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  • il y a 2 jours
Le projet de règlement Digital Omnibus ravive les inquiétudes autour d’une possible remise en question du RGPD et de l’AI Act. Une réforme qui pourrait redéfinir la manière dont l’Europe encadre l’usage des données et de l’intelligence artificielle.

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00:00C'est parti pour le grand débrief de l'actu tech de Smartech que vous regardez en direct ce jeudi,
00:09comme tous les jeudis sur la chaîne Bsmart. Aujourd'hui autour de la table, nous avons le
00:13grand plaisir d'avoir Joël Toledano avec nous. Bonjour Joël. Bonjour. Vous êtes professeur
00:18des universités en sciences économiques associées à la chaire gouvernance et régulation de l'université
00:22Paris-Dauphine et membre de l'académie des technologies. En face de vous Miquim Chicli,
00:27bonjour Miquim, conseillère de dirigeants, experte en stratégie tech, data, experte en marketing,
00:34publicité digitale aussi. Et puis Henri Dagrin, autre fidèle de Smartech. Bonjour Henri,
00:39délégué général du CIGREF. On le rappelle qu'il rassemble tous ces DSI, des grandes organisations
00:44publiques et privées. Alors aujourd'hui, de quoi allons-nous parler ? On va confronter nos points
00:49de vue sur le digital omnibus. Est-ce que vous en avez entendu parler ? Ce n'est pas certain parce
00:53que c'est encore en discussion pour le moment, mais des discussions qui sont assez houleuses déjà
00:59au niveau européen. On parle d'un paquet de mesures qui doit simplifier toutes ces réglementations liées
01:05au numérique. Et il y a du travail. Mais alors, est-ce qu'on va vers trop de dérégulation ? Certains le
01:11pensent. On va voir ce qu'on en pense, nous, autour de la table. On va aussi s'intéresser au départ
01:16de Yann Lequin, qui était le directeur du laboratoire FER, l'intelligence artificielle chez
01:20Meta. Et oui, gros virage stratégique. On va s'intéresser à ce virage IA des GAFAM. Mais je vous
01:27propose qu'on commence avec la nouvelle promotion French Tech 2030. C'est un programme qui a donc
01:33choisi 80 entreprises pour les accompagner pendant un an. Et pour lancer cette discussion, on a choisi
01:40un lauréat, un grand gagnant. On est très heureux. Grégoire Germain, bonjour. Vous êtes le
01:44cofondateur, le CEO d'Arfang Lab, donc entreprise française de cybersécurité spécialisée
01:49dans la protection des terminaux. C'était important pour vous d'être dans les 80 lauréats ?
01:55Bien sûr. Bonjour Delphine. Bonjour à tous. 80 lauréats. Il y en a quand même 14 qui
02:00concernent la cybersécurité. Donc, on voit que ce n'est pas du tout un sujet qui perd de
02:03la vitesse. Pour nous, c'est important, surtout quand on voit la thématique qui parle
02:09de la résilience européenne, de l'autonomie stratégique qu'on veut avoir en Europe.
02:14face à l'emprise digitale d'autres continents. Donc oui, c'est complètement dans notre
02:22stratégie. Mais qu'est-ce que ça veut dire très concrètement quand on fait partie
02:24du programme French Tech 2030 ? Qu'est-ce que ça va changer pour vous ?
02:27Pour nous, c'est un peu une notoriété. Ça souligne d'abord un message qu'on porte depuis
02:34maintenant plus de huit ans. L'entreprise, on est un peu plus, on est 120, on a de peu près
02:42700 clients, tous en Europe. On porte la technologie européenne, on porte l'autonomie
02:49stratégique. Donc, ça nous assoie dans ce discours. Ça nous permet aussi d'avoir un
02:54rayonnement au-delà, j'espère, de la France et de nous aider dans le développement dans
03:00notre région stratégique qui est la région européenne, enfin Europe centrale on va dire.
