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  • il y a 2 mois
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Alors je vais accueillir sur ce plateau deux personnalités très fortes.
00:06Laurence Saillet, ancienne députée européenne, mais aussi Alexis Corbière, députée écologiste et sociale de Seine-Saint-Denis.
00:13Avant de les entendre et les accueillir sur ce plateau, je vais vous faire écouter.
00:17Non mais ça va Alexis Corbière, vous saluez tout le monde alors que je vous attends sur ce plateau.
00:23Je me retrouve toute seule alors qu'on est censée commencer le match.
00:26Vous pouvez vous asseoir ici. Bonsoir Alexis Corbière.
00:28Ça va ? Merci d'être avec nous sur ce plateau.
00:30Je vous en prie.
00:31Bonsoir. Merci d'avoir accepté ce duel.
00:34Je voudrais vous faire d'abord écouter François Bayrou qui s'est exprimé cet après-midi,
00:37notamment sur cette journée, cette journée du 10 septembre qui approche. Écoutez-le.
00:43Alors je vais vous dire moi pourquoi j'ai fait ça.
00:46C'est en effet inédit. C'est en effet sans précédent.
00:50Mais parce qu'il était en train de se passer dans le pays quelque chose dont j'ai conclu.
00:56que ce mouvement m'empêcherait à coup sûr de conduire la politique nécessaire.
01:03Une censure ?
01:04Et donc j'ai alerté très tôt.
01:06J'ai alerté depuis le mois d'avril dans une conférence de presse importante.
01:11J'ai alerté depuis le mois de juillet en présentant un plan.
01:15Et je me suis aperçu assez vite qu'on était en train totalement de perdre de vue le sujet.
01:22Et ma certitude c'est que s'organisait autour de cette rentrée un mouvement social
01:32qui est un mouvement qui est profondément injuste.
01:38Alexis Corbiard, quand vous entendez François Bayrou, est-ce que vous vous dites
01:41c'est vrai qu'il est courageux, c'est responsable de sa part d'avoir fait ça ?
01:45Vous êtes taquine, c'est bien.
01:47Non mais je vous dis ça, non mais c'est triste quoi de le voir se débattre.
01:51Bon, Bayrou c'est fini de toute manière.
01:53Le 8 au soir il s'en va, c'est un homme qui aura duré quelques mois.
01:58Et de toute manière, si c'est la même, une autre personne qui suit après
02:02pour essayer de faire la même chose, ça durera pareil.
02:03Je rappelle que M. Barnier avait duré très peu de temps.
02:06M. Bayrou par ailleurs est un homme assez prétentieux,
02:08il pense qu'il est plus malin que tout le monde.
02:09Lui il est courageux, vous savez vous, vous êtes lâche, moi je suis lâche.
02:12Lui il est courageux.
02:13Et il dit aux Français qu'il faut 41 milliards d'économies.
02:16Il dit aux gens modestes qu'il faut payer plus cher les médicaments.
02:18Il dit aux Français qu'il faut travailler deux jours supplémentaires.
02:20Bon, c'est vraiment la caricature de celui qui veut que des millions de salariés
02:26travaillent davantage, plus durement.
02:27Et surtout, surtout, ce qu'il ne veut pas faire, c'est réfléchir à une fiscalité
02:31qui fera en sorte que ceux qui ont le plus profité à la politique d'Emmanuel Macron
02:33soient davantage sollicités.
02:35Vous savez que je suis un défenseur, notamment de cette taille Zuckman ou autre.
02:38Donc c'est ça qu'il y a de choquant dans son budget.
02:40C'est que c'est un budget qui économiquement est stupide,
02:42un budget de récession qui va bloquer l'activité économique.
02:45Mais qu'en plus, tous les Français, sans qu'ils soient des grands économistes,
02:48voient bien que c'est injuste.
02:49Est-ce que vous trouvez juste que les gens malades payent plus cher leurs médicaments
02:53qu'en ceux qui ont accumulé des fortunes insolentes depuis 2017 ?
02:56Je rappelle qu'on est quand même dans un pays, juste un chiffre et après j'arrête là.
03:00Les 500 premières fortunes de ce pays, dans les années 90,
03:03représentaient 6% du PIB de la France.
03:05Quand Emmanuel Macron est élu en 2017, 21% du PIB.
