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  • il y a 2 mois
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Merci beaucoup Alain Madeleine. Je voudrais juste vous faire réagir sur une annonce qui fait l'effet d'un tremblement de terre depuis 24 ans.
00:06L'ancien président Nicolas Sarkozy qui sera bientôt derrière les barreaux. Comment avez-vous réagi à cette condamnation ?
00:12Tristement parce que ça fait deux fois pour Nicolas Sarkozy. Il est poursuivi une première fois pour un délit qui n'existait pas.
00:21Et puis on lui trouve quelque chose au passage pour une première condamnation.
00:26On lui trouve quelque chose au passage ?
00:28Et donc là c'était une première fois dans des écoutes téléphoniques. On lui trouve quelque chose.
00:32Et là on le poursuit pour un délit personnel qui ne le concerne sûrement pas, gentil moigne.
00:37C'est absurde de dire qu'il ait pu toucher de l'argent de M. Kadhafi pour sa campagne électorale.
00:42Et au passage on ajoute quelque chose à une association de malfaiteurs et on l'implique dans cette association de malfaiteurs.
00:48Donc je trouve déjà que c'est humainement et pour le fonctionnement de la justice ce n'est pas bien.
00:53Et j'ajoute que pour la dignité de notre pays, la dignité de notre pays, la dignité de la fonction, un tel acharnement n'a pas de sens.
01:03Et particulièrement dans le fait de dire il faut l'emprisonner maintenant.
01:09C'est une honte pour la justice de dire ça, car il y a les dignités du pays.
01:15Et je pense qu'ayant fait cela, la justice que l'on accueille, que l'on accuse souvent d'être une justice politique,
01:25qui veut se faire les hommes politiques, qui veut se faire les riches,
01:28elle en a fait la démonstration, j'aurais aimé qu'elle ne le fasse pas.
01:32Parce que maintenant, le problème de la justice est posé.
01:35Vous êtes déçu ? Vous vous attendiez à une telle condamnation ?
01:39Et particulièrement à des mesures provisoires comme celle-là, qui concerne l'incarcération immédiate.
01:45Je pourrais dire la même chose pour Marine Le Pen.
01:46Oui, il va être derrière les barreaux avant même de se procéder en appel.
01:49C'est contradictoire au principe de l'appel.
01:53Le principe de l'appel, vous avez, sauf à avoir violé des petites filles,
01:56mais le principe de l'appel, c'est de vous laisser par nature en liberté et avec vos pouvoirs civiques,
02:03en attendant l'appel.
02:07Pour vous, Nicolas Sarkozy est victime d'une injustice aujourd'hui ?
02:10Il est victime d'une injustice au sens que la justice a donné le sentiment de vouloir s'acharner sur les puissants
02:19et de régler des comptes politiques.
02:21Et je pense que ceci sera maître...
02:24Moi, je suis de ceux qui défendent la justice et l'État de droit, mais vraiment vigoureusement.
02:28Et là, ils ne m'aident pas dans mon combat.
02:31Merci beaucoup Alain Madeleine d'avoir été avec nous sur ce plateau.
02:34L'annonce fait donc l'effet d'une bombe.
02:36L'ancien président Nicolas Sarkozy passera bien par la casse-prison.
02:41J'assumerai mes responsabilités.
02:45Je déférerai aux convocations de la justice.
02:50Et s'ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison.
02:56Mais la tête haute.
02:58Je suis innocent.
03:01Et Nicolas Sarkozy en saura plus sur son incarcération dans deux semaines.
03:05L'ancien président est convoqué le 13 octobre pour savoir où et quand il sera emprisonné.
03:11Pour en parler, nous accueillons sur ce plateau Henri Guénaud.
03:14Bonsoir, monsieur Guénaud.
03:15Bonsoir.
03:15Merci d'être avec nous.
03:17Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
03:18Il n'y a pas beaucoup de monde qui le connaît comme vous.
03:20Vous le connaissez.
03:21C'est très important de vous avoir sur ce plateau.
03:23Évine Sirmarin, bonsoir.
03:25Bonsoir.
03:25Vous êtes magistrate honoraire, vice-présidente de la Ligue des droits de l'homme.
03:29Votre profession est beaucoup pointée du doigt ces dernières heures.
03:32Il va évidemment en être question.
03:34Et puis Laurent Valdiguier, bonsoir.
03:35C'est bien.
03:36Merci d'être avec nous.
03:37Journaliste d'investigation, consultant BFM TV.
03:39Vous connaissez cette affaire comme votre poche.
03:41Là aussi, ça va être précieux de vous avoir.
03:43Rappelons l'information qui a provoqué une honte de choc depuis hier.
03:47Nicolas Sarkozy est condamné donc à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs dans l'affaire libyenne.
03:53Il a décidé à prouver son innocence.
03:55Sauf qu'il fera de la prison ferme avant même le procès en appel.
03:59Car le tribunal a ordonné l'exécution provisoire de la peine.
04:02Écoutez son avocat ce matin sur BFM TV.
04:05Il promet que ça ne durera pas.
04:08On va essayer de faire en sorte que sa détention soit la plus courte possible.
04:14Et puis on va contester la décision.
04:19Henri Guénaud, vous êtes très proche de Nicolas Sarkozy.
04:22Quand vous apprenez hier, il est environ 13h, vous apprenez la condamnation de Nicolas Sarkozy.
04:27Vous êtes où à ce moment-là ?
04:29Chez moi.
04:30Et comment est-ce que vous réagissez ?
04:32Comme la plupart des gens qui étaient devant leur écran de télévision.
04:36Vous êtes tombé de votre chaise à ce moment-là ?
04:37Qui étaient dans la salle d'audience.
04:38C'est-à-dire qu'après avoir entendu les énumérations des relaxs que le tribunal lui avait accordés,
04:47personne ne pouvait s'attendre à un tel jugement, c'est-à-dire à une telle peine.
04:53Tout le monde s'attendait à ce qu'il soit condamné,
04:56puisqu'il restait l'incrimination d'associations de malfaiteurs.
05:02Mais personne ne s'attendait à ça.
05:04Donc là, c'est d'abord la surprise, etc.
05:06Mais puis franchement, j'ai été scandalisé.
05:11On vous sent un peu sous le choc.
05:13Comment ?
05:13On vous sent un peu sous le choc, malgré tout.
05:1524 heures après.
05:16Oui, il y a deux raisons.
05:17D'abord parce que ce qu'on fait à cet homme est quand même honteux.
05:25Enfin, honteux, je trouve que c'est...
05:28On va l'envoyer en prison.
05:34Voilà, c'est plus de la théorie, c'est plus abstrait, c'est une réalité.
05:40Et puis deuxièmement, pour l'idée que moi je me fais,
05:46de ce que sont les institutions de mon pays,
05:48de ce que sont les nécessités de la vie en société dans mon pays,
05:52où la justice a son rôle à jouer.
05:56Et on ne peut pas s'en passer.
05:57On ne peut pas se passer de la justice.
05:59On ne peut pas se passer d'avoir une justice dans laquelle on a confiance.
06:02Et brusquement, moi je vois menacé à la fois l'état de droit,
06:07en tout cas l'idée que je m'en fais,
06:08qui n'est peut-être pas l'idée que s'en font tous les juges,
06:10mais en tout cas, ou tous les juristes.
06:12Mais je pense qu'il faut respecter un certain nombre de grands principes.
06:18L'idée que je me fais des nécessités, des conditions nécessaires
06:22pour que la vie en société soit possible,
06:24c'est-à-dire que les victimes ne cherchent pas à se faire justice elles-mêmes,
06:29que les conflits soient traités plutôt par le droit que par la violence.
06:33brusquement, moi je vois s'effondrer tout un ensemble d'institutions
06:41et disparaître, ou en tout cas menacer de disparition,
06:44d'affaiblissement terrible,
06:46toutes les institutions qui permettent encore une fois
06:49de vivre normalement dans une société.
06:52Et ça, moi, je trouve que la menace maintenant
06:56qui pèse sur l'ordre social, elle est très grande.
06:59Hier, si vous voulez, moi j'ai assisté à une chose
07:01qui peut-être que...
07:05Mais chacun aura l'occasion d'exprimer son avis.
07:08Qu'avez-vous ressenti ?
07:09Beaucoup de magistrats ne partageront pas mon sentiment,
07:12mais moi j'ai assisté à quelque chose d'unique.
07:16C'est la consécration du procès sans preuve.
07:21Enfin, du jugement sans preuve, de la condamnation sans preuve.
07:24Et là, ce n'est pas les commentateurs,
07:26ce n'est pas moi ou les commentateurs qui viennent sur un plateau ensuite
07:28de dire qu'il n'y a pas de preuve, comme on l'a vu dans l'affaire précédente
07:32des écoutes, par exemple.
07:35Là, c'est le tribunal qui le dit en réalité.
07:38Il dit qu'il n'y a pas de preuve.
07:39Je ne trouve pas de preuve, d'éléments de preuve tangibles,
07:43ce qui explique les relax.
07:46Puis après, on a le sentiment que...
07:48Le tribunal dit bon, mais je suis quand même convaincu
07:50qu'il est coupable,
07:52et donc il faut que je trouve un moyen de le condamner.
07:54Donc, on utilise l'association de malfaiteurs.
07:59En disant, vous ne pouvez pas ne pas savoir, etc.
08:02On ne veut pas refaire le procès,
08:03mais moi, je le ressens comme ça.
08:06C'est-à-dire, maintenant, le procès sans preuve,
08:10enfin, le jugement, pardon, la condamnation sans preuve,
08:14elle devient assumée.
08:17Elle est assumée, voilà, clairement.
08:20Puis il y a un autre sujet qui...
08:21Je ne vous ai quand même jamais entendu dire des mots aussi forts
08:24contre la justice, parce que vous croyez en nos institutions.
08:27Mais moi, encore une fois,
08:28je ne veux absolument pas qu'on affaiblisse la justice.
08:31Je pense que ce qui s'est passé affaiblit l'institution judiciaire.
