- il y a 7 semaines
Ce jeudi 4 septembre, Raphaël Legendre a reçu Gaël Sliman, président d'Odoxa, Ludovic Desautez, directeur délégué de La Tribune, et Jean-Marc Daniel, professeur à l'ESCP, dans l'émission Les Experts sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00BFM Business et La Tribune présente
00:08Les experts, Raphaël Lejean
00:11Bonjour, bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode des experts.
00:17Il est 10h tout juste avec un mot de rentrée.
00:22Ce mot c'est évidemment la sinistrose définition du Larousse,
00:26pessimisme fondamental et constant.
00:29En psychologie, c'est un état pathologique de certains accidentés
00:34qui exagèrent les conséquences et les préjudices corporels subis.
00:41Alors les Français sont-ils devenus les grands accidentés de la vie politique ?
00:46Est-ce qu'ils exagèrent les conséquences et les préjudices
00:49de la probable chute du gouvernement Bayrou lundi prochain ?
00:53On va voir ce que le dernier baromètre d'Oxa JP BFM Challenge révèle
00:58sur le moral économique des Français.
01:01Attention, attention, petit spoil, c'est catastrophique,
01:05c'est spectaculairement catastrophique.
01:08Évidemment, cette sinistrose risque de peser sur l'activité en cette fin d'année.
01:13Beaucoup, beaucoup de chefs d'entreprise craignent que le second semestre
01:16soit catastrophique en termes d'investissement, en termes d'emploi.
01:20Et pendant ce temps-là, à Éric Lombard et à Amélie de Montchalin, à Bercy,
01:25continuent de discuter avec le Parti Socialiste pour tenter de sauver le budget.
01:30La négociation sur l'effort à réaliser en 2026 ressemble davantage pour l'instant
01:35à une négociation de marchands de tapis qu'à un accord de non-censure.
01:39Et puis ailleurs dans le monde, parce qu'il faut bien voir ce qui sort des frontières françaises,
01:44l'actualité économique du jour, c'est Google qui ressort quasiment indemne du grand procès
01:51qui menaçait de démantèlement Google plus fort que jamais.
01:55Avec ces discussions hier au Congrès américain,
01:58la menace de l'Europe sur la liberté d'expression et l'innovation,
02:03notamment avec la régulation du DSA.
02:05Voilà comment on voit aux États-Unis notre régulation européenne.
02:09Et puis on verra si les Français sont vraiment les dindons de la farce de l'accord
02:14signé sur le Mercosur ou pas.
02:17Voilà pour le programme de ce nouvel épisode des experts.
02:20Allez, c'est parti.
02:24Les experts, débats et controverses sur BFM Business.
02:30Allez, pour discuter de ces nombreux sujets,
02:33j'ai le plaisir d'accueillir autour de la table Ludovic de Sauté.
02:37Ludovic, bonjour, directeur délégué de la rédaction de la Tribune.
02:40Gaëlle Slimane, président d'Odoxa et Jean-Marc Daniel,
02:44éditorialiste à BFM Business, professeur à l'ESCP.
02:47Votre livre Nouvelles leçons d'économie,
02:48toujours disposé aux éditions Odile Jacob.
02:51Et puis la reprise au Théâtre de Poche.
02:53À partir du 13 septembre, la billetterie est ouverte.
02:55Courez-y, bonjour.
02:56Absolument.
02:57Bonjour à tous les trois.
02:59Sinistrose, Gaëlle, je le disais en introduction,
03:02c'est ce qui résume un peu le baromètre économique des Français
03:05que vous nous dévoilé ce matin.
03:06Il ne fallait pas l'inviter.
03:08En l'occurrence, chaque mois, je viens apporter,
03:11presque chaque mois, de mauvaises nouvelles.
03:13Parfois, ça va un peu moins mal.
03:15C'est-à-dire que le moral économique des Français
03:16est un peu moins mauvais.
03:17Cette fois-ci, vous l'avez dit dans votre lancement, Raphaël,
03:20on touche vraiment le fond.
03:22Rendez-vous compte, ça fait 20 ans
03:23qu'on suit cet indicateur, tous les mois.
03:25C'est le troisième pire niveau en 20 ans
03:29en termes de morale économique.
03:31On était pourtant bien bas juste avant l'été.
03:34La dernière mesure date d'avant l'été.
03:37Et on se rend compte qu'en l'espace de cette période estivale,
03:39qui d'habitude est plutôt propice
03:41à ce qu'on se regonfle un peu le moral.
03:43Entre-temps, il y a eu le dépôt,
03:45la présentation par François Bayrou de son budget le 15 juillet.
03:49Et puis, il y a ce climat politique extrêmement angoissant
03:52pour nos concitoyens.
