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Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.
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00:00BFM Business et la Tribune présente
00:02Le 18-19 d'Edwis Chevrillon
00:07Est-ce qu'on aura un budget ou pas ?
00:12Mais sinon la question se pose, quel budget, quelles économies ?
00:16On en parle avec Philippe Juvin, il est le nouveau rapporteur général de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale.
00:22Bonsoir Philippe Juvin.
00:23Bonsoir.
00:23Merci beaucoup d'être là, je crois que c'est votre première interview, il y a beaucoup de questions à vous poser
00:26parce qu'on se demande, rapporteur du budget, j'ai envie de vous dire, mais vous êtes au chômage ou quoi ?
00:31Si vous avez un budget, on sait que c'est la priorité en tous les cas du Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu
00:38qui reçoit en ce moment même différentes personnalités politiques.
00:43Vous, vous êtes député LR, tiens, vous êtes voqué ou vous êtes retaillot, vous ?
00:47Je suis LR.
00:48Vous êtes LR, tout court, on essaiera d'en savoir un petit peu plus.
00:50Alors la question c'est, donc, c'est la priorité de Sébastien Lecornu, ce budget, est-ce que, d'abord, est-ce que vous avez un budget ?
00:59Est-ce que vous avez quelque chose ?
01:01Non, la priorité, vous avez raison, c'est que la France est un budget, mais pour qu'elle est un budget, il faut qu'une procédure soit suivie
01:09et pour que les gens comprennent, il y a des délais légaux pour que le Parlement discute, adopte,
01:16et le délai pour que nous ayons un budget avant la fin de l'année, 31 décembre, c'est que lundi prochain, lundi 13,
01:22donc le temps contre...
01:24Oui, ça devait être aujourd'hui même, hein ?
01:25Ça doit être posé sur le bureau de l'Assemblée nationale.
01:28Ça ne le sera peut-être pas, en tout cas, si ça ne l'est pas lundi, on n'aura probablement pas de budget avant la fin de l'année.
01:35D'accord. La probabilité qu'on ait un budget, parce que quel budget ? Qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:40Mais dans cette période de crise politique, on ne va pas faire de la politique, mais on est quand même dans une crise politique,
01:45on ne sait pas si on aura un Premier ministre de gauche, un Premier ministre de droite, un Premier ministre de renaissance, on n'en sait rien.
01:53Écoutez, moi, je vais vous dire, avec ma casquette de rapporteur général du budget, vous me demandiez, est-ce que vous êtes Retailleau ou Vauquiez ?
01:59Moi, je suis d'abord rapporteur général du budget.
02:01Oui, mais ça n'a pas que sur les économies. Le montant des économies, c'est 44 milliards, c'est 40 milliards.
02:05Ou 21 ?
02:07Absolument. Ça signifie que, actuellement, moi, je n'ai pas de budget sous la main, le gouvernement ne m'a rien donné,
02:14mais nous avons décidé, et je vais le présenter demain avec le rapporteur général du budget du Sénat,
02:19de nous mettre autour d'une table.
02:21Je vais proposer à mes collègues de tous les groupes politiques à l'Assemblée nationale de se mettre autour de la table,
02:25et si le gouvernement ne fait pas son travail, c'est-à-dire mettre un budget sur la table,
02:28nous, nous allons travailler sur un budget.
02:30En tout cas, c'est ma responsabilité de faire en sorte que, dans ce monde où, finalement, on a l'impression que c'est un chaos général en termes gouvernementaux,
02:38au moins l'Assemblée tienne les choses et adresse un message aux opérateurs économiques et aux Français,
02:44nous allons tout faire, nous, à l'Assemblée, pour avoir un budget.
02:47Et pour ça, on va essayer de se mettre d'accord, les uns et les autres,
02:50sur un programme minimum pour avoir un budget pour pouvoir, au moins, payer les retraites
02:55et payer les salaires des fonctionnaires à la fin de l'année.
02:58La question, c'est que vous allez travailler avec Amélie de Montchalin,
03:01qui est la ministre du budget des démissionnaires.
