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  • il y a 2 mois
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Bonsoir et bienvenue dans BFM Grand Soir et on commence avec ces rebondissements dans l'affaire Jubilard.
00:07A deux semaines de son procès pour le meurtre de son épouse, Cédric Jubilard fait à nouveau parler de lui.
00:13Depuis sa prison, il a tenté d'appeler son ex-compagne à plusieurs reprises.
00:17Elle a affirmé cet été pour rappel qu'il lui avait avoué le meurtre de son épouse.
00:22Elle doit témoigner du procès. Le récit de ces dernières heures avec Pierre-Olivier Dantan.
00:27Il a essayé de la joindre à cinq reprises.
00:31Cédric Jubilard, depuis le centre pénitentiaire de Toulouse-Caise où il est détenu provisoirement, a tenté avant-hier de téléphoner à son ex-compagne.
00:40Cinq coups de téléphone et une première prise de contact depuis les révélations de Jennifer C. dans la presse
00:46qui avait affirmé cet été avoir recueilli les aveux de Cédric Jubilard.
00:51Réponds quand je t'appelle, t'as peur de quoi ?
00:53Voici la teneur du message laissé par Cédric à la jeune femme
00:56que le procureur a pu confirmer à BFM TV.
00:59Comme tous les détenus de ce centre,
01:01Cédric Jubilard bénéficie d'un accès à une cabine téléphonique
01:04et dispose d'une liste de personnes qu'il est autorisé à contacter.
01:08Tous les appels passés au moyen de ce téléphone font l'objet d'un enregistrement.
01:13Selon le parquet,
01:14Jennifer C. figurait jusque-là dans cette liste.
01:17Nous apprenons aujourd'hui que Cédric Jubilard n'est plus autorisé à la contacter.
01:21Le parquet général a immédiatement décidé de retirer toute autorisation de contacts
01:25dont pouvait bénéficier Cédric Jubilard à l'égard de Jennifer C.
01:30Le procès de Cédric Jubilard se tiendra à la cour d'assises du Tarn à partir du 22 septembre prochain.
01:35Et pour parler de ces nouveaux rebondissements,
01:39nous sommes avec Jacques Fonbonne.
01:41Bonsoir.
01:41Bonsoir.
01:42Merci d'être avec nous, général de gendarmerie,
01:44consultant police, justice, BFM TV.
01:47Et puis, maître Adrien Gabot.
01:48Bonsoir, maître.
01:50Vous êtes avocat pénaliste.
01:51Merci d'être là.
01:53Jacques Fonbonne, je vais commencer par vous.
01:55Pour commencer, est-ce que vous pourriez nous rappeler
01:57ce qui s'est passé dans cette affaire
01:59qui, on le rappelle, dure depuis cinq ans maintenant ?
02:02Alors, dans cette affaire, la femme de Cédric Jubilard disparaît
02:08dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
02:13Les premiers éléments de l'enquête qui attirent l'attention des gendarmes
02:17de la section des recherches de Toulouse,
02:19c'est qu'il y a des petits éléments, il y a des petits indices
02:22qui le désignent comme étant potentiellement à l'origine de la disparition de sa femme.
02:27Il y a eu une dispute extrêmement violente la veille de sa disparition.
02:31Il appelle les gendarmes à 4 heures du matin
02:34alors qu'elle a disparu depuis, normalement, quelques instants.
02:38On pense que la voiture a pu bouger
02:40et quelqu'un a pu l'utiliser parce qu'il y a de la buée à l'intérieur.
02:45Et lorsque les gendarmes arrivent à 4 heures du matin,
02:47il est en train de laver la couette
02:48en expliquant que les chiens ont uriné dessus.
02:52Et les gendarmes remarquent qu'il y a une contradiction
02:54entre, je dirais, ce besoin de propreté sur la couette
02:57et le fait qu'il est dans un pyjama qui n'est pas très propre
02:58et que la maison n'est pas très bien tenue.
03:01Madame Jubilard,
03:02elle a une vie conjugale
03:04qui est perturbée par des relations extra-conjugales.
03:07Les enquêteurs détermineront le fait
03:09qu'elle a demandé un crédit
03:11pour s'acheter une voiture
03:12et qu'elle est à la recherche
03:14d'un logement
03:17pour habiter seule.
03:19Très rapidement,
03:20Cédric Jubilard, dans les minutes qui suivent l'arrivée des gendarmes,
03:23parle de sa femme
03:24à l'imparfait.
03:25Elle habitait,
03:27ce qui inconsciemment
03:29peut induire le fait
03:30qu'il pense ou qu'il sait
03:32qu'elle est déjà décédée.
