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  • il y a 3 jours
Ce lundi 13 octobre, Antoine Larigaudrie a reçu Gustav Sonden, cofondateur de Colbr, et Vincent Grard, directeur France Trade Republic, dans l'émission Tout pour investir sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Tout pour investir, le déchiffrage.
00:05Et on parlait de matières premières, matières premières précieuses, on va continuer d'en parler.
00:10Vincent Gras de Trade Republic, merci d'être avec nous ce matin, et Gustave Sanden de Colbert.
00:17Oui, oui, matières premières très précieuses, ce sont les terres rares.
00:21Les terres rares, et on sent que c'est tout l'enjeu finalement de cette nouvelle passe d'armes là,
00:25entre Donald Trump et Xi Jinping, parce que la Chine est en train, je le disais là en intro,
00:32de couper le robinet, enfin de fermer vraiment le robinet à terres rares,
00:36mais ça commence à se lire, je regardais les chiffres officiels des autorités chinoises ce matin,
00:40entre août et septembre, les exportations de terres rares sont tombées de 31%.
00:46Ah paf, il y a un tiers du marché qui n'est plus là.
00:50Donc globalement, qu'est-ce qu'on fait ?
00:51Est-ce que ça explique ces tensions entre Trump et la Chine à nouveau ?
00:57Est-ce que ça menace l'ensemble de l'écosystème ?
00:59On sait que ces terres rares sont indispensables à la techno,
01:01notamment pour assurer des gros investissements en data center et en technologie hardware.
01:09Gustave Sanden, qu'est-ce que ça vous évoque ces chiffres ?
01:11Moi j'ai l'impression d'être le 4 avril, c'est-à-dire qu'on prend les mêmes et on recommence.
01:15On est reparti, oui.
01:16Exactement, donc là c'est directement la chaîne d'approvisionnement numérique,
01:21vous l'avez justement rappelé, qui est affectée par ces mesures finalement de contrôle pour l'instant.
01:27C'est ça dont il s'agit, d'exportation des terres rares.
01:32Sauf que ce contrôle, potentiellement il peut ralentir la croissance de qui ?
01:36Des méga caps américaines, et ça, ça ne plaît pas beaucoup à Donald Trump.
01:39Évidemment.
01:40Et donc il est une méthode, a priori maintenant qu'on connaît,
01:43plus 100% de tarifs sur la Chine avec une application dans quelques semaines.
01:48Eh bien surprise, comme ce fut le cas le 4 avril et le mois qui s'en est suivi le printemps dernier,
01:56les marchés financiers n'ont pas adoré.
01:58Et là on a quand même pris notre plus grosse baisse justement depuis le 4 avril vendredi dernier,
02:04et ça fait tout drôle.
02:04Oui, c'est significatif, 3,5 sur le Nasdaq,
02:08et puis ça a quand même pas mal secoué ce matin en Asie,
02:10même si globalement on termine à moins 1,5 sur le Hang Seng,
02:15ce n'est pas monstrueux.
02:17Mais voilà, selon vous, on est peut-être au-delà de la simple prise de profit,
02:22on sent quand même un coup de froid ?
02:23Ah oui, je pense qu'on sent un coup de froid.
02:26Moi je regarde toujours le même indicateur depuis le mois d'avril, c'est le VIX.
02:30On avait eu un pic du VIX au-delà des 50 en avril,
02:33donc cet indice de la volatilité, indice de la peur, c'est son petit surnom.
02:38Au-delà des 50, généralement c'est catastrophe, sauf que ce pic a été très très rapide,
02:43et qui s'en est ensuite revenu à des niveaux plutôt de moyenne longue, autour des 16-17,
02:47on y était, et là vendredi, plus 30% sur le VIX, plus 30% dans la journée.
02:52Donc ça je pense que c'est la première chose à observer, c'est qu'effectivement on retrouve de la vol.
02:57La deuxième, effectivement, l'amplitude de la baisse qu'on a commenté, c'est assez intéressant.
03:01Ce qu'il faut regarder, c'est que dans cette amplitude de baisse, vous avez dit le Nasdaq moins 3,5,
03:06et effectivement la tech à nouveau, finalement, concentre en fait la volatilité.
03:11Nvidia moins 5 par exemple, donc au-delà de la moyenne du Nasdaq.
03:14Et effectivement, je pense que c'est les deux grands points de vigilance à avoir en tête,
03:21mais ça préfigure rien de bon, qu'on espère une accalmie, on l'a déjà vu, mais rien n'est garanti.
03:27Vincent Gras, oui, je vous voyais réagir sur la volatilité.
