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  • il y a 18 minutes
Ce vendredi 10 octobre, les marchés des fusions-acquisitions et des restructurations en France ont été abordés par Pascal Raidron, fondateur d'Eight Advisory, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Et nous allons faire ensemble un point sur le marché des fusions acquisitions mais aussi des restructurations en France.
00:08Pour en parler, nous avons le plaisir d'accueillir sur le plateau de Good Morning Markets Pascal Redron.
00:12Bonjour Pascal Redron.
00:12Bonjour Nicolas.
00:13Vous êtes le président de Hate Advisory, qui a notamment racheté récemment une société de conseil italienne, New Deal Advisory.
00:22Nous en parlerons en fin d'émission, notamment pour comprendre un petit peu la dynamique du marché italien sur le sujet.
00:26Juste avant, on va essayer de comprendre ensemble ce marché des fusions acquisitions, ce marché du M&A.
00:31Et en France, quelles sont ces dynamiques à l'heure actuelle ?
00:34Vous constatez, Pascal Redron, qu'il y a moins d'opérations qu'avant mais que les opérations sont sur des montants plus élevés.
00:39C'est exactement ça. C'est d'ailleurs un constat général que l'on fait dans le monde entier.
00:43Puisque globalement, le marché des fusions acquisitions a progressé de 15% au cours du premier semestre 2025.
00:49Mais tiré par un certain nombre de très grosses opérations, des méga deals de plus de 5 milliards de dollars.
00:54Il y en a eu 36 dans le monde entier.
00:57Extrêmement significatif.
00:58Et ce phénomène, on le constate aussi en France.
01:01Puisque par exemple, nous chez Elite Advisory, on a travaillé au cours du premier semestre sur 11 opérations de plus de 1 milliard d'euros de valorisation.
01:09Peu sont sortis à l'heure actuelle.
01:11Mais ça veut dire qu'il y a un pipe qui est très bon en matière de gros dossiers.
01:15Et également, on s'est livré à une petite analyse.
01:17On a regardé les portefeuilles des fonds de private equity français.
01:19Et on a constaté qu'il y avait à peu près 55 dossiers de plus de 1 milliard d'euros qui étaient prêts à être vendus dans les deux prochaines années.
01:28Donc le marché est globalement très alimenté par ces dossiers de grosse taille.
01:33Néanmoins, en termes de volume, on constate une baisse généralisée dans le monde entier.
01:38Moins 9% au global, dont moins 6% en Europe, moins 12% aux Etats-Unis, moins 8% en Asie.
01:45C'est général.
01:45Et ça, ça s'explique comment ? C'est-à-dire que les acquéreurs prennent moins de risques et veulent acheter des deals plus gros, peut-être des sociétés plus résilientes, c'est ça ?
01:52En fait, oui. C'est-à-dire que déjà, on a un constat général d'incertitude du monde économique, la guerre commerciale renforcée, la crise liée aux tarifs,
02:02plus la situation spécifique de la France avec un manque de visibilité totale, qui fait qu'aujourd'hui, les chefs d'entreprise sont extrêmement prudents.
02:10D'accord, donc on veut des sociétés solides.
02:11Recrutent moins. Et du coup, les acquéreurs se concentrent sur des secteurs qui sont effectivement plus solides, plus résilients et moins menacés par toutes ces incertitudes.
02:22Quel profil pour les acquéreurs, du coup, sur ces gros deals que vous constatez ?
02:27En fait, on a évidemment aujourd'hui le monde du private equity, des fonds d'investissement qui restent actifs, même si aujourd'hui, c'est un monde qui souffre un peu,
02:37puisqu'il y a eu beaucoup moins de cessions réalisées ces dernières années.
02:40Si on prend les statistiques de France Invest l'année dernière, 12 milliards d'euros de cessions réalisées pour 25 milliards investis.
02:47Et donc, quelque part, on a un décalage des courbes de cash, vous savez, de rétrocession du cash investi par les investisseurs.
02:54On estime qu'on a à peu près perdu deux ans en la matière ces deux dernières années.
02:59Et donc, avec des retours sur investissement qui fait qu'aujourd'hui, ce sont les grands acteurs du private equity qui, eux, restent extrêmement actifs
03:06et qui se concentrent sur ces belles et grandes entreprises.
03:08Si on achète des belles et grandes entreprises, comme vous dites, et qu'on se concentre sur ces hautes valorisations plutôt que sur les volumes,
03:15est-ce que ça veut dire qu'il y a moins de négociations sur les prix, par exemple, qu'on accepte d'acheter une entreprise sur des ratios de valorisation élevées ?