03:34Il est auditionné par les gendarmes
03:35comme témoin.
03:37D'abord, il y a des perquisitions
03:38qui sont diligentées
03:39une fin décembre 2020
03:41et une début janvier.
03:43On vient avec un géoradar,
03:45c'est-à-dire un appareil
03:46qui permet de voir les différences de densité,
03:48notamment dans les dalles de béton,
03:49pour voir si elle n'a pas été emmurée dans la maison.
03:52Puis ensuite, il est mis en garde à vue
03:53au mois de juin, puis incarcéré
03:56quelques jours après.
03:58Et ce qui est intéressant dans cette affaire,
04:00ce qui la rend passionnante,
04:01c'est que d'abord, il n'y a pas de corps,
04:03il n'y a pas véritablement...
04:04Ce qui est à présent, il n'a pas été trouvé.
04:05Non, il n'a pas été trouvé.
04:06Il n'y a pas véritablement
04:07d'éléments probatoires.
04:10Ce qu'on disait, c'est-à-dire
04:11qu'il est vraiment sur le fil du rasoir
04:13entre des éléments qui peuvent emporter
04:15la conviction des jurés
04:16sur son innocence
04:17et sur sa culpabilité.
04:19Et il y a quelque chose de très intéressant,
04:20et sans être une illustration,
04:23à plusieurs reprises,
04:24il clame évidemment son innocence,
04:26ses avocats demandent
04:28à ce qu'il soit libéré.
04:30Et en même temps,
04:31il a des prises de parole,
04:32il a des positionnements
04:34qui tendent
04:36à ce qu'il apporte quelque chose
04:39lui-même à sa propre culpabilité.
04:43Il aurait, évidemment,
04:43il faut mettre ça au conditionnel,
04:45il aurait avoué le meurtre
04:46à un de ses co-détenus,
04:48il aurait, au mois de juillet,
04:50avoué le meurtre
04:51à Jennifer,
04:53et il y a eu
04:54un complément d'information
04:55à la section des recherches de Toulouse,
04:57à une commission enrogatoire
04:58pour le vérifier.
04:59C'est pour ça qu'on attend
04:59parler de cette affaire cet été, d'ailleurs.
05:01Et on attend parler de cette affaire
05:02parce que les gendarmes ont eu
05:03jusqu'au 31 juillet
05:04pour compléter leur enquête.
05:05Et puis, maintenant,
05:07cette chose qui est extrêmement curieuse,
05:09puisqu'ils téléphonent
05:10sur une ligne
05:11autorisée par le ministère de la Justice.
05:13Alors, il faut peut-être
05:14faire une précision.
05:15Évidemment, on n'a pas le droit
05:16de téléphoner
05:16avec un téléphone portable
05:17qui est rentré illégalement
05:18dans une prison.
05:20Mais, depuis le Covid,
05:21depuis 2020,
05:23de façon à ce que les prisonniers
05:24puissent conserver
05:26un lien social
05:26avec leurs familles,
05:27avec leurs enfants,
05:29ils ont la possibilité,
05:30avec une carte prépayée,
05:31d'appeler certaines personnes.
05:33Les conversations
05:33peuvent être écoutées,
05:34elles sont évidemment enregistrées,
05:35donc il le sait.
05:37Ce qui est étonnant, simplement,
05:38c'est que cette personne
05:39qui va être témoin
05:40contre lui, forcément,
05:42au procès qui va s'ouvrir
05:43le 22 septembre,
05:45ait été encore
05:45sur la liste des personnes
05:47autorisées,
05:48parce qu'évidemment,
05:48c'est la porte ouverte
05:49à la subvention de témoins,
05:50c'est-à-dire,
05:51si tu parles,
05:52je vais te menacer,
05:53il va t'arriver quelque chose.
05:54Que sait-on
05:55de ces conditions
05:56de détention
05:57et de communication ?
05:59Alors,
05:59ces conditions de détention,
06:00il est à l'isolement,
06:01comme c'est souvent le cas
06:04pour des affaires,
06:05pour sa propre sécurité,
06:07notamment pour les gens
06:08qui sont soupçonnés,
06:10qui sont accusés
06:11d'avoir tué une femme,
06:12d'avoir tué la leur singulièrement.
06:14Et pour les communications
06:17qu'il peut passer,
06:18c'est un système
06:19qui est très encadré
06:20par l'administration pénitentiaire,
06:22avec des cartes,
06:23je crois que pour 10 euros,
06:24on peut téléphoner
06:24à peu près une heure et demie,
06:26avec des cabines
06:27qui sont dédiées à ça
06:28dans les parties communes,
06:29et certains détenus
06:29ont des appareils téléphoniques
06:31dans leur cellule.
