- il y a 5 jours
Ce lundi 3 novembre, les difficultés rencontrés par la croissance économique française et les conséquences du budget 2026 sur les entreprises ont été abordés par Markus Kerber, avocat et professeur de finances publiques à Berlin, Léonidas Kalogeropoulos, PDG de Médiation & Arguments, et Denis Payre, président de Nature & People First, dans l'émission Les Experts, présentée par Raphaël Legendre sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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TVTranscription
00:00Les experts, débats et controverses sur BFM Business.
00:08Place aux experts avec autour de la table Marcus Kerberg.
00:12Bonjour Marcus.
00:13Bonjour.
00:13Avocat et professeur de finances publiques à Paris et Berlin.
00:17En face de vous, Léonidas Calogéro-Poulos, PDG de Médiation et Arguments.
00:22Bonjour Léonidas.
00:23Auteur notamment de ce petit livre « Des entrepreneurs au cœur de la République »,
00:30toujours disponible aux éditions Les Déviations.
00:33On va en parler, « Des entrepreneurs au cœur de la République ».
00:35C'est l'actualité.
00:36Il y a pas mal d'attaques en ce moment sur les entrepreneurs.
00:41Et puis Denis Perre.
00:42Bonjour Denis.
00:43Oui, bonjour Raphaël.
00:44Président de Nature et People First.
00:46Bienvenue à tous les trois.
00:47Bon, je voudrais qu'on commence pour une fois par une bonne nouvelle.
00:51Alors certes, c'est un déluge fiscal à l'Assemblée nationale ces derniers jours.
00:55Mais ces chiffres sont exclusifs.
00:58Ils ne sont pas encore sortis.
01:00Mais le projet de loi de fin de gestion qui donne donc l'exécution budgétaire sur 2025
01:06est plutôt plein de bonnes nouvelles.
01:10Il est en ligne.
01:10Il est en ligne avec les annonces.
01:12C'est vrai qu'on avait tous été un peu choqués de se demander s'il y avait un pilote dans l'avion
01:16quand on avait vu l'année dernière et l'année précédente
01:19les chiffres déviés de plusieurs milliards, plusieurs dizaines de milliards.
01:22Plusieurs dizaines de milliards.
01:23C'était des trous dans les recettes.
01:24Non, mais c'était juste comme si on avait un comptable qui soudain venait en disant
01:30mais finalement on a fait moins 10, moins 20, moins 30 alors qu'on annonçait que tout allait bien.
01:36Donc c'était très préoccupant.
01:37Là, on est en ligne.
01:38Maintenant, il y a une autre bonne nouvelle derrière la bonne nouvelle
01:41c'est que ces résultats sont aussi le fruit de quelque chose d'extraordinaire
01:48dans la capacité de résistance de notre pays.
01:51C'est que la croissance reste plus positive et plus dynamique qu'on ne pourrait légitimement le craindre
01:59et donc forcément les recettes fiscales rejoignent aussi les prévisions
02:03avec des hausses de taux qui ont été bien décrites.
02:08Mais notre pays est extraordinaire.
02:11On a vraiment d'un côté l'État qui ponctionne, ponctionne, ponctionne
02:14et de l'autre côté la nation qui arrive à produire.
02:17Pour le moment, ça tient mais effectivement on n'a pas encore eu l'avoiné
02:22que vous venez de décrire dans la loi de finances qui est en cours de discussion.
02:26A elle seule, la France est responsable de la moitié de la croissance de la zone euro
02:31au troisième trimestre.
02:33C'est quand même assez spectaculaire.
02:34On a eu les chiffres récemment, plus 0,5 au troisième trimestre
02:38alors que vu le chaos effectivement politique, on s'attendait à un fort ralentissement.
02:43Mais finalement, ça tient, Denis Paire ?
02:45Oui, tant mieux.
02:46Alors attention, une des raisons pour lesquelles la croissance est là
02:49c'est parce que l'économie est sous stéroïde de dépenses publiques précisément, de déficit.
02:535,4 points de déficit, ça reste médiocre.
02:57C'est le double de la moyenne de la zone euro.
02:59C'est la quatrième année consécutive, on est à plus de 5%.
03:02C'est totalement hors des clous de notre engagement vis-à-vis de nos partenaires européens.
