- il y a 2 jours
Ce mardi 14 octobre, le partenariat entre OpenAI et Broadcom visant à renforcer la sécurité de l'approvisionnement en puces IA, a été abordé par Christian Parisot, conseiller économique pour Aurel BGC, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Nous en parlons notamment de tout cela avec Christian Parizeau, conseiller économique pour Aurel BGC et président d'Altaïr Economics.
00:07Bonjour Christian Parizeau.
00:09Merci d'être avec nous ce matin.
00:10En effet, Jérôme Poil qui prendra la parole ce soir, on en parlera dans un instant.
00:15Entre deux, il y aura également les résultats bancaires aux Etats-Unis.
00:18En tout cas, hier soir à la clôture, c'était du vert, à l'inverse de l'Europe ce matin qui corrige un petit peu.
00:23Plus 2% pour le Nasdaq, plus 1,5% pour le S&P 500.
00:27Grâce à l'IA, Broadcom prend 10%.
00:30Avec un nouveau partenariat pour OpenIA, il y a un chat de GPT, après Nvidia, AMD, c'est autour de Broadcom.
00:36Oui, alors c'est vrai qu'on a tous ce sentiment.
00:39Et d'ailleurs, il suffit de regarder la presse américaine, tout le monde parle de bulles.
00:42On est tous dans l'impression.
00:43Mais de l'autre côté, c'est dur de jouer contre le marché, puisque ça ne sert à rien d'avoir raison contre le marché.
00:48Et c'est vrai qu'on a le sentiment que la seule news qui alimente la hausse des marchés, c'est finalement cette thématique de l'intelligence artificielle.
00:55Alors, on peut se poser la question.
00:56Alors, il y a quand même un élément que je dois avouer en tant que fondamentaliste et puis en tant qu'économiste.
01:02C'est vrai que ça fait retranscrire quelque chose que l'on voit dans l'économie américaine.
01:06C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a une croissance américaine qui est en cas.
01:09C'est-à-dire qu'il y a des secteurs qui vont très très bien, qui concentrent toute la croissance économique.
01:14Je vais vous prendre un exemple.
01:15Aujourd'hui, si vous prenez le taux d'investissement des entreprises américaines, c'est l'investissement sur leur valeur ajoutée.
01:21Le taux d'investissement dans le secteur technologique est en hausse, en très forte progression.
01:25Par contre, le taux d'investissement total hors ce secteur-là, c'est en forte baisse.
01:30Donc, derrière, on voit l'investissement des entreprises qui progressent, mais c'est que concentré sur le secteur technologique.
01:36Et on voit de plus en plus aussi qu'on a des phénomènes comme ça de concentration de la croissance américaine sur ces quelques secteurs.
01:43Donc, derrière, ce n'est pas illogique que le marché reflète cette concentration de la croissance sur ces secteurs-là.
01:49Donc, on valorise des choses qu'on voit au niveau fondamental de l'économie américaine.
01:54Donc, la vraie question aujourd'hui, ce n'est finalement pas cette croissance en cas, avec ces deux secteurs, ceux qui vont bien, ceux qui vont mal.
02:03La question, c'est de savoir si les secteurs qui vont mal ne vont pas entraîner l'économie américaine dans un cycle négatif.
02:09C'est ça, la vraie question qu'il faut se poser.
02:10Ce n'est pas de se poser, est-ce qu'il y a une bulle ?
02:11Parce que la bulle, elle ne va pas s'arrêter comme ça.
02:13Parce qu'on voit que ces acteurs qui concentrent la croissance aujourd'hui, alors à tort ou à raison, est-ce qu'on fait des surinvestissements ?
02:19Mais on n'aura pas la réponse tout de suite.
02:21Donc, ces acteurs qui ont aujourd'hui, qui concentrent l'investissement, ont de l'argent.
02:25On voit que tout le monde investit dans ces acteurs et ça alimente, ça auto-entretient finalement les chiffres d'affaires.
02:30Donc, ce qui va arrêter, entre guillemets, s'il y a un excès d'optimisme, ce n'est pas forcément des déceptions, parce qu'il va falloir attendre encore longtemps.
02:37C'est savoir, est-ce que les secteurs qui vont mal, les secteurs qui commencent à licencier,
02:41est-ce que ces secteurs-là ne vont pas entraîner l'économie américaine dans quelque chose de plus négatif ?
02:46Pour faire simple, c'est bien les investissements dans l'IA, mais ce n'est pas créateur d'emploi.
02:50Ce n'est pas créateur d'emploi, alors qu'on a pas mal de secteurs qui commencent aujourd'hui à perdre des emplois aux États-Unis.
02:55Donc, la vraie question aujourd'hui, ce n'est pas finalement la barre du cas qui monte, c'est la barre du cas qui baisse.
