- il y a 6 semaines
Lundi 20 octobre 2025, retrouvez Julie Hugues (Responsable marché de l’art et clientèle privée, Hiscox) dans ART & MARCHÉ, une émission présentée par Sibylle Aoudjhane.
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00:00Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver pour une nouvelle émission d'Art et Marché,
00:12l'émission qui vous ouvre les portes du marché de l'art.
00:16Le groupe d'assurance britannique Iscox lance un nouveau produit appelé collection privée,
00:20un contrat unique pensé pour couvrir tout type de collection.
00:25Julie Hugues, responsable du marché de l'art et clientèle privée chez Iscox,
00:28est notre invitée pour comprendre les changements qu'apporte ce contrat
00:32et ce que ça dit de notre manière de collectionner.
00:36C'est parti pour Art et Marché.
00:42L'assureur spécialisé britannique Iscox propose un nouveau produit pour assurer en un seul contrat
00:48tous les objets qui peuvent appartenir à une collection.
00:51On en parle tout de suite avec Julie Hugues.
00:53Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
00:55Vous êtes responsable marché de l'art et clientèle privée au sein d'Iscox.
00:58Merci de venir.
01:01Iscox, en plus cette année fête, c'est 30 ans.
01:04Tout à fait.
01:05Est-ce que vous pouvez nous dire, comment est-ce que vous décriveriez l'évolution de la manière de collectionner
01:10depuis qu'Iscox accompagne les collectionnaires ?
01:15Et j'imagine que ce nouveau produit accompagne une nouvelle manière de collectionner.
01:20Exactement.
01:20Alors nous, on est un assureur qui a une existence antérieure à 30 ans.
01:24C'est quasiment un siècle.
01:26Mais c'est vrai que ça fait 30 ans de présence en France.
01:28C'est donc 30 ans qu'on étudie, qu'on accompagne, qu'on observe les évolutions du marché de l'art
01:33et les habitudes de nos collectionneurs.
01:35Et on commence, ça faisait quelques temps déjà qu'on y travaillait, on commence à détecter des tendances
01:40qui étaient intéressantes et qu'on avait envie d'accompagner, parce qu'on a envie que le contrat soit toujours à la page,
01:45soit toujours dans l'innovation, et d'accompagner des collectionneurs qu'on voit émerger.
01:50Il y a vraiment une nouvelle génération de collectionneurs.
01:53Alors, on en parle souvent, la génération Z, la génération milléniale, mais qui arrive sur le marché,
01:58qui est de plus en plus riche, de plus en plus tôt, et qui a une manière de collectionner assez disruptive
02:05par rapport à tout ce qu'on a pu observer par le passé et qu'on essaie d'adapter aujourd'hui avec ce nouveau produit.
02:11Et comme vous le disiez, c'est un produit vraiment tout-en-un, où l'idée, c'est de la modularité.
02:16Et ça s'adapte à toutes les collections de la manière la plus simple et la plus lisible possible.
02:21Quand vous dites, du coup, une manière de collectionner qui est assez disruptive, c'est en quoi, du coup ?
02:27Alors, c'est parce que, justement, nous, dans notre ancien contrat, on avait l'habitude, par exemple,
02:31d'avoir prévu des sections pour la... ça va être très traditionnel, pour les timbres, la porcelaine,
02:36le mobilier 18e, etc., qu'on a eu beaucoup par le passé.
02:39Aujourd'hui, c'est des segments qui sont plutôt en déclin sur le marché de l'art,
02:43qui ne trouvent plus vraiment preneur, à la différence de nouveaux objets
02:49qui sont devenus presque des objets de la culture populaire,
02:52mais qui sont passés, en fait, dans le domaine de la collection.
02:55Alors, évidemment, il y a les exemples classiques, les cartes Pokémon,
02:59les cartes magiques, les baskets, les vinyles,
03:04même des œuvres qui ont été créées par IA.
03:06On a aussi une nouveauté qui est plutôt liée aux collections d'entreprises,
03:10qui sont toutes les œuvres d'art en leasing,
03:12qui ont de plus en plus de succès,
03:16et qui avaient besoin d'un accompagnement spécifique.
