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  • il y a 3 mois
Regardez Les auditeurs ont la parole avec Amandine Bégot du 19 septembre 2025.

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00:0012h30, 14h, RTL midi, les auditeurs ont la parole, avec Amandine Bégaud.
00:08Et elle a eu la colère des policiers après la remise en liberté de deux personnes interpellées après le lynchage de l'un des leurs à Tourcoing.
00:15Un rassemblement a lieu en ce moment même.
00:17Les syndicats fixent un ultimatum à Sébastien Lecornu après la journée de mobilisation d'hier.
00:22Il lui donne jusqu'à mercredi pour répondre aux revendications. Sinon, il l'assure, il y aura une nouvelle journée de mobilisation.
00:31Dans l'actualité également, cette polémique autour des drapeaux palestiniens sur les mairies.
00:35L'EPS a appelé les maires à installer sur le fronton de leur mairie lundi à l'occasion de la reconnaissance par la France d'un État de Palestine.
00:44Bruno Retailleau demande aujourd'hui la plus grande fermeté au préfet pour que ces drapeaux ne soient pas installés.
00:50Et vous, qu'en pensez-vous ? Êtes-vous pour ? Êtes-vous contre ? On va en débattre au 30 de 10 dans quelques toutes petites minutes.
00:57La météo. Valérie Quintin, on l'a dit, magnifique journée avec des températures estivales.
01:03Et on en profite donc parce que demain, c'est le début de la fin.
01:06Exactement, avec une dégradation qui va arriver dès le matin par l'ouest en donnant des pluies assez soutenues d'ailleurs entre l'Aquitaine et le nord en passant par le centre et par l'Ile-de-France.
01:15Alors demain, la journée sera encore relativement chaude même si on perd un petit peu en température.
01:19Dans l'Est, il fera encore très très beau demain, un caustique sur les régions méditerranéennes.
01:23Cette dégradation avancera malgré tout d'ici dimanche dans le centre-est du pays.
01:27On attend d'ailleurs de très fortes pluies orageuses dans la journée de dimanche.
01:30On y reviendra entre les Cévennes et la vallée du Rhône.
01:32À ce moment-là, les températures dégringoleront pas demain.
01:35Demain, on aura encore 19 à 32 degrés.
01:37Donc ça va, encore estival, 26 à Paris, 31 à Lyon.
01:40Dimanche, 17 degrés de moyenne pour la moitié nord, 22 pour la moitié sud.
01:45Température presque divisée par deux.
01:46Exactement, et puis ça continuera de baisser en début de semaine.
01:48Bon allez, on en profite.
01:50Merci beaucoup Valérie.
01:53Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole.
01:56Amandine Bégaud sur RTL.
01:58Et Martine Brousse, la présidente de la Voix de l'Enfant, est toujours avec nous pour échanger avec vous autour de ce sujet qui nous tient très à cœur.
02:07L'enfance en danger, les violences sur les enfants.
02:11Et on rappelait, Martine Brousse, ce chiffre.
02:13Un 1 à 2 enfants qui meurent chaque semaine aujourd'hui en France.
02:16Sous les coups, chiffres qui devraient tous nous révolter.
02:20Et c'est pour ça que le 119 lance une nouvelle campagne de communication.
02:24Si vous pensez qu'un enfant est en danger, contactez le 119.
02:29C'est le message.
02:30Martine Brousse, je vous propose qu'on accueille Claire pour commencer.
02:33Bonjour Claire.
02:33Bonjour Amandine.
02:35Vous nous appelez d'où d'abord ?
02:38Je vous appelle de la Drôme.
02:39Très bien. Vous avez quel âge ?
02:4156 ans.
02:42Très bien. Et vous avez choisi d'appeler pourquoi ? Parce que ce sujet vous a fait réagir ?
02:49Alors ce sujet m'a fait réagir et me fait réagir toute ma vie.
02:52J'ai été une petite fille maltraitée et violée pendant plus de 13 ans par un père incestueux et pervers.
02:59Et j'ai pu à la longue trouver une écoute, accéder à la justice et il a été condamné à 15 ans de prison.
03:11Voilà.
03:12Donc je suis passée moi personnellement par Enfance et Partage.
03:17Et une autre association.
03:20Enfance et Partage qui est une des associations parce qu'il faut rappeler qu'au sein du GIP...
03:25Alors en fait c'est un groupe d'associations, c'est ça qui gère le centre.
03:28Les départements et un collège des associations dont Enfance et Partage est membre, L'Enfant Bleu, La Voix de l'Enfant, etc.
03:35Nous sommes un collège des associations et je représente en tant que vice-présidente du GIP France Enfance Protégée, les associations.
03:44Donc pardon Claire, on vous a interrompu mais c'est bien aussi d'expliquer qui compose ce groupement.
03:50Donc vous, vous avez contacté une association ?
03:52Oui. J'ai contacté une association mais avant ça en fait, j'avais régulièrement demandé de l'aide à des adultes autour de moi.
04:00Et j'ai pu être entendue en 1989 quand j'ai porté plainte contre mon père.
04:07Et l'affaire a été jugée en Ardèche en 1991.
04:11Mais quand vous dites j'en ai parlé à plusieurs reprises à des adultes autour de moi, les gens ne vous écoutaient pas ?
04:18Ne vous entendaient pas ?
04:20Alors il y avait le fait qu'ils trouvaient ça extraordinaire que ça puisse exister.
04:27J'en ai parlé pour commencer à mes grands-parents qui étaient catholiques, pratiquants, qui allaient à la messe tous les dimanches
04:32et qui étaient tellement terrifiés par mon père parce qu'ils battaient ma mère depuis déjà de nombreuses années
04:37qu'ils m'ont dit ma petite chérie, on priera pour toi.
04:39Donc vos grands-parents maternels ?
04:41Maternels, tout à fait, c'est ça.
04:44Par la suite, j'étais toujours en retard à l'école parce que les faits se déroulaient très tôt le matin.
04:50Mon père travaillant la nuit dans une usine, donc j'étais la première levée.
04:54Il y avait un contexte familial en jugopathie, plus, plus, des enfants qui sont arrivés un peu comme le cheveu sur la soupe,
05:04de nombreux avortements de la part de ma mère parce que mon géniteur n'était pas forcément le père de tous les enfants qu'elle aurait pu avoir.
05:13Donc il y avait un contexte familial très très compliqué.
05:16Et donc c'est vrai que malheureusement j'étais la première levée et que mon père a...
05:21Mais il n'a pas acheté son dévolu que sur moi parce que j'ai su par la suite
05:25qu'il était en Seine-Maritime, qu'il avait été expulsé de la Seine-Maritime
05:30pour avoir à toucher une petite fille d'une douzaine d'années.
05:36Et à l'école vous en avez parlé ?
05:38Ou essayez d'en parler ?
05:41Non, alors à l'école non parce que j'arrivais toujours en retard
05:46mais à aucun moment il y a eu des filles qui ont pu laisser penser aux instituteurs
05:51qu'il fallait qu'ils interviennent.
05:52Je ne sais pas qu'ils sont intervenus.
05:53C'est toujours en retard, Claire.
05:54C'est important ce que vous racontez Martine Brousse.
05:58Justement c'est aussi des petits détails auxquels vous pensez.
06:00Ce sont véritablement ce que nous nous appelons des clignotants.
06:03Et merci madame de ce témoignage.
06:07Ce qui est aussi intéressant c'est les dates où se sont passées ces faits.
06:11C'est-à-dire que le numéro vert n'était pas encore où il démarrait.
06:16Aujourd'hui, et ce témoignage est important parce qu'il faut que vos auditeurs,
06:22vos auditrices réalisent qu'aujourd'hui nous avons des moyens.
06:25Et que justement de tels signes, ces retards à l'école,
06:29l'enfant qui va se refermer sur lui, la petite fille qui se referme, le garçon,
06:34ou au contraire qu'il va y avoir une excitation.
06:37Les enseignants aujourd'hui reçoivent une formation pour beaucoup,
06:41pas tous, pas encore assez malheureusement, il faut le dire.
06:44Mais voilà, faisons en sorte que, ce que j'ai envie de dire, c'est dramatique.
06:50On est face à des situations dramatiques et en même temps il y a des choses qui se passent.
06:54Donc utilisons ce qui existe, tel que le 119,
06:58tel que les unités d'accueil pédiatrique Enfants en Dangers
07:01et où on recueille la parole des enfants, cette personne qui témoigne,
07:06maintenant elle serait accueillie en pédiatrie dans une unité
07:09avec une équipe pluridisciplinaire pour recueillir sa parole,
07:13ce n'est pas encore suffisant.
