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  • il y a 2 mois
Ce mardi 9 septembre, Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Ostrum Asset Management, a abordé la détérioration des chiffres de l'emploi aux États-Unis, l'anticipation d'une à deux baisses des taux d'intérêt de la Fed par les marchés, et le regain d'optimisme des petites entreprises américaines, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00Il y a des nouvelles favorables aujourd'hui, malgré le 10 ans français qui passe au-dessus du 10 ans italien.
00:03Le CAC est en hausse, Antoine, de 0,3%.
00:05Wall Street reste en hausse aussi.
00:07Oui, il y a des nouvelles favorables, mais pas que.
00:10Oui, et puis c'est dans le genre « bad news is good news »,
00:13parce que là, on peut s'attendre vraiment à une belle baisse des taux de la Fed pour septembre.
00:18Figurez-vous que la révision à la baisse des données de l'emploi américain
00:22est la plus grosse révision à la baisse jamais publiée par le Bureau des statistiques.
00:27C'est qu'on est à moins 911 000 sur 12 mois.
00:32C'est considérable, et le taux de pauvreté aux États-Unis grimpe au-delà des 10%.
00:37Voilà, des données particulièrement impressionnantes pour l'économie américaine
00:42qui accroissent évidemment la probabilité d'une baisse des taux de la Fed ce mois-ci, 25 points,
00:48mais les probabilités d'une baisse de taux de 50 points de base ne vont faire qu'augmenter.
00:54Alors, Philippe Wechter tient à nous rejoindre, ça tombe très très bien.
00:56Philippe, bonjour, directeur de la recherche économique d'Ostrom Asset Management.
01:00Le chiffre vient de tomber, donc, le chiffre de l'emploi sur 12 mois.
01:05En fait, il y a eu 900 000 créations de moins que ce qui a été annoncé,
01:09ce qui fait quand même une différence absolument gigantesque.
01:12Le chiffre vient à peine de tomber.
01:13Quelle est votre première réaction, Philippe ?
01:15Alors, il y a plusieurs choses.
01:17C'est un chiffre qui va jusqu'au mois de mars dernier.
01:19On ne révise pas les chiffres les plus récents.
01:25C'est une opération, effectivement, habituelle du bureau of labor statistics,
01:31mais qui est, effectivement, d'une ampleur assez spectaculaire.
01:37Comme le disait Antoine, on est sur des choses très importantes.
01:46Normalement, on est à 0,2% de révision de l'emploi.
01:51Là, on est à 0,6%.
01:53C'est considérable.
01:56Un aspect qu'il faut avoir en tête, c'est que, très vite,
02:02vous savez, depuis deux mois, Donald Trump est inquiet des chiffres de l'emploi.
02:08Il dit que les chiffres sont trafiqués parce que, moi, je crée de la bonne économie, si je puis dire.
02:15Là, les chiffres sont sur les 12 mois précédents, mars dernier.
02:19Donc, lui, peut dire, ça n'était pas moi.
02:23Ce n'est pas moi qui suis responsable de ça.
02:27Et donc, la charge de la preuve ne lui incombe plus.
02:33Donc, ça, c'est un argument qu'on doit aussi avoir en tête, aujourd'hui,
02:36quand on regarde ce type de chiffre.
02:38Est-ce que cette révision absolument massive et historique, vous nous disiez, Antoine,
02:42c'est la première fois qu'on révise à ce point le chiffre de l'emploi, quand même ?
02:44Sur 12 mois, oui, effectivement.
02:46C'est la plus grosse révision jamais enregistrée.
02:47Et de nature, Philippe, a peut-être encouragé la Fed à baisser ses taux de,
02:51pas 25, mais 50 points de base.
02:53Allez, là, dès ce mois de septembre, on voit que l'hypothèse, elle existe dans le marché.
02:56Elle n'est pas majoritaire, mais elle commence à exister.
02:58Oui, elle existe.
03:00Ça fait partie des éléments clés qu'on va voir du côté de la Fed.
03:07Je ne sais pas comment ils vont intégrer ce chiffre, parce qu'il faut le regarder,
03:13il va falloir le sculpter un petit peu plus, mais on va voir.
03:19Mais c'est vrai que la probabilité de voir la Fed baisser un petit peu ses taux,
03:25un petit peu plus que ce qui était anticipé, est loin d'être nul.
03:29Alors, ce qui est intéressant quand même sur ces questions de taux d'intérêt,
03:34c'est que, comme on l'évoquait, il y a eu l'enquête auprès des PME américaines,
03:39l'indice du NFIB.
03:42C'est un indicateur extrêmement intéressant,
03:44parce qu'il y a une question sur quel est l'élément qui, aujourd'hui,
03:52est le plus problématique pour vous, entreprises de PME américaines.
03:57Est-ce que c'est l'emploi ? Est-ce que c'est la fiscalité ?
04:03Est-ce que c'est l'inflation ? Est-ce que c'est les taux d'intérêt, etc. ?
04:08Et quand on regarde tous ces indicateurs,
04:12on s'aperçoit que le niveau des taux d'intérêt
04:15est l'élément le moins perturbant pour les entreprises américaines.
04:21Et donc, on se bat là sur le niveau des taux d'intérêt,
04:25on s'interroge, on s'inquiète,
04:27on a l'impression que c'est la clé de toutes les questions.
04:31Mais les PME américaines ne souffrent pas de contraintes financières trop importantes
04:37et nous disent que les taux d'intérêt, c'est bien moins important aujourd'hui
04:42que les niveaux de la fiscalité,
04:45que les problèmes qu'on a à recruter des salariés de bonne qualité, etc.
04:52Donc, relativisons un petit peu cette question des taux d'intérêt
04:57parce que ce n'est ni l'alpha ni l'oméga de la dynamique macroéconomique.
05:04– Effectivement, et les petites entreprises américaines au mois d'août
05:07voient leur morale à nouveau s'améliorer.
05:10Dans l'attente, d'ailleurs, des baisses d'impôts,
05:12le Big Beauty Full Bill, le fameux de Donald Trump.
05:14Merci beaucoup, Philippe, de nous avoir accompagnés.
05:16Philippe Wächter pour Ostrom AM.
05:18On reviendra, bien sûr, aussi sur la dette,
05:19le 10 ans français qui est repassé au-dessus du 10 ans italien,
05:22qui est pour la première fois tout à l'heure passé au-dessus du 10 ans italien.
05:26Ça n'a pas duré longtemps.
05:27Ça avait démarré de la même façon avec le Portugal en juin.
05:30On était le 11 juin 2024.
05:32Ça n'avait duré pas longtemps.
05:33Et puis, ça avait recommencé le lendemain.
05:34Et maintenant, ça fait 455 jours que le 10 ans français
05:37est au-dessus du 10 ans portugais, figurez-vous.
05:39455 jours et ça fait 77 jours aussi
05:41que le 10 ans français est au-dessus du 10 ans espagnol.
05:43C'est peut-être ce qui nous attend aussi désormais vis-à-vis du 10 ans italien.
05:46Donc, c'est ce qui nous attend aussi.

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