03:00Et on le voit boursièrement parlant, il y a plein de valeurs qui sous-performent, mais ça traduit bien des difficultés.
03:05On a eu encore des résultats d'entreprises américaines, là dernièrement, qui montrent à quel point c'est compliqué pour les entreprises américaines.
03:10Donc, finalement, la vraie question, c'est celles qui vont mal, est-ce qu'elles ne vont pas entraîner et casser un petit peu ce dynamisme qu'on voit boursier ?
03:17Faut-il encore parler des sept magnifiques ou désormais des quatre ?
03:20On en parlera dans une dizaine de minutes avec Grégoire Gineau, qui est gérant actions américaines chez Mansartis,
03:25à cause notamment d'Amazon, qui est à la traîne depuis le début de l'année, boursièrement parlant.
03:30Néanmoins, la grande question en dehors de la bourse, c'est est-ce qu'un jour,
03:34eh bien, ces acteurs vont réussir à monétiser l'intelligence artificielle ?
03:38Parce que pour l'instant, les acteurs qui montent, les acteurs qui profitent de l'IA,
03:43ce sont ces vendeurs de puces, mais derrière, les acteurs du logiciel, ils sont un peu à la peine.
03:47Oui, alors c'est ça tout le problème, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, les marchés devraient vraiment s'intéresser,
03:52et on le voit qu'ils sont excitants là-dessus, c'est de dire, je vais jouer les secteurs qui profitent de l'IA.
03:57C'est aujourd'hui la vraie thématique d'investissement.
03:58C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous pouvez dire que Nvidia, ça y est, on connaît l'histoire, on a bien intégré,
04:03même si c'est une belle entreprise qui a un bon carnet de commandes.
04:07Mais aujourd'hui, là où il y a véritablement des efforts à faire en termes de valorisation,
04:11c'est sur les secteurs qui peuvent en profiter.
04:13Or, on sait, et on commence à avoir des études qui montrent qu'il n'y a que quelques secteurs qui profitent de l'intelligence artificielle.
04:18C'est essentiellement les médias, le secteur technologique.
04:21Par exemple, dans la distribution, ça a des impacts relativement faibles, relativement modérés.
04:25Donc, on voit qu'il y a des thématiques sectorielles à jouer sur la diffusion de l'IA.
04:30Et puis après, là où on ne maîtrise pas vraiment, c'est le temps de diffusion de ces effets de gain de productivité dans les autres secteurs.
04:38Et c'est pour ça que les marchés sont un peu hésitants.
04:40C'est-à-dire que, grosso modo, les investisseurs se disent, au moins il y a un élément qui est certain,
04:44il y a de l'argent, il y a de l'investissement.
04:45Donc, autant aller dans les secteurs où j'ai une visibilité.
04:48Par contre, dans le reste et la diffusion, là, on voit qu'il y a beaucoup d'incertitudes
04:51et peu de gens prennent des paris là-dessus.
04:52Donc, on voit que là, il y a vraiment un élément de faiblesse.
04:55Et puis, dernière chose quand même, je le disais, on dépend quand même,
04:58à partir du moment où on n'est plus sur la thématique plus semi-conducteur
05:01et qu'on commence à regarder dans l'économie américaine,
05:03là, on voit tous les éléments de fragilité et d'éléments de tension sur les marges,
05:08sur les coûts, sur la fragilité de l'économie américaine.
05:12Et c'est vrai que ça n'incite pas les investisseurs à prendre du risque.
05:14Donc, on est encore dans une thématique de l'IA, un peu comme protection quelque part.
05:19Mais attention, voilà, ça va arriver, mais ça va prendre du temps.
05:23Et je pense que là, on a encore un élément de soutien important.
05:26Prudence. En tout cas, aujourd'hui, l'un des temps forts de cette séance,
05:29pas pour nous, Européens, parce que ça sera à 18h, donc après la clôture,
05:32ça sera la prise de parole de Jérôme Powell lors d'un colloque.
05:35Ça sera aux alentours de 18h20, heure française.
05:37Pas évident, là, pour Jérôme Powell, de parler.
05:39On est en shutdown. Il n'y a pas de statistiques aux États-Unis.
05:41Il ne peut pas trop se mouiller sur les marchés américains,
05:44parce qu'à chaque fois, sinon, la réaction est immédiate.
05:47Et puis surtout, il a Donald Trump qui continue de lui mettre la pression.
05:50Oui, et puis il a même maintenant un membre qui lui met la pression aussi.
05:53Le problème, c'est que soit il parle en son nom, soit il parle au nom du FOMC.
05:58Et il essaye de faire une synthèse des différents courants au sein du FOMC.