07:14Mais surtout, et c'est pour ça que cette campagne dit clairement,
07:18si vous pensez qu'un enfant est en danger, contactez le 119,
07:22alors l'appel téléphonique, le formulaire en ligne sécurisé ou le tchat,
07:26mais surtout n'hésitez pas, ne pensez pas que c'est de la délation.
07:29Claire, ce 119, il vous aurait sauvé plus tôt ?
07:34Alors, je pense que oui, le 119 aurait pu me sauver plus tôt,
07:38parce que comme c'est possible à des adolescents, à des personnes qui dénonçaient les faits,
07:43j'avais des petits camarades de classe qui auraient pu parler de ma situation.
07:49Voilà, donc c'est vrai que c'est bien que ça soit accessible aussi
07:52à des personnes plus jeunes qui peuvent faire des signalements.
07:58et puis c'est vrai que malgré tout, je trouve qu'on a toujours tendance
08:01à mettre la parole de l'enfant en doute.
08:04Souvent, c'est un réflexe.
08:06Et c'est encore trop souvent un réflexe.
08:09On pourrait se dire qu'après tout ce qu'on a entendu,
08:11l'actualité, hélas...
08:14Oui, trop souvent.
08:17Trop souvent, on entend des histoires abominables,
08:19et pourtant, on ne croit pas toujours les enfants.
08:21On va croire l'adulte, on va même parfois encore,
08:23en France, on est un des rares pays qui confronte encore l'enfant qui parle
08:28par rapport à l'auteur.
08:31On va le confronter.
08:32C'est encore fréquent.
08:34Donc, je pense que là aussi, il y a des pas gigantesques encore à faire,
08:39et importants en tous les cas,
08:40mais en même temps, il y a des choses qui avancent.
08:43Et ce numéro vert et ce 119 en témoignent,
08:47avec l'ensemble des professionnels, l'ensemble des associations,
08:51et puis aussi une volonté.
08:53La campagne a été lancée par la haute commissaire à l'enfance,
08:58que nous avons depuis plus de six mois maintenant,
09:00qui porte haut et fort cette campagne,
09:03et qui veut lutter contre toutes ces violences faites aux enfants.
09:06Martine Brousse, vous restez avec nous, Claire également, si vous le pouvez.
09:09On va accueillir Eric dans un instant.
09:11Bonjour Eric.
09:12Bonjour.
09:12Vous avez, vous aussi, été victime de violences.
09:15A tout de suite.
09:18Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL,
09:20ou appelez-nous au 3210.
09:2250 centimes la minute.
09:25Amandine Bégaud.
09:27RTL Midi, les auditeurs ont la parole.
09:30Et on a choisi aujourd'hui de parler d'un sujet grave,
09:32mais qui nous concerne tous,
09:33les violences contre les enfants.
09:36en un à deux enfants qui meurent chaque semaine aujourd'hui en France,
09:40sous les coups de ses parents,
09:43notamment le 119,
09:45lance une nouvelle campagne pour inciter les Français
09:48à composer ce numéro,
09:49119, au moindre doute.
09:52Si vous pensez qu'un enfant est en danger,
09:54contactez le 119,
09:55c'est le slogan de cette campagne.
09:58Martine Brousse,
09:59qui co-préside le groupement France Enfance Protégée,
10:03dont dépend le 119, est avec nous,
10:05présidente également de la Voix de l'Enfant.
10:08Et ce 119, je le précise,
10:10il existe, et on le rappelait Martine Brousse,
10:13depuis 35 ans, 1990.
10:16Oui.
10:16Mais on a encore bien du mal à le composer.
10:19Éric, bonjour.
10:20Bonjour.
10:21Vous nous appelez d'où, s'il vous plaît ?
10:23Là, actuellement, je suis en Savoie,
10:25parce que je prépare des colos.
10:26D'accord.
10:27Vous êtes directeur de colos, c'est ça ?
10:29C'est ça.
10:30Et vous avez, vous-même, été victime de violences dans votre enfance.
10:33Jusqu'à l'âge de 7 ans, oui.
10:35Mais c'était les années 70 à 77.
10:37C'était assez complexe, encore, à cette époque-là.
10:39Je pense qu'on ne faisait pas attention à la parole de l'enfant, à l'époque.
10:42Moi, j'en parle en connaissance de cause.
10:43Et après avoir fait un retour,
10:46violence de la famille d'accueil,
10:47violence de ma mère,
10:49et violence des copains de ma mère,
10:52ou des trucs comme ça.
10:52J'en gardais sesquelles physiques, pas grave,
10:54mais une brûlure au fer à repasser.
10:55Et vous dites jusqu'à...
10:56Ah oui, brûlure au fer à repasser.
10:58Oui, parce que je voulais que le fer à repasser,
11:00je me disais mettre de l'eau dessus,
11:01et elle m'a montré comment...
11:02Il faut savoir à quel point c'était chaud, quoi.
11:04Mais bon...
11:04Mais vous dites jusqu'à 7 ans,
11:06comment ça s'est arrêté, pardon, Eric ?
11:08Ça s'est arrêté parce que
11:09j'ai été placé en maison familiale.
11:13Et j'ai une éducatrice
11:15qui était un peu plus gueularde que les autres,
11:17qui est devenue ma marraine, Marianne,
11:18qui a dit stop, ça suffit,
11:19le gamin, on le garde.
11:20Parce qu'à chaque fois,
11:21il me remettait chez ma mère.
11:23Ça se repassait mal.
11:24Une fois, elle est partie deux jours
11:25chez des copains à Paris.
11:27On était de temps.
11:28Et puis elle m'a laissée tout seule dans la maison, quoi.
11:29J'avais 6 ans et demi, quoi.
11:31J'ai dû me démerder.
11:32C'était un gendarme qui passait à côté.
11:35Enfin, non, même pas un garchompette
11:36qui a mis un coup de pied dans la porte
11:37parce qu'il m'entendait hurler
11:38avec les chiens dans la maison.
11:39Et voilà, quoi.
11:406 ans et demi, vous étiez seul chez vous.
11:42Ouais, voilà, c'est ça.
11:42J'étais seul chez moi.
11:43Mais ça ne faisait pas la une de l'actualité,
11:45ce genre de choses.
11:47Et alors, la campagne du 119, là,
11:49qui revient, c'est la énième.
11:51Et on reparle.
11:52Et pourtant, vous avez une contradiction
11:54dans cette fameuse campagne
11:55qui dit encore un enfant
11:57à deux enfants tués par semaine
11:58par leurs proches.
12:00À quel moment ça s'arrête ?
12:02Nous, moi, je suis un directeur formateur
12:04de BAFA, BFD et BPGF.
12:07Je suis constamment avec les enfants.
12:09On a des signalements souvent.
12:11J'en ai de moins en moins
12:12parce que je fais un travail énorme là-dessus.
12:15Mais derrière, parfois, ça ne suit pas bien.
12:17C'est très intéressant, Éric.
12:20Expliquez-nous.
12:21Vous dites qu'on a des signalements.
12:23C'est-à-dire que vous avez des enfants...
12:24On fait des signalements.
12:24Vous faites des signalements.
12:26Doucement, on nous dit doucement.
12:27On va bien...
12:28J'ai dit, attendez,
12:29avant que je vous signale, moi,
12:30ce qui se passe,
12:31c'est que moi, j'ai mis en place
12:32un petit processus d'enquête
12:36où l'animateur commence à parler
12:38avec l'enfant,
12:39commence à le rassurer,
12:40commence à l'engager à parler.
12:43Et après, quand l'enfant
12:44commence à me dépasser,
12:44des signes, eh bien, on signale.
12:47Et on nous dit,
12:48n'allez pas trop vite
12:49parce que, bon, on ne sait pas quoi.
12:51Mais vous signalez auprès de qui ?
12:52Pardon ?
12:53On le signale auprès de la ZEU,
12:57on le signale auprès des services sociaux,
12:59des centres médico-sociaux,
13:02des trucs comme ça.
13:03On les signale, tout ça.
13:04Et eux, ils lancent des alertes.
13:06Et parfois, on nous dit,
13:08bon, oui, ça va prendre un peu de temps.
13:10Mais pendant ce temps-là,
13:10l'enfant, lui, tous les soirs,
13:11il rentre chez lui.
13:12Et vous disiez, une fois j'ai eu un papa
13:14et je vous ai coupé, pardon ?
13:16Une fois, j'ai eu un papa
13:17qui a eu fin mot de l'histoire
13:19parce que la personne du centre social
13:21a mal fait son boulot.