08:34Parce qu'elle affaiblit la confiance qu'on peut avoir
08:36dans l'institution judiciaire.
08:38Si tout est...
08:39C'est une obsession chez moi,
08:41mais la subjectivité, elle est normale,
08:44puisque la justice est humaine.
08:46Donc, il y a forcément une part de subjectivité
08:48quand on rend la justice.
08:49La question est de savoir jusqu'où doit aller la subjectivité.
08:54Je trouve qu'aujourd'hui,
08:54la subjectivité du juge a chassé la preuve.
08:57Voilà.
08:57Et hier, on est arrivé à la fin d'une longue dérive
09:02qui conduit au procès sans preuve.
09:04Je rajoute à ça,
09:05qui m'a aussi beaucoup bouleversé hier,
09:09c'est l'accro qui est fait à la séparation des pouvoirs.
09:15Voilà.
09:16Si vous voulez, finalement,
09:18on fait juger par le tribunal correctionnel
09:21la politique extérieure de la France,
09:22on en reparlera si vous voulez,
09:24mais voilà, on dit un pacte de corruption
09:26parce que cette politique extérieure,
09:28quand même, elle est louche.
09:30Elle est louche, vous comprenez,
09:32on vous dévend des centrales nucléaires à Kadhafi,
09:35on le réintègre dans la communauté internationale,
09:40on se déplace là-bas,
09:42on serre la main à un dictateur,
09:44à un proche qui a commis un attentat.
09:48Et donc, on a, pendant tous les débats
09:52qui ont précédé le jugement,
09:54pendant tous les débats du procès,
09:56au centre, il y avait cette question de la politique extérieure,
09:59à la fois de l'action extérieure du ministre de l'Intérieur
10:02et du président de la République,
10:04même si, au moment du jugement,
10:06on s'est arrêté en 2007,
10:08mais ça a été constamment présent.
10:11Et c'était la contrepartie
10:13de ce fameux pacte de corruption,
10:16dont je précise qu'en plus,
10:17Nicolas Sarkozy en a été exclu.
10:20Donc, là, il y a quelque chose qui me gêne,
10:22j'ai qualifié ça il n'y a pas longtemps,
10:25ça a peut-être choqué,
10:26mais le but n'était pas de choquer,
10:27c'est que, pour moi,
10:30c'est un coup d'État judiciaire
10:31contre la séparation des pouvoirs.
10:32Et ça, c'est contraire à ma conception profonde de l'État
10:36et de la nation,
10:38et de la démocratie,
10:40et de la République.
10:41Et la séparation des pouvoirs,
10:43ça n'est pas fait que pour protéger le juge
10:45des empiétements du politique sur le judiciaire.
10:47C'est fait aussi pour protéger
10:49le pouvoir politique
10:52des empiétements de la justice.
10:52– Vous voulez dire quelque chose de fondamental,
10:54Henri Guéno, pardonnez-moi,
10:55mais quand vous dites un coup d'État judiciaire,
10:58j'ai forcément envie de faire réagir
10:59Madame la magistrate,
11:00Évelyne Siermarin,
11:02est-ce que ça vous fait mal d'entendre ça ?
11:04– Non, parce que…
11:05– Comme Henri Guéno,
11:06qui parle d'un coup d'État judiciaire.
11:07– Je ne me situe pas sur le plan
11:09des sentiments du bien et du mal,
11:13et je pense que c'est ça le débat notamment.
11:16M. Sarkozy parle d'infamie,
11:18d'atteinte à l'honneur,
11:19ce qui est vrai, évidemment,
11:20d'aller en prison.
11:21– Pour lui, oui.
11:21– Bien sûr.
11:22– Et humainement, c'est sûr que
11:25jamais je ne me satisferais
11:27que quelqu'un aille en prison.
11:29Ce n'est pas du tout…
11:30– Et pourtant, c'est ce qui est reproché
11:31à la justice par certaines voix.
11:33– Oui, bien sûr.
11:34Mais là, si vous voulez,
11:35le débat n'est pas là.
11:36Le débat, il est sur, effectivement,
11:38l'état de droit,
11:39la culpabilité et la peine.
11:41Et notamment l'association de malfaiteurs.
11:43Alors, on peut discuter éternellement
11:45de « il n'y a pas de preuves ».
11:47Oui, il est vrai.
11:48Dans les infractions financières,
11:50ce sont des infractions dissimulées,
11:51occultes,
11:52et on n'a pas une facture
11:55de M. Kadhafi
11:56donnant 5 ou 50 millions d'euros
11:59à M. Sarkozy.
12:00Mais il y a une preuve
12:00qui s'est construite
12:01tout au long de l'instruction,
12:03tout au long du procès.
12:05Et cette preuve,
12:06c'est notamment tout un faisceau,
12:09si vous voulez,
12:10de preuves matérielles,
12:12des témoignages,
12:13de gens tout à fait proches
12:16du régime libyen,
12:17des carnets,
12:19de l'ancien ministre du Pétrole
12:20qui sont totalement considérés
12:22comme vrais,
12:24écrits en expliquant
12:26qu'il y a eu à peu près
12:276 millions d'euros donnés,
12:28il y a eu des relevés
12:29d'identité bancaire
12:30de M. Guéant,
12:31de M. Hortefeux
12:32qui ont été retrouvés
12:33chez des intermédiaires libyens,
12:36etc.
12:36Bon, on ne va pas refaire tout ça,
12:38mais on ne peut pas dire
12:39qu'il n'y a pas de preuves.
12:40Parce que l'association
12:41de malfaiteurs,
12:41c'est vrai que c'est une infraction
12:42difficile,
12:45un peu fourre-tout,
12:46mais là,
12:47l'élément fondamental,
12:49à savoir que ça se fonde
12:51sur des éléments matériels
12:52pour dire que
12:52la participation
12:54à la préparation
12:56d'une infraction
12:57qui est celle de corruption
12:58est établie.
12:59Et la corruption,
13:00c'est celle de M. Guéant
13:01et de M. Hortefeux,
13:03ce n'est pas celle
13:03de M. Sarkozy.
13:04Et je voudrais simplement dire
13:05que ce n'est pas parce que
13:07mathématiquement,
13:08il y avait quatre infractions
13:08et il n'en reste qu'une,
13:10l'association de malfaiteurs,
13:11que la peine doit être faible.
13:14Parce que si c'est ça,
13:16s'il est coupable,
13:17l'association de malfaiteurs,
13:18étant à l'époque
13:19ministre de l'Intérieur,
13:21c'est effectivement
13:22extrêmement grave.
13:23Et ce n'est pas
13:23quatre fois moins grave
13:25parce qu'il n'y a qu'une infraction
13:26qui a été retenue.
13:26Ça reste extrêmement grave.
13:28Laurent Valvillier,
13:29peut-être,
13:30il y a eu 400 pages,
13:32notamment pour justifier
13:33380,
13:35vous êtes bien plus précis
13:35que moi,
13:36380 pages
13:37pour justifier cette décision.
13:39Oui,
13:39c'est pour ça que c'est...
13:40Vous savez,
13:41il y a le procès de l'audience,
13:43auquel moi j'ai assisté.
13:44Il y a le procès du dehors
13:46parce que toujours
13:46en marge de ces audiences,
13:47il y a les avocats.
13:49C'est ce sur quoi
13:49résonne M. Guénaud.
13:51Il n'y a pas de preuve.
13:53Et puis maintenant,
13:53il y a le troisième procès
13:54qui est le procès du procès.
13:55Justement,
13:58le tribunal a écarté
13:59tout ce que vous dites,
14:00M. Guénaud.
14:01Moi, je ne défends personne,
14:02je ne défends pas les juges,
14:02je ne suis pas l'avocat des juges,
14:04je ne suis pas encore
14:04le procureur de M. Sarkozy.
14:07Et j'ai écrit
14:08dans un de mes articles,
14:10ce serait mieux pour tout le monde
14:11que tout ça ne soit pas vrai.
14:13Et puis,
14:14quand je regarde
14:14la presse étrangère aujourd'hui,
14:16il ne raisonne pas
14:17sur les grands principes
14:18aujourd'hui
14:18qui font bondir
14:20M. Guénaud
14:20et tout le monde.
14:21Il raisonne sur terre à terre
14:22ceux qui a gardé
14:24le tribunal dans tout ça.
14:26Parce que,
14:27vous savez,
14:27le policier libyen,
14:29il est venu,
14:30il a parlé
14:31d'une caverne d'Alibaba.
14:33C'est vrai que cette affaire,
14:34c'est une guirlande de Noël,
14:36il y a les faux tableaux
14:37de Guéant,
14:38il y a la commission
14:38de Jury sur des avions,
14:40il y a une villa fantôme
14:41à Mougins,
14:42il y a tout un tas de trucs.
14:44Ils ont abandonné
14:45la plupart des choses,
14:46les juges.
14:47Ils ont mis 169 jours
14:48à faire le tri,
14:49ils ont tamisé l'affaire.
14:51Et il reste quoi ?
14:52Il reste ce qu'il y a
14:52qui a fait
14:53les grands titres
14:55de la presse internationale
14:56ce matin,
14:57une association
14:58de malfaiteurs.
14:59D'après le tribunal,
15:02qui s'est noué
15:02à l'automne 2005
15:04entre Claude Guéant,
15:06Ziad Paguedin,
15:07Briceur Toffeux,
15:09avalisé,
15:10écrit le tribunal,
15:11avalisé par Nicolas Sarkozy,
15:14avec Abdallah Senoussi,
15:16le bras droit
15:16de Mohamed Kadhafi.
15:19C'est ce que dit
15:19le tribunal,
15:20M. Guénaud.
15:20Et cette association
15:21de malfaiteurs
15:22avait pour objet,
15:24deux ans avant
15:24la présidentielle,
15:26c'est ce que dit
15:26le tribunal
15:27après examen,
15:28avait pour objet
15:29d'organiser
15:30un financement libyen
15:31qui a eu lieu,
15:32dit le tribunal,
15:33puisque le tribunal
15:34estime que des fonds
15:36sont arrivés
15:36à Ziad Tia Kedin.
