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  • il y a 2 semaines
Ce mardi 16 septembre, Marie de Leyssac, Gérant Allocataire chez Edmond de Rothschild AM, s'est penchée sur la situation économique en Chine dans le rouge, le dévoilement d'une approche plus souple pour le SEC par Atkins, le retour des IPO à Wall Street, ainsi que l'intelligence artificielle comme troisième révolution industrielle, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00Il est 15h44 et Marie de Lessac nous rejoint pour Edmond Rothschild AM.
00:04Bonjour Marie.
00:05Bonjour Yom.
00:05Bienvenue.
00:06Vous allez rendre votre sentence face au marché.
00:08Cette sentence que vous allez prononcer sera-t-elle irrévocable ?
00:13Tout à fait irrévocable.
00:14Alors on l'écoute.
00:16Eh bien j'estime et je l'assume que la situation économique en Chine est encore difficile.
00:21Oh !
00:23Alors que la bourse de Hong Kong gagne 36% depuis d'une année,
00:26vous insistez et vous dites, vous l'assumez,
00:28la Chine, la situation économique chinoise reste encore difficile.
00:33C'est cette dichotomie avec la hausse du marché actions qui vous alerte là ?
00:35Exactement, c'est un des paradoxes en fait de cette année.
00:39En fait on avait quand même eu un petit mieux sur le premier semestre
00:42mais on a eu une série de chiffres économiques début septembre
00:45qui ont quasiment tous déçu par rapport aux attentes.
00:49Il y a probablement un petit effet condition météorologique qui a pesé sur les chiffres
00:53mais il y a quand même un ralentissement assez général de la production,
00:57la consommation, les investissements.
00:59Donc il y a un petit risque quand même d'avoir une croissance chinoise un peu plus faible.
01:04Sur les chiffres qu'on a eus depuis le début de ce mois,
01:08on a vu les importations qui étaient vraiment en croissance faible.
01:10Elles sont sorties à seulement 1,3% de croissance
01:13depuis le début de l'année sur le mois d'août
01:16alors qu'on attendait plus 3,5%
01:19et c'est aussi une baisse par rapport au mois de juillet.
01:21Donc c'est assez représentatif de la consommation en fait, les importations.
01:24L'inflation est repassée en territoire négatif à moins 0,4%.
01:28C'est un vrai sujet la déflation en Chine.
01:31Donc voilà, on a vraiment une faiblesse du consommateur chinois qui continue.
01:36Ils ont une épargne qui a augmenté énormément en fait depuis le Covid
01:42et c'est vraiment un signe de défiance en fait de ces consommateurs.
01:47On voit même sur la confiance des ménages,
01:49ils craignent pour l'emploi, surtout chez les jeunes.
01:51Voilà, donc consommation ça ne s'améliore pas.
01:56On a une fragilité du commerce extérieur.
01:58Les exportations effectivement étaient stables
02:00mais on a vu qu'elles ont largement baissé avec les Etats-Unis.
02:03Oui, moins de 33% en redoute.
02:05Pour l'instant ils compensent un peu avec toutes les autres zones
02:07mais les Etats-Unis signent des accords avec les pays les uns après les autres
02:10donc ça va rendre la chose un petit peu plus compliquée.
02:14Et puis on est en plein dans les négociations.
02:16On arrive au terme des 90 jours accordés cet été qui arrive fin octobre, début novembre.
02:23On a vu que ça commence on va dire plutôt sur un optimisme avec l'accord sur TikTok.
02:29Les déclarations étaient plutôt optimistes du côté de M. Trump.
02:33Et Donald Trump et Xi Jinping doivent se rencontrer vendredi.
02:36Exactement.
02:37Et probablement que cet accord de la Chine d'accepter de vendre une partie de TikTok
02:42ils en attendent probablement quelque chose en retour.
02:45Mais voilà, on est dans cette période-là.
02:46Quand même terrible, on en est là, tout part de TikTok dans les négociations.
02:49Exactement.
02:50On en est là quoi.
02:50Et dans cette période-là, on sait très bien, on l'a déjà vécu,
02:54on peut avoir des déclarations un peu étonnantes de part et d'autre
02:59et donc un petit peu de volatilité.
03:01Vous attendez un plan de soutien massif, vous ne pouvez pas en parler toutes ces dernières années,
03:05d'un possible plan massif à venir de relance de l'économie.
03:08Cette question-là va revenir sur le devant de la scène avec le ralentissement ?
