00:00Good morning business, parole de patron.
00:03Dominique Carlac, bonjour.
00:04On était il y a quelques instants avec un de vos confrères, si je puis dire,
00:07Stéphane Benhamou, qui est président du Medef Sud.
00:09Il a organisé hier une manifestation autour du ras-le-bol fiscal.
00:13Il dit stop à la folie fiscale.
00:15Il dit qu'il a rempli la manifestation en quelques heures,
00:18tellement il y avait un ras-le-bol de la part de ses adhérents.
00:23Est-ce qu'on vous remonte aussi ?
00:24Moi, ce matin, ma prise de parole, elle est vraiment le porte-parole
00:28des chefs d'entreprise qui passent des coups de fil,
00:31qui nous envoient des messages, qui dénoncent.
00:33Et je remercie tous ceux qui nous envoient,
00:35tous ceux à qui on ne peut pas répondre individuellement,
00:37que oui, on est entré dans un délire fiscal.
00:40Et moi, ce matin, j'ai vraiment trois messages à passer
00:42à la classe politique, à l'Assemblée nationale,
00:46à ce qui est en train de se passer contre le pays,
00:48contre la France, contre les entreprises et contre les salariés.
00:51En fait, vous avez ouvert votre journal à 8h30
00:54en disant que les jeunes étudiants qui sortent d'école
00:57et on ne parle pas de gens qui sont sans qualification,
01:00on parle de gens surqualifiés, qui ont des Bac plus 5.
01:03Aujourd'hui, à 84%, ils ne trouvent pas d'emploi dans les six mois.
01:07C'est dramatique.
01:08C'est-à-dire qu'en gros, il y a une telle défaillance d'entreprise.
01:12On est à un niveau de défaillance d'entreprise.
01:14Vous allez voir les tribunaux de commerce
01:15et merci à ceux qui m'envoient ces chiffres malheureux,
01:19des chiffres de défaillance qui sont à hauteur
01:22de ce qu'on avait connu en 2009.
01:23C'est quand même incroyable.
01:25Donc, on a d'un côté un niveau de défaillance record des entreprises,
01:29d'un autre côté un niveau de non-emploi des jeunes cadres
01:33à hauteur de 84%.
01:35Et pendant ce temps-là, qu'est-ce qu'on fait ?
01:37On est en train de taxer les entreprises.
01:39Alors, c'est normal que le collègue du Sud
01:41ait rempli un stade ou une salle de concert
01:45de chefs d'entreprise en colère,
01:46parce que tout ce qui est fait pour investir,
01:51industrialiser, innover, créer de la valeur,
01:54donc de l'emploi à court terme ou à moyen terme,
01:57est taxé aujourd'hui.
01:58Donc, qu'est-ce que c'est que ce logiciel ?
02:00Donc, le premier message que je passe,
02:02c'est qu'en fait, on voit que débat après débat,
02:05on invente de nouvelles taxes,
02:07comme si c'était le remède miracle
02:09pour faire face à ce déficit budgétaire abyssal
02:13que l'on a en France, premier message.
02:15Deuxième message, à force de surtaxer
02:17ceux qui produisent, ceux qui investissent,
02:19en fait, on affaiblit la croissance,
02:22on affaiblit l'emploi.
02:23Donc, il faut arrêter de se dire
02:25qu'on se met une balle dans le pied.
02:26Regardez ce que disait votre collègue à l'instant
02:28sur les capitalisations et sur le prêt d'argent
02:31dans les entreprises qui marchent.
02:32Parce qu'aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait en France ?
02:34On punit ceux qui réussissent.
02:37Toutes les taxes que vous voyez,
02:38les unes après les autres,
02:39on punit la réussite.
02:41C'est plus comme une inégalité, en fait, la réussite.
02:43La réussite, c'est quoi, en fait ?
02:44La réussite, c'est quoi ?
02:45Quand vous avez une holding,
02:46que vous avez toute votre vie travaillée,
02:48qu'un jour, à 25 ans, vous avez une idée,
02:50vous avez monté une entreprise,
02:51vous avez créé des emplois.
