- il y a 2 mois
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Retour en France, à présent avec un tout autre sujet, le ras-le-bol, la colère des policiers.
00:05Plus d'une centaine d'entre eux étaient rassemblés cet après-midi devant le commissariat de Tourcoing.
00:11Ils poussent un coup de gueule aujourd'hui, deux jours après la remise en liberté,
00:15en attendant le procès de deux des cinq jeunes qui ont tabassé un de leurs collègues.
00:19Écoutez les policiers qui ne digèrent pas cette décision.
00:24On est là dans un premier temps pour soutenir notre collègue.
00:26Sachez qu'on l'a vu quelques minutes avant de venir ici, il ne va pas bien.
00:30Psychologiquement c'est très compliqué pour lui, il a peur pour lui, il a peur pour sa famille, il a peur pour ses enfants.
00:34Et c'est malheureusement ce que vivent beaucoup de collègues sur le terrain tous les jours.
00:37On est surtout là pour exprimer notre ras-le-bol, notre solidarité et notre écurement.
00:41S'il faut exprimer un mécontentement encore plus grand en mettant peut-être certains commissariats en berne,
00:46voir l'ensemble du territoire et intervenir que sur urgence,
00:49ou peut-être aller faire pas la révolution, parce que nous on vendalise pas, on casse pas,
00:53mais faire la révolution à notre façon en exprimant notre mécontentement dans la rue, on ira aussi.
01:29Quelle est votre réaction à la vue de ces images ?
01:32Est-ce que vous êtes aussi remonté que certains policiers le sont aujourd'hui ?
01:38Oui, atterré même.
01:39Vous savez, j'ai passé 36 ans dans la police, j'ai jamais vu un niveau de violence pareil dans notre société,
01:44que ce soit sur les tierces personnes que nous sommes, mais en particulier sur la police.
01:48Il faut savoir que 6700 policiers ont été blessés, et sur les 6700, 6300 par des tiers,
01:56c'est-à-dire des gens qui agressent les policiers presque gratuitement.
02:00Et là-dessus, vous avez encore 215 policiers qui ont été agressés, on l'a vu il y a quelque temps aussi,
02:06hors-service, menacés chez eux.
02:08On comprenait que vous êtes remonté contre les violences policières,
02:11mais particulièrement sur cette décision-là, d'avoir voulu, enfin, accepter en tout cas,
02:16de remettre en liberté ces jeunes en attendant le procès.
02:20Est-ce que ça, ça vous inquiète ?
02:21Écoutez, totalement, je veux dire, on parle toujours de la police sans la justice et la justice sans la police,
02:26ça ne peut pas faire quelque chose de concret, de fort, pour montrer que la République est présente pour réprimer.
02:32Effectivement, on peut se poser certaines questions sur des juges qui décident, évidemment, ce type de décision.
02:40Je suis particulièrement, je vous dis, atterré, je suis un petit peu rassuré par les annonces de Gérald Darmanin,
02:47qui veut mettre des six mois fermes de base bien structurée dans la réforme, jusqu'à 10 ans, ça pourrait aller,
02:54avec mandat de dépôt immédiat.
02:56Je crois qu'il faut qu'on fasse ça, parce que, je le dis souvent, et je travaille beaucoup avec les jeunes là-dessus,
03:00la sanction a valeur d'exemple.
03:02Si on ne le montre pas, la justice est totalement désavouée et les policiers sont dégoûtés.
03:05Oui, Evelyne Sirmarin, c'est le juge des Libertés qui a remis cette décision.
03:10Qu'est-ce que ça implique pour la suite de la procédure ?
03:13Ce que ça implique, c'est qu'ils vont être jugés.
03:15Il ne faut pas confondre l'absence de détention provisoire, effectivement,
03:19qui a été remplacée par un contrôle judiciaire extrêmement strict.
03:24Ça veut dire quoi ? Qu'ils n'ont pas le droit d'aller à Tourcoing ?
03:27Pas le droit d'aller à Tourcoing, pointage au commissariat, interdiction...
03:30Ils n'ont pas le droit d'entrer en communication l'un avec l'autre.
03:32Voilà, c'est ça.
03:33Pour le mineur, il est placé en centre éducatif fermé,
03:36ce qui est une alternative à la détention provisoire.
