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  • il y a 1 semaine
La maison de vin Ackerman existe depuis 1812, elle est un négociant et possède des sites de vinification. Elle adopte de nouvelles pratiques écoresponsables sur l’ensemble de son activité. Marine Rozenblat, chargée de mission développement durable de la société, revient sur leurs actions de sensibilisation à la durabilité auprès de vignerons et leur action pour développer le réemploi des bouteilles.
Une interview en partenariat avec InterLoire.

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Transcription
00:00L'invité de ce Smart Impact, c'est Marine Rosenblatt, bonjour.
00:09Bonjour.
00:10Bienvenue, vous êtes chargée de mission développement durable au sein de la maison Ackermann.
00:14On poursuit notre tour d'horizon des actions menées par Interloir, dont Bsmart4Change est partenaire,
00:19notamment avec une série de podcasts animés par Sybille Aoudjan.
00:24On va parler de réemploi des bouteilles, ce sera l'un des thèmes de notre interview.
00:28Mais d'abord, cette maison Ackermann, maison de vin, vous pouvez nous la présenter ?
00:31Oui, tout à fait. C'est une belle maison qui existe depuis 1811, maintenant, dans le Maine-et-Loire, on est dans le Val-de-Loire.
00:38Nous sommes négociants, mais pas que. Nous avons six domaines et châteaux entre Nantes et Sancerre,
00:43et on a vraiment une vision du raisin jusqu'à la bouteille.
00:46Donc on a aussi des sites dits de vinification, de conditionnement, avant un envoi à l'export en France, mais aussi à l'étranger.
00:52On va parler de sensibilisation des vignerons aux pratiques éco-responsables.
00:59Qu'est-ce que vous faites en la matière ? Comment vous menez des actions de sensibilisation ?
01:03Tout d'abord, il faut savoir qu'avec nos apporteurs, on les connaît depuis très longtemps.
01:07Parfois, on travaille avec des personnes, c'est la troisième ou quatrième génération.
01:10Donc dans les pratiques, il y a des pratiques durables qui sont déjà bien ancrées.
01:14La majorité d'entre eux ont une certification haute valeur environnementale, soit de niveau 3, soit on passe au niveau 4.
01:19Donc il y a un renfort dans les critères, notamment en biodiversité, ou alors ils ont d'autres certifications comme Teravitis.
01:26Les critères pour obtenir cette certification HVE, c'est quoi ?
01:31Alors c'est sur la fertilisation, c'est sur la réduction des produits phytosanitaires,
01:36et puis c'est vraiment un renfort sur la biodiversité avec par exemple l'implantation de haies, d'arbres ou de couverts végétaux qui permettent que la vigne se porte bien.
01:46Il y a des contraintes, il y a aussi des bénéfices ?
01:49Oui, tout à fait. Alors il y a une mise en place, il faut faire attention sur la pratique, bien agir à tel instant, à tel instant, mais il faut composer avec la météo.
01:59Et ça c'est dans la pratique, c'est du quotidien pour le vigneron, et on s'adapte au cas par cas.
02:05Il y a une question de sol aussi.
02:07Un vigneron qui est situé à Nantes et un vigneron qui est situé à Sancer, c'est pas le même sol, pas la même météo, pas le même climat parfois,
02:13et donc il faut composer avec tous ces éléments.
02:15Est-ce que vous c'est un critère, parce que quand vous dites les apporteurs sont les vignerons qui vous apportent leurs raisins, c'est bien ça ?
02:21Oui c'est ça.
02:22Oui c'est ça, on est bien d'accord.
02:23Quand vous travaillez avec, est-ce que c'est un critère pour vous, le label ou le niveau de haute valeur environnementale pour travailler avec ces vignerons ?
02:32Oui ça peut être un critère, là c'est plus au niveau des achats qu'il y ait une réelle discussion avec les vignerons pour voir comment avancer ensemble.
02:40C'est vraiment un dialogue.
02:41Les vins de Loire s'engagent pour le réemploi, on y avait consacré une partie d'interview dans cette émission il y a quelques semaines avec les éco-organistes ITO et Adelph.
02:55Est-ce que vous pouvez déjà nous rappeler de quoi on parle, de quel partenariat il s'agit et puis quelle place vous, la maison Ackermann, vous y trouvez ?
03:03Oui, alors pour le réemploi on est plusieurs metteurs en marché à s'être réunis et à s'inscrire dans cette démarche-là.
03:09Pour Ackermann en particulier, on a engagé la démarche sur une de nos cuvées où on réfléchit à une transition au réemploi.
03:16Ce n'est pas si simple en vérité parce que ça nécessite le bon choix de bouteille, le bon papier, ce n'est pas n'importe quel papier, et la bonne colle hydrosoluble.
03:24Il faut que ça se décolle très facilement.
03:26Une fois qu'on a tous ces éléments techniques réunis, il faut le communiquer au consommateur.
03:30Et là, pour notre part, on va indiquer un logo vrac et réemploi sur ce qu'on appelle la contre-étiquette, donc au verso de la bouteille.
