Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 jours
Ce lundi 3 novembre, la position et la stratégie du Rassemblement national lors de l’examen de la première partie du budget et l’adoption d’un impôt sur la fortune improductive ont été abordées par Markus Kerber, avocat et professeur de finances publiques à Berlin, Léonidas Kalogeropoulos, PDG de Médiation & Arguments, et Denis Payre, président de Nature & People First, dans l'émission Les Experts, présentée par Raphaël Legendre sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Allez, on est de retour pour la seconde partie de l'émission avec toujours les trois experts
00:05Marcus Kerber, Denis Perr, Léonidas, Calogero Poulos.
00:09Merci à tous les trois d'être ici.
00:11On va revenir un peu sur la position et la stratégie du Rassemblement National
00:16durant l'examen de cette première partie, le Rassemblement National,
00:20qui essaie depuis pas mal de temps de se montrer un visage beaucoup plus pro-business
00:24que ce qu'il n'avait avant.
00:25Le vote populaire est acquis, il essaie de séduire dorénavant les chefs d'entreprise.
00:30J'en ai deux là, autour de la table.
00:34D'un côté, il y a un message de baisse d'impôts, suppression des impôts de production,
00:40notamment suppression de la CVAE.
00:43De l'autre côté, on a eu des votes entre le Rassemblement National et la France Insoumise,
00:48comme sur cette taxe sur les multinationales, 26 milliards d'euros.
00:50On a l'impression que quand c'est gros en taxe, mais que le petit patron de PME,
00:56il faut lui le préserver, c'est-à-dire un fonds en fait assez poujadiste.
01:00Oui, il y a un fonds poujadiste, je pense qu'il y a effectivement ce fonds
01:04qui essaie d'être structuré, d'être argumenté, avec à la fois protéger les petits par rapport aux gros
01:11et protéger les entrepreneurs français par rapport aux internationaux.
01:15Cela dit, sur la taxe sur les multinationales, ils ont instauré une taxe sur nos multinationales également.
01:22Donc, ce n'est pas comme si la ligne était pure, loin de loin, sans faux.
01:26Et ensuite, j'entends également, et j'y assiste, à quel point il y a des divisions
01:32au sein du Rassemblement National sur une ligne pro-business ou une ligne pro-sociale
01:38qui est finalement...
01:42Qu'on pourrait résumer entre une ligne Marine Le Pen ou une ligne Jordan-Bardella.
01:46Absolument, et qui n'a manifestement pas du tout été arbitré,
01:50qui est de surcroît biaisé par des positions plus tactiques,
01:54d'un point de vue politique, dans l'hémicycle,
01:56où on voit le Rassemblement National rattraper au vol des amendements
01:59auxquels le Parti Socialiste a renoncé manifestement
02:02à la suite d'accords avec le gouvernement.
02:04Donc, il rattrape au vol pour mettre le Parti Socialiste
02:07et finalement, ce bloc majoritaire dans l'embarras
02:11et il est fait adopter avec des voix de LFI.
02:13Donc, tout ça est totalement illisible.
02:15Je ne sais pas qui est capable, aujourd'hui, de lire cette ligne.
02:18Et quand je vois les efforts désespérés d'un certain nombre de porte-voix
02:22du Rassemblement National pour essayer de tracer une cohérence dans tout ça,
02:26je pense qu'il devrait y renoncer parce que c'est encore plus illisible après.
02:30Illisible ou attrape tout ?
02:32Est-ce que ce n'est pas un moyen aussi de ratisser large
02:34un peu des deux côtés de la pièce, si je puis dire, Denis Paire ?
02:37Oui, probablement.
02:39Il y a clairement deux camps.
02:40Oui, il y a le camp Bardella qui est un peu plus libéral
02:42et le camp Marine Le Pen qui l'est moins.
02:45Mais même Jordan Bardella a été un tout petit peu décevant
02:47ces derniers jours quand il a soutenu, effectivement,
02:48la fameuse taxe sur le patrimoine improductif,
02:50la taxation des actions comme quelque chose d'improductif,
02:53ce qui paraît surréaliste.
02:55Pourtant, jusque-là...
02:55Il explique que la richesse financière est improductive, effectivement.
02:58Enfin, il faut quand même de la finance pour la richesse, créer la richesse.
03:01Ce qui est quand même assez surprenant.
03:02Et effectivement, et heureusement qu'il y a quelque part aussi
03:04un peu ce groupuscule UDR qui amène un petit peu de libéralisme
03:08et un peu moins d'étatisme à l'extrême droite
03:11avec les équipes de Ciotti.
03:12Il y a un député qui est assez remarquable qui s'appelle Géraud Verny,
03:14que vous avez peut-être entendu ces derniers jours,
03:16député de Bourgouin-Jailleux, je crois, de la région de Lyon.
