00:00BFM Bourse, l'écho du monde.
00:03C'est vrai, aucun titre dans le vert sur le CAC 40, on est en baisse aux Etats-Unis et en Europe,
00:07même si Wall Street est en train d'essayer de limiter les dégâts.
00:09François Rimeux nous rejoint alors que cette tendance, cette séance est en train de marquer un premier virage.
00:14Bonjour François.
00:15Bonjour Guillaume.
00:15Stratégiste senior chez Crédit Mutuel Asset Management.
00:18C'est vrai que la Fed a jeté un froid, plusieurs membres de la Fed en tout cas,
00:21depuis hier se sont exprimés en jetant un doute sur une baisse de taux en décembre.
00:24Le marché y croit-il encore à cette baisse de taux du mois de décembre ?
00:29Le marché est partagé, la baisse est anticipée environ à 50%, donc le marché y hésite.
00:35Mais finalement, les commentaires que l'on a de différents membres de la Fed,
00:37en il y a de Gams et d'autres, sont les mêmes que ce que Paul nous a raconté
00:41lors du dernier comité, du dernier FOMC.
00:45Donc il nous a déjà dit qu'en décembre, la hausse, la baisse était loin d'être certaine
00:50et il ne faut finalement que confirmer la même chose.
00:52Donc il n'y a rien de nouveau, entre guillemets, pour le marché,
00:55si ce n'est qu'une prise de conscience un peu graduelle et tardive.
01:00Et plein d'autres choses autour qui expliquent un peu la nervosité en disant des dernières années.
01:04– Oui, et par exemple, Donald Trump qui a annoncé quand même un allègement
01:06des droits de douane sur les produits alimentaires.
01:09Ça, le marché y voit une forme d'aveu implicite, l'aveu qu'effectivement,
01:12les droits de douane augmentent les prix et donc sont source d'inflation,
01:16ce qui ne va pas dans le sens d'une baisse de taux.
01:17C'est comme ça qu'on peut interpréter l'allègement des droits de douane
01:19sur les produits alimentaires par le président américain ?
01:21– Alors on peut lire ça comme ça, effectivement.
01:24Alors que l'inflation reste importante aux États-Unis, c'est sûr.
01:28Elle sera probablement au-dessus de 3% jusqu'en fin d'année 2026.
01:32Qu'elle reste importante sur les produits alimentaires,
01:33ça c'est documenté un peu partout,
01:36donc il n'y avait vraiment que Donald Trump pour dire l'inverse.
01:39On peut aussi, il n'y a pas vraiment de surprise là non plus.
01:43Par contre, on peut voir les ajustements de Trump
01:46comme aussi une conséquence aux problèmes qu'il a en interne.
01:50la transparence sur le dossier Epstein,
01:53une inflation effectivement persistante,
01:55des élections qui se sont mal passées dernièrement
01:57et des midterms qui se propilent pour l'année prochaine
01:59et donc il sent bien qu'il doit faire quelque chose.
02:02Et l'inflation est un problème toujours aux États-Unis,
02:04malgré ce qu'il raconte depuis plusieurs mois.
02:06Et voilà, il essaie de baisser les prix sur des bananes,
02:09sur les cafés pour alléger un peu la facture.
02:11J'y vois plus une manœuvre politique qu'autre chose finalement.
02:15– On voit que la big tech entraîne de plus en plus,
02:18c'est vraiment vertigineux et puis les prévisions des banques
02:22sont vraiment très très élevées à ce niveau-là.
02:24Et on pose question aussi du point de vue du rendement des capitaux.
02:28Est-ce que tout cela ne commence pas à se corréler de plus en plus
02:31avec les taux réels et constitue donc un risque de plus pour la Fed ?
02:36– À la marge, il y a évidemment beaucoup de nervosité,
02:40on en parlait après la première question,
02:42dans le marché au sujet de l'IA et de la rentabilité des investissements dans l'IA.
02:45Les investissements sont gigantesques et pour le moment la rentabilité est faible.
02:49Et donc les investisseurs commencent à questionner ça.
02:52Maintenant que ces énormes sociétés qui gagnent énormément d'argent
02:56se tournent vers la dette pour financer ces investissements
02:58plutôt que par leur cash flow,
03:01ça augmente à la marge de leurs risques financiers,
03:04ça va augmenter un peu leur corrélation avec le site monétaire,
03:06mais c'est vraiment négligeable.
03:09La question principale ça reste la rentabilité de ces investissements
03:12et si oui ou non, on constatera dans 3 ans, dans 4 ans, dans 5 ans,
03:17que ces sociétés ont fait un peu n'importe quoi ou pas.
03:20Ça, on n'a pas la réponse aujourd'hui.
03:22– Pas encore, effectivement.
03:23Merci beaucoup François.
03:24François Rimeux avec nous pour le Crédit Mutuel Asset Management.
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