03:39C'est pareil pour les mineurs, même si ce n'est pas une prison,
03:43mais c'est à peu près la même chose.
03:45Je voulais simplement dire que, oui, le juge des Libertés
03:48et les trois autres personnes avant qui avaient été mises en liberté,
03:53c'est parce que la loi ne permettait pas...
03:55Ils étaient mineurs de moins de 16 ans
03:57et la loi ne permettait pas, compte tenu du fait que c'est un délit
04:01et qu'ils étaient avec un casier judiciaire néant,
04:04on ne pouvait pas les mettre en détention provisoire.
04:06C'est la loi.
04:07Ce que ça implique, c'est qu'ils vont être jugés, ne l'oublions pas,
04:11une peine de 10 ans d'emprisonnement encouru,
04:14150 000 euros d'amende pour le majeur
04:17et pour les mineurs, la moitié de la peine.
04:19Ça veut dire que ça ne laisse pas présager
04:21qu'ils ne seront pas condamnés à une peine de prison ?
04:23Absolument pas.
04:24Ça n'est pas rien des peines qui sont risquées par ces personnes.
04:29Par ailleurs, évidemment, moi je suis vice-présidente
04:31de la Ligue des droits de l'homme,
04:32j'ai vu sur les réseaux sociaux
04:34cette attaque absolument lâche et inadmissible
04:40d'un policier tout seul, à terre,
04:43et c'est absolument insupportable et inadmissible.
04:48Mais il faut bien dire aussi que
04:49les violences commises par les mineurs
04:52ont effectivement augmenté, c'est un problème,
04:55même si la délinquance des mineurs a baissé
04:58par rapport à la délinquance générale,
05:00les violences commises par les mineurs
05:02et même les crimes ont augmenté.
05:04Et donc c'est ça qu'il faut traiter
05:06et c'est sur quoi il faut réfléchir.
05:09Jean-Marie Godard ?
05:10Oui.
05:11Alors effectivement, la détention provisoire,
05:13je pense qu'il y a des confusions,
05:14la détention provisoire n'est pas une peine.
05:17Et effectivement, dans notre droit,
05:19elle doit rester l'exception.
05:21Maintenant, quand on a dit ça,
05:22le problème c'est que quand vous avez
05:24des interdictions de communiquer,
05:26contrôle judiciaire strict,
05:29sur le papier c'est très bien,
05:31mais si on n'a pas les moyens en personnel
05:35pour l'appliquer et le suivre,
05:38ça va être compliqué.
05:39Je prends un exemple d'une affaire
05:41absolument dramatique
05:42qui est le meurtre du jeune Elias
05:44en janvier dernier,
05:46qui sortait d'un entraînement de football
05:48et qui a été tué d'un coup de couteau
05:50par deux jeunes de 16 et 17 ans
05:51pour son téléphone portable.
05:54Les deux étaient connus de la justice
05:56et les deux avaient une mesure
05:58d'interdiction de se rencontrer.
05:59Et ça faisait des semaines
06:00qu'ils traînaient ensemble
06:01et en plus ils habitaient le même quartier.
06:03Et ils étaient ensemble sur les lieux.
06:04Je vous vois sourire Victor Hérault
06:07parce que j'ai le sentiment
06:08que vous n'y croyez pas
06:09au strict contrôle judiciaire.
06:11Non, j'y crois pas,
06:11mais ça va même plus loin.
06:12Je souris, c'est un sourire jaune.
06:14Oui, bien sûr.
06:15L'ennui, c'est qu'on va devoir,
06:18et Évelyne Sirmarin l'a bien dit,
06:19du fait que la violence des mineurs
06:22progresse et augmente,
06:23c'est une réalité
06:24qu'il va falloir prendre en compte.
06:25Moi, je crains qu'on ne doive
06:26changer la loi
06:28et supprimer tout un tas
06:30d'excuses de minorité
06:30que notre loi préconise aujourd'hui.
06:34Mais ça ne me fait pas sourire
06:35parce que ça ne me fait pas
06:36rire de tout.
06:37Je le déplore parfaitement.
06:39Je voyais bien que vous aviez
06:39un air député
06:40quand vous parlez du...
06:41Non, mais parce que c'est quelque chose
06:42qui m'inquiète énormément.
