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  • il y a 2 jours
Ce jeudi 25 septembre, Frédéric Coirier, coprésident du Meti, PDG de Poujoulat Group, l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00On va parler évidemment du contexte budgétaire, des questions de taxation sur les riches.
00:04Je vois à l'instant que Dominique de Villepin est en faveur d'une contribution des plus riches.
00:08Il y a une sorte de fenêtre d'overtone ce matin qui s'est ouverte.
00:11C'est-à-dire que les patrons sont rassurés par le fait qu'on va peut-être mettre en place un ISF,
00:15une surtaxe pour les sociétés et peut-être une taxation sur les holdings.
00:19C'est-à-dire qu'on s'est fait tellement peur avec la taxe du Cman que finalement, le compromis paraît un peu doux.
00:25Non, pas du tout. Là-dessus, je contredis.
00:27On a vécu pendant très longtemps l'ISF.
00:31L'ISF, c'est une taxe qui a tué les entreprises quand même, et notamment les entreprises d'état intermédiaire.
00:37Il faut rappeler qu'en 82, avant sa mise en place, la France et l'Allemagne avaient le même nombre d'ETI,
00:42des entreprises d'état intermédiaire. Aujourd'hui, c'est un pour trois.
00:45Vous considérez que c'est à cause de l'ISF ?
00:46C'est en grande partie parce qu'il était très compliqué à la fois de pouvoir maintenir l'actionnariat des entreprises,
00:53et puis il y avait des problèmes de transmission que le pacte repartit encore une fois,
00:56puisque la France, en France, ça coûte plus cher de transmettre une entreprise qu'en Europe en moyenne.
01:01Donc, on ne peut pas se réjouir et dire c'est formidable, on a évité ceci, etc.
01:05On va récupérer cela.
01:07C'est une situation très, très complexe que nous vivons aujourd'hui.
01:10Alors, pourquoi Patrick Martin, il sort plutôt rassuré hier de sa rencontre avec Sébastien Lecornu ?
01:15Alors, je n'ai pas tous les éléments de détail des discussions.
01:19Évidemment, la taxe Zuckman, c'est le pire du pire, c'est une véritable taxe tueuse d'entreprise.
01:25On parle des particuliers quand on parle de ça, mais derrière tout ça, qui paye la taxe Zuckman ?
01:29C'est les entreprises, puisque personne n'a finalement le salaire pour payer cette taxe.
01:34Donc, ça veut dire qu'il faut aller puiser dans ses réserves, voire même vendre sa boîte pour la payer.
01:39C'est quand même une ineptie, c'est extrêmement dangereux, à un moment où nos entreprises sont sous pression.
01:44La conjoncture économique est très difficile, il y a beaucoup de prédation.
01:48On entend aussi beaucoup d'entreprises qui sont approchées par des actionnaires étrangers.
01:52Le problème, c'est que si toutes nos entreprises, à un moment donné, se vendent, on connaît, on l'a vu pendant les années 80-90,
01:58le métier les a comptabilisés, on a perdu des milliers de boîtes.
02:02Une fois que l'actionnariat change, les usines sont en danger et puis les centres de décision quittent le territoire.
02:07Oui, mais justement, quand on vient de là, quand on vient de l'idée qu'on va mettre en place une taxe Zuckman,
02:11est-ce que l'ISF, ce n'est pas finalement un moindre mal ?
02:14Ça reste très mauvais, je dirais.
02:16Alors, est-ce que c'est l'ISF, est-ce que c'est autre chose ?
02:18Il faut protéger l'outil de travail, il faut protéger l'entreprise.
02:22Ne nous trompons pas, quand on met en place des taxations en pensant qu'on touche la personne physique,
02:26si ces taxations sont mal périmétrées, c'est l'entreprise qui la paye.
02:29Parce que les gens n'ont pas les salaires.
02:31On a vu Arthur Bench l'autre jour qui disait « je ne sais pas payer ».
02:33Mais c'est le cas de tous les patrons d'ETI.
02:36La taxe Zuckman, elle aurait touché globalement 30 à 40 % des ETI françaises.
02:41On parle de 1 800 foyers fiscaux.
02:42Non, parlons du nombre d'entreprises touchées.
02:45Bien sûr, il y a quelques très grandes entreprises, des actionnaires de grandes entreprises.
02:49Mais il y a aussi tout le tissu entrepreneurial de nos territoires qui aurait été touché.
02:53L'ISF, ce n'est pas beaucoup mieux, d'une certaine façon,
02:56parce que ça touche aussi l'outil de travail et ça fragilise nos entreprises.
03:00Donc, si on doit mettre en place des fiscalités complémentaires ou des précomptes,
03:04c'est-à-dire fiscalisés avant, on parle notamment des dividendes qui remontent dans les holdings.
03:10Mais encore une fois, ce n'est pas pour dormir, c'est pour réinvestir,
03:13c'est pour renforcer nos entreprises.
03:15On était bien content d'avoir ces trésorées pendant le Covid.
03:17Sans ça, beaucoup d'entreprises auraient été en grande difficulté.
03:19Donc, ce n'est pas dormant, il faut dire la vérité.
03:22En tous les cas, faisons attention à ce que ces fiscalités
03:25ne viennent pas fragiliser les actionnaires de nos entreprises
03:28dans un moment économique très complexe.