03:05C'est ce que dit Julie Huguet de la mission French Tech. Ça montre les ambitions à l'international
03:11de nos entreprises françaises. Alors vous l'avez dit, c'est vrai que dans cette sélection,
03:15dans cette promotion French Tech 2030 qui est la deuxième promotion, il y a une grosse dizaine
03:20de start-up qui viennent de la cybersécurité, qui travaillent dans ce secteur. C'est le deuxième
03:25secteur le plus représenté après l'intelligence artificielle, bien évidemment. Mais quand même,
03:30c'est intéressant. Miquim, vous voulez réagir là-dessus ? Alors je trouve que ce qui est intéressant,
03:36mon sentiment, c'est qu'on est passé de la start-up nation vraiment à la deep tech nation et qu'on
03:42rentre dans un côté beaucoup plus industriel, on rentre dans du long terme. La start-up avait ce côté
03:48bouillonnant, l'effervescence, la notion bourse et là on rentre dans quelque chose de plus structurant,
03:55de plus fort, avec un axe souveraineté qui est très très très fort aussi. J'ai une seule question,
04:00c'est l'internationalisation, c'est-à-dire le financement qu'on possède en Europe et en France,
04:08sera-t-il suffisant pour aider ces entreprises à aller à l'international ? Oui, parce que derrière
04:14cet accompagnement, Grégoire peut-on peut peut-être répondre, est-ce qu'il y a ce qu'il faut aujourd'hui
04:19pour accompagner votre démarche à l'international ? Alors, on n'a pas de difficulté pour lever des
04:26fonds et trouver des partenaires financiers. Il y a ce qu'il faut en Europe, il y a ce qu'il faut dans
04:31le monde, que ce soit aux États-Unis, en Europe ou sur d'autres plates continentales. L'essentiel,
04:40c'est de trouver ce qu'on veut faire. Nous, on veut plateformes amizées, on veut avoir des entreprises
04:44qui atteignent des tailles critiques. Donc ça, ça passe par un chemin que nous, on est en train de
04:49concrétiser, c'est-à-dire la rentabilité d'une société pour pouvoir accéder à plus de capitaux
04:53et pouvoir faire de la consolidation. Il y a des embryons de choses qu'on a commencé à faire avec
04:57la participation à l'European Defense Platform avec Sequoia.io, qui est un de nos partenaires qui
05:03était déjà dans la promotion France 2030 l'année dernière. On a un partenaire stratégique avec
05:07Icarus, qui est une société autrichienne qu'on a annoncée en 2024. C'est avec ce genre d'initiative
05:12qu'on va pouvoir mêler les excellences technologiques et surtout pouvoir étendre le marché accessible et
05:21donc croître rapidement, avoir une taille critique pour être face à nos concurrents qui sont
05:25principalement des concurrents américains, avec déjà une empreinte sur le marché qui est importante.
05:31La taille critique, donc, ne passe pas uniquement par la levée de fonds ou par la croissance externe. On
05:36vous dit, c'est aussi jouer des synergies, des partenariats. Vous êtes d'accord avec ça,
05:39Joël Toledano ? On peut créer des champions comme ça ? Je pense et j'espère que oui. Mais
05:45juste pour revenir quand même à la question que vous avez posée à Vicky, moi j'ai une grande
05:51satisfaction et un regret quand même sur ces résultats. La grande satisfaction, c'est qu'il
05:56se trouve quand même que la première grande incubateur français en matière de Deep Tech,
06:02c'est une toute petite structure qui s'appelle Agoranov. Et parmi les 80, il y en a 19 qui ont été incubées
06:08chez Agoranov, qui est une structure publique extrêmement dynamique, et je trouve ça absolument formidable.
06:13Je connais bien le directeur général qui est un collègue à l'université, mais franchement,
06:19je pense que ce succès d'Agoranov est à noter. Premier point, là où je suis moins...
06:25C'est pas satisfait, parce que c'est formidable d'avoir 80 boîtes du numérique qui sont comme ça mises en avant,
06:31mais je pense que quand on parle de souveraineté, il y a d'autres questions de souveraineté. Et le fait d'avoir fait que du
06:37numérique, si vous prenez le domaine de la santé et les sujets de bioproduction, sur lesquels notre dépendance est
06:44presque encore plus importante que dans le numérique, si vous prenez... Enfin, et toute une série d'autres sujets, donc très bien Deep Tech,
06:52mais il n'y a pas que la Deep Tech numérique. Et donc, j'aimerais bien qu'aussi qu'on puisse trouver des futurs champions dans d'autres Deep Tech.
