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  • il y a 5 semaines
Chaque jour, Marc Fauvelle vous accompagne de 19h à 20h dans 60 minutes Fauvelle sur BFMTV.

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00:00Mais qui va payer les milliards ? Les grandes lignes du prochain budget sont donc désormais connues et il y en a à peu près pour tout le monde.
00:10Un point sur le revenu, retraite, entreprise. Qui sont les perdants ? Y a-t-il des gagnants ?
00:15On va tenter d'être le plus clair possible ce soir avec vous et avec nos invités pour décortiquer les mesures qui vous attendent peut-être dans les mois qui viennent.
00:23Pour en parler ce soir, Nicolas Béthoud, fondateur du quotidien L'Opinion. Bonsoir et bienvenue à vous Anne-Sophie Alcif, chef économiste chez BDO France.
00:31Bonsoir également et bienvenue Clémentine Autain, députée écologiste et sociale de Seine-Saint-Denis. Bonsoir également et bienvenue dans 60 minutes.
00:38On va rentrer dans un instant dans le détail des mesures. Le diable est parfois dans les détails. On verra si c'est le cas avec ce budget.
00:44Mais d'abord, les grandes lignes si vous voulez bien. 31 milliards d'économies. 31 milliards c'est l'enveloppe globale. C'était 44 milliards on s'en souvient pour François Bayrou.
00:53Dont 17 milliards de baisse des dépenses et 14 milliards de recettes, en clair des impôts. Sur ces 14 milliards, il y aura 2 milliards et demi pour les plus riches.
01:02C'est ce que dit le gouvernement. Anne-Sophie Alcif, s'il fallait trouver une couleur à ce budget, quelle serait-elle ? C'est un budget de justice, d'austérité ?
01:11Je dirais un budget de justice et aussi assez démocratique. Parce que comme on n'a pas de majorité à l'Assemblée, c'est pour ça qu'on est dans une crise qui nous a déjà coûté 15 milliards d'euros.
01:19Eh bien l'idée c'est de trouver une sorte de melting pot en attendant 2027.
01:24Et donc voilà, on voit qu'on a en effet une taxation des plus riches qui était demandée plus par la gauche.
01:29On a des aides sur les entreprises. Alors on va voir comment ça va être maintenu.
01:32Mais on voit que l'idée c'est aussi de répondre à la droite. Donc on voit qu'on est vraiment dans un melting pot.
01:37Et le but bien évidemment c'est de ne pas avoir de censure. Donc il n'y a pas de programme économique, il n'y a pas de vision à long terme.
01:43Rien de tout ça, c'est juste éviter d'augmenter l'assiette que l'on paie et le coût qu'on paie déjà depuis plusieurs mois.
01:49C'est-à-dire 15 milliards d'euros qu'aujourd'hui la France a perdus.
01:52Est-ce que c'est un budget Nicolas Béthoud qui fait plaisir à tout le monde ou qui fâche tout le monde ?
01:56Non, ce n'est pas un budget qui fait plaisir à tout le monde.
01:58Et surtout je voudrais préciser que ce n'est que le début et qu'on va rentrer dans une séquence qui,
02:02parce qu'il n'y a pas de 49.3, va être ce que Bismarck paraît-il appeler la foire à la saucisse,
02:07c'est-à-dire le grand n'importe quoi.
02:08Avant de rentrer dans le détail, je voudrais juste, si vous permettez, proposer une correction à votre titre.
02:15Vous dites économie prévue 31 milliards. Mais non.
02:19C'est le montant total de l'effort.
02:20Non, oui, c'est l'effort. Mais il y a 14 milliards d'impôts et 17 milliards d'économies.
02:26Et seulement 17 milliards d'économies.
02:28Le total c'est 31 milliards de réduction par rapport à ce qu'aurait été la tendance.
02:34Donc c'est très très différent.
02:36Donc ça n'est pas un budget très économe, loin de là.
02:38Et c'est un budget qui au contraire est très pourvoyeur de nouvelles taxations.
02:43Clémentine Autain, je suppose que ce budget ne va pas aussi loin que ce que vous espériez.
02:472 milliards et demi sur les plus riches, là où, par exemple, le Parti Socialiste réclamait l'attaque Zuckman,
02:52qui va peut-être revenir dans le calendrier à 15 à 20 milliards.
02:55Est-ce que vous dites tout de même qu'il y a quelques efforts qui sont faits vers un petit peu de justice fiscale ?
03:00Pour moi, ce budget est absolument noir.
03:03C'est une boucherie sociale.
03:05Et c'est un budget qui ne prépare pas l'avenir.
03:07Parce que qui va payer la facture ?
03:09Ce sont les classes moyennes, les classes populaires.
03:13Et les millionnaires, les milliardaires,
03:17ceux qui sont à la tête de grands groupes économiques,
03:20eh bien, en fait, ils vont profiter de cette politique de l'offre qui continue
03:24pendant que les jeunes,
03:27ceux qui touchent aujourd'hui le RSA ou l'AH,
03:31des publics qui sont des publics populaires,
03:34celles et ceux qui travaillent, tout simplement,
03:36vont voir leur quotidien encore amoindri dans un moment où la vie est chère,
03:42très chère,
03:42et où on a besoin de la puissance publique
03:44pour investir dans les services publics,
03:47pour sécuriser nos vies par, justement,
03:49mieux de prestations sociales.
03:51Et là, par exemple, dans le budget de la sécurité sociale,
03:53vous avez les franchises médicales qui vont augmenter,
03:56vous avez des déremboursements de médicaments.
03:59Bref, on pourra faire la liste au fur et à mesure.
04:02On va y aller, si vous voulez bien, on va rentrer dans le détail.
04:03Dans le détail, parce qu'il faut rentrer dans le détail.
04:05Justement, pour rentrer dans le détail, ils n'ont pas du budget.
04:07Donc, je contexte quand même votre chiffre.
04:09Budget noir, boucherie sociale, on a entendu ce que vous dites.
04:11Oui, mais votre chiffre n'est pas tout à fait juste,
04:13parce que le rendement de la taxe Zuckman,
04:16c'était entre 15 et 25 milliards d'euros.
04:19Là, le plus...
04:20En théorie, tout chiffre très contesté par la plupart des économistes.
04:23Non, absolument pas.
04:24Par certains économistes, mais pas par la plupart des économistes.
04:26Par exemple, par Philippe Aguillon, qui est juste le prix Nobel.
04:29Je ne suis pas d'accord avec cette lecture.
04:32Il vit 5 milliards.
04:33Et de nombreux économistes ne sont pas d'accord avec cette lecture.
04:34Donc, c'est une demi-taxe Zuckman estimée par Philippe Aguillon.
04:372,5 milliards au lieu de 5, il est prix Nobel.
04:39Non, on est plutôt entre 15 et 25.
04:41Moi, je maintiens absolument ce chiffre,
04:43qui est celui d'ailleurs de Gabriel Zuckman lui-même.
04:46Mais en tout cas, là, le plus, c'est...
04:49Vous, vous pensez que la contribution différentielle sur les hauts revenus,
04:52qui rapporte 1,5 milliard d'euros, c'est un plus.
04:55Mais c'était déjà le cas l'année dernière.
04:57Donc, elle est simplement prolongée.
04:58Donc, le plus, c'est la taxe sur les holdings.
05:01On va rentrer, je vous propose.
05:02Je pense simplement aux téléspectateurs qui nous regardent ce soir.
05:04Qui est incompréhensible et dont le rendement peut être discuté.
05:06Je pense simplement à tous ceux qui nous regardent ce soir et qui ont...
05:09Les chiffres sont intéressants, mais on va essayer de rentrer aussi dans le...
05:11Qu'ils comprennent que c'est absolument rien du tout comme effort demandé aux milliardaires.
05:16Le détail du budget avec vous, Raphaël Grabli.
05:19Bonsoir pour le radar BFM.
05:21On va commencer peut-être avec les informations qui concernent davantage de monde.
05:25C'est-à-dire tout ce qui concerne les impôts, et notamment l'impôt sur le revenu,
05:28et tout ce qui concerne les prestations sociales.
05:29Qu'est-ce que ça donne ?
05:30Oui, bonsoir Marc.
05:31Effectivement, il y a des mesures fiscales, et notamment une mesure dont on a parlé régulièrement,
05:35le gel du barème d'impôt qui reste fixé, qui n'est pas réindexé en fonction de l'inflation.
05:41Ça pourrait concerner 2 000 personnes qui vont rentrer...
05:43200 000.
05:44Pardon, 200 000 personnes qui pourraient rentrer dans l'impôt.
05:50Vous allez revenir là-dessus en détail.
05:52Il y a aussi ce qui s'affiche, le gel de toutes les prestations sociales,
05:56ou d'une grande partie des prestations sociales, notamment les allocations familiales,
05:59le RSA, les APL qui ne sont pas réindexés sur l'inflation,
06:04avec par ailleurs, il faut le noter, la suppression des APL pour les étudiants non boursés extra-européens.
06:09On précise qu'on ne parle évidemment pas du SMIC, le SMIC reste indexé.
06:13Il est indexé sur l'inflation sociale, mais il n'est pas question de ne pas indexer sur l'inflation le SMIC.
06:17Et puis il y a quelque chose que tous les parents connaissent bien.
06:19Exactement.
06:20La réduction d'impôts pour frais de scolarité, dont la valeur dépend du type d'étudiant,
06:27entre 61 et 183 euros pour les études secondaires, les études même supérieures, en moins par enfant.
06:34Pour les retraités maintenant, que va-t-il se passer si ce budget reste en l'état ?
06:37Vous en parlez aussi, le gel des pensions, notamment pour les retraites de base.
06:42Et puis la fin de l'abattement de 10% avec un abattement désormais forfaitaire pour les retraités de 2 000 euros.
06:49L'idée, c'est de rendre cet abattement plus faible, notamment pour les plus aisés.
06:53Plus aisés, je mets ça avec des guillemets.
06:55Un exemple tout simple, un retraité qui a une pension de 30 000 euros par an,
06:59avec l'abattement de 10%, c'était 3 000 euros, désormais c'est 2 000 euros,
07:02donc ils perdent 1 000 euros d'abattement chaque année.
07:05Oui, et puis il y a des mesures du quotidien également qui sont concernées,
07:08je pense à ceux qui vapotent.
07:09Oui, on en connaît autour de la table.
07:10On a entendu quelques-uns autour de la table.
07:12Oui, et notamment effectivement une taxe sur le vapotage.
07:16J'ai fait le calcul, c'est par exemple 50 centimes pour une recharge de 10 millilitres,
07:19pour que ça parle à ceux et celles qui vapotent.
07:22Il y a aussi une taxe sur le bioéthanol, ou plutôt la taxe qui revient plutôt,
07:25qui s'aligne sur les autres types de carburants,
07:28c'est le fameux E85 que vous voyez à la pompe,
07:31avec une finée, un prix au litre qui pourrait passer sur 3 ans de 71 centimes
07:38à à peu près 1,20 euros.
07:40Également, on en a beaucoup parlé, une taxe sur les petits colis,
07:44notamment qui s'attaquent aux colis Chine.
07:46Donc c'est des colis de moins de 150 euros.
07:482 euros par colis, ce n'est pas anecdotique,
07:50parce que le prix moyen, la valeur moyenne d'un de ces colis, c'est 20 euros.
07:53Donc on est à peu près quand même sur 10%.
07:55Et puis aussi, la fiscalisation des titres restaurants,
07:59avec une contribution patronale de 8%.
08:03Mais on peut imaginer qu'il peut y avoir des répercussions
08:05avec des entreprises qui songeraient à baisser les montants
08:07ou à ne pas passer vers ce type de titres restaurants.