03:03Non, je vais...
03:03Est-ce que vous allez faire comme la dernière fois ?
03:05On sait que Philippe Brun, qui était le vice-président socialiste, cette fois-ci,
03:10il avait travaillé, il s'était enfermé avec les gens de Bercy pour sortir un budget.
03:14Alors, c'est ce qu'on va commencer à faire, et je vais aussi m'enfermer, encore une fois,
03:17avec un représentant, un député de chaque groupe politique,
03:22spécialiste des questions des finances publiques, autour de la table.
03:24J'en ai parlé au président Coquerel, qui est le président de la commission des finances.
03:27Qui est d'accord.
03:28Qui est d'accord sur ce principe.
03:29D'ailleurs, il m'a dit, tu as raison, c'est ton rôle, c'est mon rôle.
03:32Et, en fait, j'ai été investi de cette mission par l'Assemblée nationale.
03:37Habituellement, le rapporteur général du budget travaille avec le ministre des Comptes publics,
03:41et il y a un dialogue.
03:42Là, il n'y a pas de ministre des Comptes publics.
03:44Il y a Amélie de Montchalin, qui est démissionnaire.
03:45Elle n'a pas la possibilité de nous fournir des documents.
03:49Donc, encore une fois, deux étapes concomitantes.
03:54Premièrement, réunion avec tous les représentants de toutes les listes du RN à la LFI.
03:58On va essayer de mettre, d'accoucher de quelque chose, au moins qu'il y ait quelque chose.
04:01Et deuxièmement, travailler avec le Sénat, parce que le Sénat, évidemment, est dans le même cas que nous.
04:06Mais, il y a un même temps, on sait qu'il y a une copie qui a été envoyée au Conseil des finances publiques.
04:10Est-ce que ça va vous servir ? Vous ne l'avez pas ?
04:12Non, moi, je n'ai pas cette copie.
04:13Est-ce que vous allez la demander pour vous servir de base ?
04:15J'ai demandé à Mme de Montchalin, tout à l'heure, au téléphone, je lui ai demandé de me passer les documents qu'elle peut me passer.
04:22Elle est en train d'étudier ce qu'elle a le droit de me passer, parce qu'il y a aussi des procédures.
04:26En tout cas, je vais vous dire, moi, je suis impragmatique.
04:29Si j'arrive à obtenir les documents qui sont actuellement préparés par le gouvernement, tant mieux, si je n'y arrive pas, on fera sans et on va y travailler.
04:36De toute façon, je veux dire, la copie qui a été préparée par le gouvernement Bérou, c'est sûrement pas celle qu'on va réussir à faire passer à l'Assemblée nationale.
04:45Il faudra qu'on part sur des bases nouvelles, minimales, minimales.
04:49Moi, je veux pouvoir dire qu'on arrive avec un objectif principal, c'est de baisser l'endettement.
04:55Vous savez que le paiement de l'intérêt de la dette, en 10 ans, 2019-2029, aura triplé.
05:01Oui, et puis encore, là, quand vous voyez les taux qui augmentent, on y reviendra, évidemment.
05:05Ça a forcément des conséquences sur la facture.
05:08Le triple banc, on va arriver à 109 milliards en 2029, toute chose égale par ailleurs.
05:15Pour que les gens comprennent en quoi c'est grave, les Allemands, en même temps, décident d'un plan d'investissement de 100 ou de 120 milliards.
05:21C'est-à-dire qu'eux, ils ont de l'argent frais à mettre dans leur économie, dans leur défense.
05:25Nous, l'argent que nous avons, le même argent que les Allemands mettent dans leur économie et leur défense,
05:29nous, nous l'envoyons à l'étranger pour payer les intérêts d'une dette à des fonds de pension américains, à des retraités américains, etc.
05:35Donc, vous voyez le gâchis que représente cette dette.
05:38Nous devons avoir une priorité, c'est baisser l'endettement.
05:43L'année prochaine, l'objectif doit être de 4,6 ou de 4,7% du PIB.
05:46Je vois que les mots sont importants.
05:48Vous ne dites pas qu'il faut réduire la dépense publique.