07:01C'est intéressant, parce que moi, déjà, je me disais, bon, c'est pas mal, parce qu'en fait, il y a une sorte d'aveu
07:07sur la Startup Nation par le passé, un peu comme vous l'avez dit, Mickey, parce qu'on entend le claim vraiment de cette promotion.
07:15Ce sont des startups qui développent des solutions concrètes pour l'intérêt général. Donc, ça voulait dire que peut-être la
07:23French Tech d'avant, elle n'avait pas vraiment beaucoup de sens et qu'aujourd'hui, on essaye de donner corps à quelque chose, à se poser des questions sur à quoi sert le numérique,
07:30et son impact. Donc, ça, c'est une bonne chose. Est-ce que vous vous sentez aussi, Grégoire Germain, investi d'une mission,
07:37au-delà juste de créer un champion dans la cyber, mais une mission sur, oui, travailler sur la sécurité, la défense, peut-être au sens plus large
07:45que la cybersécurité pour l'Europe ?
07:48Oui, écoutez, nous, on est au cœur de ce qu'on appelle l'espace des workstations, c'est-à-dire là où on accède à tout le système énervé des entreprises.
07:57Donc, on est un logiciel assez intrusif, on va dire. Et aujourd'hui, je reprends, c'est amusant parce qu'hier, une étude Gartner disait
08:07qu'en 2030, à peu près 75% des entreprises en dehors des États-Unis auront une stratégie souveraine. Donc, ça veut bien dire qu'il y a une profondeur de marché.
08:19Nous, on veut y répondre. On a une mission, effectivement, de répondre à l'industrie dont les missions sont critiques.
08:26On parle des OIV, tout ce qui est mission critical, mais ça touche l'aéronautique, les télécoms.
08:30Il y a un fort besoin et ça va même irriguer toute la supply chain. Donc, c'est tout notre tissu industriel.
08:36C'est extrêmement important. La cybersécurité, c'est un des piliers comme la data et comme l'intelligence artificielle, bien sûr.
08:42Et ce qu'on fait aujourd'hui, c'est absolument vital de garder la main, garder de la R&D en Europe.
08:48On ne dit pas qu'il faut absolument tout avoir en Europe, mais il y a quand même des sujets extrêmement critiques.
08:53On en fait partie. Et donc, notre mission, c'est d'essayer de préserver cette autonomie stratégique à l'échelle européenne.
09:01Grève, c'est un ancien officier de marine, 20 ans passé au sein du ministère français des Armées.
09:06Vous connaissez avec Henri ? Henri Lagrain ?
09:09On a même travaillé ensemble.
09:10Je me disais aussi.
09:12Alors, donc, vous êtes très content pour l'intégration dans ce programme French Tech 2030, j'imagine.
09:20Mais qu'est-ce que vous en attendez ? Parce qu'on parle d'apporter aussi une approche européenne de la cybersécurité.
09:25Qu'est-ce que ça veut dire ?
09:26D'abord, plusieurs choses. Cette nouvelle promotion de la French Tech, nous, ça nous satisfait tout particulièrement.
09:35Parce qu'on est passé d'une French Tech qui était effectivement, comme vous le disiez, plutôt marketplace, plutôt SaaS grand public.
09:42à une promotion French Tech qui apporte vraiment des solutions qui répondent, pour le coup, directement aux préoccupations des adhérents du CYF.
09:53Et notamment, on l'a vu dans la cybersécurité, il y a effectivement, et je voulais le signaler parce que ça me fait plaisir de le dire,
10:00parce que c'est Grégoire qui a fondé cette entreprise, Artfang Lab.
10:05Mais il y en a d'autres aussi qui sont tout à fait essentielles, comme par exemple Memority sur l'IAM,
10:12ou Another Way, justement...
10:13L'IAM, la gestion des accès.
10:15Oui, la gestion des accès de l'identité, voilà, pardon.
10:18Ou Another Way qui est une société qui travaille sur les risques liés à l'ingénierie sociale dans les entreprises.
10:26Et les derniers événements très importants en matière de cybersécurité qui ont eu lieu ces derniers mois,
10:35notamment autour des environnements applicatifs de Salesforce,
10:40sont justement, au départ, des attaques qui ont démarré avec de l'ingénierie sociale.