03:09Et aujourd'hui, ils sont à plus de 40% du PIB.
03:11Alors est-ce qu'on peut, on peut, faire en sorte qu'ils payent des impôts
03:15proportionnellement équivalents à vous, à vous, Madame Saillet ?
03:19Voilà. Et ça, c'est l'idée.
03:20Et ça, lui, Barou, il ne veut surtout pas ça.
03:22Et il nous insulte en disant que parce qu'on n'est pas d'accord avec lui,
03:25on manquerait de courage, etc.
03:26Les gens ont raison de se mobiliser, le 10, le 18.
03:29Et on a raison, le 8, de le faire chuter.
03:30Est-ce que vous comprenez cette colère, vous aussi, Laurent Saillet ?
03:33Je l'entends parce qu'il y a beaucoup de Français en difficulté,
03:37des travailleurs pauvres, comme on dit,
03:39c'est-à-dire des gens qui travaillent, qui élèvent leurs enfants,
03:42qui respectent la loi et qui n'arrivent pas à boucler la fin de mois.
03:46Mais quand j'entends parler, M. Corbière, de ce qui est juste,
03:49et notamment de la santé,
03:51est-ce que vous trouvez ça juste que des étrangers en situation irrégulière
03:55se soignent gratuitement en France,
03:56alors que des Français, ceux que je cite notamment,
03:59ne peuvent pas se soigner ?
04:01Est-ce que vous trouvez ça juste, par exemple,
04:04d'avoir aujourd'hui des OQTF qui restent sur le territoire ?
04:08On a chiffré à 600 euros par jour en CRA, en CRA,
04:13et que, par ailleurs, il y a des Français qui dorment dans la rue.
04:16Vous trouvez ça juste ?
04:17Le problème, si vous voulez, de la gauche,
04:19c'est qu'elle a complètement abandonné ses classes moyennes.
04:22Ceux qui vont aller manifester, la gauche récupère ce mouvement.
04:26Mais la gauche que vous représentez, entre autres,
04:29vous avez complètement abandonné ces gens qui bossent,
04:32qui ne font rien de mal,
04:34et qui n'arrivent pas à boucler leur fin de mois.
04:35C'est pour ça que c'est assez paradoxal, ce mouvement.
04:38Au début, on l'a bien vu,
04:40c'était plutôt un mouvement un peu d'extrême droite complotiste,
04:43puis des gens très sincères se sont agrégés à ce mouvement,
04:46et dans les gens qui vont aller manifester ou se mobiliser,
04:48il y a des gens vraiment sincères et en souffrance.
04:50Et j'ai le plus grand respect pour la parole qu'ils vont porter.
04:53Et puis tout à coup,
04:54M. Mélenchon s'est dit,
04:55tiens, on va s'engouffrer comme on n'avait pas réussi à le faire avec les Gilets jaunes,
04:59on va le faire.
05:00Et puis hier, sur votre plateau,
05:02on a entendu le témoignage de deux jeunes qui nous expliquaient
05:04la mort de Naël,
05:06le conflit israelo-palestinien, etc.
05:09Donc en fait, tout ceci part dans n'importe quel sens.
05:11Mais surtout, le pire,
05:13c'est que ça va mener à rien.
05:14Ça ne sert à rien.
05:15De toute façon, le Premier ministre s'en va.
05:18C'est fini.
05:18Là, il fait, ça a tourné des adieux.
05:21Moi, j'ai de la peine maintenant pour lui.
05:22Donc ça ne sert à rien pour vous ?
05:23Non, ça ne sert à rien.
05:24Cette journée de mobilisation ne sert à rien.
05:26Pourquoi est-ce qu'elle est utile, Alexis Corbiard ?
05:28Je connais, Madame Saillet,
05:31sa vivacité, sa combativité.
05:32Bon, vous êtes une femme de droite.
05:34C'est très bien.
05:34Mais enfin, vous n'avez jamais manifesté de votre vie.
05:37Mais qu'est-ce que vous en savez, M. Corbiard ?
05:38Parce que je le sais, je connais votre engagement.
05:39J'ai été manifestée, par exemple...
05:41Contre le mariage pour tous ?
05:42Non, absolument pas.
05:43Vous voyez, désolée.