03:55Vous l'avez dit dans votre lancement aussi,
03:56c'était drôle cette allusion sur les grands accidentés de la route.
03:59Oui, mais il y a quand même quelqu'un
04:00qui tire le frein à main quand on est à 150 sur l'autoroute.
04:03L'accident, il n'est pas venu tout seul.
04:05C'est-à-dire qu'à force de dire aux Français
04:08ils ne se rendent pas compte de la gravité de la situation,
04:12de la dette et des déficits.
04:13Écoutez, François Bayrou, vous vous rendez compte
04:15qu'on est au bord de la faillite ?
04:16Ça a été dit, répété.
04:18Ça fait des années que les différents politiques le disent.
04:20ils font exactement, à mon avis,
04:23alors c'est facile d'être le conseilleur et pas l'acteur,
04:25mais je le reconnais,
04:26mais il faut être l'inverse de ce qu'il faudrait faire.
04:28C'est-à-dire qu'il faudrait agir,
04:30prendre des mesures correctrices,
04:33et pas alarmer sans agir.
04:35Or, ça fait des mois ou des années
04:37qu'à longueur de personnages présents à Matignon,
04:41on a des personnes qui nous inquiètent,
04:43sans vraiment être capables de prendre les mesures correctrices.
04:45Le résultat, je le mets en quelques chiffres,
04:47de ce que je vous dis là,
04:49c'est 86% de Français qui se sentent plus défiants
04:52en l'avenir de la situation économique de notre pays.
04:54Cinq points de baisse,
04:55donc en termes d'indices de morale,
04:57les confiants moins les défiants.
05:00C'est ce que je vous disais,
05:01en 20 ans,
05:02c'est la troisième fois qu'on voit des niveaux aussi bas.
05:04Et puis, je redétaillerai sur les perspectives
05:09pour l'année qui vient,
05:10mais sur les conséquences immédiates
05:12de la chute de François Bayrou,
05:13qui est totalement anticipée
05:14et, paradoxalement,
05:16compte tenu de ce que je vais vous dire,
05:17totalement souhaitée par les trois quarts des Français.
05:19Ils veulent qu'ils tombent,
05:20mais que nous disent-ils ?
05:21Ils nous disent
05:22« Sa chute, ce sera très inquiétant
05:24pour la situation économique de la France
05:25pour les deux tiers de nos concitoyens.
05:27Ça risque d'empêcher la France
05:30de voter son budget pour l'année 2026
05:32pour 67% de nos concitoyens.
05:35Et on a même 62% des Français
05:37qui nous disent
05:38« Ça risque de provoquer une crise financière majeure dans le pays. »
05:41Seulement, ils ont beau nous dire tout cela,
05:43dans les mêmes sondages,
05:44dans les mêmes enquêtes,
05:45les mêmes interviewés nous disent
05:46« On n'en peut plus.
05:48Il faut que ça cesse.
05:49Bayrou doit partir,
05:50pour les trois quarts d'entre eux.
05:52Et si possible,
05:53procédons à une dissolution. »
05:55Lucidité ou excès de pessimisme
05:57chez les Français, Jean-Marc Dagnon ?
05:58Je pense qu'il y a un excès de pessimisme.
06:00D'ailleurs,
06:01quand on regarde les indicateurs économiques
06:03objectifs,
06:05c'est qu'on n'a pas
06:07les conséquences de cet excès de pessimisme.
06:09En particulier,
06:11le taux d'utilisation des capacités de production
06:12qui permet de savoir
06:14où en est l'économie française
06:15par rapport à son cycle économique.
06:17Il est plutôt en train de s'améliorer.
06:19La croissance sera effectivement
06:21faible cette année,
06:22mais on n'est pas en récession.
06:23On n'est pas en 1993,
06:25nous ne sommes pas en 2008-2009.
06:28Donc,
06:28c'est ça qui est assez frappant.
06:30C'est qu'on a l'impression
06:31que les Français
06:32considèrent que c'est le gouvernement
06:34qui crée la richesse,
06:36que c'est l'État
06:37qui fait l'alpha et l'oméga
06:38de la vie quotidienne.
06:40On peut vivre sans gouvernement,
06:42on a vécu sans gouvernement.
06:43Les grandes périodes de croissance
06:44de l'économie française
06:45sous la Troisième République
06:46et sous la Quatrième République
06:47étaient des périodes
06:48où on n'avait pas de gouvernement.
06:50Et François Béroux
06:51s'était donné un objectif
06:53de tenir plus longtemps
06:53que Mendès France.
06:54Il a tenu exactement plus longtemps
06:56que Mendès France.
06:57Donc maintenant,
06:57il peut partir.
