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Regardez Les auditeurs ont la parole avec Amandine Bégot du 16 octobre 2025.
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00:0012h30, 14h, RTL midi, les auditeurs ont la parole.
00:07Avec Amandine Bégaud.
00:09Et à la une, Sébastien Lecornu qui échappe à la censure.
00:12Les deux motions déposées par la France Insoumise et par le Rassemblement National ont été rejetées.
00:17Ça s'est joué à 18 voix.
00:19Réaction du Premier ministre.
00:21Sébastien Lecornu se dit au travail, satisfait que les débats puissent débuter.
00:26Dans l'actualité, également, parole à la Défense au procès de Cédric Jubilard.
00:30Ses avocats tentent de convaincre les jurés depuis ce matin hier.
00:35L'avocat général, je vous le rappelle, a requis 30 ans de prison.
00:40Seulement quelques jours après avoir rempli la salle de concert de la Défense Arena,
00:44le rappeur Bouba, lui, est en garde à vue depuis hier.
00:46Il est en ce moment entendu par les enquêteurs de la police judiciaire parisienne
00:50après une plainte d'un autre chanteur, Gims,
00:53déposée en août 2024 pour harcèlement moral et cyberharcèlement.
01:00On parlera aussi des aires médicaux dans quelques instants.
01:03Le délai moyen pour obtenir un rendez-vous chez l'Ophtalmo est en baisse.
01:0718 jours en moyenne aujourd'hui contre 28 jours, presque un mois en 2022.
01:11Mais attention, ça ne concerne pas toutes les régions.
01:15Racontez-nous comment ça se passe chez vous.
01:16J'attends vos appels au 30 de 10.
01:19La météo, Anthony Kazmarek, on a compris, gris sur un tiers nord pour aujourd'hui.
01:24Et la suite demain et notre week-end surtout.
01:26Alors ça va commencer à changer dans le bon sens pour demain et samedi.
01:30Et puis dans le mauvais sens pour dimanche.
01:31Mais bon, d'abord demain, vendredi.
01:33Certains seront peut-être déjà en week-end, notamment à partir de 14h.
01:36Je parle pour vous Amandine.
01:37Demain, on va retrouver le soleil.
01:38Non, c'est pas en week-end.
01:38En week-end.
01:39Bon, oui, ça va.
01:39Demain, il y aura du soleil quand même en Ile-de-France.
01:41On va le retrouver, ça y est.
01:42En Normandie aussi, sur le Grand Est aussi.
01:45En fait, seul le Nord et le Pas-de-Calais, demain, resteront encore sous la grisaille ailleurs.
01:50Le soleil va s'imposer dans l'après-midi, à nouveau, après la dissipation des brumes, des brouillards et des grisailles.
01:56Samedi, quasiment plus de grisailles.
01:58Le soleil s'impose partout.
02:00Quelques averses uniquement en montagne.
02:02Et puis déjà, un voile de nuages va arriver par les côtes de la Manche.
02:05Les températures ne bougeront pas.
02:07Toujours un peu frais le matin, entre 5 et 10 degrés.
02:10Et généralement, entre 17 et 20 l'après-midi.
02:12Et puis ça y est, dimanche, là, ça change nettement dans le mauvais sens pour ceux qui n'aiment pas la pluie.
02:18Certains l'attendent quand même, parce que les sols sont très secs.
02:20Et ces pluies, elles vont s'installer dimanche dans toute la moitié ouest.
02:23Et elles concerneront tout le pays à partir de lundi.
02:26Et pour une longue durée, sans doute.
02:28On a besoin de pluie aussi.
02:28On en a besoin.
02:29Merci Anthony.
02:30Le message de Michel au 30 de 10 pour évoquer ses délais d'attente pour prendre un rendez-vous chez un spécialiste.
02:57Bonjour Michel.
02:57Bonjour.
02:59Bon, on était assez stupéfaits par votre message.
03:02Alors, on vous a rappelé.
03:02Vous nous appelez d'où ?
03:04De Haute-Corse, Volpajola, à côté de Bastia.
03:07Bon, et alors expliquez-moi.
03:09Vous avez pris rendez-vous ?
03:12Alors, donc, j'ai été chez mon cardiologue au mois d'avril, pour passer des contrôles et tout.
03:19Lui, suite à ça, il m'a dit, on va passer un cardio-scanner à l'hôpital de Bastia.
03:25Donc, il a pris rendez-vous, lui-même, j'étais là.
03:28Et donc, le rendez-vous, le 11 février 2026.
03:32Attendez, en avril 2025, on vous donne rendez-vous pour le 11 février 2026 ?
03:37C'est ça.
03:38Mais c'est énorme.
03:39C'est ça, à l'hôpital de Bastia.
03:40Ah ben, comme vous dites, on a le temps de m'ouvrir plusieurs fois.
03:44Vous avez quel âge, Michel ?
03:46J'ai 74 ans.
03:4874 ans.
03:48J'imagine que si votre cardiologue vous fait passer cet examen, c'est pas juste pour le plaisir.
03:55Non, non, non, non, non, non, non, non, parce que, bon, c'est pour avoir plus d'informations.
04:00Bon, comme j'ai des problèmes de tension, j'ai un traitement pour ça.
04:06Et donc, voilà.
04:07Et alors, du coup, en attendant ce rendez-vous en février prochain, vous tenez un peu à carreau ?
04:14Oui, oui, bien sûr. Là, on est dans l'attente, on fait attention, quoi, parce que...
04:20Mais voilà. Mais je trouve ça un peu scandaleux.
04:24Et pour d'autres médecins, c'est le cas aussi en Corse ? Vous avez d'autres difficultés ?
04:28Pour d'autres médecins, alors maintenant, les médecins carrément ne prennent plus de nouveaux patients.
04:33Les généralistes ?
04:34Ah oui, généralistes, on ne prend plus de nouveaux patients, parce que si.
04:39Voilà. Donc, s'il y a un problème, on vous dit, vous pouvez aller aux urgences aussi.
04:46Donc, voilà. Mais je crois que c'est général, c'est de partout.
04:52Et pour, par exemple, un rendez-vous avec votre cardiologue, je lis les chiffres que m'a donnés Agathe Landais,
04:59qui est journaliste au service santé ici à RTL.
05:01En France, c'est deux mois et demi en moyenne.
05:05Là, c'est une moyenne, donc toutes régions confondues.
05:06C'est le cas aussi pour la Corse ?
05:09Oui, oui, c'est le cas. Et moi, je sais que là, j'avais été voir mon médecin généraliste.
05:15Donc, lui, il m'a dit, bon, il faut voir un cardiologue.
05:17Et pour avoir un cardiologue, tout de suite, on vous dit, on ne prend pas de nouveaux patients.
05:24J'ai dit, oui, mais c'est mon médecin qui m'envoie pour un cardiologue.
05:29Alors, dites à votre médecin qu'il m'envoie un mail et à ce compte-là, on vous prendra.
05:32Donc, la logique, voilà.
05:36Après, pour ma femme, ça a été pareil, on ne prend pas de nouveaux.
05:39J'ai dit, mais c'est ma femme.
05:40Non, non, mais vous faites pareil.
05:42Il nous faut un mail pour qu'on puisse vous prendre.
05:44Sinon, on ne prend pas de nouveaux patients.
05:46Et j'imagine qu'en plus, le mail, il faut retourner chez le généraliste pour que le généraliste envoie le mail.
05:50Ah, mais c'est ça.
05:52Non, j'ai téléphoné à mon médecin qui, lui, a envoyé un mail.
05:55Et donc, j'ai eu mon rendez-vous, oui, un mois, un mois et demi après.
06:01Bon, Michel, merci beaucoup pour votre témoignage.
06:03Prenez soin de vous.
06:04Restez avec nous parce qu'on va poursuivre la discussion avec Alain, qui habite dans une autre région.
06:08Bonjour, Alain.
06:09Bonjour, Abandine.
06:10Bonjour, tout le monde.
06:11Vous habitez où ?
06:12Moi, j'habite à Anthony, dans les Hauts-de-Seine.
06:14Très bien, donc près de Paris.
06:16Oui.
06:16Et alors, vous, ce n'est pas un examen de cardiologie que vous attendez, comme Michel, mais c'est pour trouver un ophtalmo ?
06:24Oui, tout à fait.
06:24C'est-à-dire que c'était après le Covid.
06:27On avait énormément de mal à trouver un ophtalmo.
06:30Donc, on m'a dirigé vers un centre low-cost.
06:32Je ne sais pas si je dois dire le nom.
06:34Non.
06:34Bon.
06:36De toute façon, ils sont connus.
06:37C'est les points de vision.