03:20Chef d'entreprise qui a tenu des discours qui étaient extrêmement pragmatiques,
03:24réalistes, courageux.
03:26Mais ils sont assez peu nombreux, effectivement, à l'extrême droite
03:28à tenir ce type de discours.
03:30Donc, c'est un petit peu dommage et c'est assez inquiétant.
03:33Marcus, comment ça se passe en Allemagne ?
03:34Quelle est la position économique de l'extrême droite allemande ?
03:38Écoutez, l'extrême droite en Allemagne est un tout petit peu...
03:41ressemble un peu à l'extrême droite en France.
03:43C'est un parti de protestation.
03:46C'est un parti qui a grandi dans la protestation contre l'immigration
03:50absolument pas contrôlée.
03:52C'est leur fond de connerces.
03:55Et l'extrême droite, comme la droite en général, est antilibérale.
03:58La droite a des problèmes avec les idées libérales
04:02et l'extrême droite est carrément antilibérale.
04:04Alors, quant aux propositions qu'on fait, par exemple,
04:06en matière de réforme des systèmes sociaux,
04:10de temps en temps, on a du mal à croire leur discours.
04:15Aujourd'hui, les pensions essaient de payer aux pensionnaires,
04:22aux retraités, 48% de son dernier salaire net.
04:27Alors, pour garantir cela, pour stabiliser cela à long terme,
04:31le contribuable dans le budget actuel de l'État
04:34fait une contribution de 120 milliards en plus.
04:38C'est-à-dire le contribuable de par ses impôts
04:42alimente celles et ceux qui touchent la retraite.
04:47L'AFD souhaite augmenter le niveau de 48% à 70%.
04:52Ça fait exploser le budget.
04:54C'est-à-dire, ce sont des mouvements de conquête de pouvoir,
04:58mais ce ne sont pas des partis de gouvernement.
05:00Nous aurons donc l'année prochaine, en Allemagne,
05:03une bonne série d'élections régionales.
05:06Teste pour le chancelier et sa coalition,
05:08le mécontentement est général.
05:11Je ne dirais pas que je souhaite que l'extrême droite arrive
05:14dans certaines régions au pouvoir,
05:15mais si jamais elle arrive au pouvoir,
05:18les citoyens vont être très rapidement désillusionnés
05:21par la qualité ou le manque de qualité de ceux qui vont gouverner.
05:25Ça, c'est d'ailleurs le coût de la démocratie.
05:27Nous avons eu l'expériment des Verts pendant trois années au pouvoir.
05:32Au début, le milieu de l'affaire, on dit,
05:34mais écoutez, c'est une catastrophe.
05:36Puis ils sont adaptés.
05:37Et j'ai dit, écoutez, en démocratie, il faut supporter ces frais.
05:40Ces frais sont énormes.
05:43Désindustrialisation partielle de l'Allemagne.
05:44Mais je dirais, la démocratie, c'est quand même la forme d'État
05:49où on peut choisir un autre gouvernement en violence.
05:53C'est prépérable.
05:54Non, mais que l'on soit effectivement prêt à accepter
06:00les hauts et les bas de la démocratie,
06:02je pense qu'on l'est tous.
06:03Cela dit, il faut quand même un peu de cohérence.
06:06Et il est vrai que, dans une équation économique,
06:09le fait que le Rassemblement national
06:11campe sur sa position d'une retraite,
06:13de retour d'une retraite à 62 ans,
06:15c'est quelque chose qui est incompréhensible.
06:17Il y a un moment donné où on ne peut pas juste
06:20soumettre à la démocratie la question de savoir
06:23si deux et deux font quatre.
06:24Il y a des choses qui relèvent des réalités concrètes.
06:29Oui, élémentaires.
06:30Élémentaires.
06:31En même temps, ils sont en train d'assouplir leurs règles
06:33au fur et à mesure qu'ils s'approchent du pouvoir.
06:34C'est-à-dire qu'il y a, comme le disait Marcus,
06:37il y a la conquête du pouvoir et il y a l'exercice du pouvoir.
06:39Le RN se rapprochant du pouvoir.
06:41Les dernières déclarations de Jordan Bardella sur la retraite,
06:45c'est qu'on peut mettre un milliard de dépenses supplémentaires
06:49pour les métiers les plus pénibles et carrières longues,
06:52mais finalement, le retour à 62 ans,
06:54je crois qu'il est en train de disparaître.
06:56Oui, enfin même à 63, ça ne réglera pas l'équation.
06:59On a toujours quelques milliards de déficits.
07:01Voilà, donc cette équation, il faudra quand même la résoudre.
07:04Et donc globalement, il faudrait qu'à un moment donné,
07:08il y ait, s'ils ont l'ambition d'accéder au pouvoir,
07:11une cohérence économique globale.
07:13Et on en est loin.