05:50Parce que là, c'est un chiffon rouge agité devant certains, notamment votre président, Éric Coquerel.
05:55Éric Coquerel, sur X, tout à l'heure, disait que s'il n'avait pas de budget, il était favorable à...
06:03La solution pour lui était la loi spéciale.
06:06On sait que la loi spéciale, c'est ce qui remplace un budget quand il n'y a pas de budget, qui permet à l'État de fonctionner.
06:12Je simplifie un peu, mais au moins comme ça, c'est plus pédagogue.
06:15Vous y êtes d'accord ? Vous êtes favorable aussi ?
06:17En fait, ce qu'a dit M. Coquerel, et c'est la loi, il dit que dès lors que le Parlement n'est pas capable de voter avant la fin de l'année le budget du pays,
06:25il y a plusieurs possibilités légales qui s'ouvrent à nous, dont le vote d'une loi spéciale qui permette au moins de prélever l'impôt, on va dire,
06:33et qui permette ensuite au gouvernement par décret, lui, de faire des dépenses égales aux dépenses de l'année précédente.
06:42La difficulté, vous l'avez bien compris, c'est que s'il y avait une dissolution ce soir, ce soir, il n'y a plus de Parlement donc ce soir,
06:48ça signifie qu'on ne peut plus voter de loi spéciale.
06:50Et donc, nous nous mettons dans une situation très périlleuse, parce qu'il est assez probable que si une dissolution arrivait ce soir,
06:57il n'y aurait pas de Parlement en ordre de travail avant mi-décembre, et on n'aurait plus qu'entre mi-décembre et fin décembre pour voter cette loi spéciale.
07:05Donc, moi, il me semble que d'abord, il faut tout faire pour qu'il n'y ait pas de dissolution, pour qu'on puisse travailler sérieusement sur un budget.
07:12Vous avez compris que moi, je le fais en interne à l'Assemblée avec tout le monde, avec tout le monde,
07:17en attendant qu'un Premier ministre soit nommé.
07:21Et si, par malheur, une dissolution devrait advenir,
07:25eh bien, il faudrait qu'on puisse au moins avoir le temps de voter une loi spéciale avant de nous quitter,
07:30pour que le gouvernement, quel qu'il soit, puisse au moins, avant la fin de l'année, régler les affaires courantes.
07:35Oui, c'est pour ça qu'on comprend mieux pourquoi Emmanuel Macron a dit que la priorité, c'est d'avoir un budget.
07:42Absolument.
07:43Parce qu'une fois que le budget, après, on peut avoir une dissolution.
07:47Alors, ça, c'est vrai.
07:48Il a dit qu'il prendrait ses responsabilités. Il n'a pas prononcé ce mot-là, évidemment.
07:51C'est vrai. Et il faut même ajouter que l'instabilité politique, plus le fait de ne pas avoir de budget,
07:58a des conséquences budgétaires et financières.
08:01Tout ça coûte très cher. Pourquoi ?
08:02Parce qu'évidemment, quand vous êtes un prêteur, vous êtes peu enclin à prêter à un pays qui n'a ni gouvernement ni budget.
08:10Donc, nous ne sommes pas simplement à discuter de la politique.
08:13Nous sommes en train de discuter du budget de la France et, en fait, de notre capacité à financer les services publics
08:19ou de notre nécessité, malheureusement, à lever l'impôt.
08:22Lesquels, est-ce que, sur le coût de la facture, de ce qui se passe, est-ce que vous êtes capable de l'établir pour nous, Philippe Gérard ?
08:28Il y a des gens très sérieux qui l'ont fait.
08:29L'OFCE a considéré que, depuis la dissolution, toute cette instabilité latente et patente nous aura coûté, probablement, de l'ordre de 15 milliards d'euros.
08:4015 milliards d'euros.
08:43Vous êtes d'accord ?
08:44Oui, c'est malheureusement dans les ordres de grandeur.
08:47Il y a d'autres évaluations qui le donnent à 12, mais vous voyez qu'entre 12 et 15 milliards, malheureusement, on y est.