05:44Vous me connaissez mal, j'ai une progressiste.
05:47Et néanmoins, j'ai été manifestée,
05:48notamment après le 7 octobre.
05:50Vous voyez ?
05:51C'était une manifestation, quand même,
05:52qui me semblait assez importante.
05:53Non, mais sur des questions sociales,
05:55je ne vous ai jamais vus...
05:56Je me bats dans la vie, moi,
05:57parce que moi, je défends les choses
05:59avec un combat politique.
06:00Très bien, mais ne méprisez pas,
06:01de toute façon, le droit de manifester.
06:02Là, quel que soit ce que j'en pense,
06:04quel que soit ce que vous en pensez tous les deux,
06:05les gens ont le droit de manifester.
06:06En l'occurrence, je pense qu'ils ont raison.
06:08Et ils manifestent d'abord sur des mots d'ordre,
06:10qui sont des mots d'ordre de justice sociale.
06:11J'évoquais alors la taxe Jucmane.
06:12Par exemple, eux, ils veulent la rétablition de l'ISF.
06:14Ils veulent plus de justice sociale.
06:16Ils veulent...
06:16Ils pensent que...
06:17Et comment...
06:17Mais vous n'en savez rien, M. Corbière ?
06:18Si, il y a des mots d'ordre, madame.
06:20C'est vous qui ne savez pas.
06:20Non, mais il faut travailler le sujet.
06:21Vous voyez bien que les mots d'ordre
06:22sont tous très différents.
06:24Il y en a qui veulent payer moins d'impôts,
06:26dans ceux qui manifestent.
06:27Mais arrêtez.
06:28Vous voyez bien.
06:28Tout le monde le dit.
06:30Il y a des mots d'ordre très différents.
06:32Il y a une note des renseignements généraux.
06:34Vous devriez la lire.
06:35Au moins, si vous ne me croyez pas,
06:36vous croyez les renseignements généraux.
06:37Qui considère justement que les mots d'ordre
06:39sur lesquels nombre d'Assemblées Générales ont eu lieu
06:41sont des mots d'ordre sociaux,
06:42qui réclament autant l'augmentation des salaires,
06:44une note politique fiscale plus juste, etc.
06:46Donc, ce n'est pas du tout...
06:47Évidemment, dans un grand mouvement,
06:48ça part un peu dans tous les sens.
06:49Mais globalement.
06:50Mais je veux dire que ce soit le 10 ou le 18 qui suit.
06:53Les gens ont raison de manifester.
06:54Et si j'ai une petite influence, je leur dis
06:56manifester, soyez mobilisés.
06:58Pour dire quoi ?
06:59Nous voulons de la justice.
07:01Il y a dans ce pays...
07:02Le peuple français est un grand pays.
07:05Il y a une soif d'égalité.
07:06Et ce que j'ai dit tout à l'heure,
07:07ce n'est pas rien parce que les gens le voient bien.
07:09Il y a des richesses qui ont été produites,
07:12mais que de plus en plus,
07:13elle est captée par une minorité de gens.
07:15C'est faux.
07:15Mais c'est la réalité.
07:16Vous racontez ça aux Français,
07:17mais c'est faux.
07:1875% des impôts sont payés par 10% des Français.
07:21On est le pays le plus fiscalisé.
07:24Et votre ami Ruffin, par exemple,
07:26le problème, si vous voulez, M. Corbière,
07:28et c'est ça que je vous reproche,
07:30et je pense que vous-même...
07:30Est-ce que ce que j'ai dit tout à l'heure est exact
07:31sur le fait que les 1001erstunes de France
07:33occupent une part de plus en plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus de plus.
07:36Est-ce que c'est vrai ou pas ?
07:37Non.
07:37Est-ce que j'ai dit tout à l'heure ?
07:39Écoutez,
07:39J'invite les Français à aller regarder.
07:41Vous laissez parler, Laurent Saillé.
07:41Regardez, appuyez-vous peut-être sur ce sondage pour BFM TV, la tribune dimanche.
07:48Regardez, d'après vous, quelles sont les raisons qui expliquent l'émergence de ce mouvement du 10 septembre ?
07:54Eh bien, en numéro un, c'est la baisse du pouvoir d'achat des ménages.
07:57Tout à fait, mais ça je le comprends.
07:58Pour 51%.