07:15Et le spectacle qui est donné par cette loi de finances nous en écarte.
07:17On va le réécouter, Jordan Bardella.
07:19C'était chez notre confrère de LCI, Dariush Rochebin.
07:23Et peut-être Denis Perre, vous allez lui expliquer
07:25ce qui est véritablement le capital productif.
07:28On l'écoute.
07:28Il est inacceptable et incompréhensible pour des millions de Français
07:32que l'immobilier, c'est-à-dire l'enracinement,
07:36le patrimoine matériel des Français,
07:38de leurs parents, d'eux-mêmes, de leurs enfants et de leurs petits-enfants,
07:41soit plus taxé dans notre pays
07:43que ce que j'appelle le patrimoine non productif,
07:46c'est-à-dire en l'occurrence des portefeuilles d'actions
07:48ou des portefeuilles financiers que vous pouvez avoir.
07:53Donc un portefeuille d'actions et de capital financier,
07:56c'est un productif, l'enracinement, l'immobilier...
08:00La fonction est extrêmement habile en plus.
08:02Donc l'idée, c'est d'aligner effectivement
08:04la taxation des actions sur l'immobilier.
08:09On pourrait faire l'inverse.
08:11On pourrait dire qu'on arrête de surtaxer l'immobilier,
08:13on devrait faire l'inverse.
08:14On arrête de surtaxer l'immobilier et on ne taxe pas comme des malades
08:18parce que ça sera le cas, en l'occurrence, les patrimoines financiers.
08:21Qu'est-ce qu'on va faire en faisant ça ?
08:22On va, encore une fois, faire partir ceux qui contribuent le plus
08:25à l'enrichissement du pays et au financement du modèle social français.
08:29Quand on met dans un corner les gens les plus fortunés,
08:32ils s'en vont, on l'a appris, on a 50 ans de recul.
08:33On a eu l'IGF, puis l'ISF, on a fait partir des gens à non plus finir,
08:38on a fini par comprendre, d'ailleurs tous les pays d'Europe l'ont fait,
08:40d'ailleurs à des degrés moindres que nous,
08:41mais l'ont fait et tout le monde a arrêté parce que ça ne marche pas,
08:44parce que les gens s'en vont, parce que les gens n'acceptent pas
08:46des situations où on leur réclame des impôts
08:48sur des actifs qui ne rapportent rien ou pas grand-chose.
08:51Donc on va provoquer des départs,
08:53donc on va avoir moins de rendement,
08:55donc on va avoir une base taxable qui sera inférieure,
08:57ça va coûter plus et on va se faire plaisir.
08:59Et donc ce qui est regrettable, effectivement,
09:01c'est que Jordan Bernal, qui est plutôt quelqu'un qui incarne
09:03cette aile plutôt libérale, effectivement, sur ce sujet-là,
09:05je trouve que c'est un petit peu...
09:06Moi j'arrive à être encore surpris,
09:07enfin j'avoue que quand j'entends des choses pareilles,
09:09je tombe de ma chaise.
09:10Il y a quelque chose que l'on doit réexpliquer,
09:11d'ailleurs pour ce qui est de l'économie,
09:13on doit réexpliquer, je pense, tous les jours.
09:15Mais s'il y a une fiscalité qui est plus avantageuse
09:18ou incitative pour que des investissements productifs se fassent,
09:22c'est qu'effectivement, lorsque l'on a un capital,
09:25on peut choisir de le garder pour soi,
09:28ou on peut choisir de l'investir dans la création d'entreprises
09:31et dans le financement des entreprises.
09:32Et donc, effectivement, pour endiguer les moyens financiers
09:37et l'épargne vers des investissements productifs,
09:40il y a une fiscalité incitative.
09:42Et cette fiscalité incitative,
09:45elle est pointée du doigt par les parlementaires
09:47comme étant un cadeau fait aux riches.
09:50Et donc, on veut la désinciter,
09:54enfin, finalement, casser ces barèmes incitatives
09:58pour revenir à ce qui va donc être des barèmes dissuasifs.
10:03Et donc, on va effectivement dissuader la production
10:08et dissuader le travail.
10:09D'ailleurs, globalement, quand on veut dissuader quelque chose,
10:11on le taxe et dans notre pays, on taxe le travail,
10:14on taxe la production et on taxe l'investissement.
10:16Donc, on a le résultat que l'on voulait
10:18et en tous les cas, qui est une équation logique,
10:21c'est qu'on organise nous-mêmes notre propre appauvrissement.
10:25Ça, je pense que c'est une pédagogie
10:27que nous sommes capables de faire.
10:28Il faut probablement qu'on la fasse également ailleurs
10:30que sur BFM Business,
10:33où probablement une grande part des auditeurs
10:35sont peut-être d'accord avec ce que nous disons.
10:37– Marcus Kerber, et après, on passe au budget de la sécu.