08:10Anne-Sophie Alsif, sur le barème de l'impôt sur le revenu,
08:12qui est sans doute la meilleure, la plus concernante,
08:14c'est un Français sur deux qui paye l'impôt sur le revenu à peu près.
08:17200 000 personnes qui ne payaient pas l'impôt sur le revenu
08:20vont désormais le payer.
08:22Ça concerne qui ? Tout le monde ?
08:24Les premières tranches d'abord ?
08:26Non, un petit peu plus haut quand même, à peu près à 1,5 de SMIC.
08:29Donc ce n'est pas du tout les premières tranches.
08:31Ce qui est assez intéressant, parce qu'il a été dit,
08:32il faut quand même rappeler les chiffres,
08:34c'est que l'année prochaine, on va avoir plus de croissance que cette année,
08:36qu'on a jugulé l'inflation.
08:38Donc, à moins que vous contestez les chiffres de l'INSEE,
08:40aujourd'hui, on regagne du pouvoir d'achat,
08:42c'est-à-dire que les salaires augmentent plus vite que l'inflation
08:44et les prix de l'énergie se sont effondrés.
08:47Donc, normalement, quand on met en place un budget,
08:49on fait de la prévision économique
08:50et en fonction de votre prévision, du contexte macroéconomique,
08:54vous mettez en place votre budget.
08:56Et là, c'était un petit peu la chance, depuis deux ans,
08:58de avoir un peu un rebond de l'économie avec 1,2% de croissance.
09:01Quand vous avez 1,2% de croissance,
09:03ce n'est pas pareil que si vous avez 0,5% pour faire votre déficit.
09:06Et c'est ça qui est un petit peu difficile,
09:07c'est que, par exemple, on a parlé des mesures des retraites
09:09ou même de l'impôt sur le revenu.
09:11Qu'est-ce qu'il faut voir ?
09:13Ce qui a été fait pendant le fameux « quoi qu'il en coûte ».
09:15On a distribué plus de 200 milliards d'euros,
09:18deux tiers aux ménages, un tiers aux entreprises.
09:21Majoritairement de cet argent, elle est où ?
09:23En épargne.
09:24Ce qui s'est passé pour les retraités,
09:25à chaque fois qu'on a indexé les pensions,
09:26bien sûr partout, il y a énormément d'été de régionalité,
09:28il n'y a pas de problème là-dessus,
09:30la majorité de cet argent a été épargné.
09:32Et donc, aujourd'hui, on se retrouve avec un stock d'épargne énorme
09:35qui n'est pas consommé et des investissements qui ne se font pas.
09:38Et c'est pour ça qu'on n'a pas du tout de croissance.
09:39Si seulement on avait une toute petite partie de cet argent
09:41qui avait été injecté qui serait en croissance,
09:43on n'aurait pas cette discussion.
09:44Clémentine Autain, sur les retraités,
09:46le changement de passage de l'abattement à un forfait du 1000 euros
09:50va épargner les petites retraites
09:52et faire payer davantage aux grosses retraites.
09:54Ça, pour vous, ça va dans le bon sens ou absolument pas ?
09:58Non, pas dans le contexte.
09:59Non, je ne suis pas d'accord avec la suppression de cet abattement
10:03dans ce moment où, encore une fois,
10:05on a besoin de justice sociale et de justice fiscale.
10:09Et pour moi, ça commence par le haut du panier.
10:12Parce qu'aujourd'hui, nous avons des milliardaires
10:13qui contournent l'impôt
10:15et qui payent en proportion de leurs revenus.
10:18Il peut y avoir des milliardaires qui sont aussi retraités
10:20et qui, dans ce cas précis, paieront plus
10:22puisqu'au-delà de tous ceux qui touchent plus de 20 000 par an.
10:25C'est une désentrée.
10:25Ce n'est pas le sujet.
10:26Non, mais ce n'est pas le sujet.
10:28D'abord, la question des revenus n'est pas le sujet des milliardaires.
10:31C'est le patrimoine, c'est ça ?
10:32C'est le patrimoine.
10:33Et c'est le rendement de leurs actions,
10:35mais ce n'est pas la question de leurs revenus.
10:38Ce n'est pas ça, le cœur du problème.
10:39Et d'ailleurs, c'est pourquoi le gouvernement, en fait,
10:42fait tout pour ne pas atteindre cette cible.
10:44De la même manière, on a eu la liste relativement exhaustive.
10:48On pourrait l'allonger, mais elle est impressionnante, votre liste.
10:52Quand on entend qu'il va y avoir, et c'est une première,
10:55le gel des minima sociaux, c'est-à-dire des prestations sociales minimales,
11:00comme le RSA, l'AAH, ou toute une série de mesures qui concernent le quotidien,
11:08et parfois jusqu'à l'absurde.
11:10Les agrocarburants, c'est quand même une folie.
11:12Vous voyez un petit peu le défi environnemental qu'on a,
11:15et on va augmenter, aligner le prix du recours à ces agrocarburants
11:22par rapport aux autres.
11:23Nicolas, vous entendez ce que dit Clément Trinotin qui dit, en gros, on s'attaque.
11:26Et pendant ce temps-là, je termine juste là-dessus,
11:27et ça fera la transition, pendant ce temps-là,
11:30vous avez la CVAE, la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises,
11:34que paient essentiellement les grands groupes économiques
11:37et les entreprises moyennes.
11:39Oui, mais la contribution, bien sûr, bien sûr, mais vous savez...
11:43L'industrie française.
11:45Mais c'est en proportion, c'est essentiellement en proportion aussi de leur taille.
11:49Donc la contribution est plus importante pour les grands groupes économiques.
11:53Et bien celle-ci, elle diminue.
11:55D'un milliard d'euros par an en 2022.
11:56Donc quand je vous disais tout à l'heure que l'effort va être sur les classes moyennes
12:00et sur les classes populaires, c'est exactement ce qui est en train de se passer.
12:04On continue d'épargner ceux qui ont le plus,
12:07c'est de demander des efforts à ceux qui ont le moins au grand nombre.
12:10Deux choses.
12:11La première, c'est que vous avez compris en entendant cette liste
12:14et la réaction de Clémentine Autain, ce que va être la discussion budgétaire.
12:17Et c'est vrai qu'il y a dans ce projet de budget
12:20et dans le projet de budget de la Sécurité sociale,
12:22une quantité énorme d'irritants.
12:25Ces irritants, d'ailleurs, avaient été tous placés dans le budget Barnier
12:29il y a un an, il y a un an seulement.
12:31Et ils ont tous été effacés.
12:34Et le budget qui en a été sorti était monstrueux.
12:36On avait parlé d'un budget Frankenstein tellement il était difforme.
12:39C'est la même chose qui va se passer.
12:41Le musée des horreurs, avait dit Marie-Lise Léon.
12:43C'est la même chose qui va se passer cette fois-ci.
12:45Et on peut faire confiance aux oppositions.
12:47Toutes, d'ailleurs, que ce soit la gauche, la droite, l'extrême droite,
12:51toutes vont amener leur grain de sel.
12:53Mais vous êtes en train de nous dire que toutes ces mesures
12:54vont se faire raboter les unes après les autres à l'Assemblée ?
12:57Non, à l'Assemblée, non, puisque le dernier mot n'a pas de 43 ans.
13:01Le dernier mot est aux majorités de circonstances
13:03qui vont aller chercher à satisfaire leur population.
13:06Mais surtout, ce que je voudrais dire quand même,
13:08c'est qu'il faut quand même réaliser que la France est en crise.
13:15Nous avons une crise des finances publiques.
13:17Une crise très profonde.
13:19Et la solution à cette crise,
13:22elle passe sûrement par des mesures désagréables.
13:24Et ça, on va en avoir et on va avoir des quantités de débats.
13:26Mais elle passe par deux choses.
13:29Plus de travail, moins de dépenses publiques.
13:32Et on va faire l'inverse.
13:34On va...
13:3517 milliards de baisse des dépenses ?
13:37On va faire...
13:37C'est rien.
13:38C'est rien.
13:38On va faire reculer, enfin revenir la retraite.
13:43Donc on va travailler moins.
13:45Et on va avoir moins de recettes et plus de taxation.
13:48C'est une folie.
13:49On va dans le mur.
13:50La France ne se rend pas compte qu'elle est en crise.
13:53Et qu'il faut que tout le monde, tout le monde, y compris les plus riches,
13:56tout le monde fasse un effort.
13:57Il n'y a pas de débat.
13:58Attendez, juste un instant.
14:00Vous ne trouvez pas étrange qu'il n'y ait pas de débat sur le fait
14:02que moins d'un Français sur deux payent l'impôt sur le revenu ?
14:05Et que quand il y a, j'allais dire, par la magie d'une mesure d'ordre,
14:11c'est-à-dire une mesure automatique des centaines, peut-être 200 000 personnes,
14:15foyers, qui rentrent dans l'impôt,
14:16qui rentrent dans l'impôt pour quelques dizaines d'euros,
14:20pas pour des milliers d'euros.
14:21Mais ce que vous dites est fou.
14:22Non, non, c'est pas fou.
14:23Parce que les Français payent l'impôt, ils payent la TVA.
14:26Non, non, non, je parle de l'impôt sur le revenu.
14:28Moins d'un Français sur deux payent l'impôt sur le revenu.
14:30Et il n'y a même pas de débat sur le point de savoir
14:32si ce ne serait pas intelligent que tous les Français qui profitent
14:36de ce à quoi contribue l'impôt sur le revenu payent,
14:39ou en tout cas que les 200 000 qui sont rattrapés par la désindexation
14:43payent à leur tour.
14:45Et c'est fou qu'il n'y a pas de débat sur le revenu.
14:46Et après, j'ai une question pour vous sur ce qui vient d'être dit,
14:48c'est-à-dire l'effort de 17 milliards, c'est peanuts,
14:50dit en quelques mots Nicolas Béthou.
14:52Clémentine Autain, la réponse à monsieur Béthou, s'il vous plaît.
14:54Je voudrais répondre deux choses.
14:55La première, c'est que dans un budget, il y a deux colonnes,
14:58des recettes et des dépenses.
15:00Et que pour moi, la crise budgétaire aujourd'hui,
15:02c'est que nous n'avons plus, nous n'avons pas,
15:04et nous n'aurions jamais dû avoir les moyens de la politique de l'offre.
15:08Qu'est-ce que c'est que la politique de l'offre ?
15:09C'est par exemple plus de 200 milliards d'euros
15:12qui sont donnés à des entreprises sans aucune contrepartie sociale
15:16et environnementale, bien sûr, qui sont donnés aux entreprises
15:20et beaucoup à des grands groupes économiques.
15:23Je vous donne le cas d'ArcelorMittal, vous le connaissez sans doute,
15:25mais quand on donne des centaines de millions d'euros à ArcelorMittal
15:29et que l'année suivante, il décide de fermer ses entreprises,
15:32et bien vous voyez, il y a un vrai problème.
15:34Donc de l'argent, je me permets juste, je ne vous ai pas coupé,
15:37de terminer là-dessus.
15:38Ce chiffre, parce qu'on balance souvent beaucoup de chiffres.
15:39C'est le rapport du Sénat il y a quelques mois.
15:41Pardon, mais ces chiffres sont très contestés.
15:42Vous le savez très bien, par exemple, il y a tout.
15:44Il y a des choux et des carottes.
15:46Par exemple, il y a des taux réduits de TVA.
15:47Je suis bien d'accord.
15:48En quoi est-ce qu'on donne à une entreprise un taux réduit de TVA ?
15:51À la limite, on en fait profiter le consommateur final.
15:53Je veux bien qu'on noie le poisson, monsieur.
15:55Mais je ne noie pas le poisson.
15:56Je me permets de terminer.