10:46C'est pour ça que ce sont des sujets tout à fait essentiels.
10:48Et nous, on se satisfait vraiment de voir cette promotion qui répond, alors pour le coup, directement...
10:55Très IA, très cyber.
10:56Très IA, très cyber, très cloud aussi.
10:58Il y a des solutions pour le cloud, mais le cloud très professionnel.
11:02Il y a des solutions, notamment...
11:05Et puis alors après, il y a des solutions qui sont des solutions de moyen long terme sur le spatial ou sur le quantique,
11:12sur notamment tout ce qui est crypto post-quantique, qui est un sujet essentiel auquel il va falloir que tout le monde s'attaque.
11:22Est-ce que le grand absent n'est pas la RSE ?
11:24Pas grand-chose sur l'écologie, pas grand-chose sur la diversité.
11:27Oui, c'est ce que disait Joël Toledano.
11:28C'est vrai qu'on n'est pas...
11:29Il n'y a que numérique.
11:29On est vraiment sur le 100% numérique.
11:32Mais parce que peut-être qu'on avait un petit peu trop délaissé la vraie question de la technologie dans les promotions,
11:39en tout cas dans ce que portait la French Tech avant.
11:41Mais la bioproduction, c'est aussi de la technologie.
11:44Ce n'est pas le contraire.
11:45C'est vraiment...
11:46Mais je pense que ça a été un choix.
11:48Clara Chapaz avait revendiqué ce choix.
11:51Donc il y a eu un choix politique.
11:53Je pense que maintenant, il faut des choix politiques aussi sur les suivants.
11:56Prochaine promotion.
11:57Et nous, on en a un gros regret quand même dans cette promotion.
12:00C'est l'absence de solutions, notamment basées sur de l'intelligence artificielle,
12:05qui vont pouvoir, demain, disrupter les très grandes plateformes CRM, ERP, gestion des ressources humaines, et ainsi de suite.
12:14Ou pour le coup, nous pensons qu'avec des outils agentiques d'intelligence artificielle,
12:19on sera en mesure de créer des solutions beaucoup plus performantes, beaucoup plus agiles,
12:23et qui serviront les intérêts des entreprises européennes.
12:27Et nous avons tout le savoir-faire en Europe pour créer ces champions de demain.
12:33C'est bien de le dire.
12:34Grégoire Germain, peut-être un mot pour nous qualifier aujourd'hui
12:38ce que vous pensez du soutien public et industriel de toutes ces techs françaises.
12:44Il vous semble qu'on avance, ça progresse ?
12:48Oui, alors vous savez, le soutien, il ne vient pas tout seul.
12:50Il faut d'abord être performant, avoir une vraie vision et être capable de la décliner.
12:54Nous, c'est ce qu'on fait depuis huit ans.
12:55Il se trouve que l'environnement géopolitique nous porte,
12:59et que notre voix aujourd'hui, elle est vraiment mieux entendue.
13:03Et c'est encore souligné par ce label.
13:07Mais Arfanglab n'a pas attendu les années pour tout de suite se positionner
13:13avec une vraie solution performante, c'est-à-dire au niveau des plus grands.
13:19Ça nous a permis d'avoir un très bon...
13:22On entend beaucoup de discours d'intention, de changements, de stratégies,
13:25de politiques, mais très concrètement, est-ce que vous avez vu les choses évoluer ?
13:30Je parle en termes de carnet de commandes, par exemple.
13:33Nous, on est particulièrement bien lotis, puisqu'on a fait nos preuves
13:37et on a pu effectivement avoir accès à des marchés publics,
13:42de couvrir beaucoup d'entités publiques, que ce soit les hôpitaux d'ailleurs.
13:44On avait fait un énorme effort pour le Covid.
13:46Donc aujourd'hui, on a la grande majorité des hôpitaux français,
13:51beaucoup de grandes villes, de grandes métropoles, énormément de ministères.
13:57Donc je pense qu'on a fait nos preuves et on l'a fait en compétition.
14:01On a 50% de notre chiffre d'affaires qui est fait dans le secteur public
14:06et le reste est en fait à l'international et dans l'industrie en France,
14:11les grandes multinationales à 15% du CAC 40.