10:38– Je ne vais pas rentrer dans les détails
10:39de la proposition de M. Bardella,
10:42mais je dirais, son discours illustre tristement
10:45le déclin intellectuel d'une certaine partie
10:48de la classe politique française.
10:51– Oui.
10:51– Déclin qu'on trouve d'ailleurs également en Allemagne.
10:53Le fait que l'opposition, l'opposition contre l'establishment,
10:59le combat pour moins d'immigration,
11:02que je comprends au fond, qui est légitime,
11:05s'articule par des personnages
11:07qui apparemment n'ont pas fait d'études
11:09et qui se réclament être tribun du peuple.
11:13– Oui.
11:13– Alors, M. Bardella a l'avantage d'avoir appris
11:18à parler, à servir, à alimenter les débats,
11:24mais par ses propos, il révèle ses déficits d'informations.
11:28Et ça, c'est triste, non seulement pour lui.
11:30– Je rappelle qu'il est 15 à 20 points
11:31devant tous les autres candidats de la présidentielle.
11:34– Même Georges Marchais avait, autour de lui,
11:38quelques bons conseillers, une certaine formation.
11:41Voilà.
11:44Donc, nous constatons le même phénomène en Allemagne,
11:47dans l'extrême droite.
11:48Nous avons en France une extrême gauche
11:50avec M. Mélenchon,
11:51qui a un talent rhétorique bien plus développé
11:54que M. Bardella.
11:55Mais la tentation, l'opposition par la social-démagogie,
12:00c'est le pire que peut arriver à nos démocraties.
12:04– Les dispensabilistes et démagogues fonctionnent.
12:05– Et ça, c'est vraiment terrible que le débat,
12:09le débat dans une phase quand même décisive,
12:13où on se demande, est-ce que l'Europe industrielle
12:15est vouée et condamnée à la décadence,
12:19comme le disait dans un grand essaye à l'époque,
12:21Julien Freud,
12:22à ce moment-là, il faudrait être des gens sérieux.
12:25– Des gens sérieux.
12:27Alors, je n'approuve pas beaucoup le programme de M. Mitterrand,
12:31mais il était entouré de gens sérieux,
12:34sauf M. Attali.
12:37– Voilà, après Pierre-Moscou, ici, boum.
12:39– Aujourd'hui, on se demande qui va gouverner la France
12:42si jamais l'opposition arrive au pouvoir.
12:44– La rhétorique et la démagogie sont des maladies infantiles
12:48de la démocratie.
12:50Maintenant, les discours rudimentaires passent mieux
12:54que les discours complexes.
12:55Et c'est vrai que la création de richesses
12:58passe par des cheminements qui sont compliqués,
13:01qu'il faut expliquer.
13:02Et puis surtout, la création de richesses,
13:03ça prend cinq ans,
13:05alors que voter un amendement, ça prend cinq minutes.
13:07Et que le communiqué pour dire,
13:09ça y est, j'ai gagné un amendement,
13:10c'est un communiqué sur lequel on fait du bruit,
13:12quand bien même, pour ce qui est de la taxe GAFAM,
13:16sur laquelle je pourrais être très sensible,
13:18parce que je considère qu'effectivement,
13:20les GAFAM s'enrichissent sans payer leur part légitime
13:24de contribution, mais telle qu'elle est conçue,
13:26c'est juste une taxe sur les utilisateurs des GAFAM,
13:29c'est-à-dire sur la totalité de nos PME.
13:31– L'incidence fiscale fait que c'est toujours
13:33le consommateur qui paye, au final.
13:35– C'est le consommateur qui paye intégralement,
13:37c'est totalement indolent pour les GAFAM.
13:39– C'est une demande de la gratuité de la démocratie.
13:42– Ce qui n'a pas de prix n'a pas de valeur.
13:44Je voudrais qu'on avance et qu'on parle un peu
13:45du budget de la sécurité sociale,
13:47qui arrive demain en séance à l'Assemblée nationale.
13:50Alors, budget de sécu qui a été rejeté
13:53par la Commission des affaires sociales la semaine dernière.
13:57Il y a une chose qui reste,
13:58c'est la suspension de la réforme des retraites.
14:01Donc, on continuera à partir un peu plus tôt,
14:03trois mois plus tôt.
14:04Tous les efforts en économie, par contre,
14:09gel des pensions, gel des retraites,
14:11là, ont été éliminés.
14:13Ce budget de la sécurité sociale, Denis Paire,
14:15est-ce que c'est un budget d'efforts utiles
14:17ou de sacrifices inutiles ?
14:20– Non, enfin, c'est un budget
14:21qui n'a absolument aucun sens.
14:22Moi, je ne comprends pas comment, d'ailleurs,
14:24on peut s'imaginer construire quelque chose de pérenne
14:28en rejetant, effectivement, cette réforme des retraites.