03:30Sur la question du pacte d'Utrecht, vous êtes sur la même ligne que Nicolas Dufour,
03:34où vous dites que c'est essentiel pour les transmissions d'entreprises.
03:38J'étais ce matin avec Xavier Jaravelle, qui est le président délégué du Conseil d'analyse économique.
03:42Lui, il dit que ça coûte 5 milliards par an, c'est trop.
03:45Et en plus, parfois dans les successions,
03:47certains y mettent des choses qui n'ont rien à voir avec les biens professionnels.
03:50Du coup, il faut retoucher le pacte d'Utrecht.
03:53Qu'est-ce que vous, vous en dites ?
03:54Alors, deux choses.
03:55Je pense que, malheureusement, le CAE fait une analyse macro
03:57et pas entreprise.
03:59C'est-à-dire qu'il ne voit pas ce que ça a comme impact sur les entreprises.
04:03Transmettre une entreprise, ça coûte cher.
04:056 à 8 ans de bénéfice.
04:07C'est-à-dire que c'est une génération nécessaire pour payer cette transmission.
04:12Elle coûte deux fois plus cher que la moyenne européenne.
04:14Disons les choses d'abord.
04:16Ensuite, on dit, dans les pactes d'Utrecht,
04:18ils sont logés des tas de trucs qui n'ont rien à y faire.
04:20Mais la loi permet d'ores et déjà, à Bercy en tout cas,
04:25de contester, et nous ne soutiendrons pas des gens
04:28qui mettent des yachts, des chalets hautes dans des pactes d'Utrecht.
04:31Ça n'a rien à y faire.
04:32Le pacte d'Utrecht, ça concerne l'outil de travail.
04:34La boîte.
04:35Voilà.
04:35Il faut aussi rappeler que l'année dernière,
04:37il y a eu de très grosses transmissions.
04:39Donc ça gonfle pendant l'année N-1.
04:42Les chiffres.
04:42Si on ramène sur les dix dernières années...
04:43Parce qu'il y avait beaucoup de boîtes qui arrivaient
04:45avec des patrons qui étaient prêts à aller la retraite.
04:46Oui, et puis le contexte économique faisant, le contexte fiscal,
04:50faisait que certains, peut-être, ont avancé des opérations.
04:53Donc si on ramène sur une longue période,
04:55on se rendra compte que ça ne coûte finalement pas aussi cher.
04:58Encore une fois, si certains utilisent le pacte d'Utrecht à mauvais escient,
05:02eh bien l'État dispose de tous les moyens d'ores et déjà,
05:05et on peut tout à fait le préciser dans un beau FIP en disant
05:07« Tous ces éléments-là n'ont rien à faire ».
05:09Ça, il n'y a aucun problème, et je pense qu'il faut le faire.
05:12Là-dessus, on est tout à fait d'accord,
05:13la fraude doit être condamnée.
05:15Mais attention à dire les choses telles qu'elles sont.
05:18La transmission d'entreprises en France coûte trois fois plus cher
05:21que la moyenne européenne, même avec les pactes d'Utrecht.
05:24Donc si on vient les modifier...
05:26Il faut savoir où on va.
05:28C'est-à-dire qu'on va vers des ventes d'entreprises...
05:29Si on vient fonctionner la trésorité holding,
05:31on fragilise la transmission.
05:32Si on vient modifier les d'Utrecht,
05:34eh bien il y en aura moins des transmissions.
05:36Est-ce qu'on a envie que notre économie soit résiliente,
05:38soit avec des centres de décision en France ?
05:41Je pense que oui.
05:42Si on le dit aux Français, ils diront bien sûr,
05:43parce que sinon les entreprises vont être fragilisées.
05:46Si on fait le chemin inverse,
05:47on va faire le jeu des fonds d'investissement étrangers,
05:49des entreprises étrangères qui veulent rentrer sur notre territoire.
05:52La grande manifestation des patrons prévue le 13 octobre,
05:54organisée par l'EMEDEF, vous irez ou pas ?
05:56Alors nous, nous soutenons l'opération
05:59parce qu'encore une fois,
06:00toute opération dans le contexte actuel
06:02qui va permettre de revaloriser le rôle des entreprises,
06:05de rappeler leurs contributions positives,
06:07ce n'est pas la peine.
06:08On n'est pas là en confrontation.
06:09On est là pour dire, attention, actuellement,
06:12il y a beaucoup de bashing,
06:13il y a beaucoup de contre-vérité sur les entreprises,
06:16sur les entrepreneurs.
06:17Il faut, à un moment donné, réhabiliter tout ça.
06:20C'est quand même les chefs d'entreprise,
06:21c'est quand même les entreprises qui créent la valeur,
06:23qui permet derrière à notre société,
06:25à notre système de fonctionner.
06:27Donc oui, c'est une initiative qui est nécessaire.
06:31Et en cela, écoutez,
06:32chaque chef d'entreprise choisira s'il souhaite d'y aller.
06:34Mais en tout cas, c'est une bonne initiative à notre sens.
06:37On débriefe l'actualité du jour,
06:39notamment Xi Jinping qui joue le gendarme vert hier à l'ONU.
06:42Il a réaffirmé l'engagement de Pékin dans la baisse du CO2.
06:45Il répondait à...

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