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  • il y a 12 heures
Jeudi 13 novembre 2025, retrouvez Antoine Dumont (Directeur Distribution & Partenariats, ECOFI) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Musique
00:00Le dernier quart d'heure de Smartbourg chaque soir c'est le quart d'heure thématique.
00:13Le thème ce soir c'est celui de l'ISR.
00:16Comment repenser l'ISR au terme de cette année 2025 ?
00:19Nous en parlons avec Antoine Dumont qui est directeur distribution et partenariat d'Ecofi.
00:23Bonsoir Antoine.
00:24Bonsoir Grégoire.
00:25C'est comment repenser l'ISR mais quand on est une société de gestion comme Ecofi que vous représentez c'est comment penser l'ISR en permanence parce que c'est quelque chose de natif chez Ecofi.
00:36C'est entre autres ce qui vous caractérise dans cet univers de la gestion d'actifs.
00:39Oui complètement.
00:41Ecofi c'est une société qui ne fait que ça.
00:43Je trouve que c'est un point important.
00:44On est la filiale du groupe Crédit Coopératif.
00:46On gère aujourd'hui environ 10 milliards d'euros et l'entièreté de nos fonds sont ISR.
00:50C'est-à-dire que tous nos fonds vont passer au travers d'une méthodologie propriétaire qui s'appelle Prisme et qui va encapsuler des fonds monétaires jusqu'aux fonds actions en passant par tous les autres fonds.
00:59Donc ce n'est pas un compartiment chez nous.
01:01Non.
01:01C'est vraiment l'ensemble de la structure.
01:02Je pense que c'est un point en termes de cohérence.
01:04L'ADN.
01:05Et vous êtes même de fait devenu une entreprise à mission, la première société de gestion française à choisir ce statut d'entreprise à mission Antoine c'est ça ?
01:13Tout à fait.
01:14Avec cette idée de conjuguer la performance financière et les aspects de durabilité.
01:18Ça nous semble évidemment essentiel.
01:19Oui, j'imagine que c'est un atout, que c'est une force d'avoir choisi ce statut d'entreprise à mission mais c'est aussi le résultat d'une réflexion, d'un processus.
01:30Comment vous en êtes arrivé là ?
01:32C'est assez naturel finalement pour Ecofi qui ne fait que ça.
01:34Donc il y avait cette logique d'inscrire dans nos statuts le fait qu'on devait inscrire la durabilité en plus de la performance financière.
01:42Et quand on voit les défis auxquels nous faisons face, c'est quelque chose qui devrait gagner en vitalité, en tout cas on l'espère dans les années à venir.
01:49Oui, on va revenir effectivement sur ce petit mouvement de retour, alors de backlash comme on dit sur l'ISR.
01:57Après des années très fastes et je les ai connues, il y a eu une période, un long cycle où l'ISR, l'ESG, la prise en compte des critères extra financiers étaient très à la mode.
02:06Peut-être un peu trop, peut-être qu'il a fallu aussi repenser ce style d'investissement.
02:10Mais un mot encore des Ecofi pour vous situer dans ce paysage de la gestion d'actifs, 10 milliards d'encours aujourd'hui.
02:18Avec quelle dynamique là sur ces 10-11 premiers mois de l'année 2025 ?
02:23C'est-à-dire sur l'ensemble quasiment de cet exercice ?
02:25On peut presque dire sur l'ensemble de l'exercice.
02:27L'année est faite là.
02:28Oui, c'est une très bonne année. On n'a jamais appris de surprise sur les marchés financiers.
02:31On est d'accord.
02:31Mais on peut dire que c'est une très bonne année chez Ecofi.
02:34On collecte un peu plus d'un milliard 5 net.
02:36Et ce qui est intéressant, c'est qu'on collecte sur l'ensemble des classes actives.
02:39On collecte sur le fonds monétaire Ecofi Trésorerie, qui est un paquebot chez nous, un milliard 5 d'encours.