03:30Déjà peut-être un petit complément sur la partie terre rare, au-delà des exportations de ces métaux,
03:37ils sont en train également de verrouiller les technologies d'exploitation et d'extraction de ces métaux-là.
03:41Donc ils verrouillent pas uniquement le métaux en tant que tel,
03:44parce qu'évidemment on peut en trouver autre parc en Chine, sur la planète,
03:47mais ils verrouillent toutes les technologies qui permettraient à d'autres puissances d'en profiter.
03:52Donc c'est un point quand même assez structurant.
03:54Et deuxièmement, tu mentionnais, Edouard, la partie du 4 avril.
03:594 avril, on en a parlé ici également, je pense ensemble, le taco Trump.
04:05J'ai un peu l'impression que Trump est en train de refaire exactement comme en avril,
04:08de faire des tweets, des augmentations de droits de douane à des niveaux qui sont complètement prohibitifs,
04:13pour ensuite revenir en arrière.
04:15Et on a vu qu'il avait recommuniqué dans le week-end pour dire qu'au final,
04:18il n'avait pas envie de nuire à la Chine.
04:21Donc voilà, je me demande si ce n'est pas encore une fois un épisode de l'art du deal de Trump.
04:27Ah, là on vous sent en opposition quand même.
04:29Alors c'est vrai que j'ai vu des tas de tweets,
04:31de petites voix caustiques de Wall Street dire,
04:35ça sent encore le coup de bourse,
04:36il a dû prévenir ses copains, ceci, cela.
04:40Ouais, quand la Chine dit,
04:42on va quand même aussi verrouiller les brevets d'exploitation des fameuses terres rares,
04:47ça va peut-être au-delà, oui,
04:50effectivement du simple coup de bourse, on va dire.
04:54Oui, surtout taco, c'est une expression de journaliste,
04:56c'est Trump always chicken out.
04:57Je ne connais pas beaucoup de fins observateurs de la négociation
05:01qui considèrent qu'il a chicken out
05:03et qu'il n'a pas obtenu d'excellents résultats dans sa négociation sur le premier cycle.
05:06Alors oui, bon.
05:07C'est plutôt ses contreparties qui ont, plus que chicken out,
05:11qui ont carrément cédé en fait.
05:12Beaucoup de terrains, y compris une petite contrepartie
05:15qui s'appelle l'Union Européenne, accessoirement.
05:17Complètement.
05:18Mais je pense que ce qu'on peut commencer à observer,
05:20c'est qu'effectivement les grands marchés, les valeurs tech sont en repli.
05:24Ce qu'on peut aussi commencer à observer,
05:28c'est une re-hierarchisation des actifs et des classes d'actifs.
05:33Et typiquement, il y a une classe d'actifs qui parfois nous est présentée
05:36comme une valeur refuge ou qui est le bitcoin.
05:40Et là, on voit effectivement quand même moins 560 milliards de valeurs
05:44évaporés vendredi.
05:45Il y a une grosse corrélation finalement bitcoin et l'Asdaq valeur technologique.
05:52alors que dans le même temps, les valeurs refuge dites traditionnelles,
05:57l'or et l'argent, eux, franchissent des records.
05:59Donc il y a aussi une scission qui est en train de se passer sur le marché
06:01entre effectivement les métaux et les valeurs rares traditionnelles
06:06et tout ce qui est actifs technologiques de croissance, bitcoin compris.
06:11Ça, c'est assez intéressant.
06:11Est-ce que ça ne serait pas un retour à la normale finalement ?
06:14La normale, je ne sais pas si on la connaît.
06:15Je ne sais plus si on la connaît encore.
06:18Enfin, une sorte de rééquilibrage peut-être.
06:19C'est intéressant, je trouve, de voir effectivement ce point de divergence
06:22parce que finalement, tous les actifs étaient en hausse conjointement.
06:28Et là, il y a un petit peu plus de hiérarchisation justement dans le choix des investisseurs.
06:32On parle d'une journée de bourse.
06:33Oui.
06:34Maintenant, il y a un facteur que vous retenez et que je trouve très intéressant.
06:38c'est malgré les records du Nasdaq, auxquels on a pu avoir droit en début de semaine dernière, etc.,
06:46où tout allait bien, paradoxalement, les gros investisseurs, ils ont l'air de plutôt quitter les États-Unis
06:54et de vouloir se décorréler à fond.
06:55On regardait, il y a de mémoire JP Morgan et ce matin Deutsche Bank qui conseillent surpondérer les actions européennes
07:04et on voit des fonds sortir des États-Unis, enfin, plus se consacrer à d'autres zones.