03:07Donc ça reste absolument scandaleux.
03:09Et en plus, on y arrive effectivement avec 25 milliards de hausses de prélèvements
03:13et sans toucher un seul instant à l'efficacité de la dépense publique.
03:16On n'a pas supprimé un seul emploi public.
03:18On a vu que là, dans le budget qui ne se prépare, on nous disait qu'il y aurait 3 000 suppressions d'emplois
03:22et en fait, il y a 6 000 créations de postes de fonctionnaires supplémentaires.
03:26Mais ça, c'est des élèves, des UFM, des futurs professeurs, c'est de l'investissement pour l'avenir.
03:32C'est du bon, alors qu'il y a 145 000 fonctionnaires qui partent à la retraite chaque année
03:35et qui sont tous renouvelés systématiquement.
03:38Alors qu'on a une dépense publique record du monde, qu'on a des prélèvements records du monde,
03:43on devrait commencer par réduire effectivement les effectifs de la fonction publique
03:47et ne pas rajouter encore des postes de fonctionnaires comme on est en train de le faire.
03:50– Tony Paire rentre de vacances, il est très en forme à ce que je vois.
03:53Cher Marcus, on parlait tout à l'heure des trous dans les recettes fiscales en 2023 et 2024.
03:58C'était 20 milliards pour la France de trous dans les recettes en 2023, 40 milliards en 2024.
04:07Merci, il n'a pas vraiment compris ce qui se passait dans les prélèvements post-Covid,
04:12mais il s'est passé un peu le même phénomène en Allemagne, corrigez-moi si je me souviens bien.
04:16– Je dois peut-être corriger un peu votre impression,
04:19parce qu'on n'est pas là pour répéter des lieux communs.
04:22Si vous permettez, l'Allemagne a, et notamment le chancelier Merz,
04:28rompu sa promesse de tenir la règle d'or.
04:32Ça c'est une première chose.
04:33Et il a ouvert des vannes.
04:35– Il est revenu sur le frein.
04:36– Pour l'armement, sans limites, et pour l'infrastructure, avec quelques limites quand même.
04:43Alors ces dépenses financées par la dette, jusqu'à présent, n'ont pas généré de la croissance.
04:50Ce qui n'est pas étonnant, parce que pour construire un pan, il faut faire un plan,
04:55un projet, il faut lavaliser.
04:57Voilà.
04:58Alors l'infrastructure en Allemagne est à ses moribants.
05:02On le voit d'ailleurs, notamment les chemins de fer,
05:05donnent l'impression d'un pays de développement.
05:07Alors je ne dirais pas que l'Allemagne a fait ce qu'il faut.
05:14Je constate simplement, pour l'instant, nous sommes dans la nasse.
05:18C'est-à-dire ?
05:19– On a ouvert les vannes, la croissance ne se retrouve pas.
05:26Et loin sans faux, pour 2026, il y a un trou budgétaire dans le budget fédéral de 25 milliards.
05:33Et d'ores et déjà, les teneurs de la gauche, de la gauche un peu plus modérée qu'en France,
05:38disent qu'il faut augmenter les impôts.
05:40– Vous savez que vous nous faites rêver avec un déficit de 25 milliards, on est à 150 milliards.
05:44– Compte tenu des expectations de croissance, c'est l'aveu d'échec.
05:55Et au lieu de dire, comment est-ce qu'on peut réduire les frais de fonctionnement d'État,
05:59je vous rappelle, l'État fédéral ne gère que 50% des dépenses du pays,
06:04on dit qu'il faut augmenter les impôts.
06:06Et le discours commence déjà, que vous connaissez très bien, en France.
06:10– Fond pratique, oui.
06:11– Taxé, donc le patrimoine.
06:14Un productif, c'est-à-dire le « framing » public médiatique pour une augmentation des impôts
06:20est déjà là pour familiariser le public à ce qui est une nécessité impérieuse.
06:28Je mets ça entre guillemets.
06:30Et à ce phénomène s'ajoute, je dirais, la propagande de la radio-télévision publique,
06:37qui sont d'une orientation, je dirais, pas trop libérale, qui pensent que…
06:43– On connaît aussi.