15:38Donc ça,
15:40pour les trois juges,
15:42et puis les juges d'appel
15:43auront à se prononcer
15:44là-dessus,
15:44bien entendu,
15:44pour les trois juges,
15:46c'est d'une,
15:48ce n'est pas pour moi,
15:49c'est pour les trois juges,
15:50c'est d'une extrême gravité.
15:52Et d'ailleurs,
15:52quand on regarde
15:53les journaux étrangers
15:53aujourd'hui,
15:54on comprend différemment
15:56que le raisonnement
15:57de se dire,
15:58tiens,
15:59franchement,
15:59un président français
16:01est allé avec
16:02ses deux plus proches
16:03lieutenants,
16:03parce que vous les connaissez bien,
16:05Claude Guéant
16:05et Brice Hortefeux,
16:06c'est ses deux plus proches
16:07lieutenants.
16:08Il est allé chercher
16:10un financement libyen.
16:11Alors ça,
16:14Abdallah Senoussi,
16:15il est condamné
16:16par la France
16:17à perpétuité
16:19pour avoir fait
16:20sauter un avion
16:21et il est condamné
16:23aux Etats-Unis
16:24puisqu'il a fait sauter
16:25le vol Paname
16:27à l'Holocarby.
16:29Donc vous voyez,
16:29M. Guéant,
16:30c'est cette dimension
16:31qui fait que
16:33ce qui reste du tribunal,
16:35au-delà des principes,
16:36c'est un constat
16:37extrêmement serré.
16:39Laurent Valdigué,
16:39ce qui a aussi
16:40beaucoup choqué
16:41parmi les Français,
16:42c'est que Nicolas Sarkozy
16:44passe directement
16:45par la caisse-prison
16:45avant même son procès.
16:47– Attendez,
16:48moi je ne peux pas
16:48laisser ça en réponse.
16:50– Allez-y, répondez en régenant.
16:50– On ne va pas refaire le procès.
16:52– Non, on ne va pas refaire le procès,
16:53mais allez-y, répondez.
16:53– Mais simplement,
16:54vous parlez de ça aussi,
16:56mais ça,
16:56c'est l'ordinaire
16:58de la politique des Etats.
17:00Quand on réunit
17:02Ménard Mbeguine
17:05et Arafat,
17:09Arafat est un criminel
17:11à ce moment-là,
17:12quand David,
17:13et Ménard Mbeguine
17:15est aussi un terroriste criminel
17:16qui a fait sauter
17:17l'hôtel du roi David
17:18qui a tué
17:19près d'une centaine
17:21d'Anglais.
17:22Donc ça, c'est…
17:23– Mais on ne doit pas chercher
17:24de financement auprès d'eux.
17:25– Non mais attendez,
17:26mais moi,
17:27il n'y a nulle part,
17:29il n'y a de preuves
17:30d'un financement.
17:31D'abord,
17:31moi je n'arrive pas
17:33à imaginer ça.
17:34Je pense que Nicolas Sarkozy
17:35est assez intelligent
17:36pour ne pas prendre
17:37un risque pareil
17:38pour une campagne
17:39où il n'a pas besoin
17:40de financement.
17:41Tout le monde veut faire
17:42des dons,
17:43enfin je veux dire,
17:43c'est une campagne
17:44où il y a une dynamique
17:44formidable,
17:45donc où est le mobile ?
17:47Enfin, prendre un risque pareil,
17:49même si on est dans
17:50l'ancien monde
17:50par rapport à aujourd'hui,
17:52ça n'a aucun sens.
17:54Bon, donc il faut montrer
17:55que ça a un sens.
17:56D'abord,
17:57je ne sais pas ce qu'on fait
17:58Hortefeu et Guéant,
18:00mais en tout cas,
18:02ça n'est démontré
18:03nulle part
18:04dans la procédure.
18:05Nulle part.
18:06Ce sont des faisceaux
18:06de présomption,
18:07comme le dit
18:08madame le juge.
18:13Mais il n'y a pas de preuves.
18:15Vous parlez des carnets,
18:16là, vous parlez des carnets.
18:18Les carnets,
18:19ils ont été...
18:20Monsieur est mort à Genève,
18:21on le retrouve un an après,
18:23par hasard.
18:23Non, il est mort à Vienne,
18:24noyé dans le Danube
18:25quand il se promenait la nuit.
18:27Absolument,
18:28mais peut-être...
18:29Il n'y a pas encore
18:30le commercial maintenant.
18:31Mais les carnets,
18:31c'est très important
18:32parce que...
18:32C'est très important,
18:33la carnets.
18:34C'est même l'élément
18:35essentiel sur lequel
18:36les juges se sont...
18:37Le carnet,
18:38il n'a jamais été expertisé.
18:40Bon, et d'autre part,
18:41qu'est-ce qu'il y a
18:41dans le carnet,
18:42si ce que je sais
18:44de cette histoire,
18:44mais vous pouvez me démentir,
18:45c'est...
18:46Il y a écrit,
18:46j'ai rencontré deux personnes
18:48qui m'ont dit
18:48qu'on leur avait dit
18:50que...
18:50Non, non, non.
18:51C'est quand même
18:51une preuve.
18:53Non, c'est pas ça.
18:54Alors, sur les juges...
18:55On ne va pas refaire juste...
18:56Non, c'est pas ça.
18:57C'est que je veux dire
18:57que l'idée de la preuve-là,
18:59elle est quand même...
18:59Les preuves-là,
19:00elles sont quand même
19:01quasi inédistantes
19:03au point qu'on le relaxe,
19:05lui,
19:06de la corruption passive.
19:09Donc, moi, je...
19:11Parce qu'on n'a pas
19:11de pacte de corruption.
19:12On n'a pas...
19:13C'est pareil.
19:14Il n'est pas établi
19:15qu'il y a eu un écrit,
19:16etc.,
19:17selon lequel M. Sarkozy
19:18a dit qu'il était campé.
19:19Moi, je voudrais répondre
19:20sur le pouvoir des juges,
19:21quand même.
19:21Oui, oui, oui, on va y venir.
19:23Je voulais juste savoir,
19:24puisque vous exprimiez
19:25sur Nicolas Sarkozy,
19:27est-ce que vous avez échangé
19:28avec lui au cours
19:28des derniers mois ?
19:29Est-ce qu'il avait
19:29une crainte d'aller en prison
19:31ou est-ce qu'il se sentait
19:33intouchable ?
19:34Tout le monde savait,
19:34tout le monde savait,
19:35lui aussi,
19:35que le risque existait.
19:38Mais personne ne pensait
19:41que ce risque
19:42allait se transformer
19:44en réalité.
19:45Voilà, c'était...
19:46Il y avait...
19:47C'était possible,
19:48mais ça paraissait
19:49quand même fort improbable.
19:50Voilà, donc,
19:51à tout le monde,
19:52que ce soit, enfin,
19:53les magistrats qu'on peut connaître
19:54qui ne sont pas
19:55partie prenante au procès,
19:57les avocats,
19:58les chroniqueurs judiciaires,
19:59enfin, tous ceux
20:00qui ont suivi
20:00les débats.
20:02Et ça, c'est un acte
20:04qui, à mon sens,
20:05a des conséquences considérables
20:07et qui ne relève pas
20:09d'une application
20:11responsable du droit,
20:14parce que c'est quelque chose...
20:16d'abord, on abîme un homme
20:17sans avoir, à mon avis,
20:20de preuves suffisantes
20:21pour faire ça.
20:22Ce n'est pas la même chose,
20:23vous savez,
20:23d'être mis en prison
20:24quand vous êtes un voyou
20:25et quand vous avez été
20:27président de la République.
20:28Ça ne se vit pas
20:29de la même façon.
20:29la peine n'a pas
20:31la même gravité en réalité.
20:33On peut discuter de ça,
20:35mais il n'y a pas d'égalité
20:36devant la même peine.
20:39C'est une humiliation terrible.
20:40D'ailleurs, vous le disiez,
20:41c'est le premier président
20:42de la République
20:42qui est allé en prison.
20:43Ce n'est pas le premier
20:44chef de l'État français.
20:45Oui, j'ai cité mon déjeuner.
20:46Il y avait deux précédents,
20:47Louis XVI et le maréchal Pétain.
20:50Donc, c'est quand même
20:51extraordinaire.
20:51Quand vous regardez,
20:52vous voyez bien
20:52que ça n'est pas anodin.
20:55Ça n'est même pas...
20:56On ne peut pas dire
20:56que c'est de la justice ordinaire
20:57dans la mesure où
20:58brusquement dans cette série.
21:00Alors, Louis XVI,
21:01parce que le roi règne ou meurt.
21:03Voilà, c'est il règne ou il périt.
21:06Donc, on le met en prison
21:07parce qu'on ne peut pas faire autrement
21:08et qu'on va lui couper la tête
21:09parce qu'on ne peut pas faire autrement
21:10à partir du moment
21:11où on l'a déchu.
21:12Et le maréchal Pétain,
21:15il est accusé de trahison.
21:17Il est accusé de collaboration
21:19avec l'ennemi.
21:20Et brusquement,
21:21on retrouve Nicolas Sarkozy
21:24dans cette série.
21:25Et le drame,
21:25c'est qu'on a l'impression
21:26que maintenant,
21:27il n'y a plus rien
21:28et que rien n'empêche,
21:29que rien n'empêche,
21:30il n'y a plus de tabou,
21:32plus de sacralité
21:33du politique
21:34et de la fonction.
21:35Tout est permis.
21:36Voilà.
21:36Justement, tout est permis
21:37et le syndicat des magistrats
21:39est très inquiet.
21:40Il annonce aujourd'hui
21:40que la présidente du tribunal
21:42qui a condamné Nicolas Sarkozy
21:43a reçu des menaces de mort.
21:46C'était évident.
21:47Vous saviez que ça allait finir comme ça ?