07:59Et puis ensuite, il y a le ras-le-bol concernant Emmanuel Macron et François Béroud.
08:03Mais les solutions pour le pouvoir d'achat, c'est de booster l'entreprise.
08:06Donc quand j'entends la gauche vouloir taper sur l'entreprise alors qu'on n'est plus du tout compétitif en Europe,
08:11c'est ça le drame.
08:12C'est que vous prenez le problème à l'envers.
08:14Plus les entreprises sont en bonne santé, on a déjà un taux d'imposition.
08:18Je vais finir.
08:19Laissez-moi finir.
08:19Non, mais je vous pose une question.
08:20Je vais aller jusqu'au bout, je vais vous expliquer.
08:22On a déjà, si vous voulez, on a les entreprises les plus taxées d'Europe.
08:26C'est scandaleux.
08:27Je vais vous sortir les chiffres.
08:29On a, si vous voulez, 130 milliards d'euros en plus de charges en moyenne que les autres entreprises européennes.
08:37Donc ne dites pas que ce n'est pas vrai.
08:38Ce que je veux vous dire par là, mais vous le savez bien.
08:40Donc ce que je veux dire par là, c'est qu'au lieu de prendre le problème dans le bon sens,
08:44aider l'entreprise, l'aider à être compétitive, regarder les patrons pousser un grand cri.
08:49Laissez-nous créer de l'emploi et du pouvoir d'achat.
08:51Pourquoi vous n'aimez pas les chefs d'entreprise ?
08:53Ce sont des gens qui, justement, plus les entreprises sont en forme.
08:57Et dernier mensonge, je finis là-dessus.
09:00Vous n'aimez pas les chefs d'entreprise, Alexis Corbière ?
09:02Vous savez, tout à l'heure, je vous respecte trop, on arrête les trucs où quand je parle social,
09:06vous venez sur les étrangers.
09:08Quand je parle d'entreprise, je n'aimerais pas les patrons d'entreprise.
09:10Non, vous savez, le problème, c'est que derrière, moi qui discute beaucoup,
09:13mais vous aussi, je sais, avec des patrons, c'est que ça ne veut rien dire.
09:16Vous avez des patrons de grands groupes.
09:17Vous avez, moi, ce qui m'intéresse, c'est le tissu économique, TPE, PME, les commerçants,
09:21ceux qui vraiment ont des difficultés.
09:23Ils vont être contents le 10.
09:24Eux, il faut les aider.
09:25Ils vont être contents le 10.
09:26Mais vous savez, qu'est-ce que c'est ?
09:27C'est eux qui vont payer le 10.
09:29Non, pas du tout.
09:29Qu'est-ce que c'est ?
09:30Mais si, bien sûr, quand on dit bloquez tout, ne faites plus d'achats,
09:32c'est bien les commerçants qui vont le prendre.
09:33Qu'est-ce que c'est qui est le moteur de l'activité économique ?
09:35C'est la consommation populaire.
09:37Un petit commerçant, enfin petit au sens sans grisper,
09:40mais un coiffeur, un patron de bistrot,
09:43ce qu'il veut, c'est que les gens aient du pouvoir d'achat important
09:45pour pouvoir consommer ça qui participe au fonctionnement de l'économie.
09:49Et le problème des choix qui ont été faits,
09:51vous qui avez soutenu ardemment des gouvernements de Sarkozy,
09:53le taux d'imposition des entreprises aujourd'hui est moins fort
09:55que ce qui pouvait exister à une époque
09:57où ce n'était pas l'Union soviétique en France,
09:59où Sarkozy, ce n'était pas l'Union soviétique, d'accord ?
10:01Il y avait des taux d'imposition plus forts des entreprises.
10:03Le problème, c'est qu'on a fait des cadeaux fiscaux,
10:05des ristournes fiscales des entreprises, sans les conditionner.
10:08Alors, évidemment, si on parle d'eux, les petits patrons,
10:11ils ne sont pour rien,
10:11mais il y a des grands groupes qui ont capté des avantages fiscaux
10:14et qui ont continué à licencier,
10:16voire même qui ont profité de ces avantages fiscaux
10:18pour reverser des dividendes plus importants.
10:20Et ça, Madame Salier, même vous qui êtes une femme de droite,
10:24c'est injuste.