13:23Le papa est venu casser la gueule
13:24à l'animateur qui avait signalé le problème.
13:27Un jour après, le papa est intercéré
13:29parce qu'il y a eu des proches
13:30qui violaient son fils.
13:31Martine, quand vous entendez
13:33le témoignage d'Éric
13:33qui est intéressant à plein de titres,
13:37à la fois par votre passé, Éric,
13:39les violences que vous avez subies,
13:40mais aussi par ce que vous faites aujourd'hui,
13:45ça fait partie des raisons
13:46pour lesquelles les gens
13:47ne composent pas aussi ce 119
13:49parce qu'ils ont peur peut-être
13:50des représailles ?
13:51Oui.
13:52Alors, les représailles,
13:53elles existent.
13:54Il faut savoir,
13:55et monsieur,
13:56merci pour ce témoignage,
13:58le sait,
13:58qu'il y a des travailleurs sociaux
14:00qui ont même payé de leur vie
14:01pour essayer de protéger des enfants.
14:05Si tout à l'heure,
14:06j'ai souligné tout ce qui était mis en place,
14:09tout ce qui fonctionnait.
14:10Il y a énormément encore
14:12de carences et de dysfonctionnements
14:14et qu'en effet,
14:16on tarde trop à protéger les enfants.
14:19Au nom des manques de moyens,
14:22est-ce que ça relève du social ?
14:24Est-ce que ça relève de la justice ?
14:25Et c'est pour ça qu'on a aussi
14:26tous un rôle de parents aujourd'hui.
14:29Exactement.
14:29Et puis,
14:30on est quand même,
14:31et monsieur a raison,
14:32de dire,
14:33et vous l'avez souligné,
14:34madame,
14:35la parole de l'enfant.
14:37Quel poids a-t-elle
14:38aujourd'hui encore ?
14:40Et est-ce qu'on va la recueillir
14:42dans les meilleures conditions ?
14:43Et pour ça,
14:43ça demande un travail
14:45et un lieu d'accueil,
14:47comme il y a,
14:48il n'y en a pas assez,
14:49dans les unités d'accueil
14:50médico-pédiatrique,
14:53dans les hôpitaux,
14:54en pédiatrie,
14:54mais je vais être courte,
14:56mais ça ne suffit pas.
14:58Et monsieur a raison,
14:59il faut que les autorités,
15:00et c'est une volonté,
15:01en tous les cas,
15:02de notre commissaire,
15:03madame L.A.R.I.,
15:04de faire avancer les choses.
15:05Éric, vous disiez,
15:06la parole de l'enfant
15:07n'est pas encore assez prise en compte
15:09et j'en sais quelque chose.
15:10Ça veut dire que vous,
15:11vous avez essayé de parler
15:12et on ne vous a pas écouté ?
15:13Oui, voilà.
15:14On m'a dit plusieurs fois,
15:15non, attends,
15:16oui, ok,
15:17ça s'est passé comme ça,
15:18mais bon, apparemment,
15:19le père n'est pas violent.
15:20Le père n'est pas violent,
15:21non, si, il l'est.
15:22Et en fin de compte,
15:23c'était même pas assez
15:23une autre histoire,
15:24c'est un beau-père
15:24qui était violent.
15:25J'ai dit, si, il l'est.
15:26Et il y a eu un moment
15:27où l'enfant me disait,
15:28est-ce que je peux rester là ce soir ?
15:30Je lui dis,
15:30mais non, tu ne peux pas
15:31parce qu'on part en camp.
15:32Est-ce que je peux partir en camp
15:33avec vous ?
15:33Je lui dis, pourquoi ?
15:34Mais il dit,
15:34parce que j'ai peur
15:35de rentrer à la maison.
15:36Parce que là,
15:36Jean-Pierre,
15:37il a été méchant avec moi.
15:39Et là, on lance le signalement
15:40et on dit,
15:40bon, d'accord,
15:41ramener l'enfant,
15:42vous voyez ce qu'il est en sécurité
15:43et puis on intervient.
15:44Ils sont intervenus
15:45seulement une semaine après.
15:46Et l'enfant est resté
15:47une semaine encore
15:48chez son beau-père
15:50et sa mère.
15:51Et la mère avait peur
15:52autant que l'enfant.
15:53La mère, après,
15:54quand le père n'a pas été...
15:56Vous savez,
15:56malheureusement,
15:57c'est qu'en France,
15:59il faudrait légiférer
16:00sur certaines choses.
16:01Dans notre village,
16:02là où j'habite,
16:03on a appris...
16:05Alors, on est trois personnes
16:05à le savoir.
16:06On n'aurait pas dû le savoir.
16:08Un ex-pédophile
16:09a été mis dans le village
16:11avec un bracelet
16:11pour qu'il soit écarté
16:13de ses enfants
16:14qui sont à environ
16:14150 kilomètres.
16:16Dans le village,
16:17on a 32 enfants.
16:20À quel moment
16:21on va se dire,
16:21merde, il a recommencé ?
16:23J'ai des autres expressions.
16:24Mais à quel moment ?
16:25Parce que,
16:26quand on reprend la récidive,
16:27c'est souvent des gens
16:28qui ont déjà fait la chose.
16:30À un moment ou à un autre,
16:31peut-être que c'est plus fort
16:32que...
16:32Je ne suis pas médecin psychiatre
16:34ni quoi que ce soit.
16:34Je ne peux pas dire
16:35à quel moment
16:35il pourra reprendre.
16:36Mais est-ce qu'il va reprendre
16:37un moment ce monsieur-là ?
16:38Et nous, on se tait.
16:40On ne dit rien.
16:41Mais je peux vous garantir
16:41que dans le village
16:42où je suis,
16:42c'est des bourrus.
16:44Et ils tirent avant
16:45et après, ils expliquent.
16:46Mais c'est des gens...
16:47Mais moi, j'ai peur pour lui même
16:49parce qu'on sait
16:49qu'il a un bracelet.
16:50Ils le cachent.
16:50Mais on sait pourquoi il est là.
16:51On n'aurait jamais dû le savoir.
16:52Mais on l'a su.
16:54Et malheureusement,
16:55à quel moment
16:55on laisse une personne comme ça
16:57qui a déjà...
16:57Parce qu'en fait,
16:58il avait déjà
16:59fait des attouchements sexuels
17:01sur ses deux filles.
17:03Mais il n'est pas au contact
17:03d'enfants aujourd'hui,
17:05Eric, cet homme.
17:05Il est au contact d'enfants.
17:06Il peut passer devant
17:07l'école des enfants
17:08qui sont dans le village.
17:09Mais c'est pour ça que c'est...
17:10Il peut passer devant.
17:11Il y a des arrêts de bus.
17:12Mais on ne peut pas
17:13lui interdire complètement
17:15de circuler pour le coup.
17:17Non, on ne peut pas
17:17lui interdire.
17:18Il a déjà commis ça.
17:19Il l'a déjà fait.
17:21Je sais qu'on ne peut pas
17:22lui interdire,
17:22mais il l'a déjà fait.
17:23Il y a des arrêts de bus
17:24à côté d'où il habite,
17:25c'est-à-dire à 250 mètres
17:27de chez moi.
17:28De ce soir-là,
17:29environ vers 18h30, 19h,
17:31il y a une quinzaine d'enfants
17:32qui descendent ce bus
17:33et après,
17:33ils ne se dispatchent
17:34dans leur maison.
17:34Ils se retrouvent tout seuls
17:35au bout d'un moment.
17:37Éric, il faut rester avec nous.
17:39Je voudrais que...
17:40Je pense que ce qui est peut-être,
17:41excusez-moi, important,
17:42c'est que...
17:43Martin Bross.
17:43Voilà, il a été condamné
17:45puisqu'il a un brassé électronique.
17:47Ce qui voudrait dire
17:48que plus aucun auteur
17:50ne...
17:53C'est la prison à vie
17:54à ce moment-là.
17:55Je pense qu'il y a
17:56une vraie réflexion
17:56et merci monsieur
17:57parce qu'en effet,
17:58il y a une vraie réflexion
17:59qui est soulevée
18:00par nos associations
18:03sur la prise en charge
18:05et le suivi
18:06des auteurs
18:07d'élinquants sexuels.
18:08Il y a une loi
18:09qui remonte à des années
18:10mais je pense qu'il faut
18:11reprendre cela
18:12parce qu'on va aussi
18:14répondre aux violences
18:15faites aux enfants
18:16en recherchant
18:18qu'est-ce qu'on peut
18:18mettre en place
18:19pour lutter
18:20et prendre en charge
18:21les auteurs.