03:20Mais parce que quand on a une collection,
03:22avant ce produit,
03:24quand on a une collection avec à la fois des sacs de luxe
03:28et des œuvres d'art,
03:30on ne pouvait pas avoir un contrat unique en tant que collectionneur ?
03:35Alors, on pouvait,
03:36mais c'était toujours du sur-mesure,
03:39et donc, je ne vais pas dire du bricolage,
03:40mais voilà, c'est des choses qu'on n'avait pas anticipées.
03:42Un sac de maroquinerie de luxe,
03:46on pouvait le couvrir,
03:47mais dans un contrat plutôt habitation,
03:48parce que c'était un objet qui se portait au quotidien,
03:52qu'il fallait garantir à l'extérieur.
03:54Aujourd'hui, maintenant,
03:55vous avez vu le succès du sac Birkin,
03:57qui s'est vendu à plus de 8 millions chez Sosbis.
04:00C'est des sacs qui sont mis sous cloche,
04:02qui sont préservés et conservés,
04:07qui sont plus portés,
04:08et qui, du coup, sont complètement éligibles à ce type de contrat.
04:11Donc, c'est le contrat qui s'est adapté plutôt à l'objet que l'inverse.
04:16Et aussi, c'est parce que,
04:18ce que je pensais à ça en tant que nouvelle manière de collectionner,
04:21est-ce que c'est parce que vous voyez aussi plus de diversité dans la collection,
04:25dans la mesure où il va y avoir des collectionneurs qui sont plus diversifiés
04:29et moins en silo, comme un collectionneur qui ne collectionnerait que du mobilier 18ème
04:35ou quelque chose comme ça.
04:37Les collections sont plus hétérogènes, vous remarquez ?
04:39Oui.
04:40Alors, après, il y a vraiment des axes de collection.
04:42Je disais, il y a des collectionneurs de Care Pokémon,
04:44il y a des collectionneurs de vin et de whisky rares.
04:48Et l'idée, c'était de répondre à ces besoins spécifiques,
04:52parce qu'une bouteille, par exemple, de whisky,
04:55ça se casse, ça se brise, ça fait du sinistre total.
04:58Il faut le prendre en compte.
05:00Il y a aussi un sujet de conservation de la bouteille
05:04qu'il faut pouvoir suivre et avoir les bonnes clauses, les bonnes garanties.
05:10Donc, en fait, c'est vraiment cette idée de prendre le pouls du marché
05:13et de s'adapter.
05:16Il y a aussi eu des choses qu'on a décidé de ne pas suivre.
05:19Typiquement, vous avez vu peut-être un peu la bulle sur les NFT au moment du Covid,
05:23qu'on a observé de manière assez précise pour voir comment ça allait évoluer.
05:29Et on avait pris la décision typiquement d'être très clair et de dire,
05:32ça, on ne peut pas le couvrir.
05:33Ce n'est pas un dommage matériel, ce n'est pas un objet physique.
05:36Ça va au-delà de...
05:37Ou alors, il faut aller vers des gens qui sont...
05:38Vers un risque cyber, oui, etc.
05:41Donc voilà, on s'est dit, nous, on sait faire du dommage matériel,
05:43du dommage physique à des œuvres physiques.
05:44Le NFT, c'est un objet qui est intangible.
05:47Et donc voilà, on s'est aussi dit, c'est le moment de clarifier le contrat,
05:50de dire que ces objets-là ne sont pas éligibles et de faire la part des choses.
05:54Et ce qui est rigolo, c'est que c'est vrai que la bulle a un peu éclaté aujourd'hui.
05:58Oui, c'est vrai qu'on en parle beaucoup moins.
06:00Voilà.
06:00Contrairement aux cartes Pokémon ou aux sneakers ou autres
06:05qui sont tous les objets de la culture populaire.
06:07Il y a aussi un grand regain au niveau des mémorabilia.
06:11Le sport, etc.
06:12Voilà, le sport, les maillots de foot, les chanteurs de variété.
06:18Donc là, la guitare de Taylor Swift qui a été vendue à 120 000.