14:14Donc écoutez, je ne sais pas…
14:16Comme dit Joël, même pas besoin du label et du programme French Tech 2030 en fait pour vous.
14:21Mais bon, on plaisante.
14:22Ce n'est pas vrai.
14:23On plaisante, on plaisante.
14:24Merci beaucoup Grégoire Chabrin.
14:26Juste un petit carton rouge ou carton vert pour la politique d'investissement,
14:30le virage qui est pris là par le gouvernement français en matière de tech.
14:33On est tous très sympas aujourd'hui.
14:36Ok, merci Grégoire Germain, CEO d'Arfang Lab, je le rappelle,
14:40et donc dans cette promotion French Tech 2030.
14:43On enchaîne avec notre autre sujet, on va parler du Digital Omnibus Package.
14:48Alors, donc loi de simplification, si je devais résumer.
14:52Loi de simplification au niveau européen avec tout un nouvel arsenal de mesures.
14:57Alors est-ce qu'on peut simplifier avec des nouvelles mesures ?
14:59Bon, question.
15:00Mais en tout cas, ce serait l'objectif.
15:02Est-ce qu'on a trop empilé les textes en matière de numérique ces derniers temps ?
15:06C'est vrai que j'ai du mal à en faire une liste exhaustive.
15:09Oui.
15:09Oui, Joël.
15:10Oui.
15:11Enfin, ce qu'on a fait, c'est qu'on a fait des textes qui tous avaient des super objectifs.
15:16Oui.
15:17Et on avait un texte qui répondait aux problèmes posés.
15:20Le problème, c'est que juxtaposer tous les textes, vous avez, alors là où ça a été le plus fameux
15:25et où il y a une équipe en charge à la commission juste pour démonquer le truc, c'est le DSA.
15:29Et le DSA, vous prenez et vous avez des mots qui sont employés dans d'autres textes, qui ne veulent pas dire la même chose, qui n'ont pas les mêmes règles de traitement, etc.
15:41Donc, très compliqué à appliquer, finalement.
15:44Pour les entreprises, c'est quand même très compliqué et en particulier celles qui ne sont pas très grosses et qui n'ont pas les moyens de se payer.
15:51Finalement, les big tech, c'est elles qui savent le mieux traiter nos textes parce qu'effectivement, ils ont les moyens de se faire ça.
15:58Mais si vous voyez la donnée, c'est fabuleux d'avoir autant de textes pour des marchés qui n'existent pas.
16:03Le Data Act.
16:04Le Data Gov Act.
16:05Le Data Governance Act.
16:07Et c'est des marchés qui n'existent quasiment pas.
16:10Donc, évidemment, ce n'est pas simplifié en réalité, ce qu'il faudrait.
16:15Je ne veux pas me prononcer du tout sur ce texte dont tout le monde parle, mais qui n'existe pas encore.
16:20Qui n'est pas encore finalisé.
16:21Mais par contre, le fait de se dire qu'il faut coordonner tout ça et faire en sorte que les obligations ne soient pas forcément les mêmes selon les types d'entreprises, c'est une évidence.
16:34Malheureusement, si vous prenez déjà ce texte-là, effectivement, la question du DSA va être traitée à part.
16:40Donc, je ne suis pas sûre qu'on y soit encore.
16:43Et avec, comme le disait le rapport Draghi, 270 régulateurs en Europe pour traiter tout ça.
16:50Donc, qu'il faille faire, au fond, une réorganisation de l'ensemble.
16:56Moi, je trouve ça dingue qu'on attende, en fait, d'avoir voté des textes, d'avoir écrit, d'avoir rajouté toutes ces couches pour se dire.
17:02Alors, finalement, comment on va faire pour que tout ça, ça s'emboîte bien ?
17:04C'est absolument dingue.
17:06C'est fou ?
17:06Oui, oui, mais ça, c'est un... Pardon, je laisse parler, mais c'est un des gros problèmes.
17:14Mais d'un autre côté, juste pour mettre un peu la pierre de l'autre côté, en tant qu'ancienne régulatrice, on sait bien que le premier texte, ce n'est pas le bon.
