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  • il y a 4 jours
Ce mardi 4 novembre, les marchés qui attendent l'emploi US ont été abordés par Patrice Gautry, chef économiste chez Union Bancaire Privée, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Patrice Gauthry depuis l'Union bancaire privée, chef économiste, afin de faire un petit point sur la situation américaine qui continue d'inquiéter alors que le shutdown est en train une nouvelle fois de s'éterniser.
00:11Ça sera bientôt les un mois de ce shutdown avec notamment pour conséquence certaines statistiques qui ne sont pas publiées.
00:18Typiquement il n'y aura pas de statistiques de l'emploi ce vendredi alors qu'habituellement c'est chaque premier vendredi du mois.
00:23Mais heureusement il y a des statistiques privées qui sont publiées ces dernières heures et qui seront encore publiées ces prochaines heures.
00:31Si on doit tirer aujourd'hui un panorama de cette économie américaine, comment vous pouvez la décrire, comment vous pouvez la dessiner Patrice Gauthry,
00:38sachant que hier vous avez quand même un secteur industriel qui a signé son huitième mois consécutif de repli.
00:45Oui alors effectivement on a les indicateurs privés qui relèvent effectivement la confiance dans l'industrie.
00:50Hier on a eu donc les indicateurs PMA-ISM. L'indicateur le plus regardé c'est l'ISM qui a légèrement baissé 48,7 par rapport à 49,1 donc le mois dernier.
01:02Il y a eu une légère baisse en fait sur les opinions concernant l'évolution de la production, donc une moindre activité et aussi de moindre niveau de stock.
01:13Par contre quand on regarde dans le détail il y a quand même un certain optimisme de la part de ces entreprises qui déclarent dans l'ISM entreprises qui sont un peu plus positives sur l'évolution future des carnets de commandes et l'évolution également de l'emploi.
01:28Alors il faut vous dire que cet ISM est beaucoup plus orienté sur les grandes entreprises très exportatrices et donc là on voit bien les contraintes donc à l'exportation qui sont toujours actives.
01:38Et bien entendu ce sondage a été réalisé avant l'accord, l'accord temporaire ou accord partiel entre les États-Unis et la Chine.
01:46Et puis il y a eu un autre indice, l'indicateur PMI. Alors lui est beaucoup plus orienté sur les petites et moyennes entreprises et sur l'activité domestique.
01:53Et là, eh bien on a une tonalité qui est beaucoup plus positive.
01:56L'indice est ressorti à 52,5 après 52 le mois dernier et la production et les carnets de commandes sont plutôt orientés à la hausse mais avec une prudence sur l'emploi et aussi on retrouve une prudence sur l'exportation.
02:11Donc au total, c'est une économie à deux vitesses, y compris dans le secteur industriel, donc avec ces contraintes à l'exportation qui sont encore très présentes et une activité domestique qui favorise plutôt les petites et moyennes entreprises que les très grandes entreprises à l'exportation.
02:27Et une copie sur l'emploi qui est, on va dire, globalement stabilisée puisqu'on attend là aussi aujourd'hui des chiffres privés et non pas des chiffres officiels sur l'évolution ou quelques tendances sur l'évolution de l'emploi.
02:40Oui, ça sera notamment les emplois vacants. Ça sera publié cet après-midi à 16h, heure française. Avant demain, ce fameux ISM, cette fois sur le secteur des services.
02:50Concernant les droits de douane, Patrice Gautry, comment aujourd'hui les entreprises américaines arrivent à s'adapter ? Quels sont un petit peu les retours du terrain ?
03:00Alors les retours du terrain sont mitigés. On a une absorption en fait des hausses de droits de douane par les entreprises américaines.
03:08Donc ce ne sont pas les exportateurs qui ont baissé les prix, mais ce sont les importateurs et ceux qui après font circuler les biens une fois qu'ils sont rentrés.
03:17Eh bien en fait, on a un taux d'absorption qui oscille entre 30 et 50 % de ces hausses de tarifs.
03:23Alors ça se retrouve effectivement dans les PMI et les ISM avec les prix payés.
03:29Donc ceux-ci sont toujours avec un rythme relativement élevé, mais n'ont pas accéléré.
03:36Donc ce qui veut dire qu'on est peut-être en fait dans le début de la fin, si je puis dire, du passage des hausses de prix liées aux tarifs.