06:39Donc, j'ai pu avoir un rendez-vous rapidement, juste après.
06:42Alors, j'avais été vacciné.
06:44J'avais attrapé le Covid plusieurs fois.
06:46Donc, j'ai accepté de me faire opérer, bien sûr, de signer une décharge, comme avant toute opération.
06:55Le premier œil s'est bien passé.
06:57Quinze jours après, j'ai fait le deuxième.
06:59Et lorsque l'infirmière a enlevé la compresse, l'implant, il était collé à l'intérieur de la compresse.
07:04Donc, mon œil, il a pris la lumière vive.
07:07Donc, je suis retourné chez le médecin.
07:10Ils se sont regardés.
07:12Et puis, depuis ce jour-là, ben voilà.
07:14Et au bout de deux mois, j'avais perdu 87% de ma vue.
07:17Oh là !
07:18J'ai déposé une plainte en recours devant le conseil de l'ordre des ophtalmos.
07:23Je n'ai pas de réponse.
07:24Et les ophtalmos, ils ne parlaient pas français.
07:26Ils avaient un interprète avec eux.
07:27Donc, pour l'instant, ça fait, ben vous voyez, depuis 2021, depuis 2025, j'ai été débouté.
07:34Et là, ben, ce n'est pas la retraite que j'avais espérée.
07:38À 72 ans, je n'avais pas du tout.
07:40Et vous n'avez pas trouvé un autre ophtalmo ?
07:43On ne peut plus m'opérer maintenant.
07:44On ne peut plus m'opérer.
07:45Donc, j'ai déclaré un zona ophtalmique avec des lumières violentes jour et nuit, n'importe quand.
07:53Avec de l'hypertension.
07:54Et ça, d'après vous, c'est parce qu'il manquait de médecin ?
07:57C'est pour ça que vous vous êtes retrouvés dans cet endroit où on vous a opéré ?
08:00Tout à fait.
08:01Et donc là, on s'est regroupés en associations.
08:04On est à peu près une quinzaine de personnes qui sont dans la même situation que moi.
08:10Où on nous a fait croire qu'on allait gagner 5 dixièmes, etc.
08:13Et en fait, on les a perdus.
08:14Moi, j'ai 87%.
08:16Je vois des ombres.
08:17J'arrive à sortir au marché dans les boutiques.
08:20Mais le problème, c'est que j'ai besoin d'une tierce personne.
08:22Et quand je suis retraité, je ne trouve pas cette tierce personne.
08:27Parce qu'en fait, je suis devenu handicapé après être retraité.
08:31Et je n'ai droit à rien.
08:33Et là, je galère tous les jours.
08:35J'embête tout le monde pour aller sur Internet, pour prendre des rendez-vous, pour aller faire des courses, prendre le métro.
08:41J'ai besoin absolument de quelqu'un avec moi.
08:44Et pourtant, Alain, j'allais dire, vous n'êtes pas au beau milieu de la campagne.
08:48Eh bien, Anthony, c'est quasiment collé à part.
08:50Oui, justement, c'est ça le problème.
08:51On n'a plus que deux ou trois ophtalmos.
08:53Et le reste, c'est ses points de vision.
08:55Et voilà.
08:56Donc, j'ai été vraiment très étonné.
09:00Surtout de la façon dont on m'a reçu.
09:04J'ai voulu aller, après cette opération, me plaindre auprès de la prévision.
09:09Je me suis retrouvé sur le trottoir avec les agents de sécurité.
09:13Merci beaucoup, Alain, pour votre témoignage.
09:15Et restez avec nous.
09:17François-Xavier Ménage est avec moi aujourd'hui en studio.
09:20Bonjour, François-Xavier.
09:21Bonjour.
09:21Journaliste à TF1, vous êtes grand reporter.
09:24Et vous publiez un livre passionnant qui pourrait être le livre des auditeurs ont la parole.
09:28Ça s'appelle « Les oubliés, enquête aux racines de la colère française ».
09:32C'est le résultat de plusieurs années de reportage.
09:35Et vous évoquez ces oubliés.
09:38Ces oubliés, ce sont aussi ces auditeurs qu'on entend, Michel ou encore Alain,
09:42qui ont du mal à trouver des médecins.
09:44D'abord, je pense qu'il faut planter le décor.
09:45Et on se trompe souvent quand on définit les problèmes de la France aujourd'hui.
09:49Je pense, et ça c'est le reporter qui cause,
09:52on pourrait penser que c'est l'immigration, le pouvoir d'achat,
09:55qui est le ou les problèmes principaux des Français.
09:57Quand vous allez dans les petites villes, et pas que d'ailleurs,
10:00que vous disent les élus locaux ?
10:02Que pour beaucoup de citoyens, l'urgence absolue, c'est d'avoir un généraliste.
10:06Et que sans généraliste, tout est bloqué.
10:09On n'en est même plus aux questions de pouvoir d'achat ou d'insécurité.
10:12Et donc, ce qui est, je pense, fondamental, c'est d'expliquer jusqu'où ça va.
10:16C'est le principe même de ce livre.
10:17Je vais vous donner juste un exemple.
10:19Ça veut dire quoi un désert médical en France aujourd'hui ?
10:22On n'en est même plus à la notion parfois du médecin,
10:24mais des infirmières.
10:26Qui pour celles qui continuent à travailler à domicile,
10:29font parfois un travail bénévole ?
10:32Vous leur racontez, des infirmières bénévoles auprès de certains patients.
10:36Pourquoi on en arrive à ça ?
10:37Parce que, et vous imaginez le courage qu'il faut pour ces femmes,
10:40en l'occurrence ce sont des femmes que j'ai suivies,
10:42vous n'avez plus de médecin.
10:43Donc quand vous souffrez, vous n'avez pas d'ordonnance.
10:45Donc, comment vous faites ?
10:47Eh bien, vous avez une bonne âme qui va parfois venir chez vous,
10:49qui est une infirmière, qui va vous soigner gratuitement,
10:52parce qu'ensuite, elle ne pourra pas se faire rembourser ses actes.
10:55Et ces femmes-là font ce travail, donc,
10:57parfois au quotidien chez des patients qui n'ont plus rien.
10:59Le problème, c'est quand ça s'arrête.
11:01Et je donne l'exemple d'une infirmière qui, après plusieurs années,
11:04a s'épuisé à la tâche, dit, c'est fini, c'est terminé, j'arrête.
11:07Et là, on voit que les soldats du quotidien,
11:10quand ils démissionnent, et on peut le comprendre pour mille raisons,
11:13là, on arrive à une colère insondable,
11:15qu'on entend rarement.
11:17C'est le principe de ce livre que de donner la parole
11:19à ces personnes en colère, et elles ont des raisons de l'être.
11:22Les oubliez, c'est surtout aux éditions Robert Laffont
11:24et François-Xavier Ménage, vous allez rester avec nous.
11:27On va continuer à échanger avec les auditeurs.
11:29Juste à l'un d'un mot, vous vous sentez oublié.
11:31Merci Alain.
11:40A tout de suite sur RTL.
11:54Moi, je fais 120 kilomètres à des retours
11:56pour emmener mes enfants ou ma femme
11:59chez l'Oftalmo à Châteauroux, en habitant Bourg,
12:01pour n'importe quel spécialiste, le délai est super long,
12:03ou alors il faut aller super loin de chez soi
12:05pour essayer d'avoir un rendez-vous dans des délais plutôt brefs.
12:09120 kilomètres à des retours pour aller chez l'Oftalmo.
12:13Et pourtant, en tout cas, ce que disent les chiffres
12:15de la Fédération des Oftalmo,
12:17les délais d'attente s'arrangent.
12:18On est à 18 jours aujourd'hui à moyenne,
12:21contre 28 jours, c'est-à-dire près d'un mois en 2022.
12:25Mais effectivement, il existe de grosses, grosses disparités
12:27selon les régions.
12:28C'est 80 jours, par exemple, le délai d'attente
12:30pour avoir un rendez-vous chez l'Oftalmo en Bretagne.
12:3355 jours dans les Pays de la Loire.
12:36Plus globalement, on parle de ces délais d'attente
12:38pour un médecin spécialiste ou autre.
12:41D'ailleurs, un généraliste, c'est pareil.
12:43François-Xavier Ménage, qui publie
12:44Les Oubliés aux éditions Robert Laffont,
12:46est toujours avec moi en studio.
12:48On va vous accueillir.
12:49Betty, bonjour Betty.
12:51Bonjour Amandine.
12:52Vous nous appelez où ?
12:54Je vous appelle de Seine-Maritime.
12:56Très bien.
12:57Et alors, vous, vous cherchez quoi comme médecin ?
12:59Un allergologue.