06:21On a vu une vente des objets ayant appartenu à Freddie Mercury en 2023
06:27qui a fait plus de 40 millions en vente.
06:30Donc voilà, c'est ces tendances-là qu'on essaye de suivre et de répondre aux besoins.
06:37Et comment ça se passe du coup ?
06:38Alors si on veut se tourner vers vous pour assurer notre collection,
06:42est-ce qu'il va y avoir un professionnel qui va du coup analyser tous ces objets un à un
06:47et leurs spécificités ?
06:48Parce que c'est vrai qu'on ne peut pas tous les mêmes mettre dans un tableau.
06:52C'est vrai que ce soit un tableau contemporain ou un tableau ancien,
06:55peut-être que pour le coup au niveau d'assurance, ça peut être pareil.
06:58Alors que là, il faut analyser la matière, l'exposition, etc.
07:03C'est ça. Alors nous, on se repose vraiment sur un réseau d'experts.
07:06On a des experts en interne, on a aussi des experts qui sont spécialisés dans leur domaine.
07:10Donc typiquement, en plus maintenant, chaque maison de vente va avoir ses experts en culture populaire, etc.
07:17Ça reste quand même le même principe d'assurance, c'est-à-dire qu'il faut un justificatif,
07:21donc une facture ou une expertise de ces objets-là pour pouvoir les assurer correctement à leur valeur.
07:26Le principe du contrat ne change pas, mais la matière, on va dire, évolue.
07:33Et l'étendue de la couverture proposée, c'est pour répondre à quel risque ?
07:39Alors, par contre, ça c'est évidemment des basiques qu'on n'a pas voulu changer parce que ça marche très bien
07:44et parce que c'est le cœur de notre métier.
07:46Ça reste toujours de la garantie en tout risque, sauf.
07:48C'est-à-dire que c'est un contrat très simple où tout ce qui n'est pas exclu est couvert,
07:52ce qui a le mérite d'être extrêmement concis à la lecture du contrat.
07:58Concrètement, ce que ça vient surtout couvrir, et c'est intéressant quand on est sur des objets un peu fragiles,
08:03qui se déchirent, qui se cassent, c'est le dommage accidentel qui est couvert par défaut dans notre contrat,
08:11qui représente trois quarts des sinistres et qui exclut dans tous les contrats d'habitation standard.
08:16Donc c'est un vrai plus.
08:18Dans les tendances qu'on a observées aussi, on est très vigilants, on essaie de faire beaucoup de prévention là-dessus,
08:23c'est aussi le risque de vol qui est en totale augmentation.
08:28Alors, est-ce que c'est lié au contexte actuel, de crise actuelle ?
08:32On ne le sait pas, le cours de l'or n'a jamais été aussi haut,
08:35mais si vous avez un petit peu regardé l'actualité ces derniers temps,
08:38notamment dans les musées, il y a des vols à Limoges, à Cognac-Gay, à Parailmonial.
08:44On a eu des vols d'objets précieux, donc de métaux précieux.
08:49De notre côté, nous, à notre niveau, on observe une tendance assez forte sur les bijoux et les montres.
08:55Beaucoup de vols à l'arraché, des clients qui sont séquestrés chez eux jusqu'à ce qu'ils ouvrent le coffre-fort.
09:01Donc voilà, c'était des choses qu'on voyait moins souvent, qui étaient exceptionnelles.
09:05Et qui, là ?
09:06La séance actuelle avec le cours de l'or et ça va...
09:09Oui, je crains que ça...
09:11Alors, d'habitude, en plus, on ne fait pas beaucoup de prévention sur le vol,
09:14parce que les objets d'art ont toujours été épargnés.
09:16Mais là, on se retrouve, voilà, cette année, avec quand même des vols de tableaux
09:20qu'on n'avait pas vus jusqu'alors et qui sont une raison de plus pour nous,
09:25pour s'assurer, parce que ça devient extrêmement concret.
09:28Et là, on ne parle plus de dommages partiels, un tableau qui tombe ou autre,
09:32qu'on parle de disparition totale de l'objet, avec des conséquences financières qui sont importantes.
09:38Vous parliez de leasing tout à l'heure.
09:40Oui.