03:36Ce qu'il va indiquer au consommateur, vous pouvez la ramener dans la borne au magasin.
03:40Alors justement, on va rentrer un peu dans le détail de la mise en place de cette filière de réemploi.
03:45Quelques chiffres, c'est l'Institut français de la vigne et du vin qui nous rappelle que l'usage des bouteilles, ça pèse en moyenne entre 17 et 27% des émissions de la filière.
03:55On voit bien l'intérêt de travailler sur le réemploi des bouteilles.
04:00Sauf que c'est compliqué, on l'a bien compris, on l'avait dit avec Marie-Annie ici même, on le comprend déjà avec vous.
04:05Ça veut dire que pour l'instant, dans l'activité de la maison Ackermann, c'est une cuvée, c'est ça ?
04:09C'est une toute petite part de votre activité ?
04:11Alors, on réfléchit à plusieurs pour une extension, mais effectivement, on est au début.
04:17On a la chance d'être dans une des quatre régions où il y a un retour de la consigne,
04:21donc on est en veille pour voir un peu comment cela va se mettre en place.
04:25Et ça va être un réel échange avec les différents circuits commerciaux qui existent pour que ça revienne facilement au magasin.
04:32Est-ce que c'était important de ne pas y aller seul ?
04:34Ça ne sert pas à grand-chose de se lancer seul dans un projet comme celui-là ?
04:37Se lancer seul, c'est mieux dans une collectivité pour avoir un réel partage d'expérience.
04:42Oui, et sur le côté technique.
04:43Et puis sur la filière de réutilisation aussi.
04:47Oui, le fait d'être plusieurs dans la démarche, on se réunit, on échange, on a des retours techniques,
04:53des expériences en station, comme on dit, ça c'est très important.
04:56Ça permet d'aller beaucoup plus loin et d'aller beaucoup plus vite, surtout.
04:59Est-ce que la région des Vins de Loire, c'est l'une des premières à s'engager dans une démarche comme celle-là ?
05:05Je ne crois pas, je crois que le retour de la consigne se fait dans plusieurs régions.
05:08Par contre, il existe un réel dispositif d'expérimentation.
05:12Il y a quatre régions dans ce secteur-là où il y a un retour de la consigne.
05:15C'est Pays de la Loire, Bretagne, Normandie et Haute-France où il y a un dispositif particulier.
05:21Mais pas que, il y a d'autres circuits qui existent et on est en veille sur les différentes possibilités pour que le réemploi revienne en magasin.
05:27La difficulté, c'est la forme de la bouteille aussi, parce que c'est un identifiant très fort des régions, des différents vins.
05:35On pourrait, dans un monde idéal, se dire que toutes les bouteilles, partout en France ou même en Europe ou sur la planète,
05:41sont réutilisées, redéposées par les clients plutôt que d'être cassées et puis remises dans le circuit.
05:51Sauf que ça suppose que nous, consommateurs, on accepte de boire dans la même bouteille toutes sortes de vins ?
05:56Potentiellement, c'est un retour de la standardisation, on va vers ça.
06:00Est-ce qu'il y aura une finée, vraiment une seule bouteille pour le vin, c'est à voir ?
06:05Les verriers proposent déjà différentes bouteilles, mais l'idée, effectivement, c'est d'aller vers une standardisation.
06:10Il faut qu'elle soit spécifique, cette bouteille ? Vous disiez ça tout à l'heure, ça ne peut pas être n'importe quelle bouteille. Pourquoi ?
06:15Donc qu'elle soit plus robuste, peut-être ?
06:16Eh bien, oui, il y a un poids de bouteille à respecter, même s'il faut composer avec de l'allègement aussi,
06:23parce que derrière, en fait, il y a une empreinte carbone à réduire, qui est très importante pour nous aussi au sein de la maison.
06:28Oui, donc là, il y a deux injonctions un peu contradictoires.
06:32C'est-à-dire que, d'une manière générale, on essaie de réduire le poids des bouteilles de vin,
06:35sauf que là, pour le réemploi, il faut qu'elle soit un peu plus lourde, c'est ça ce que je comprends ?
06:38Un peu plus, mais pas de beaucoup.
06:40Pas beaucoup, d'accord.
06:41Il y a eu beaucoup d'efforts de fait de la part des verriers,
06:44et en fait, ce n'est pas aussi lourd que ce qu'on pourrait croire aujourd'hui.
06:47Est-ce que ça, donc vous le signalez au consommateur, est-ce que ça influence vraiment l'image du vin,
06:54et est-ce que ça joue sur l'acte d'achat ?
06:56Je trouve la démarche passionnante, mais je ne suis pas sûr que ce soit le premier critère pour acheter un vin,
07:02vous voyez ce que je veux dire ?
07:02Bien sûr, nous, dans notre culture, c'est quel type de vin ?
07:06Je crois que le consommateur, c'est qu'est-ce qu'il souhaite,
07:09quel cépage, quel millésime, enfin tout ce qui fait la culture du vin,
07:12et bien sûr le prix.