15:58Si, ça noie le poisson.
15:59Je ne vous propose pas de supprimer l'ensemble de ces aides.
16:02Je propose de cibler ces aides.
16:04Je pense qu'aujourd'hui, on a un problème,
16:05on a un tissu économique avec des TPE et des PME
16:07qui sont en train de crever,
16:09alors que c'est l'économie de proximité dont nous avons besoin.
16:12Et pendant ce temps-là, il y a de l'argent public
16:14qui va dans des entreprises
16:15qui ne sont absolument pas correctes sur le plan social,
16:19qui ne s'engagent pas sur la transition écologique,
16:21qui font des profits et ensuite qui s'en vont.
16:23Eh bien, ça, c'est inadmissible.
16:25Il faut que ça cesse.
16:26C'est là qu'est le problème.
16:27Mais ne dites pas que c'est 200 milliards.
16:27Et le deuxième problème...
16:28Mais ne dites pas que c'est 200 milliards.
16:29Si, les aides publiques...
16:31Non, ce n'est pas 200 milliards.
16:31Écoutez, le rapport parlementaire,
16:33je veux bien qu'il ne vous plaise pas,
16:35mais c'est 211 milliards.
16:37Ne dites pas qu'il y a 211 milliards d'excès.
16:40Ce n'est pas vrai.
16:40Non, je n'ai pas dit qu'il y avait 211 milliards.
16:42J'ai dit qu'il y a 211 milliards d'euros
16:44qui sont donnés,
16:45sans contrepartie sociale et environnementale.
16:47Nicolas Béthoud, je vous interromps un instant.
16:49Je voudrais donner la parole à Sophie Alcine.
16:51Je n'ai pas du coup répondu sur le deuxième.
16:52Non, parce que vous êtes partie sur les 200 milliards.
16:54Pardon, je vous ai laissé faire.
16:55Je voudrais revenir aux deux colonnes.
16:57Les plus et les moins.
16:5817 milliards de dépenses en moins.
17:00Est-ce que c'est vraiment une goutte d'eau aujourd'hui ?
17:03Est-ce qu'on peut faire plus ?
17:04Oui, c'est en effet pas assez,
17:06notamment par rapport à nos partenaires européens,
17:07parce qu'on est beaucoup trop endettés.
17:09Mais encore une fois,
17:09il faut regarder la situation économique globale.
17:12L'intérêt, encore une fois,
17:13c'est d'avoir et de profiter du rebond
17:14qu'on pourrait avoir l'année prochaine
17:15et dans deux ans
17:16pour qu'il y ait moins d'impact,
17:18vous l'avez dit,
17:18sur les ménages
17:19ou en tout cas sur les entreprises.
17:21Et donc, il faut en profiter.
17:23Et là, le risque, en fait,
17:24avec cette situation budgétaire,
17:25ce n'est pas le niveau de dette, etc.
17:27C'est vraiment notre charge de dette.
17:28Il faut savoir que depuis un an
17:29qu'on a lancé de cette crise,
17:30on a perdu 15 milliards.
17:31Donc, le produit de la taxe Zutman,
17:33poubelle,
17:33c'est de l'argent qu'on a juste caché.
17:35C'est simplement la hausse des intérêts
17:36d'une année sur l'autre,
17:37ce qu'on doit rembourser.
17:38Non, non, mais 15 milliards,
17:39c'est en fait,
17:39si on n'avait pas eu cette instabilité
17:40en termes d'investissement de consommation,
17:42juste ce que ça nous coûte
17:43et en termes de croissance.
17:44Donc, tout est bon
17:44pour sortir de la crise.
17:45Exactement.
17:46Taux d'intérêt,
17:47les ménages dont vous parlez,
17:48à cause de cette crise depuis un an,
17:49parce qu'il n'y a pas d'accord politique,
17:51les gens empruntent plus cher.
17:53Voilà.
17:53Donc, là, c'est juste les taux.
17:54On peut regarder ça monter.
17:56Donc, c'est ça, en fait, le problème.
17:57C'est qu'avec le fait
17:58qu'on n'ait pas, on va dire,
17:59un plan sur le long terme,
18:01parce que, que ce soit la commission,
18:02les investisseurs,
18:03ne nous demandent pas
18:03de faire des plans de rigueur
18:04de 40, 50 milliards à 2, 3 ans.
18:06On a déjà fait en 2010,
18:07ça ne marche pas.
18:08Par contre, il faut avoir
18:09un plan de désendettement robuste
18:11sur 10 ans,
18:12en profitant d'avoir
18:12une croissance plus importante
18:13pour revenir dans les clous.
18:15Il faut rappeler quand même
18:16qu'on est dans la zone euro.
18:16C'est grâce à cette zone euro
18:17qu'on profite de cette situation
18:19d'emprunter encore à des taux
18:21qui sont soutenables.
18:22Et donc, on a des règles à respecter.
18:24Et aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
18:25– Clémentine Autain, Nicolas Béthoud,
18:27est-ce que vous êtes d'accord
18:28pour dire que ce budget
18:29permet d'inverser un petit peu
18:31la fuite en avant
18:32des déficits publics français ?
18:33– Non.
18:34– Non ?
18:34– Non, et d'autant moins que,
18:36je ne sais pas comment vous négociez
18:37quand ça vous arrive de négocier.
18:39– Mal.
18:39– Mal ?
18:40Vous faites comme le cornu.
18:42– Voilà, c'est-à-dire ?
18:42– Parce qu'il dit,
18:43bon, l'objectif c'est 4-7,
18:44mais je pourrais aller jusqu'à 5.
18:46C'est terminé, ça veut dire
18:47qu'on est déjà à 5% de déficit.
18:48– Peut-être parce qu'il connaît
18:48la situation de l'Assemblée nationale
18:50qui est derrière vous, Nicolas Béthoud,
18:51et qu'il sait qu'il va devoir
18:52lâcher du reste en fond d'eau.
18:53– Mais dans ce cas-là, on ne dit pas 4-7
18:54et 17 milliards de déficit.
18:55– Vous voulez dire qu'il a dévoilé
18:55trop vite son jeu ?
18:56– C'est-à-dire qu'on sait très bien
18:58qu'immédiatement, ça va être calé à 5 milliards.
19:00D'ailleurs, Olivier Faure l'a dit ce matin,
19:03ça fait 9 milliards de plus
19:04de marge de manœuvre.
19:06Donc non, ce budget n'est pas vertueux.
19:08– Le Parti Socialiste a déjà dit…
19:09– Non, il n'est pas vertueux.
19:10– Attendez, je n'ai pas posé ma question.
19:11Le Parti Socialiste a déjà dit
19:12qu'il allait déposer un amendement
19:13dans les semaines qui viennent
19:14lors du budget, vous allez pouvoir répondre,
19:16pour réintroduire la taxe Zuckmann.
19:18Là-dessus, ce sera union
19:20de toute la gauche pour la voter ?
19:21– Vous le savez, je l'ai portée
19:23à l'Assemblée nationale
19:23avec ma collègue Eva Sass.
19:25Nous l'avons fait adopter
19:26à l'Assemblée nationale
19:27et c'est le gouvernement
19:28qui s'y est opposé.
19:31– Non, mais c'est un bien commun.
19:32Il n'y a pas de problème
19:33que tout le monde profite
19:34de cette taxe Zuckmann
19:35et la défende.
19:36C'est le mieux qui puisse lui arriver.
19:38Et d'ailleurs, pour moi,
19:40c'est un marqueur.
19:41Et le fait que ce gouvernement
19:42soit incapable, incapable
19:45d'aller faire en sorte
19:47que les milliardaires
19:48paient autant d'impôts
19:50que la majorité des Français
19:51en proportion de leurs revenus
19:53dit le dogmatisme d'un pouvoir
19:56qui sert une petite caste
19:58de privilégiés
19:59et qui a décidé de faire payer
20:00la majorité de la population,
20:03notamment les classes populaires
20:04et les classes moyennes.
20:05Et c'est exactement ce qu'on voit
20:06dans ce budget
20:06qui est pour moi un budget
20:08antisocial profondément,
20:10y compris des mesures folles.
20:12On n'a pas dit un mot
20:13sur les apprentis.
20:14Peut-être que vous allez
20:15être sensibles à ce point,
20:17mais quand on a aussi
20:18des attaques
20:18sur les cotisations sociales,
20:22là, pour le coup,
20:23je ne suis pas du tout
20:24en règle générale
20:25pour baisser les cotisations sociales
20:27parce que c'est notre système social
20:28qui vit.
20:29Donc, c'est aussi essentiel
20:31pour notre santé,
20:32pour de la solidarité.
20:33Mais néanmoins,
20:34sur les apprentis,
20:35on sait qu'il y a un sujet important.
20:36Et là,
20:38quand on décide
20:38de faire de l'argent là-dessus,
20:40de faire de l'argent
20:40sur les étudiants,
20:41300 millions d'euros
20:43qui vont être pris sur le dos
20:44des étudiants
20:45avec le gel des APL,
20:48c'est quand même très important.
20:49Et cette première
20:50sur le gel des minima sociaux,
20:52c'est la première fois
20:53qu'on met un gel
20:53des minima sociaux.
20:54Vous savez ce que c'est
20:55que de vivre
20:56avec un minimum social ?
20:57Qu'est-ce que c'est
20:58que de vivre avec le RSA ?
20:59Vous comptez à l'euro près.
21:01À l'euro près.
21:02Et j'ai l'impression
21:03que là,
21:04on a un débat
21:05qui est un débat
21:06un peu, pardon,
21:07mais hors sol
21:08par rapport aux attentes
21:09des Français
21:10et satisfaire les besoins
21:11des Français.
21:11Pour moi,
21:12c'est l'objectif du budget
21:13et c'est pourquoi
21:14je reproche au gouvernement
21:15de ne pas aller prendre
21:16l'argent dans la poche
21:17de ceux qui ont le plus
21:19et de rationaliser
21:20la politique économique
21:22pour qu'elle ait
21:23un impact positif
21:25sur l'économie du quotidien
21:26et sur nos services publics.
21:28Sur les apprentis,
21:29je suis d'accord avec vous,
21:30c'est d'ailleurs assez étrange
21:32que ça se passe comme ça,
21:33mais on savait depuis quelque temps
21:35qu'il y avait quelques abus
21:36dans l'utilisation du système
21:38et en particulier
21:39avec des jeunes
21:40qui sont déjà diplômés
21:41et qui rentrent dans les entreprises
21:43et dont les entreprises
21:44se servent comme apprentis
21:46avant de les intégrer.
21:47Donc, il y a des corrections
21:48à faire,
21:48probablement pas celles
21:49que vous avez ciblées,
21:50enfin, que vous avez dénoncées
21:51et que je souscris
21:53à votre point de vue,
21:55mais il y a des corrections
21:56à faire sur le système
21:57de l'apprentissage.
21:58Pour le reste,
21:59pardon,
21:59mais toutes ces mesures
22:01vont être examinées
22:02une à une,
22:02elles vont probablement
22:03toutes sauter,
22:04mais je le redis,
22:05la France est en crise
22:06et le modèle social français
22:08est un modèle de la dette
22:10et il n'est plus soutenable.
22:11Merci beaucoup à tous les quatre
22:13d'être venus ce soir
22:14sur le plateau de 60 Minutes,
22:15de vous être écoutés.
22:16On n'est pas d'accord
22:16sur grand-chose,
22:17à part peut-être
22:17sur l'apprentissage.
22:19On avait gardé le meilleur
22:20pour la fin.
22:20Merci beaucoup d'être venus ce soir
22:21pour nous éclairer tout de suite.
22:23Le débat de 60 Minutes,
22:24y a-t-il un loup
22:25derrière la suspension
22:27de la réforme des retraites ?