03:23Alors, situation contrastée. C'est-à-dire qu'en fait, on a toujours aujourd'hui un écart entre les multiples de valorisation demandées par les vendeurs
03:32et ce que sont prêts à payer les acquéreurs. On a un, deux points, parfois, de tour d'ébitda, d'excédent brut d'exploitation en bon français comptable,
03:40d'écart. Néanmoins, pour les actifs de grande qualité sur des secteurs avec beaucoup plus de visibilité,
03:49le logiciel, tout ce qui est gestion de patrimoine aujourd'hui, tout ce qui est services professionnels aux entreprises,
03:54qui ont des bons cash flow récurrents, prévisibles, là, pour le coup, les acquéreurs sont prêts à payer cher.
03:59Et ce qu'on constate en termes de multiples globales, c'est qu'on a à peu près un multiple moyen de marché
04:04qui est à peu près inférieur à 10. Mais les multiples de plus de 15 payés sur ces belles opérations
04:10sont en augmentation au cours du premier semestre. Donc ça, c'est très symptomatique de cette course, en fait,
04:16à la valeur et à la qualité.
04:18Vous intervenez aussi sur le marché de la restructuration. Est-ce que vous constatez qu'on a plus de restructuration qu'avant,
04:24moins de restructuration qu'avant, pardon, Pascal Redron ?
04:27Alors, tout à fait. Phénomène, effectivement, d'accélération du nombre de dossiers.
04:32Plutôt des petits dossiers ou des très gros dossiers,
04:36qui sont des entreprises qui souffrent, en fait, du contexte général,
04:41avec un surendettement avéré, marqué d'autant plus que leur performance opérationnelle est moins bonne.
04:46Donc, ce qu'on appelle le ratio de levier d'endettement augmente.
04:50Et mécaniquement, toutes les parties prenantes doivent se mettre autour de la table pour négocier.
04:53Et nous, chez Aïto de Vazori, on est là, évidemment, pour participer à ces discussions.
04:58Des entreprises plus endettées dans tous les secteurs, c'est une tendance économique
05:02ou c'est une certaine tendance sectorielle ?
05:04C'est quand même une tendance un peu générale,
05:06puisqu'on a quand même eu une augmentation des leviers, des financements des entreprises.
05:11Ce qui fait qu'aujourd'hui, encore une fois, conjugué à la baisse de rentabilité,
05:14on a un accroissement de la dette.
05:15Et en particulier, pour des secteurs qui étaient payés très cher il y a quelques années,
05:20la santé, l'éducation, qui aujourd'hui souffrent un peu plus du fait des restrictions budgétaires avérées ou probables.
05:27Et donc, assez mécaniquement, il faut que tout le monde se mette, encore une fois, autour de la table
05:31pour renégocier et trouver des solutions.
05:33Pascal Redron, je le disais en introduction, vous avez acquis la semaine dernière
05:37une société de conseil en Italie, New Deal Advisory.
05:40Pourquoi l'Italie ? C'est un marché porteur pour les fusions acquisitions.
05:43Là aussi, on en parle tout le temps de l'Italie en ce moment.
05:46Et il y a des opérations de fusion-acquisition à réaliser ?
05:50Marché fantastique.
05:51Troisième économie européenne, 2200 milliards de PIB, il ne faut pas l'oublier.
05:54Loin devant l'Espagne, 1600 milliards.
05:57Troisième marché en matière de fusion-acquisition, 42 milliards de deals réalisés au premier semestre.
06:01Plus que la France, 37 milliards de dollars de deals.
06:04Donc, un marché extrêmement actif.
06:06Des fonds d'investissement de private equity extrêmement dynamiques là-bas.
06:10Italiens ?
06:11Et donc, non, européens, français.
06:13Oui, d'accord, mais très présents en Italie.
06:15Très présents en Italie.
06:16Les Bennes, les PAI, les CVC que nous servons et que la société que nous avons achetée
06:21servait New Deal Advisor.
06:22Donc, un marché extrêmement prometteur.
06:25À suivre.
06:25Merci beaucoup, Pascal Redron, de nous avoir accompagné dans Good Morning Markets.
06:29Je rappelle que vous êtes président de Hate Advisory.
06:30Merci.
06:31Merci.
06:32Merci.
06:33Merci.

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