Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 13 heures
Ce mercredi 8 octobre, Marie Guillemot, présidente du Directoire de KPMG France, dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Good morning business, parole de patron.
00:03Notre invitée ce matin c'est Marie Guillemot, bonjour, vous êtes la présidente du directoire de KPMG en France.
00:09Vous êtes là pour nous dire comment vous sentez ce tissu économique français au milieu de cette crise politique.
00:14Est-ce que vous sentez une accélération ? La situation n'était pas facile ces dernières semaines,
00:18ça n'a pas changé grand chose dans les carnets de commandes, mais est-ce que vous sentez les chefs d'entreprise inquiets ?
00:23Alors inquiets, peut-être même navrés par la situation et je dirais les postures qui sont visibles aujourd'hui.
00:32Néanmoins, moi je recentre ça sur le pouls que l'on a pris auprès des dirigeants en France et dans le monde au cours de ces deux derniers mois.
00:40On vient de sortir notre dernière étude internationale, KPMG CEO Outlook, et que voit-on ?
00:45On voit une grande adaptabilité et c'est le nouveau paradigme.
00:48On a atteint le niveau le plus bas en termes de confiance dans les perspectives de l'économie mondiale
00:54auprès de ces grands dirigeants dans les économies des pays les plus importants au niveau mondial.
01:00Et que voit-on ? C'est que ce niveau est bas sur les perspectives mondiales.
01:04En revanche, les dirigeants gardent une confiance forte, solide dans les perspectives de leur propre entreprise.
01:11Pourquoi ? Par l'adaptabilité.
01:13C'est une agilité, c'est une posture de leadership qu'ils ont adoptée.
01:17Ils sont maintenant depuis 2020, je dirais, complètement, je dirais, habitués à cette situation, fait d'incertitudes, de disruptions.
01:30C'est vraiment un environnement darwinien.
01:32Et donc, ils ont fait de l'adaptabilité, vraiment, leur marque de fabrique maintenant.
01:37Et ce qu'on voit, c'est qu'ils sont 7 sur 10 à avoir modifié leur stratégie de croissance.
01:42Donc, c'est important.
01:43Donc, ce n'est pas de la méthode Coué, parce que c'est compliqué quand même d'être un chef d'entreprise et de se séparer de son environnement.
01:48Enfin, vous vendez des produits, il faut que les gens les achètent.
01:50Au contraire, au contraire.
01:51Je pense qu'ils ont beaucoup travaillé sur la prospective.
01:53Ils ont beaucoup scénarisé ce qui pouvait se passer, non seulement sur leur marché, mais dans le reste du monde.
01:58Ils se sont ouverts de nouvelles options en matière d'approvisionnement, en matière de débouchés.
02:03Et ce n'est pas de la méthode Coué.
02:04Bien sûr, c'est une communication plus transparente avec leurs équipes.
02:09Mais en revanche, c'est vraiment de l'adaptabilité des plans de croissance.
02:13Et ce qu'on repère également dans cette étude, c'est pour la première fois, le premier investissement, c'est l'IA.
02:19Et c'est l'IA et la montée en compétence des équipes.
02:22Et là, on voit vraiment un pivot parce que c'est une source d'efficacité, de compétitivité nouvelle.
02:27Et quel impact vous voyez sur l'emploi ?
02:29On a eu tout un tas d'études ces dernières semaines qui disent tout et leur contraire.
02:32Parfois, c'est 100 000 emplois qui vont disparaître aux Etats-Unis dans les 100 millions d'emplois dans les prochaines années.
02:38Parfois, ça n'a aucun impact finalement.
02:40C'est juste les gens à être meilleurs.
02:41Quelle est votre analyse à vous ?
02:43Alors, notre analyse, elle est en deux temps.
02:46La première, c'est que, et cette étude le montre et le confirme,
02:50les dirigeants croient, indiquent qu'ils vont investir dans les talents
02:55et qu'ils vont avoir une augmentation de leurs effectifs pour nourrir leur plan de croissance.