06:33Maître Gabot,
06:34est-ce qu'il avait le droit,
06:35Cédric Jubélard,
06:36d'appeler son ex-compagne ?
06:38Alors,
06:39c'est un peu une affaire
06:40dans l'affaire,
06:41ce qui arrive.
06:41Oui,
06:43en l'occurrence,
06:44il avait le droit
06:45d'appeler son ex-compagne,
06:47non pas du fait
06:48de sa propre volonté,
06:50du fait d'une autorisation
06:52délivrée
06:53par un juge.
06:55Alors,
06:55comment ça se passe
06:56très concrètement ?
06:57Il est en détention provisoire,
07:00placé à l'isolement
07:01pour un certain nombre
07:02de raisons,
07:02pour sa protection,
07:04pour des raisons
07:04qui tiennent aussi
07:05au caractère très médiatisé
07:07de ce dossier,
07:07et puis,
07:09pour des questions
07:10de maintien des liens familiaux
07:11en quelque sorte,
07:12sa femme
07:14ou son ex-femme,
07:15de la même façon
07:16que ses enfants potentiellement
07:17ou ses parents,
07:18le cas échéant,
07:19peuvent demander
07:20au juge d'instruction
07:23d'avoir l'autorisation
07:26d'être inscrit
07:27sur des listes
07:28et si le juge,
07:30après vérification
07:32avec l'identité,
07:34les justificatifs,
07:35etc.,
07:35peut autoriser
07:36à ce que
07:37Mme Untel
07:38soit inscrite
07:39sur telle liste
07:42et s'est enregistrée
07:43dans la prison,
07:45à la suite de quoi,
07:47Cédric Jubilard,
07:48par une cabine téléphonique,
07:50c'est-à-dire
07:50un téléphone fixe,
07:53a le droit,
07:54a le droit
07:54d'appeler
07:56cette personne.
07:57Alors,
07:58en tant que tel,
08:00je dirais
08:01que ce n'est pas
08:01choquant
08:02jusqu'en juillet 2025.
08:06Ce qui est profondément
08:07choquant
08:08et de mon point de vue
08:09absolument incompréhensible,
08:12c'est que cette autorisation
08:13soit maintenue
08:15par les juges
08:17à la suite
08:18des révélations
08:19de son ex-compagne
08:21en juillet dernier,
08:23selon lesquelles
08:23Cédric Jubilard
08:25lui aurait confié
08:27être l'auteur
08:27des faits
08:28qui lui sont reprochés.
08:30Et dans ce cadre-là,
08:32je n'explique pas
08:34comment
08:35le maintien
08:37de cette autorisation
08:38de téléphoner
08:39n'a pas été enlevé.
08:42Alors,
08:42c'est enlevé,
08:43aujourd'hui,
08:44on apprend ça
08:45du parquet général,
08:47mais
08:48c'est de ce point de vue
08:50absolument incompréhensible.
08:51Jacques Fonbonne,
08:52vous aussi,
08:53vous semblez surpris
08:54par cette autorisation
08:55qui n'a pas été levée.
08:57Oui, tout à fait.
08:58Elle aurait dû être levée.
08:59Il n'aurait pas dû
09:00pouvoir appeler
09:00son ex-compagne ?
09:01Non, pas celle-là.
09:02En tout cas,
09:02il aurait pu appeler,
09:04je crois qu'il a eu
09:05plusieurs petites amies,
09:06comme le disait
09:08M. Gabor à l'instant.
09:11C'est une liste,
09:12c'est tout à fait formelle
09:13avec une autorisation
09:13qui a demandé
09:14un juge des libertés.
09:16Mais à partir du moment
09:17où il y a eu
09:17l'affaire de juillet,
09:18si j'ose dire,
09:19où cette personne
09:19s'est présentée
09:20chez les gendarmes
09:21en disant
09:22« il m'a déclaré
09:23de la façon
09:23dont il avait étranglé
09:24sa femme »,
09:25il a même précisé
09:26qu'il s'était coupé
09:27avec un parquet,
09:27qu'il avait une petite plaie,
09:29qu'il s'était coupé
09:29en étranglant,
09:30pardon,
09:31qu'il avait raconté
09:31qu'il s'était coupé
09:32avec un parquet,
09:33à partir de ce moment-là,
09:35on ne comprend pas
09:35pourquoi il était
09:36toujours autorisé
09:37à l'appeler,
09:38parce qu'il peut
09:40lui promettre quelque chose,
09:41il peut la menacer,
09:42c'est ce que le code pénal
09:43appelle la subordination
09:44de témoins,
09:45c'est-à-dire
09:46le fait d'intervenir
09:47auprès de quelqu'un
09:48pour lui faire dire
09:49quelque chose,
09:50soit pour la peur
09:51d'une menace,
09:52soit pour une récompense
09:53en argent,
09:54si tu retires
09:55ce que tu as dit,
09:56on va se marier
09:57et tu auras une vie
09:58heureuse avec moi,
09:59attention,
09:59si tu maintiens,
10:00tu vas voir,
10:00il va t'arriver
10:01quelque chose.