13:02Moi, je suis suivie par un allergologue.
13:05Malheureusement, il ne peut pas prendre mon enfant.
13:08J'ai un petit garçon de 4 ans et demi.
13:10Oui, ça fait un an que je cherche un allergologue
13:14pour pouvoir le prendre en consultation.
13:17Et il a beaucoup d'allergies ?
13:19Du coup, je suis tous les mois chez le docteur
13:21parce qu'on soupçonne des allergies.
13:23Mais on ne peut faire aucun test
13:26puisqu'on ne trouve pas d'allergologue.
13:28Et il a quoi, pardon, comme symptôme de l'asthme ?
13:31Oui, c'est ça.
13:32En fait, grosso modo, c'est des symptômes de l'asthme.
13:36Tout à fait.
13:37Donc, ça veut dire que votre petit garçon de 4 ans et demi,
13:39vous n'arrivez pas à essayer de le soigner ?
13:41Le pédiatre, par exemple, il ne peut pas faire quelque chose ?
13:44Eh non, ce n'est pas uniquement par allergologue.
13:47Alors, on m'a donné le contact d'un allergologue.
13:50Seulement, il faut l'appeler le dernier mardi du mois
13:53à 8 heures pile
13:55parce qu'il se débloque quelques créneaux par mois
13:58pour des nouveaux patients.
14:01Sauf que quand vous appelez à 8 heures,
14:02vous êtes sur la file d'attente
14:03et quand c'est votre tour, il n'y a plus de rendez-vous.
14:05Et j'imagine que vous avez essayé
14:08via les plateformes, notamment Doctolib et Pareil ?
14:12En fait, on ne prend pas la réponse
14:14et le spécialiste ne prend plus de nouveaux patients.
14:18Donc, c'est assez compliqué.
14:20Donc, on passe notre temps chez le docteur
14:21et c'est la seule solution, entre guillemets,
14:25qu'on a encore.
14:27C'est au moins d'avoir notre médecin généraliste.
14:30Autre témoignage, c'est celui d'Alain.
14:32Restez avec nous, Betty.
14:33Bonjour, Alain.
14:34Bonjour, Amandine.
14:36Vous nous appelez d'où ?
14:38Je vous appelle de Mimisan,
14:39mais je suis originaire de Lyon,
14:40je suis originaire d'Auxerre.
14:43Et moi, j'ai été également embêté
14:46pour trouver un neurochirurgien
14:48pour une arthrodèse L4 et L5.
14:51Je suis un ancien conducteur routier.
14:51Donc, une opération du dos ?
14:53Une opération de la colonne vertébrale,
14:55oui, qui est fréquente chez les conducteurs.
14:57Et j'ai dû me rendre à Dijon
14:59puisqu'au centre hospitalier d'Auxerre,
15:00il n'y a tout simplement pas de neurochirurgien.
15:03Donc, j'ai dû faire des allers-retours
15:05au centre hospitalier de Dijon.
15:08J'y suis donc retourné également deux ans plus tard
15:11pour me faire greffer un stimulateur médulaire implanté sous la peau.
15:15C'est un peu barbare,
15:17mais le médecin qui est à côté de vous vous expliquera.
15:20C'est rien de particulier,
15:22mais ça me permet de ne plus,
15:24de pouvoir passer des nuits sans que mes jambes se mettent à bouger.
15:27Et vous parliez tout à l'heure de l'ophtalmologie.
15:30Eh bien, nous avons, nous, environ deux mois et demi à trois mois
15:35qui est réduit à un mois et demi à deux mois
15:38si vous avez déjà vu.
15:39Mais en moyenne, pour un nouveau patient,
15:41pour rencontrer l'ophtalmo local,
15:44eh bien, il faut en moyenne 90 jours.
15:46Et je vous dis bien, en moyenne.
15:48Et donc, j'habitais Auxerre.
15:50Il fallait que je me rende à Dijon par mes propres moyens,
15:52bien entendu, et c'est normal,
15:54puisque je pouvais conduire.
15:56Mais ça représentait un nombre énorme de kilomètres
16:01pour être opéré.
16:06Et Auxerre-Dijon, de tête, je ne sais pas,
16:08est-ce qu'il y a de distance ?
16:10Ah ben, il faut compter 200 kilomètres pour...
16:12Ah oui, oui, il y a des kilomètres.
16:15Et puis, il faut revenir, il faut y retourner
16:16parce qu'il y a une prévisite,
16:18parce qu'il y a la radio,
16:19parce que pour le dos,
16:20eh bien, il y a un appareil qui est particulier
16:22que l'hôpital d'Auxerre n'a pas.
16:24Donc, pour une simple radio de quelques minutes,
16:26il faut aller à Dijon au centre hospitalier.
16:29C'est un appareil de radiologie
16:31qui mesure l'écart entre les vertèbres.
16:33Enfin, je ne sais pas trop.
16:35Mais voilà, pour une simple radio,
16:37il faut aller à Dijon.
16:39Et bon, j'ai été...
16:40Attention, j'ai fait des kilomètres,
16:42mais le résultat est là.
16:44J'ai été très bien traité.
16:46Je porte des lunettes.
16:48Je vous dis, le premier rendez-vous,
16:50ça a été 93 jours.
16:52Je l'avais noté.
16:53Et en arrivant du côté de Mimisant...
16:55Est-ce que c'est mieux ?
16:56C'est ce que j'allais vous dire,
16:57vous qui voyez la différence.
16:58Oui, oui.
16:59J'ai mis 5 minutes.
17:00Le premier médecin que j'ai appelé dans ma commune,
17:03au bout de 5 minutes,
17:04je lui ai dit...
17:05J'étais étonné, il l'a compris.
17:06Il m'a dit, pourquoi êtes-vous étonné ?
17:08Eh bien, j'ai dit parce que je craignais
17:10de devoir faire toute la liste de l'annuaire
17:13pour trouver un médecin.
17:14Il m'a dit non.
17:15C'est un médecin qui est à 500 mètres de chez moi,
17:18qui me traite parfaitement bien.
17:21Et j'ai mis 5 minutes.
17:22Bon, ça, c'est une bonne nouvelle, Alain.
17:25Comme quoi, ça existe aussi.
17:27Merci beaucoup pour votre témoignage.
17:29Restez avec nous, si vous voulez.
17:31Bonjour, Pascal.
17:32Bonjour.
17:33Alors vous, vous avez galéré,
17:35et pas qu'un peu,
17:36pour aller voir un dermatologue ?
17:38Comment vous dire ?
17:38Jean-Pascal, pardon, excusez-moi.
17:40Oui, c'est très bien.
17:42Mais comment vous dire ?
17:43Bien sûr que j'ai galéré.
17:45Vous habitez où ?
17:46J'habite à Hoche, dans le Gers.
17:50Et alors, racontez-moi,
17:51vous cherchez un dermato ?
17:53Et donc, je cherche un dermato
17:54parce que je fais une crise de psoriasis aiguë.
18:01Et là, les rendez-vous, c'est à 6 mois.
18:05D'accord.
18:06Voilà.
18:07Donc, j'en parle un petit peu autour de moi.
18:10J'ai une amie qui me dit,
18:11mais Pascal, moi je connais un dermato
18:14qui est à Paris.
18:15Si tu veux, je te donne le numéro de téléphone
18:19et puis tu vas pouvoir peut-être avoir un rendez-vous.
18:23Donc, effectivement,
18:24il me donne un rendez-vous entre deux clients.
18:27Et donc, j'ai 700 kilomètres
18:28pour aller voir le dermato.
18:31700 kilomètres.
18:32Mais il n'y avait aucune autre solution
18:33à proximité de chez vous ?
18:35Je ne sais pas, le généraliste ne pouvait rien faire ?
18:38Non, le généraliste,
18:39il me file de la cortisone.
18:41Enfin bref, le généraliste, c'est un généraliste.
18:43Voilà.
18:43Et donc, du coup, je vais voir ce dermato
18:47qui commence à me traiter.
18:50Et donc, voilà, il m'a traité.
18:52C'est très bien.
18:54Ensuite, évidemment, je suis revenu
18:56là où j'habite.
18:59Et là, j'ai des rendez-vous
19:00à Toulouse,
19:01donc à 80 kilomètres,
19:02à l'hôpital,
19:05avec des dermatos
19:07qui me suivent régulièrement
19:09depuis deux ans.
19:11Mais à la base,
19:12c'était le parcours du combattant.
19:15Parcours du combattant
19:16pour effectivement traiter
19:17quelque chose en urgence.
19:19Juste Jean-Pascal,
19:20Betty est toujours avec nous.
19:21Betty, elle, elle recherche
19:21un allergologue pour son fils.