08:51Oui, ça coûte très cher.
08:52Parce que les gens souvent disent « Ah oui, mais une dissolution, ça ne coûte, entre guillemets, que 200 millions ».
08:56C'est vrai.
08:57La dissolution, les opérations électorales.
08:59D'abord, 200 millions, c'est énorme.
09:01Mais, en fait, ce n'est pas ça le vrai coût.
09:03Le vrai coût, c'est l'instabilité, l'absence de confiance,
09:06l'impression que les gens qui vous prêtent vous disent « Je préfère prêter à l'Allemagne ou aux Pays-Bas plutôt qu'à la France ».
09:12Surtout l'Allemagne qui est en train d'émettre, c'est la concurrence allemande qui va jouer bientôt avec ce point de relance dont vous parliez tout à l'heure.
09:18Exactement, et qui va consommer d'emprunt, qui va dire aux prêteurs « Attendez, donnez-nous l'argent, nous, on en a besoin ».
09:25Et d'ailleurs, les gens qui nous écoutent sont familiers de cela,
09:29mais ce qui compte dans notre endettement, c'est ce qu'on appelle le spread,
09:33c'est-à-dire la différence entre les Français et les Allemands,
09:36enfin le spread avec l'Allemagne, la différence entre la France et l'Allemagne sur nos prêts.
09:41Et on voit bien que sur les obligations d'État à 10 ans, on est sur un spread qui a bondi depuis quelques années.
09:49Depuis 5 ans, on était à 30, on va arriver à 89-90, et depuis la dissolution, le spread a augmenté.
09:55Et depuis la démission de M. Lecornu, enfin de la démission de M. Béroux, pardon, il y a eu un saut du spread.
10:03Mais même hier, avec la déclare à la démission de Sébastien Lecornu.
10:07À l'Assemblée nationale, dans toutes les petites phrases, tout ça, ça abîme la France.
10:12Donc, moi, je crois qu'il faut être très prudent.
10:14Le message que je veux délivrer ici officiellement, et c'est le rapporteur, je ne sais pas Philippe Juvain,
10:17c'est le rapporteur général du budget qui vous le dit, c'est que nous allons, nous, à l'Assemblée nationale,
10:22faire en sorte qu'il y ait un budget pour le pays.
10:25Nous ne laisserons pas, vous m'entendez bien, nous ne laisserons pas le pays, le 31 décembre,
10:29ne pas avoir de budget, c'est notre responsabilité, et nous en sommes conscients,
10:33quels que soient les bords politiques.
10:35– Et vous avez testé les bords politiques, vous venez de nous dire,
10:39vous en aviez parlé avec Éric Coquerel, qui est le président de l'EFI,
10:43qui a été souvent mon invité ici, avec le Parti Socialiste, avec le Rassemblement National ?
10:48– J'ai commencé à en parler à tous les groupes depuis hier soir,
10:52je les vois les uns derrière les autres, j'ai interrompu mes auditions et mes rendez-vous
10:56pour venir vous donner ce message, je vous en prie.
10:59– Et demain, je vois la deuxième partie du débat, qui est aussi importante,
11:04nous allons travailler la main dans la main avec mon collègue Husson,
11:07qui est le rapporteur général du budget au Sénat,
11:10et ainsi, j'espère que dans ce spectacle de déliquescence politique,
11:15il y aura au moins l'Assemblée nationale et le Sénat,
11:17qui seront faits d'hommes et de femmes, certes différents, mais responsables.
11:21– Alors, maintenant, si on rentre, enfin, on ne va pas rentrer dans le dur,
11:26trop dans le dur, parce que c'est vrai que le budget, ça peut être très technique,
11:29mais il y a quand même quelques grands équilibres qui ont fait chuter François Bayrou.
11:34C'est, d'abord, est-ce qu'il faut faire, est-ce qu'il y a un montant d'économie que vous visez ?
11:39Vous avez parlé de dépenses publiques, est-ce qu'il faut une année blanche ?
11:43Si oui, ça a forcément des impacts.