02:52Bien sûr qu'au passage, vous vous êtes enrichi.
02:54D'abord, vous avez créé votre propre emploi.
02:56Ensuite, vous vous êtes enrichi.
02:57Vous avez créé des emplois pour plein d'autres.
03:00Et vous vendez un jour votre entreprise
03:02et vous avez un capital.
03:04Mais ce capital, il va être réinvesti.
03:06Parce qu'on ne va pas...
03:07Alors, le pompon, en ce moment,
03:10c'est cette fameuse taxe sur les holdings personnels.
03:14Alors ça, c'est vraiment n'importe quoi.
03:15Parce que, qu'est-ce qui va se passer ?
03:17Les gens, plutôt qu'être taxés, vont faire quoi ?
03:19Ils vont sortir l'argent des holdings,
03:21puis ils vont s'acheter des maisons, des yachts,
03:23je ne sais pas quoi.
03:23Qu'est-ce qu'ils vont s'acheter ?
03:24Ils vont voyager.
03:25C'est qu'à un rachat d'action.
03:26Pour vous taxer, il n'y a plus de rachat d'action.
03:27Mais voilà.
03:28C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
03:29on est en train de taxer
03:30ceux qui prennent des risques de réussir.
03:32Et que quand ils réussissent,
03:34on les taxe une deuxième fois.
03:35Donc, on marche sur la tête
03:36parce que je ne vois pas
03:37comment on va pouvoir relever les chiffres,
03:40revenons sur Terre,
03:41de 84% de jeunes
03:43qui cherchent de l'emploi
03:45et qui n'en trouvent pas.
03:47Et les défaillances d'entreprises,
03:48c'est fini.
03:48Une fois que c'est au tribunal de commerce,
03:50c'est fini, fini.
03:51Donc maintenant, il faudrait quand même
03:52tomber dans un réalisme
03:54de se dire qu'est-ce qu'on est en train de faire.
03:55Mais comment on fait ?
03:56Parce que Stéphane Benhamou, il dit
03:57j'espère que les élus sud
03:58vont nous écouter.
04:00C'est à eux qu'ils parlent.
04:01Comment on fait ?
04:01Oui, deux choses.
04:02La première chose, c'est qu'effectivement,
04:04la navette budgétaire,
04:06elle n'est pas terminée.
04:07Nous, on est dans notre rôle d'alerte,
04:09de dire attention,
04:10ne cassez pas l'outil productif français.
04:13Voilà, ce n'est pas fini.
04:14Deuxième message, attention.
04:17Vous avez vu votre collègue,
04:18quand il est intervenu,
04:19il a dit le monde,
04:21la planète se financiarise.
04:23Tout ce qui sera,
04:24tout ce qui ira à la casse en France
04:25n'ira pas forcément à la casse
04:27pour tout le monde.
04:27C'est-à-dire qu'il y a de l'argent
04:28dans le monde.
04:29Donc, si on veut solder
04:31toutes nos entreprises
04:32à des capitaux étrangers,
04:34allons-y gaiement.
04:35Ils sont là.
04:35Allons-y gaiement.
04:36Ils sont là.
04:37Ils ont de l'argent.
04:37Donc, ça, c'est le deuxième message.
04:39C'est n'oubliez pas,
04:40messieurs les députés,
04:41que toutes ces entreprises-là,
04:43aujourd'hui,
04:43si elles appartiennent
04:44à des capitaux français,
04:46des familles françaises,
04:47protégeons-le.
04:48Et le troisième message,
04:51c'est se dire,
04:53remettons de l'économie
04:54dans le débat politique,
04:55mais dans l'économie,
04:56non pas,
04:58il y a des gens
04:58qu'il faut punir,
05:00mais il y a des gens
05:00qu'il faut,
05:02allez,
05:02on ne va pas dire récompenser,
05:03mais au moins soutenir.
05:05Merci beaucoup,
05:05Dominique Carlag,
05:06d'être venue ce matin
05:07dans la matinale de l'économie.