21:49Oui, parce que ça s'est passé
21:51de la même manière
21:52avec l'affaire Le Pen
21:53où la présidente
21:55a dû avoir
21:56des officiers de sécurité
21:58pendant plusieurs semaines
21:59à la suite
22:00effectivement
22:00des déclarations
22:01tonitruantes
22:03de Mme Le Pen
22:04contre
22:04la justice,
22:06cette justice-là,
22:07l'état de droit,
22:08etc.
22:08Je me souviens aussi
22:10que ça ne s'était vraiment
22:11pas bien passé
22:12devant la Cour d'appel de Paris
22:13lors de l'appel
22:15de l'affaire
22:16des écoutes téléphoniques
22:17pour trafic d'influence
22:18de M. Sarkozy
22:19où il y avait eu
22:20des mots très très durs
22:21contre la présidente
22:22et là, évidemment,
22:23on en est à un point
22:25où à force de dire
22:26que les juges
22:28en fait
22:28sont des politiques,
22:29des complotistes,
22:30etc.
22:31À force de dire
22:33qu'il y a une sorte
22:34d'état judiciaire,
22:36moi je crois
22:36que c'est vraiment
22:36renverser les choses.
22:37C'est pas de même nature.
22:39Non, non.
22:40Mais je crois
22:40que c'est renverser les choses.
22:42C'est-à-dire que,
22:43bon,
22:44non, M. Sarkozy
22:45n'est pas victime.
22:46Pour l'instant,
22:47pour la justice,
22:48il est coupable
22:49d'associations de malfaiteurs.
22:51C'est effectivement
22:52un ministre de l'Intérieur
22:53au moment des faits
22:54si on considère
22:55qu'il est coupable
22:55et c'est plus grave
22:57que si c'était
22:58un citoyen lambda.
22:59Voilà le raisonnement.
23:00Il y a un ordre public
23:01démocratique,
23:02à mon avis,
23:03effectivement,
23:04qui doit être préservé
23:05mais pas du tout
23:07parce que les juges
23:08empiètent sur le pouvoir
23:09exécutif,
23:10tout simplement
23:10parce que les juges
23:12appliquent la loi
23:13qui est égalité
23:14de tous devant la loi.
23:15Et un président de la République,
23:17il doit répondre
23:19de ses actes.
23:20Si la France
23:21a été dirigée
23:22par une association
23:23de malfaiteurs
23:23pendant quelques années,
23:24c'est ça pour résumer,
23:25à ce moment-là,
23:27effectivement,
23:27il ne faut pas inverser
23:28les choses
23:29et l'État de droit,
23:31il est parfaitement respecté
23:32par une justice financière
23:33qui ne fait effectivement
23:35que de dire
23:36en permanence
23:36par les jugements
23:37aux politiques
23:38arrêté,
23:40la corruption arrêtée,
23:42ça a été des peines
23:43avec sursis,
23:44ça a été des peines fermes,
23:45l'affaire Fillon,
23:46l'affaire Balkany,
23:48l'affaire Le Pen
23:49et maintenant,
23:50malheureusement,
23:51on arrive au mandat
23:52de dépôt
23:52à l'audience.
23:54Mais alors justement,
23:54sur cette même question,
23:56après la condamnation
23:57de Nicolas Sarkozy,
23:57il y a beaucoup de rumeurs
23:58qui ont circulé
23:59sur la probité
24:00de la présidente
24:01du tribunal.
24:02Elle se serait opposée
24:03publiquement
24:04à Nicolas Sarkozy
24:06en 2011.
24:07Je vous fais écouter
24:08l'avocat Nicolas Sarkozy
24:09qui était sur ce plateau
24:10ce matin.
24:12La présidente du tribunal
24:14aurait participé
24:15à une manifestation
24:17contre Nicolas Sarkozy
24:18en 2011.
24:19Avez-vous cette information ?
24:22Oui.
24:23Vous avez cette information ?
24:24Oui, oui.
24:25Vous avez la confirmation
24:26que la présidente
24:28du tribunal hier,
24:29la personne qui a lu
24:30cette décision,
24:31qui est une décision
24:31collégiale,
24:32mais qui en a fait
24:34la lecture,
24:35a manifesté
24:36contre Nicolas Sarkozy
24:37en 2011.
24:38On le sait maintenant.
24:38Oui, on le sait maintenant.
24:40Est-ce que c'est de nature
24:41à vos yeux
24:42à déconsidérer
24:46l'impartialité
24:46de la justice ?
24:47Ou est-ce que ça rajoute
24:48à votre sentiment
24:49d'impartialité ?
24:50Je ne veux pas,
24:52encore une fois,
24:53parce que je veux
24:54respecter la justice,
24:55pas nécessairement
24:56lui faire confiance,
24:57mais respecter la justice.
24:59Je ne veux pas croire
25:00que ça ait pu
25:02influencer
25:02sa décision.
25:04Maintenant,
25:05je comprendrai
25:06que d'autres le pensent.
25:07Laurent Valdiguet,
25:08est-ce que ça,
25:09c'est de nature
25:10à remettre en cause
25:11l'impartialité
25:11de la présidente ?
25:13On comprend
25:13qu'il soit extrêmement déçu,
25:15mais tout le monde comprend
25:16qu'il soit déçu,
25:17qu'il soit choqué,
25:18qu'il soit meurtri.
25:21Vous savez,
25:21au dernier jour
25:22de l'audience,
25:23après 38 audiences,
25:24ça ne s'est pas fait,
25:25ils n'ont pas décidé,
25:26ils ne l'ont pas fait
25:27le matin en se levant,
25:28en disant,
25:29tiens,
25:29on va le condamner à quoi ?
25:30Il y a eu 38 audiences,
25:33extrêmement longues.
25:34À la dernière journée,
25:35la présidente
25:36et les deux assesseurs,
25:37c'est toujours collégial,
25:39un juge n'est jamais seul.
25:40C'est pour ça que si on dit,
25:42là,
25:42il y a eu 38 audiences,
25:43il y a eu trois magistrats
25:44du parquet,
25:45il y a eu plusieurs juges
25:45d'instruction,
25:46il y a eu des chambres
25:47de l'instruction
25:48qui ont statué
25:49sur la régularité du dossier,
25:50il y a au moins
25:51une trentaine
25:52ou une quarantaine
25:53de magistrats
25:53qui se sont penchés
25:54sur ce dossier
25:55et qui,
25:55à leur façon,
25:56ont concouru
25:56à la décision d'hier.
25:58Mais au dernier jour
26:00du procès,
26:01la présidente,
26:02elle a appelé tout le monde
26:03et elle leur a posé
26:04une question.
26:06Est-ce que,
26:06oui ou non,
26:07vous avez eu le sentiment
26:08de pouvoir
26:09vous expliquer
26:10comme vous le souhaitiez ?
26:12Ils pouvaient tous dire,
26:14en particulier la défense
26:15de Nicolas Sarkozy,
26:16écoutez madame,
26:17on a l'impression,
26:19on a enquêté,
26:20on a l'impression
26:20que vous aviez eu des...
26:22Voyez,
26:22tout ça,
26:23c'est l'objet
26:24d'une audience.
26:25Dans une audience,
26:27on n'est pas en dehors.
26:28Dans une audience,
26:29tout peut arriver.
26:31On peut tout dire,
26:33on peut se taire,
26:34on peut mentir,
26:35on peut faire
26:36ce qu'on veut.
26:37À l'arrivée,
26:38c'est les juges
26:38qui décident
26:39et pas tout seuls,
26:40ils décident ensemble.
26:41Et encore,
26:42il y a une autre décision
26:43de juge
26:44qui va décider.
26:45Donc vous voyez,
26:45tout ça est transparent.
26:46Donc là,
26:47venir dire,
26:47au lendemain d'une décision
26:48extrêmement lourde,
26:49venir dire,
26:49ah oui,
26:50non,
26:50mais je ne dis rien
26:51aujourd'hui,
26:52mais la magistrate
26:53a pris des décisions.
26:55Pour vous,
26:56c'est inquiétant ?
26:57Pour moi,
26:58c'est inquiétant
26:58qu'on en soit là.
26:59Mais c'est une leçon
27:00de jésuitisme
27:01absolument extraordinaire.
27:03C'est-à-dire
27:03qu'on sait très bien,
27:05le Conseil supérieur
27:06de la magistrature
27:07l'a dit,
27:07la Cour de cassation,
27:08la Cour européenne
27:09des droits de l'homme,
27:10les magistrats,
27:11ce sont des citoyens
27:12qui doivent être impartiaux
27:14comme magistrats,
27:15mais qui ont le droit
27:16d'exprimer des opinions.
27:18Il est certain
27:18qu'en 2011 notamment,
27:20il y avait eu
27:20un grand mouvement
27:21où énormément de magistrats
27:23protestaient
27:24contre le manque de moyens.
27:25Ils ne protestaient pas
27:26contre M. Sarkozy
27:28personnellement,
27:29ce n'est pas du tout ça.
27:30c'est que c'était
27:31la politique menée
27:33à l'époque
27:34qui ne les satisfaisait pas,
27:36les peines planchées,
27:38le problème des moyens,
27:39etc.
27:39Donc,
27:40protester comme magistrat
27:41contre une politique,
27:43ça s'est complètement admis
27:44dans la magistrature.
27:45Ça ne veut pas vouloir dire
27:46qu'on a une haine
27:47contre la personne
27:48qu'on juge.
27:49On a quand même
27:50une liberté d'expression
27:51comme magistrat,
27:53une liberté d'opinion
27:54qui ne doit pas être
27:55confondue
27:55avec les fonctions.
27:56Cette magistrate,
27:57par exemple,
27:58même si elle a exprimé
28:00des critiques
28:02par rapport
28:02à la politique menée,
28:04elle n'a pas
28:05d'intérêt personnel
28:06contre M. Sarkozy.
28:07Alors,
28:08si M. Sarkozy
28:08avait cette information,
28:09est-ce qu'il aurait pu
28:10demander la révocation
28:11de la juge ?
28:12La récusation.
28:13Oui, la récusation,
28:15pardon.