06:44– Vous connaissez ça, oui, également.
06:46– C'est un miroir de l'information, l'Allemagne devient de plus en plus française.
06:48– Qui ignorent complètement les nécessités de l'entreprise,
06:51qui pensent que les entreprises sont des vaches à abattre.
06:54Voilà.
06:55C'est-à-dire, l'Allemagne est dans une phase très, très critique,
06:58ne parlant pas de l'industrie automobile, qui est un secteur clé.
07:02On parlera un peu plus tard.
07:04Et l'Allemagne, en ce moment, n'a vraiment pas…
07:07– Oui, mais le sujet, c'est qu'il faut investir d'avantage.
07:09– A donné des leçons, a donné des leçons.
07:12De toute façon, aucun pays a donné des leçons.
07:14Je suis d'accord avec monsieur que, je dirais, cette ombélie
07:18nous trompe sur la réalité triste fiscale en France.
07:23Pas fiscale, mais les finances publiques.
07:26La situation reste dramatique.
07:28Et les gens qui disent qu'il faut un déficit de moins de 6%,
07:31c'est déjà quelque chose, je dirais, là, il rêve.
07:35Il va rapidement arriver dans la réalité.
07:37Parce que le marché de la dette est têtu, très têtu.
07:41– Leonidas.
07:41– Oui, deux choses.
07:43D'abord, je voudrais revenir sur ce que disait tout à l'heure Denis Perre.
07:45Parce que je suis totalement d'accord avec lui
07:47sur le fait que notre État est incorrigible.
07:52– C'est un voleur.
07:54– C'est pas un voleur.
07:55– Un pays, je pense qu'il faut qu'on arrête de regarder l'État
07:59comme étant la seule chose représentative d'un pays.
08:02Un pays, c'est d'abord sa nation et sa nation,
08:05c'est d'abord ses forces productrices, ses forces entrepreneuriales.
08:08Et elles sont exceptionnelles.
08:09Je pense que là-dessus, on peut peut-être être d'accord.
08:12C'est extraordinaire.
08:13Je pense que c'est probablement le cas également pour la main.
08:15Mais véritablement, se dire que notre pays est malade
08:19de la dysfonctionnement de son appareil d'État,
08:23mais qu'en revanche, son potentiel, ce qu'il a en main,
08:26c'est extraordinaire.
08:28La quantité d'innovation, de volonté d'investissement,
08:31les programmes de réindustrialisation.
08:34Enfin, c'est spectaculaire que l'on ait encore un tel dynamisme,
08:38ait-elle volonté de faire dans notre pays,
08:42de développer notre France avec un État qui est à ce point,
08:47c'est un spectacle cocomitant,
08:49en train de pointer l'arme fiscale sur tous les entrepreneurs.
08:53Alors État ou Assemblée nationale,
08:54ce n'est pas tout à fait la même chose non plus,
08:56Léonie Diaska-Logel.
08:57Un gouvernement, ce n'est pas l'État,
08:59c'est un gouvernement et un Parlement.
09:01C'est un appareil collectif.
09:02Et en l'occurrence, j'entends le gouvernement
09:08tentant de contrebalancer un certain nombre d'énormités
09:12que l'on entend à l'Assemblée nationale,
09:14mais parallèlement, il y a des taxes qui ont été augmentées.
09:17Et non seulement il y a des taxes qui ont été augmentées,
09:19mais vous avez vu également que les minima sociaux
09:21vont être augmentés,
09:22parce que le gouvernement a finalement...
09:25A reculé sur le gère.
09:26Oui, mais il faut des accords, il faut des compromis.
09:28D'accord, mais tout de même,
09:29je voudrais mettre l'accent sur cette caricature
09:32qu'on entendait sur vos antennes ce matin
09:34en entendant une parlementaire LFI qui s'exprimait.
09:38Aurélie Trouvé, en l'occurrence président de la commission des affaires.
09:40Elle disait, on veut limiter les remboursements sur les plus pauvres
09:45et en même temps, on veut protéger les milliardaires
09:48de payer plus de taxes.
09:50C'est vrai que quand on résume un débat parlementaire
09:52et un débat budgétaire avec ces deux caricatures,
09:56effectivement, tout un chacun se dit,
09:58mais qu'est-ce qu'il faut vraiment...