18:22Éric, restez avec nous.
18:23On va accueillir Jamila.
18:23Bonjour Jamila.
18:25Oui, bonjour.
18:25Vous nous appelez
18:26de Chambéry, c'est ça ?
18:27De Chambéry, oui.
18:28Et vous avez déjà
18:29composé le 119.
18:31Oui, j'ai composé le 119
18:33pour une amie de ma fille.
18:35À l'époque,
18:35elle avait 14 ans.
18:37Donc, il y a une trentaine
18:38d'années, un peu plus de 30 ans.
18:40Et j'ai fait le 119,
18:42j'ai fait le commissariat
18:43et les deux m'ont répondu
18:45de ramener les deux gamines
18:46parce qu'il y avait
18:47parce qu'il y avait
18:47la soeur unie
18:48et la cadette.
18:50Elles étaient maltraitées
18:51par leur maman.
18:54Et quand elles ont fugué,
18:56moi, je savais que je risquais
18:57quand même
18:58des tournements mineurs.
19:00Donc, je ne voulais pas
19:01les garder.
19:02Et j'ai téléphoné
19:03donc au 119.
19:04Ils m'ont dit
19:05de les ramener.
19:06Et le commissariat
19:07m'a dit de les ramener.
19:08Et j'ai réussi.
19:10Enfin, je sais,
19:11quelqu'un a dû me parler
19:12d'enfance et partage.
19:14Et c'est Enfance et partage
19:15qui m'a dirigée
19:16vers un juge.
19:18Ils m'ont dit
19:19qu'il y avait un juge
19:20au palais de justice
19:22qui était de permanence,
19:24toujours de permanence
19:25et avec l'éducateur.
19:27Et c'est ce juge-là
19:28qui m'a dit
19:28de passer au palais de justice
19:31et après,
19:32ils l'ont mis au foyer.
19:34Bon, alors c'était
19:34il y a 30 ans ?
19:36Oui, il y a une trentaine d'années.
19:38Donc, le 119,
19:39je me suis toujours dit
19:40un gamin qui voit ce numéro
19:41et qui, au dernier moment
19:43téléphone au 119,
19:45le pauvre, je ne sais pas
19:46par où il va passer.
19:47Alors, Martine Brousse.
19:49Merci, madame.
19:50Mais je crois
19:50que vous le soulignez
19:51fortement.
19:53C'est il y a plus de 30 ans.
19:54Je peux vous assurer.
19:55Alors, il peut y avoir
19:56des erreurs
19:56parce que les écoutants
19:59sont aussi des humains.
20:02Il peut y avoir,
20:03j'ai envie de dire,
20:04de très, très nombreux appels
20:08qui font qu'il y a
20:09des réponses peut-être
20:11moins adaptées.
20:12Il peut y avoir des erreurs.
20:13Parfois, il n'y a pas
20:14même de réponses
20:15parce qu'il y a trop d'appels.
20:16Mais sachez qu'aujourd'hui,
20:19un enfant,
20:19un signalement comme ça,
20:21eh bien, on ne dira pas
20:22ramener l'enfant chez lui.
20:24On vous dira
20:25la démarche à suivre
20:26puisque, de toute façon,
20:28et à ce moment-là,
20:29même le 119
20:30pourra orienter
20:31vers l'une ou l'autre
20:32des associations
20:32du collectif,
20:34dont Enfance et Partage,
20:35L'Enfant en Bleu
20:35et autres.
20:37Et bien entendu,
20:37il y a une volonté
20:39et les écoutants
20:41sont suivis,
20:43se forment,
20:44s'interrogent,
20:45s'interpellent.
20:46Et s'il y a un doute,
20:47même quand quelqu'un appelle,
20:49s'il y a un doute,
20:49l'écoutant peut faire appel
20:50à un autre écoutant.
20:52Et ça, je crois
20:52que c'est important.
20:54Il y a vraiment
20:54un travail
20:55en transversalité.
20:56Jamyla, allez-y.
20:58Franchement, j'espère
20:59parce que je suis restée
21:00sur ce numéro de 119
21:02et je ne le conseillais
21:03à personne.
21:05Bon, ben...
21:05Je m'engage,
21:06je m'engage
21:07que vous puissiez
21:08le conseiller
21:09dès aujourd'hui
21:11avec, bien entendu,
21:12avec des lacunes,
21:14avec des dérapages,
21:15parfois même
21:15parce qu'il y a
21:16des manques d'écoutants,
21:17il y a des manques
21:18de moyens,
21:19donc pas de réponse
21:20immédiate,
21:21mais sachez en tous les cas
21:22que la volonté
21:23des équipes,
21:25du JIP lui-même
21:27et même
21:29des états-départements
21:30sont de répondre
21:32au mieux
21:32aux besoins
21:33des enfants victimes.
21:34Bon, on va continuer
21:35à dialoguer
21:36et à échanger avec vous
21:37dans un tout petit instant
21:38et puis à 14h,
21:38bien sûr,
21:39l'heure du crime.
21:39Jean-Alphonse Richard,
21:40bonjour Jean-Alphonse.
21:41Bonjour Amandine.
21:42Au programme aujourd'hui,
21:43l'affaire Jubilard.
21:44Je vais vous suivre finalement
21:46puisque c'est une spéciale
21:47auditeur aujourd'hui.
21:48Moi, je ne parle pas presque
21:49mais je vais parler
21:50les auditeurs comme vous.
21:51Je vais suivre au 3210.
21:52Vous pouvez nous appeler
21:53sur le procès,
21:54évidemment,
21:55de Cédric Jubilard
21:56qui s'ouvre...
21:56On a tous plein de questions
21:57sur ce procès.
21:58Ah oui, qui s'ouvre lundi.
21:59Alors, il y en a des questions.
22:00Il n'y a que ça d'ailleurs.
22:01Plus de questions
22:01que de réponses.
22:02Est-ce qu'il pourrait craquer
22:03Cédric Jubilard ?
22:04Où est Delphine, évidemment ?
22:06Quelles sont les preuves ?
22:07Le dossier peut-il s'écrouler ?
22:09Et il ne faut jamais oublier
22:10que dans cette histoire,
22:10il y a des victimes.
22:11Il y a la famille,
22:12effectivement,
22:13de Delphine.
22:14Des enfants.
22:14Qui cherche.
22:15Et les enfants.
22:16Les enfants,
22:17les deux enfants du couple
22:18qui eux aussi
22:19vont être en âge
22:20de se demander
22:21ce qui se passe
22:22et poser beaucoup de questions.
22:23Vous voyez,
22:24donc, c'est un sujet
22:24qui est très riche.
22:25Ce serait avec Patrick Tégéraud,
22:26notre correspondant à Toulouse
22:27qui connaît l'affaire par cœur
22:28et qui va m'aider
22:30à répondre aux auditeurs.
22:32L'heure du crime.
22:32Spécial auditeur.
22:33Procès jubilard.
22:34Appelez-nous au 3210.
22:37A 14h, évidemment,
22:38comme d'habitude,
22:38ça, ça ne change pas.
22:39A tout à l'heure.
22:40Procès qui ouvre lundi.
22:42On le rappelle.
22:43Le 3210,
22:44vous pouvez aussi le composer
22:45pour témoigner.
22:48On évoque ce 119,
22:49ce numéro de l'enfance en danger
22:51qu'on a trop peu tendance
22:53à composer.
22:55Le 119 qui lance une campagne.
22:58N'hésitez pas à nous appeler
22:59si vous l'avez déjà composé,
23:00si vous avez hésité à le faire,
23:02si vous avez vous-même été victime.
23:03On se retrouve dans un tout petit instant.
23:04A tout de suite sur RTL.
23:06Amandine Bégaud.
23:07RTL Midi.
23:08Les auditeurs ont la parole.
23:10Bonjour.
23:1312h30, 14h.
23:14RTL Midi.
23:15Les auditeurs ont la parole.
23:17Avec Amandine Bégaud.
23:19Il y a une vingtaine d'années,
23:20on a accueilli une petite camarade
23:22de ma fille
23:22qui était maltraitée par son papa.
23:24Alors nous,
23:24on était passés par l'infirmière scolaire
23:26du lycée.
23:27Ma fille m'avait appelé le matin à la maison.
23:29J'avais rappelé l'infirmière scolaire.
23:30Tout s'est fait très vite.
23:31Le juge pour enfant
23:33m'a rappelé l'après-midi.
23:36Et le soir,
23:36on accueillait cette petite jeune fille
23:38qui restait quelques semaines.