28:15Oui, il aurait pu.
28:16Bien sûr.
28:17Il ne l'a pas fait.
28:19C'est pour qu'il ne l'avait pas.
28:21Ou alors qu'il n'a pas
28:21voulu le faire.
28:22Mais ça,
28:23il faut lui poser la question.
28:25Moi,
28:25je ne veux pas rentrer
28:26sur ce terrain
28:27parce que
28:28je ne crois pas
28:29que le sujet,
28:30ça soit
28:30savoir à quel syndicat
28:32appartient le...
28:33Ils sont trois juges.
28:34Alors,
28:35moi,
28:36j'étais sur le mur
28:36des cons à une époque.
28:38Évidemment,
28:38je ne voudrais pas
28:40être jugé par quelqu'un
28:41du syndicat
28:42de la magistrature
28:43pour cette raison.
28:44Je ne fais pas
28:45de procès d'intention.
28:46Je trouve qu'il y a
28:47là quelque chose
28:48d'incongru.
28:48Voilà.
28:49Donc,
28:50mais je ne veux pas rentrer,
28:52encore une fois,
28:52je ne veux pas rentrer
28:53sur ce terrain.
28:53Je crois que le problème,
28:54il est plus profond
28:55que ça pour moi.
28:55vous dites,
28:56bon,
28:56il y avait 10 magistrats,
28:5820 magistrats,
28:58il y a la cassation,
29:00etc.
29:01Mais moi,
29:01la vérité
29:02ne n'est pas
29:04davantage
29:06de la tête
29:07d'un magistrat
29:08ou de 50 magistrats.
29:09C'est-à-dire que
29:09c'est une précaution
29:11supplémentaire,
29:13mais ça ne fait pas
29:14la vérité judiciaire
29:15une vérité absolue
29:17avec un grand V.
29:18ça n'est pas vrai
29:20pour faire toute l'histoire
29:21de la justice.
29:23On voit bien
29:23qu'il peut y avoir
29:24des erreurs judiciaires,
29:25il peut y avoir
29:25des biais.
29:26Moi,
29:27je crois que ce qu'on demande
29:28aux magistrats
29:28est surhumain.
29:29C'est-à-dire,
29:29on leur demande
29:30d'être impartiaux.
29:32Qui peut prétendre
29:34à l'impartialité totale ?
29:35Qui peut prétendre
29:36se sentir totalement libre
29:38de tout attache,
29:39de tout engagement,
29:40de tout héritage spirituel,
29:42intellectuel ?
29:43Personne.
29:43Bon,
29:44donc,
29:44c'est surhumain.
29:45ce que j'attends moi
29:46des magistrats,
29:47c'est qu'ils fassent
29:48un effort sur eux-mêmes
29:49pour essayer d'être
29:50le plus impartial possible.
29:52Et ce que je crois,
29:53c'est que si on laisse
29:55une marge trop grande,
29:56encore une fois,
29:57à la subjectivité du magistrat,
29:58à l'opinion,
29:59comme dirait Montescu,
30:00à ce moment-là,
30:02j'ai un problème.
30:03C'est un problème
30:03de proportion,
30:04c'est-à-dire que
30:05c'est jusqu'où
30:07peut aller la subjectivité ?
30:07Mais c'est la loi,
30:08tout simplement.
30:09Ils appliquent la loi
30:09votée par le législateur.
30:11C'est ça leur limite.
30:12J'ai relu
30:13toutes les lois
30:14qui m'intéressaient,
30:15notamment à propos
30:16des écoutes,
30:17parce que les histoires,
30:19par exemple,
30:19de délits de probité,
30:21ils ne concernent pas
30:21que François Fillon,
30:23Nicolas Sarkozy,
30:24ils concernent
30:25tous les élus
30:26et puis les acheteurs publics,
30:29etc.
30:29Et quand vous lisez la loi,
30:32je me dis
30:33qu'il n'y a pas
30:33que les magistrats
30:34qui sont responsables
30:35de ce qui se passe.
30:36Il y a aussi
30:36le législateur
30:37parce qu'il laisse
30:38des portes ouvertes
30:39qui sont...
30:39Moi, je ne dis pas
30:40que les magistrats
30:41dans cette affaire
30:42ont violé la loi.
30:43Je dis simplement
30:44que la loi
30:46leur laisse
30:46des portes ouvertes
30:47et qu'ils doivent
30:48eux-mêmes
30:49se mettre des limites
30:50et que le jour
30:50où les magistrats
30:51ne s'en mettent pas
30:52ou pas assez,
30:53mais c'est vrai
30:54pour tout individu
30:54ayant une parcelle
30:55de pouvoir,
30:56eh bien,
30:56à ce moment-là,
30:58il n'est un problème.
30:59Si personne ne se met
30:59de limites
31:00ou suffisamment de limites,
31:01la société
31:01ne peut plus marcher.
31:02Oui, mais M. Sarkozy,
31:03il est premier...
31:05Non, mais ce n'est pas
31:05une recette,
31:06c'est juste une...
31:08Il faudrait qu'on avance
31:09sur cette affaire.
31:09Juste coups,
31:10mettons des limites
31:11ou ne s'en mettons pas.
31:12Si on ne s'en met pas,
31:12ce qui est le cas
31:13de notre époque
31:13pour tout le monde,
31:15eh bien,
31:16la société s'autodétruit.
31:18Alors, dans deux semaines,
31:19Nicolas Sarkozy
31:19en saura plus
31:20sur ses conditions
31:21de détention.
31:22Il devrait être incarcéré
31:24à la prison de la santé
31:24à Paris.
31:25Je vous propose juste
31:26de regarder cet extrait
31:27de notre reportage
31:29Ligne rouge.
31:29C'est l'un de nos reporters
31:30qui a pénétré dans cette prison.
31:34Le quartier des vulnérables
31:35occupe le troisième étage
31:37d'une des ailes de la prison.
31:42Les 18 cellules
31:43sont toutes identiques.
31:48Alors, en termes de mobilier,
31:50nous avons, par exemple,
31:50une plaque vitrocéramique
31:52pour cuisiner,
31:54un frigo,
31:55la télévision,
31:57des sanitaires,
31:58donc avec toilettes
31:59et douche comprises,
32:01et aussi
32:02le téléphone fixe.
32:04On leur délivre
32:04une carte de téléphone
32:05qui est soumise
32:06à l'autorisation
32:07du magistrat
32:07et vis-à-vis de ça,
32:10ils peuvent appeler
32:10les numéros
32:11qui seront autorisés
32:12par justement
32:12le magistrat en question.
32:14Et ces conversations,
32:15elles sont écoutées ou pas ?
32:16Oui,
32:16elles sont toutes écoutées.
32:18Tout en moi.
32:20Une cellule
32:21de 9 mètres carrés,
32:22la même superficie
32:24que pour celle
32:24de la détention ordinaire.
32:25Seul avantage,
32:29mais de taille,
32:30le détenu
32:31l'occupe seul
32:32alors qu'ils sont deux,
32:33voire plus
32:34dans les autres quartiers.
32:36Une question de sécurité.
32:37À partir du moment
32:39où on sent un danger
32:40pour une personne
32:41qui se trouve
32:42en détention normale,
32:43c'est une personne
32:43qui ne pose pas
32:44de problème de comportement,
32:46qui n'a pas de difficultés,
32:47mais dont on sait
32:48qu'il risque d'y avoir
32:49un vrai danger
32:50si elle vit au milieu
32:51des autres,
32:52on préconisera
32:53l'affectation
32:53dans le quartier
32:54des vulnérables.
32:54que cette personne
32:55soit une personne
32:56appartenant à l'ultra-droite,
32:58un homme politique,
32:59un fonctionnaire,
33:01que sais-je.
33:03Et pour en parler,
33:03je voudrais faire entrer
33:04dans la discussion
33:05Didier Scheler.
33:06Bonsoir.
33:07Vous êtes ancienne élue.
33:08Vous avez été condamnée
33:09à trois ans de prison
33:10dont une année ferme
33:13pour trafic d'influence
33:14et recel d'abus
33:15de biens sociaux.
33:16Dans le cadre
33:17d'une autre affaire,
33:18vous étiez incarcérée
33:18dans la maison
33:19de la santé à Paris.
33:21Ce sont les images
33:21que l'on a vues précédemment.
33:23C'était en 2002.
33:24Didier Scheler,
33:25vous qui avez été
33:26derrière les barreaux,
33:27est-ce que vous avez été surpris
33:28par la décision rendue
33:30et la peine d'emprisonnement
33:31prononcée
33:32contre Nicolas Sarkozy ?
33:34Oui, honnêtement, oui.
33:40Je pensais qu'il...
33:41Je pressentais qu'il allait prendre
33:43une perte de prison ferme
33:46relativement importante.
33:48Je ne pensais pas
33:48qu'on allait décider
33:49de le mettre en prison
33:51extrêmement rapidement.
33:53Ça m'a vraiment surpris.
33:54oui, oui.
33:56Est-ce que vous...
33:57Didier Scheler,
33:57vous pouvez nous raconter
33:58dans quelle étape psychologique
33:59est-ce que vous étiez
34:00quelques jours
34:02avant votre incarcération ?
34:07Écoutez,
34:07c'est tout complètement différent.
34:09Moi, je...
34:10C'était il y a 25 ans.
34:12Il y a 25 ans,
34:13tout était différent.
34:14Je n'étais pas condamné.
34:17Je rentrais...
34:18J'avais quitté sur instruction
34:20de la direction du RPR de l'époque.
34:25J'avais quitté la France
34:26pendant quelques années.
34:27Je suis rentré de mon plein gré
34:29en 2002.
34:31Et puis, j'ai donc été
34:32à la demande du juge d'instruction
34:34qui faisait l'enquête
34:35sur le problème du financement
34:37du RPR dans les Hauts-de-Seine.
34:40J'ai été...
34:40Donc, il m'a incarcéré
34:42et il m'avait dit...
34:43C'était un juge
34:44extrêmement objectif.