17:22Tout le sujet, c'est à quelle vitesse on le change et on le fait évoluer et comment on fait en sorte,
17:29et là, ils auraient peut-être pu faire mieux de ce côté-là, pour que la régulation, elle ne soit pas prise par tellement d'acteurs que c'est très compliqué pour même changer.
17:40Et que même, on l'a dit souvent sur ce plateau, dans Smartech, ça freine l'écosystème européen aussi, tout cet empilage de régulation, de réglementation.
17:51C'est l'économie européenne, directement, qui est concernée. Nous, on le constate aujourd'hui. Sur certains textes, en Europe, une grande entreprise européenne,
18:02elle est obligée, pour le même incident, par exemple, de faire 10, 15, 20 déclarations différentes.
18:11Vous voyez, et elle se retrouve, et de le faire au titre d'un texte, puis au titre d'un autre, et au titre d'un autre, suivant des procédures différentes.
18:20C'est un empilement de processus de régulation, et ainsi de suite, qui devient cauchemardesque.
18:30Et donc, il y a effectivement cette tension aujourd'hui sur ce paquet Omnibus, entre ceux qui disent que l'on va déréguler, et ceux qui disent que l'on va simplifier.
18:38Je crois que si on le prend à essayer, c'est effectivement le pari de la simplification qui est effectivement abordé.
18:46Et bien là, il y a plein de choses à faire, ne serait-ce que de rendre effectif, dans le cadre de la régulation, ce qu'on appelle le Digital Single Market.
18:54Le marché unique, européen, du numérique. Et là, c'est d'abord par la régulation que ça doit se faire.
19:03Même si je suis d'accord, ça va être compliqué, mais c'est ce que l'on demande.
19:06Il y a quand même un risque d'avoir une première victime, c'est le RGPD, le règlement sur la protection des données personnelles.
19:13Parce que c'est celui qu'on a le plus envie de remettre au goût du jour, parce que c'est peut-être le plus ancien qui est appliqué.
19:20Mais c'est aussi le texte, finalement, dont on est peut-être le plus content.
19:24Et là, il s'agit, en tout cas, on se pose la question d'assouplir les règles sur le consentement des internautes sur Internet.
19:30C'est vrai que tous ces bannières de cookies, aujourd'hui, on a l'impression que ça n'a plus tellement de sens.
19:35Mikil, quel est votre point de vue là-dessus ? Parce que vous êtes une experte de la question des cookies, des consentements.
19:41Est-ce que ça va être une bonne nouvelle, selon vous, cet omnibus, pour l'écosystème publicitaire numérique, digital ?
19:50Et une mauvaise nouvelle pour la protection des données des utilisateurs ?
19:54Alors, la question de fond, la réponse est, je ne sais pas.
19:57Que dit Non of Your Business, Niohb, qui défend la vie privée sur Internet ?
20:03Mais la question de fond, c'est, cherche-t-on une souveraineté technologique ou cherche-t-on une souveraineté citoyenne ?
20:08Peut-on faire les deux ? Est-ce qu'on peut répondre à cette question ?
20:12Donc, sur la réponse à, est-ce que l'écosystème de la publicité va être impacté ?
20:19Je pense que l'écosystème s'est adapté.
20:21Oui, je pense que Google a renoncé à sa privacy sandbox, a renoncé à tous ces sujets de cookies, notamment sur Chrome.
20:31Il y a un gros sujet aux Etats-Unis, c'est le démantèlement de Google.
20:34Ils ont gagné une première partie, ils vont peut-être perdre la deuxième, surtout leur écosystème digital.
20:40Donc, moi, je suis une fervente partisane pour la protection des données, parce que plus on va dans un monde où l'IA avance en auto-apprenant,
20:51plus il est important que chaque citoyen, citoyenne, soit sensibilisé sur le fait que ces données vont partir,
21:00quelque part, à des fins d'usage publicitaire, non démocratique et autres.
21:06Est-ce qu'on a un risque d'affaiblir ce RGPD ?
21:09Il y a un risque.
21:10Moi, je ne suis pas d'accord avec ça.
21:12Pourquoi ?
21:13En tout cas, en partie. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas vrai.
21:15On s'est trouvé dans une situation où, d'une certaine façon, on a consacré le RGPD comme si c'était quelque chose
21:24qui ne posait pas un certain nombre de questions, y compris en termes de données personnelles.