06:43Si vous voulez,
06:44j'ai l'impression qu'on a tellement
06:45laissé faire tant de choses
06:46sans anticiper ce qui allait se passer
06:48qu'aujourd'hui,
06:49on va devoir faire payer
06:50à tout un tas de mineurs
06:50qui vont commettre des délits
06:51mais qui vont être mis
06:53dans le même sac
06:54que ce type de mineurs-là
06:55et on aura supprimé
06:56via la loi
06:56parce qu'on aura été obligé
06:57face à la réalité
06:58supprimer les excuses de minorité.
07:00Mais le législateur a voulu le faire.
07:03C'est la loi du 23 juin 2025,
07:05très très récente.
07:06Le Conseil constitutionnel
07:07a considéré que ça n'était pas possible.
07:10Donc c'est bien au-delà de la loi.
07:13C'est la position du Conseil constitutionnel,
07:16la Convention des droits de l'enfant
07:17que la France a signée en 1989.
07:19Mais la Convention des droits de la police
07:20ne sont encore pas non plus...
07:21Oui, mais enfin...
07:22C'est ça le souci.
07:23Ce ne sont pas les enfants qui meurent.
07:24Si vous voulez changer la loi,
07:26donc il y a eu des mesures proposées
07:28qui iraient dans votre sens
07:30avec lesquelles je ne suis personnellement
07:32pas d'accord, mais peu importe.
07:33Mais le Conseil constitutionnel a dit
07:35que c'était inconstitutionnel
07:37puisque les mineurs ne peuvent pas être...
07:39Donc on ne pourra pas évoluer
07:40sur cette question-là ?
07:41Il y en a un qui voudrait faire évoluer
07:44les choses, c'est Gérald Darmanin,
07:46le ministre des missionnaires de la Justice,
07:48qui a pris la parole aujourd'hui
07:49et qui dit qu'il faut siffler
07:50la fin de la récréation.
07:53Évidemment, moi je souhaite
07:54un changement profond de la loi
07:55pour permettre aux policiers,
07:57aux gendarmes d'être respectés
07:59dans leur uniforme
08:00et quand on touche l'uniforme
08:01d'un policier, d'un gendarme,
08:02mais aussi des pompiers,
08:03des soignants, des professeurs,
08:06on puisse être certain
08:07que la sanction est rapide
08:08et que la sanction est sûre,
08:10c'est-à-dire on dort en prison.
08:12Mais c'est très important
08:13de montrer que maintenant,
08:14il faut siffler la fin de la récréation
08:15et ça passe par la justice
08:17et sa fermeté.
08:18Bruno Pommard,
08:19est-ce que ce serait dissuasif ?
08:21Est-ce que ça permettrait
08:22aux policiers d'être plus respectés ?
08:24Oui, je pense qu'à un moment donné,
08:25il faut qu'il y ait sanctions,
08:27sanctions éducatives en même temps.
08:29Évidemment, mettre des gens en prison
08:31pour faire de la prison,
08:32ça n'a aucun sens.
08:33Mais je crois que c'est important.
08:34Encore une fois,
08:35c'est rassurer nos policiers
08:36qui en ont ras la casquette,
08:38excusez-moi le terme.
08:39Vous trouvez qu'ils ne sont pas rassurés aujourd'hui ?
08:40Et voilà, j'aimerais d'ailleurs
08:42que les grandes personnalités
08:44de ce Conseil constitutionnel
08:45qui bloque la plupart des choses
08:47qui sont faites dans ce pays
08:48aillent un peu sur le terrain,
08:49se renseigner,
08:50voire plutôt que rester
08:51dans les ors de la République
08:52à discuter entre eux
08:55parce que ces gens sont hors sol,
08:56à mon sens,
08:57et malheureusement,
08:58on le voit
08:58et ça déstabilise toute notre société
09:00les fameuses décisions
09:02que prend ce Conseil constitutionnel.
09:06Vous voyez,
09:06je suis tellement en colère
09:06que j'en permets non.
09:07Il y a Bruno Retailleau
09:09qui est aussi en colère,
09:11qui l'a fait savoir.
09:12Aujourd'hui,
09:13c'était hier même,
09:14il disait
09:14si on veut stopper ces lynchages,
09:16ces agressions
09:16qui se multiplient
09:17vis-à-vis de nos forces de l'ordre,
09:19il faut aussi
09:19que la justice
09:20soit la plus ferme possible.
