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  • il y a 7 semaines
Ce mercredi 27 août, François Bergerault, cofondateur de L'atelier des Chefs, dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good morning business, parole de patron.
00:03Notre libre antenne patronale.
00:05Bonjour François Bergerot, vous êtes le cofondateur de l'atelier des chefs.
00:08Vous faites de la formation.
00:09Au départ, vous faisiez quasiment que des formations cuisine.
00:12Vous vous êtes diversifié au fur et à mesure.
00:14On entendait dans le journal Amélie de Montchalin parler des niches fiscales,
00:17de ce qu'elle va toucher, pas toucher.
00:19Il y a toujours quand même ce débat sur les économies.
00:21Vous-même, les économies, vous êtes déjà dedans.
00:23Parce que sur la question de la formation, déjà ça a été raboté depuis le mois de juillet.
00:28Mais avant de parler vraiment du détail sur la question des apprentis
00:31et de l'impact sur votre business à vous,
00:33comment vous sentez cette rentrée sur le plan social et patronal ?
00:37Alors sur le plan social et patronal, elle est assez compliquée cette rentrée.
00:41En fait, on entend l'appel à la grève générale du 10 septembre.
00:44On se dit qu'on n'a pas besoin de ça.
00:46En ce moment, on a envie de stabilité, on a envie de calme,
00:49on a envie de pouvoir développer nos entreprises.
00:51Et puis ensuite, il y a eu l'annonce de François Bayrou
00:52qui n'a pas rajouté beaucoup de sérénité à cette rentrée.
00:56Sur le fond, on est assez aligné avec ce que dit Bayrou.
01:00C'est-à-dire qu'il faut clairement faire des efforts,
01:03il faut clairement que tout le monde s'y mette.
01:06Et moi, c'est ce que j'aime dans ce discours,
01:07c'est qu'en fait, on demande des efforts à tout le monde.
01:09Ce qui m'inquiète le plus, c'est que tout de suite,
01:11on dit oui, mais on a fait beaucoup de cadeaux aux entreprises,
01:12donc il faut aller chercher l'argent dans les entreprises.
01:15Il ne faut pas oublier qu'en fait, les cadeaux qu'on a fait aux entreprises,
01:18c'est comme quand on vous prend quelque chose
01:21et tout d'un coup, on vous dit bon, on vous en prend un peu moins.
01:23En fait, les cadeaux qu'on a fait aux entreprises,
01:24c'est juste qu'on a arrêté de leur en prendre énormément
01:26pendant une période qui malheureusement a été un peu éphémère.
01:30Donc aujourd'hui, on rentre dans cette rentrée comme des entrepreneurs,
01:33donc c'est-à-dire plein d'optimistes, plein d'envies,
01:35plein d'envie de faire bouger les choses,
01:37mais avec quand même une petite épée de Damoclès au-dessus de la tête
01:39qui fait un peu peur.
01:40On entendait l'APEC nous dire qu'en termes d'intention d'embauche
01:43d'ici la fin de l'année, on est à des niveaux les plus bas
01:46depuis 2021 pour le troisième trimestre
01:48et l'enquête a été faite en juin,
01:49donc ça ne doit pas s'arranger.
01:50Aujourd'hui, 8% des entreprises comptent embaucher des cadres
01:53au troisième trimestre, c'est très peu.
01:56Est-ce que vous aussi, vous avez mis sur pause
01:57un certain nombre de projets d'embauche ?
02:00En fait, c'est ça, c'est ce qui est dramatique,
02:01c'est qu'en fait, on ne parle que des mauvaises nouvelles,
02:04mais il ne faut pas oublier une chose,
02:04c'est que depuis quelques années,
02:05on avait quand même réussi à ralentir
02:09ou voire même faire baisser le chômage en France.
02:12Donc c'était quand même un vrai succès,
02:13il ne faut pas oublier qu'il y a quelques années,
02:15c'était le sujet dont tout le monde parlait.
02:16Et puis c'était devenu un non-sujet.
02:18Et c'est devenu un non-sujet,
02:19or donner un job à des gens,
02:21c'est ce qui est absolument fondamental.
02:22Et effectivement, qui donne ces emplois ?
02:25Ces emplois, c'est les entreprises
02:26qui vont donner ces emplois,
02:27et donc des entreprises comme les nôtres,
02:29c'est-à-dire notamment des PME ou des...
02:31Vous avez combien de salariés aujourd'hui ?
02:32On a 230 salariés.
02:34230 salariés, il ne faut pas oublier
02:35qu'on reproche beaucoup les aides Covid.
02:37Donc notre ancien métier,
02:39c'était des cours de cuisine.
02:40Donc au moment du Covid,
02:41on a été obligé de fermer tous nos ateliers.
02:43Et donc on a été aidé à ce moment-là.
02:44Alors une partie, c'était du PGE
02:46qu'on a fini par rembourser.
02:47Donc ce n'est pas de l'aide,
02:48c'est une dette qu'on a payée.
02:51On a même payé un peu d'intérêt là-dessus.
02:52Donc pas beaucoup, c'est vrai,
02:53mais un peu d'intérêt là-dessus.
02:55Donc on l'a remboursé.
02:56Donc l'entreprise n'a pas été...
02:57Il n'y a pas eu de cadeau,
02:58il y a eu une avance.
02:59Et ça nous a permis de sauver,
03:01à l'époque, 80 emplois.