19:24De mémoire, Betty,
19:24vous êtes en Seine-Maritime,
19:25c'est ça ?
19:26C'est ça.
19:27Est-ce que vous seriez prête
19:28à aller dans une autre région ?
19:30Enfin, comme l'a fait Jean-Pascal.
19:33Franchement, s'il faut, oui.
19:35Je trouve ça triste.
19:36Mais s'il faut, oui.
19:38Pour pouvoir soigner mon fils, oui.
19:39C'est vrai.
19:40C'est vrai que,
19:41c'est ce que je disais
19:42à la personne que j'ai eue au Standard.
19:46Moi, je peux le faire.
19:48J'ai 66 ans.
19:50Je peux éventuellement m'adapter
19:52sur un rendez-vous
19:53qui va être pris là,
19:55la semaine prochaine,
19:57entre deux personnes.
19:58Je monte à Paris
19:59et je reviens.
20:00Heureusement que je ne travaille plus.
20:03Heureusement que je suis valide.
20:07Oui, il faut pouvoir le faire,
20:09avoir les moyens de le faire aussi.
20:12Exactement.
20:12Sinon, je fais comment ?
20:14J'attends.
20:15J'attends les six mois
20:16pour qu'on puisse me dire
20:17« Ah oui, effectivement. »
20:20Après, je ne jette pas loin de là.
20:23Je sais très bien
20:25que c'est très compliqué
20:26que si ça se passe comme ça,
20:30c'est qu'il y a très peu de moyens,
20:32qu'il y a peu de personnel
20:33et que quelque part,
20:35on arrive au bout du bout.
20:36mais voilà.
20:40Merci beaucoup, Jean-Basquel,
20:42pour votre témoignage.
20:43Je voulais juste dire ça, en fait.
20:44Merci.
20:46C'est très éclairant sur ce sujet.
20:49François-Xavier Ménage,
20:50vous publiez
20:51« Les oubliés »
20:52aux éditions Robert Laffont
20:53en quête aux racines
20:54de la colère française.
20:55Quand on entend
20:56tous ces témoignages,
20:58il y a effectivement
20:59ce système de santé
21:00qui ne tient plus.
21:01on le voit avec
21:03à la fois
21:04ces médecins
21:05qu'on a du mal à trouver,
21:06ces délais d'attente.
21:07Mais alors,
21:08quand on lit votre livre,
21:09on a l'impression
21:10que ce sont tous les pans
21:11de nos services publics
21:14qui s'effondrent.
21:15L'école,
21:16vous racontez notamment
21:17ces parents d'élèves
21:19qui sont obligés
21:20eux-mêmes
21:20de rafistoler
21:21certaines écoles.
21:23Et des élus aussi.
21:24Sans que personne ne le sache.
21:25Souvent,
21:25avant que les rentrées scolaires
21:26ne démarrent,
21:27ce sont des élus,
21:27des adjoints
21:28qui vont repeindre,
21:29qui vont s'occuper
21:29d'électricité
21:30sur les déserts médicaux.
21:32Et ce que j'entends,
21:33évidemment,
21:34ça nous glace le sang,
21:34c'est normal.
21:35Et c'est tellement
21:36généralisé chez beaucoup.
21:37Je pense à un homme
21:38dont je raconte l'histoire
21:39qui a un problème cardiaque
21:40en Bretagne,
21:41dans une commune
21:42pourtant 5 étoiles,
21:43c'est-à-dire au bord de la mer
21:44où viennent en résidence secondaire
21:46beaucoup de personnes.
21:47Il n'arrive pas
21:48à se faire soigner
21:48au niveau du cœur.
21:49Il fait pendant 3 ans
21:50des allers-retours en train
21:51jusqu'à Paris.
21:52Ça lui coûte
21:53des milliers et des milliers d'euros
21:54y compris pour se loger.
21:56Il dit qu'il n'a pas le choix
21:59de la sorte.
22:00C'est une insécurité médicale.
22:02Elle est malheureusement
22:03ancrée dans beaucoup de territoires.
22:05Et pour autant,
22:06il faut rappeler aussi quand même
22:07que grâce à des médecins
22:09qui parfois sont à la retraite
22:10et reprennent le boulot,
22:12grâce à d'autres,
22:13je le disais,
22:13des infirmiers par exemple
22:14qui travaillent parfois
22:15plusieurs heures par jour
22:16de manière bénévole,
22:17grâce à ces soldats de la santé,
22:19on arrive encore à tenir.
22:20Mais ce système,
22:21il est épuisé.
22:23On a des numerus clausus
22:24dont on nous dit
22:24que la situation va s'arranger.
22:26Mais ce n'est pas encore vrai maintenant.
22:27Ce ne sera vrai que dans
22:284, 5, 6, 7, 8 ans.
22:30Et encore mieux,
22:31quand vous allez,
22:32si je puis dire,
22:32je ne voudrais pas être ironique là-dessus,
22:34mais quand vous allez ensuite
22:35plus loin
22:35et que vous regardez
22:36comment ça se passe
22:37dans les facs de médecine,
22:38il manque de personnel
22:39pour les former.
22:41Certains laissent tomber
22:42parce que c'est trop dur
22:43ou alors finalement
22:44ça ne leur convient pas.
22:45Et d'autres encore se disent
22:46je vais faire ça 4, 5 ans
22:47après j'arrête,
22:47ça n'est pas à l'image
22:48de ce que j'attendais.
22:50Et donc,
22:51on arrive à des situations dramatiques.
22:52Et pour revenir sur l'exemple
22:53du dermatologue,
22:54je pense à une dermatologue
22:55ici à Paris
22:56qui reçoit,
22:57elle s'appelle le docteur Gaucher,
22:59elle reçoit
22:59des patients
23:00qui viennent en avion
23:01depuis Nice,
23:03depuis Marseille.
23:04Et elle dit
23:04eux ont cette chance folle
23:06d'avoir encore
23:06les moyens de le faire.
23:07Et les autres,
23:08elle me dit
23:08la dermatologie,
23:09on va penser que c'est du cosmétique,
23:10que ce n'est pas grave.
23:11Elle me dit
23:12moi j'ai des personnes
23:12qui sont très âgées
23:13qui me disent
23:13c'est pas grave,
23:14j'attendrai,
23:14je suis résigné.
23:15Ça se transforme en cancer
23:16quand c'est des problèmes de peau.
23:18Et ce professeur
23:19qui est à Paris
23:20dit
23:20c'est dramatique,
23:22d'autant plus dramatique
23:22que malheureusement
23:23les services publics
23:24et les autorités publiques
23:26donc le gouvernement
23:26ne s'en rend pas toujours compte
23:27avec un médecin de la santé
23:29tous les trois mois
23:30c'est sûr que c'est compliqué
23:31d'avoir des interlocuteurs
23:32qui peuvent réfléchir
23:33à moyen et long terme.