14:31Enfin, je veux dire, je me mets à la place
14:32de nos partenaires européens, les Allemands,
14:34mais pas que.
14:35Tous les pays d'Europe, depuis plusieurs années,
14:38ont accepté de passer de l'âge de retraite
14:40à 66, 67, 68 ans.
14:42Le Danemark, qui est encensé,
14:44modèle social-démocrate,
14:45encensé par la gauche française depuis 50 ans,
14:47a décidé de passer de l'âge de retraite
14:49à 68 ans et même à 70 ans
14:51à partir de 2040.
14:52Et nous, on est en train de dire
14:53à nos partenaires européens,
14:54il faut nous laisser dépenser
14:56beaucoup plus fragiliser.
14:58L'euro, être cinq années de suite
15:00à plus de 5% de déficit,
15:02parce que nous, on est une exception.
15:03Une exception, je ne sais pas quoi,
15:05cette fois-ci, ce n'est pas culturel,
15:06c'est une exception économique.
15:07– On est déjà le pays qui vit
15:08le plus longtemps au monde à la retraite.
15:10– Parce que nous refusons
15:12la réalité de la démographie,
15:15la réalité, effectivement,
15:16de la prolongation de l'espérance de vie.
15:18Nous, on veut partir à la retraite
15:19à 62 ans et en plus,
15:20bien mieux payé que les Allemands.
15:22Je vous rappelle que nos retraités
15:24touchent 20% de plus
15:25que les Allemands ont un niveau de vie
15:26qui est pratiquement comparable
15:27à celui des actifs.
15:28Donc, comment est-ce qu'on peut tenir
15:30un discours pareil
15:30à nos partenaires européens ?
15:32Mais ça ne tiendra pas une seule seconde.
15:33Donc, qu'est-ce qui va se passer
15:34à un moment donné ?
15:35Qu'est-ce qui va se passer ?
15:36C'est parfaitement stupide comme stratégie.
15:37Il n'y a aucune réflexion.
15:38Qu'est-ce qui va se passer à un moment donné ?
15:39La Troïka va arriver,
15:41le FMI, la BCE, l'Union Européenne
15:43va arriver et va dire
15:44« Attendez les gars, là,
15:45on arrête le cirque, là.
15:46On arrête le cirque, là.
15:47C'est plus possible.
15:48Donc maintenant, la retraite,
15:49c'est 68 ans.
15:51Sinon, on arrête de payer vos retraites.
15:53Sinon, on arrête de payer vos fonctionnaires.
15:54Donc, il n'y aura même pas de négociation.
15:56Ça va nous tomber dessus.
15:57Moi, je serai aujourd'hui
15:58les syndicats et les partis de gauche.
15:59Je me dépêcherai
16:00d'essayer de négocier un accord intelligent
16:02avec effectivement prise en compte
16:03de la pénibilité
16:04avec le patronat,
16:05avec le gouvernement
16:06pour éviter que nous tombent sur la tête
16:08dans quelques mois
16:09ou dans quelques années,
16:10je ne sais pas quand,
16:10mais maintenant peut-être plus
16:11dans quelques mois,
16:12une décision qui sera imposée
16:13par les créanciers du pays
16:15où on n'aura pas le choix.
16:16Et ce sera quelque chose de dramatique.
16:18Ce sera 68 ans sans discussion.
16:20Professeur Kerber,
16:21ça va nous coûter 3 milliards.
16:22Bon, la génération de 1964
16:24et de 1965
16:26pourront partir 3 mois plus tôt
16:27en retraite que prévu.
16:29Ça va nous coûter 3 milliards
16:30au niveau des dépenses publiques,
16:31mais ça devrait aider
16:33à débloquer la situation politique du pays.
16:35Est-ce que ce n'est pas un bon deal,
16:37finalement,
16:38cette suspension
16:38de la réforme des retraites ?
16:40Ça reprend en 2020.
16:41De temps en temps,
16:42la stabilité politique momentanée
16:45s'achète par des petits cadeaux.
16:48Elle est compromis.
16:49Je ne l'approuve pas,
16:51mais je dis que c'est comme ça.
16:52Et je n'ai pas à juger
16:53la situation de la France
16:54qui me paraît déjà suffisamment compliquée
16:57et peut-être compromise,
16:58mais je dois communiquer
17:02avec une modération particulière
17:04vis-à-vis d'un pays
17:05qui n'aime pas recevoir des leçons.
17:11Je verse un peu d'eau dans votre vin.
17:14La situation de la sécurité sociale
17:16également en Allemagne
17:17est très préoccupante,
17:18malgré la sagesse
17:20des syndicats
17:23d'avoir compris...
17:24Vous me rappelez l'âge légal
17:25de départ en retraite en Allemagne
17:27aujourd'hui ?