10:00Je pense que là, nous devons collectivement,
10:02tous les chefs d'entreprise, prendre notre part de responsabilité,
10:06essayer de relever le niveau d'éducation
10:08et de pédagogie économique dans notre pays.
10:10Nous avons une responsabilité.
10:12On ne peut pas se dire, les débats sont d'un côté,
10:14nous, on s'occupe de nos entreprises.
10:16Les entrepreneurs doivent rentrer de plein pied
10:18dans le débat politique
10:20pour éviter que l'on ait ce genre de propos.
10:23On en a deux autour de la table et qui le disent haut et fort
10:26et qui l'expriment très bien.
10:27Qu'est-ce que vous retenez des discussions parlementaires
10:30de la semaine passée, Denis Père ?
10:32Alors, juste pour commenter sur ce que disait Léonida,
10:34je suis complètement d'accord pour dire
10:35qu'il y a une résilience des entrepreneurs français
10:37qui est formidable,
10:38mais depuis 2017,
10:39ils étaient un tout petit peu moins des boucs émissaires
10:41que précédemment.
10:42Et donc là, on rentre effectivement...
10:44On sort quand même de 7 ans de stabilité fiscale
10:46et d'une politique plutôt...
10:46La suppression de l'ISF,
10:48même s'il restait l'IFI qui est un désastre,
10:49l'ISF avait été supprimé.
10:51Là, on rentre dans une phase
10:52complètement délirante, effectivement,
10:55où la chasse est ouverte après les entrepreneurs,
10:57après la réussite entrepreneuriale,
10:59où on a créé de toutes pièces
11:00un problème de justice fiscale qui n'existe pas,
11:03qui a été inventé de toutes pièces
11:04par la gauche et l'extrême gauche,
11:07avec les médias publics
11:09qui sont devenus un espèce de super influenceurs
11:11de l'extrême gauche,
11:12avec un budget de 4 milliards d'euros
11:13et qui ont invité tous les jours
11:15un certain Gabriel Zuckman
11:16à raconter des folies,
11:17des choses qui sont simplement fausses,
11:19qui sont inexactes...
11:20Qu'est-ce qui est faux ?
11:21Qu'est-ce qui est faux ?
11:21Parce qu'on n'est pas là
11:21juste pour jeter l'anathème, Denis Père.
11:23Je l'ai fait plusieurs fois.
11:25Je l'ai fait plusieurs fois
11:26sur votre antenne
11:26et puis sur d'autres antennes
11:27beaucoup plus larges, effectivement, récemment.
11:29Quand il dit
11:30que les entrepreneurs les plus riches
11:32payent moins d'impôts
11:33que les contribuables les plus modestes,
11:34qu'est-ce qu'il fait ?
11:35Il diminue artificiellement
11:37les prélèvements des plus riches
11:39et il augmente artificiellement
11:41les prélèvements des plus modestes.
11:42Prenons les plus modestes,
11:43qu'est-ce qu'il fait ?
11:43En prenant les charges sociales
11:44qu'il compte pour les plus modestes ?
11:46Il dit que les aides sociales
11:46dont bénéficient les plus modestes
11:48ne sont pas comptabilisées
11:49dans leurs revenus.
11:49Par contre, la TVA qu'ils payent
11:51est comptabilisée.
11:52Donc, on se retrouve avec des gens
11:52qui ont des prélèvements
11:53à 150% de leurs revenus.
11:55Donc, ça n'a aucun sens
11:56d'un point de vue méthodologique.
11:57Et pour les plus riches,
11:58qu'est-ce qu'il dit ?
11:59Il dit que l'argent
12:00qui est dans les holdings,
12:00en fait, il appartient
12:01à l'actionnaire de la holding.
12:02Or, ce n'est absolument pas le cas.
12:04Un étudiant en première année
12:05de droit fiscal sait que c'est faux.
12:08C'est un abus de bien social.
12:10Si l'actionnaire de la personne morale
12:11se met à toucher cet argent,
12:13ça relève du pénal.
12:15C'est sanctionné à hauteur
12:17de 5 ans d'emprisonnement,
12:18potentiellement.