10:25L'argent public, ça coûte cher
10:26et quand on baisse les impôts de grands groupes...
10:28Vous ne me laissez pas vous répondre.
10:29Ben, allez-y.
10:30Au dernier budget, c'est 15 milliards de taxes en plus pour les entreprises.
10:33Alors arrêtez de dire qu'on ne taxe plus les entreprises.
10:35Non, c'est pas vraiment la fiscalité d'entreprise a baissé.
10:36Non, mais bien sûr que non.
10:37Il y a 15 milliards de chers en plus.
10:38Mais attendez-nous d'accord, la fiscalité des entreprises a baissé sous Macron.
10:41Non, mais au dernier budget...
10:43Oui ou non ?
10:43Mais heureusement, au départ...
10:45Mais vous vous rendez compte,
10:46quand vous montez votre boîte,
10:4815 milliards au dernier budget,
10:50on n'est plus compétitif en Europe
10:51parce qu'on est trop taxé.
10:53Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
10:54Le problème, c'est que vous faites croire aux Français
10:56qui peuvent travailler moins que les autres
10:58et moins longtemps.
10:59Et c'est là le mensonge de base.
11:00Et vous excitez tout le monde en leur disant
11:02ne vous inquiétez pas, votez à gauche,
11:04vous travaillerez moins.
11:0565 ans, la moyenne de départ en retraite en Europe.
11:10Et vous ?
11:11Parce qu'on est Français ?
11:12Ah ben non, nous on est Français,
11:13nous c'est 60.
11:1539 heures, la moyenne hebdomadaire de travail.
11:18Je vais finir.
11:1869 heures, la moyenne de travail par semaine.
11:22Et nous ?
11:24Ah ben non !
11:25Vivez heureux avec votre amie Mme Rousseau
11:27qui veut la paresse, 32 heures.
11:30Vous mentez aux Français
11:32et vous leur vendez du rêve
11:34alors que ce n'est pas la réalité économique.
11:36On ne peut pas continuer dans ce sens.
11:38Il faut dire la vérité
11:39et c'est là où M. Bayrou...
11:40Mais quelle vérité il faut dire ?
11:41La vérité c'est qu'on ne peut pas rester
11:43si vous voulez
11:44à être en total décalage
11:45à faire croire aux Français
11:46qu'on peut travailler moins et moins longtemps.
11:48Madame, ça y est,
11:49donc vous êtes en soutien.
11:50Non mais c'est très bien
11:51au bout d'un moment
11:51de toute façon on se connaît trop
11:52c'est pour ça qu'il est tard.
11:54Vous êtes en soutien de M. Bayrou, très bien.
11:55Bon, lundi soir c'est fini.
11:56Je ne suis pas en soutien de M. Bayrou
11:58vous dites que c'est ça qu'il faut continuer, du malheur,
12:00détruire les budgets publics.
12:01Bon, très bien.
12:02Les Français, au bout d'un moment,
12:03les Français ne veulent plus ça,
12:06ne veulent plus de cette politique.
12:07Donc elles ne veulent pas tout nous trouver.
12:08Si on a un Premier ministre de gauche,
12:10comment pourra-t-il survivre ?
12:14D'après vous ?
12:14Déjà, il y a plusieurs scénarios.
12:17Il est possible,
12:18ça c'est le Président de la République,
12:19c'est des institutions
12:19qu'il y ait de nouvelles élections
12:21qui suivent la chute de M. Bayrou.
12:23Vous l'espérez ?
12:24Moi, je veux dire,
12:25revenir aux urnes, pourquoi pas ?
12:27Je suis un républicain.
12:28Maintenant, je dis une chose,
12:29c'est qu'on peut respecter le vote
12:30qui a eu lieu il y a un an
12:31et que je pense qu'en réalité,
12:33ça risque d'être, peu ou prou,
12:34le même vote qui peut avoir lieu,
12:36voire qui va amplifier le fait
12:38que l'extrême droite va progresser
12:39et que la gauche pourrait progresser.
12:40Selon les derniers sondages,
12:41oui, le Rassemblement national
12:42est un peu le cas.
12:43De toute manière,
12:44le Président de la République,
12:44lui, il a pouvoir de dissolution
12:47et nous, on n'a pas pouvoir de dissolution
12:48sur le Président de la République.