21:29On a eu, il n'y a pas très longtemps, un remarquable rapport qui a montré que traiter le problème des données personnelles
21:38sans s'occuper des sujets de concurrence, ça conduisait à des mauvaises décisions.
21:45Je vous rappelle qu'au début, on a failli, heureusement, après le...
21:50Mais la CNIL a commencé par se dire, après tout, si Apple devenait le protecteur des données personnelles,
21:56why not ? Ils vont faire ça avec beaucoup de pouvoir.
21:59On a vu des boîtes françaises en tout cas dire, le RGPD m'a tué.
22:03Et c'est effectivement le cas.
22:06Ce qui s'est passé...
22:07Mais ça a quand même créé des règles, des règles de protection.
22:09Si vous voulez, quand vous protégez tellement un monopoleur, vous faites en sorte, c'est
22:14ce qui s'est passé, que vous stabilisez sa position par rapport à d'autres acteurs
22:19qui pourraient utiliser moins de données pour faire la même chose, etc.
22:23Et il se trouve qu'il n'y a pas que la protection des données personnelles dans les droits fondamentaux.
22:29Moi, je suis un peu ahuri qu'on continue à considérer que la vie des enfants est moins
22:36importante que la protection des données personnelles, puisqu'il a fallu attendre
22:40je ne sais combien de temps pour qu'on finisse par trouver comment on peut concilier
22:45le RGPD avec la protection des enfants.
22:48Donc, si vous voulez, il y a un vrai sujet.
22:51Évidemment, on ne peut, quand on va aux États-Unis, on ne peut être que ravi d'avoir
22:55nos données personnelles protégées.
22:57Mais on a atteint un tel niveau de sophistication du côté des données personnelles sans avoir
23:02le même sur les autres objectifs et sans qu'on puisse balancer en fonction des situations.
23:08Et on a la preuve que, dans certains cas, on tue les données personnelles parce qu'on
23:15n'a pas pris en considération d'autres éléments que ça mérite d'être mis.
23:20Mais je ne sais pas quelles vont être les modifications proposées.
23:22C'est ça.
23:23Ce texte final, c'est pour la fin de l'année.
23:25Il n'y a pas que le RGPD, et heureusement, dans le paquet omnibus.
23:29Non, non, non.
23:29Mais je dis que c'est peut-être une des premières victimes, parce que c'est la plus ancienne
23:32qu'on applique.
23:32Pour la compétitivité de l'économie, ce n'est pas forcément le plus important.
23:37Le plus important, c'est la mise en cohérence, notamment, de tout ce qui est régulation
23:43de la sécurité numérique, notamment avec...
23:47Le Cyber Resilience Act, vous voulez dire ?
23:49Comment ?
23:50Cyber Resilience Act.
23:51Le Cyber Resilience Act, la directive Nice 2, le Data Act, l'EI Act.
23:57Il y a Dora, il y en a tellement.
23:59Je ne sais pas si vous avez vu l'architecture de gouvernance de l'EI Act qui est sortie
24:06en France.
24:07C'est un pur cauchemar.
24:08Quand les entreprises ont vu ça, elles se sont dit, mais c'est un truc de fou.
24:14Un truc de fou.
24:14Il n'y a pas un seul régulateur en France qui, d'une manière ou d'une autre, finalement,
24:18on ne lui a pas donné un petit bout, et on retrouve l'ARCEP, l'ACNIL, la DGCCRF,
24:24l'ARCOM, l'ANSI, et certains que je ne connaissais même pas.
24:29Donc vous voyez...
24:30Il n'y a pas l'ENISIA aussi, le centre sur la sécurité ?
24:33Enfin bon...
24:33Non, non, non, mais je parle juste pour la France.
24:36Et ça, si vous multipliez ça par 27 pour des entreprises qui opèrent sur plusieurs
24:40pays européens, c'est un pur cauchemar.
24:42Et on retrouve ça sur tous les textes.
24:44Et donc là, maintenant, on dit, ça suffit.
24:46On simplifie, on unifie les régulations, les règles de régulation, les processus
24:52de régulation, et on simplifie la vie des entreprises.