23:40Voilà pour le message de Marilyn
23:42qui a composé le 30 de 10
23:44pour évoquer ces violences
23:46contre les enfants.
23:48On vous en parle aujourd'hui.
23:49Sujet dont on parle trop peu souvent,
23:52mais qui est ô combien important.
23:54Le 119 lance une nouvelle campagne
23:57pour inciter justement chacun de nous
23:58à composer ce numéro
24:00au moindre doute
24:01dès lors qu'on estime
24:02qu'un enfant est en danger.
24:04Martine Brousse
24:04est toujours à mes côtés
24:05présidente de la Voix de l'Enfant
24:06et qui co-préside
24:07le groupement
24:08France Enfance Protégée
24:10dont dépense le 119.
24:11On va accueillir Céline.
24:13Bonjour Céline.
24:14Bonjour.
24:15Merci d'avoir patienté
24:16parce que je crois
24:16que vous attendez depuis plusieurs minutes.
24:19Pas de soucis.
24:19Bon, vous avez vous-même
24:21été victime de violences
24:22dans votre enfance ?
24:24Oui, malheureusement.
24:26Pardon, c'est déjà dur.
24:28Oui, j'ai mon petit frère
24:30qui est décédé
24:31il y avait neuf mois.
24:33Et malheureusement,
24:34ma mère m'a toujours porté
24:36fautif sur ce décès-là.
24:39Et donc, ça a toujours été
24:41des coups de l'humiliation.
24:43Alors ça, l'humiliation,
24:44c'était un truc impressionnant
24:46par des termes,
24:47par des gestes,
24:49et par certaines choses
24:50comme ça.
24:51Qu'est-ce qu'elle vous disait ?
24:52Qu'est-ce qu'elle faisait ?
24:54Alors, au niveau des gros mots,
24:55je ne vais pas vous les dire
24:56parce que je pense
24:57que c'est parce qu'il est
24:57le plus joli.
24:59Et puis, moi, malheureusement,
25:01jusqu'à mes 17 ans,
25:02je devais être couchée
25:03à 8 heures
25:03comme tous les enfants.
25:05Je mangeais à table
25:06comme les enfants
25:07et je n'avais pas le droit
25:08d'aller sur le canapé.
25:10Le canapé,
25:11je ne l'ai jamais connu,
25:12moi, de toute façon.
25:13Je devais faire le ménage
25:14à longueur de journée.
25:15Quand je travaillais,
25:16j'avais 25 kilomètres
25:17à faire en vélo
25:18pour aller travailler.
25:20Je devais aller faire les courses
25:22avec le tissu de caisse,
25:23passer par des chemins
25:24bien spécifiques.
25:27Et tout ça ?
25:27Quel âge, Céline ?
25:28Pardon ?
25:29Moi, ça a commencé
25:30véritablement,
25:31j'avais 4 ans.
25:324 ans.
25:33Donc, votre petit frère,
25:34c'est ça,
25:35c'est un petit frère
25:36qui décède à l'âge
25:37de 9 mois.
25:38Pardon,
25:38mais il est mort de quoi ?
25:41Vous n'avez jamais su ?
25:43Non, je n'ai jamais su.
25:45Et elle m'a toujours reproché
25:46un peu ce décès-là.
25:47Et donc, dès qu'elle me frappait,
25:49elle me disait
25:50si c'est ta faute
25:50si Frédéric est décédé.
25:52Donc, il y avait ces coups,
25:54ces mots aussi.
25:57Et donc,
25:59ces interdictions
26:00qui paraissent
26:01complètement hallucinantes,
26:03interdictions de se mettre
26:04sur le canapé,
26:04vous obligez à faire le ménage ?
26:06Oui.
26:07En plus,
26:07nous étions une famille
26:08recomposée,
26:09parce que mes parents
26:09sont divorcés.
26:11Donc, j'avais beau le dire
26:12à mon père,
26:12mais mon père,
26:13chopeur routier,
26:14ne faisait pas toujours attention.
26:15Pourtant, j'avais beau lui dire
26:16et m'expliquer,
26:17mais il n'était pas
26:18pas en plus triste.
26:19Et vous lui disiez quoi ?
26:22Vous lui expliquiez
26:23vraiment ce qui se passait
26:24à votre papa ?
26:25Non, je ne lui expliquais pas.
26:26Je lui faisais juste
26:27toujours des petites lettres.
26:29Il y a toujours
26:29des petites lettres.
26:30Dès que je pouvais,
26:31je lui faisais des petites lettres
26:32qu'il a toujours,
26:33d'ailleurs.
26:34Mais il ne comprenait pas.
26:36Pour lui,
26:37c'est que je ne sais pas.
26:39Des petites lettres ?
26:39Vous lui disiez
26:41quoi dans ses lettres ?
26:44Que je l'aimais,
26:45que je voulais qu'il m'aide.
26:46Non, il n'a jamais compris.
26:49Mais sans expliquer.
26:51Et plus tard,
26:52vous en avez parlé avec lui ?
26:54Il le sait.
26:54De toute façon,
26:55il l'a toujours tué.
26:56Et puis,
26:57heureusement,
26:58j'ai eu des enfants.
27:00J'ai voulu avoir
27:01des enfants toute seule,
27:02entre guillemets.
27:03Et j'ai commencé
27:04à prendre le mauvais pli.
27:06Je ne vais pas dire ma mère
27:07parce que je ne l'ai jamais appelée
27:08comme ça.
27:09Je ne l'appellerai jamais comme ça.
27:10J'ai commencé
27:10à prendre le pli d'elle.
27:12J'ai commencé
27:12à mal éduquer mon fils.
27:14Mon fils,
27:14qui a 31 ans,
27:15il a commencé à...
27:17J'ai mal élevé.
27:18Dès le début,
27:19j'ai commencé
27:19à très mal élever
27:20puisque je ne savais pas
27:21ce que c'était que la moi.
27:22Je n'avais aucune idée.
27:23Mais c'est-à-dire
27:24de le frapper aussi ?
27:25Oui.
27:26Oui.
27:27Malgré un an qu'il avait,
27:29déjà,
27:29il devait manger.
27:30Il n'y avait pas de caprice.
27:32Il devait être droit.
27:34Il n'y a pas eu
27:35une petite enfance correcte
27:37par ma faute.
27:38Parce que vous aviez connu ça ?
27:40Voilà.
27:41J'ai connu ça.
27:41Donc pour moi,
27:42entre guillemets,
27:42c'est comme ça
27:43qu'on a élevé les enfants.
27:44Et j'ai connu mon mari
27:45qui m'a dit
27:46« Non, stop.
27:47Tu ne fais pas ça.
27:48Tu ne fais pas ça du tout. »
27:49Et là,
27:50j'ai appris
27:50et je sais que c'est
27:51maintenant,
27:53depuis 30 ans,
27:53d'être émue.
27:55C'est votre mari,
27:56finalement,
27:56qui sauve votre fils,
27:57donc ?
27:58Oui.
27:58Et qui vous sauve aussi ?
28:00Oui,
28:00tout à fait.
28:01Ensemble,
28:02on a 5 enfants,
28:034 garçons,
28:04une fille.
28:05Et j'ai une affinité
28:08avec mes enfants
28:09qui est extraordinaire.
28:11Maintenant,
28:12je me rends compte
28:12que tout ce que j'ai commencé
28:14à vivre,
28:14j'ai commencé à leur faire vivre
28:16et j'ai changé
28:17de tout au tout.
28:18Je peux parler de tout.
28:19J'ai une enfance,
28:22je leur donne une enfance
28:23que moi,
28:23je n'ai pas eue.
28:24Ça veut dire
28:24qu'il n'y a pas de fatalité
28:25non plus, Céline.
28:26Et ça,
28:26c'est un très beau message
28:27d'espoir.
28:28Tout à fait.
28:28Et que vous êtes capables
28:33d'aimer,
28:34malgré aussi
28:35ce que vous avez vécu.
28:38C'est comme quoi,
28:39tout est possible.
28:41Je crois que votre témoignage
28:42est très fort,
28:43car tout est possible.
28:45Malheureusement,
28:45j'ai essayé de renouer
28:46les liens avec elle,
28:47parce que je me dis,
28:49on a tous le droit
28:49entre guillemets à l'erreur,
28:51mais ça n'a pas fonctionné.
28:52Ça ne fonctionnera jamais.
28:54Elle est aujourd'hui
28:55encore en vie ?
28:56Oui,
28:56et on habite
28:57à 15 kilomètres
28:58l'une de l'autre,
28:58et je me suis mariée
29:00il y a donc 30 ans.