07:14Après, là, c'est gagnant pour le consommateur, s'il ramène sa bouteille,
07:18c'est un bon d'achat derrière qu'il a, donc il a tout intérêt à la ramener,
07:21et lorsqu'il y a une borne, notamment de l'identifier,
07:24pour qu'il y ait de plus en plus de collectes.
07:26Nous, ça va être un circuit virtueux aussi d'un point de vue carbone.
07:30Plus le consommateur ramènera la bouteille,
07:32plus l'ensemble des acteurs baisseront leur empreinte carbone,
07:35et on sera tous gagnants.
07:36Alors, ce circuit de consignes, en fait, il fonctionne comment ?
07:39Qui y participe ?
07:41Qui participe ? L'ensemble des acteurs.
07:42C'est-à-dire que ce n'est pas seulement nous tout seuls
07:45qui, voilà, on a adapté la bouteille très bien,
07:48mais après, c'est vraiment en fonction du circuit,
07:50que ce soit en café, hôtel, restaurant, en grande distribution,
07:52c'est vraiment un vrai échange pour savoir comment on peut être en place.
07:56Est-ce que vous avez les bornes ?
07:58Est-ce que vous avez communiqué auprès du consommateur ?
08:00Nous, vous voyez, on a mis le logo, ça c'est bon.
08:02Comment ça se passe derrière ?
08:04Et tout ça, c'est ce qui est en train de se mettre en place en ce moment.
08:06D'accord, donc c'est le principal frein au développement du réemploi,
08:10aujourd'hui, vous diriez ça ?
08:12Le maillage, l'efficacité, la généralisation du système de consignes ?
08:17Mais il n'y a pas, je crois, aujourd'hui, de système national.
08:21Ça, ce serait chouette d'aller, de temps vers un système national,
08:24où c'est le même pour tout le monde.
08:25On n'y est pas encore, mais je crois qu'on va y arriver.
08:30Ça rapporte combien au consommateur ?
08:32C'est un bon d'achat ? C'est un petit pourcentage du prix d'origine ?
08:37Eh bien, ça dépend, je crois qu'on est autour de 20 centimes,
08:40le retour du bon d'achat dans un certain dispositif.
08:43Pour d'autres, c'est un autre montant.
08:45Là encore, il y a une homogénéisation à avoir,
08:48et ça dépend du canal de distribution.
08:50Vous pensez que ça pourrait se généraliser ?
08:53Je crois que oui, puisqu'il y a des pays où c'est déjà le cas.
08:56Vous allez dans les pays nordiques, même en Allemagne,
08:58la consigne n'a pas disparu.
09:00Oui, en fait, on réinvente une habitude qui était la nôtre.
09:04C'est ancré dans la culture,
09:05et je crois que même en Alsace, pour la France, ça existe encore.
09:11Et ils ne comprennent pas pourquoi ce n'est pas plus généralisé que ça.
09:13On revient, si vous voulez, un peu des années en arrière,
09:16où c'était global en France et c'était dans la culture.
09:19Là, on est dans un vrai changement culturel, un retour.
09:22Ça va prendre du temps.
09:23Mais c'est là, et je crois qu'il n'y a pas de raison pour qu'on ne le fasse pas.
09:27On disait l'importance de le faire ensemble,
09:29parce qu'effectivement, il faut que ce système de consigne
09:32soit le plus efficace possible.
09:33Mais j'imagine que c'est quand même un surcoût pour les vignerons
09:37ou pour une maison comme la vôtre,
09:39de mettre en place un système de réemploi comme celui-là.
09:41Ça dépend.
09:43C'est à analyser, c'est à comparer.
09:44Mais in fine, je le rappelle, on a une empreinte carbone à réduire.
09:49Et ça, c'est très important pour l'avenir.
09:51Plus il y aura un circuit de collecte,
09:54plus on sera aussi gagnant d'un point de vue économique
09:56et d'un point de vue ressources naturelles
09:58par rapport au réchauffement climatique.
09:59Une dernière question, tiens, sur le rayonnement
10:01de la région, grâce à nos touristes.
10:05Il paraît que vos caves méritent particulièrement le détour.
10:08J'ai lu ça en préparant l'émission.
10:10Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elles ont de particulier ?
10:12On a une cave un peu exceptionnelle, qui est une cave cathédrale.
10:15C'est une cave qui est très, très, très grande.
10:18Avec des œuvres d'art, on a une résidence artistique particulière.
10:23C'est une cave naturelle ?
10:24C'est une cave trop glodite, en quelque sorte ?
10:25C'est quoi ?
10:26Alors oui, c'est des caves qui ont été comme ça en l'état
10:29et que l'on peut aujourd'hui parcourir sans problème.
10:32Et c'est assez impressionnant.
10:33Ça fait une autre bonne raison de venir dans la région.
10:36Merci beaucoup, Marine Rosenblatt.
10:37Je rappelle évidemment, puisqu'on parle de vin,
10:39que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé.
10:42Je vous dis à bientôt sur Be Smart for Change.
10:44On passe tout de suite à notre débat.
10:45Comment l'art se met au service de la transition environnementale ?
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