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  • il y a 6 semaines
Ce mardi 21 octobre, Dominique Carlac'h, vice-présidente d'ABGI France en charge des relations institutionnelles, était l'invité dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good morning business, parole de patron.
00:03Dominique Erlach, vice-présidente d'Abji France, vous représentez bien sûr le MEDEF.
00:07Qu'est-ce que vous avez pensé des premières discussions budgétaires en commission des finances ?
00:12On a l'impression certes que la France n'a déjà contre-courant, mais on a eu presque des bonnes nouvelles.
00:16Pas de taxe Zuckman, pas d'ISF ?
00:18C'est vrai qu'en première intention et en première analyse, le projet de budget 2026 proposé par le gouvernement
00:25était un peu inquiétant au sens où c'est plutôt un budget de rattrapage comptable
00:29que d'un budget de compétitivité pour notre pays.
00:33Et effectivement, les premières discussions montrent qu'il n'y a pas de surenchère.
00:36Et c'est peut-être le signal en réalité que cette méthode de dire
00:40le Premier ministre dit je ne ferai pas de 49-3, je renvoie la discussion au parlementaire,
00:45finalement ça responsabilise tout le monde, c'est-à-dire que les gens redescendent sur Terre
00:49en disant on est moins idéologique, on est plus pragmatique.
00:51Il faudra assumer à la fin.
00:53Pardon ?
00:53Il faudra assumer à la fin parce qu'il n'y a pas de 49-3.
00:55Tout à fait, il faudra assumer à la fin.
00:57Mais néanmoins, les premières discussions au bout de quelques heures montrent qu'il n'y a pas eu de surenchère,
01:01on n'en a pas rajouté.
01:02Alors que c'est vrai que sur le papier, quand on a vu que les prélèvements obligatoires
01:06revenaient en force par rapport à un niveau qui avait quand même drastiquement baissé depuis 2017,
01:15c'était très inquiétant.
01:16On a regardé, on était remonté à 44% de prélèvements obligatoires par rapport au PIB.
01:22C'est quand même un record absolu.
01:23Alors qu'on l'avait descendu progressivement depuis 2017.
01:26Donc le fait que, un, on ne fasse pas de surenchère.
01:31Deux, ça discute et qu'on se finalement rallie à une position qui est pragmatique en disant
01:36« il ne faut peut-être pas abîmer davantage la confiance ».
01:41En fait, ce choc de fiscalité, il ne sert à rien en réalité.
01:45Il faut, entre guillemets, c'est un peu des formules toutes faites, mais néanmoins,
01:48un choc de confiance pour que, et les entreprises puissent se dire « je vais de l'avant »
01:53et surtout les investisseurs qui nous regardent, se disent « on n'est pas à contre-courant la France ».
01:58Quand on regarde, encore une fois, je faisais un exemple sur l'histoire des retraites l'autre jour,
02:02c'est pas des gouvernements ultra-libéraux qui ont proposé des réformes des retraites,
02:07c'est des gouvernements sociodémocrates, socialistes, qui ont dit « bon, soyons réalistes, on regarde la démographie ».
02:13Donc là, on est à nouveau dans ce… on est peut-être à l'aube d'une prise de conscience réaliste,
02:20il va falloir être vigilant, et vigilant en particulier sur le crédit impôt recherche,
02:25que vous annonciez la discussion que vous annonciez tout à l'heure.
02:28Pourquoi ? Parce qu'en fait, certes, c'est vrai qu'on peut toujours avoir peur des effets d'aubaine,
02:33mais en attendant, le crédit impôt recherche, quand on s'attaque aux grands groupes,
02:38je pense que c'est un leurre, parce que qui, aujourd'hui, embauche des chercheurs ?
02:43Qui fait des thèses-siffres ? Vous savez, ces thèses qui sont réalisées dans les entreprises,
02:47grâce aux investissements…
02:48C'est pas les PME, quoi, c'est les grosses boîtes.
02:50C'est pas les PME. Ceux qui embauchent les chercheurs qui sortent de l'université,
02:54qu'on a formés pendant des années, ce sont les grandes entreprises.
02:57Donc, il ne faut pas se tromper de combat.
02:59Bien sûr qu'il faut favoriser le crédit impôt recherche pour les PME, c'est indispensable.
03:04Mais ne nous trompe pas de combat.
03:05Si, aujourd'hui, on a une recherche privée qui est attractive en France,
03:11et qui n'est pas chère au sens d'investir dans un centre de recherche pour une grande entreprise,
03:17ça reste très attractive en France.
03:18Mais là, sur les amendements, on est plutôt, justement, sur resserré sur les TPE, PME.