23:35Les oubliés
23:36c'est publié
23:37je vous le disais
23:37chez Robert Laffont
23:38François Gouzévi
23:39vous restez avec nous
23:40parce que dans ce livre
23:41vous évoquez aussi
23:42ce que disent beaucoup
23:42d'auditeurs d'RTL
23:44très régulièrement
23:44ces gens qui travaillent
23:46qui bossent
23:47mais qui n'y arrivent pas
23:49vous racontez
23:49notamment un témoignage
23:50extrêmement touchant
23:51d'un conducteur de bus
23:53de la RATP
23:54de mémoire
23:55donc ici
23:56en Ile-de-France
23:57qui est obligé
23:58de dormir
23:59dans sa voiture
23:59si vous vous reconnaissez
24:01vous
24:01dans cette expression
24:03les oubliés
24:04appelez-nous
24:05on attend
24:05vos témoignages
24:06avec François-Xavier Ménage
24:07au 3210
24:0914h
24:09vous aurez rendez-vous
24:10bien sûr
24:11comme chaque jour
24:11avec Jean-Alphonse Richard
24:13l'heure du crime
24:13bonjour Jean-Alphonse
24:14bonjour Amandine
24:15de retour de Guérande
24:16hier
24:17et vous nous emmenez
24:18aux Etats-Unis
24:18oui là on va traverser
24:19l'Atlantique
24:20on va exceptionnellement
24:21on change de continent
24:22on va aux Etats-Unis
24:24très exactement
24:25à Wichita
24:25c'est la plus grande ville
24:26du Kansas
24:27ici pendant 30 ans
24:28à ses villes
24:29le plus insaisissable
24:31des tueurs en série
24:32anonyme
24:33pendant 30 ans
24:34il a fait au moins
24:3510 victimes
24:36il se faisait appeler
24:36le BTK
24:37alors quand on traduit
24:38en anglais
24:38ça veut dire tout simplement
24:39attaché
24:40torturé
24:41et tué
24:42vous comprenez bien
24:42que c'est effectivement
24:43un sadique sexuel
24:45derrière ce masque
24:46il va y avoir une surprise
24:47parce que là
24:48on va s'apercevoir
24:48que c'est un citoyen modèle
24:50ce monsieur
24:50insoupçonnable
24:52gentil
24:52prévenant
24:53père de famille
24:54tout à fait parfait
24:55c'était le voisin idéal
24:57attention à vos voisins
24:58regardez bien
24:59qui est derrière la porte
25:00qui est le BTK
25:02que cette police
25:03de Wichita
25:04a recherché
25:05pendant 3 décennies
25:06je vous donne la réponse
25:07dans l'heure du crime
25:0714h à tout à l'heure
25:09avec le BTK
25:10aujourd'hui
25:11tu es en série
25:11à tout à l'heure
25:1214h
25:13Jean-Alphonse
25:13en attendant
25:14on poursuit le débat
25:15vous avez la parole
25:16sur RTL 3210
25:17à tout de suite
25:17jusqu'à 14h
25:20RTL midi
25:21les auditeurs ont la parole
25:22avec Amandine
25:2412h30
25:2714h
25:28RTL midi
25:29les auditeurs ont la parole
25:30avec Amandine
25:31c'est simplement
25:32pour une mammographie
25:33trouvez-vous
25:34qu'en ce moment
25:35c'est octobre rose
25:37et ma mammographie
25:38est prévue
25:39le 24 novembre
25:412026
25:42il y a 450 personnes
25:44en attente
25:45trouvez-vous ça
25:46normal
25:47on nous bassine
25:48avec octobre rose
25:49mais derrière
25:50c'est octobre noir
25:52le témoignage
25:54de cette auditrice
25:56au 3210
25:57Elisabeth pardon
25:58j'ai oublié le prénom
25:59Elisabeth effectivement
26:00c'est assez scandaleux
26:01j'ai envie de vous dire
26:03accrochez-vous
26:04parce qu'il faut quand même
26:05les passer
26:05ces mammographies
26:06je le rappelle
26:08cet octobre rose
26:08c'est visiblement
26:10pas facile
26:11de trouver un rendez-vous
26:12mais passez-les
26:13c'est important
26:14parce que vraiment
26:15ça peut sauver des vies
26:17on continue à parler
26:17de ces casse-tête
26:19cette galère même
26:20pour trouver
26:21un spécialiste
26:22Greg
26:22bonjour
26:23bonjour Amandine
26:24vous nous avez laissé
26:26ce message
26:27vous disiez
26:27que vous faisiez
26:27120 km
26:28aller-retour
26:29c'est ça
26:29pour aller voir
26:30un ophtalmo
26:31oui entre autres
26:32je suis obligé
26:33vous habitez où
26:36pardon
26:36excusez-moi
26:37j'habite à Soinsceptem
26:38dans le Cher
26:38juste à côté de Bourges
26:39et pour l'ophtalmo
26:41je suis obligé
26:42de faire Bourges-Châteauroux
26:43donc il y a à peu près
26:4460-70 km
26:45et donc pareil
26:47pour le retour
26:47pour avoir
26:48un délai raisonnable
26:49on va dire
26:50pour un rendez-vous
26:51sinon sur Bourges
26:52j'ai complètement overbooké
26:53et la liste est longue
26:55je vais à Moulusson
26:56pour le dermato
26:56et l'orthodentiste
26:57ma femme va dans la nièce
26:58pour son allergologue
26:59parce que le dernier allergologue
27:01de Bourges
27:02a pris sa retraite
27:02donc voilà
27:03c'est tout un planning
27:04à faire
27:05pour pouvoir
27:06avoir un rendez-vous
27:07mais ça veut dire
27:07qu'il faut du temps aussi
27:08parce que l'aller-retour
27:10pour peu que le médecin
27:12ne vous prenne pas
27:12tout de suite à l'heure
27:13qu'il y a un peu de retard
27:14vous perdez à chaque fois
27:16une demi-journée
27:16on est obligé
27:17de prendre nos rendez-vous
27:18médicaux
27:19sur nos jours de repos
27:21et vous dites
27:24l'ophtalmo ça fait un an
27:25parce qu'avant
27:25vous n'en aviez pas besoin
27:26si si si
27:28avant
27:28ma femme
27:30était suivie ailleurs
27:31mais
27:31les cabinets
27:33ont délocalisé
27:34ou fermé
27:34et du coup
27:35après on prend
27:35ce qui reste
27:36et la plupart
27:37des spécialistes
27:38ne veulent pas
27:39prendre de nouveaux patients
27:40alors c'est compliqué
27:41on est obligé
27:42de passer une dizaine
27:43une quinzaine
27:43de coups de fil
27:44pour réussir
27:44à avoir quelqu'un
27:45qui veut bien le prendre
27:46écoutez
27:47merci beaucoup
27:47et pour ce témoignage
27:50j'aimerais avoir
27:52une baguette magique
27:52mais effectivement
27:54c'est extrêmement compliqué
27:56on a à défaut
27:58de baguette magique
27:58je vais lancer
27:59un petit appel
27:59pour Betty
28:00qui cherche depuis un an
28:01un allergologue
28:02pour son fils
28:03vous êtes en Seine-Maritime
28:04Betty c'est ça ?
28:05c'est ça tout à fait
28:06si un allergologue
28:07nous entend
28:08dans le coin
28:09n'hésitez pas
28:10à nous appeler
28:11au 3210
28:11ou vous nous laissez
28:12un message
28:13sur l'application RTL
28:15et Betty
28:15on essayera de vous transmettre
28:16les coordonnées
28:17merci en tout cas
28:18merci beaucoup
28:19pour votre appel
28:20ces déserts médicaux
28:22cette galère
28:23pour trouver
28:24des médecins
28:25ça fait partie
28:26de ces oubliés
28:28que vous évoquez
28:29dans votre livre
28:29François-Xavier Ménage
28:31effectivement
28:32et on entend
28:33très bien
28:33la détresse
28:34des auditeurs
28:36aujourd'hui
28:37et puis il y a aussi
28:38les oubliés
28:40ceux
28:40notamment
28:41qu'on a applaudi
28:42au moment du Covid
28:42et qui aujourd'hui
28:44bien sûr
28:44des éboueurs
28:45par exemple
28:46ou ceux qui
28:47travaillent
28:47pour les transports
28:49je vais prendre
28:49l'exemple des transports
28:50vous l'évoquiez tout à l'heure
28:51un homme
28:52qui est en CDI
28:54à la RATP
28:55et qui dort
28:56dans sa voiture
28:57parce qu'il n'arrive pas
28:58à se loger
28:58donc il est
28:59sans domicile fixe
29:01tout en
29:01le reste de la journée
29:03tout en s'occupant
29:04du transport
29:05de parisiens
29:06et d'habitants
29:07d'Ile-de-France
29:07il faut écouter
29:08sa résignation
29:09il faut écouter
29:10sa détresse
29:11il faut
29:11donner la grande
29:13la grande picture
29:14si je puis dire
29:14comme disent les américains
29:15c'est-à-dire que vous avez aussi
29:16la RATP
29:16qui fait son maximum
29:17pour lui trouver une place
29:18dans un logement social
29:19car la RATP a
29:20un parc de logements sociaux
29:22donc tout ça
29:23et bien s'active
29:24pour autant ça ne marche pas
29:25et ça crée
29:26un sentiment de colère
29:27qui est diffus
29:28qui est lent
29:29qu'on n'entend pas
29:30et je sais qu'ici
29:31c'est la majorité silencieuse
29:32dont on parle
29:33c'est la majorité silencieuse
29:33qui n'est pas politisée
29:35qui bien souvent
29:35considère que la politique
29:37comme je dis souvent
29:37est dans la pièce d'à côté
29:38mais qui trouve aujourd'hui
29:40et c'est peut-être
29:40l'élément le plus important
29:41en tout cas
29:42c'est la matière première
29:43de ce livre
29:43qui se sent déconsidérée
29:45parce que moi dans le livre
29:46il y a des centaines de personnes
29:47que j'ai eu la chance
29:48de voir
29:49de rencontrer
29:49de suivre sur le terrain
29:50longtemps
29:52et à chaque fois
29:53c'est ça qui me trouble le plus
29:55ils sont tous dans l'action
29:56il n'y a personne
29:56sur son canap
29:57en train de se dire
29:58la France est foutue
29:58et puis tant pis
29:59ils sont tous dans l'action
30:00ils le font
30:01de manière silencieuse
30:02mais ils considèrent
30:03pour beaucoup aujourd'hui
30:04qu'il n'y a pas
30:07et qui est pourtant je pense
30:08le maillon essentiel
30:09pour faire
30:10ce qu'on appelle ici
30:11du vivre ensemble
30:12et s'il n'y a plus
30:12de vivre ensemble
30:13là il n'y a plus grand chose
30:14des oubliés
30:15qui ont souvent la parole
30:16ici sur RTL
30:17tous les jours
30:18on entend
30:18des témoignages
30:19qu'on aurait pu retrouver
30:21dans votre livre
30:21François-Xavier
30:22juste précise
30:23et ça m'a surprise aussi
30:25en lisant
30:25ce chauffeur de bus
30:27de la RATP
30:27dont vous parlez
30:28vous dites que
30:29malgré toutes ses galères
30:32sa seule obsession
30:33c'est de garder
30:34une chemise propre
30:35et il consacre
30:35et dans sa voiture
30:37il l'avait effectivement
30:38parce qu'il gardait
30:39de l'argent
30:40chaque semaine
30:41pour que sa chemise
30:41passe au pressing
30:43et qu'ensuite
30:43il soit parfaitement convenable
30:45quand il rentre
30:46dans son bus
30:47depuis
30:47il y a une solution
30:48qui lui a été trouvée
30:49mais en tout cas
30:50ce qui est fou
30:51c'est de voir effectivement
30:52l'effort considérable
30:54à 400%
30:55de ce que moi j'appelle
30:56les soldats inconnus
30:58aujourd'hui
30:58du social en France
31:00et sans qui
31:01alors là pour le coup
31:01la machine France
31:02ne marcherait pas
31:03et c'est vraiment pas
31:04un populiste qui vous parle
31:05c'est un reporter de terrain
31:06et il faut saluer
31:07applaudir
31:07au-delà du Covid
31:08ceux qui font marcher
31:10la machine France
31:11et parmi ceux
31:12qui font marcher
31:13comme vous dites
31:13la machine France
31:14il y a Ode-Emmanuel
31:15bonjour
31:15bonjour Amandine
31:17vous nous appelez d'où ?