07:10Et ça, selon vous, c'est peut-être un instant pivot qui est important.
07:15Disons que les ETF ont permis aux investisseurs de se diversifier à la base et de payer moins de frais.
07:20Le petit écueil, c'est que ça a aussi renforcé la concentration de ces mêmes indices.
07:25Et donc aujourd'hui, vous achetez un MSCI World ou un indice mondial, vous achetez à peu près 70% du S.
07:30Et vous achetez 5% d'NVIDIA, déjà.
07:34Donc effectivement, il y a une double concentration, vous avez tout à fait raison,
07:37il y a une concentration géographique et dans la concentration géographique,
07:40il y a aussi une concentration sectorielle et localisée sur les États-Unis.
07:45On est dans des niveaux d'ailleurs, je n'ai pas envie de faire peur à tout le monde,
07:48mais globalement, le top 10% représente, le premier décile du S&P 500 représente 60% du S&P 500.
07:55La dernière fois que c'est arrivé, c'est en 2000 et l'avant-dernière fois, c'était en 1928.
08:00Voilà.
08:02Des statistiques qui fâchent.
08:03Des statistiques qui fâchent un peu.
08:06Donc en fait, déjà d'un point de vue diversification, tout simplement,
08:09les investisseurs logiquement se tournent vers des indices hors US,
08:13or certains, les indices mondiaux ne suffisent plus à assurer cette diversification.
08:17C'est le premier élément.
08:19Deuxième élément, c'est aussi qu'en fait, tout est moins cher, tout simplement.
08:24Avec un dollar qui perd...
08:25Ils avaient un pays aux États-Unis qui tourne autour des 30, en Europe autour des 17 et en Chine autour des 10.
08:32Donc en fait, si on se dit, je n'ai pas de conviction majeure, mais je n'ai pas envie d'acheter trop cher,
08:38les US, ce n'est pas forcément la meilleure option.
08:41Et le troisième facteur, et non des moindres, qui est lié à toute l'incertitude macroéconomique dont on vient de parler,
08:48c'est la devise.
08:50Là, on dit à tout le monde depuis quelques mois, les marchés sont au plus haut, les marchés américains sont au plus haut.
08:55Moi, je suis un petit porteur.
08:57En France.
08:57Je suis nominé en euros, j'ai fait plus 3, je ne comprends pas.
09:00Oui, c'est la moyenne qui va...
09:04Plus 17 devient plus 3.
09:05C'est ce qu'on m'a le plus posé sur les réseaux sociaux sur les quatre dernières semaines.
09:10Je ne comprends pas pourquoi mon MSCI World ne fait pas la même performance que l'indice.
09:14Alors cela dit, à contrario, on pourrait considérer que justement, cette ristourne sur les actifs américains dus aux effets de vie,
09:23ça peut être une bonne occasion de se placer.
09:24Mais maintenant, on ne va pas s'en voir.
09:28Si on a envie de prendre la conviction, si on est un épargnant investisseur comme tout le monde,
09:36on peut aussi choisir de prendre un ETF qui est protégé contre les effets de devise.
09:40Ce qui est une alternative qui permet de se couvrir de ce risque-là
09:44et de se concentrer sur la performance brute des actions dans lesquelles on investit.
09:48Et ce qu'on conseille assez souvent, effectivement, dans cette émission.
09:51On va changer complètement de secteur.
09:56Ferrari, dites donc, première grosse déception pour Ferrari.
10:01Alors, j'ai regardé les chiffres.
10:04Ce n'est pas non plus la fin du monde qui nous annonce.
10:07Les gens, ils ont toujours de l'argent.
10:09Ils vont toujours acheter une voiture chez Ferrari parce qu'ils en ont envie.
10:13Malgré tout, voilà.
10:14Alors, les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, etc.
10:17Mais on a les premiers résultats et perspectives de Ferrari qui ne sont pas spectaculaires, merveilleux, etc.
10:24Ils sont quand même en hausse, mais qui ne sont pas aussi haus qu'espérés.
10:28Donc ça, le marché, d'une manière générale, sanctionne toujours un petit peu.
10:31Donc, baisse à deux chiffres.
10:33Et c'est vrai que jusque-là, le parcours de Ferrari était absolument spectaculaire.
10:38Mais voilà, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain non plus.
10:41On a l'impression que c'était un peu la curée.
10:44C'est surtout la deuxième annonce, je pense, qui a créé cette chute sur les marchés.
10:50Ferrari qui a annoncé réduire la voilure, si je peux me permettre l'expression, sur les véhicules électriques.