22:29Un loup ou plutôt
22:30toute une meute de loups
22:32entre les Insoumis
22:33et l'ERN
22:33qui affirment que la suspension
22:34n'aura jamais lieu
22:35et que le Parti Socialiste
22:36s'est fait piéger ?
22:37Le MEDEF qui dit
22:38que le gouvernement
22:39sous-estime le coût
22:40de cette mesure
22:40et puis le nombre
22:41de bénéficiaires
22:42de la suspension
22:43où là,
22:44personne n'est d'accord.
22:45On a besoin d'y voir plus clair
22:46et d'en débattre là encore
22:47sereinement.
22:48Je vous invite
22:49à nous quitter
22:51si vous voulez bien
22:52parce qu'on va accueillir
22:53maintenant
22:54nos deux débatteurs suivants.
22:56Merci encore à vous
22:57d'avoir été avec nous.
22:58Dominique Carlac
22:59qui va nous rejoindre.
23:00Dominique Carlac
23:00qui est membre
23:01du Conseil exécutif du MEDEF,
23:02le mouvement patronal
23:03opposé à cette pause
23:04dans la réforme des retraites.
23:05Bonsoir.
23:06Bonsoir.
23:07Et bienvenue.
23:08Philippe Brun,
23:08député socialiste de l'Eure.
23:09Bonsoir.
23:10Bienvenue également.
23:11Vice-président
23:11de la Commission des finances
23:12de l'Assemblée,
23:12l'un des artisans
23:13de cette suspension
23:14que Sébastien Lecornu
23:16vous a accordée hier.
23:18Dominique Carlac
23:19ce matin,
23:19le patron du MEDEF,
23:20votre patron en quelque sorte.
23:21Patrick Martin
23:22a dit qu'il était triste
23:23pour la France
23:24après cette suspension.
23:25Est-ce que vous êtes triste
23:26vous aussi ?
23:27Triste parce qu'on a toujours dit
23:30au MEDEF
23:30et dans le monde
23:31de l'entreprise en général
23:32que tout se paye
23:33et tout se payera un jour.
23:36Donc on sait la facture
23:37de cette décision
23:38de suspension
23:39de la réforme des retraites.
23:41On sait qu'à court terme
23:43ça va coûter.
23:44Alors attendez,
23:44je vous arrête
23:44juste après vous avoir posé la question
23:45parce que Patrick Martin
23:46dit aussi
23:47la facture telle qu'elle a été donnée
23:49par le gouvernement,
23:50on va revoir les chiffres
23:51si c'est possible,
23:52c'est-à-dire 400 millions
23:52pour l'année 2026,
23:54le coût de la suspension
23:55et 1,8 milliard en 2027.
23:57Patrick Martin dit
23:58les chiffres sont faux.
23:58Alors en tout cas,
24:00les chiffres sur lesquels
24:01on s'appuie à peu long terme...
24:03C'est un tout petit peu inquiétant
24:03si on suspend une réforme
24:04et que le patronat nous dit
24:05les chiffres sont faux.
24:07Quels sont les chiffres
24:07que vous avez, vous ?
24:08Les chiffres qu'on a,
24:09nous, qu'on partage,
24:10qu'on a toujours estimés
24:11et c'était partenaires sociaux
24:12tout confondus,
24:13c'était pas que les patrons,
24:14c'est 13 milliards en 2035
24:16et ça c'est si on ne suspendait pas.
24:19Maintenant si on suspend,
24:20c'est 13 milliards de plus.
24:21Donc ça fait quand même
24:22un gros paquet d'argent
24:23et la tristesse qu'on peut avoir
24:25c'est de se dire
24:26qu'on a encore moins de marge
24:27de manœuvre pour faire un budget.
24:28C'est-à-dire que là,
24:30aujourd'hui,
24:30pour des raisons vraiment politiques,
24:32il y avait une urgence politique
24:33à trouver une solution.
24:34Il y avait deux urgences en fait.
24:35Une urgence politique
24:36à trouver une solution
24:37pour qu'il n'y ait pas la censure
24:38pour que dans cinq jours
24:39on ait encore un gouvernement
24:40et il y avait une urgence
24:41à se donner les moyens
24:42d'essayer de trouver un budget.
24:43La tristesse,
24:44elle est qu'on sait
24:45combien ça va coûter à long terme
24:46et à court terme,
24:47on sait qu'on aura
24:48moins de marge de manœuvre
24:50sur l'établissement du budget 26
24:52et la peur et la crainte
24:53qu'on peut avoir dans ces cas-là,
24:55c'est où est-ce qu'on va trouver
24:56les marges de manœuvre
24:56et on n'a aucune envie
24:57que ça pèse sur des entreprises
24:59qui sont déjà quand même
25:00assez lourdement pénalisées
25:02dans la croissance
25:03qu'elles ont en ce moment.
25:03Alors l'artisan de la suspension,
25:05l'un des artisans
25:06et face à vous,
25:07Philippe Rhin,
25:07vous venez d'entendre
25:07Dominique Carlac
25:08qui dit en gros
25:08on vient de faire une fleur politique
25:11aux Français
25:12pour sortir de la crise
25:13et vous qui l'avez obtenu
25:15mais à un moment,
25:16l'addition va arriver.
25:18Écoutez,
25:19les chiffres de 13 milliards,
25:20c'est fantaisie,
25:20c'est 13 milliards,
25:21c'est en 2035,
25:22là la suspension
25:23jusqu'en 2028
25:24donc on verra bien
25:25quel système on aura
25:26en 2035.
25:27Je tiens à rappeler
25:28la philosophie,
25:29c'est on ne suspend pas
25:30juste pour le plaisir
25:31de dire
25:31il y a un effort à faire,
25:32on le sait
25:33et donc du coup
25:33on recule
25:34et puis finalement
25:35à la fin
25:35on fera la suspension.
25:37On dit on suspend
25:37parce qu'on veut donner
25:38de la force au syndicat
25:39pour négocier
25:40un nouveau système,
25:41c'est ça que nous proposons.
25:42Pourquoi le conclave
25:43n'a pas fonctionné ?
25:44Parce que le MEDEF
25:45n'avait aucun intérêt
25:46à ce que le conclave fonctionne
25:47puisque si jamais...
25:48Vous voulez dire que maintenant
25:49ils ont la menace
25:51de la suspension,
25:51ils vont être le patronat
25:52qui est obligé de signer.
25:53C'est ce que je vous dis
25:54dans vos propos.
25:55Exactement.
25:55Si la négociation
25:56à l'époque du conclave
25:57de François Bayot,
25:58si la négociation
25:59n'aboutissait pas,
26:00c'était la réforme bande
26:00qui continuait à s'appliquer.
26:01Finalement le patronat
26:02n'avait pas tellement
26:02d'intérêt à négocier.
26:04Là, si la négociation
26:05n'aboutit pas,
26:06alors c'est la suspension
26:07qui effectivement
26:09si elle est maintenue
26:09jusqu'en 2035
26:10est coûteuse.
26:11Donc ça va insister
26:12et elle vous redonne
26:13du pouvoir au syndicat
26:14pour obtenir
26:15et je le dis vraiment ici,
26:16un système financé,
26:18celui-là ne l'est pas.
26:19Le système actuel
26:20des retraites en France
26:21n'est pas financé,
26:21nous le savons.
26:22Il l'est encore moins
26:23avec la suspension.
26:24Oui, en vérité,
26:25c'est très léger
26:26par rapport en vérité
26:27au déficit global du système.
26:28Je rappelle quand même
26:28qu'aujourd'hui
26:29on a 250 milliards
26:30de cotisations à peu près,
26:31450 milliards de dépenses.
26:33Le système de retraite français
26:34n'est pas financé.
26:35Il faut le financer aujourd'hui.
26:36Nous avons des propositions,
26:37d'ailleurs les syndicats aussi.
26:39Et puis ce système
26:40il est injuste.
26:41Rappelons-le,
26:41la réforme borne,
26:42elle ne faisait qu'aggraver
26:43les injustices du système.
26:45Elle fait travailler
26:45à l'époque,
26:46deux ans de plus,
26:47des gens qui ont commencé
26:48à travailler le plus tôt
26:48et qui exercent
26:49les carrières les plus longues
26:50et qui meurent le plus tôt.
26:51Un ouvrier aujourd'hui
26:51meurt 8 ans avant un cadre.
26:53Les 10% les plus pauvres
26:54meurent 13 ans
26:55avant les 10%
26:56et plus riches.
26:56Est-ce que vous êtes d'accord
26:57pour dire qu'effectivement
26:58il y avait une injustice
26:59dans cette réforme
27:00et qu'elle est aujourd'hui
27:01en quelque sorte levée ?
27:02Si c'est renvoyer
27:03la responsabilité
27:04aux partenaires sociaux
27:05de trouver la solution,
27:07on a toujours eu
27:08cette responsabilité,
27:09on l'a toujours exercée
27:11et on a toujours été alignés
27:13sur le fait que
27:13un, le système
27:14n'était pas financé
27:15donc pas soutenable
27:16et qu'en responsabilité
27:17on cherchait à avoir
27:18globalement un système.
27:20Et avant le Covid
27:21on avait même proposé
27:22un système côté MEDEF
27:24où il y avait
27:24trois régimes de retraite,
27:26un pour le public,
27:27un pour les salariés du privé
27:28et un pour les indépendants.
27:30Ça on avait déjà proposé
27:31des choses.
27:32Pourquoi on se fondait là-dessus ?
27:33On a une double conviction
27:34pour la soutenabilité
27:35et pour financer.
27:37Je dis bien pour financer.
27:38On avait une double conviction
27:39c'était un, la démographie
27:41c'est-à-dire qu'il faut
27:42qu'il y ait suffisamment de monde
27:43qui puisse cotiser
27:44et suffisamment longtemps
27:46et le deuxième principe
27:48c'était de se dire
27:49il faut qu'on favorise
27:50le taux d'emploi
27:51qu'on ait plus de gens
27:52qui puissent cotiser
27:53plus longtemps.
27:54C'est pas un rôle facile
27:55franchement aujourd'hui
27:56c'est pas un rôle facile
27:57d'être au MEDEF
27:58et d'être une entreprise
27:59pour dire à 10 ans
28:00ça n'est pas soutenable
28:01et donc à 10 ans
28:02on ne sait pas comment
28:03nos enfants
28:04et les générations futures
28:05auront une retraite.
28:06Pourquoi je dis ça ?
28:07Pourquoi j'essaye de dire ça ?
28:09On a trois exemples
28:10autour de nous
28:10on n'arrête pas de se focaliser
28:11sur la photo
28:12de l'Assemblée nationale
28:13je le comprends
28:14on est dans une crise politique
28:15ça, ça se comprend
28:16mais si on regarde
28:17juste autour de nous
28:18je ne suis pas en train de dire
28:18les pays à faible taux
28:19de main-d'oeuvre
28:20les pays qui font du dumping social
28:22L'Espagne, l'Italie, l'Allemagne
28:23Non, je vais vous citer
28:24trois exemples
28:25où au gouvernement
28:26ce sont soit des sociodémocrates
28:28soit des socialistes
28:29donc comme ça
28:29on aura une comparaison politique
28:30Parler à un homme
28:31qui rêve d'arriver au pouvoir
28:32Voilà, comme ça
28:33on aura un comparable politique
28:35En ce moment
28:36en Espagne
28:37on a M. Pedro Sanchez
28:38il est du parti
28:39social
28:39ouvrier espagnol
28:42on est à 66,8 ans
28:44pour aller en retraite
28:46et en 27
28:47on sera à 67 ans
28:49Au Danemark
28:50c'est la M. Frédéric Sen
28:52qui est social-démocrate
28:53ça va de 67 à 68 ans
28:56en 2030
28:56voire 70 ans
28:58pour les plus
28:59de ceux qui sont nés
29:00après 71
29:00et enfin au Portugal
29:02il y a une évolution de l'âge
29:03qui est faite
29:04sur un principe
29:04de soutenabilité
29:06du système
29:07donc par répartition
29:08comme chez nous
29:09en disant
29:10on passe de 67
29:11en gros
29:12à 68 ans
29:13dès 2026
29:14et c'est M. M. Monténégro
29:16Donc comment ça se fait
29:17qu'on est les seuls en Europe
29:18à être au-delà de 65 ans
29:20avec des gouvernements
29:21sociodémocrates
29:21ou socialistes
29:22tout ça est fondé
29:24sur un principe démographique
29:25Oui, moi je pense
29:27qu'on doit se dire
29:28qu'il est légitime
29:30que la France
29:31ait un système
29:33qui permette
29:34à ceux qui ont commencé
29:35à travailler le plus tôt
29:35de partir plus tôt
29:36je crois que repousser
29:37l'âge légal
29:38ça touche qui ?