17:28Oui, oui, 67 ans.
17:30Mais il faudrait quand même,
17:33je dirais,
17:34tenir compte du fait
17:34qu'un certain nombre de gens
17:36de mon âge
17:37ont payé,
17:39ont contribué
17:40et vivent dans l'illusion
17:42d'avoir un petit tésor
17:44que maintenant,
17:45l'État ne devrait
17:47que leur verser
17:49ce qui leur est dû.
17:51Et notamment
17:51dans les métiers,
17:53pas comme le mien,
17:54mais qui sont des métiers
17:55très pénibles,
17:56physiquement très pénibles.
17:57Vous avez eu ce débat
17:58sur la pénibilité
17:59de certains dossiers.
18:01Moi qui voyage beaucoup,
18:02je pars toujours
18:03avec les chauffeurs de taxi
18:05qui, à 62 ans,
18:08rêvent de leur retraite.
18:10Je comprends.
18:11Donc il faut mener un dialogue
18:15avec la prise en considération
18:18de ses intérêts légitimes.
18:26Voilà.
18:27Mais aujourd'hui,
18:29nos démocraties,
18:30en Allemagne comme en France,
18:33sont apparemment incapables
18:34de réformer l'État de la Providence,
18:38c'est-à-dire le système
18:40de protection de chômage
18:41qui est un système
18:42totalement obsolète
18:44pour créer un marché de travail
18:47qui n'en est pas un.
18:48C'est la première des choses à faire
18:50où on peut faire
18:51beaucoup d'économies.
18:53Beaucoup d'économies.
18:54Le système que nous avons en Allemagne
18:56avec 3 millions de chômeurs
18:58et où il y a des restaurants
19:00dans la région de Berlin
19:01qui ferment
19:02parce qu'ils ne trouvent pas
19:02de...
19:04d'aide de camp.
19:05Voilà.
19:06C'était complètement obsolète
19:08cette situation.
19:09Où il y a un grand nombre
19:11de prestataires,
19:12des prestataires de services simples
19:14qui ne trouvent pas
19:15où les conditions d'embauche
19:17sont pénalisantes
19:19pour tout patron.
19:21Surtout pour les petits patrons.
19:22Mais en Allemagne,
19:22vous êtes un peu un modèle
19:23quand même pour le plein emploi
19:24auquel on se réfère
19:26très souvent en France.
19:27C'est peut-être bien
19:28d'avoir votre pain de vue.
19:29Le Burgergeld est d'abord,
19:31c'est-à-dire,
19:31la subvention par l'agence d'emploi
19:35aux gens qui apparemment
19:38n'ont pas assez de moyens
19:39pour payer l'eurologuer.
19:40Ceci est très impopulaire
19:43parce qu'on n'arrive pas
19:45à expliquer aux personnes
19:46qu'il y a 3 millions de chômeurs
19:48et il y a des restaurants
19:50qui ferment
19:50parce qu'on ne peut pas
19:52trouver des gens
19:53sur le marché de travail.
19:54C'est-à-dire qu'on...
19:55Également pour les Ukrainiens
19:57qui sont dans l'Allemagne,
19:59qui...
20:00des jeunes hommes
20:01qui ne veulent pas servir
20:02dans l'armée,
20:03financés par le contribuable
20:04allemand
20:05et les autres
20:07qui ont du mal
20:08à trouver un emploi.
20:09Je parle comme ça.
20:11Pour ne pas être
20:12trop impoli
20:13vis-à-vis des gens
20:13qui se trouvent
20:14dans des situations
20:15quand même très pénibles.
20:16Très compliquées.
20:17Mais en Pologne,
20:18il n'y a pas tellement
20:19de subvention
20:20et ils trouvent des emplois.
20:21Ils trouvent des emplois très importants.
20:23C'est-à-dire,
20:23sur ce plan-là,
20:24la démocratie
20:25devrait être implacable.
20:27Léonidas,
20:28vous voulez réagir ?
20:28Je voudrais vraiment réagir
20:29parce que c'est un poids
20:30qui est fondamental
20:31sur cette loi de financement
20:33de sécurité sociale
20:34dont vous parlez.
20:35Vous savez que
20:36le Premier ministre
20:36a renoncé
20:37au gel
20:38des minimas sociaux
20:39et des retraites.
20:41Sur les minimas sociaux,
20:43je voudrais vraiment
20:43faire un focus dessus
20:44parce qu'il y a différentes choses
20:45dans les minimas sociaux.
20:46Il y a notamment
20:47les aides
20:48pour les enfants,
20:50pour les ménages
20:50qui travaillent.
20:51mais il y a aussi
20:52les minimas sociaux
20:53pour ceux
20:53qui ne travaillent pas.
20:54Donc, il y a effectivement
20:55le chômage,
20:56il y a aussi
20:57le RSA.
