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  • il y a 2 mois
Ce mercredi 22 octobre, la possibilité que la BCE baisse ses taux a été abordée par Michel Martinez, chef économiste Europe chez Société Générale CIB, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00En effet, puisque la semaine prochaine vous aurez la BCE, la Fed, mais également la Banque Centrale du Japon.
00:06Pour parler des banques centrales, j'ai le plaisir d'accueillir ce matin par téléphone Michel Martinez,
00:10chef économiste Europe chez Société Générale BCIB.
00:13Bonjour Michel Martinez, merci d'être avec nous ce matin sur Good Morning Market.
00:18En effet, la BCE, la Banque Centrale Européenne, est attendue la semaine prochaine,
00:23ça sera jeudi prochain, dans 8 jours.
00:25Alors, si les choses semblent claires pour la Fed, qui devrait baisser ses taux de 25 points de base,
00:30que faut-il attendre de la BCE la semaine prochaine ?
00:35Bonjour Etienne, mais après, pas grand-chose la semaine prochaine.
00:39Je pense que là, le marché s'attend à ce que la BCE ne fasse rien, laisse ses taux à 2%,
00:45et qu'elle continue de nous dire qu'elle est bien placée, bien positionnée pour le prochain mouvement,
00:51que ce soit une hausse ou une baisse.
00:53Donc, vous voyez une prochaine baisse de taux, plutôt quand, chez Société Générale CIB,
00:58du côté de la Banque Centrale Européenne ?
01:00Alors oui, effectivement, nous, on voit une baisse des taux,
01:03on voit que le prochain mouvement sera une baisse des taux en mars 2026.
01:08On voit deux raisons à ça.
01:11Première raison, le fait que l'inflation va continuer de décélérer,
01:16et sera assez en dessous de la cible de 2%.
01:20L'inflation totale en zone euro est aujourd'hui à 2,2%.
01:24On la voit tomber à 1,4%, 1,5% en début d'année prochaine.
01:28Donc, une déviation par rapport à la cible de 2% suffisamment importante
01:33pour que la BCE ne s'en sente pas à l'aise,
01:37avec des risques de désancrage des anticipations de l'inflation.
01:41Et la deuxième raison, c'est qu'on attend un flot de nouvelles sur le marché de l'emploi
01:47en Allemagne et en France, qui continuent d'être négatifs,
01:51avec dans les deux pays des destructions d'emploi,
01:53alors pas pour les mêmes raisons,
01:55mais en Allemagne, dans le secteur manufacturier,
01:58des destructions d'emploi qui continuent.
02:01En France, c'est plutôt la conséquence de l'incertitude de politique économique.
02:07Et donc, c'est deux raisons, inflation en dessous de l'inflation,
02:11et puis le marché de l'emploi qui se dégrade
02:12devrait conduire la BCE à baisser ses taux d'intérêt en mars 2026.
02:19Mais sachant que ces éléments que vous venez de souligner,
02:22dégradation du marché de l'emploi,
02:23une inflation qui est quand même sous contrôle,
02:26pourquoi la BCE n'est pas un coup d'avance
02:28et n'anticipe pas ces choses en se disant
02:29« autant baisser les taux avant 2026 »
02:33pour éviter que la situation se dégrade plus l'année prochaine ?
02:37D'une part, parce que pour l'instant, ce n'est pas arrivé.
02:42Pour l'instant, quand on regarde l'inflation sous-jacente,
02:47c'est au-dessus de la cible.
02:50L'inflation sous-jacente domestique est à 2,4 %.
02:53La croissance résiste encore bien.
02:56Donc, il y a du temps avant.
02:58Ce que j'ai expliqué, c'est une prévision
03:03qui dépend de beaucoup de facteurs.
03:05Bien évidemment, les facteurs qui expliquent
03:06que l'inflation baisserait, c'est l'appréciation de l'euro,
03:11la baisse des prix des pétroles.
03:12Mais il y a une autre raison pour laquelle la BCE est prudente,
03:18c'est que quand on se projette,
03:19parce que vous parlez de projection,
03:21et qu'on se projette plus loin encore,
03:25on va dire fin 2026 et au-delà,
03:27il y a des raisons de penser que la mécanique,
03:31je disais des nouvelles qui ne réagiraient pas à la BCE
03:36à court terme, au début d'année,
03:40cette mécanique-là, ce flot de nouvelles,
03:42pourrait aller dans l'autre sens contraire.
03:44Et je pense en particulier, à moyen terme,
03:46à l'impact du plan de relance en Allemagne,
03:49très important.
03:50On parle plus de 1,5 point de PIB,
03:54de relance budgétaire pour 2026.
03:58Mais ça va relancer la machine allemande,
04:01la croissance allemande.
04:02L'Allemagne est en récession depuis 2022.
04:05Pour l'instant, il y en a eu beaucoup d'annonces
04:07du côté des plans de relance,
04:08mais pas encore d'argent effectivement déboursé.
04:11Mais là, ça arrive.
04:12Et donc, je citais le flot de mauvaise nouvelle
04:14sur le marché du travail en Allemagne,
04:16qui est la conséquence des chocs passés.
04:22Mais il y a un choc futur,
04:23qui est le plan de relance en Allemagne,
04:25qui va avoir des effets positifs.
04:27Mais ça, on a aussi d'autres signaux
04:31de stabilisation du marché immobilier,
04:33partout en Europe,
04:34les prix qui se mettent à progresser,
04:37les transactions immobilières qui reprennent,
04:39les mises en chantier.
04:40Alors, on reste à des niveaux déprimés,
04:42mais ça va dans le bon sens.
04:43Et on sait que quand l'immobilier va,
04:45il y a beaucoup de choses qui vont bien avec,
04:48dont la consommation.
04:50Donc, en fait, il y a une espèce de double jambe.
04:53Là, on a une sorte de U du côté de l'inflation
04:57et peut-être du marché de l'emploi,
04:59avec d'abord des nouvelles peu encourageantes
05:02et puis après, probablement,
05:03de meilleures nouvelles.
05:05Donc, ça appelle à la prudence
05:06et à agir quand on voit se matérialiser.
05:10On parle de prédiction,
05:12de prédiction.
05:13Merci beaucoup, Michel Martinez,
05:15de nous raccompagner ce matin
05:16pour avoir un petit coup d'avance
05:18avant la Banque Centrale Européenne
05:19qui est donc attendue la semaine prochaine.
05:21Ça sera le jeudi 30 octobre.
05:23Je rappelle que vous êtes chef économiste d'Europe
05:24chez Société Générale CIB.
05:26Merci.
05:27Merci.
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