31:19de la Savoie
31:20de la Savoie
31:20vous êtes aide à domicile
31:22c'est ça ?
31:23oui
31:23quand j'ai dit
31:24si vous vous sentez oublié
31:26appelez-nous
31:27ça vous parle ça vous ?
31:29oui oui oui
31:29on est toujours oublié
31:30nous les aides à domicile
31:32on est la 6ème
31:33ou la 7ème route du carrosse
31:35et ça fait combien de temps
31:37que vous exercez ?
31:38une quinzaine d'années
31:39et vous avez vu
31:40les choses évoluer ?
31:42il y a 15 ans
31:43on avait déjà
31:44beaucoup plus de facilité
31:45pour le travail
31:46on avait plus d'aide
31:47et tout ça
31:47on était plus considérés
31:49par les familles
31:49maintenant
31:50c'est tout à fait normal
31:53ce qu'on fait
31:53on devrait même faire plus
31:54ce qu'on fait
31:56mais qu'est-ce qu'on vous dit
31:56par exemple
31:57ou qu'est-ce qu'on ne vous dit pas
31:58Ode-Emmanuel ?
32:00simplement un merci
32:02vous voyez c'est pas grand chose
32:03mais là l'autre jour
32:06j'ai dû hospitaliser
32:07une dame
32:07parce qu'elle n'était pas bien
32:09et elle avait chopé le Covid
32:11et j'appelle sa fille
32:12bon ben c'est bien
32:13vous avez fait votre travail
32:14c'est tout
32:15rien
32:16pas un merci
32:17ben non voilà
32:19je ne vous demande pas la lune
32:20je ne vous demande pas grand chose
32:22mais juste un merci
32:23des choses comme ça
32:24c'est vrai qu'on est tous oubliés
32:26restez avec nous
32:28Ode-Emmanuel
32:29ah non je ne pensais pas
32:30faire une petite pause
32:31mais s'il faut en faire une
32:31bon on en fait une
32:33on se retrouve dans un instant
32:34on retrouvera Elodie
32:35qui est infirmière
32:36qui est carrément partie en Suisse
32:37parce qu'elle en avait ras-le-bol
32:38Nathalie
32:39aide-ménagère
32:40auxiliaire de vie aussi
32:41depuis 20 ans
32:42Ode-Emmanuel
32:42vous restez avec nous
32:43à tout de suite
32:44contactez-nous gratuitement
32:46via l'appli RTL
32:47ou au 30 de 10
32:4850 centimes la minute
32:49jusqu'à 14h
32:52les auditeurs ont la parole
32:54Amandine Bégaud sur RTL
32:56et je vous rappelle
32:59on ne vous oublie pas
33:00sur RTL
33:01que tous les auditeurs
33:03qui passent aujourd'hui
33:04à l'antenne
33:04dans les auditeurs ont la parole
33:05mais dans toutes les émissions
33:07recevront deux places de cinéma
33:10pour aller voir le tout nouveau
33:11Camelot qui sort mercredi au cinéma
33:15donc n'hésitez pas à nous appeler
33:17au 30 de 10
33:18on parle de ces oubliés
33:20c'est le titre de votre livre
33:21François-Xavier Ménage
33:22c'est français
33:23qui bossent
33:24qui font tourner le réacteur
33:26mais qui ont le sentiment
33:28qu'on ne peut plus avoir
33:29de reconnaissance du tout
33:31Ode-Emmanuel
33:31vous êtes toujours avec nous
33:32vous êtes aide à domicile
33:33on va donner la parole
33:34à Elodie
33:36qui est infirmière
33:39bonjour Elodie
33:39bonjour Amandine
33:41et vous nous appelez de Suisse ?
33:43non
33:43moi j'habite à Annecy
33:44à côté de l'Epanie
33:45et donc vous êtes partie en Suisse
33:48parce que ça n'allait plus
33:51ici en France
33:52ah bah oui
33:53expliquez-moi
33:54ah bah
33:56j'avais déjà travaillé en Suisse
33:59il y a quelques années
34:00pour des questions
34:00d'organisation familiale
34:01je m'étais arrêtée
34:02j'ai vécu de plein fouet le Covid
34:04et là j'ai vu
34:06la société française
34:08dans le pire
34:08et dans le pire
34:09de ce que je pouvais voir
34:10j'ai vu des gens
34:11des patients agressifs
34:13impatients
34:14agressifs verbales
34:15et physiquement
34:15physiquement ?
34:17oui physiquement
34:18oui je me suis fait cracher dessus
34:19taper
34:21parce que je ne donnais pas
34:22un résultat de Covid
34:23à temps
34:24je faisais quand même
34:25des Covid à ce moment-là
34:26il faut savoir quand même
34:27que c'était la chaîne
34:28je faisais entre 15 et 20 Covid
34:30par quart d'heure
34:30test c'est ça
34:32test
34:32l'agressivité montait
34:35bon c'est vrai qu'il y avait
34:35un contexte sanitaire
34:37et social
34:37qui était quand même
34:38très particulier
34:38à ce moment-là
34:39avec une angoisse
34:40quasi permanente
34:42mais ça n'excuse pas tout
34:43quand même
34:44et puis
34:45j'ai vu mon salaire
34:47qui n'augmentait pas
34:48pas de remerciements
34:49de la part de ma boîte
34:50et puis j'ai dit
34:52on repart
34:53je repars en Suisse
34:54ça fait maintenant
34:56un an
34:56que je suis retournée en Suisse
34:58alors c'est pas facile
34:59je fais beaucoup de route
35:01je fais jusqu'à 3 heures
35:02de route par jour
35:03mais j'ai un respect
35:04qui est tout autre
35:05mes supérieurs hiérarchiques
35:07me reconnaissent
35:08aussi bien au niveau
35:09financier
35:10que verbalement
35:12j'ai l'appui
35:12de mes collaborateurs
35:14voilà
35:15et au niveau
35:16et les patients
35:16vous sentez aussi
35:17une différence
35:18oui
35:18même s'il paraît-il
35:20que ça se dégrade
35:20il y a quand même
35:21un certain respect mutuel
35:23et il y a
35:24même les médecins
35:26appuient sur ce respect
35:28je veux dire
35:29moi au jour d'aujourd'hui
35:30je ne comprends pas
35:31cette agressivité
35:32qu'on peut avoir
35:33envers les soignants
35:34il n'y a plus personne
35:35amandine dans les hôpitaux
35:36les hôpitaux sont vides
35:37qui veut faire ce métier
35:39alors qu'on rencontre
35:40de l'agression physique
35:41et permanente
35:42mais ce n'est pas qu'une question
35:43de salaire Elodie
35:44et c'est ce qui est très intéressant
35:45dans votre témoignage
35:45parce qu'en Suisse
35:46j'imagine que vous avez
35:47nettement quand même
35:49augmenté votre salaire
35:49ou pas ?
