00:00Good morning business, parole de patron.
00:04Dominique Carlac est avec nous, vice-présidente d'Abji France, en charge des relations institutionnelles et du développement.
00:08Et bien sûr, vous représentez également le MEDEF.
00:11Dominique Carlac, vous avez suivi bien évidemment la chute de François Bayrouz, sans suspense.
00:16Est-ce que, depuis quelques semaines, les chefs d'entreprise ont posé le crayon ?
00:21Alors, les chefs d'entreprise sont inquiets, mais ils n'ont pas encore posé le crayon.
00:25Et en fait, c'est ça le message, peut-être, au lendemain de la chute du gouvernement.
00:30C'est de se dire, et maintenant, que devons-nous faire, tant dans la sphère politique que dans la sphère économique ?
00:34Nous, nos responsabilités de chef d'entreprise, c'est de faire quoi en ce moment ?
00:38Donc moi, personnellement, je me refuse à rentrer dans une spirale négative
00:41qui dirait que tout s'arrête parce qu'on n'a plus de gouvernement.
00:45On a fini malheureusement par s'y habituer.
00:48Donc, le premier message qu'il faut passer, qui s'applique au champ politique comme au champ des entrepreneurs,
00:54c'est qu'il faut aller vite.
00:55Vous savez, moi, j'ai un gros passé sportif.
00:57Si vous accélérez, vous avez une chance de gagner, voire de battre des records.
01:03Si vous freinez face à l'obstacle, vous pouvez tomber, vous pouvez chuter.
01:08Donc là, il faut...
01:08Il ne faut pas avoir peur de se prendre la haie, quand même.
01:09De franchir la haie, de franchir la haie.
01:12On ne saute pas la haie, on ne bute pas sur la haie, on la franchit.
01:15D'accord.
01:15Et donc, c'est un petit peu le message, c'est que le président de la République,
01:19qui a l'air sur ce registre d'aller assez vite, il a eu le temps de réfléchir.
01:23Je pense que dans le contexte social du moment tergiversé,
01:27ça ne va ramener que de l'attention.
01:29Et que sur le plan économique et budgétaire, on a assez perdu de temps.
01:33Et c'est vrai qu'une nouvelle période de flottement, pour répondre à votre question,
01:37les investisseurs, les chefs d'entreprise pourraient mettre le pied sur le frein.
01:42Et du coup, la conséquence de ça, c'est que les agences de notation dégraderaient encore notre note.
01:47Et pour que ça soit très concret pour les Français,
01:49parce que l'agence de notation qui dégrade la note, qu'est-ce que ça fait ?
01:52C'est-à-dire qu'on paye plus cher le coût de la dette.
01:54Or, on sait très bien que gouvernement Bérou ou pas gouvernement Bérou,
01:58l'année prochaine, enfin notre budget, c'est 50 milliards de plus.
02:02Et on a au milieu de tout ça une dizaine de milliards
02:04juste pour se payer les intérêts de la dette.
02:07Et plus on tarde, plus la note se dégrade, plus ça coûte.
02:11Donc du coup, le message, c'est qu'il faut accélérer.
02:13Mais ce n'est pas facile, vous êtes chef d'entreprise,
02:15vous leur dites dans ce contexte-là, il faut y aller, il faut accélérer.
02:18C'est-à-dire quoi ? Recruter plus, investir plus ?
02:20Et alors, en fait, ça paraît contre-intuitif.
02:23Mais quand on regarde les cycles courts,
02:26c'est vrai que l'année dernière, le flottement, il a coûté à tout le monde.
02:29Le flottement, il a doublement coûté à tout le monde.
02:32C'est-à-dire que quand on lève le stylo pour les investissements,
02:37qu'on paralise le pays d'une certaine manière,
02:40ça coûte aux entreprises, mais ça coûte aussi aux salariés.
02:43Parce que les perspectives d'embauche, de transformation,
02:46de période d'essai, etc., ça s'éloigne aussi.
02:49Donc les entreprises, elles ont payé.
02:51L'an dernier, on appelle tout le temps, c'est important de le dire,
02:5313 milliards de charges supplémentaires pour juste boucler le budget de la France.
02:57Et donc là, on n'a plus besoin de ça, on n'a plus besoin d'âge.
03:03Ce qu'on veut, nous, c'est continuer à générer de l'emploi et de la prospérité.
03:06C'est ce qu'attendent les concitoyens quand même.
03:08Je le rappelle, ils attendent que les chefs d'entreprise soient au rendez-vous.
03:11Et pour ça, il faut se projeter sur le long terme.
03:14Et donc du coup, quand on se projette sur le long terme,
03:16c'est quoi les priorités ?
03:17Les priorités, c'est d'investir dans l'éducation,
03:21d'investir dans l'innovation,
03:23et de travailler plus.
03:25Je suis désolée, mais il y a un moment donné pour se sortir de l'an dernier.
03:28Et donc du coup, nous, on a ça à notre main, les entreprises.
03:31On peut se dire, on accélère sur l'innovation,
03:35on y va, de toute façon, comme vous le savez,
03:37il y a polémique sur les aides d'État.
03:38Les entreprises, elles feront plus s'il y a des aides,
03:42mais elles feront quand même.
03:43Et donc c'est un peu ça le message,
03:45c'est qu'on accélère sur les investissements d'innovation
03:48et sur l'éducation.
03:49Ce n'est pas facile, parce que la demande est forcément au rendez-vous,
03:52parce qu'il faut quand même générer du chiffre d'affaires.
03:55En effet, et à un moment donné, pour avoir des commandes,
03:57il faut avoir de l'offre.
03:59Et pour avoir des commandes, il faut avoir une offre différenciée,
04:02il faut avoir une offre, j'aurais tendance à dire,
04:04pour mon métier, qui est le conseil, une offre souveraine,
04:07se dire, en fait, on est là pour se retrousser les manches
04:09et pour aider nos entreprises européennes, on va dire,
04:12à pouvoir sortir du lot.
04:14C'était le message, plein d'optimisme, de Dominique Arlac ce matin.
04:16Et d'accélération dans la matinale de l'économie.
04:20Comme quoi, il faut vraiment être chef d'entreprise pour garder le moral.
04:22C'est-à-dire que ça reste une catégorie particulière.
04:24Je vous dis, notre vocation est d'apporter la prospérité
04:28et de l'espoir à nos concitoyens.