12:20Or, Gabriel Jukman nous dit
12:21que cet argent,
12:22il est à la disposition
12:22de l'actionnaire.
12:24Donc, on ne prend pas en compte
12:29la fiscalité sur cet argent.
12:30Or, on va payer 30% de PFU
12:33si on veut toucher cet argent.
12:34Et ces 30% ne sont pas comptabilisés.
12:36Donc, on baisse artificiellement
12:37les prélèvements.
12:38Donc, la méthodologie
12:39est parfaitement inexacte
12:40et a conduit, effectivement,
12:41les Français à considérer
12:42qu'il y avait un problème
12:43de justice fiscal en France.
12:44On va refaire le bilan
12:47des mesures votées
12:48la semaine dernière
12:49à l'Assemblée.
12:50Juste avant, Marcus,
12:52est-ce qu'on a des débats
12:54aussi animés en Allemagne
12:56sur la chasse aux riches,
12:58sur les impôts,
12:59sur les taxes ?
13:00Est-ce que ce surmoi marxiste
13:01plane autant sur le ciel de Berlin
13:03que sur celui de Paris ?
13:05La communication politique,
13:07le débat politique en Allemagne
13:08est un peu plus modéré,
13:10je semble, en général.
13:11C'est ce que j'adore en France,
13:12les Français râlent.
13:13On s'enflamme.
13:14C'est-à-dire, on va dans la rue,
13:16pas toujours pour la bonne cause,
13:18mais mieux vaudrait râler
13:20une fois de trop
13:21que l'oublier
13:23dans une situation décisive.
13:26Vous savez,
13:26le conformisme allemand
13:27a joué dans son histoire
13:29un rôle assez tragique.
13:30et l'obéissance des citoyens
13:33vis-à-vis de l'État
13:34est un phénomène.
13:37Ce discours,
13:38il faut faire payer les riches,
13:41il faut plus de justice fiscale,
13:45il faut que l'État
13:46se dote des moyens
13:46pour découvrir
13:48les fraudes fiscales,
13:50ça fait partie
13:51de l'illusionnisme
13:52nourri, alimenté
13:54par une certaine gauche
13:55qui ne veut pas
13:57reconnaître,
13:58je le répète,
13:59que l'État
14:00est un voleur
14:01en matière fiscale.
14:03J'ose dire ça
14:06parce que j'étais
14:07à l'époque
14:08pas d'accord
14:09avec l'initiative
14:11de Michel Rocard
14:12de créer
14:12la contribution
14:13sociale généralisée.
14:16J'ai dit
14:16à son cabinet
14:18ça va commencer
14:19très petit
14:20et ça va augmenter
14:22sans cesse.
14:23C'était à l'époque...
14:23Vous avez été visionnaire,
14:24cher M.
14:251% et quelques
14:26et puis on a dit
14:27enfin c'est quelque chose
14:28pour consolider
14:29la sécurité sociale
14:30indépendamment
14:32des contributions,
14:33des contributions individuelles.
14:35Aujourd'hui
14:36vous êtes à presque 10%.
14:38C'est-à-dire
14:389% et quelques...
14:40Oui,
14:41ça t'est dit
14:41selon ce qui est accès.
14:43C'est-à-dire
14:43une fois que
14:45l'État
14:45crée
14:46un nouvel impôt
14:47et essaye
14:49d'en tirer
14:50le maximum.
14:51Une base large
14:52et un taux bas
14:52c'est plutôt la définition
14:53d'un bon impôt.
14:54Voilà,
14:55ça c'est donc
14:56une ratio étatique
14:57qui est,
14:59si vous voulez,
15:00assez logique
15:01mais il est fatal
15:03parce que nous sommes
15:04en train
15:04dans un jeu
15:05où les forces
15:07productrices
15:08du pays
15:09ou ce que vous appelez
15:10peut-être
15:10les forces vives
15:11de la nation
15:12sont de plus en plus
15:13dissuadées.