10:56Comme tout le monde.
10:57Et c'est ce comme tout le monde qu'on ne tolère pas chez Ferrari.
11:00Qu'on tolère ailleurs, mais qu'on ne tolère pas chez eux.
11:02Oui, potentiellement.
11:03Et ce qu'il faut comprendre aussi, c'est que le secteur, dans sa globalité, est en train de souffrir sur le luxe de la voiture en Europe.
11:11On voit Porsche qui est dans la panade.
11:13On voit Aston Martin également.
11:15Donc, le contexte général pour les véhicules de luxe comme Ferrari n'est pas très très bon.
11:21Je pense que c'est aussi une manière pour Ferrari de se préserver et de préserver son image,
11:27que de dire de réduire la voilure sur les véhicules électriques.
11:30Puis précisément sur un truc qui ne marche pas.
11:31Et on le voit chez Porsche, on le voit chez Audi, on le voit chez l'électrique Premier.
11:36C'est un mal fou à prendre.
11:37En fait, Ferrari, c'est un motoriste également.
11:40Donc, ils font leur propre moteur sur l'électrique.
11:42Ils ne le sont plus.
11:43Il y a une petite partie de l'âme de la voiture qui sort quand même.
11:46Puis ça compte chez Ferrari.
11:47Donc, ça compte complètement.
11:48On va suivre ça.
11:49Attention, Ferrari, c'est quand même le meilleur élève de la catégorie.
11:53On parle de taux de marge supérieur à 50% chez Ferrari.
11:56très très loin devant le deuxième, qui est aux alentours des 30% de marge opérationnelle.
12:02Donc, on est quand même sur une entreprise bien gérée, sur un produit passion,
12:06où les gens peuvent se permettre de dépenser des montants assez astronomiques pour ce plaisir-là.
12:12Gustave Sonden, ça vous a évoqué quelque chose, justement, cette douche froide.
12:16On a vu le secteur du luxe qui s'est bien retourné vendredi à cette nouvelle-là, justement.
12:20Vous faites une bonne transition, parce que j'allais faire le lien avec le luxe dans son ensemble.
12:26On voit effectivement que le luxe, qui est quand même l'un des secteurs forts en Europe,
12:31a quand même globalement eu 18 mois un peu difficiles.
12:34On est dans un cycle de reprise, pour la plupart des valeurs.
12:38Je pense notamment à Kirin, qui a été porté par son super sauveur.
12:42Alors qu'il n'a rien annoncé encore.
12:44Il a juste annoncé qu'un plan serait annoncé en 2016.
12:47Au printemps.
12:47Mais bon, en tout cas, effectivement, ce luxe qui était parfois,
12:52on faisait des analogies entre le luxe européen et d'ailleurs les big tech américaines.
12:56Oui, bien sûr.
12:57On était dans cette euphorie-là il n'y a pas si longtemps, il y a 18-24 mois, justement.
13:01Là, on voit que c'est un peu différent.
13:02Je pense que la conjoncture mondiale, l'incertitude sur les droits de douane,
13:08l'incertitude sur les dynamiques de consommation, etc.,
13:11a quand même bien pénalisé le secteur dans son ensemble.
13:13Sur l'automobile en particulier, c'est clair que ce qu'a dit Vincent sur le thermique,
13:20c'est un gros sujet.
13:21C'est un gros sujet pour l'automobile européenne en général, d'ailleurs.
13:24Bien sûr.
13:25Mais effectivement, d'autant plus sur le luxe, parce que finalement,
13:28il n'y a pas la clientèle en face pour l'instant.
13:31Le luxe premium en électrique, ça s'appelle Tesla, pour la plupart des consommateurs.
13:36Ah oui, encore.
13:36Et en tout cas, les motoristes traditionnels européens et leur clientèle,
13:42qui n'est pas toute jeune.
13:43Je n'ai pas tous les chiffres, mais je me souviens de ce chiffre qu'on m'avait donné
13:45pour raisonner sur du marketing au global.
13:48H-moyen d'un propriétaire de Mercedes neuf, c'est 65 ans.
13:50Bah oui.
13:51Donc, on n'est pas non plus sur des Gen Z.
13:54Et a priori, je pense que si on étend ce raisonnement sur Ferrari, Porsche et compagnie,
13:58on ne sera probablement pas loin.
14:00Donc, c'est peut-être aussi un élément d'explication.
14:02Sans doute.
14:03Écoutez, merci messieurs.
14:04C'était encore une fois passionnant.
14:05Vincent Gard de Trade Republic et Gustave Sonden de Colbert.

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