10:02Je voudrais vous montrer
10:03juste le message
10:03qu'il lui a laissé,
10:04pardon maître,
10:05quand il lui écrit
10:06« réponds quand je t'appelle,
10:07tu as peur de quoi ? »
10:08Est-ce que ça peut
10:09être considéré
10:10comme une menace ?
10:11Alors,
10:12ça peut être
10:14interprété comme tel.
10:16Il y a deux éléments
10:17qui me semblent importants
10:18pour vos téléspectateurs.
10:20C'est que son ex-compagne
10:21aujourd'hui
10:22n'est pas que
10:23son ex-compagne,
10:25elle est ex-compagne
10:25et témoin.
10:27En l'occurrence,
10:28témoin à charge.
10:30Et lorsque l'on place
10:31quelqu'un en détention provisoire,
10:33que ce soit Cédric Jubilard
10:34ou quiconque,
10:35il y a un critère
10:36qui est celui
10:37de se prémunir
10:38contre les concertations frauduleuses.
10:41C'est l'article 144
10:42du Code de procédure pénale.
10:43Et lorsque des témoins,
10:46qu'ils soient à charge
10:47ou à décharge,
10:47qu'importe,
10:48vont témoigner
10:49devant la cour d'assises,
10:50ils sont d'abord
10:51isolés du reste
10:52du monde,
10:53isolés des partis,
10:54isolés de l'accusé
10:55ou de l'accusation.
10:57Parce qu'on ne souhaite pas
10:58qu'il y ait
10:59la moindre conversation
11:01entre des témoins
11:03et les partis,
11:04parce que la conversation,
11:06que ce soit
11:06subordination de témoins
11:07ou même
11:07une conversation anodine,
11:10pourrait
11:10un petit peu
11:11orienter
11:12l'authenticité
11:15du témoignage.
11:16Voilà pourquoi,
11:17à l'un de ces deux éléments-là,
11:19je n'explique pas
11:20comment
11:21cette autorisation
11:22depuis juillet dernier
11:24a été maintenue.
11:26Jacques Fonbonne,
11:27une dernière question.
11:28On sait que le procès
11:29de Cédric Jubilard
11:30aura lieu
11:31le 22 septembre.
11:33Pourquoi est-ce que vous dites
11:34que ça va être explosif,
11:36que ça va être passionnant ?
11:37Je dirais que ça va être passionnant
11:39pour l'ancien enquêteur
11:41que j'ai été.
11:43C'est-à-dire que c'est une affaire
11:44qui est extraordinaire
11:45au sens étymologique du terme.
11:47Il n'y a que des éléments
11:49extrêmement diffus
11:51qui peuvent emporter
11:52effectivement la conviction
11:53des jurés
11:54et c'est ce que leur demande
11:55l'article 353
11:56du Code pénal.
11:57Mais il y a,
11:58à l'inverse,
11:59l'argument majeur
12:01qui est celui du doute
12:02et le doute,
12:03d'après la loi pénale,
12:04doit toujours profiter
12:05à celui qui est accusé
12:08même si effectivement,
12:09comme je le disais
12:10en commençant,
12:11il y a des initiatives
12:13de ce garçon
12:14qui sont difficilement compréhensibles.
12:16Il appelle depuis
12:17une ligne fixe,
12:18il sait que les conversations
12:19sont écoutées,
12:20il sait que le numéro
12:21de la personne,
12:22le nom de la personne
12:23est sur la liste
12:24des personnes autorisées.
12:25Donc ça ne peut pas passer
12:27en dessous des radars
12:28de l'enquête pénale.
12:29Et évidemment,
12:30vous pourrez suivre ce procès
12:31sur BFM TV.
12:33Merci beaucoup
12:34d'avoir été avec nous
12:35sur ce plateau,
12:36Jacques Fonbonne
12:36et Maître Adrien Gabo.
12:39et Maître Adrien Gabo.
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