11:45Quelle est un peu votre feuille de route, Philippe Juvin ?
11:47– La feuille de route, elle est premièrement, enfin, l'objectif doit être de réduire l'endettement.
11:54C'est-à-dire qu'on doit avoir un déficit qui chute à 4,6 ou 4,7%.
11:58Bayrou avait fixé un objectif de 4,6% du PIB.
12:02Monsieur Lecornu a dit 4,7, c'est jouable, soit, et ça dépend en fait d'où on part.
12:07Si on part de 5,5 de déficit pour arriver à 4,6, il faut 27,5 milliards.
12:14Là, vous voyez, on n'est pas au 44, donc ça devrait faciliter la copie.
12:19On est de l'ordre d'une trentaine de milliards.
12:22Deuxièmement, la philosophie pour arriver à ça, elle est très simple.
12:25Soit on dépense moins, soit on dépense mieux, soit on produit plus de richesses.
12:30Vous voyez, dépensez moins, dépensez mieux, la fameuse gabegie générale.
12:34Il y a une gabegie générale.
12:35On commence par là ?
12:36Soit on travaille plus.
12:38Oui, on dépense moins où ?
12:41Eh bien, on dépense moins en regardant ce qu'ont fait nos voisins.
12:45Il y a un monsieur chrétien dans toutes les dépenses publiques.
12:47Parce que ce que les Français doivent compter, les gens se disent,
12:50ils espèrent en plus qu'elle soit sans douleur.
12:52Non, il n'y a pas une grosse fuite.
12:53Il y a de multiples fuites.
12:54Elle est là, la difficulté.
12:55Oui, mais regardez.
12:57Je peux vous donner des exemples ?
12:58Si on prend les hôpitaux, puisque vous êtes docteur.
13:01Oui, ça c'est le budget.
13:01Ce n'est pas le budget d'État, mais soit.
13:02Je sais que vous avez raison, soit, parce que c'est un peu emblématique.
13:06On sait bien regarder dans quel état sont les hôpitaux.
13:08Et en même temps, on a injecté 10 milliards dans le cadre du Ségur de la santé
13:13pour augmenter les infirmières, les hospitaliers.
13:18On voit bien que ça a conduit dans le mur.
13:20Parce que, pas pour ceux qui ont touché plus, le déficit est colossal.
13:24Donc là, pour le budget, on fait comment ?
13:25Vous savez pourquoi ?
13:26C'est qu'en fait, on a eu cette vision très comptable uniquement,
13:29alors que régler la question des comptes publics,
13:31c'est à la fois, évidemment, une question comptable,
13:33et c'est aussi une question de fonctionnement.
13:36Vous parlez de l'hôpital, alors je vous réponds sur l'hôpital,
13:38c'est un peu technique.
13:39L'hôpital public, aujourd'hui, en France,
13:41ne devrait être que le lieu du traitement des maladies très graves,
13:46compliquées, ce qu'on appelle complication,
13:48ou les diagnostics très compliqués.
13:50Mais par exemple, que vous alliez à l'hôpital public
13:52pour vous faire suivre pour votre hypertension artérielle,
13:55qui est stabilisée,
13:56ça coûte très cher,
13:57et ce n'est pas efficace.
13:58Il faut aller voir son médecin traitant.
14:00Et chaque fois que vous prendrez une dépense publique,
14:02vous aurez à l'interpréter en fonction de sa pertinence.
14:05Autre exemple,
14:06moi j'ai été maire pendant 20 ans.
14:07Il y a 20 ans, il y avait les communes,
14:09les départements, les régions,
14:10on disait, il y a un niveau trop.
14:12Vous savez, 20 ans plus tard,
14:14il y a 5 niveaux.
14:14On a créé les intercommunalités,
14:17et soit les métropoles, soit les pays,
14:19peu importe.
14:20Donc là, vous avez des marges considérables.
14:22Ok Philippe,
14:22comment décider de faire ça avant la fin de l'année ?
14:27Je pense qu'avant la fin de l'année,
14:29il faut se mettre d'abord d'accord sur le fait d'avoir un budget.