09:22Est-ce qu'il est dans son rôle
09:23quand il dit
09:23que la justice
09:24n'est pas assez ferme ?
09:26Je ne sais pas
09:27s'il est dans son rôle
09:27en tant que ministre de la justice,
09:29mais c'est en tout cas
09:32quelque chose
09:32qui est ressenti.
09:33En tout cas,
09:33moi,
09:34je travaille beaucoup
09:35avec des policiers
09:35qui sont ressentis
09:36très fortement
09:36sur le terrain
09:37par les policiers.
09:39Il répond à une demande forte
09:40de la police.
09:41Là, quand on parle
09:41de l'affaire d'aujourd'hui
09:42et du passage à tabac
09:44des policiers,
09:46ils sont d'autant plus en colère
09:47qu'en fait,
09:49avec le placement
09:51sous contrôle judiciaire
09:52et la remise en liberté,
09:53en fait,
09:54leur sentiment,
09:55c'est de vivre
09:56ce que...
09:58En étant
09:58son affronte,
09:59cerné personnellement,
10:02ce qu'ils déplorent
10:03la plupart du temps
10:04quand ils interpellent des gens,
10:05c'est-à-dire que
10:06souvent...
10:07Enfin, moi,
10:08je connais plein de policiers
10:09qui disent
10:09qu'ils interpellent
10:10des personnes
10:10qui ont des procédures carrées
10:12que, deux jours après,
10:13ils les retrouvent dans la rue.
10:14Et ça,
10:14ça les met hors d'eux.
10:16Ils ont l'impression
10:17de,
10:18comment on pourrait dire,
10:19vider la mer
10:19avec une petite cuillère.
10:20Ils ont l'impression
10:21parfois que leur travail
10:22ne sert à rien.
10:23Non,
10:24mais la justice,
10:26ça m'étonne
10:26qu'on dise toujours
10:27qu'elle n'est pas assez ferme
10:28parce qu'on a 84 000 personnes
10:30en prison
10:31pour 61 000 places.
10:35Effectivement,
10:35c'est un vrai problème.
10:37Alors,
10:37des juges laxistes
10:38qui mettent autant
10:39les gens en prison,
10:40il me semble qu'il y a
10:40une contradiction.
10:41C'est peut-être
10:42beaucoup de criminels aussi.
10:43Par ailleurs.
10:43C'est peut-être
10:44qu'il y a beaucoup de criminels
10:44et qu'on en met
10:45quelques-uns en prison.
10:45Les condamnations
10:47sur des violences
10:48contre les policiers,
10:50elles ont été multipliées
10:52par 10 en disant
10:53que c'est donc considérable.
10:54Alors,
10:54les propositions,
10:55j'en finis là-dessus.
10:57D'abord,
10:58je trouve qu'on a un peu
10:59deux ministres de l'Intérieur,
11:00M. Darmanin,
11:01M. Retailleau.
11:02Oui, ça ne nous avait pas
11:03échappé, c'est vrai.
11:04On espérait avoir peut-être
11:06un ministre de la Justice,
11:07mais pour l'instant,
11:09on attend qu'il soit
11:10vraiment ministre de la Justice.
11:11Non,
11:11ce que je voulais dire
11:12pour finir,
11:13c'est que,
11:13bien,
11:14on peut tout à fait
11:16proposer des peines
11:17plus fermes,
11:18mais surtout,
11:19ce qu'il propose,
11:20c'est des peines,
11:21M. Darmanin,
11:23des peines qui seraient
11:24automatiques.
11:25Et ça,
11:25c'est contraire
11:26à l'article 8
11:27de notre déclaration
11:28des droits de l'homme
11:29qui préserve
11:31la fonction de juge,
11:32c'est-à-dire,
11:33on n'est pas des distributeurs
11:34automatiques,
11:34nous les juges,
11:35on ne peut pas imposer
11:38au juge
11:38de mettre automatiquement
11:40quelqu'un en prison
11:41si sa personnalité,
11:43si les faits,
11:44ne nécessitent pas
11:45la prison,
11:46il y a d'autres peines
11:47tout à fait possibles,
11:49surtout quand on a
11:50un casier judiciaire
11:51vierge,
11:51puisque ce que propose
11:52M. Darmanin,
11:54c'est que même
11:55quelqu'un qui n'a jamais
11:57été condamné,
11:58il reste six mois
11:59en prison.