34:46Il m'avait dit
34:46« J'ai parfaitement compris
34:48que vous êtes
34:49le steward de la compagnie.
34:51Vous n'êtes ni le commandant de bord
34:53ni le président de la compagnie.
34:55Donc, je suis obligé
34:56de vous mettre
34:57quelques semaines en prison.
34:59Mais ça ne durera pas
35:00très longtemps.
35:01Effectivement,
35:01je suis resté
35:02trois semaines à la santé.
35:04À l'époque,
35:04les cellules n'étaient pas
35:05du tout les mêmes.
35:07C'était des très vieilles cellules.
35:09Les douches,
35:09il y avait des douches communes
35:11qui étaient complètement écaillées.
35:13La peinture tombait.
35:15C'était très différent.
35:16Et en même temps,
35:17je pense que
35:18l'avantage que nous avions,
35:20c'est que les portes
35:20dans la journée
35:21n'étaient pas fermées.
35:22Et donc,
35:23on n'était pas à l'isolement.
35:25On pouvait...
35:26Moi, j'avais...
35:26Il y avait d'autres détenus
35:28relativement célèbres avec moi
35:30dont l'ancien ministre
35:31Maurice Papon,
35:34un colonel de l'armée
35:36qui avait donné
35:37des secrets militaires aux serbes.
35:39C'était la guerre
35:39en Yougoslavie à l'époque.
35:40Donc, on pouvait parler,
35:43on pouvait se rencontrer.
35:44Il n'y avait pas l'isolement.
35:45Mais enfin,
35:46la prison,
35:46c'est quelque chose...
35:47C'est un choc épouvantable.
35:49Je veux dire que
35:49quand, comme moi,
35:50vous êtes haut fonctionnaire,
35:52homme politique,
35:53et que vous vous êtes...
35:54Tout d'un coup,
35:55vous vous retrouvez
35:55dans le monde de la prison.
35:57Le monde de la prison,
35:58il est identique
35:58pour tout le monde,
35:59que vous soyez
36:00au VIP ou ailleurs.
36:02C'est le bruit.
36:02Le bruit qui était permanent,
36:05terriblement la nuit,
36:06c'est très particulier.
36:08Non, non,
36:08c'est un choc extrêmement fort
36:11et je suis préoccupé déjà.
36:15Moi, effectivement,
36:16en tant que détenu,
36:17il y a 25 ans,
36:18je suis préoccupé
36:19de ce qui va pouvoir
36:20éventuellement arriver
36:21au président Sarkozy.
36:23Justement,
36:24vous parliez,
36:25Didier Scholler,
36:26de cette partie VIP.
36:28Est-ce que vous pouvez
36:28nous en parler ?
36:29C'est quoi la différence
36:29avec le reste de la prison ?
36:34D'abord,
36:36de mon temps,
36:37une fois encore,
36:38c'était il y a 25 ans.
36:40De mon temps,
36:40il n'y avait que
36:41soit des hommes politiques,
36:42soit des fonctionnaires.
36:44C'était...
36:46Il devait y avoir
36:46une quinzaine de personnes
36:48à peu près.
36:49Il n'y avait pas
36:50de ce qu'on appelle
36:51des droits communs,
36:52entre guillemets.
36:53Vraiment droits communs.
36:54C'était particulier
36:55comme clientèle.
36:57Et on était
36:58complètement coupés
36:59du reste de la prison.
37:01Et quand on descendait
37:03pour prendre l'air
37:05dans la petite cour
37:05qui nous était réservée,
37:07on ne croisait pas
37:08les détenus normaux.
37:10C'était prévu.
37:11On passait
37:12avant tout le monde
37:13ou après tout le monde.
37:14Mais on n'avait pas
37:15de contact
37:15avec les détenus normaux.
37:18Est-ce que vous pensez
37:19que Nicolas Sarkozy
37:20pourrait avoir
37:21un traitement de faveur ?
37:22Je pense que
37:28quand on est malheureusement,
37:29quand on est
37:30en contact
37:32avec l'administration
37:33pénitentiaire,
37:34le traitement
37:35est à peu près
37:35le même
37:36pour tout le monde.
37:37À partir du moment
37:38où vous êtes...
37:39Maintenant,
37:40ça ne s'appelle plus
37:40les VIP,
37:41ça s'appelle...
37:43Il y a un autre nom.
37:44Je crois que ce sont
37:45les vulnérables.
37:46Les vulnérables, oui.
37:46Je veux dire que
37:47quand vous êtes
37:48ancien président
37:49de la République,
37:50quand vous êtes
37:51ancien président
37:51de la République
37:52et que vous vous retrouvez
37:53dans une cellule
37:54de 9 mètres carrés
37:55qui va être sans doute
37:57fermée pendant
37:58de très très longues heures
37:59dans la journée,
38:00vous êtes à mon avis
38:01beaucoup plus vulnérable
38:02qu'un autre détenu.
38:03Beaucoup plus vulnérable.
38:05Mais je pense que
38:05c'est un homme fort
38:06et je pense que
38:07comme il l'a dit,
38:09il est capable
38:09de garder la tête droite.
38:12J'en suis convaincu.
38:14Vous aussi, Henri Guenot,
38:15vous en êtes convaincu.
38:15Il peut garder la tête droite
38:16Nicolas Sarkozy.
38:17Vous arrivez à l'imaginer.
38:18Là, c'est vrai que
38:19c'est très concret.
38:20On voit des images
38:21de cette prison.
38:23Didier Scholler
38:24nous parle de cellules
38:25de 9 mètres carrés.
38:25Je pense que c'est
38:26un homme fort
38:26mais personne ne peut
38:27préjuger de ce que sera
38:29le choc de cette expérience.
38:33Voilà.
38:33Je ne sais pas
38:36comment il va le vivre.
38:39Mais encore une fois,
38:40c'est d'abord très mal
38:41parce que
38:42quand vous passez
38:45du sommet de l'État
38:45à la prison,
38:47le choc,
38:48il est bien plus grand
38:49que pour M. Scholler
38:52ou encore une fois
38:54pour un voyou
38:56ou une petite main
38:58d'un gang
39:00de narcotrafiquants.
39:03Enfin, voilà.
39:05Donc, je ne sais pas.
39:06Je ne sais pas.
39:07Ce que je ne vois pas,
39:09c'est en quoi
39:10l'égalité
39:11devant la justice,
39:12en quoi l'État droit,
39:13en quoi l'institution judiciaire,
39:16le droit lui-même
39:18a quelque chose
39:19à gagner,
39:20à faire vivre ça
39:21à Nicolas Sarkozy.
39:23Voilà.
39:23mais c'est un point de vue
39:25très personnel.
39:27On n'a jamais vu ça
39:28à un président de la République
39:29en prison
39:30et à dire marie,
39:31il n'y aura pas
39:32de traitement de faveur
39:32en prison.
39:33Peut-être sera-t-il
39:34à l'isolement
39:34pour le protéger
39:35à la limite
39:36des autres détenus,
39:37c'est tout à fait possible.
39:40Faire vivre ça
39:40à un président de la République,
39:42c'est tout simplement
39:43qu'il y a quand même
39:44aussi une volonté,
39:46je le pense,
39:47de symbolique
39:47et d'exemplarité
39:49de cette décision.
39:50On peut tout à fait
39:54le contester,
39:55mais l'idée
39:57de l'ordre public
39:58démocratique
39:58en disant
39:59s'il a commis ça,
40:00c'est vraiment
40:01extrêmement grave,
40:02vu sa position
40:03à l'époque
40:03et vu le fait
40:04qu'il y a
40:05une sorte d'influence
40:07d'une puissance étrangère
40:09qui était une dictature,
40:10à ce moment-là,
40:12je crois que c'est ça
40:13la volonté aussi
40:14des magistrats,
40:15c'est de dire
40:15il faut vraiment
40:17que les Français
40:18qui pensent
40:18que les hommes politiques
40:19sont corrompus,
40:20à tort d'ailleurs,
40:22qui le pensent,
40:23voient qu'on est traité
40:24durement
40:26si on est un trafiquant
40:27de stupéfiants,
40:28si on est un ancien
40:29président de la République,
40:31association de malfaiteurs.
40:32Je pense que c'est ça
40:32l'idée.
40:33Madame, excusez-moi,
40:34vous dites,
40:34s'il avait commis
40:36ces infractions,
40:38mais pardonnez-moi,
40:39mais on n'a aucune preuve
40:40puisque le juge...
40:40Oui, mais ça on en a
40:41déjà débattu.
40:42Je sais bien,
40:42mais je peux me permettre
40:43quand même d'intervenir.
40:44Vous dites,
40:44si il a fait ça,
40:46mais il les a fait
40:46ou il ne les a pas commis
40:47ces actes ?
40:48Manifestement,
40:49il est totalement coupable
40:50d'après le tribunal.
40:52Manifestement,
40:53il y a des éléments matériels
40:54qui montrent
40:55qu'il est totalement coupable.
40:56Mais il a décidé
40:57de faire la peine.
40:58Absolument,
40:59il est relaxé
40:59pour les trois autres infractions,
41:00on ne va pas refaire
41:01le procès.
41:03Mais puisque le tribunal
41:04a décidé qu'il était coupable,
41:05je pense qu'il faut encore
41:06le refaire.
41:06Oui, mais puisque le tribunal
41:07a décidé qu'il était coupable,
41:09la logique,
41:09c'est une peine très sévère.
41:11Les cinq ans d'emprisonnement,
41:12à mon avis,
41:13la peine n'est pas contestable.
41:15Le débat peut être
41:16sur le mandat de dépôt
41:18à délai différé.
41:19J'entends pas là-dessus.
41:20Non, moi je voudrais
41:21vous faire réagir
41:21justement sur ces images,
41:23sur ces cellules,
41:23sur la maison de santé.
41:25Laurent Valdiguet.
41:26Non, mais là où je suis d'accord
41:27avec Henri Guéano,
41:27il m'a fait penser,
41:28en parlant tout à l'heure,
41:29au crash test de voiture.