14:34Et puis il faut travailler plus.
14:36Il y a un chiffre qu'il faut avoir en tête qui est incroyable.
14:38Si nous avions le taux d'emploi des Pays-Bas,
14:43nous n'aurions pas de problème.
14:44En réalité, le déficit de cette année.
14:46Si vous prenez le nombre d'heures travaillées en France,
14:49vous le divisez,
14:50total,
14:50toutes les heures travaillées,
14:51vous les divisez par le nombre de gens en âge de travailler,
14:54eh bien nous sommes derrière tous nos voisins.
14:57Pourquoi ?
14:58Parce que nous avons des gens qui travaillent beaucoup,
15:00les indépendants travaillent beaucoup en France comparé aux voisins,
15:02mais nous avons des gens qui ne travaillent pas du tout.
15:04Eh bien ça, la question de travailler plus,
15:06c'est une question fondamentale pour le rétablissement des pays.
15:08Reste maintenant la question de la justice fiscale.
15:11Oui.
15:11Parce que si on décide
15:13de s'asseoir sur le budget de François Béroux,
15:17certains vont dire,
15:19attendez,
15:19puisqu'il y avait la taxation sur les riches et les ultra-riches,
15:23à peu près 15 milliards d'euros,
15:26est-ce que vous allez les maintenir ou pas ?
15:28C'est très important la fiscalité
15:30et c'est vraiment la pomme de discorde.
15:32Bien sûr, bien sûr, vous avez raison.
15:34Maintenant, si ce n'était que moi,
15:36si nous les Républicains nous avions la majorité,
15:37etc., etc., ce n'est pas le cas, je vous dirais,
15:40il ne faut surtout pas augmenter les impôts,
15:42il faut les baisser.
15:43J'ai bien compris que nous étions dans une session politique très particulière.
15:47Ce que je souhaiterais dire, c'est qu'il faut absolument,
15:50dans un pays qui est champion du monde des taxes et des impôts,
15:52donc toute augmentation devient en réalité intolérable.
15:59Il faut que nous nous fixions comme objectif commun,
16:01me semble-t-il, au moins,
16:03de ne pas augmenter les taxes et les impôts
16:05qui nuiraient à notre potentiel productif.
16:09C'est-à-dire que la création de richesses
16:11par l'activité économique,
16:13l'industrie, les services, l'agriculture,
16:16c'est ce qui nous donne un peu d'espoir.
16:17Donc vous êtes d'accord pour avoir une taxe sur les riches,
16:20les ultra-riches,
16:21mais pas une augmentation d'impôts de la société.
16:23Et deuxièmement, ce que je souhaite,
16:26ce que je pense,
16:27c'est une leçon de politique très ancienne,
16:29c'est qu'il vaut mieux plutôt taxer les revenus que les patrimoines.
16:34Quand vous taxez les patrimoines,
16:35quels qu'ils soient...
16:36Oui, vous allez avoir du mal avec Éric Coquerel
16:37et les filles avec leur taxe du mal.
16:38On va discuter, vous savez d'abord,
16:41les députés, quelle que soit leur appartenance politique,
16:43sont des gens qui, en réalité, sont sages.
16:45Parce que quand vous êtes face aux chiffres,
16:46vous êtes forcément sages.
16:47Donc je fais confiance à la sagesse générale.
16:49Encore une fois, moi, je veux arriver à un consensus
16:51qui ne va pas être facile.
16:53Mais quand vous êtes face à une situation de grande crise,
16:56vous êtes condamnés à trouver des solutions.
16:59Et nous ferons chacun un pas vers l'autre.
17:01D'accord.
17:02Donc ça veut dire que...
17:03Nous ferons chacun un pas vers l'autre.
17:03Il y aura quand même une augmentation de la fiscalité.
17:05Je ne le souhaite pas, mais nous ferons chacun un pas vers l'autre.
17:08Il faudra bien.
17:08Les hypothèses de base sur la croissance,
17:11vous allez...
17:11C'est 0,8 en 2025...
17:1326, pardon.