03:11Justement, on ne peut peut-être pas forcément parce qu'en fait,
03:13ce qu'on a observé, c'est aussi peut-être que la bourse devient un peu une alternative
03:19au marché immobilier pour les particuliers.
03:22Et finalement, en ça, la Chine essaye de prendre un peu l'exemple des États-Unis
03:26où l'évolution de la bourse, elle impacte directement la richesse des ménages américains.
03:33Et donc, probablement que cette hausse qu'on a connue vient aussi de là.
03:38Il y a eu plusieurs effets, notamment les dipsics en début d'année qui ont un peu tiré les marchés.
03:43Mais il y a peut-être un phénomène un peu plus fondamental sur ce retour de l'investisseur particulier
03:48qui vient investir en bourse, peut-être à la place d'investir dans l'immobilier.
03:54Et la hausse de la bourse remplacerait l'effet sur le moral d'un plan de relance, en quelque sorte ?
03:59Il y a un peu un effet d'épargne, en fait, qui est réalloué, visiblement.
04:03Et on a eu quelques déclarations des autorités chinoises
04:06qui commençaient à s'inquiéter d'une hausse trop forte du marché chinois.
04:10Donc, probablement pas un plan de relance massif.
04:13En revanche, elles ont toujours ça, j'allais dire, en backup,
04:18si jamais ça se passe vraiment très mal sur les négociations avec les États-Unis.
04:23Est-ce que le gouvernement chinois en aurait les moyens ?
04:26Parce qu'on sait qu'il y a eu à chaque fois des petits plans,
04:29mais effectivement pas le grand bazooka.
04:32On sait que aussi, la Chine peut toujours contrôler sa population,
04:35donc ça l'arrange de ne pas forcément relancer sa demande intérieure.
04:39Et que ça peut être aussi une marge de négociation sur les autres pays,
04:42parce que les autres pays sont très dépendants du marché chinois aussi.
04:45Donc, finalement, on se garde un peu ça sous le pied.
04:46C'est aussi un autre moyen, c'est d'aller chercher des débouchés ailleurs,
04:50alors ailleurs qu'aux États-Unis,
04:51et donc, du coup, essayer d'investir d'autres pays.
04:55On pense notamment à l'Europe,
04:57sur ce qui n'arrive plus à partir aux États-Unis,
05:00pourrait partir en Europe.
05:02Elle n'a plus du tout les moyens de relancer.
05:04Elle a quand même les moyens de relancer en interne.
05:06Et puis surtout, elle est en train aussi de changer un peu sa politique.
05:09On a entendu parler de anti-involution,
05:11cette volonté d'être plus rentable
05:16et de relancer la productivité
05:18et de mettre l'accent sur l'innovation aussi dans son pays.
05:23Donc, elle a quand même des moyens.
05:24Mais c'est vrai que le plan de relance Bazooka,
05:27ce n'est pas forcément d'actualité.
05:30Parce qu'un relais de croissance est apparu quand même ces derniers mois,
05:33la hausse des marchés actions portée par les particuliers.
05:36On parle beaucoup des particuliers qui portent Wall Street,
05:38mais il se trouve qu'en Chine aussi, beaucoup de particuliers participent
05:41de cette hausse qu'on observe depuis le 1er janvier.
05:43Et qui vous semble du coup, même si l'économie ralentie a amené à durer,
05:46la hausse des marchés actions chinois ou pas ?
05:47Alors, à court terme, on peut avoir un peu de volatilité,
05:52notamment sur cette période de négociation.
05:54Maintenant, si on regarde à moyen terme,
05:56on a quand même un peu plus confiant.
06:01Et notamment, en termes de valorisation,
06:04en fait, il y a quand même une décote des marchés chinois aujourd'hui
06:08qui reste encore.
06:08Malgré la hausse, on avait une très forte décote
06:11qui était en partie liée, je pense, à la géopolitique
06:14et à toutes ces négociations.
06:17Et probablement que cette décote-là,
06:19elle peut être encore un peu plus faible.
06:21Donc, on a vraiment des écarts de valorisation
06:23qui sont toujours propices aux actions chinoises.
06:28Et puis, sur notamment la thématique dont on parle,
06:32évidemment, la tech, l'IA,
06:34là, pour le coup, on a quand même toujours
06:37des différences de valorisation.
06:41Vous prenez l'exemple d'Alibaba,
06:42il va être à 17 fois en termes de valorisation en PE,
06:47alors qu'un alphabète, qui n'est pas la plus chère aux États-Unis,
06:50et déjà à 22 fois.
06:53Donc, ça peut être des décotes, effectivement.