15:14Apparemment
15:15en France
15:15l'État
15:16n'est pas encore
15:17assez dissuasif
15:18mais
15:20parce que la France
15:22est un pays
15:22naturellement créateur
15:24et plein d'entreprises
15:25avec une culture
15:27de créativité
15:28mais je dirais
15:29sur un plan général
15:30toutes nos démocraties
15:31occidentales
15:32sauf l'Amérique
15:33les États-Unis
15:34sont dans,
15:35je le répète
15:36dans la NAS
15:36il y a
15:38trop d'États
15:39trop de dépenses
15:40de consommation sociale
15:42pas assez
15:44de financement
15:44de l'investissement
15:45public
15:46et nos démocraties
15:49apparemment
15:49sont incapables
15:52je le décris
15:53d'une façon
15:53assez objective
15:54se trouvent
15:55dans l'impossibilité
15:56d'endiguer
15:58le Léviathan
15:58de l'État
16:02de la Providence
16:02qu'ils ont créé
16:03eux
16:04et qu'ils ont fait
16:05augmenter
16:06parce que
16:07c'est un pari
16:08très intéressant
16:08je vous paye
16:11ceci
16:11en tant que
16:12député
16:12c'est-à-dire
16:13je crée
16:13tel ou tel
16:14acquis
16:15social
16:16et puis
16:18vous me faites élire
16:19c'est-à-dire
16:19sur ce plan-là
16:20la ratio
16:21de la démocratie
16:23elle peut s'agérer
16:24ce que vous nous dites
16:24c'est que
16:24ce n'est pas seulement
16:25la France
16:26c'est dans l'ensemble
16:27des pays occidentaux
16:28je pense qu'il y a
16:31quelque chose
16:31que l'on pourrait imaginer
16:32ce serait déjà
16:33que le Parlement
16:34vote d'abord
16:35les dépenses
16:36avant de voter
16:37les recettes
16:37il est en train
16:38de voter les recettes
16:39et on voit
16:40le délire
16:41auquel
16:41on assiste
16:43parce que
16:43d'abord
16:44plus il y a de recettes
16:45on ne constate
16:46absolument pas
16:47d'économie en face
16:47plus il y a de recettes
16:48plus on dirait
16:49que l'État
16:50se sent libre
16:51de continuer
16:51à augmenter
16:52les dépenses
16:52mais si on votait
16:54les dépenses
16:54d'abord
16:55avec un objectif
16:56de réduction
16:56de la dépense
16:57ensuite on mettrait
16:58les recettes
16:59en face
16:59mais personne ne veut
17:00baisser la dépense
17:01c'est ça le problème
17:02mais en termes
17:02de méthodologie
17:03avouez tout de même
17:04que voter
17:05les recettes
17:06d'abord
17:07et regarder
17:08ensuite
17:08tout ce qu'on peut dépenser
17:09une fois qu'on a fait
17:10les courses aux taxes
17:11c'est en termes
17:13de méthodologie
17:15quelque chose
17:15qui est
17:16presque
17:17j'allais dire
17:18un vice caché
17:19de ce que vous appelez
17:20l'État
17:21Léviathan
17:21il a effectivement
17:23ce prisme
17:24qui est de se dire
17:24je regarderai éventuellement
17:26les économies
17:26que je peux faire plus tard
17:27déjà je me concentre
17:28sur les recettes
17:29je crains que ce soit
17:30en termes de méthode
17:30quelque chose
17:31qui est plein de vices
17:32cachés
17:33Denis Perr
17:34je reviens sur
17:35les nombreuses taxes
17:36les courses
17:37qui ont été votées
17:39qui ont été faites
17:39la semaine dernière
17:40à l'Assemblée Nationale
17:41entre la taxe
17:42sur les multinationales
17:4326 milliards quand même
17:44la taxe sur les multinationales
17:46et non
17:46le doublement
17:47c'est pas que
17:48les multinationales
17:49des autres
17:49le doublement
17:50de la taxe GAFAM
17:51le maintien de la surtaxe
17:52l'impôt sur les sociétés
17:54pour les grands groupes
17:55la taxe sur les rachats
17:56d'actions
17:56la taxe sur les holdings
17:57l'impôt sur la fortune
17:59improductive
18:00qu'est-ce que vous retenez
18:01de tout ça ?