03:03Et ce qui nous a permis de repartir
03:04sur notre nouveau métier
03:05qui est la formation
03:06à tous ces métiers de l'artisanat.
03:08Et maintenant, on a 230 salariés.
03:10Donc en fait, il faut voir aussi
03:11les côtés bénéfiques
03:12de tout ce qui a été donné aux entreprises.
03:14Si ces 230 salariés,
03:15on ne les avait pas recrutés
03:17et si on avait même fermé
03:18nos ateliers à l'époque,
03:20en fait, ça ferait 80 salariés en moins
03:22plutôt que 150 salariés en plus.
03:24Donc en fait, il faut voir les bons côtés.
03:26Maintenant, là où vous avez raison,
03:28c'est qu'aujourd'hui,
03:29qu'est-ce qu'on se pose, nous, comme question ?
03:31On se dit, est-ce que c'est le moment
03:32d'investir, de continuer à faire grossir
03:35nos entreprises
03:35et de passer de 230 à 250 à 300 employés ?
03:39Est-ce que c'est le moment
03:39d'augmenter nos employés ?
03:41Ou est-ce qu'au contraire,
03:42c'est le moment de garder notre trésorerie ?
03:44Et alors c'est quoi votre choix,
03:45le 27 août à 8h40 ?
03:47Moi, je refuse le déclinisme.
03:50Donc je refuse de me dire
03:51que ce monde autour de nous
03:54doit m'obliger à couper tous les coups.
03:57Donc je n'ai pas envie de m'arrêter
03:58pour l'instant.
03:59Et en plus, on est dans une période
04:00où l'atelier des chefs se porte bien
04:02parce qu'on forme à des métiers
04:04réellement en tension.
04:05Est-ce que ça veut dire
04:07que pour autant, vous vous embauchez ?
04:08Donc oui, on continue à embaucher.
04:10Pour vous donner une idée,
04:12la semaine dernière,
04:13on a encore fait rentrer 10 personnes
04:14dans notre entreprise.
04:15Donc oui, on continue à embaucher.
04:17Maintenant, je dois vous avouer
04:18que la sérénité n'est pas tout à fait la même
04:20que celle que j'avais
04:21quand j'embauchais il y a un an
04:22ou un an et demi.
04:23Notamment parce que les règles
04:23sur l'apprentissage ont changé aussi.
04:25Désormais, ça coûte plus cher
04:27à l'employeur et à l'apprenti.
04:29C'est-à-dire qu'il faut qu'il participe.
04:31Est-ce que vous avez vu
04:31un impact direct de cette mesure ?
04:34Oui, alors, nous,
04:35il y a un impact direct immédiat.
04:37C'est que pour former la même personne
04:40de la même façon au même métier,
04:42on nous a déjà retiré 20% de financement.
04:44Donc c'est pour que les gens comprennent bien.
04:47Vous faites un budget tout au long de l'année.
04:50Vous dites, voilà, mon salaire,
04:52ça va être tant.
04:53Et tout d'un coup, on vous dit,
04:54en fait, votre salaire va baisser de 20%.
04:56En fait, tout le monde est assez intelligent
04:58pour comprendre que quand on vous baisse
04:59votre salaire de 20%,
05:00tout d'un coup, votre niveau de vie
05:02va un peu changer.
05:03Eh bien, nous, c'est exactement pareil.
05:05C'est-à-dire qu'on fait un budget
05:06avec des embauches,
05:07avec des augmentations de salaires,
05:08avec des investissements.
05:10Et tout d'un coup, on nous dit,
05:11ah bah tiens, en fait, on va te baisser
05:13ta prise en charge de 20%.
05:15Ce n'est pas, on va faire 5% cette année,
05:175% l'année prochaine,
05:185% l'année d'après,
05:19pour qu'on puisse...
05:19C'est 20% d'un coup.
05:20Donc ça, ça a été assez violent.
05:22Et puis, la deuxième chose,
05:23et je voyais un reportage sur RMC,
05:27ce matin, BFM,
05:28qui disait qu'il y avait un artisan bouché
05:29qui était en train de fermer,
05:32comme 30 000 entreprises sont en train
05:33de fermer en ce moment.
05:35Et en fait, nous, ce dont on se rend compte,
05:38c'est qu'aujourd'hui,
05:38ces petites entreprises,
05:40elles ont du mal à embaucher,
05:41et même à prendre des apprentis.
05:42Et donc, ça aussi,
05:44c'était un truc assez fabuleux,
05:46c'est-à-dire qu'on avait dit,
05:47on veut un million d'apprentis.
05:48Donc, il y a eu toute une stratégie
05:49qui a été mise en place
05:50pour avoir un million d'apprentis,
05:51et tout d'un coup,
05:52on est en train de casser
05:53le jouet qu'on a mis en place.
05:55Sûrement, il y a eu des abus.
05:56Sûrement, il fallait remettre
05:56des choses en place, etc.
05:58Évidemment.
05:59Mais les coups de barre
06:00sont tellement violents
06:01que tout d'un coup,
06:02nous, on ne sait plus
06:02comment s'adapter.
06:03Merci beaucoup, François Bergerot,
06:04d'être venu ce matin.
06:05Parole de patron,
06:06c'est tous les jours à 8h35
06:07sur l'antenne de BFM Business
06:09et des RMC Découverte.

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