17:15On voit bien, l'OFCE, Mathieu Plannes était là,
17:18vous a expliqué l'impact de ce que nous vivons.
17:21Oui, bien sûr, vous avez raison.
17:22Vous allez partir sur quelle hypothèse de croissance.
17:25Il faut être très prudent.
17:26Je dirais que le gouvernement, en mars dernier, a parlé de 0,9.
17:29La Commission européenne a dit 1,1.
17:321,1.
17:33Donc là, habituellement, on est...
17:35Mais c'est vrai, on s'aperçoit qu'en fait...
17:37Donc on dit 0,8, donc si vous voulez...
17:39Vous savez, par exemple, la simple crise politique que nous vivons,
17:42la simple crise politique depuis la dissolution
17:43a probablement coûté 0,3.
17:45La simple crise politique depuis deux ans.
17:48Donc, Pierre Dac, grand humoriste il y a une quarantaine d'années,
17:52disait tout est dans tout et réciproquement.
17:54Ben oui, tout est dans tout et réciproquement.
17:56La crise politique nourrit la crise budgétaire.
17:59C'est pour ça qu'il faut que nous ayons une action,
18:02nous les députés et les sénateurs,
18:04très stricte pour arrêter cette dérive en disant
18:06attention, il y a en France des gens sérieux
18:08et nous allons faire une proposition pour arrêter la dérive.
18:12Oui. Déficit, vous partez sur 5,7.
18:17Actuellement, les chiffres qui sont donnés par le Premier ministre
18:20sont de dire qu'on est probablement, il a dit, 5,4.
18:24Oui, je sais, mais bon.
18:26Le rapport d'avancement annuel a dit 5,5 et la Commission européenne a dit
18:31on est probablement à 5,7.
18:33Oui.
18:33Si l'objectif, c'est d'arriver à 4,7, on va être...
18:385,7 ?
18:38Si l'objectif, c'est de trouver 4,7 dans un an,
18:42on va arriver à quelque chose comme entre 30 et 33 milliards à trouver.
18:47Soit en recettes nouvelles, j'espère pas, bien entendu,
18:51soit en dépenses en moins.
18:52Et un budget équilibré, ça serait un budget qui, en fait,
18:55fasse plus de dépenses qu'il ne fasse peser de nouvelles recettes,
18:59c'est-à-dire des taxes.
19:00Philippe Juvain, en conclusion, est-ce que vous dites
19:02qu'on est quand même au bord d'une crise financière en France ?
19:06Écoutez, si rien ne se passe, s'il n'y a pas de budget,
19:13plus personne ne tient rien.
19:14C'est pour ça que je vous dis,
19:16et c'est le message que je veux vraiment faire passer
19:18aux opérateurs économiques et aux Français,
19:21je veux leur dire que nous allons nous débrouiller,
19:23nous, les parlementaires,
19:25pour mettre sur la table des propositions
19:26et pour que nous ne connaissions pas ce que nous voulons absolument éviter.
19:31Maintenant, la situation est effectivement grave.
19:34Elle est même très grave.
19:36Mais c'est justement quand elle est grave et très grave
19:38qu'il est temps de se bouger et de faire des propositions.
19:42En tout cas, c'est le travail dont je suis investi depuis quelques jours
19:44comme rapporteur général du budget.
19:48Je m'y attelle, et je m'y attelle avec des gens,
19:49encore une fois, qui ne pensent pas comme moi à l'Assemblée nationale,
19:52mais je suis certain que tout le monde sera de bonne volonté.
19:54Merci beaucoup, Philippe Juvin.
19:56En tous les cas, on a bien compris votre message
19:58aux opérateurs qui nous écoutent.
20:00Pour certains, nous dire que vous êtes là,
20:03vous tentez de faire un rempart à cette crise politique
20:06que nous sommes en train de traverser.
20:08Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
20:10Philippe Juvin, rapporteur général de la Commission des finances.
20:13On va suivre vos travaux.
20:15Résultat des courses lundi, c'est ça à peu près.
20:18Vous me réinviterez.
20:19Voilà, merci.
20:20Merci.
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