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  • il y a 3 mois
Ce lundi 15 septembre, Samy Chaar, chef économiste chez Lombard Odier & Cie, a abordé l'attente de la décision de la Fed sur son taux pour ce mercredi, et la dégradation de la note de la France sur le marché de la dette par Fitch, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00BFM Bourse, l'écho du monde.
00:04Avant la fête, dans deux jours qui pourraient baisser ses taux,
00:06Samy Char est avec nous, l'ombard au DIM.
00:08Bonjour Samy.
00:09Le marché anticipe à 96% cette baisse de taux de 25 points de base.
00:14Est-ce qu'il y aura néanmoins une forme de soupçon si elle baisse ses taux,
00:18soupçon d'une perte d'indépendance,
00:19parce que Donald Trump met une telle pression pour cette baisse de taux ?
00:22Est-ce que quelque part, une partie du marché risque de crier au loup
00:25si elle baisse ses taux après-demain ?
00:30Non, même si les jeux sont faits, ils se font sur un autre terrain
00:33que celui de l'indépendance et des nominations.
00:36Ça se fait sur le mandat de la Fed et ce conflit entre l'inflation,
00:40quelque part, qui a arrêté de progresser et remonte un peu.
00:44Mais enfin, le vrai changement depuis le dernier FOMC,
00:47c'est que quand même l'emploi s'est dégradé
00:49et c'est ce qui fait que les jeux sont faits.
00:51La Fed doit agir, elle doit baisser les taux.
00:53Ce qu'on ne sait pas, c'est est-ce qu'elle baissera les taux une fois
00:56et puis elle cachera son jeu
00:59ou est-ce qu'elle va annoncer finalement quelques baisses successives ?
01:03Mais en ce qui concerne l'indépendance de la Fed,
01:05c'est plutôt une question de nomination, de composition.
01:08Et là, on n'est pas assez avancé pour se faire vraiment une idée.
01:10Donc il faut rester concentré sur le mandat.
01:12Et le mandat aujourd'hui est cohérent.
01:14Il dicte à la Fed de baisser les taux, elle doit s'y mettre.
01:17Alors, nos ennuis à nous en France,
01:18c'est une dégradation de la part de l'agence Fitch.
01:23Il reste à venir quand même les rendus de décision de Moody's
01:26et de Standard & Poor's.
01:28On a vu que le rendu de décision de Fitch laissait tout le monde un petit peu froid,
01:33en tout cas que c'était largement anticipé.
01:35Si les deux autres agences aggravent le score,
01:38est-ce que là, pour le coup,
01:39on pourrait avoir des réactions beaucoup plus sensibles ?
01:43Non, le sentiment, c'est qu'on a déjà lu cette histoire.
01:48On l'a vu avec les États-Unis.
01:49On l'a vu avec d'autres grandes économies
01:51et d'autres grandes économies émettrices
01:53de bons du trésor et d'obligations gouvernementales.
01:56Et finalement, l'impact des notations et des baisses de notation
02:01est relativement modéré.
02:02Évidemment que pour les gérants de fonds obligataires,
02:06parfois ça les contraint.
02:07Il y a des niveaux de notation qui font qu'ils ne peuvent plus
02:09ou qu'ils ne veulent plus
02:10ou que la qualité n'est pas suffisante pour eux
02:13pour détenir ces papiers-là.
02:15Mais quand même, globalement,
02:16c'est une histoire que le marché a déjà vue.
02:18Donc, ce n'est pas forcément là que ça se passe.
02:21Mais enfin, ce n'est évidemment pas une bonne nouvelle.
02:23Il va quand même falloir stabiliser un petit peu
02:25ce déficit budgétaire.
02:27Mais les notations,
02:28ce n'est pas forcément de là que va venir la principale pression.
02:31Oui, le 10 ans français n'évolue pas.
02:33Aujourd'hui, on est à 351 sur le 10 ans français
02:34après la dégradation de la note française.
02:36Et alors, dans l'escalier, on croise l'Espagne.
02:37C'est-à-dire que nous, on est abaissé à la note simple A+.
02:40L'Espagne, elle, voit sa note relevée à simple A+.
02:42Donc là, ça y est, on croise l'Espagne.
02:44Et puis, le Portugal n'est pas très loin.
02:45Lui, qui, il y a 10 ans, pendant la crise des dettes,
02:47était en catégorie junk,
02:49en catégorie ultra spéculative.
02:50Le Portugal n'est pas loin
02:51puisque sa note est relevée à A.
02:53On est tout juste au-dessus du Portugal.
02:54Nous, la France, ça fait bizarre malgré tout, Samy.
02:59Non, c'est tout à fait normal.
03:01Il ne faut pas être insultant avec ces pays-là
03:03qui ont fait une restructuration phénoménale.
03:06Non, mais je n'insulte personne.
03:07Mais ce n'est pas uniquement une restructuration du...
03:10Ce n'est pas uniquement une restructuration du secteur public.
03:13Il y a aussi le secteur privé
03:14qui s'est remis à l'endroit dans ces pays-là.
03:16Ils étaient complètement embarrassés par un excès de crédit.
03:20On avait peu d'épargne privée.
03:21Et aujourd'hui, ce sont des pays qui ont des comptes courants.
03:23Donc, ça veut dire qu'on a des secteurs publics
03:25qui se sont remis à l'endroit.
03:26Mais surtout, un secteur privé, un secteur des ménages
03:28qui s'est aussi remis à l'endroit.
03:30La situation de la France sur ce plan-là,
03:32sur le plan du secteur privé,
03:33elle n'est pas catastrophique.
03:34Mais évidemment que c'est normal
03:35qu'on croise ces économies-là,
03:37et particulièrement l'Espagne.
03:38L'Espagne, aujourd'hui, c'est la locomotive de l'Europe.
03:41Meilleur note au niveau de la croissance.
03:43Compte courant excédentaire de 2-3%.
03:45Des finances publiques qui sont sous contrôle.
03:47Et pourtant, mine de rien,
03:48une instabilité politique également.
03:51Comme quoi l'Espagne raconte aussi
03:53l'histoire d'un pays
03:55qui peut se remettre à l'endroit.
03:57Et peut-être que ce sera le destin de la France
03:59dans les années à venir.
04:01Et on pourrait avoir d'autres chassés-croisés.
04:03Mais en tout cas, aujourd'hui,
04:04ça reflète une réalité.
04:06Pas seulement, finalement,
04:06la situation française,
04:08mais surtout l'extraordinaire restructuration
04:10de ces pays de la périphérie
04:11qui sont passés vraiment
04:12de dernier de la classe
04:13à premier de la classe.
04:14Oui, malgré l'instabilité politique,
04:16effectivement, en Espagne,
04:16par exemple, c'est ça qui est frappant.
04:18Effectivement, ils y sont arrivés
04:19malgré une instabilité
04:20qui les a vraiment gangrenés
04:22tout au long des dernières années,
04:23les Espagnols.
04:23Et on les croise dans l'escalier
04:24puisque notre note est désormais
04:25la même que celle de l'Espagne.
04:28Vous savez ce qu'on dit ?
04:29Quand on croise des gens
04:29en montant l'escalier,
04:30il faut toujours leur faire
04:31un grand sourire
04:31parce que vous risquez
04:32de les recroiser
04:33en redescendant l'escalier.
04:35Merci beaucoup, Samy,
04:36de nous avoir accompagné.
04:37Samy Char pour Lombard-Rodier IM.
04:39Le CAC 40 gagne 0,9% en ce moment.
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