20:59Relever le RSA
21:00alors qu'il y a
21:01500 000 emplois,
21:03500 000 emplois
21:04non pourvus
21:04dans notre pays.
21:07Ça devrait être
21:08un objectif collectif
21:10de creuser l'écart
21:11entre le revenu
21:13de l'aide sociale
21:15et le revenu du travail.
21:16Que le revenu du travail
21:17soit toujours
21:18un élément
21:19différenciant
21:20où on vit
21:21réellement mieux
21:22et où il y a
21:23une force d'attractivité
21:25du revenu
21:26du travail.
21:27Relever les minimas sociaux,
21:29c'est continuer
21:30à dévaloriser
21:31le travail
21:32dans notre pays.
21:33Et cette plaie
21:34est l'une des plaies
21:35fondamentales
21:36de notre situation économique.
21:38On a,
21:39et qui est même
21:39derrière
21:40l'absentéisme,
21:42la baisse
21:42de la productivité,
21:44l'affaissement
21:46de la valeur
21:47du travail
21:47qui est dû
21:49notamment
21:49aux quantités
21:51de charges
21:51qui pèsent
21:52sur le travail,
21:53qui font que
21:53le travail est taxé
21:54à peu près
21:55à 55%
21:56dans notre pays.
21:57C'est l'un des éléments
21:58démotivants.
22:00Et si on veut
22:00remettre du carburant
22:01dans la force
22:03créatrice du travail,
22:05il faut que
22:05le différentiel
22:06entre celui
22:08qui vit de son travail
22:09et celui
22:09qui vit de l'aide sociale
22:11soit véritablement
22:12un différentiel marrant.
22:14Relever les minimas sociaux
22:15dans ce budget,
22:16je pense que
22:17c'est catastrophique,
22:18notamment par rapport
22:19à l'un des fléaux
22:21qui gâchent
22:22le dynamisme
22:22de notre économie.
22:23On parle de gens
22:24qui sont à 400-500 euros
22:25par mois
22:25de subsides.
22:27Quand même.
22:28Pardonnez-moi,
22:28ce n'est pas le cas
22:29dans le cumul.
22:30Non, non.
22:31Dans le cumul
22:31des minimas sociaux,
22:32pour ceux qui...
22:34Le cumul
22:34n'est absolument pas
22:37réductible
22:37à 400-500 euros.
22:38Le cumul
22:39permet d'avoir
22:40à peu près
22:411000 euros par mois
22:42lorsque l'on...
22:43Pour plus avec des appels,
22:44etc.
22:44Absolument.
22:45400 aides.
22:46Et donc,
22:46dès lors,
22:48ce cumul-là
22:48devrait être
22:49suffisamment distant
22:51d'un SWIC
22:53pour que les 500 000 emplois
22:54soient pourvus.
22:55Et lorsque les 500 000 emplois
22:57seront pourvus,
22:58je ne vois pas
22:59d'inconvénients
22:59en ce qu'on relève
23:00de l'émancipation.
23:00L'émancipation par le travail,
23:01après je reviens vers vous.
23:02Je vais juste
23:04ajouter un argument
23:07pour compléter l'image
23:09et la situation
23:10en Allemagne.
23:1123% des chômeurs
23:13ne se présentent
23:14même pas
23:14à l'agence
23:15de l'emploi,
23:17qui est une agence
23:18pour le chômage,
23:19à mon avis.
23:20Et ils continuent
23:21à faire ça
23:21pendant des années
23:22et des années
23:22et les agents,
23:24c'est-à-dire des fonctionnaires
23:25ou des employés
23:26chargés de cette situation,
23:27c'est très difficile
23:29de les motiver.
23:30Alors là,
23:30on vote avec
23:31difficulté
23:33une loi
23:34modificative
23:35de cette situation
23:37qui devrait mettre
23:38un terme
23:38au refus payé
23:40ou refus
23:41de travail
23:42payé.
23:43Alors,
23:44la population
23:45est complètement
23:46du côté
23:47de la politique
23:48qui veut
23:48être implacable.
23:50Parce qu'en Allemagne,
23:51il y a des gens
23:52qui refusent le travail,
23:54ça,
23:54on n'aime pas trop.
23:55mais la démocratie
23:58est devenue
23:59très faible
24:00et l'État
24:01de la Providence
24:01et notamment
24:02avec la protection
24:03des chômeurs,
24:04la véritable protection
24:06des chômeurs,
24:07c'est-à-dire aussi
24:07des gens qui refusent
24:08de faire
24:10un certain travail,
24:12a semé
24:12le germe
24:14de la décadence
24:15dans nos démocraties.
24:16Parce qu'une démocratie
24:18qui refuse
24:19le respect du travail
24:20et qui démolit
24:22la valeur du travail,
24:23se démolit elle-même.