11:59Et supprétant
12:00une sursis également.
12:01Voilà.
12:01Il propose de ne pas
12:02individualiser les peines.
12:03Alors ça,
12:04c'est impossible,
12:05notre Constitution
12:05ne le permet absolument.
12:08Donc,
12:08toutes ces mesures
12:09supposeraient
12:10de changer la Constitution
12:12et sans doute
12:12le Conseil Constitutionnel
12:14qui en France
12:15est le juge de la loi
12:16et on n'est pas
12:17aux Etats-Unis.
12:18Le Conseil Constitutionnel,
12:19ce ne sont pas
12:20les hommes du Président,
12:21c'est le juge de la loi.
12:22Il est indépendant.
12:23Mais alors,
12:24vous n'êtes pas découragé
12:25quand vous entendez ça ?
12:26Oui, totalement.
12:28Mais encore une fois,
12:28que ce soit
12:29la Ligue des droits
12:30de l'homme
12:30ou le Conseil Constitutionnel,
12:32moi, je veux bien
12:33qu'on protège
12:33la Terre entière,
12:34même les pires malfrats.
12:35Les droits de l'homme
12:36ne protègent plus les hommes.
12:37Vous trouvez que ce sont
12:37les pires malfrats
12:40qui se sont protégés
12:41à l'heure actuelle
12:41en France par le Conseil Constitutionnel ?
12:43Quand j'entends madame,
12:44malheureusement,
12:44je suis obligé de dire ça.
12:45Ben oui.
12:46Encore une fois,
12:47je pense que la société,
12:48bien on ne vit pas
12:49dans le même monde,
12:50chère madame,
12:51mais écoutez,
12:52allez voir nos policiers
12:53sur le terrain,
12:54renseignez-vous
12:54et vous vous rendrez compte
12:55qu'on ne peut pas
12:56continuer comme ça.
12:58Donc effectivement,
12:58vous avez raison,
12:59il y a de nombreux juges
13:00qui sanctionnent
13:01puisqu'on a 84 000 personnes
13:03dans la prison,
13:04mais il y a une partie
13:04des juges,
13:05grosso modo 30%,
13:06qui sont plus dans l'idéologie
13:08que dans leur métier
13:10de magistrat.
13:11Et ça,
13:12ça pose vraiment question.
13:14Très sincèrement,
13:15il y a quelque chose
13:16à changer.
13:16Quand vous dites
13:16que les juges
13:17sont dans leur idéologie ?
13:19Politisés,
13:19politisés tout simplement.
13:20Vous voulez dire
13:21que la légitimité
13:21c'est politisé ?
13:22Bien sûr,
13:23on considère même
13:23que le policier
13:24est un ennemi vis-à-vis
13:25des magistrats.
13:26Les décisions sont rendues
13:26à trois,
13:27nous sommes en colloquialité,
13:28alors je ne sais pas
13:29s'il y a trois juges rouges
13:30dans toutes les tribunaux
13:31correctionnels.
13:32Quoi qu'il en soit,
13:32c'est ce qu'il ressentit
13:33parmi les forces de l'ordre.
13:34C'est ressenti.
13:35Ce qui est vrai,
13:36Victor Hérault,
13:37quand on écoutait
13:37certains policiers
13:38aujourd'hui
13:39qui se mobilisaient,
13:40certains disaient
13:41voilà le message
13:42qui est envoyé,
13:42on peut frapper un policier
13:44et ce n'est pas suffisamment grave
13:45pour aller en prison.
13:46Mais c'est ce que je dis,
13:47les droits de l'homme,
13:49puisqu'on s'en réfère
13:49pour essayer de justifier
13:50notre inaction,
13:51ne protègent plus les hommes
13:52ou en tous les cas
13:53ils protègent les mauvais hommes,
13:54pardonnez-moi,
13:54mais il y a des hommes
13:55qui frappent
13:55et il y a des hommes
13:55qui sont frappés.
13:56Moi je préférais
13:57qu'on protège
13:58les hommes qui sont frappés.
14:00Toute cette discussion,
14:01si vous voulez,
14:02fait parfaitement écho
14:02à ce que Bruno Retailleau,
14:03puisqu'on parle de lui...
14:04En l'occurrence,
14:04ces jeunes vont être jugés.
