
01:02:42c'était à peu près pareil
01:02:43c'est à dire
01:02:43qu'il était
01:02:44là
01:02:46sans être là
01:02:46ce témoignage
01:02:50qui n'accable pas
01:02:51son ex-compagne
01:02:51redonne de la confiance
01:02:52à la défense
01:02:53mais c'est sans compter
01:02:54sur Aline Hart
01:02:55fidèle à elle-même
01:02:59elle nie chaque détail
01:03:00chaque petit fait
01:03:01même les plus anodins
01:03:03elle perd
01:03:08en répondant comme ça
01:03:10le bénéfice
01:03:11de ce qu'on appelle
01:03:11la bonne foi
01:03:12pourquoi est-ce que
01:03:12sur ces éléments
01:03:13qui sont de l'ordre
01:03:13de la banalité
01:03:14elle répond comme ça
01:03:15si ce n'est que
01:03:17parce qu'elle veut
01:03:18cacher autre chose
01:03:19cette attitude
01:03:21finit même
01:03:22par exaspérer
01:03:23son avocat
01:03:24chaque témoignage
01:03:26elle me tape
01:03:27sur l'épaule
01:03:28en me disant
01:03:29tel témoin ment
01:03:31parce que
01:03:32tel point
01:03:33que j'estime
01:03:33moi être un point de détail
01:03:34et que je sais
01:03:35que la cour considérera
01:03:36comme un point de détail
01:03:37n'est pas cohérent
01:03:38oui mais le problème
01:03:40c'est que c'est pas là-dessus
01:03:41que ça va se jouer
01:03:41pas sur la couleur
01:03:42d'une chemise
01:03:43c'est pas
01:03:43sur le climat
01:03:45qui faisait
01:03:45ou la météo
01:03:46du jour
01:03:47attendez deux secondes
01:03:49ça n'est pas
01:03:50l'important
01:03:51l'important
01:03:51c'est l'élément derrière
01:03:53et c'est compliqué
01:03:55alors sans surprise
01:03:58l'avocat général
01:03:59demande la condamnation
01:04:00d'Aline Hart
01:04:01à 20 ans
01:04:01de réclusion criminelle
01:04:03sa position
01:04:05qui était
01:04:05de systématiquement
01:04:06contester l'évidence
01:04:07et de raconter
01:04:09un mensonge
01:04:09encore plus gros
01:04:10pour répondre
01:04:11à un premier mensonge
01:04:12je pense que ça lui a
01:04:14profondément desservi
01:04:15le 3 juillet 2020
01:04:21le verdict tombe
01:04:2218 ans de prison
01:04:23deux ans de moins
01:04:25que les réquisitions
01:04:26de l'accusation
01:04:27peut-être une forme
01:04:29de compassion
01:04:29de la part des jurés
01:04:30Aline Hart
01:04:37la combative
01:04:38fait aussitôt appel
01:04:39et c'est reparti
01:04:40pour un second procès
01:04:41cette fois-ci
01:04:42à Colmar
01:04:43le 11 octobre 2021
01:04:47le procès s'ouvre
01:04:48devant la cour d'assises
01:04:49du Haut-Rhin
01:04:50la défense espère
01:04:52pouvoir faire entendre
01:04:53ses arguments
01:04:53pas l'aveu
01:04:54pas d'élément matériel
01:04:56mais d'emblée
01:04:59la présidente
01:05:01de la cour d'assises
01:05:01fait le choix
01:05:02de remettre
01:05:02la victime
01:05:03Béatrice Bové
01:05:03au coeur des débats
01:05:05et de manière
01:05:06radicale
01:05:08elle fait diffuser
01:05:09la photo de son visage
01:05:10celle de l'autopsie
01:05:12celle d'un visage
01:05:14qui n'en est plus un
01:05:16c'est projeté
01:05:18sur un écran
01:05:18qui fait
01:05:19à Colmar
01:05:203 mètres sur 4
01:05:21en couleur
01:05:23donc c'est l'horreur
01:05:25du crime
01:05:25dans toute sa spontanéité
01:05:27ça a un impact
01:05:29terrible
01:05:30et puis Aline Hart
01:05:33continue de s'enfoncer
01:05:35dans sa stratégie
01:05:36de défense
01:05:36catastrophique
01:05:37au quatrième jour
01:05:40des débats
01:05:40c'est l'expertise
01:05:42psychologique
01:05:42qui va cette fois
01:05:43définitivement
01:05:44enfoncer le clou
01:05:45le procès bascule
01:05:48après qu'on entende
01:05:49l'expert psychologique
01:05:50qui finalement
01:05:51vient donner
01:05:52une fine
01:05:53un peu immobile
01:05:55la victime
01:05:56était le seul obstacle
01:05:57à son bonheur
01:05:58l'obstacle a été éliminé
01:05:59et le fait
01:06:00d'avoir voulu
01:06:01faire disparaître
01:06:02ou le fait
01:06:02d'avoir fait disparaître
01:06:04le visage
01:06:05était une manière
01:06:05de dire
01:06:06cet obstacle
01:06:06n'a jamais existé
01:06:07pour Aline Hart
01:06:09c'était vraiment
01:06:10une façon
01:06:11de dépersonnifier
01:06:13sa belle-mère
01:06:14la tuer
01:06:15ne suffisait pas
01:06:16il fallait en plus
01:06:18lui enlever
01:06:19toute identité
01:06:20et pour enlever
01:06:21toute identité
01:06:21de sa belle-mère
01:06:22elle lui aurait
01:06:23découpé le visage
01:06:24et elle l'aurait
01:06:25scalpée
01:06:25et c'est aussi simple
01:06:29que ça
01:06:29et quelque part
01:06:31vrai ou faux
01:06:33personne ne le saura
01:06:34réellement jamais
01:06:34on a une vérité judiciaire
01:06:35mais à minima
01:06:36c'est crédible
01:06:37au niveau de l'esprit
01:06:38le 15 octobre 2021
01:06:42Aline Hart
01:06:43est de nouveau
01:06:43reconnue coupable
01:06:44du meurtre
01:06:45de sa belle-mère
01:06:45elle est condamnée
01:06:48à 20 ans
01:06:48de réclusion criminelle
01:06:49deux ans de plus
01:06:52qu'en première instance
01:06:53détenue modèle
01:07:04Aline Hart
01:07:04reste obstinée
01:07:05et combative
01:07:06comme elle l'a toujours été
01:07:07la mort de Béatrice
01:07:09elle ne l'a jamais avoué
01:07:10quant au visage
01:07:12et ce qu'elle en a fait
01:07:13c'est son secret
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