41:31Vous savez,
41:31les voitures,
41:32quand on les voit,
41:32les images au ralenti,
41:33plus la vitesse est grande,
41:34plus le crash est important.
41:36Et bien la prison,
41:37le choc carcéral,
41:38c'est pareil.
41:39Plus la distance est grande,
41:41plus le choc va être grand.
41:43Et c'est vrai que
41:45si vous avez vécu
41:46dans un univers
41:47où les gens sont détenus,
41:48quand vous êtes en prison,
41:49ça va être moins important
41:50que le choc carcéral,
41:52qu'on le veuille ou non,
41:53qu'on estime que c'est l'UCCR ou pas,
41:55qu'on estime que c'est justifié ou pas,
41:57peu importe,
41:58le 13 ou mi-novembre,
41:59mi-octobre,
42:00Nicolas Sarkozy,
42:01qui était président de la République,
42:03va vivre un choc carcéral
42:04parce que la distance est énorme
42:05entre la position
42:06qu'il occupe aujourd'hui,
42:08il est gardé par des officiers de sécurité,
42:09il a des bureaux.
42:10Nicolas Sarkozy,
42:11vous le connaissez
42:13mille fois mieux que moi,
42:14évidemment,
42:15Henri Guéno,
42:16mais il a sa boîte de chocolat
42:18toujours à portée de main,
42:20il donne des ordres,
42:21il prend des décisions.
42:22Qui sur ce plateau
42:23ne serait pas sous le choc
42:24de toute façon
42:25à l'idée d'aller en prison ?
42:26Oui, mais là,
42:26la distance va être très très grande
42:27parce que brutalement,
42:29brutalement,
42:30du jour au lendemain,
42:30en prison,
42:31d'abord,
42:32vous avez une...
42:32dans les cellules qu'on a vues,
42:36vous êtes à l'observation
42:39pendant quelques jours
42:40et puis vous êtes coupé de tout.
42:42Donc, c'est vrai que les gens...
42:44Tout à l'heure,
42:44je parlais avec Pierre Botton
42:46qui a connu ce choc
42:48parce que lui aussi,
42:49quand il a connu la prison
42:49une première fois,
42:51il est occupé de grandes fonctions.
42:53Il va donc être en prison
42:55mi-octobre
42:56avec la perspective
42:57d'un autre débat judiciaire
42:59dans le mois et demi,
42:59voire les deux mois,
43:01où là,
43:01il va avoir un énorme aiguillage
43:03à savoir
43:04est-ce que là,
43:04il peut demander la sortie ou pas.
43:06Ça veut dire
43:06qu'il a la perspective
43:08de passer Noël en prison ou pas.
43:10Vous savez,
43:10en prison,
43:11vous voyez toujours
43:12la prochaine échéance.
43:14Quand il va rentrer en prison,
43:16il va avoir pour échéance
43:17bon,
43:18est-ce que je passe l'année
43:19en détention ou pas ?
43:20Et alors,
43:20s'il passe l'année en détention,
43:22il va avoir une autre échéance
43:23vertigineuse,
43:25Nicolas Sarkozy.
43:26Est-ce que pour mon procès
43:27en appel dans un an,
43:29parce que dès lors
43:29qu'il y a des détenus,
43:30la cour d'appel
43:31doit statuer
43:31dans un délai d'un an ?
43:32Oui, oui.
43:32Là, ce sera six mois.
43:34Est-ce que dans mon délai
43:36procès en appel,
43:37je comparaîtrais
43:39libre ou détenu ?
43:41Parce que là,
43:41la perspective,
43:42il ne faut le souhaiter
43:43à personne,
43:44mais la perspective
43:45de comparaître
43:46pour un long procès
43:46en appel
43:47dans le vieux palais
43:48de justice de Paris,
43:50en passant par la vieille
43:51souricière
43:51qui n'a jamais été
43:52vraiment embrayée,
43:54la perspective
43:54de comparaître détenu,
43:57c'est une perspective
43:58dans son cas effrayante.
44:00C'est qu'on n'imagine
44:01pas le choc
44:02que ça peut entraîner.
44:03Il sera sorti,
44:04il passera par la souricière,
44:05il sera extrait,
44:06sorti,
44:07il traversera tout Paris
44:08en voiture menottée.
44:09Et ça,
44:10c'est une perspective effrayante.
44:11Donc,
44:11ils vont se battre,
44:12les avocats de Nicolas Sarkozy,
44:14avec des moyens,
44:14j'espère,
44:15plus subtils
44:16et plus efficaces
44:17que les sous-entendus
44:18sur le passé
44:19de la magistrate
44:20pour essayer
44:21de faire en sorte
44:22qu'à la prochaine étape
44:24d'ici la fin de l'année,
44:26ils sortent.
44:27Mais moi,
44:27j'aimerais bien
44:27consapitoire.
44:28vous parliez de ce choc.
44:30Consapitoire sur le sort
44:32des 84 000 détenus
44:33en France
44:34autant que ça.
44:35J'aimerais bien
44:35parce que Nicolas Sarkozy,
44:37je le comprends,
44:38ça va être un choc
44:39absolument terrible,
44:40mais il y a 84 000 détenus
44:42en France
44:42alors qu'il y a
44:4360 000 places
44:44qui sont dans des conditions,
44:45ils ne sont pas tous
44:46non plus
44:47des horribles personnes.
44:49Il y a des personnes
44:50qui s'estiment
44:51innocentes.
44:52Il y en a d'ailleurs
44:52qui sont ensuite
44:54relaxées par la cour d'appel
44:56ou qui sont en détention
44:57provisoire.
44:57Mais malgré tout,
44:58il s'agit d'un ancien
44:59président de la République
45:00qui va aller en prison.
45:02Oui, on a un problème
45:03de la prison en France
45:04et j'aimerais bien
45:05qu'on en parle autant aussi.
45:07Didier Schuller
45:07voulait juste réagir
45:08justement sur ce que
45:09vous disiez,
45:10Laurent Valdiguet,
45:10vous parliez de ce choc
45:12phénoménal
45:13que ça peut représenter
45:15justement pour une personne
45:17qui va en prison.
45:18Didier Schuller,
45:19est-ce que vous étiez
45:20le même avant
45:20et après la prison ?
45:21Est-ce que vous pensez
45:22que Nicolas Sarkozy,
45:23ça va le changer ?
45:25Écoutez,
45:30moi j'ai passé
45:30trois semaines en prison
45:31et ça m'a marqué
45:32pour la vie.
45:33C'est évident.
45:34Mais je n'étais pas formé
45:35pour ça.
45:36Je veux dire,
45:37j'étais haut fonctionnaire,
45:38j'ai fait l'ENA,
45:39je n'étais pas prévu
45:41dans mon programme
45:42d'aller trois semaines
45:43en prison à la santé.
45:44Non.
45:45C'est un choc épouvantable.
45:4725 ans après,
45:48je pourrais me rappeler
45:49pratiquement
45:50de chaque journée,
45:52de chaque événement
45:53qui s'est produit
45:53et je pense qu'effectivement
45:55c'est un choc
45:56très très très fort.
45:58Mais je pense que
45:58c'est un problème
45:59de personnalité ensuite.
46:01Il faut penser
46:01à ses enfants,
46:03il faut penser
46:04à sa famille,
46:05il faut essayer
46:06de s'isoler,
46:07il faut lire,
46:08il faut écrire éventuellement
46:09et puis il faut
46:11il faut assumer.
46:12Il faut assumer
46:13parce que malheureusement,
46:14effectivement,
46:15la loi est la loi
46:16et que la loi
46:17est la même pour tous.
46:18La loi est la même pour tous.
46:19Mais qu'est-ce qui vous a
46:19le plus marqué ?
46:20Vous disiez que ça vous a
46:21bouleversé à jamais.
46:22Qu'est-ce qui vous a
46:23le plus marqué ?
46:24Ce sont les conditions
46:25de détention,
46:25c'est l'isolement,
46:26c'est le manque
46:28des proches ?
46:29Oui, c'est l'ensemble.
46:34C'est d'abord
46:34et avant tout
46:35le bruit.
46:36Le bruit en prison,
46:38je ne sais pas,
46:38ça a peut-être changé
46:39aujourd'hui,
46:40mais à l'époque,
46:40le bruit en prison,
46:41c'était quelque chose
46:42d'épouvantable,
46:43notamment la nuit.
46:45Alors moi,
46:45j'avais acheté
46:46une petite radio
46:47et je dormais
46:48grâce à l'opéra
46:49que j'entendais
46:51sur ma radio.
46:52Mais sinon,
46:52on ne peut pas dormir.
46:53C'est effrayant.
46:55Non,
46:56ça n'est pas
46:57une partie de plaisir.
46:59du tout.
46:59Et je pense
47:00qu'effectivement,
47:02un modeste élu
47:03comme moi
47:04ou l'ancien
47:06président de la République,
47:07le choc peut être
47:08encore beaucoup
47:08plus fort pour lui,
47:10mais je suis convaincu
47:11qu'il aura le caractère
47:13pour faire face
47:14à ce drame
47:15qui aurait sans doute
47:17pu être évité.
47:17On aurait peut-être
47:18pu quand même
47:18attendre l'appel
47:19pour éventuellement
47:20prendre une décision
47:21de le mettre en prison.
47:23Je pense que
47:24c'était quand même
47:25très hâtif.
47:28Voilà mon sentiment.
47:28Laurent Valdiguet,
47:29vous confirmiez
47:30justement que ce bruit
47:31il est toujours
47:32persistant.
47:32Vous disiez
47:33que ça n'a pas changé
47:33les conditions
47:34de détention.
47:34Ça n'a pas changé
47:35au quartier,
47:37ça s'appelle
47:37QB4,
47:38le quartier des vulnérables.
47:41Ils ont installé
47:42il n'y a pas longtemps
47:43des lits à étage
47:44partout.
47:45Pour vous dire
47:46la surpopulation
47:46à prison de la santé.