06:55Si cette thématique de l'IA doit continuer,
06:59on peut vouloir aller chercher une espèce de,
07:02le terme anglais, c'est brodening,
07:03d'élargissement, en fait, de la performance
07:05au reste du monde,
07:07et pas forcément concentré sur les États-Unis.
07:09Et là, on peut trouver des valeurs.
07:11Et les techs chinois sont, non seulement,
07:13moins bien valorisés que les techs américains,
07:15bien sûr, beaucoup moins bien,
07:16mais en plus, sans doute, encore beaucoup de potentiel
07:18à suivre, et toute chose étant égale par ailleurs,
07:20dans la mesure où les investisseurs internationaux
07:21sont moins présents aujourd'hui sur le marché chinois,
07:23par exemple, qu'il y a quelques années,
07:24ce qui offre un réservoir, peut-être, supplémentaire à venir.
07:26Oui, c'est toujours un réservoir.
07:27Si on pense aussi, effectivement,
07:28que le gouvernement veut mettre l'accent sur l'innovation,
07:32etc., ça peut aussi aider des valeurs dans ce secteur.
07:36Donc, il y a certainement des bons stockpicking,
07:41des bonnes valeurs à aller chercher dans ces thématiques-là.
07:44Oui. Est-ce qu'on va vers une révolution de palais aux États-Unis ?
07:47Il y a plein d'idées, là, pour transformer les marchés,
07:50à savoir l'ASIC, qui réfléchit à une cotation 24-24,
07:547 jours sur 7 de Wall Street.
07:56Donald Trump, qui aimerait, Aude,
07:57que les entreprises publient un peu moins souvent, c'est ça ?
07:59Semestriellement, au lieu de tous les trimestres.
08:01Ça permettrait de se concentrer sur une performance de long terme,
08:04c'est lui qui dit ça.
08:04Oui, c'est ça.
08:05Oui, alors, bon, déjà, justement,
08:12on a discuté avec notre géant qui, sur la Chine, chez nous,
08:15il disait, effectivement, en Chine,
08:17ils n'ont pas l'obligation de publier tous les trimestres.
08:20En même temps, il y a quand même beaucoup de valeurs
08:21qui ont la double cotation et qui le font,
08:23même si ce n'est pas obligatoire.
08:25Donc, c'est quelque chose qui est fait,
08:27même sans être obligatoire.
08:30En Europe, je crois que c'est la publication de chiffre d'affaires
08:33qui doit être obligatoire tous les trimestres,
08:34mais pas forcément la publication de résultats.
08:38Bon, on voit que c'est des déclarations.
08:43Mais c'est juste aussi d'alléger les contraintes
08:45et notamment les coûts.
08:46Il y a toutes ces régulations.
08:47Ça peut être positif pour les entreprises et leurs marques.
08:50Peut-être verra-t-on moins de publications
08:52moins fréquentes à l'avenir à Wall Street.
08:54La SEC doit donner là-dessus encore son feu vert,
08:57mais Donald Trump l'enjoint à le faire.
08:59Oui, ça participe aussi de l'efficience des marchés,
09:01d'avoir ces informations plus régulièrement.
09:03trimestriellement.
09:05Alors, est-ce qu'on va passer à un rythme semestriel
09:06sur les publications d'entreprises ?
09:07Première question.
09:08Et est-ce que Wall Street, à l'avenir,
09:09cotera 24-24, 7 jours sur 7 aussi ?
09:11Ça, c'est une idée de la SEC elle-même.
09:13Oui.
09:15Alors, c'est quasiment le cas sur tout ce qui est produits dérivés.
09:20Ça, pour le coup, on peut les traiter quasiment en continu.
09:23Pour les actions, ça redonnerait peut-être un peu plus de liquidité
09:26et de fluidité au marché.
09:29On regarde effectivement de temps en temps les évolutions
09:31sur les horaires des marchés asiatiques
09:34comparés aux horaires des marchés européens
09:36ou aux horaires des marchés américains.
09:37et on voit des différences.
09:39Donc, l'intervention, ça pourra amener plus de...
09:42Oui, mais plus cette prise de distance.
09:44Parce que le fait d'avoir un horaire d'ouverture, de clôture,
09:47d'avoir des week-ends sans cotation sur le carnet d'ordre principal,
09:50ça permet de prendre un peu de distance,
09:52de la hauteur sur l'actualité, de revenir à la tête froide.
09:54On perdrait cette tête froide.
09:55Donc, gagnerait peut-être en affinité aussi.