02:44Et on collecte également sur des fonds obligataires, des fonds multiactifs et également sur des fonds actions.
02:48Et ça, c'est un point important. Je pense notamment à notre fonds Ecofi Smart Transition,
02:52qui a débuté l'année à 38 millions d'encours et qui tangente les 250 millions aujourd'hui.
02:57On va évoquer, parce que Smart Transition, ça nous dit quelque chose déjà de l'approche,
03:01ou des différentes approches qu'on peut avoir pour traiter,
03:05ou en tout cas pour essayer d'apporter des réponses à la question du dérèglement climatique, en l'occurrence.
03:11Mais si je reviens un peu sur l'ISR et la perspective qu'on peut donner autour de ce style d'investissement,
03:16il y a eu effectivement toute cette période d'année faste,
03:19accompagnée en plus avec un coût du capital très faible, voire négatif parfois,
03:24et qui a sans doute soutenu aussi ce style ou ce thème de gestion, Antoine.
03:30Et puis, depuis quelques années, quelque chose d'un peu plus vacillant,
03:34avec également l'idée que beaucoup de réglementations, beaucoup de contraintes se sont empilées pour les gérants ISR.
03:41Et j'ajoute à cela la petite touche politique, la montée des populismes,
03:45qui fait que dans certaines régions du monde, non seulement l'ISR n'est plus à la mode,
03:49mais on revient même à des stratégies beaucoup plus fossiles.
03:54En l'occurrence, on peut parler évidemment des États-Unis, de Donald Trump, de ce point de vue-là.
04:01Comment on repense encore une fois l'ISR partant de ce qu'on a connu pour ce style ?
04:05Je pense que quand on regarde la conjonction de facteurs qui aujourd'hui a tendance justement à faire de l'ISR,
04:11pour certains investisseurs, moins territoire d'investissement que cela a pu l'être les années passées,
04:17je pense que c'est important de revenir sur ce qui se passe.
04:19Vous l'avez évoqué, on a vraiment cette idée, ISR égale réglementation, égale contrainte.
04:23Donc pour certains investisseurs, si on ne l'aborde que par cet angle-là, c'est sûr que c'est moins enthousiasmant.
04:28Et de l'autre côté, il y a évidemment ce discours public qui charrie de plus en plus de scepticisme.
04:33Il y a un mois et demi, le président Trump, la tribune des Nations Unies,
04:37a tout de même dit que le changement climatique était la plus grosse arnaque de l'histoire.
04:41Donc ça, évidemment, c'est assez problématique,
04:42parce que c'est un sujet qui vient percuter de plein fouet la frontière qui existe
04:47entre les connaissances et les croyances, entre les faits et les opinions.
04:51Et ça, c'est quelque chose sur lequel on essaie de lutter, chez Coffey,
04:54en remettant les enjeux au cœur de nos investissements,
04:57en expliquant à nos clients ce que l'on fait, comment on le fait,
05:00mais aussi pourquoi on le fait.
05:03En fait, la question, c'est de répondre pourquoi nous faisons ce que nous faisons.
05:05Et nous faisons ça pour répondre à des grands enjeux.
05:07On a parlé de la dérive climatique, de la déplétion des ressources,
05:10de l'effondrement du vivant.
05:10Il y a une multitude de sujets qui s'imposent avec force.
05:13Et de façon étonnante, au moment où ils s'imposent et on devrait y répondre,
05:16on a ce discours-là qui prend forme.
05:19L'oreille est attentive quand vous traitez à nouveau ce sujet,
05:24quand on remet les arguments sur la table.
05:27Et c'est toujours bien de le faire aussi, Antoine.
05:30L'oreille des clients, des partenaires est attentive.
05:33Ça parle encore quand même l'ISR aujourd'hui.
05:35Vous avez collecté plus d'un milliard.
05:37Pour une maison 100% ISR, la réponse est déjà en partie dans la question.
05:42On voit cet élimisme, donc ça c'est très encourageant.