29:01Elle m'a dit,
29:02tu ne te maries pas en blanc
29:03parce que tu as des enfants.
29:04Donc,
29:04je voulais écouter
29:05puisque je pensais
29:06que c'était bien.
29:06Donc,
29:07je me suis mariée en blanc
29:07avec des fleurs de couleur
29:08et à mon mariage,
29:09elle est venue,
29:10elle habillée toute en blanc.
29:13Donc,
29:13elle a toujours fait
29:14pour m'humilier.
29:16Et moi,
29:17je suis née
29:17un 25 décembre,
29:18je n'ai pas le choix,
29:19je n'ai rien demandé à personne.
29:20Je n'ai jamais eu de gâteau,
29:22je n'ai jamais eu de cadeau.
29:25Et votre papa,
29:26je reviens sur ça,
29:27Céline,
29:28parce que
29:28vous disiez
29:29vos parents étaient séparés,
29:30il était chauffeur routier,
29:31bien sûr,
29:32et il n'a pas entendu
29:32vos messages.
29:33Parce que
29:34c'est aussi important
29:35de le dire,
29:36un enfant,
29:36il ne parle pas en disant
29:37ma maman me fait ça,
29:38ça, ça, ça, ça.
29:39Il faut essayer
29:40de lire entre les lignes
29:42et vous l'expliquiez
29:43assez bien,
29:44Céline,
29:44les messages que vous laissiez
29:45à votre papa
29:46en lui disant
29:46aide-moi.
29:47Mais est-ce que
29:48plus tard,
29:48devenu adulte,
29:49vous avez parlé
29:50de ça avec lui ?
29:52Non,
29:52parce que mon père,
29:53c'est entre guillemets
29:54un ouf.
29:55Il a 76 ans,
29:57mais pour lui,
29:58c'est...
29:58Je ne sais pas,
29:59je ne sais pas
30:00s'il l'assimile.
30:01Il ne parle pas facilement.
30:03Mais ça ne vous ferait
30:03pas du bien
30:04à vous ?
30:06Ah, certainement.
30:07Mais j'ai un amour
30:08à être fini
30:09pour mon père.
30:11À mon père.
30:15Pardon.
30:15Mais non,
30:16mais c'est normal
30:16et encore une fois,
30:18merci beaucoup,
30:18Céline,
30:19pour votre témoignage
30:20parce que je suis sûre
30:20qu'à la fois,
30:22il y a peut-être
30:22plein de gens
30:22qui se retrouvent
30:23et puis même
30:25le fait
30:25de ce que vous nous dites
30:26sur mon papa,
30:28j'ai essayé
30:29de l'alerter
30:30et il n'a pas entendu
30:31ou il a fait
30:31comme s'il ne voulait
30:32pas comprendre.
30:33Ça peut parler
30:34à plein de gens
30:35et je suis sûre
30:37que peut-être
30:38certains se disent
30:39il faut peut-être
30:40que j'écoute
30:40mes enfants autrement.
30:41Qu'est-ce que vous diriez,
30:42vous,
30:43aujourd'hui,
30:45à quelqu'un
30:46qui aurait un doute
30:46face à un enfant ?
30:49Déjà,
30:49de l'écouter.
30:50Il y a toujours,
30:51entre guillemets,
30:51entendez-en-essai.
30:52Mais quand un enfant
30:53vient plusieurs fois
30:54vous dire
30:55il y a ça ou ça
30:56qu'à un moment donné
30:57il faut se poser
30:58les bonnes questions.
30:59Dire je vais peut-être
31:00être un peu plus attentif
31:01à sa façon d'être aussi.
31:03C'est un enfant
31:03un peu plus renfermé.
31:05Il y a quelque chose derrière.
31:07Et vous,
31:07l'école par exemple,
31:08personne n'avait rien vu
31:09à l'école ?
31:10Non.
31:11Vous savez,
31:11moi je suis de...
31:12J'ai 53 ans
31:13donc je n'ai pas toujours
31:14été à l'école
31:15comme il faudrait
31:16puisque j'avais souvent
31:17entre guillemets
31:17des crises de foi
31:18que j'ai remarqué
31:19sur les papiers
31:20pour louper l'école.
31:22Mais c'est vrai que
31:23non,
31:24je ne pardonnerai jamais.
31:27Je ne pardonnerai jamais.
31:28J'ai toujours dit
31:28que je n'irai jamais
31:29à son enterrement.
31:30Mes enfants le savent d'ailleurs.
31:32Bon, Céline,
31:33restez avec nous
31:33et merci encore une fois
31:34pour votre témoignage.
31:36Merci.
31:36On se retrouve
31:37dans un tout petit instant
31:38sur RTL.
31:38A tout de suite.
31:40Contactez-nous gratuitement
31:41via l'appli RTL
31:42ou au 30 de 10.
31:4350 centimes la minute.
31:46Jusqu'à 14 heures.
31:48Les auditeurs ont la parole.
31:50Amandine Bégaud
31:51sur RTL.
31:53Moi, j'ai 36 ans aujourd'hui
31:54et nous avons été battus,
31:55moi et mon frère,
31:56par ma mère.
31:57Pendant plusieurs années,
31:58avec de l'humidation,
31:59être enfermé dehors,
32:01nu et autre,
32:02le juge a mis
32:03notre parole en doute
32:04car c'était une mère
32:05qui faisait du mal
32:06à ses enfants
32:07et cela ne devait pas se faire,
32:09il faut croire,
32:09à l'époque.
32:10Le message de Julien,
32:1336 ans
32:14au 30 de 10,
32:15on évoque bien sûr
32:16ces violences
32:17faites aux enfants
32:19et ce chiffre
32:20qui fait froid
32:20dans le dos.
32:21Un enfant,
32:22un ou deux enfants
32:23d'ailleurs
32:24qui meurent chaque semaine
32:25sous les coups
32:25de leurs parents
32:27ou de leur entourage.
32:28Le 119
32:29lance une nouvelle campagne
32:31pour inciter les Français
32:32à composer le 119
32:33au moindre doute.
32:34Martine Brousse,
32:35vous êtes toujours avec nous,
32:37les choses ont changé
32:38quand même
32:38par rapport à ce que disait
32:39Julien,
32:41une mère,
32:42il dit
32:42on devait croire
32:43qu'une mère
32:44ne pouvait pas taper
32:45ses enfants.
32:45Ça reste encore.
32:46Ça reste encore.
32:48Vous savez,
32:49il n'est pas rare
32:49en tant que partie civile
32:51dans des procès
32:51ou sur nos associations
32:53membres
32:53que très souvent
32:55l'auteur
32:57qui est le père
32:57ou le compagnon
32:58va être condamné
32:59et la mère
33:01on va se dire
33:01alors que très souvent
33:03elle peut être
33:04le bras armé
33:05et être derrière.
33:07Et puis,
33:07je vais juste reprendre
33:08pour les plus jeunes
33:09on parle du 119
33:11n'oublions pas
33:12qu'il y a le chat
33:12n'oublions pas
33:13qu'il y a un formulaire
33:14qui est en ligne
33:16sécurisé
33:17et pour les plus jeunes
33:18s'ils veulent appeler
33:19directement
33:20ils font le
33:201-1-9
33:221-1-9
33:24Dominique,
33:26bonjour
33:26Bonjour
33:27Vous nous appelez
33:28de la région de Lyon
33:29c'est ça ?
33:30Exactement
33:31Votre petite fille
33:33a contacté
33:34le 119
33:35expliquez-nous
33:36Eh bien
33:37Louise,
33:38ma petite fille
33:39qui se confie
33:40beaucoup à moi
33:41m'a raconté
33:42l'histoire
33:43de sa camarade
33:45je l'ai dit
33:46il faut que tu
33:47en parle à ta maman
33:48qui est infirmière
33:49et ma fille
33:51lui a conseillé
33:52d'appeler le 119
33:53Alors Louise
33:54elle a quel âge ?
33:55Elle est 13 ans
33:55Très bien
33:56et en fait
33:57elle s'inquiétait
33:57pour une de ses camarades
33:58qu'est-ce qui lui arrivait
33:59à cette camarade ?
34:00Elle s'appelle Louise
34:01également
34:01qui s'était scarifié
34:03les bras
34:04et elle avait des bleus
34:06sur les bras
34:07et une bosse
34:07sur le front
34:09et donc
34:10elle a fini par se confier
34:11c'était son père
34:13qui lui avait fait ça
34:13et donc
34:15ça a mis vraiment
34:16très mal à l'aise
34:17la petite fille
34:18et de là
34:20son appel
34:21au 119
34:22alors elle a été
34:23écoutée
34:24et entendue
34:25et le lendemain
34:27les policiers
34:28sont intervenus
34:29au collège
34:29Dès le lendemain
34:31de son appel ?