12:49Moi, je pense qu'il pourrait aussi partir,
12:51mais je n'ai pas ce pouvoir,
12:52ni vous, ni moi, ni Mme Saillet.
12:54Donc, imaginons, moi,
12:55je suis pour un scénario
12:55dans le cadre de cette Assemblée.
12:57S'il y a de nouvelles élections,
12:58on fera de nouvelles élections
12:59et moi, je suis pour que la gauche,
13:01le NFP, reste uni.
13:02Qu'il n'y ait pas les mots de division
13:04que j'entends au sein de la gauche,
13:05ça ne me plaît pas.
13:06Parce que si on est divisé,
13:07c'est peut-être les amis de Mme Saillet
13:09qui va regagner.
13:10M. Mélenchon ne veut plus de vous.
13:12Il ne veut plus de vous, M. Mélenchon.
13:13Oui, M. Mélenchon.
13:14Oui, mais vous voulez vous faire...
13:15Vous passez en force.
13:16Je me bats, moi, madame.
13:18M. Mélenchon...
13:19Il vous insulte tous les jours.
13:20Non, mais moi,
13:22je pratique le pardon des offenses,
13:23vous voyez.
13:24On peut m'insulter.
13:25L'unité est en combat.
13:25Est-ce que vous pouvez venir
13:26de répondre à ma question ?
13:27Comment comptez-vous survivre
13:29si jamais il y a un Premier ministre
13:30de gauche à Matignon ?
13:31Alors, si il y a...
13:32Je réponds, j'essaie de vous répondre.
13:33Si il y a un Premier ministre,
13:35je dis bien issu des membres du NFP,
13:37parce que de gauche,
13:38mais issu des membres du NFP,
13:39n'importe lequel me va,
13:40quelle que soit sa famille politique.
13:42Un Premier ministre insoumis,
13:43ça n'a pas été dans les discussions
13:45à l'Élysée.
13:46Mais vous ne pensez pas
13:48que vous soyez dans les discussions
13:49à l'Élysée ?
13:49Non, absolument pas.
13:50Mais d'après les dernières indiscrétions
13:53qu'on a eues,
13:54notamment dans la tribune dimanche,
13:55c'est pour ça que je réagis là-dessus,
13:57il semblerait qu'Emmanuel Macron
13:58n'ait pas envie de dissoudre
14:00et qu'il se penche
14:02vers la possibilité d'un socialiste.
14:03Alors, s'il y a ce scénario-là,
14:05moi, je travaille,
14:06y compris avec le Parti socialiste,
14:07les écologistes, les communistes,
14:09pour essayer de faire en sorte
14:10que si cette opportunité se présente,
14:12que nous disions
14:12qu'il y a une certaine logique
14:14qu'on est arrivé en tête
14:15et qu'on mette en place
14:15une politique
14:16dont les thèmes forts seraient quoi ?
14:19Je ne vais pas y revenir,
14:19notamment des mesures fiscales.
14:20Je vais faire hurler Mme Saillet,
14:22elle hurlera.
14:22Mais on mettra en place cette politique
14:24et ça fera du bien.
14:25On n'imagine même qu'une taxe,
14:26on y travaille dessus,
14:27peut faire rentrer
14:27dans les caisses de l'État
14:2821 milliards,
14:29notamment en direction
14:30de ces 1 500 foyers
14:32les plus fortunés
14:33qui ont des patrimoines personnels
14:34de plus de 100 millions.
14:35Donc déjà, on met en place ça.
14:36Pour être bien aussi,
14:37assez rapidement,
14:40même que ça passe à l'Assemblée nationale,
14:41même si c'est majoritaire
14:42d'ailleurs dans l'hémicycle,
14:43la suspension de la réforme des retraites.
14:45Je suis favorable
14:46à ce qu'on mette
14:46un petit coup de pouce
14:47sur le SMIC.
14:48Et qu'on avance au sein de l'hémicycle
14:49sur un budget
14:50beaucoup plus conforme
14:52aux aspirations des Français.
14:53Moi, je suis assez d'accord
14:54avec ce que dit Olivier Faure,
14:55pas de 49-3,
14:56donc discussion budgétaire
14:58parlementaire,
14:59si je puis dire,
15:00pour essayer de trouver
15:00un budget qui répond
15:01aux intérêts des Français.