03:43Mais ceux-ci sont encore présents et les hausses de tarifs se mélangent avec les contraintes sur les coûts.
03:49On l'a vu effectivement avec l'évolution des salaires récemment.
03:51Donc les entreprises sont plutôt globalement en train d'essayer de modérer en fait ces hausses de coûts.
03:57Mais on peut dire qu'en partie, ça a été absorbé par les marges.
04:01Alors bien entendu, l'impact est différent selon les secteurs.
04:03Et si vous avez du pricing power, plus on s'approche du consommateur et moins il y a de pricing power.
04:09Et il peut y avoir indirectement aussi un impact sur l'emploi au travers de la maîtrise des coûts.
04:14Sans compter bien sûr le shutdown qui commence mine de rien à avoir des impacts sur l'économie.
04:18Et ça sera mesuré dans la croissance du PIB.
04:22Des premières estimations font quand même état d'un impact de l'ordre de 0,5 à 1%.
04:27Alors bon, on est vraiment sur des fourchettes très larges.
04:29Il y a encore beaucoup d'inconnus.
04:30Mais ce shutdown est loin d'être neutre aujourd'hui, Patrice Gautry.
04:34Alors oui, déjà il nous prive effectivement de données.
04:38La Fed, sa réunion du mois de décembre, n'est pas sûre effectivement d'avoir des données
04:43sur l'ensemble de l'activité, de l'emploi et des prix.
04:46Et bien entendu, comme vous l'avez rappelé, on est dans une fourchette où il y a un impact.
04:51Alors il faut rappeler que traditionnellement, ce que l'on perd un trimestre, on le regagne le trimestre suivant.
04:57Donc même si on perdait entre 0,5 et 1 point de croissance annualisé, un trimestriel,
05:03eh bien on le regagnerait effectivement potentiellement sur le premier trimestre.
05:07Mais on voit que les débats sont un petit peu, je dirais, négatifs en ce sens où le marché du travail est au centre de ces débats.
05:14Donc ce n'est pas simplement en fait la réouverture des services publics,
05:18mais c'est aussi peut-être la poursuite de la contraction voulue par l'administration américaine en place,
05:23la poursuite de la contraction de l'emploi dans le secteur public,
05:28qui pourrait, même si on avait une réouverture, se poursuivre.
05:31Et donc là, on aurait quand même un facteur négatif sur l'évolution de l'emploi
05:35qui ajouterait encore, je dirais, de pression pour la Fed pour qu'elle continue à baisser ses taux d'intérêt directeur.
05:41Un dernier mot sur les perspectives.
05:43Ce flou ambiant réduit les probabilités de baisse de taux en décembre pour la Fed.
05:48Quand on regarde les indicateurs, pour l'instant, la probabilité d'une baisse de taux est aux alentours de 65%
05:53contre plus de 90% la semaine dernière.
05:55C'est ce qui explique aussi en partie la baisse des marchés actions,
05:58qu'il y avait beaucoup d'attentes sur cette fameuse baisse de taux du mois de décembre.
06:03Oui, effectivement. Alors, M. Powell a jeté le doute en disant que c'était loin d'être acquis d'avoir une baisse des taux.
06:09On a eu récemment, donc hier soir, plusieurs déclarations de la part du gouverneur
06:13et on voit qu'il y a encore beaucoup d'inquiétudes.
06:15Et les inquiétudes portent encore sur l'inflation.
06:18Et peut-être moins d'expressions, effectivement, d'inquiétudes véritables sur le marché de l'emploi
06:25à l'image des dernières déclarations.
06:27Donc, on voit que le FOMC est encore très, très divisé.
06:31Et même si je maintiens dans le scénario, effectivement, la probabilité d'une baisse encore au mois de décembre,
06:37eh bien, cela ne fait pas encore consensus au sein des gouverneurs.
06:40Et il faudra suivre avec attention la publication des minutes du dernier FOMC,
06:44parce que là, on verra effectivement un peu plus clair dans qui attend quoi en termes de scénario
06:50avec les risques liés sur l'inflation ou les risques liés sur l'évolution de l'emploi.
06:55Merci beaucoup Patrice Gautry de nous avoir accompagné ce matin,
06:57chef économiste de l'Union bancaire privée.

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