29:40ça touche pas les cadres
29:40comme vous et moi
29:41parce que moi
29:42j'ai commencé à travailler tard
29:43donc de toute façon
29:44de fait je sais
29:44que je travaillerai
29:45jusqu'à 70 ans
29:46compte tenu de la durée
29:47de cotisation
29:47qui ont une durée de cotisation
29:48qui est portée à 43 annuités
29:50Mais ça il faut le dire
29:51Les gens le savent très bien
29:52donc la question
29:53c'est l'âge légal
29:54l'âge légal
29:55de mon point de vue
29:55personnel
29:56devrait être supprimé
29:58et j'estime que c'est quelque chose
29:59qui aujourd'hui
29:59est très injuste
30:00parce que ça fait travailler
30:00deux ans de plus
30:01des gens qui ont déjà fini
30:02leur trimestre
30:03il faudrait qu'on puisse partir
30:04à la retraite
30:04une fois qu'on a tous ces trimestres
30:09et quand on a tous ces trimestres
30:10on a une carrière complète
30:11on peut partir
30:11si on a une décote
30:13mais qu'il n'y ait pas
30:14de tâche légale
30:14pardon mais s'il faut
30:1542 années de trimestre
30:16enfin 42 années de cotisation
30:17et qu'on a commencé
30:18on a fait des études
30:19jusqu'à 24
30:19là le départ
30:21il sera à 65
30:22il faut enfin
30:23une vraie prise en compte
30:25de la pénibilité
30:25et moi je le dis
30:26que quelqu'un comme moi
30:28parte à la retraite
30:29à 68 ans
30:30je trouve ça normal
30:30mais en revanche je dis
30:32qu'un ouvrier
30:32qui fait des métiers difficiles
30:33doit partir à 60
30:34même peut-être
30:35d'ailleurs avant 60
30:36entre nous
30:37compte tenu
30:37aujourd'hui
30:38un ouvrier
30:39il meurt 8 ans
30:40avant un cadre
30:41les 10%
30:42les plus pauvres
30:42ils meurent 13 ans
30:43avant les 10%
30:44ils ne coûtent pas bien cher
30:45ce qu'on répond
30:46c'est que dans toutes
30:47les négociations
30:48qu'on a eues
30:48sur ce sujet épineux
30:49de la pénibilité
30:50ou de l'usure au travail
30:51on avait nos propres fédérations
30:53qui nous disaient
30:53c'est vrai que sur un chantier
30:55un couvreur
30:56ou quelqu'un qui fait
30:57dans un abattoir
30:59du désossage
30:59de bovin
31:01il est plus usé
31:02à 55 ans
31:03qu'on peut l'être
31:04quand on travaille
31:05que ce soit dans le public
31:06d'ailleurs
31:06ou dans le privé
31:07devant un ordinateur
31:09on peut en avoir marre
31:10mais on n'a pas la même usure
31:11mais ça on avait fait
31:12des propositions là-dessus
31:13donc c'est pour ça
31:14que je me refuse
31:14à rentrer dans
31:16ça serait de la faute du MEDEF
31:17si on commençait
31:18à contester
31:19la suspension
31:19de la réforme
31:23de la retraite
31:24non
31:24on veut la soutenabilité
31:26du système
31:26pour être clair
31:27vous n'allez pas contester
31:28la suspension
31:29il y avait un meeting
31:29dans les jours qui viennent
31:31je crois que c'était
31:32lundi dernier
31:33qui n'a pas eu lieu
31:33finalement à cause
31:34de la crise politique
31:35il n'y aura pas
31:36de manifestation
31:36de patron
31:37contre la suspension
31:38je ne sais pas
31:39si c'est le sujet
31:40en fait
31:40en ce moment
31:41il y avait un meeting
31:42prévu il y a 3 jours
31:44du MEDEF
31:45vous avez bien vu
31:46ce qui vient de se passer
31:48dans les heures
31:48qui se sont écoulées
31:49c'était en gros
31:50suspension
31:51ou dissolution
31:52égale
31:53on bordélise
31:53ou on bordélise pas
31:55on sait le coût
31:56c'est bien résumé
31:57voilà
31:57on sait
31:58donc du coup
31:59voilà
31:59on a eu un arbitrage
32:01on a eu un arbitrage
32:02politique
32:02vous avez en quelque sorte
32:03pardon pour l'expression
32:04mais digéré la suspension
32:05on ne va pas lutter contre
32:07on ne va pas organiser
32:08la rébellion
32:09ou faire pression
32:10sur les députés
32:10pour qu'ils ne la votent pas
32:11on est extrêmement prudent
32:12parce que c'est une question
32:13de prise de risque mutuelle
32:15on est extrêmement prudent
32:15on sait combien a coûté
32:17depuis la dissolution
32:18de juin 2024
32:19ça a coûté 4 milliards
32:21à l'économie française
32:22ça a coûté des investissements
32:23qui ne se font plus
32:24ça a coûté des embauches
32:25qui ne se font plus
32:26donc effectivement
32:28un peu de stabilité
32:29ne peut nuire
32:30est-ce que
32:31en réalité
32:32en réalité
32:33le nouveau sujet là
32:35c'est le budget
32:35vous avez bien vu
32:36dans votre plateau précédent
32:37on va vraiment se marrer
32:38sur le budget
32:39mais en fait
32:39on ne va pas se marrer longtemps
32:40parce que ça peut faire
32:41à nouveau tomber
32:42un gouvernement en décembre
32:43je voudrais rappeler quand même
32:45qu'il y a eu
32:45une prise en compte
32:46de la pénibilité
32:47à une époque
32:47on avait adopté
32:48un compte personnel
32:49de la pénibilité
32:50c'était quand les socialistes
32:52étaient au pouvoir
32:52et que la première chose
32:53qu'a fait M. Macron
32:54quand il est arrivé
32:55c'est d'abroger
32:56ce compte des critères
32:57de ce compte de pénibilité
32:58pas tout
32:59oui mais en tout cas
33:00il a supprimé
33:01port de charge lourde
33:03à la demande du médecin
33:04à la demande du médecin
33:05il disait
33:05bruit
33:06en fait nous ce qu'on voulait
33:08c'est l'individualisation
33:09vous êtes marteau-piqueur
33:10toute la journée
33:11c'est pas considéré
33:12le bruit
33:13c'est pas considéré
33:14et le port de charge lourde
33:16non plus
33:16vous êtes manutentionnaire
33:18c'est vous qui avez obtenu
33:18ce sujet
33:18vous êtes préparateur de commun
33:20vous savez très bien
33:20qu'en responsabilité
33:21c'est le médecin qui en a été
33:22l'instigateur
33:23pour le coup
33:24vous savez très bien
33:24qu'en responsabilité
33:25on savait très bien
33:26ce qui se passait
33:26dans nos entreprises
33:27donc les propositions
33:28qu'on a faites
33:28elles n'étaient pas dogmatiques
33:29elles étaient plutôt pragmatiques
33:30et plus vous êtes pragmatique
33:32plus vous êtes prêt
33:32de la vraie situation
33:33des gens dans l'entreprise
33:34donc plus vous individualisez
33:39question de pénibilité
33:40mais pas en faire
33:41une règle générale
33:42pourquoi une règle générale
33:44sur des métiers
33:45où parfois
33:46dans des branches
33:46ou parfois
33:47peut-être qu'il y a une pénibilité
33:48un couvreur dans le sud
33:49mais peut-être que quelqu'un
33:51dans la même entreprise
33:52et qui appartient à la même branche
33:54il n'a pas le même métier
33:55et les mêmes risques
33:55et la même pénibilité
33:56et pourquoi ça s'appliquerait
33:57à lui à ce moment-là
33:58vous voyez ce que je veux dire
33:59un couvreur
34:00c'est un manutentionnaire
34:02c'est un manutentionnaire
34:03quelqu'un qui est
34:04un ouvrier du bâtiment
34:05c'est un ouvrier du bâtiment
34:06quand vous mettez des parpa
34:07vous êtes maçon
34:08porté des parpaings
34:09toute la journée
34:10évidemment
34:11votre corps
34:11à 55 ans
34:12il est déjà usé
34:14j'assume qu'il faut même partir
34:16avant 62 ans
34:18il faut même dire
34:18que pour moi
34:19un ouvrier
34:19il doit partir
34:20avant 62 ans
34:21en vérité
34:21parce qu'il lui reste
34:22son corps est usé
34:23à quel âge
34:24pardon
34:25à quel âge
34:26il doit partir
34:26moi j'avais fait une note
34:27à la fondation Jean Jaurès
34:28mais ce n'est pas la position
34:29officielle du Parti
34:29c'est ma position à moi
34:31qui montrait
34:31qu'on pouvait avoir
34:32un système financé
34:33on faisait partir
34:34des gens qui avaient
34:34les métiers les plus pénibles
34:35à 58 ans
34:36en reculant
34:37les gens qui ont
34:38les métiers
34:38les moins pénibles
34:39aujourd'hui
34:39la retraite des ouvriers
34:40et des employés
34:42elle coûte aussi cher
34:43au système
34:43que la retraite des cadres
34:44parce que les cadres
34:45ont des meilleurs salaires
34:46donc ont des meilleures
34:47rémunérations
34:47et vivent
34:48beaucoup plus longtemps
34:49je dis 13 ans de plus
34:50donc il faut qu'aujourd'hui
34:51on retrouve de la justice
34:52dans le système
34:53et permettre aux gens
34:53qui ont les métiers
34:54les plus pénibles
34:54de partir plus tôt
34:55parce que leur corps est usé
34:56j'ai une question
34:57à vous poser à tous les deux
34:58j'ai entendu ces dernières heures
34:59Boris Vallaud
35:00le chef de file
35:01des députés socialistes
35:02se féliciter de la suspension
35:03hier à la tribune
35:03en disant ça va profiter
35:04à 3 millions et demi
35:06de personnes
35:06et j'ai entendu
35:07Marie-Diz Léon
35:08ce matin
35:09la patronne de la CFDT
35:10dire ça va profiter
35:11au total à 700 000 personnes
35:12qui dit vrai
35:13entre les deux
35:13il y a deux sujets
35:14c'est-à-dire qu'il y a
35:15le report de l'âge légal
35:17là c'est effectivement
35:18700 000 sur les 18 mois
35:20de suspension
35:21et puis le report
35:24de l'accélération
35:25de Touraine
35:25c'est-à-dire du report
35:26de l'accélération
35:26de nombre de trimestres
35:27qu'il faut
35:27cotiser pour arriver à 43
35:29ça concerne tout le monde
35:31parce que du coup
35:32ça recule l'accélération
35:33les deux en raison
35:34mais ce sera 3 millions et demi
35:35à terme c'est ça ?