05:44Mais je pense qu'il y a plusieurs façons de l'aborder.
05:46Par exemple, quand on arrive à la conclusion de décarboner l'économie,
05:50soit on peut le prendre par la notion, par les enjeux climatiques.
05:54Et beaucoup de personnes disent, mais si nous on ne le fait pas,
05:56si on arrête d'émettre du CO2, de brûler des énergies fossiles,
06:00alors les Américains, alors les Chinois, alors les Indiens.
06:02Après, il y a une autre façon de l'aborder, c'est par justement la souveraineté.
06:06Il faut avoir quand même quelques chiffres en tête quand on parle du vieux continent.
06:09L'Union Européenne, aujourd'hui, importe 97% de son pétrole,
06:1390% de son gaz et plus de 50% de son charbon.
06:16Sauf que les énergies fossiles, c'est 70% de la consommation du mix énergétique européen.
06:21Donc on est extrêmement dépendant.
06:22Donc pour nous, la décarbonation, on peut le prendre par le biais climat,
06:26et c'est quelque chose qu'on doit faire.
06:28Mais on peut aussi, de façon assez égoïste, le prendre par la souveraineté.
06:31Et ça, c'est quelque chose qui devrait, à court terme, porter.
06:34Et ça, c'est un discours qui porte aussi auprès de nos clients.
06:36C'est un levier puissant. On fera de l'ISR, non pas pour sauver la planète, mais pour être souverain ?
06:40Enfin, je vais peut-être un peu loin, et je caricature peut-être un peu les choses, Antoine.
06:44Disons que c'est un levier qui, pour les investisseurs, leur parle à court terme.
06:47Là où sauver la planète, qui est évidemment un objectif collectif,
06:51on se dit que si on ne le fait pas, et que si on le fait seul, et que les autres ne le font pas,
06:54c'est un peu le dilemme du prisonnier, on risque d'être laissé sur le bas-côté.
06:56Par contre, là, c'est vraiment un enjeu de souveraineté,
06:59et ça porte beaucoup plus aux oreilles de nos investisseurs.
07:01C'est un discours qui parle aujourd'hui.
07:03Vous avez cité un de vos fonds Action, qui s'appelle Ecofi Smart Transition.
07:08Il y a l'idée soit d'apporter des solutions pour lutter contre la dérive climatique, comme vous dites,
07:16soit d'aller chercher des entreprises qui sont capables de s'adapter aussi.
07:20C'est ça, Antoine ?
07:21Alors déjà, sur la partie climat, il faut savoir que l'ensemble des fonds chez Ecofi,
07:25tous les fonds ont un objectif d'intensité carbone qui doit être inférieur à leur univers.
07:30Donc ça, c'est déjà le premier point.
07:30Après, sur la partie climat, c'est ça. On a d'un côté un fonds de solution,
07:35Ecofi Agir pour le climat, tout est dans le nom.
07:37Donc on est vraiment sur des solutions, on est sur un fonds qui embarque des biais sectoriels
07:41qui sont forts, qui sont assumés.
07:43On va identifier des secteurs autour de la décarbonation, de l'électrification,
07:47de, par exemple, l'économie circulaire, l'hermeticité thermique des bâtiments,
07:51on peut décliner.
07:52Et de l'autre côté, on a un fonds qui s'appelle Ecofi Smart Transition,
07:55où on est sur la transition.
07:56Donc là, il y a moins de biais sectoriels, on est sur des sociétés qui vont réduire
07:59leur dépendance aux énergies fossiles.
08:01Donc on est sur deux fonds qui sont labellisés ISR, article 9,
08:04sur la zone Europe, en gros, avec un biais action,
08:08et pourtant des comportements assez différents.
08:10Donc nous, ce qui nous semble intéressant, c'est d'épouser la thématique de façon exhaustive,
08:14en ayant un fonds de solution et un fonds de transition,
08:17et d'adapter le curseur en fonction de son allocation.