35:50oui
35:50oui
35:51j'ai nettement augmenté
35:54mon salaire
35:54mais moi je ne demandais pas
35:55un salaire suisse
35:55quand je me suis présentée
35:56à mon employeur
35:57pour dire que je démissionnais
35:58que je passe à la frontière
35:59elle m'a dit
36:00mais je ne peux pas
36:00maligner un salaire suisse
36:01et je dis
36:02mais je ne vous demande
36:02même pas ça
36:03je vous demande une reconnaissance
36:04quand je vous dis
36:05que j'ai un problème
36:05avec un patient
36:06venez me voir
36:06écoutez-nous
36:07dites on n'a plus de moyens
36:09on n'a plus rien
36:10et on ne nous écoute pas
36:11et le déclic
36:16c'est l'après-Covid
36:17c'est pendant le Covid
36:19que vous vous êtes dit
36:19que ce n'est plus possible
36:20oui l'après-Covid
36:22et puis oui
36:24le côté effectivement financier
36:25mais comme je vous dis
36:26c'est justement
36:26ensuite il faut savoir
36:27quand même
36:27que ce n'est pas facile
36:28on est très nombreux
36:29maintenant à passer
36:29à la frontière
36:30c'est deux fois plus
36:31votre salaire ?
36:33trois fois plus
36:35trois fois plus
36:36alors après
36:37moi je ne fais pas
36:38un temps plein
36:38parce que c'est quand même
36:39attendez un temps plein en Suisse
36:40c'est 41 heures par semaine
36:42la retraite
36:43pour les femmes
36:43ça va être 65 ans
36:44on est à 64
36:45on est loin des 63 ans
36:46en France n'est-ce pas
36:47donc c'est quand même
36:48quelque chose
36:48moi je fais 3 heures
36:50de route par jour
36:51donc voilà
36:52mais je sais
36:53pourquoi je vais travailler
36:54et quand vous avez
36:55un respect
36:56une entente
36:59un retour
37:01pas que financier
37:03vous avez la frite
37:04pour aller travailler
37:05si je peux m'exprimer
37:05comme ça
37:06merci beaucoup
37:07Elodie
37:08pour votre témoignage
37:10restez avec nous
37:10on va accueillir
37:11Céline
37:12Cédric
37:13me dit-on d'abord
37:14alors j'allais continuer
37:16dans le secteur
37:17mais allez
37:17pour prouver
37:18que ça ne touche pas
37:19que le secteur
37:20de la santé
37:20et du soin aux personnes
37:22on va accueillir Cédric
37:22bonjour Cédric
37:23bonjour Amandine
37:24je suis désolée
37:25je vous faisais patienter
37:27mais parce qu'effectivement
37:28je finissais
37:29le côté aide à domicile
37:30infirmière
37:31on va y revenir
37:31dans un instant
37:33vous vous travaillez
37:33dans la grande distribution
37:34dans la grande distribution
37:35mais ce n'est pas grave
37:36si j'ai attendu
37:37c'est un plaisir
37:37de vous entendre
37:38c'est gentil
37:39vous nous appelez d'où ?
37:41j'appelle de Bourg-en-Bresse
37:43très bien
37:43et vous faites quoi
37:45alors dans la vie ?
37:46moi je suis dans la grande distribution
37:47donc je suis cadre
37:47dans la grande distribution
37:48alors effectivement
37:50je suis d'accord
37:50avec François-Xavier
37:51on est un peu
37:52donc on est les oubliés
37:53pas que la grande distribution
37:55parce que quand je parle
37:56de grande distribution
37:57j'inclus tout le monde
37:57c'est-à-dire les vendeurs
37:58les caissières
37:59ceux qui mettent en rayon
38:00ceux qu'on voit derrière
38:00qu'on ne voit pas
38:01sur le terrain
38:02enfin toute
38:03cette caste-là
38:04plus effectivement
38:06tout ce qui est travail
38:07de la santé
38:07alors on a été
38:09on est les oubliés
38:10aujourd'hui
38:10on est ce qu'on appelle
38:11un peu la classe moyenne
38:12je pense que pendant le Covid
38:14finalement
38:14les politiques
38:15sont servis de nous
38:16quelque part
38:17de ces oubliés
38:18on a été l'arbre
38:19qui a caché la forêt
38:20on nous a mis en avant
38:22etc
38:22et c'est le seul moment
38:24de ma vie au fait
38:25où j'ai entendu parler
38:26des caissières
38:26et des dames
38:29qui font le ménage
38:30chez les gens
38:31etc
38:31des aides ménagères
38:32c'est le seul moment
38:33de ma vie
38:33où j'ai entendu
38:34un politique en parler
38:35aujourd'hui
38:36il n'y en a plus un
38:37qui en parle
38:38il n'y en a plus un
38:38qui en parle
38:39parce que cette fameuse
38:40majorité silencieuse
38:41c'est la force de la France
38:43c'est la force travail
38:44de la France
38:45et malheureusement
38:46ce force travail
38:48de la France
38:49elle ne peut pas
38:50se permettre
38:50de se mettre en arrêt
38:51d'aller manifester
38:52d'aller faire grève
38:53elle ne peut pas
38:53elle travaille
38:54elle donne tout sa sueur
38:55pour réussir
38:56et c'est les seules personnes
38:58dans ce pays
38:59qu'on n'aide pas
39:00finalement
39:00Cédric
39:02François-Xavier
39:03vous écoute
39:03et c'est exactement
39:04ce qu'il dit
39:05dans son livre aussi
39:06c'est-à-dire que
39:08tous ces oubliés
39:09ne se sentent pas
39:10représentés
39:11François-Xavier
39:12moi je pense
39:13que c'est vertigineux
39:13ce que vous dites
39:14parce que la question
39:15de fond
39:15sans faire de la philosophie
39:16à deux francs
39:17bien sûr
39:17mais c'est faire société
39:19et on fait société
39:20quand on a un budget
39:21avec des priorités
39:23ensuite à dépenser
39:23pour que
39:24je reviens à cette métaphore
39:25de la machine France fonctionne
39:26mais on a aussi besoin
39:28et avant tout besoin
39:29de la reconnaissance
39:30des uns et des autres
39:31et que
39:31ceux qui travaillent aujourd'hui
39:33soient effectivement
39:34regardés
39:35pour ce qu'ils font
39:36et je pense que
39:37c'est dramatique
39:38aujourd'hui
39:39de voir que d'abord
39:40il y a effectivement
39:41tout un pan de la société
39:41qui n'est jamais représenté
39:43et franchement
39:44soyez honnêtes
39:44même nous les journalistes
39:45c'est pas ici que je dois le dire
39:46parce qu'on entend
39:47évidemment
39:47ici on entend
39:48les auditeurs
39:48mais en règle générale
39:49parfois on va peut-être
39:50pas assez loin
39:51auprès de ceux
39:52qui ont besoin aussi
39:53de s'exprimer
39:54et on va peut-être
39:55trop souvent voir
39:55ceux qui lèvent le doigt
39:56pour dire moi j'ai envie
39:56de parler
39:57moi j'ai envie de parler
39:57ça c'est le premier point
39:58mais au-delà
39:59bien au-delà
40:00il y a effectivement
40:01la question même
40:02de méconnaissance
40:03on ne sait plus
40:03ce qui se passe
40:04de l'autre côté de la rue
40:04on comprend encore moins
40:05ce qui se passe
40:06de l'autre côté de la France
40:07et donc on a besoin
40:08de manière urgente
40:09je pense
40:09de représenter la France
40:12c'est le principe même
40:13de ce bouquin
40:17tous le rapport
40:20qu'on a
40:20avec la caissière
40:22avec la personne
40:22qui entretient
40:23la propriété de rue
40:25et les oubliés
40:25contre toute attente
40:26c'est aussi parfois
40:27au sommet de l'état
40:27j'en parle
40:28il y a un chapitre
40:28où on évoque
40:29les hauts fonctionnaires
40:30qui s'emmerdent
40:31qui passent leur journée
40:32devant leur écran
40:32parce qu'on ne leur dit pas
40:33ce qu'ils doivent faire
40:34donc attention
40:34il faut éviter les raccourcis
40:35ça peut être partout
40:36les oubliés
40:37restez avec nous
40:38on se retrouve dans un instant
40:39Jusqu'à 14h
40:42Amandine Bégaud
40:44vous donne la parole
40:45sur RTL
40:45continue à évoquer
40:57ce manque de reconnaissance
40:59les oubliés
41:00c'est le titre du livre
41:01de François-Xavier Ménage
41:02qui est avec moi
41:03en studio aujourd'hui
41:04publié aux éditions
41:05Robert Laffont
41:06vous commencez le livre
41:07François-Xavier
41:08avec la définition
41:09du Larousse
41:09oublié
41:10qui n'est plus connu
41:11synonyme
41:11ignoré
41:12inconnu
41:13inommé
41:13méconnu
41:14négligé
41:14obscur
41:15perdu
41:15négligé
41:17c'est finalement
41:18ça le sentiment
41:19qui revient le plus
41:20on va accueillir Céline
41:21bonjour Céline
41:22bonjour
41:23vous nous appelez d'où ?