24:24– Mais est-ce que c'est
24:25quelque chose,
24:25enfin, est-ce que c'est
24:26une généralité
24:26au sein de la population ?
24:27Quand même,
24:28la population travaille
24:28globalement
24:29et plutôt volontaire
24:30pour travailler.
24:32Pas sûr, Marcus.
24:33– La valeur du travail
24:35est très contestée,
24:38notamment par les gens
24:40qui entrent aujourd'hui
24:41sur le marché du travail.
24:42Ils veulent avoir
24:43déjà deux jours
24:44par semaine
24:45home office.
24:46Regardez,
24:47les télétravailles,
24:49ils ont six semaines
24:50de vacances minimum.
24:52S'il ajoute
24:53un mois
24:54d'arrêt maladie.
24:57Vous savez,
24:57l'Allemagne également
24:58est un paradis
24:59sur ce plan-là.
25:01Et je suis de ceux
25:03qui pensent
25:03que l'État
25:05de la Providence
25:05et cette hyperprotection
25:07a véritablement,
25:09je le répète,
25:09sémé
25:10les germes
25:11de la décadence.
25:13Une société
25:13qui ne respecte pas
25:14le travail
25:15se détruit
25:16elle-même.
25:17– Denis Père,
25:17pour le mot d'affaires.
25:18– Je partage complètement
25:19ses convictions.
25:20Je voulais juste rajouter
25:20par rapport à ce que disaient
25:21les validats,
25:22parce qu'effectivement,
25:22on a 400 aides diverses
25:24en France et qu'on peut
25:24très facilement
25:25effectivement dépasser
25:25les 500 euros
25:26et se rapprocher
25:27des 1 000 euros.
25:28Et que dans le programme
25:28de François Fillon,
25:29comme maintenant
25:30dans le programme
25:30de David Lissnard,
25:31qui est peut-être
25:31le seul candidat
25:32sérieusement réformateur
25:34aujourd'hui en France,
25:35vous avez un principe
25:36d'écart de 20 à 30 %
25:39entre l'ensemble
25:40des aides sociales
25:41et le SMIC.
25:43Plafonner les aides sociales,
25:44l'ensemble des aides sociales
25:45à 70 ou 80 %.
25:46– Une IA ferait ça très bien.
25:47– Une IA ferait ça
25:48extrêmement bien.
25:49Aujourd'hui,
25:49ce n'est pas du tout le cas.
25:50On peut effectivement avoir
25:51quasiment l'équivalent du SMIC
25:52avec un certain modèle.
25:53Juste pour terminer,
25:54ce qui est regrettable aussi
25:55dans le budget
25:55de la sécurité des seules,
25:56c'est qu'on n'ouvre pas du tout
25:57les seuls sujets
25:58réellement importants aujourd'hui,
26:00que sont un,
26:00le problème de la fraude sociale,
26:01qui est un sujet majeur.
26:02– Il y a un projet de loi
26:03qui arrive pour la fraude sociale.
26:04– Alors, on va voir le détail,
26:05dénoncé par des insiders nombreux,
26:07en particulier Charles Prats,
26:08qui est un ancien magistrat
26:08dans ce domaine-là,
26:09engagé en politique,
26:10tellement déçu par
26:11une partie du gouvernement
26:12qui est la rejoint
26:13à l'extrême droite.
26:13Mais donc,
26:14un énorme sujet.
26:15Et un autre sujet aussi,
26:16qui est simplement
26:17la gestion de l'hôpital,
26:19ou par rapport à l'Allemagne,
26:20qui n'est pas parfaite,
26:21mais qui est dans
26:21un certain nombre
26:22de domaines de meilleures.
26:23On a 24 % du personnel
26:24qui ne voit jamais un patient
26:25en Allemagne,
26:25quand c'est plus de 33 %
26:27en France.
26:28Les administratifs.
26:28Le poids de la bureaucratie,
26:34de ce qu'on commence à évoquer,
26:35c'est la suppression
26:36du secteur 2,
26:36je ne sais pas si vous avez suivi ça,
26:38la rémunération des spécialistes,
26:39qui est un drame
26:40qui est en train de pousser
26:40aujourd'hui tout un tas
26:41de spécialistes français
26:42à considérer et à quitter le pays.
26:43Donc ça, c'est totalement dramatique.
26:44– Ce sera le mot de la fin.
26:45Merci beaucoup à tous les trois,
26:47Léonidas,
26:47Calogéro-Poulos,
26:48Denis Père,
26:49Marcus Kerber.
26:50Pour cette émission passionnante,
26:52on n'a pas le temps
26:52d'évoquer la crise
26:54du secteur automobile.
26:55Je pense qu'on aura
26:56l'occasion d'y revenir.
26:57Elle ne s'arrêtera pas demain.
26:59Merci à tous
26:59d'avoir suivi cette émission.

Recommandations