03:00Dans cette étude très récente, c'est 92% des chefs d'entreprise qui indiquent vouloir et investir.
03:08Donc, l'IA fait monter le nombre de talents dans une boîte ?
03:11Alors, l'IA, ce n'est pas de la substitution.
03:13Bien sûr, il y a des rôles qui vont devoir être renouvelés, réinventés.
03:18Surtout, ils sont préoccupés et ils investissent fortement dans la formation de leurs équipes,
03:23alors de leurs équipes existantes.
03:25Et ils sont 8 sur 10 à investir justement dans ces formations de leurs collaborateurs,
03:31dans la réorganisation des différents rôles au sein de l'entreprise.
03:36Et ça, ça passe aussi par des nouveaux profils de recrutement.
03:40Ils cherchent et ils sont préoccupés d'ailleurs par la guerre des talents en matière d'IA.
03:45Et pas d'impact sur les jeunes, parce que vous voyez, sur les jeunes,
03:48on a eu des études justement qui nous disent, sur les jeunes,
03:50vu que c'est des tâches souvent, vous apprenez, vous commencez,
03:52qui sont à plus faible valeur ajoutée.
03:54C'est là que vous vous retrouvez en compétition avec l'IA.
03:56Alors effectivement, c'est un sujet important que de savoir comment on va pouvoir former
04:01et faire acquérir de l'expérience à des jeunes qui vont travailler de plus en plus
04:05avec des agents numériques.
04:07En revanche, c'est là, je dirais, c'est les talents futurs, c'est la création de valeurs futures.
04:12C'est pas ce qu'on voit dans cette étude, donc c'est plutôt un bon signe.
04:17Ce que l'on voit, c'est qu'au contraire, ils mettent beaucoup d'investissements sur ces formations.
04:23Et nous, si on prend l'exemple de KPMG en France,
04:26on recrute à peu près 2000 jeunes collaborateurs par an.
04:30Les premiers jours où ils sont dans nos murs, ils sont déjà très sensibilisés à l'IA.
04:38On les forme à l'éthique, à l'IA et on leur donne déjà les outils.
04:43Alors pas n'importe comment, de façon très encadrée.
04:45Mais en revanche, c'est pas une IA de substitution, c'est vraiment une IA d'augmentation et de collaboration.
04:52Et l'enjeu pour les jeunes et les moins jeunes, d'ailleurs, c'est de pouvoir demain orchestrer
04:57des collaborations entre des collaborateurs, je dirais, en chair et en os et des agents d'IA.
05:03Et dans votre étude sur les CIO et leur morale, est-ce que leur morale est positive,
05:09inversement proportionnée à leur présence en France ?
05:12C'est-à-dire que plus ils sont internationaux, mieux ça va ou pas ?
05:15Alors, pas forcément, parce que ce qu'on peut voir, c'est que les dirigeants français
05:19sont plus optimistes que la moyenne des dirigeants dans le monde.
05:22Alors peut-être par contraste avec les perspectives nationales.
05:24Mais c'est nouveau ça, on est plus optimiste que les autres.
05:27Mais en revanche, les entreprises françaises sont déjà très internationalistes,
05:30que ce soit les grands groupes ou les ETI.
05:32Et je pense qu'il y a un effort, effectivement, d'ouverture, de nouveaux débouchés, de nouveaux marchés.
05:39Effectivement, si le marché national n'est pas suffisamment, je dirais, prospère,
05:44ils vont continuer à investir à l'étranger.
05:46Donc c'est la raison pour laquelle c'est quand même très important
05:49de leur donner des conditions de développement qui soient satisfaisantes en France.
05:53Merci beaucoup Marie-Guillimaud d'être venue ce matin dans la matinale de l'économie,
05:56présidente du directoire de KPMG en France.

Recommandations