18:02ce que j'ai à tout ça
18:03c'est qu'on choisit
18:04encore une fois
18:04la facilité
18:05effectivement
18:05c'est tellement plus facile
18:06d'augmenter les impôts
18:07plutôt que de s'asseoir
18:08autour d'une table
18:09et de regarder
18:09comment on peut gérer
18:10un peu mieux l'État
18:11le rendre plus efficace
18:11je rappelle
18:12qu'on est effectivement
18:13à 45 points de PIB
18:14de prélèvement
18:15quand la moyenne
18:15de l'eurozone
18:16est à 40
18:16donc on dépense
18:17150 milliards de plus
18:19que nos voisins
18:19pour faire la même chose
18:20et le faire beaucoup moins bien
18:21même si l'Allemagne
18:21n'est pas forcément
18:27et des services publics
18:28qui sont de bien meilleure qualité
18:29et c'est effectivement
18:30se mettre autour de la table
18:31pour parler de ça
18:32c'est la priorité aujourd'hui
18:33ça n'est pas effectivement
18:35d'inventer de nouvelles taxes
18:36moi j'aimerais voir
18:36la même créativité
18:38effectivement
18:38s'appliquer
18:39effectivement on est un peuple créatif
18:40Marcus le disait tout à l'heure
18:41c'est très vrai
18:41la même créativité
18:43s'appliquer à la gestion
18:44de nos finances publiques
18:45plutôt que d'inventer
18:46sans arrêt de nouvelles taxes
18:47qui au final
18:48sont totalement contre-productives
18:49parce qu'effectivement
18:50la fameuse taxe
18:51sur le patrimoine
18:52improductif
18:53d'abord il est tout sauf
18:54improductif
18:55quand il s'agit d'actions de société
18:56on a vu aussi la folie
18:58je ne sais pas si vous l'avez vu
18:58mais ça c'est écarté
18:59par contre c'est l'assurance vie
19:00les comptes en euros
19:01d'assurance vie
19:02vont être taxés
19:03ça veut dire que la dette française
19:05est improductive
19:06enfin on le reconnaît
19:07c'est une bonne nouvelle
19:08on voit bien à quel point
19:08il y a même une déconnexion totale
19:10par rapport à des éléments
19:10fondamentaux de base
19:12et donc c'est terrible
19:14parce que
19:14qu'est-ce qu'on fait
19:15on détruit la base taxable
19:17en mettant dans un corner
19:18les entrepreneurs qui réussissent
19:20on met en difficulté
19:22les plus gros contributeurs
19:23au modèle social français
19:24c'est ça qui est fou
19:25rappelez-vous la statistique
19:26de l'INSEE qui est sortie
19:28il n'y a pas très longtemps
19:28qui dit que 57% des français
19:30touchent plus qu'ils ne comptent
19:32sont bénéficiaires nets
19:33du système de redistribution
19:34donc à l'extrémité du spec
19:36vous avez des gens
19:37et c'est normal
19:37ça arrive dans toutes les sociétés
19:39qui coûtent plus
19:40ce qu'ils ne rapportent
19:40mais de l'autre côté
19:42vous avez des gens
19:43qui rapportent beaucoup plus
19:44que ce qu'ils ne coûtent
19:45vous avez 10% des contribuables
19:47qui payent 75%
19:48de l'impôt sur l'avenue
19:48et donc ces gens-là
19:49on est en train
19:50de les mettre dans un corner
19:51et de les faire partir
19:52c'est complètement idiot
19:53c'est complètement idiot
19:54on a besoin d'eux
19:55il faut les taxer
19:55c'est une pôle aux eaux d'or
19:56il ne faut pas leur faire
19:57quitter le pays
19:58donc c'est totalement
20:00contre-productif
20:00ce qui est en train d'être
20:01Marcus Kerber
20:01oui je pense
20:02les remarques de Lionel
20:04m'invitent
20:05c'est-à-dire
20:05à répondre
20:07d'une façon aussi
20:07méthodologique
20:08je pense
20:10si on regarde
20:11les Etats-Unis
20:12là les parlementaires
20:13les députés
20:13ont une
20:14très grande conscience
20:16un souci
20:17de défendre
20:17les citoyens
20:18contre les impôts
20:20the power to tax
20:21c'est une menace
20:22et tout le monde
20:23est d'accord
20:23que c'est une menace
20:24dans notre culture