15:04Est-ce que c'est vraiment
15:05un sacrifice dans la mesure
15:06où s'il utiliserait le 49-3,
15:08il se ferait
15:09probablement censuré
15:11par l'Assemblée nationale ?
15:11Oui, mais ça oblige.
15:13Oui, on peut le voir comme ça,
15:15mais ça oblige du coup,
15:16si vous l'annoncez de suite,
15:18à ce que c'est dans le cadre
15:18des commissions parlementaires
15:20qu'on discute budget.
15:21Et là, je vous assure,
15:22ça crée une ambiance de travail.
15:23Parce que la dernière fois,
15:25moi, j'ai participé
15:25au débat budgétaire la dernière fois,
15:26on avait travaillé d'ailleurs
15:27sur un budget
15:27que je trouvais intéressant,
15:29vous non sans doute,
15:30il y avait des aspects sociaux,
15:31des investissements sur l'écologie,
15:33et à la fin,
15:33tout s'est terminé par 49-3,
15:35circulé, il n'y a rien à voir,
15:36et le gouverneur nous a imposé
15:37un budget qui était minoritaire
15:38au sein de l'hémicycle.
15:39Ça crée une bonne ambiance,
15:40le fait de travailler
15:41en essayant de faire en sorte
15:42que ce soit les députés,
15:44alors avec des contradictions,
15:45ce n'est pas que mes idées
15:45peut-être qui passeront,
15:47mais on essaiera peut-être
15:47de trouver un point d'équilibre.
15:49Ça donnerait à voir aux Français
15:50que la gauche et les écologistes,
15:51mais je dis bien
15:52la gauche et les écologistes,
15:53nous avons des priorités sociales,
15:55nous avons des priorités
15:56évidemment environnementales,
15:57et ça peut mettre en place
15:58des choses qui soulagent
15:59le quotidien des Français.
16:00Ça ne réglera pas
16:01tous les problèmes,
16:02mais ça permet quand même,
16:03alors si on ne fait pas ça,
16:04évidemment,
16:04moi je ne suis pas pour marier
16:06l'eau et le feu,
16:07je ne suis pas pour faire
16:07des gouvernements d'union
16:08avec la droite ou les centristes,
16:10nous on avancerait
16:10dans notre cohérence,
16:11et on peut trouver des choses.
16:12Laurent Saillet,
16:12n'est-il pas temps
16:13de laisser gouverner la gauche
16:14dans la mesure où
16:15Michel Barnier a échoué,
16:16François Béroux a échoué ?
16:18Écoutez, moi je suis pragmatique,
16:20soyons simples,
16:21déjà M. Fort ne veut pas
16:22d'insoumis dans son gouvernement,
16:24je crois qu'il a été clair
16:25sur le sujet.
16:27C'est ce qu'il a dit.
16:27Donc ça veut dire que
16:28si vous comptez le nombre
16:29de députés à l'Assemblée Nationale,
16:31le premier gouvernement
16:32avec M. Fort à sa tête tombera.
16:34Voilà, c'est-à-dire immédiatement.
16:35Je suis désolée de vous le dire.
16:37Madame, ça y est,
16:37je peux vous répondre là-dessus ?
16:38La droite, le RN,
16:39le Bloc central ne votera pas
16:41pour revenir,
16:41enfin le RN,
16:42la réforme des retraites,
16:43ils sont comme vous,
16:43ils ont à peu près le même
16:44programme économique,
16:45vous me direz,
16:46d'extrême gauche.
16:47Ce que je veux dire par là,
16:48c'est que vous n'aurez pas
16:49la possibilité de vous maintenir.
16:51Donc en fait,
16:51c'est un coup d'épée dans l'eau.
16:52Donc peut-être que M. Macron
16:53va tenter pour gagner du temps
16:55cette option,
16:56mais c'est une question de jour
16:58parce que ça ne tiendra pas.
17:00Est-ce que c'est utile
17:00de passer maintenant
17:02deux, trois semaines
17:03à nommer,
17:04si vous voulez,
17:04un nouveau Premier ministre
17:05qui va mettre un certain temps
17:07à constituer le gouvernement,
17:09puis d'arriver à l'Assemblée Nationale
17:11et de se faire immédiatement censurer ?