24:55Et peut-être qu'on peut accepter de faire quelque chose avec une double vitesse, c'est-à-dire
24:58simplifier, oui, la simplification, tout le monde est d'accord, mais sur la partie
25:04des régulations, peut-être qu'on peut faire quelque chose à double vitesse, c'est-à-dire
25:07ça dépend pour qui.
25:09Est-ce qu'on ne peut pas travailler à favoriser, à se préoccuper justement de la question
25:12de la concurrence, de l'économie au sein de l'Union européenne ?
25:15Oui, c'est possible, mais vous savez, quand on emploie le mot des régulations, c'est
25:18pour dire que ce n'est pas bien.
25:20Donc on est dans une bataille de mots, là.
25:22Bon, on peut donner un carton quoi, alors, sur le digital omnibus ? On lui donne sa chance
25:26ou pas ?
25:27J'en sais rien.
25:27Pour l'instant, on ne sait pas ce qu'il y a dedans.
25:29Il n'existe pas.
25:30On donnera notre verdict, donc, en décembre, sur le texte.
25:35Le 19 novembre.
25:3719 novembre, on aura un premier texte ?
25:38Il est publié normalement le 19 novembre.
25:41Le lendemain du...
25:42Vous voulez revenir plus tôt comme ça ?
25:43Non, non, non, mais le lendemain du sommet franco-allemand sur la souveraineté numérique,
25:49et c'est l'un des items qui va être traité au cours de ce sommet, c'est celui de la simplification
25:55de la régulation.
25:56De toute façon, on n'a pas fini d'en entendre parler, parce qu'après, il y a tout le parcours législatif.
26:00Je voulais qu'on dise un mot, mais il nous reste une minute sur le départ de Yann Lequin
26:03et qu'est-ce que ça veut dire, ce départ du directeur du laboratoire FAIR,
26:08donc le Facebook AI Research, qui a fait émerger le sujet d'intelligence artificielle chez Facebook.
26:15Il en était le directeur depuis 2013.
26:17Son départ, ça signe quelque chose de la stratégie IA des GAFAM,
26:21puisqu'il allait se retrouver sous le chapeau des Super Intelligence Labs,
26:29dirigé par Alexander Wang.
26:31Juste, voilà, très rapidement, je vais vous demander, très très rapidement,
26:34votre regard sur cette stratégie IA des GAFAM.
26:36En un mot, c'est l'IA qui a gagné et l'humain qui a perdu, pour moi.
26:39Ok, donc carton rouge pour Mikim.
26:41Non, c'est juste Zuckerberg qui a considéré qu'il fallait faire autre chose que ce qu'il faisait
26:47et qui a cassé le précédent joujou et veut s'en construire un autre.
26:51Mais on est dans une guerre où ils considèrent tous que c'est leur survie,
26:56donc ils mettent toutes leurs forces pour essayer de tuer les autres.
27:00Mais Yann Lequin, c'était quand même l'IA au service de l'humain et pas l'inverse.
27:04Alors, surtout, il y a quand même...
27:06Moi, je mets un carton rouge parce que moi, je suis dans le camp de Yann Lequin
27:08et je trouve que cette accélération sur la superintelligence...
27:11Mais je crois que c'est peut-être pour le bon, pour le meilleur,
27:13parce que Yann Lequin, lui, ne valide pas la stratégie actuelle de Meta
27:20qui est du time to market et donc plutôt du produit
27:23et il ne valide pas surtout l'architecture des LLM actuels, les transformers.
27:29Et lui a une autre vision et il va pouvoir développer cette vision ailleurs
27:33et nous, lui, c'est-on le meilleur.
27:35Ou se faire récupérer par une autre boîte, qui sait ?
27:39Créer la sienne, c'est ce que l'on dit.
27:40C'est ce qu'on dit souvent.
27:43Merci beaucoup Joël Toledano, professeur des universités à l'Université Paris-Dauphine,
27:48d'avoir été avec nous.
27:49Miquim Chicli, conseillère de dirigeant et Henri Lagrain du CIGREF.
27:53C'était le grand débrief de Smartech.
27:55On était en direct sur la chaîne Bsmart.
27:57À la semaine prochaine pour un nouveau direct, bien sûr.
27:59Sous-titrage Société Radio-Canada
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