34:31Dès le lendemain
34:32Dès le lendemain
34:33voilà
34:33et
34:35ils l'ont
34:36ils l'ont interrogé
34:37bien entendu
34:38mais tout ça
34:39dans
34:39un maximum
34:41de discrétion
34:43et
34:44ils l'ont mené
34:46à l'hôpital
34:46auprès d'un médecin
34:49qui fait de la médecine
34:50légale
34:51et médico-légale
34:53pardon
34:53et donc
34:54ils ont constaté
34:55après
34:56tout ça
34:57la maman
34:58n'était pas prévenue
34:59et après
35:00ils ont
35:00entendu la maman
35:02et
35:03et puis voilà
35:04une enquête
35:05a été
35:05ça ça s'est passé
35:06il y a quelques jours
35:07on est d'accord
35:07Dominique
35:08il y a un peu plus
35:09d'une semaine
35:10il y a un peu plus
35:10d'une semaine
35:11donc les policiers
35:12arrivent
35:13Martine Brousse
35:13est avec nous
35:14j'imagine que vous connaissez
35:15Martine
35:16ses procédures
35:16par cœur
35:17c'est à dire
35:18que les policiers
35:19peuvent intervenir
35:20sans prévenir
35:21les parents
35:22tout à fait
35:22pour sauver cet enfant
35:23c'est une situation
35:24d'urgence
35:25un enfant
35:26est en danger
35:26donc il faut intervenir
35:29et très souvent
35:30de façon discrète
35:32ils le font
35:33surtout pour les plus grands
35:34ça peut être au collège
35:36ça évite un déplacement
35:37c'est discret
35:38et
35:39après
35:40une première audition
35:42car elle va être
35:43enregistrée
35:44cette audition
35:45car aujourd'hui
35:46il y a obligation
35:47notamment
35:48en particulier
35:48pour les violences sexuelles
35:50d'enregistrer
35:51de filmer l'audition
35:52c'est à dire que cette parole
35:53l'enfant
35:54on ne va pas dire
35:55qu'il ne parle qu'une seule fois
35:56qu'il n'est pas répété
35:57l'enfant la même chose
35:59avec les mêmes questions
36:00et ce qu'a fait
36:00votre petite fille
36:01madame
36:02il faut inciter
36:03les copines
36:05et les copains
36:05quand ils ont
36:06un doute
36:07c'est toute la campagne
36:08quand on voit le spot télé
36:09c'est ça
36:10tout d'un coup
36:10il y a des parents
36:11qui ont un doute
36:12il y a le boulanger
36:12qui a un doute
36:13il y a la gardienne
36:14qui a un doute
36:14les copains
36:16souvent les copains parlent
36:17et il y a des copains
36:18et copines
36:19qui parlent aussi
36:19à l'enseignant
36:20et c'est l'enseignant
36:21qui va relier
36:22donc ce qui est important
36:23et vous le témoignez
36:25madame
36:25et votre petite fille
36:26parlez
36:27il faut dire à nos jeunes
36:29parlez
36:30n'hésitez pas
36:30Dominique
36:31votre petite fille
36:32Louise
36:32elle a été
36:35j'allais dire fière
36:36alors c'est peut-être
36:36pas le bon mot
36:37parce qu'effectivement
36:38ce qui arrive
36:38à sa petite copine
36:40est atroce
36:40oui bien sûr
36:42mais le soir même
36:43la maman
36:45a envoyé un message
36:46à ma fille
36:46en disant
36:47merci merci à Louise
36:48elle a été
36:50entendue
36:51qu'elle
36:51elle signalait
36:52depuis son divorce
36:53elle a été
36:55violentée également
36:56la maman
36:58et donc
36:58elle n'était pas
36:59entendue
37:01pas du tout
37:02voilà
37:02on la traitait
37:03de revancharde
37:04bon à 13 ans
37:05Louise a sauvé
37:06sa copine
37:07et la maman
37:08de sa copine
37:08et le petit frère
37:10elle a un petit frère
37:11et elle s'inquiétait
37:12beaucoup pour son petit frère
37:14cet enfant
37:15et merci madame
37:16parce que je pense aussi
37:17que c'est un encouragement
37:18pour les équipes
37:19du 119
37:20parce qu'ils ont
37:22cette volonté
37:22cette équipe
37:23elle a la volonté
37:24de prendre en priorité
37:25les appels des jeunes
37:27et de répondre aussi
37:28au tchat
37:29ou au formulaire
37:30et je crois que ça
37:31c'est important
37:32merci encore
37:32pour votre témoignage
37:33merci beaucoup Dominique
37:34embrassez très fort
37:35Louise
37:36les deux Louise même
37:37j'allais dire
37:38merci beaucoup
37:40on va retrouver Maria
37:41dans un tout petit instant
37:42à tout de suite sur RTL
37:43Jusqu'à 14h
37:46Amandine Bégaud
37:47vous donne la parole
37:48sur RTL
37:49Amandine Bégaud
37:54RTL midi
37:55les auditeurs ont la parole
37:56si vous pensez
37:59qu'un enfant est en danger
38:00contacté le 119
38:01c'est le message
38:01qu'on voudrait vous faire passer
38:02aujourd'hui sur RTL
38:04à l'occasion
38:04de cette nouvelle campagne
38:06du 119
38:07on est encore
38:08trop peu nombreux
38:09on hésite encore
38:10trop souvent
38:10à compenser ce numéro
38:12et pourtant
38:12un à deux enfants
38:14meurent chaque semaine
38:16sous les coups
38:16de leurs parents
38:17ou de leurs proches
38:19on en parle avec vous
38:21Maria
38:21bonjour Maria
38:22oui bonjour Amandine
38:24bonjour madame Brousse
38:25bonjour
38:25Martine Brousse
38:26qui est la présidente
38:27de la voix de l'enfant
38:27qui co-préside le groupement
38:29qui gère ce 119
38:32qui est aussi avec nous
38:33Maria vous nous appelez d'où ?