09:56Ça pourrait pousser justement un peu plus de trading,
10:01de mouvements très court terme
10:02pour essayer d'arbitrer justement des mouvements
10:04entre les différentes zones.
10:06Donc, ça va un peu peut-être à l'encontre
10:08de l'idée d'avoir moins de publications
10:10pour avoir une vision plus long terme, en fait.
10:13Et parallèlement, le marché actions sera-t-il un jour tokenisé ?
10:15Alors ça, je ne sais pas si c'est un terme
10:17que vous utilisez de plus en plus chez Edmond Rothschild,
10:19mais c'est le Nasdaq.
10:20L'opérateur boursier Nasdaq
10:21qui demande à la SEC l'autorisation
10:24de tokeniser le carnet d'ordre principal dès 2026, fin 2026.
10:27Alors ça, si les actions étaient tokenisées,
10:29ça voudrait dire qu'on pourrait les fractionner à l'infini.
10:33Peut-être aussi pour plus de liquidités sur les marchés
10:35et un peu plus d'intervention.
10:38Bon, on verra à quoi ressembleront les marchés
10:39dans un an et demi, deux ans.
10:41Mais on voit que du côté des États-Unis,
10:42on a l'intention de bouger.
10:43On imagine que la part de l'IA dans les marchés boursiers aussi,
10:46dans le poids des capilles boursières liées à l'IA,
10:48aura encore gonflé.
10:49On a un chiffre aujourd'hui impressionnant
10:51qui montre que l'IA est peut-être en train de tout dévorer.
10:54Les sociétés d'un panier gérées par Goldman Sachs
10:57impliquées dans l'architecture d'intelligence artificielle,
10:59ces sociétés ont une capitalisation désormais supérieure
11:02à 23 000 milliards de dollars.
11:04Des valeurs purement américaines, que américaines,
11:07qui sont impliquées dans l'architecture de l'IA
11:09et qui ont une capitalisation boursière accumulée
11:11de 23 000 milliards de dollars.
11:12C'est cette fois le PIB de la France,
11:14trois fois et demi le budget fédéral américain.
11:15Oui, c'est un sujet qui prend énormément d'ampleur.
11:21Nous, on commence à être peut-être un petit peu plus circonspects
11:23sur ce sujet-là.
11:24C'est vrai qu'en plus, depuis la publication des résultats d'Oracle
11:29la semaine dernière, ça a pris encore plus d'ampleur.
11:31Mais peut-être qu'il faut avoir peut-être aussi
11:37un peu un esprit critique, ne serait-ce que sur Oracle.
11:40Effectivement, ils ont annoncé 400 milliards de dollars
11:43de chiffre d'affaires à venir avec des carnets de commandes
11:46sur les data centers d'IA.
11:48300 milliards viennent d'OpenAI.
11:52Aujourd'hui, OpenAI, c'est 15 milliards de dollars de chiffre d'affaires.
11:55Ils ont des pertes, ils ne font pas de résultats positifs.
12:00Donc, il faut...
12:00500 milliards de capitalisation estimée,
12:02enfin, de valeur d'entreprise, pas de capitalisation.
12:04Oui, effectivement.
12:05Après, il faut pouvoir investir 300 milliards.
12:09Donc, c'est...
12:11Voilà, c'est...
12:11On dit juste, peut-être...
12:14Attention, c'est...
12:15C'est d'avoir un peu un esprit critique.
12:16Attention, quand même.
12:17C'est peut-être un premier signe de ressemblance avec 2000, là, pour le coup.
12:19Voilà, peut-être.
12:21Et dans ces signes qu'on peut regarder,
12:24alors, et peut-être qu'au début,
12:25mais c'est un fort retour des introductions en bourse.
12:28On a eu, la semaine dernière,
12:31je crois que c'était la plus importante
12:32semaine d'introduction en bourse depuis 2021.
12:36Et globalement, depuis le début de l'année,
12:38la hausse du premier jour de cotation,
12:40c'est plus 33%.
12:41Et ça, c'était un chiffre qu'on avait dans les années 2000.
12:45Et qu'on n'a pas eu depuis.
12:47Voilà.
12:47Donc, c'est pas pour dire
12:50qu'on est reparti dans un krach boursier demain.
12:54Mais voilà, il faut quand même faire attention.
12:56On entre peut-être quand même dans un phénomène
12:59un peu de bulle sur ce sujet-là.
13:01Oui.
13:01Un signal de prudence.
13:02Marie de Lessac avec nous,
13:03gérante allocataire pour Edram,
13:05Edron Rothschild Asset Management.
13:07Merci Marie d'être passée nous voir.

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