35:363 millions et demi
35:37en comptant
35:38Touraine
35:39c'est-à-dire l'accélération
35:40du nombre de trimestres
35:41et 700 000
35:42sur la seule question
35:44du passage
35:44de 62 à 64
35:45vous avez entendu
35:46tout à l'heure
35:47Philippe Brin
35:47qui a dit maintenant
35:48le patronat
35:48il n'a plus le choix
35:49il va arriver
35:50aux discussions
35:51qui vont avoir lieu
35:51peut-être là
35:52le gouvernement
35:52vous a demandé
35:53d'aboutir
35:53Sébastien Lecornu
35:54l'a dit aujourd'hui
35:55d'aboutir au printemps
35:56avec un nouveau texte
35:57sur les retraites
35:58très clairement
35:59le MEDEF
35:59ne sera plus en position de force
36:01en entrant dans la salle
36:02en fait
36:02je ne suis pas certaine
36:05de ce que vous dites
36:06parce que de toute façon
36:07on a toujours exercé
36:07notre responsabilité
36:08je pense que
36:09les partenaires
36:10et le MEDEF en tête
36:11parce que première organisation
36:12patronale
36:12et on est toujours arrivé
36:13à des propositions
36:14donc les propositions
36:15on les a toujours eu
36:16on les ressortira
36:17et on discutera
36:18on est déjà responsable
36:20mais j'aimerais quand même
36:22juste faire une petite insiste
36:23donc on suspend
36:23jusqu'aux élections présidentielles
36:25le message
36:26c'est en gros
36:26de renvoyer à la nation
36:28cette décision
36:30de s'écharper
36:31dans la campagne électorale
36:33présidentielle en 2027
36:34autour de ce sujet
36:35ça veut dire quoi ?
36:36ça veut dire qu'on ne va pas parler
36:37de deux autres sujets
36:38qui eux
36:39créeraient de la valeur
36:40créeraient de la valeur
36:41pour tout le monde
36:41qu'on pourrait peut-être
36:42un jour redistribuer
36:43c'est-à-dire en gros
36:44ce que le prix Nobel français
36:46vient d'avoir
36:47les travaux sur l'innovation
36:48en disant
36:48en fait
36:49Philippe Aguillon dit
36:51l'Europe et la France
36:52sont en train de décrocher
36:53par rapport à ces sujets
36:53d'innovation
36:54qui créent de la valeur
36:55et deuxième sujet
36:56la productivité
36:57où la France et l'Italie
36:58sont en train de décrocher
36:59en d'autres termes
37:00on va avoir
37:00une ou deux présidentielles
37:01de retard
37:02pendant que les autres
37:02ont déjà réglé
37:03la question des retraites
37:04on va éviter le sujet
37:05de la création de valeur
37:06éviter la question
37:08il ne tient qu'à vous
37:09d'aboutir à un accord
37:10avant l'élection présidentielle
37:12et à ce moment-là
37:12on aura un nouveau système
37:13avant l'élection présidentielle
37:15donc du coup
37:16une décision politique
37:20voire
37:20je ne voudrais pas
37:21être polémique
37:22mais voire politicienne
37:23renvoi à l'ensemble
37:25de la classe
37:26du monde du travail
37:27entreprise
37:28comme syndicaux
37:29vous gérez aujourd'hui
37:30par exemple
37:31Agir Carco
37:32c'est logique
37:33c'est le très bon exemple
37:35et qui est bien géré
37:36pour le coup
37:36il est très très bien géré
37:37et en effet
37:38le politique
37:38c'est pas ingéré
37:39aujourd'hui le gouvernement
37:40a dit je veux confier
37:41tout la gestion du régime
37:42des retraites
37:42aux partenaires sociaux
37:43effectivement le régime
37:44des cadres
37:45ce qu'on appelle
37:45Agir Carco
37:46c'est pas les cadres
37:46c'est complémentaires
37:47les retraites complémentaires
37:48pardon vous avez raison
37:49et géré aujourd'hui
37:50par les partenaires sociaux
37:51ils dégagent même régulièrement
37:52des excédents
37:52ce qui n'est pas tout à fait
37:54le cas du régime
37:54de base des retraites
37:56pourquoi on n'arriverait pas
37:58à faire la même chose
37:59dans les deux cas
37:59on va reprendre probablement
38:01les propositions
38:01qu'on avait fait avant le Covid
38:02à savoir si on est sur trois systèmes
38:03parce qu'il n'y a pas de motion
38:04de censure chez les partenaires sociaux
38:05et qu'il y a une obligation
38:06de s'entendre
38:06si on est sur trois systèmes différents
38:08mais peut-être que ça sera ça
38:09ou ça sera autre chose
38:10mais c'est ce qu'on avait fait
38:11comme proposition avant le Covid
38:12trois systèmes différents
38:14où on gère la retraite
38:15des agents publics
38:16la retraite des indépendants
38:17la retraite des salariés du privé
38:19peut-être qu'on arrivera
38:20à un truc vertueux
38:21comme le système Agir Carco
38:23Merci beaucoup à tous les deux
38:24toute petite question d'actualité
38:25Philippe Brun
38:26demain deux motions de censure
38:27examinées à l'Assemblée nationale
38:28on va faire avec Marie Chantret
38:30qui va nous rejoindre
38:30dans quelques instants
38:31le bilan
38:31savoir combien il y a de frondeurs
38:32chez les républicains
38:34combien il y a de frondeurs
38:34chez les socialistes
38:35bon vous
38:36vous ne voterez pas la motion de censure
38:37très clairement
38:38depuis le retour
38:40sur la suspension des retraites
38:42combien il y aura de frondeurs
38:43chez vous
38:43Marie Chantret
38:43écoute elle est à l'entrée
38:44du plateau pour faire les comptes
38:46d'après une déclaration publique
38:48des uns et des autres
38:49entre 1 et 3
38:50entre 1 et 3
38:52entre 1 et 3
38:53maximum
38:53qui a priori
38:54sur 69 députés
38:55permettra à Sébastien Lecornu
38:56de poursuivre son bateau
38:57il n'y a pas de difficultés
38:58assez peu de suspens en réalité
38:59merci beaucoup à tous les deux
39:01d'avoir été sur le plateau
39:0260 minutes tout de suite
39:03la question du jour
39:04on a parlé du budget
39:05on a parlé des retraites
39:06avec vous
39:07que va-t-il se passer
39:08donc demain
39:08et les jours suivants
39:10a priori sauf grosse surprise
39:11on le disait à l'instant
39:12Sébastien Lecornu
39:13devrait échapper à la censure
39:14mais en promettant
39:15de ne plus utiliser
39:15l'article 49.3
39:17qui permet au gouvernement
39:18de passer en force
39:18lorsqu'il n'a pas de majorité
39:20le Premier ministre
39:21va peut-être provoquer
39:23un big bang politique
39:24pour en parler ce soir
39:26Marie Chantret
39:27qui nous rejoint
39:28la chef du service politique
39:29de BFM TV
39:29bonsoir Marie
39:30Guillaume Tabard
39:31éditorialiste politique
39:32au Figaro
39:33est là lui aussi
39:33bonsoir à vous
39:34et bienvenue Guillaume
39:35Jean-Louis Bourlange
39:36va nous rejoindre
39:37dans quelques instants
39:37bonsoir à vous
39:38monsieur Bourlange
39:38ancien député du MoDem
39:40et Daniel Cohn-Bendit
39:41qui est avec nous
39:42comme chaque mercredi
39:43Marie
39:44vous venez d'entendre
39:44les propos de Philippe Brun
39:46qui dit entre 1 et 3 frondeurs
39:47au parti socialiste
39:48vos derniers décomptes
39:49vous ça donne quoi
39:50et la question d'après
39:51évidemment c'est
39:52y a-t-il une majorité
39:53pour voter l'émotion de censure
39:55puisqu'il y en a 2 demain
39:55sur les décomptes
39:57de Philippe Brun
39:58je dirais un tout petit peu plus
40:00selon les réformations
40:01du service politique
40:02de BFM TV
40:03du côté du parti socialiste
40:05on est plus entre 6 et 8
40:076 et 8
40:08d'après la police
40:09d'après les manifestants
40:10on est dans la fourchette
40:11le soir de manif
40:12en effet
40:13parce que vraisemblablement
40:14des députés socialistes
40:16ultra marins
40:17ont fait savoir ce soir
40:18qu'ils s'engageraient
40:20vers un vote
40:21de cette motion de censure
40:22malgré les demandes
40:24voire les ordres
40:25du patron
40:25Olivier Faure
40:26donc il serait un peu
40:27frondeur
40:28le retour des frondeurs
40:29est-ce qu'on aura aussi
40:29chez les républicains
40:30c'est la grande question
40:31la consigne au rappel
40:32du chef de file
40:33des députés
40:33Laurent Wauquiez
40:34on ne vote pas la censure
40:35effectivement
40:36selon là aussi
40:37nos dernières informations
40:38on serait entre
40:392 et 5 députés
40:41les républicains
40:42qui pourraient être tentés
40:43ce soir
40:44d'appuyer sur le bouton
40:45de la censure demain
40:46d'autant que
40:47ça ne vous a peut-être
40:48pas échappé
40:49il y a une heure seulement
40:51Bruno Retailleau
40:52a fait publier
40:53sur son compte Facebook
40:54incommuniqué
40:55au vitriol
40:56contre Sébastien Lecornu
40:58ce discours de politique
41:00générale
41:00écrit-il
41:01est d'abord
41:01l'illustration
41:02d'une dérive
41:03voilà ce que dit
41:04le patron des républicains
41:05donc il n'appelle pas
41:07à voter la censure
41:08parce qu'il n'est pas
41:09patron des députés
41:10mais c'est très violent
41:11et effectivement
41:13peut-être que des députés
41:14pourraient être tentés
41:15d'aller plus loin
41:16ça peut jouer sur le chiffre
41:17qu'on voyait là
41:17sur l'écran
41:18Guillaume Tabard
41:18à l'heure où on se parle
41:19270 députés
41:21prêts à voter la censure
41:22je rappelle qu'il en faut
41:22289
41:23pour renverser un gouvernement
41:24le message de Bruno Retailleau
41:27peut avoir des conséquences
41:28ou pas ?
41:28ça peut jouer
41:29alors peut-être à la marge
41:30mais ça peut jouer quand même
41:31ne serait-ce que parce que
41:32au-delà de ce message
41:33de Bruno Retailleau
41:34il semblerait qu'il y ait
41:35des remontées très virulentes
41:36de la part des adhérents LR
41:39furieux
41:40contre le discours
41:41de Laurent Wauquiez
41:42et furieux
41:43contre finalement
41:44l'acceptation
41:44de l'abandon
41:45de la réforme
41:46des retraites
41:47alors on voit bien
41:48que les députés
41:49sont partagés
41:51entre leur envie
41:52de ne pas retourner
41:53aux urnes
41:53parce que beaucoup
41:53ont été élus
41:54de manière assez serrée
41:55et souvent d'ailleurs
41:56contre des élus
41:56contre des candidats LR
41:59et souvent grâce
42:00à des retraits
42:00de candidats
42:02macronistes
42:03au nom du Front Républicain
42:05donc ils ont cette peur
42:06de retourner dans les urnes
42:07mais ils ont cette pression
42:08de leurs militants
42:10qui fait que peut-être
42:11que quelques-uns
42:12alors ça sera peut-être
42:13deux ou trois ou quatre
42:14pourraient basculer
42:16du côté de la censure
42:16quand on fait les comptes
42:17on voit qu'on
42:18on en est encore loin
42:19on en est encore loin
42:20loin ça va jouer à pas rien
42:21voilà
42:22il ne faut pas oublier
42:23qu'il y a déjà eu
42:24des motions de censure
42:25je crois c'est d'ailleurs
42:25contre Elisabeth Borne
42:27qui se sont jouées
42:28à quelques voix près
42:29mais dans le bon sens
42:30pour elle
42:30et là à nouveau
42:32on s'en partit
42:34pour que ce soit
42:34dans le bon sens
42:35pour celle-là
42:35le scénario le plus crédible
42:36en tout cas on peut le dire
42:37à 19h34
42:38veille de motions de censure
42:40au pluriel
42:40c'est que Sébastien Lecornu
42:42reste à son poste
42:44qu'il ne soit pas renversé
42:45demain par les députés
42:46Daniel Cohn-Bendit
42:47si c'est le cas
42:48pour vous
42:49qui sortira vainqueur
42:50de cette séquence politique ?