06:02Alors, le FOMC, c'est le comité de politique monétaire.
06:04C'est eux qui décident le niveau des taux.
06:05Et on a différents membres qui ont parlé.
06:07Et on voit qu'il y a des divergences assez importantes.
06:09Alors, on le voit à travers les minutes du dernier FOMC,
06:11où il y avait des divergences importantes.
06:13Mais on le voit aussi à travers des déclarations des différents membres
06:15qu'on a eues au cours des dernières semaines.
06:18Et je dirais que s'ils devaient faire la synthèse,
06:20c'est grosso modo, on va vers une baisse des taux à la fin du mois.
06:23Mais attention, on va être prudent et on va maintenir une politique restrictive.
06:27Parce que la grosse peur qu'ont aujourd'hui pas mal de membres,
06:30c'est d'être pris à contre-pied sur l'inflation.
06:32Et perdre en crédibilité sur les marchés obligataires.
06:34Le pire des signaux que pourrait envoyer la Banque Centrale,
06:37c'est je suis accommodante, trop accommodante,
06:39et je laisse filer l'inflation.
06:41Et là, à ce moment-là, on aurait des marchés obligataires qui surréagiraient.
06:44Donc, c'est pas facile.
06:45Alors, il va attendre, à mon avis, il va être très prudent,
06:47parce qu'il va attendre les statistiques d'inflation du mois de septembre.
06:50Ils seront publiés le 23 octobre,
06:52puisqu'on a fait revenir les fonctionnaires du BLS
06:54pour faire le calcul de l'indice des prix aux États-Unis.
06:58Donc, on voit que ça devient quand même un enjeu important.
07:00Malgré le shutdown, il faut avoir la statistique des prix.
07:04Et donc, je pense qu'il va être très, très prudent dans son discours.
07:07D'une part, parce qu'il y a pas mal de divisions
07:08au sein du comité de politique monétaire.
07:10Et d'autre part, parce qu'il n'a pas ses statistiques.
07:12Donc, on va voir.
07:13Est-ce qu'il nous noie bien le poisson ?
07:14Je pense qu'il va tout faire pour.
07:16À suivre ce soir, donc, aux alentours de 18h, heure française.
07:19Un dernier mot, très bref.
07:20Les banques, ça y est, coup d'envoi.
07:21Aujourd'hui, ça sera en deux temps.
07:23Aujourd'hui et demain aux États-Unis.
07:25Des banques américaines qui devraient profiter, là, ça y est,
07:28de cette baisse de taux.
07:29Oui, alors, il y a plusieurs éléments qui sont un peu contradictoires.
07:32Mais il y a quand même, il faut rappeler,
07:33c'est que les banques, c'est un des secteurs
07:34qui a vu quand même le plus de révision à la hausse
07:37de ses projections de résultats sur le trimestre.
07:40Puisqu'en septembre, on attendait une hausse des EPS de 7,6.
07:43Maintenant, on est à plus de 13% d'attente en termes de résultats.
07:47C'est drivé en partie par la banque d'investissement,
07:51la reprise des marchés financiers.
07:53Bon, ça, c'est acquis.
07:54Par contre, on va plus regarder la banque de détails.
07:56Et ça, c'est toujours très intéressant, d'une part,
07:58parce que ça fournit pas mal d'éléments sur la conjoncture américaine.
08:01Les risques, les risques économiques.
08:02Alors, qui dit croissance en cas,
08:03dit des ménages américains qui sont dans une situation financière
08:06très porteuse, qui consomment,
08:08et d'autres qui sont en difficulté.
08:09Et ce qu'il va falloir regarder, c'est notamment les défauts,
08:12les défauts sur les crédits, les crédits à consommation,
08:14notamment pour les ménages les moins aisés.
08:16S'il y a une vraie pression économique,
08:18s'il y a un vrai problème de consommation aux États-Unis,
08:21ça proviendra surtout,
08:22ça se verra dans ces crédits à consommation,
08:24dans ces taux de défaut.
08:25Donc, on attend de regarder surtout la banque de détails,
08:27la rentabilité,
08:28les provisions pour risques de cette banque de détails.
08:31Ça sera un élément clé,
08:32tant pour notre analyse conjoncturelle
08:34que pour l'aspect résultat d'entreprises
08:36et des grandes banques américaines.
08:37De très bons baromètres, en effet,
08:39avec JP Morgan, Wells Fargo et Citigroup,
08:41qui vont dévoiler leurs résultats trimestriels aujourd'hui.
08:43Merci beaucoup, Christian Parizeau,
08:45de nous avoir accompagnés ce matin.
08:46Conseiller économique pour Aurel BGC
08:48et président d'Altaïr Economics.
08:50Merci beaucoup, Christian Parizeau.
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