47:47Ce quartier,
47:48il était fait
47:48pour que les cellules
47:50soient des cellules individuelles.
47:51Il n'y a plus
47:52de cellules individuelles.
47:53Alors là,
47:53on peut imaginer
47:54que pour Nicolas Sarkozy,
47:55ils trouveront
47:56une cellule individuelle.
47:57mais c'est vrai
47:59que vous avez le choix.
48:01C'est ce que m'a raconté
48:02Pierre Botteau tout à l'heure.
48:03Vous avez le choix
48:04entre les cellules de gauche
48:05qui vont donner
48:06sur la cour de promenade
48:07et les cellules de droite
48:09qui vont donner
48:10sur le boulevard Arago.
48:11Vous savez,
48:11le boulevard Arago,
48:11c'est ce grand boulevard
48:12qui descend.
48:13Pierre Botteau,
48:13il me disait
48:13moi je préférais
48:14la cellule de droite
48:15parce que quand on montait
48:16sur la chaise,
48:16on pouvait voir
48:17le feu rouge
48:18du boulevard Arago
48:19clignoter,
48:20s'éteindre,
48:21passer au rouge
48:21et passer au vert.
48:22C'était plus vivant.
48:23C'est dur la prison.
48:26C'est effrayant la prison.
48:28Et puis,
48:29il y a les trois
48:30parloirs par semaine.
48:32Vous voyez,
48:32la famille de Nicolas Sarkozy,
48:34elle va devoir
48:34rentrer dans la file
48:36des gens
48:37qui viendront
48:38le samedi,
48:39le mercredi
48:39et le jeudi.
48:41Vous vous rendez compte,
48:41c'est à un rythme,
48:42ça implique tout le monde.
48:43Il aura un téléphone
48:45avec quelques numéros
48:46qui pourra appeler
48:46et puis il va être
48:47dans l'attente
48:48de cette première
48:49décision judiciaire
48:50devant la cour d'appel
48:51pour examiner
48:53sa demande
48:53de mise en liberté.
48:54Donc,
48:55nous tous,
48:55évidemment,
48:56on va tous vivre
48:57à ce rythme
48:58comme on vit depuis hier
49:00devant le choc
49:02qui est pour nous.
49:02C'est un choc,
49:03quoi qu'on en pense.
49:04Le choc de cette incarcération
49:06d'un ancien président
49:06de la République,
49:07c'est un choc
49:07pas seulement pour nous,
49:08ça fait les gros titres
49:10de toute la presse internationale
49:11ce matin
49:11parce que c'est vrai
49:13que c'est sans précédent.
49:15Orbi,
49:16les précédents,
49:17Louis XVI et Pétain
49:18dont vous parliez tout à l'heure,
49:20c'est quand même
49:20des rapprochements
49:21qui sont des rapprochements
49:22historiques
49:22apatifs.
49:24Mais ce sont les seuls
49:25chefs d'État
49:26qui en France
49:26ont été incarcérés,
49:28je ne suis pas sûr.
49:28Mais ça n'empêche
49:29que c'est un choc,
49:30bien entendu.
49:31Je pense que les gens
49:31sont extrêmement choqués
49:32de tout ça.
49:33Je pense que c'est un châtiment,
49:38je ne parle pas
49:39de la peine juridique,
49:39mais c'est un châtiment
49:40disproportionné.
49:42Encore une fois,
49:43vous dites qu'il y a
49:44des éléments tangibles,
49:45pour l'association
49:46de malfaiteurs.
49:47Non, il n'y en a pas.
49:47Pour l'association
49:48de malfaiteurs,
49:48il n'y en a pas.
49:49Ils ne pouvaient pas
49:51ignorer qu'eux.
49:52C'est ça, en fait.
49:53Ça se résume à ça.
49:54Et que tout ça
49:56est disproportionné.
49:58Et encore une fois,
50:00à cause aussi
50:00de sa qualité,
50:02de la qualité
50:03des fonctions
50:04et des fonctions
50:05qu'il a occupées.
50:06Et ce que vous avez
50:06parfaitement décrit
50:07avec le crash test,
50:08c'est une très bonne image.
50:09Donc, c'est
50:10totalement disproportionné.
50:12Et on ne peut pas
50:12s'en tirer en disant
50:13où la loi, c'est la loi,
50:14c'est la même
50:15pour tout le monde.
50:16Tout ça est un slogan,
50:17c'est un slogan.
50:18Cette histoire,
50:19ce qu'on lui fait là
50:21est ignoble.
50:22C'est ignoble humainement.
50:23Vous qui connaissez
50:24très bien Nicolas Sarkozy,
50:25est-ce qu'il va
50:26se remettre pour vous ?
50:27Comment est-ce qu'il va
50:28réagir ?
50:28Moi, ma conviction,
50:30c'est qu'il est suffisamment
50:31solide psychologiquement
50:33pour supporter
50:34les preuves physiques
50:35et psychologiques
50:36de la prison elle-même.
50:38Alors, je peux me tromper
50:38parce que les gens
50:40peuvent toujours avoir
50:41des faiblesses,
50:42ça peut lâcher.
50:43Bon, très bien,
50:44je ne sais pas,
50:45je n'ai pas fait
50:46cette expérience,
50:46mais tous ceux
50:47qui racontent
50:47leur expérience
50:48et qui étaient
50:49dans des situations
50:49pas similaires
50:51parce qu'ils n'ont pas
50:51été présents de la République,
50:52vous parliez de Pierre Bauton
50:53que j'ai entendu
50:54plusieurs fois raconter
50:55son histoire,
50:57ce que vient de raconter
50:58M. Schuller,
51:00de même nature.
51:02Bon, l'épreuve
51:03sera très dure,
51:04c'est quelqu'un
51:04de très solide,
51:06de très fort psychologiquement.
51:07Maintenant,
51:07il y a une deuxième épreuve,
51:09c'est le regard des autres.
51:10Voilà, c'est la façon
51:11dont lui imagine
51:12le regard des autres,
51:13comment il s'imagine
51:14le regard des autres.
51:15Et ça, je ne sais pas
51:17quel effet psychologique
51:18ça peut provoquer,
51:19même sur des gens
51:21qui ont un caractère
51:21très fort.
51:22Et honnêtement,
51:23je ne veux pas
51:24m'étendre là-dessus
51:25parce que sinon
51:27le débat va déraper.
51:29Je trouve ça inouï,
51:32inimaginable
51:33et les conditions
51:34dans lesquelles
51:35ça s'est passé
51:36sont pour moi
51:37profondément,
51:38en tant que citoyen,
51:39pas seulement en tant
51:40qu'ami Nicolas Sarkozy,
51:42parfaitement inacceptables.
51:43Et que là,
51:43on a un vrai problème
51:44et qu'il va bien falloir
51:45en parler
51:46parce que ça met en danger,
51:47encore une fois,
51:48l'état de droit,
51:49la confiance dans la justice
51:50et la possibilité
51:52de vivre en société
51:53avec des règles
51:54qu'on fait respecter,
51:55qui sont bien établis.
51:56– Détard,
51:56vous vouliez réagir ?
51:58– Oui, parce que
51:58je me prie,
51:59alors,
52:00quelque chose
52:00qui me chagrine
52:01un peu dans le débat,
52:02en essayant de faire preuve
52:03d'honnêteté intellectuelle,
52:04j'ai effectivement du mal,
52:06et là je vous rejoins,
52:07madame,
52:08à entendre
52:10qu'on s'apitoirait davantage
52:11pour Nicolas Sarkozy
52:12que pour n'importe
52:13quel autre détenu,
52:13dans le sens où
52:14Nicolas Sarkozy,
52:15président de la République
52:15ou pas,
52:17reste injusticiable
52:17comme les autres.
52:18– Mais je vais plus loin
52:19dans ma démonstration,
52:21il ne s'agit pas
52:21de faire le procès
52:22de la prison
52:22comme on l'a fait
52:23il y a quelques minutes,
52:25il s'agit de dire
52:26la seule raison
52:26pour laquelle
52:27le verrou
52:29de la porte
52:30de la cellule
52:31de Nicolas Sarkozy
52:31se fermera
52:32sur Nicolas Sarkozy
52:33et ses 9 mètres carrés
52:34en cellule
52:34est à cause,
52:36la seule raison,
52:37c'est l'exécution provisoire.
52:38Et c'est absolument
52:39la seule aujourd'hui.
52:41Si Nicolas Sarkozy,
52:42effectivement,
52:42si on était en appel
52:43ou en cassation
52:44et que Nicolas Sarkozy
52:45était définitivement condamné
52:46et que les faits avaient été
52:48reconnus par la justice
52:49et qu'il était condamné
52:50à de la prison ferme,
52:50on ne pourrait pas dire
52:51oui mais c'est Nicolas Sarkozy,
52:52vous comprenez,
52:53c'est pas pareil que les autres,
52:54lui ne devrait pas y aller.
52:55Ça je ne suis pas d'accord
52:56avec cet argument-là.
52:57En revanche,
52:57l'argument de l'exécution provisoire
52:59qui à mes yeux aujourd'hui
52:59comme aux yeux
53:00de beaucoup de Français
53:01qui se sont intéressés
53:01à ce procès
53:02est incompréhensible.
53:03Je ne comprends pas
53:04le fondement
53:05de cette exécution provisoire
53:06dans le cas de Nicolas Sarkozy
53:07et là fait basculer
53:08dans une autre dimension,
53:10c'est-à-dire
53:10qu'on ne s'apitoie pas
53:11davantage vis-à-vis Nicolas Sarkozy
53:12parce qu'il serait
53:13plus dans la République.
53:13Mais ce n'est pas un problème
53:14d'apitoiement.
53:15Ce n'est pas un problème
53:16d'apitoiement.
53:17On a le sentiment,
53:18pardonnez-moi,
53:18qu'il a subi
53:19cette exécution provisoire
53:21parce qu'il a été
53:21président de la République.
53:23Merci beaucoup.
53:24Merci d'avoir été avec nous
53:25sur ce plateau
53:26sur BFM Grand Soir.
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