09:40Ça, c'est un peu commun d'intégrer les œuvres en leasing dans une couverture, dans une assurance ?
09:47Alors, dans le benchmark qu'on a fait, personne ne le met par défaut.
09:51Oui, d'accord.
09:52Donc à chaque fois, ça, voilà, ça serait supposé d'écrire, de rajouter, de venir...
09:57C'est moins fluide.
09:58Nous, on l'a mis par défaut pour l'ensemble des objets d'art,
10:01que ce soit, voilà, des collections de particuliers ou des collections d'entreprises,
10:06parce qu'il y a un intérêt fiscal qui est certain.
10:11Et c'est vraiment une nouvelle manière, un peu à la manière dont on concerne aujourd'hui.
10:18On n'achète plus, on loue.
10:20Donc c'est vraiment un besoin.
10:22Et on avait envie que ce soit ancré et écrit dans le contrat.
10:25Est-ce qu'on peut donner un exemple concret ?
10:28Je ne sais pas si vous avez déjà accompagné un jeune collectionneur dans ce nouveau produit.
10:35Est-ce que vous pouvez nous dire un cas un petit peu concret qui pourrait être récurrent ou fréquent ?
10:41Comment est-ce que lui se tourne vers vous ?
10:44Combien ça pourrait lui coûter exactement ?
10:46Et par quelle étape il doit passer ?
10:48Oui, alors on a lancé officiellement le 1er octobre et on a déjà des contrats qui sont live depuis cette date.
10:56Le premier contrat qu'on a fait, c'est une Tourisque 20.
11:00Donc ça, c'est un collectionneur de vins qui avait besoin d'un contrat spécifique.
11:04Et pour vous donner un ordre de grandeur, ce contrat est accessible à partir de 500 euros de primes par an.
11:14Donc en général, on dit qu'il faut à peu près 100 ans pour être rentable.
11:20100 ans sans sinistre et sans payer de primes pour commencer à être rentable et à économiser de l'argent.
11:26Donc c'est des primes qui sont très accessibles.
11:28À l'inverse, on a des collectionneurs qui sont exceptionnels avec des collections qui vont dépasser les 10, 20, 50 millions.
11:37Là, on est plutôt sur un investissement financier.
11:41Donc là, pour l'instant, les collectionneurs qu'on a vus, c'était des collections de vins.
11:46On a aussi beaucoup, parce que c'est lié aussi à la demande du marché, d'assurance pour les bijoux et les montres.
11:52Les gens ont vraiment besoin de cette garantie-là, en plus d'un contrat à habitation qui n'est pas du tout adapté,
12:00pour pouvoir les porter tous les jours et être sereins.
12:04Oui, c'est ça, parce que là, c'est des assurances qui nous permettent de sortir avec les bijoux où ils ne sont pas forcément au coût.
12:09Exactement. C'est vraiment un contrat qui s'adapte.
12:11Par exemple, une des autres spécificités qu'on n'a pas voulu changer parce qu'elle est clé et que c'est notre marque de fabrique,
12:17c'est qu'on garantit en tout risque, mais aussi en tout lieu.
12:20Donc, en monde entier, les objets d'art vont circuler, ils sont prêtés à une galerie, ils sont envoyés en restauration.
12:28Ça reste couvert. Et pour les bijoux et les montres, c'est pareil.
12:32C'est un peu plus sur mesure parce que la prime serait trop chère si on mettait tout en monde entier.
12:36On ne porte pas tous ces bijoux en même temps.
12:38Mais justement, on a des territorialités qui s'adaptent et on a la même logique.
12:43C'est une nouveauté qu'on a intégrée aussi, c'est que si le bijou est confié au bijoutier, à l'horloger pour la révision,
12:49parce que ça fait partie de la vie du produit, c'est quand même garanti, même quand ce n'est pas chez le client.
12:57Merci beaucoup Julie Hugues. Je rappelle que vous êtes responsable de marché de l'art et clientèle privée
13:01au sein du spécialiste, l'assureur spécialiste Iscox.
13:05Et merci à vous toutes et tous de nous avoir suivis.
13:07C'était Arrêt Marché.
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