38:35de Rosier-Rossaline
38:37en Meurthe-et-Moselle
38:38dans le 54
38:39très bien
38:39et vous avez vous-même
38:40été donc victime de violences
38:42dans votre enfance
38:44tout à fait
38:45alors j'ai subi des violences
38:46de la part de mon père
38:47qui était un homme violent
38:49qui battait femme et enfant
38:51j'ai un grand frère
38:52qui a subi
38:53les mêmes violences physiques
38:55et psychiques
38:56parce que c'est vrai
38:57qu'on oublie d'en parler
38:58le rabaissement
39:01l'humiliation
39:01t'es qu'un bon à rien
39:03une bonne à rien
39:04c'est toujours mieux
39:05les enfants des autres
39:06sont toujours mieux que nous
39:07donc ça je l'ai entendu
39:09toute ma vie
39:10je peux me permettre
39:11de vous demander votre âge
39:12Maria
39:12oui j'ai 51 ans
39:14et alors
39:17pour ma part
39:18je n'ai jamais composé
39:19le 119
39:20quand je subissais
39:23ces violences
39:24j'ai subi ces violences
39:26de
39:26allez on va dire
39:27de mes 3 ans
39:28donc 76
39:29jusqu'à ce que je
39:31parte
39:32avec un baluchon
39:33en 1994
39:35parce que sinon
39:36je pense qu'un jour
39:37ou l'autre
39:38il m'aurait tué
39:39vous pensez
39:40qu'il en serait arrivé là
39:41ah oui oui oui
39:42parce que là
39:43quand je suis partie
39:43en 94
39:44il m'avait tellement frappé
39:46bon j'avais saigné
39:49de l'oeil
39:49etc
39:49enfin bref
39:50c'était
39:51et c'était d'une violence telle
39:53et là j'ai eu peur
39:53pour ma vie
39:54je me suis dit
39:54écoute ma grande
39:55il faut que tu
39:56si tu veux survivre
39:58va-t'en
39:58tu peux plus vivre comme ça
40:00Maria mais ça dure
40:01de 76 à 94
40:03c'est presque 20 ans
40:0418 ans de violences
40:06tout à fait
40:07et vous avez essayé
40:08d'en parler
40:09des gens ont vu des choses
40:11alors des gens ont vu des choses
40:13l'école
40:13on dit toujours l'école
40:14mais c'est vrai
40:15alors j'aimerais bien en parler
40:17de l'école justement
40:18moi j'étais dans une école
40:19privée catholique
40:20à Pont-à-Mousson
40:21toujours dans le 54
40:23et un jour
40:24mon père m'avait battu
40:26en fait
40:26il nous battait toujours
40:27avec un air de bœuf
40:28il nous enfermait dans la cuisine
40:29qui était toute petite
40:30il avait une force telle
40:32on ne pouvait pas se dégager
40:33donc on subissait
40:34et le lendemain
40:35j'avais sport
40:36j'ai traîné des pieds
40:38parce que
40:39j'avais des stigmates
40:41sur tout le corps
40:42et j'avais honte
40:43et je ne voulais pas
40:45que mes petites copines
40:46c'était un vestiaire collectif
40:47voient mon corps
40:49donc j'ai traîné des pieds
40:50je suis arrivée en retard
40:51je commence à me déshabiller
40:53et là
40:54une prof de sport arrive
40:55me regarde
40:57devient blême
40:58et repart
40:58elle a été chercher
40:59une autre de ses collègues
41:00propres de sport
41:02et elle m'a dit
41:03écoute Marie
41:04elle est revenue
41:04elles sont revenues
41:05toutes les deux
41:06elle me dit
41:06écoute
41:06soulève ton suite
41:08montre-nous
41:09donc j'ai soulevé
41:10et elles étaient blêmes
41:12elles m'ont dit
41:14écoute dépêche-toi
41:15non
41:15elles ne vous ont pas demandé
41:16qui vous avait fait ça
41:18alors
41:19il y en a une
41:19une des deux m'a demandé
41:21j'ai dit c'est mon père
41:22et elle m'a dit
41:23bon allez dépêche-toi
41:24va au gymnase
41:25tout le monde t'attend
41:26et je n'ai plus jamais
41:27entendu parler
41:28mais quoi
41:28vous pensez qu'elles ne vous ont pas cru
41:30ou qu'elles se sont dit
41:31bon bah
41:31non mais elles ont vu
41:32elles ont vu
41:33j'avais des traces noires
41:34sur tout le corps
41:34je pense qu'aujourd'hui
41:36il y aurait une réaction
41:36ah oui je pense
41:38et j'espère
41:39sincèrement
41:40je peux vous assurer
41:41qu'aujourd'hui
41:41il y aurait une réaction
41:43alors vous savez
41:44moi j'ai fait un long travail
41:46je suis tombée malade
41:47à l'âge de 47 ans
41:49une fibromyalgie
41:49qui est probablement
41:50liée en fait à tout ça
41:52j'ai également été violée
41:54dans mon enfance
41:55de l'âge de 4 ans
41:57jusqu'à environ 10 ans
41:59tous les ans
41:59quand on allait au Portugal
42:00en vacances avec mes parents
42:02un de mes cousins
42:03mais ça vous n'avez pas dit
42:07à vos parents
42:07à votre maman
42:08ma mère est au courant
42:10bon ma mère m'a dit
42:11écoute ça fait partie du passé
42:13passe à autre chose
42:14et votre maman pardon
42:15Maria elle était là
42:16quand votre père
42:17vous frappait
42:18ah oui tout à fait
42:19elle était là
42:20elle n'est jamais intervenue
42:21et vous savez
42:22moi je suis maman
42:23de deux garçons
42:24que j'aime plus que tout au monde
42:25je suis un peu mère louve
42:28gare à celui
42:29qui touche à un chou
42:30de mes enfants
42:30voilà
42:31et je n'ai jamais vu
42:35ma mère
42:36après qu'on soit pris
42:38une telle dérouillée
42:39venir nous voir
42:40mon frère ou moi
42:40nous prendre dans ses bras
42:42nous faire un câlin
42:43jamais jamais jamais
42:44on était des petits esclaves
42:46avant de partir à l'école
42:47il fallait qu'on leur apporte
42:48leur petit déjeuner au lit
42:49on avait un mot
42:51sur la table de la cuisine
42:52quand on rentrait
42:53venez nous rejoindre au jardin
42:55ils sont toujours en vie
42:56aujourd'hui Maria
42:56vos parents
42:57oui oui
42:58et vous n'avez plus
42:59de contact avec eux
43:00alors je n'ai pas eu de contact
43:01pendant six ans
43:03ces six dernières années
43:04et au mois de décembre dernier
43:06mon frère et moi
43:07nous sommes rendus au Portugal
43:08on est allés les voir
43:09on a mis les choses à plat
43:12mon père a reconnu
43:15qu'il avait fait
43:16beaucoup d'erreurs
43:17et qu'il n'aurait pas dû
43:18les commettre
43:19voilà
43:20donc c'était sa façon
43:21de demander pardon
43:22c'est tout
43:24moi je passe à autre chose
43:25mais vous savez moi
43:25ce qui me fait mal
43:26aujourd'hui
43:27enfin qui me fait mal
43:28non ça me fait plus mal
43:28mais j'en avais parlé
43:30à ma psy
43:31parce que je me dis
43:31ma fille t'es pas normale
43:32ce que je lui ai dit
43:34écoutez c'est bizarre
43:35parce que moi
43:35j'ai vu mes parents
43:36là au Portugal
43:36ils sont malades
43:37etc
43:37mais limite
43:40je ne dis pas
43:41que ça me fait rien
43:41mais presque
43:42ça me laisse indifférente
43:44quoi ?
43:45le fait qu'il soit malade ?
43:46oui de ne pas avoir
43:47de réaction
43:48vous savez
43:48de tituler
43:49je ne sais pas Maria
43:52et on ne se connait pas
43:52mais sincèrement
43:53vu ce que vous nous avez raconté
43:55en fait tout le monde comprend
43:56que eux vous ont fait
43:58vivre l'enfer
43:59ça paraît assez logique
44:01qu'aujourd'hui
44:01vous n'ayez pas de
44:03non Martine
44:04c'est normal
44:05ça je l'ai compris
44:07après en avoir parlé à ma psy
44:09alors par contre
44:10moi je suis allée au bout du bout
44:11parce que mon violeur
44:12je l'ai contacté
44:13et vous n'avez pas porté plainte
44:15parce que ça vous auriez pu
44:16Maria
44:16porter plainte contre votre violeur
44:18alors justement
44:19en début de semaine
44:21j'ai envoyé un mail
44:23après avoir rencontré
44:25une personne
44:26de chez France Victime 54
44:28oui
44:28j'ai envoyé un mail
44:30à monsieur le procureur
44:31de la République de Nancy
44:33expliquant tout
44:35alors que ce soit
44:37les parents
44:37que ce soit l'école
44:38et en citant
44:40les noms des professeurs
44:41il y avait également
44:42une institutrice
44:43en CM1
44:44qui me tapait la tête
44:45contre le tableau
44:45qui me tirait les cheveux
44:46parce que je n'étais pas bonne en maths
44:48voilà
44:48avec des propos
44:50ça aussi il faut espérer
44:51ça n'existe plus Maria
44:52j'espère
44:53j'espère
44:54et surtout j'espère
44:55c'est que les gens
44:56mais les gens interviennent
44:58vous savez quand on parle du 119
44:59oui
45:00moi je me souviens à l'époque
45:01quand ça a été mis en place
45:04le problème
45:06qui se posait
45:07c'est qu'à l'époque
45:07on n'avait pas de téléphone portable
45:09mais maintenant
45:09tout le monde a un téléphone portable
45:11et tout le monde
45:12peut faire ce numéro
45:12Martine Brousse disait
45:13même les tout petits
45:14c'est 1-1-9
45:17et ils peuvent le faire
45:19Maria je suis obligée
45:19de vous couper
45:20merci infiniment
45:21merci à vous
45:22pour votre témoignage
45:25je m'excuse auprès de Jean-Marc
45:26et de Marilyn
45:27qu'on n'a pas eu le temps
45:28de prendre à l'antenne
45:30mais merci beaucoup
45:31et je suis sûre que c'est un sujet
45:32dont on reparlera
45:33parce que vous avez été très très très nombreux
45:35à appeler Martine Brousse
45:36merci beaucoup
45:36d'avoir été avec nous
45:38merci à vos auditrices
45:40à vos auditeurs
45:41qu'ils n'hésitent pas
45:42à communiquer
45:44ce numéro
45:44et à vous
45:46un immense merci
45:47pour cette heure
45:49d'émission
45:49essentielle
45:51merci à vous êtes
45:51le vrai relais
45:52de notre campagne
45:53et vous
45:54les associations
45:55indispensables
45:56également
45:57dans un instant
45:57on va vous retrouver
45:58Jean-Alphonse Richard
45:58l'heure du crime
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