41:24de Charente-Maritime
41:26très bien
41:27et vous êtes auxiliaire
41:28de vie à domicile
41:28oui
41:29vous vous reconnaissez
41:30dans ce terme oublié ?
41:32oui
41:32racontez-nous
41:34en fait
41:35moi déjà
41:36pendant le Covid
41:36on a continué
41:37à travailler
41:38mais en fait
41:39c'est surtout
41:40c'est surtout
41:42en fait
41:42au quotidien
41:44on a
41:45beaucoup de mal
41:46en fait
41:46à
41:47comment dire
41:48à faire valoir
41:50à valoriser
41:51notre métier
41:51c'est à dire
41:52que
41:53toute la journée
41:54on est
41:55on est conscient
41:56que souvent
41:57on est les seules personnes
41:57que les clients
41:59voient à leur domicile
42:01dans la journée
42:02on est le seul lien
42:03avec l'extérieur
42:04et en fait
42:05on joue le rôle
42:07de psychologue
42:08souvent
42:09il faut qu'on arrive
42:10à déchiffrer
42:11les
42:11qu'on appelle ça
42:12les prises de sang
42:13parce qu'il n'y a personne
42:15qui passe à leur domicile
42:16on joue un rôle
42:18mais on est vraiment
42:19on doit être hyper polyvalent
42:21une petite cassette
42:22voilà
42:23et en fait
42:24souvent
42:25moi
42:26ça m'arrive
42:27d'aller chez des personnes
42:28elles me disent
42:29il y a la ménagère
42:31qui est là
42:32non je ne suis pas ménagère
42:33moi je suis là
42:34essentiellement
42:35au départ
42:35pour faire votre toilette
42:36je suis là
42:36pour vous aider
42:37à vous habiller
42:37je suis là
42:38pour préparer
42:38votre petit déj
42:39faire votre repas
42:40enfin voilà
42:41c'est tout ça
42:42et en fait
42:42on nous réduit
42:45en fait
42:45voilà
42:46je suis ménagère
42:47non je ne suis pas ménagère
42:48je viens vous aider
42:49à faire
42:51les actes essentiels
42:52que vous
42:52vous ne pouvez plus faire
42:53en fait
42:53Céline
42:55on est en ligne aussi
42:56avec Nathalie
42:56bonjour
42:57bonjour
42:58vous nous appelez d'où Nathalie
43:00alors je suis en Gironde
43:02à 70 km de Bordeaux
43:03au sud
43:04vous aussi
43:05vous êtes auxiliaire de vie
43:06depuis 20 ans
43:06oui auxiliaire de vie
43:08surtout aide ménagère
43:10mes petits auxiliaires de vie
43:11sont assez différents
43:12et vous constatez
43:15comme Céline
43:17ce manque de reconnaissance
43:20bien sûr
43:22mais ça va même plus loin
43:23c'est à dire
43:23par exemple
43:26moi je suis en accident de travail
43:27un accident qui a eu lieu
43:28sur mon poste de travail
43:29chez un de mes bénéficiaires
43:31et je ne vois
43:31personne
43:32j'envoie des messages
43:34pour signifier
43:35mon renouvellement d'arrêt de travail
43:36ça fait 18 mois maintenant
43:37c'était quand même assez grave
43:39je n'ai de nouvelles
43:41de personne
43:42aucune considération
43:43aucun appel téléphonique
43:44aucune prise de renseignement
43:46si on vous appelle
43:47pour vous demander
43:47quand est-ce que vous reprenez le travail
43:49et est-ce que oui
43:51effectivement
43:51il faut me faire remplacer
43:53mais c'est à dire
43:54vous êtes salarié par une entreprise
43:56ou ?
43:56non je suis en Césu
43:57en Césu d'accord
43:58et donc vos employeurs
44:01ce sont des particuliers employeurs
44:03c'est ça ?
44:03oui c'est ça
44:04ce sont des particuliers employeurs
44:05personne ne vous appelle
44:06pour savoir comment vous allez ?
44:07non bien sûr que non
44:08alors même que vous travaillez
44:10chez eux
44:10toutes les semaines ?
44:11oui
44:11et ça fait 18 mois ?
44:13et ça fait 18 mois
44:14voilà
44:15sur la totalité du temps
44:17j'ai dû recevoir
44:17deux coups de téléphone
44:18et au quotidien
44:19quand vous travaillez
44:21chez ces gens là
44:21c'est pareil ?
44:24c'est la même attitude
44:25aussi méprisante ?
44:26alors c'est méprisant
44:28oui et non
44:28alors il y a un peu
44:29de bienveillance derrière
44:30histoire de cacher l'arbre
44:31qui cache la forêt
44:32mais en quelque sorte
44:34on attend tellement de vous
44:36dans un temps tellement court
44:37avec tellement peu d'argent
44:39en fait
44:39voilà
44:40on vous fait bien comprendre
44:42que
44:42dans tous les cas
44:44il faut que la maison
44:45l'appartement
44:45peu importe
44:46et le service que vous proposez
44:48soit irréprochable
44:49mais on se fout pas mal
44:50de savoir dans quelles conditions
44:51vous allez l'exercer
44:52la plupart du temps
44:53vous n'avez pas
44:54de produits ménagers
44:55qui correspondent aux besoins
44:56exactement de votre intervention
44:59ou vous n'avez même pas
45:01de serpillère
45:01alors il faut vous débrouiller
45:02avec ce que vous trouvez
45:03vous déranger
45:05il faut surtout pas être
45:07dans la même pièce
45:07quand c'est quelqu'un qui arrive
45:08il faut un peu vous cacher
45:10on vous cache en fait
45:11on vous dissimule
45:13et tellement bien
45:14qu'on dissimule aussi
45:14votre salaire
45:15c'est un peu pour ça en fait
45:16que j'ai décidé de vous rappeler
45:17je vous avais déjà contacté
45:19il y a quelque temps
45:19concernant le Covid
45:21effectivement
45:21là on avait vu
45:22le gros gros impact
45:24en fait
45:25sur
45:25ces métiers comme ça
45:28qui sont des oubliés
45:29évidemment
45:29mais il n'y a pas que mon métier
45:30on peut parler aussi
45:31des techniciens
45:32des ouvriers
45:32des livreurs
45:33il y a Mathieu
45:35qui nous a appelé
45:36donc on n'aura pas le temps
45:37de prendre
45:37je m'excuse Mathieu
45:38mais effectivement
45:39qui nous dit
45:40j'ai bossé pendant le Covid
45:41et clairement
45:42j'ai eu envie d'arrêter
45:43les gens nous insultent
45:44sont pas patients
45:45c'est vraiment
45:46n'importe quoi
45:47juste d'un mot
45:48François-Xavier Ménage
45:49et je rappelle le titre
45:50de votre livre
45:50ça s'appelle
45:51les oubliés
45:51enquête aux racines
45:52de la colère française
45:53publiée chez Robert Laffont
45:54le constat il est rude
45:56comment on sort
45:57les oubliés de l'oubli
45:58en les regardant
45:59différemment
46:00en leur donnant peut-être
46:01une place qui n'est pas
46:02la leur aujourd'hui
46:03et puis aussi peut-être
46:04en jouant collectif
46:05parce que
46:05faut pas oublier ça
46:06tous ces héros
46:07du quotidien
46:08dont je parle dans le livre
46:09ont encore ce souci
46:10ce besoin de se dire
46:11on et pas je
46:13et ça ça dit
46:13énormément de choses
46:14et ici sur RTL
46:15on vous écoute tous les jours
46:16vous avez la parole
46:17tous les jours
46:18entre 13h et 14h
46:20et c'est un bonheur
46:21d'ailleurs
46:22de vous écouter
46:23et d'échanger avec vous
46:25chaque jour
46:25dans un instant
46:26Jean-Alphonse Richard
46:27l'heure du crime
46:27mais on part aux étés
46:28et c'est un bonheur
46:29et c'est un bonheur
46:30d'échanger avec vous
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