03:22Alors, certes, il y a l'idée de…
03:23Justement, c'est pour ça qu'il faut faire attention.
03:25Le crédit impôt recherche est un dispositif de compétitivité de notre pays.
03:31Ce n'est pas une aubaine ni un cadeau pour les entreprises.
03:33C'est un dispositif qui favorise ce qu'on vient de célébrer à échelle internationale et Nobel,
03:39puisqu'on vient de célébrer un chercheur en économie français qui s'appelle Philippe Aguillon,
03:44qui a misé toute sa théorie depuis plus de 30 ans sur « il faut favoriser l'innovation dans un pays ».
03:50Favoriser l'innovation dans un pays, c'est faire travailler ensemble la recherche publique et la recherche privée.
03:57Et les entreprises de toute taille peuvent le faire, et notamment les grandes.
04:00Je voudrais avoir votre avis sur le pacte du trait.
04:02Est-ce qu'on a eu un amendement qui a été voté hier pour limiter le dispositif aux donataires âgés,
04:06de 18 ans d'accord, à 60 ans ?
04:09C'est une proposition du Modem.
04:11Et qu'est-ce que vous pensez de ça ?
04:12Est-ce que vous dites « bon, c'est une bonne idée, ça va pousser les entrepreneurs à transmettre plus tôt »
04:16ou vous dites « c'est complètement ridicule, la retraite à 60 ans pour un entrepreneur, ça n'a pas de sens ? »
04:21C'est difficile.
04:23Moi, dans 3 ans, j'aurai 60 ans, je ne me vois pas arrêter de travailler.
04:26Alors, peut-être que ce n'est pas bien,
04:28mais moi, j'ai l'impression que je peux encore créer de la valeur et donner de la valeur à mon pays.
04:34Je pense qu'on était arrivés avec le pacte du trait à quelque chose qui protégeait ce que l'on n'a pas assez protégé,
04:40qui est ce fameux entreprise de taille intermédiaire qu'on retrouve en région,
04:45qu'on appelle les entreprises patrimoniales, familiales, régionales.
04:49Ce qu'on appelle en Allemagne le Miltelstein.
04:50C'est-à-dire ces entreprises entre 250 personnes et 5000 personnes qui ont un effet bénéfique là où elles se posent.
04:58Que vous soyez à Auch, à Dunkerque ou à Limoges, quand vous avez une ETI, une entreprise de taille intermédiaire,
05:06et qui perdure sur plusieurs générations, elle crée de la valeur qui dépasse largement l'intérêt de l'entrepreneur.
05:12Et donc ce pacte du trait, il était là pour protéger la transmission sur plusieurs générations.
05:18Donc je pense qu'il ne faut pas abîmer ce dispositif.
05:22Il fait qu'on a ce fameux Miltelstein.
05:25On a la même chose en Italie, ces entreprises qui se développent de génération en génération
05:29parce que la transmission est assurée et n'est pas ponctionnée à la génération.
05:32Donc mettre une borne d'âge ?
05:34Donc mettre une borne d'âge, ce n'est pas certaine, parce que dans certaines entreprises,
05:38les générations seniors d'entrepreneurs sont encore là pour mettre le pied à l'étrier
05:44à des générations plus jeunes d'entrepreneurs et sont quelque part à la caution.
05:48Ils n'ont plus rien finalement à gagner de manière opérationnelle,
05:52mais par contre ils assurent la pérennité et la compétitivité et l'attractivité de leurs entreprises.
05:57Donc je ne suis pas sûre que ces histoires de borne d'âge puissent apporter quoi que ce soit.
06:00Sur les questions des abus, Patrick Martin a dit lui-même qu'il y avait des abus du côté des biens personnels
06:07qu'on pourrait mettre dedans et il fallait essayer de faire en sorte que ça sorte du dispositif.
06:11Ça, ça fait partie des amendements aussi.
06:12Nous, vous savez que la position des entrepreneurs et des organisations patronales,
06:19c'est de se dire qu'il ne faut jamais toucher à l'outil de travail.
06:22Donc l'outil de travail, c'est ce qui permet d'investir, de créer de l'emploi.
06:27Donc on ne touche pas à ça.
06:28Alors peut-être que sur les biens personnels et les choses, il y a des abus.
06:33Donc allons chercher les abus où qu'ils soient, parce que c'est un sport national
06:36et c'est un sport même européen, les abus en termes de fiscalité.
06:40Mais ne confondons pas les abus avec le dogme de se dire
06:44on va chercher l'argent là où il est, donc il est dans les entreprises.
06:47Non, ça c'est une vue de l'esprit.
06:48Merci beaucoup Dominique Carlac d'être venu ce matin dans la Massinale de l'économie.
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