42:53Fort et Sébastien Lecornu
42:56Sébastien Lecornu
42:57qui a réussi
42:58à dompter Macron
42:59avec sa démission
43:01en lui disant
43:02où tu me laisses faire
43:03et je m'en vais
43:04où je m'en vais
43:05on lui avait imposé le maire
43:07ça a donné tout ce sprints
43:08avec Retailleau
43:10et tout ça
43:10donc il est revenu
43:12maintenant
43:12il a les mains libres
43:13et au contraire
43:15de tout le monde
43:15je trouve que
43:16sa déclaration hier
43:18son discours
43:19était intelligent
43:20où on veut
43:22un budget
43:23et si on veut
43:24un budget
43:24il fallait qu'il fasse
43:26cet accord
43:26avec les socialistes
43:27pour les socialistes
43:29aujourd'hui
43:29ils sont la force
43:31responsable
43:32et la force
43:33responsable
43:34qui dit
43:34la France
43:35a besoin
43:36d'un budget
43:37au-delà de
43:38si je suis d'accord
43:39sur ceci ou pas
43:40c'est la catastrophe
43:41et le spread
43:42va augmenter
43:43et les 2-3 mois
43:45si la France
43:46il y a dissolution
43:47élection
43:48et bien
43:48vous savez
43:49en Angleterre
43:51ça a duré un mois
43:52quand la première ministre
43:53a fait n'importe quoi
43:54économiquement
43:55un mois
43:56où l'économie
43:58anglaise
43:58a plongé en enfer
44:00donc c'est pas un jeu
44:01c'est pas un jeu
44:02cette histoire
44:03donc je crois
44:04que c'est responsable
44:06et que Retailleau
44:07se trompe
44:08moi je crois
44:09que Retailleau
44:10se trompe
44:11en attaquant
44:11le cornu
44:12le cornu
44:13est en train
44:14de sauver
44:14le centre droit
44:15voilà ma position
44:17le cornu est en train
44:17de sauver le centre droit
44:18Jean-Louis Bourlange
44:18c'est votre famille politique
44:19je ne suis pas
44:20je ne suis pas du tout
44:21en désaccord
44:22avec ce que vient de dire
44:23Danny Cohn-Bendit
44:24je crois que c'est assez curieux
44:26d'observer d'ailleurs
44:27que Retailleau
44:27a été élu
44:28sur la ligne
44:29qui est actuellement
44:31celle de Wauquiez
44:32et que Wauquiez
44:33a été battu
44:33sur la ligne
44:34qui est actuellement
44:35tout bouge très vite
44:35tout bouge très vite en ce moment
44:37ça prouve qu'ils ne savent pas du tout
44:38où ils en sont
44:39mais fondamentalement
44:41on verra
44:42mais pardon
44:42vous diriez comme
44:43Daniel Cohn-Bendit
44:44Sébastien Lecornu
44:44a dompté
44:45Emmanuel Macron
44:46je crois que Danny
44:48est toujours très exubérant
44:50et moi je suis plus prudent
44:51mais moi j'ai beaucoup apprécié son discours
44:54j'ai trouvé que
44:56et dans la forme
44:57et dans le fond
44:57c'était un discours responsable
45:00à la fois réaliste
45:02et très tonique
45:03et je pense qu'il a fait
45:04quelque chose
45:06que effectivement
45:07sans doute
45:08Emmanuel Macron
45:09ne souhaitait pas
45:09voir se produire
45:11c'est-à-dire de dire
45:12maintenant
45:13arrêtons de dire
45:15que c'est la faute
45:15de Macron
45:17il n'a pas
45:18ce n'est plus lui
45:20qui va arbitrer
45:21nous avons un parlement
45:22nous sommes
45:23la 5ème République
45:24est un régime parlementaire
45:26et bien on va voir
45:27ce que le parlement
45:28est capable de faire
45:29et il le fait
45:30en mettant sur la table
45:31l'abandon du 49-3
45:32oui mais l'abandon du 49-3
45:34vous savez
45:34c'est d'abord
45:35c'est un renoncement personnel
45:36mais le 49-3
45:37il y a le droit
45:39de dissolution derrière
45:40qui est une sorte
45:41de super 49-3
45:42en réalité
45:43ce que dit
45:44le cornu
45:46au parlementaire
45:47c'est
45:48je gèle
45:49je n'abandonne pas
45:50je ne renonce pas
45:52à la réforme des retraites
45:53elle reviendra
45:54si vous ne faites rien
45:55je pose un budget
45:57qui n'est pas parfait
45:58mais qui est bien
45:59maintenant
46:00vous pouvez le changer
46:01et c'est
46:02vous allez démontrer
46:03aux français
46:04ce dont vous
46:06en tant qu'assemblée
46:07vous êtes capable
46:08et à la fin
46:09on verra
46:11moi je crois
46:12qu'il y a un risque
46:13très très sérieux
46:14très sérieux
46:15de crise
46:17à l'issue
46:17de la procédure budgétaire
46:19mais il a changé
46:21renversé
46:22la charge de la preuve
46:23jusqu'à présent
46:24on dit
46:24c'est le gouvernement
46:25qui doit faire ça
46:25là il dit
46:26non écoutez moi
46:27je suis honnête
46:28je vous laisse
46:29j'ai mis
46:30sa formule
46:31je propose
46:33le gouvernement propose
46:34nous débattons
46:35et vous décidez
46:37ce qu'il n'a pas dit
46:38c'est le quatrième point
46:39qui est important
46:40je dissous
46:41de la part du président
46:43de la république
46:44si effectivement
46:45vous ne faites que des bêtises
46:46donc c'est en cela
46:47qu'il a je crois
46:48mis les acteurs
46:49en face de leur responsabilité
46:50et je ne suis pas d'accord
46:52avec ceux qui disent
46:53notamment Guillaume
46:54et le Figaro
46:57qui disent
46:57on a tout lâché
46:58etc
46:59il n'a pas lâché
47:00il a simplement
47:01renvoyé
47:02les retraites étaient
47:04complètement bloquées
47:05on ne pouvait plus faire
47:06un pas
47:06dans ce pays
47:08si on ne suspendait pas
47:10la retraite
47:11donc il a simplement
47:12dit ça
47:13il a simplement dit
47:14au parlement
47:16le bébé
47:17est à vous
47:18mais nous sommes là
47:20pour voir
47:21ce que vous allez faire
47:21de ce bébé
47:22Daniel Konbenich
47:23vous voit réagir
47:23est-ce que ça peut marcher
47:24confier les clés
47:25de la loi
47:26aux députés
47:27et de plus
47:29il a intelligemment
47:30renoué avec la CFDT
47:33parce que si vous voulez faire
47:35une réforme des retraites
47:36en France
47:37vous avez besoin
47:38de partenaires sociaux
47:40et le MEDEF
47:41doit maintenant
47:43qui qui le MEDEF
47:44si c'est tellement grave
47:46de la décision
47:48et bien
47:49ils peuvent décider
47:51d'une nouvelle législation
47:53les partenaires sociaux
47:54en deux mois
47:55en trois mois
47:55donc il a
47:56revigoré
47:59si vous voulez
47:59la démocratie parlementaire
48:01et la démocratie sociale
48:03il a redonné
48:04du pouvoir
48:05aux partenaires sociaux
48:06et bien
48:06faites votre travail
48:08soyez responsable
48:09donc je vois
48:11qu'il a tout bien
48:11l'erreur de Macron
48:13sur les retraites
48:14ça a été
48:15de ne pas chercher
48:16un compromis
48:16avec Laurent Berger
48:17si vous faites
48:19toutes les réformes
48:20de retraite
48:21se sont faites
48:22avec un compromis
48:23avec la CFDT
48:24avec les syndicats réformistes
48:26toutes les réformes
48:27de retraite
48:27et ça Macron
48:28n'a pas su le faire
48:29et le cornu
48:30va maintenant
48:31dans la bonne direction
48:32avec une nuance
48:33je vous dis ça
48:33parce que je ne suis pas
48:34un fanatique
48:35de le cornu
48:36avec une nuance
48:38cette précision
48:39à la fin
48:39avec une nuance
48:40c'est que quand on a
48:41juste une petite nuance
48:42c'est qu'on avait essayé ça
48:44avec le conclave
48:45et c'est quand même
48:45les partenaires sociaux
48:46est-ce que c'est la faute
48:47du Medef
48:48est-ce que c'est la faute
48:48des uns ou des autres
48:49c'est les partenaires sociaux
48:50qui ne s'étaient pas mis d'accord
48:51donc là
48:52les partenaires sociaux
48:53ont échoué dans le conclave
48:54on va à nouveau
48:55les solliciter
48:56mais
48:57in fine
48:58c'est l'autorité politique
49:00et là
49:00ce que dit le cornu
49:01c'est
49:02voyons si
49:03les parlementaires
49:04sont capables
49:04d'inventer quelque chose
49:05si on a M. Brun
49:07qui est un très brillant
49:10député socialiste
49:11on aura sorti
49:12quelque chose de réaliste
49:13mais il y a beaucoup
49:14de gens en partie socialiste
49:15qui ne sont pas du tout
49:16de l'avis de M. Brun
49:17Guillaume Tabard
49:17laissé de côté le 49-3
49:19je rappelle
49:19est-ce que ça peut marcher
49:21pardon
49:22est-ce que ça peut marcher
49:22ou est-ce que ça transforme
49:23le Parlement
49:24en terrain de guerre
49:24sur la question des retraites
49:25que soulevait Jean-Louis Bourlange
49:27c'est que
49:28un
49:28la question des retraites
49:30elle n'est pas d'abord
49:31une affaire de compromis politique
49:33elle est une question
49:33vitale
49:34pour l'avenir du pays
49:36or
49:37c'est la première fois
49:38depuis 30 ans
49:38que
49:39plus exactement
49:41aucune alternance
49:42n'a conduit à remettre en cause
49:43les réformes passées
49:44François Hollande
49:45s'est fait lire en disant
49:46j'abrogerais la réforme Sarkozy
49:47il l'a évidemment gardée
49:49il l'a même enrichie
49:50par la réforme Touraine
49:51
49:51c'est le gouvernement lui-même
49:53qui abandonne sa propre réforme
49:55ce qui va avoir un coût colossal
49:56il la gèle
49:57il n'abandonne pas
49:58et surtout
49:58je pense que
50:00ceux qui disent
50:01que la présidentielle
50:02sera l'occasion
50:03de repartir au Sahara
50:03sont ou naïfs
50:05ou hypocrites
50:06pourquoi ?