14:06Oui, tout à fait,
14:06mais il faudra voir
14:07ce qu'il a dit en drame.
14:09On a des exemples
14:09par le passé
14:10qui démontrent
14:10qu'effectivement,
14:11l'absence de peine immédiate,
14:13voire parfois même
14:14des recours
14:15à des allègements de peine
14:16ou tout simplement
14:17des non-condamnations
14:18parce que trop mineurs,
14:19tout ça fait que ces gens-là,
14:20si vous voulez,
14:21ne comprennent pas la leçon.
14:21Mais là où je voulais en venir,
14:22c'est que Bruno Retailleau
14:23avait prédit tout ça,
14:23ça avait saoulé une bronca
14:24incroyable à l'époque
14:25lorsqu'il critiquait l'État de droite.
14:26On disait que c'était un fasciste,
14:27il critique l'État de droite.
14:36Et il y a un problème grave.
14:37On ne peut rien faire
14:38parce que le Conseil constitutionnel
14:39en a décidé ainsi.
14:40Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
14:41La constitution,
14:43ce n'est pas eux
14:43qui...
14:44Une constitution,
14:45ça se change, madame.
14:46D'abord, ça se change,
14:48mais assez difficilement quand même.
14:50Si la volonté politique
14:51est suffisante.
14:51C'est vraiment
14:51nos principes républicains.
14:53L'individualisation de la peine,
14:55c'est dire non,
14:56il n'y a pas de barème,
14:57les juges ne sont pas
14:58des machines automatiques.
15:00Et vous voyez,
15:00par exemple,
15:01M. Sarkozy,
15:02il était tout à fait
15:03pour le fait de condamner
15:04les personnes immédiatement.
15:06immédiatement à des peines fermes.
15:07Maintenant que lui-même
15:08est justiciable,
15:09il est moins...
15:09Ah, c'est pas autre chose.
15:11Je crois que tous,
15:13aussi bien vous que moi,
15:15si on a affaire à un juge,
15:17on voudrait qu'on soit jugé
15:18en fonction des faits
15:19qu'on a commis
15:19et de notre personnalité.
15:21Et c'est ça que dit notre constitution.
15:22Ça, c'est tout à fait vrai.
15:23Mais quand on voit des personnes
15:23qui ont 17 condamnations au casier
15:25et qui sont encore toujours dans la rue,
15:27ça, c'est absolument pas normal.
15:28Je ne vois pas quel profil
15:29justifierait ce genre de choses.
15:30Et une République
15:31qui n'arrive pas à protéger
15:32ses policiers,
15:33moi, je veux bien
15:33qu'elle ait plein de principes républicains,
15:35c'est peut-être qu'ils sont mauvais.
15:36On est un déclin, oui.
15:38Tout simplement.
15:39Parce qu'on a une partie
15:41de notre justice
15:41qui ne nous protège plus.
15:42Et c'est le déclin
15:43de la République.
15:43Il ne faut pas oublier
15:44que ce sont les détenteurs
15:44de la violence légitime de l'État,
15:46monopole de la violence légitime de l'État,
15:48et qu'on ne les protège pas suffisamment,
15:49qui sont d'ailleurs obligés...
15:50Il faut le rappeler,
15:51le quotidien d'un policier,
15:52c'est de s'empêcher continuellement
15:53dans des situations terribles
15:55d'avoir le mauvais geste,
15:57d'avoir la mauvaise réaction.
15:58Ils s'empêchent continuellement
15:59et en face d'eux,
16:00ils ont des types
16:00qui vont leur casser la gueule.
16:02C'est exactement ce qui se passe.
16:04Et le droit joue contre eux
16:05dans un certain nombre de cas.
16:07Donc il faut déjà rendre hommage
16:08à nos policiers
16:09parce qu'ils font un travail
16:10honnêtement inhumain
16:11au stade d'aujourd'hui.
16:12Et il faut surtout inciter la politique
16:14parce que oui,
16:15elle le peut changer la Constitution
16:16ou passer par tout un tas d'autres voies.
16:17Ça, c'est les politiques
16:18qui en discuteront entre eux
16:19et qui le trouveront.
16:20Mais il faut que la politique
16:21puisse servir à changer ces règles-là
16:22pour s'adapter à l'époque
16:23et aux enjeux qui sont face à nous
16:24parce que sinon,
16:25la politique ne sert plus à rien.
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