08:19Sur la partie transition, la réglementation vous permet d'aller jusqu'où ?
08:23C'est-à-dire, est-ce que vous êtes capable d'investir,
08:26de rentrer en portefeuille des entreprises qui sont dans des secteurs fortement émetteurs,
08:31qui sont elles-mêmes fortement émettrices,
08:34avec des plans de décarbonation, de baisse d'intensité, etc.,
08:38qui vous paraissent crédibles, et qui justifient cet investissement ?
08:40Est-ce que la réglementation permet ça aujourd'hui ?
08:42Ou est-ce qu'il faut quand même être déjà dans quelque chose de bien-disant, entre guillemets ?
08:46Alors, on est sur des acteurs qui vont réduire leur dépendance.
08:49Par contre, la réglementation, et le label ISCA récemment, a rehaussé ces exigences,
08:53et donc les pétrolières intégrées ne sont pas autorisées,
08:55mais ça fait quelques années déjà que chez ECOFI, on les a sortis.
08:59Donc ça n'a pas été un sujet quand Bercy a rehaussé ces exigences.
09:02Mais par contre, on a cette ambition d'avoir des sociétés qui réduisent leur empreinte carbone.
09:07Donc on suit le scénario des accords de Paris,
09:09donné par l'Agence internationale de l'énergie,
09:12donc le scénario SDS, dont les sociétés, pour rentrer dans ce portefeuille,
09:16le fonds ECOFI Smart Transition, c'est un fonds quantitatif.
09:19Donc on a vraiment un double filtre, une double exigence,
09:23notre méthodologie propriétaire Prism,
09:25et justement cette liste de sociétés alignée avec la trajectoire 1,5 de degré des accords de Paris,
09:31ce qui nous permet dans un deuxième temps,
09:33dans un deuxième temps, d'aller converger, c'est notre objectif,
09:36vers le comportement des marchés actions de la zone euro.
09:38ce qui en fait un fonds cœur de portefeuille dans une allocation,
09:41ISR et article 9, avec un risque relatif au marché, le plus faible possible.
09:46C'est ce qu'on essaie d'apporter à nos clients,
09:47et c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles ce fonds a connu un succès,
09:53un début de succès en tout cas.
09:54On pense que ce fonds peut monter, on pense plus haut.
09:56Et quand vous dites épouser le comportement des marchés européens,
10:01mais c'est un fonds qui peut avoir quel type de comportement,
10:04en termes de performance boursière, par rapport à un fonds de solution ?
10:08Alors ça c'est intéressant, si on regarde l'année 2024,
10:11alors évidemment ce n'est pas des fonds qui ont des comportements tout le temps opposés,
10:14c'est sûr que non, mais si on regarde l'année 2024,
10:16le fonds de solution affichait une performance d'environ moins 11%.
10:19Le fonds de transition affichait une performance de plus 11%.
10:22Donc on voit bien que des moteurs de performance ne sont pas les mêmes,
10:24et c'est la raison pour laquelle il nous semble intéressant d'avoir les deux en portefeuille.
10:28L'année 2025, là, l'heure où on se parle,
10:31le fonds de transition doit être aux alentours de plus 16%,
10:33porté par des marchés européens.
10:34Encore une fois, le fonds réplique la performance des marchés actions de la zone euro
10:37avec ses exigences supplémentaires,
10:39et le fonds de solution doit être aux alentours de plus 8% depuis le début de l'année.
10:43Deux fonds complémentaires pour traiter ce sujet de la dérive climatique,
10:48notamment chez vous, chez ECOFIN.
10:50Tout à fait.
10:50Merci beaucoup Antoine, merci d'être venu nous parler de l'ISR en 2022.
10:54ECOFI et ECOFI, bien sûr.
10:56Antoine Dumont, le directeur de distribution et partenariat,
10:58ECOFI était l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart pour ce soir,
11:02à retrouver bien sûr en replay sur bismart.fr.
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