50:06pour deux raisons
50:06la première c'est que
50:07précisément
50:08Emmanuel Macron
50:09en 2022
50:09a été réélu
50:10en ayant fait
50:11une seule promesse de campagne
50:12une seule
50:13c'est la retraite
50:14à 175 ans
50:15donc le mandat
50:15était clair
50:16on a vu par la suite
50:17qu'un varus
50:17ce mandat à la présidentielle
50:18n'avait servi à rien
50:19puisque la réforme
50:20elle a été contestée
50:21et qu'aujourd'hui
50:21elle est suspendue
50:22même pendant la campagne
50:23elle est allée à 64
50:24il est déjà
50:25il était à 65
50:27et c'est Elisabeth Borne
50:29qui est revenue à 64
50:29et surtout
50:30on commence à 65
50:31on passe à 64
50:32et on s'arrête à 62
50:33et après le fait
50:34qu'aujourd'hui
50:34Emmanuel Macron lui-même
50:36finalement renonce
50:37à sa réforme
50:37imaginez-vous
50:39un seul instant
50:40qu'un seul candidat
50:41à la présidentielle
50:41en 2027
50:43va oser proposer
50:44une réforme difficile
50:45pour les retraites
50:45à l'évidence non
50:46et donc
50:47ce qui s'est passé aujourd'hui
50:48c'est pas qu'on a obtenu
50:49un accord de courte
50:49je crois d'abord
50:51que si on ne fait rien
50:53la réforme s'applique
50:55elle est gelée
50:56pour une durée déterminée
50:58mais il n'y a pas de décision
50:59à prendre
50:59pour qu'elle soit relancée
51:00je vous appelle le dire
51:01parce que ça va encourager
51:02les gens à voter la censure
51:03le cornu lui-même
51:04a dit qu'il avait déposé
51:05un amendement
51:06pour mettre en oeuvre
51:07cette suspension
51:07un amendement
51:08pour mettre la suspension
51:09ce qui veut dire que
51:10pardon
51:11s'il ne se passe rien
51:12si aucun des candidats
51:13bon c'est peu probable
51:13j'avoue
51:14ne décide d'une nouvelle réforme
51:15à la présidentielle
51:16le 1er janvier 2028
51:17elle reprend son cours
51:18et on reçoit
51:19de trimestre en trimestre
51:20d'abord j'ai bien compris
51:22ce qu'a dit le premier ministre
51:23il veut aboutir
51:25à un projet
51:25dans les mois qui viennent
51:27ça il l'a confié
51:28au partenaire
51:28ce qu'il dit
51:28et moi je crois
51:29malgré tout
51:30qu'on ne pouvait pas
51:32s'obstiner
51:32sur une réforme
51:34qui était et ça
51:34je crois que
51:35ce que Guillaume Tabard dit
51:36est très très juste
51:37c'est la première fois
51:38qu'une réforme des retraites
51:40a été
51:40a été
51:41vraiment
51:42refusée
51:44après avoir été appliquée
51:45moi je croyais
51:46que ça passerait
51:47que ça serait difficile
51:47mais que ça passerait
51:48mais cher Guillaume
51:50la situation est comme ça
51:52c'est la première fois
51:53qu'on a eu des gilets jaunes
51:54c'est la première fois
51:55qu'on a des majorités
51:58de défiance
51:59aussi constante
52:00aussi forte
52:00à l'égard des autorités politiques
52:02c'est vrai
52:03que c'est extrêmement difficile
52:04dans le pays
52:06dans la France
52:07actuelle
52:08de faire des réformes
52:09le parti
52:10du refus de la réforme
52:12est toujours
52:12très largement majoritaire
52:14donc ça demande
52:15un génie politique
52:16et là on valide
52:16ce parti de la réforme
52:17Marie Chantret
52:17oui non
52:18avec ce pari
52:20qui fait Sébastien Lecornu
52:21si c'est 1er janvier
52:222028
52:23parce qu'on s'est demandé
52:23pourquoi cette date
52:24c'est qu'en effet
52:25dans son esprit
52:27ça va être un débat
52:28de la présidentielle
52:29et que
52:30le ou la future
52:32présidente
52:33mettra en place
52:34durant
52:35les 6 mois
52:36qui
52:37l'élit
52:38son élection
52:39et le début
52:40de l'année
52:402028
52:41une réforme
52:42soit
52:42réengagée
52:44réemmanchée
52:45c'est la philosophie
52:47aujourd'hui
52:47de Sébastien Lecornu
52:48et c'est comme ça
52:48qu'il se justifie
52:49de sa proposition
52:51après il va falloir
52:52voir comment
52:53effectivement
52:53les oppositions
52:54le prennent
52:56je voudrais revenir
52:57d'un mot
52:57avec Daniel Kahn-Bénit
52:58sur l'abandon
52:59la promesse
52:59de l'abandon
53:00du 49-3
53:01Daniel Kahn-Bénit
53:02je connais votre passion
53:02à la fois pour les engueulades
53:03et pour les compromis
53:05à la fin des engueulades
53:06c'est-à-dire
53:07on doit pouvoir parler tout
53:08ne pas être d'accord
53:08mais à la fin
53:09il y a un moment
53:10il faut s'asseoir
53:10à la même table
53:11et signer
53:13des textes communs
53:14est-ce que vous pensez
53:15que l'Assemblée nationale
53:15dans les semaines
53:16dans les mois qui viennent
53:17va se transformer
53:18je disais tout à l'heure
53:19en terrain de guerre parlementaire
53:20ou est-ce que vous pensez
53:21que les lignes vont bouger
53:23que les gens
53:24qui sont aujourd'hui
53:24qui affichent des désaccords
53:25y compris sur les plateaux télé
53:26vont être capables
53:27une fois enfermés
53:28dans la même pièce
53:28de se mettre d'accord
53:29pour parler
53:30des impôts des français
53:32des retraites des français
53:33est-ce que vous y croyez ?
53:35écoutez je ne suis pas croyant
53:36moi au contraire
53:37de Jean-Louis
53:38donc c'est pas ça
53:41mais je suis persuadé
53:42qu'il y a une majorité
53:44de députés
53:45qui mettront l'intérêt
53:47de la France
53:48avant leurs intérêts
53:51ou individus personnels
53:52ou partidaires
53:54parce que c'est impossible
53:55c'est là je ne suis pas d'accord
53:57avec Guillaume Tabac
53:57objectivement
53:59moi je ne dis pas
54:00je ne suis pas contre
54:02la réforme des retraites
54:03objectivement
54:04et tous les calculs sont vrais
54:06que la France
54:07est en deçà
54:08mais si politiquement
54:09ça ne passe pas
54:10il faut quand même avoir
54:12de l'intelligence politique
54:13en démocratie
54:14c'est pas
54:15c'est pas Platon
54:16c'est pas
54:17on a raison
54:18donc on va imposer
54:19on ne peut plus imposer
54:21quoi que ce soit en France
54:22c'est pour cela
54:23que je suis persuadé
54:25qu'il sortira
54:26un budget
54:27négocié
54:28le 31 décembre
54:30j'en suis persuadé
54:31parce que
54:33en fait
54:34les réformistes
54:35de droite
54:36à la gauche
54:37laissant
54:38LFI d'un côté
54:39laissant
54:41l'ERN
54:42de l'autre côté
54:42savent
54:44savent
54:45que pour leur avenir
54:46politique
54:46pour leur campagne
54:47présidentielle
54:48la France a besoin
54:49d'un budget
54:50à la fin de cette année
54:51et je suis désespéré
54:53de la position
54:54des écologistes
54:55ce sont des lâches
54:57ils sont lâches
54:58parce qu'ils ne veulent pas
54:59la dissolution
55:00ils veulent voter
55:01la censure
55:02parce qu'ils se cachent
55:03derrière le PS
55:04le PS ne va pas la voter
55:05donc nous
55:06on est des gauchistes
55:07on fait lâchez-nous
55:09on va tout casser
55:10oui mais ils les ont
55:11à zéro
55:11s'il y a dissolution
55:12les deux tiers
55:14de leurs députés
55:15disparaissent
55:15tout ça
55:16c'est d'une bêtise
55:17incroyable
55:18oui je suis persuadé
55:20qu'il y a
55:21une majorité
55:22de députés
55:23femmes et hommes
55:25qui sont
55:26sincères pour la France
55:27et ils trouveront
55:28un compromis
55:29pour le budget
55:30merci beaucoup
55:31Daniel
55:31plus de mise que moi
55:32c'est là qu'on voit
55:33que Dany
55:34en dépit de la longue
55:35entente que nous avons
55:36eue notamment
55:36au Parlement européen
55:37il y a quand même
55:38des différences
55:38moi je suis quand même
55:40un peu plus pessimiste
55:41que lui
55:41je crois que le jeu
55:42est entièrement ouvert
55:43mais je crois que
55:44Sébastien Lecornu
55:45a eu raison
55:46de lancer la balle
55:47du côté du Parlement
55:48et plus optimiste
55:49que d'autres parlementaires
55:50si je puis me permettre
55:51certains imaginent déjà
55:52un palais bourbé
55:53un palais bourbé
55:54un palais bourbier
55:55en bourbé
55:56bourbier et en bourbé
55:57je pense que ça
55:58je ne discute pas ça du tout
56:00je crois qu'au point
56:01où on en est
56:02il fallait faire
56:03cette épreuve de vérité
56:04c'est tout
56:04là où j'étais en désaccord
56:06notamment avec
56:07monsieur Martin
56:07ce matin
56:08qui a pris des positions
56:09le président du MEDEF
56:11il a dit
56:11c'est incroyable
56:12le gouvernement
56:14s'est mis à la remorque
56:15de gens qui représentent
56:17des actionnaires
56:17activistes
56:18qui représentent
56:185% de la population
56:20c'est tout à fait faux
56:21on est en face
56:22d'une situation
56:23dans laquelle
56:24plus de 80%
56:25des français
56:26ne voulaient pas
56:27de cette réforme
56:27c'est pas
56:28les socialistes
56:29de ce point de vue là
56:30ils étaient
56:31la seule différence
56:33importante
56:34et je crois qu'on ne l'a pas
56:35assez souligné
56:36c'est quand même
56:36une rupture
56:37ça c'est ce que suggère
56:39Dany
56:40c'est quand même
56:41une rupture
56:41du Front Populaire
56:43on a quand même
56:44une rupture
56:45à l'intérieur du LR
56:47et on a une rupture
56:48du Front Populaire
56:49avec une ligne
56:50très profondément différente
56:52du parti socialiste
56:53par rapport au reste
56:54de la gauche
56:55Merci Jean-Louis Boulange
56:56merci Guillaume Tabard
56:57merci Marie Chantré
56:58merci à Daniel
56:58comme béni
56:59qui était avec nous
57:00à distance
57:01comme chaque mercredi
57:02dans 60 minutes
57:02dans quelques instants
57:03une nouvelle édition spéciale
57:05sur BFM TV
57:06j'ai le plaisir d'accueillir
57:07sur ce plateau
57:08ils sont là
57:09derrière
57:09Julie Hamet
57:10Maxime Switek
57:11bonsoir à tous les deux
57:12donnez nous le programme
57:13bonsoir Marc
57:14bonsoir à tous
57:15c'est reparti Maxime
57:16pour 4h de direct
57:17ensemble
57:18avec une question
57:19ce soir évidemment
57:19Sébastien Lecornu
57:20sera-t-il censuré
57:21des dernières heures
57:22de suspense
57:23ça va jouer
57:23sur le fil du rasoir
57:24Maxime
57:25oui ça va se jouer
57:25à quelques voix près
57:26on va vous donner
57:26dans un instant
57:27le dernier des comptes
57:28les derniers des comptes
57:28du service politique
57:29de BFM TV
57:30on sera notamment
57:30avec le ministre de l'Intérieur
57:32Laurent Nunes
57:32et avec le monsieur finance
57:34du Rassemblement National
57:35Jean-Philippe Tanguy
57:36voilà pour quelques-uns
57:37des invités
57:37qui vous attendent
57:38dans un instant
57:39pour cette soirée spéciale
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