17:13Je ne vois pas d'issue,
17:14si vous voulez,
17:15actuellement,
17:16c'est pour ça que malheureusement,
17:18et je pense que c'est une mauvaise chose,
17:19je regrette que M. Bayrou
17:20n'ait pas été au bout de son job
17:22quand il dit ce soir
17:23« bon, comme il y avait un mouvement,
17:25je me suis dit que j'allais partir »,
17:27il dit qu'il va partir
17:28en demandant la confiance.
17:29Vous regrettez qu'il ait jeté l'éponge ?
17:29Mais bien sûr,
17:30parce que là,
17:31il aurait pu y avoir
17:31un débat budgétaire,
17:33comme vous l'expliquez,
17:34parce que moi,
17:34je pense que c'est important
17:35et que de toute façon,
17:36il faudra des compromis
17:37compte tenu de la Constitution
17:39de l'Assemblée Nationale.
17:40Donc il a jeté l'éponge.
17:40Est-ce qu'Heller est capable
17:41de faire des compromis,
17:42notamment sur la réforme des retraites ?
17:44Alors moi,
17:45je ne parlerai pas pour LR,
17:46mais moi,
17:48une femme de droite,
17:49par exemple,
17:49je pense que revenir
17:50sur la réforme des retraites,
17:51c'est ruiner la France.
17:52Donc bien sûr que non.
17:53Il n'y a aucun compromis possible,
17:55puisque c'est une réalité mathématique.
17:57Regardez,
17:57aujourd'hui,
17:58on a le plus de gens
17:59qui décèdent
18:00que de gens qui naissent.
18:01Et on nous explique,
18:03la gauche explique,
18:04qu'on va travailler moins longtemps.
18:05C'est un mensonge.
18:06C'est de la démagogie.
18:07Madame Saillet,
18:07au sein de cet hémicycle,
18:09suite au vote des Français,
18:10très bien,
18:11vous n'avez cessé d'un jurier
18:12depuis le début,
18:12mais un jurier de tous les jours.
18:13Au sein de cette Assemblée,
18:18contre la réforme des retraites.
18:19On a même fait d'ailleurs
18:20adopter la dernière fois
18:21une résolution
18:23qui a été portée
18:23par les communistes.
18:24Donc,
18:24les Français se sont exprimés
18:26contre la réforme des retraites.
18:27Vous pouvez trouver
18:28que les Français ont tort ?
18:28Moi, je pense qu'ils ont raison.
18:29Mais arrêtez de les insulter.
18:30Est-ce qu'on peut respecter
18:31ce que veulent les Français ?
18:32Mais si les Français étaient d'accord
18:33avec vous et vous auraient donné
18:33une majorité à l'Assemblée nationale
18:35lors des années dernières
18:35des élections législatives...
18:37Mais j'observe que vous dites, par exemple...
18:37Attendez,
18:38vous avez proposé ce que vous me dites,
18:40là,
18:40en termes de projet,
18:41et vous n'avez pas eu
18:42de majorité à l'Assemblée nationale.
18:43Je vous dis qu'il y a une majorité...
18:44Vous n'avez même pas réussi
18:45à maintenir votre président
18:46à l'Assemblée nationale.
18:46Je vous dis qu'il y a une majorité
18:48au sein de l'Assemblée nationale.
18:49La preuve connue ?
18:50Vu que vous n'avez pas eu
18:51de majorité.
18:51Merci à tous les deux
18:52d'avoir fait ce duel.
18:52Et je vous dis,
18:52y compris avec le vote
18:53du Rassemblement national,
18:54on peut faire...
18:55Ah !
18:56Vous appelez le Rassemblement national.
18:58La question, c'est...
18:59Vous jouez...
19:00Respectez les Français,
19:01vous savez ?
19:01On termine là-dessus.
19:03Mais si vous n'écoutez pas
19:03les Français,
19:04ça terminera dans la brutalité.
19:06Moi, je propose
19:06une solution démocratique,
19:08pacifique,
19:09pour faire avancer
19:09les revendications sociales
19:10et qu'on cesse
19:11de mépriser les Français.
19:12Merci Alexis Corbière.
19:13Merci Laurent Saillet
19:14d'avoir été parmi nous
19:15pour ce grand match.
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