20:27européenne
20:27d'état de Providence
20:29avec je dirais quand même
20:32les médias publics
20:33assez gauchisants
20:33la taxe
20:36les impôts
20:36c'est quelque chose
20:37de très positif
20:38sont les apôtres
20:39de la redistribution
20:40disons qu'il y a
20:41une grande tolérance
20:41à l'impôt
20:42c'est-à-dire
20:42sur ce plan-là
20:44il faudrait que
20:45les députés
20:46un peu partout
20:47réfléchissent
20:48sur leur rôle
20:50et réfléchissent
20:52sur le
20:52si oui ou non
20:53ils peuvent
20:53gagner des voix
20:54en disant
20:55aux citoyens
20:56nous avons
20:56pris la résolution
20:59de nous opposer
21:00à telle ou telle
21:01augmentation
21:01d'impôt
21:02parce que ça
21:03ça porte atteinte
21:04à votre patrimoine
21:05c'est un premier point
21:06et puis vous avez
21:09une cour de compte
21:09qui est présidée
21:11par un premier président
21:12je dirais
21:13que je renonce
21:15à qualifier
21:15mais qui est
21:16disons-le
21:17relativement
21:18perfectible
21:18et c'est déjà
21:20un phénomène
21:22dans un pays
21:24comme la France
21:25où on parle
21:25beaucoup
21:26de finances publiques
21:26quelqu'un comme lui
21:28devient premier président
21:29je pense
21:31sur un plan général
21:31les cours des comptes
21:33peuvent jouer
21:34un rôle
21:34très important
21:35il faut
21:37que la cour des comptes
21:38soit un chevalier
21:40avec un épée
21:40un épée
21:42qui coupe
21:42je comprends
21:43que c'est parce que
21:43vous pensez
21:44de la cour des comptes
21:44française
21:45un point
21:46parce que
21:47je crois que
21:48l'un des vices
21:49cachés de tout ça
21:50c'est l'idée que
21:51seul l'État
21:53serait garant
21:54de l'intérêt général
21:54que la seule
21:56et unique contribution
21:57au bien commun
21:57ne peut venir
21:58que de l'État
21:59il y a comme
22:00une sorte de négation
22:01que lorsque
22:02un groupe
22:03je voyais
22:04des réactions
22:05sur des réseaux sociaux
22:07d'un grand chef
22:08d'entreprise
22:09qui a créé
22:093000 emplois
22:10le fait
22:12qu'on crée
22:12des emplois
22:13que l'on soit inventif
22:14que l'on
22:14en l'occurrence
22:15c'est dans le domaine médical
22:16et là
22:16était porteur
22:17de beaucoup d'innovations
22:18dans le domaine médical
22:19on dirait que
22:20les parlementaires
22:21ne voient pas
22:22tout cela
22:22comme étant
22:23des contributions
22:24au bien commun
22:24la seule contribution
22:26au bien commun
22:26c'est de payer des taxes
22:27c'est quand même
22:28une folie
22:28c'est un dérèglement
22:30mental au bout d'un moment
22:31parce que
22:31si on ne règle pas
22:33ce problème là
22:33si on ne reconstitue pas
22:36la conscience
22:37de notre pays
22:37que tous les entrepreneurs
22:39apportent de la richesse
22:41avec toutes leurs innovations
22:42tous les emplois
22:44qui sont créés derrière
22:45tout le dynamisme économique
22:46que ça c'est vraiment
22:47des contributions
22:48au bien commun
22:48qui s'ajoutent aux taxes
22:50mais qui ne sont pas
22:51comment dirais-je
22:53des négations
22:53du bien commun
22:54on n'y arrivera pas
22:56il y a l'idée
22:58que si quelque chose
22:59est bon pour la collectivité
23:01forcément
23:01ça vient de l'État
23:02et donc l'État se sert
23:03allègrement
23:04et sans limite
23:05allez on fait une très courte
23:07page de pause
23:08une page de publicité
23:09on se rejoint juste après
23:10on continuera le débat
23:11d'ici une toute petite minute
23:13on va parler budget de la sécu
23:14on va voir où se positionne
23:16le rassemblement national aussi
23:17est-ce qu'il est toujours
23:17pro business ou pas
23:18et puis on va parler
23:19crise automobile
23:20à tout de suite
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