06:57Objectif rempli.
06:58Objectif rempli.
07:00La différence,
07:01et là je rejoins
07:01un peu ce que vient de dire Gaël,
07:02c'est-à-dire qu'il a beaucoup parlé,
07:04il a peu agi quand même.
07:05C'est-à-dire que Mendès France
07:06avait quand même
07:07un bilan positif.
07:09Peu agi Jean-Marc.
07:10Alors je vous coupe,
07:11Ludovic Peu agi.
07:13La réponse,
07:14c'était le budget 2026.
07:16C'est 44 milliards d'économies.
07:17C'est une trajectoire
07:18de rétablissement
07:19des comptes publics
07:20en faisant des efforts
07:21principalement sur la défense.
07:23Il a fait de la pédagogie,
07:24c'est ce qu'il avait expliqué
07:25jusqu'à présent.
07:26La méthode ne fonctionne pas ?
07:28Ce que dit Gaël
07:29est intéressant
07:30sur ce baromètre
07:31parce que finalement,
07:32on va dire quelque part,
07:34il montre une forme
07:34d'efficacité
07:35au discours de Bayrou.
07:36C'est-à-dire que François Bayrou
07:38a réussi à embarquer,
07:40son pessimisme
07:40a réussi à embarquer le pays.
07:42Pour arriver trois lignes après,
07:45mais Gaël le dira mieux que moi,
07:46sur le fait que par contre,
07:47ce n'est pas la bonne personne
07:47pour jouer le truc.
07:48Donc en gros,
07:49ce baromètre,
07:50il raconte quelque part,
07:51il y a une bonne nouvelle,
07:53on va essayer de sortir
07:54un tout petit peu de la sinistrose,
07:55c'est que les Français
07:56commencent à être
07:56dans une forme de réalisme
07:57par rapport à la situation économique.
07:59En revanche,
08:00sur la méthode pour y arriver,
08:01c'est le grand,
08:02grand, grand, grand divorce.
08:03Il y a un autre truc,
08:04un autre paramètre
08:05qui me marque énormément,
08:07mais Gaël va rentrer en détail,
08:09et qui m'inquiète.
08:09Par contre,
08:10c'est le fait aussi
08:11que les Français
08:11commencent à voir
08:13cette situation de politique
08:14et d'économie générale
08:15mesurent le fait
08:17qu'il va y avoir
08:17des conséquences
08:18dans leur vie quotidienne,
08:19parce que là,
08:20on commence à avoir
08:20des scores assez hauts,
08:21de l'ordre de 48%,
08:22de gens qui disent
08:24que cette situation
08:25macroéconomique
08:26va avoir des conséquences personnelles.
08:27Et ça,
08:27c'est assez nouveau,
08:28Gaël Slimane,
08:28parce que globalement,
08:30les études sont toujours les mêmes.
08:31C'est-à-dire qu'au niveau macro,
08:33on estime que ça ne va pas terrible
08:34au niveau de l'ensemble du pays,
08:35mais en général,
08:36les Français expliquent
08:37qu'eux,
08:37finalement,
08:38ça ne va pas si mal.
08:39Là,
08:39ce n'est plus le cas.
08:40C'est exactement ça.
08:41Notre indicateur macro
08:42de morale économique,
08:44qui est l'avenir
08:45de la situation économique
08:46de votre pays,
08:47de temps en temps,
08:47ensemble,
08:48sur le baromètre,
08:48on s'amuse à tester
08:49votre situation économique personnelle,
08:52et là,
08:52on se rend compte
08:53que c'est trois fois mieux.
08:54Donc,
08:55ça ne reste pas super,
08:56mais c'est bien meilleur.
08:57Là,
08:58effectivement,
08:59quand on regarde les résultats
09:00sur la projection
09:01sur les 12 mois à venir,
09:02c'est aussi une question
09:03qu'on pose de manière récurrente,
09:05pas tous les ans,
09:06mais assez souvent,
09:07on a 68% des Français
09:09qui pensent que par rapport
09:10aux 12 derniers mois
09:11qu'ils jugeaient mauvais,
09:13à juste titre plutôt,
09:14la croissance économique,
09:16elle sera moins bonne,
09:17on rejoint ce qu'on se disait
09:19il y a un instant,
09:19que le pouvoir d'achat
09:21des Français,
09:21ou des autres,
09:22ce sera moins bon
09:23dans les 12 mois qui viennent.
09:24La situation de l'emploi
09:26qui commence déjà
09:27à se dégrader,
09:28elle sera moins bonne
09:29aussi pour 59%,
09:30et vous l'avez dit,
09:32effectivement,
09:33ces inquiétudes macro
09:35rejoignent le micro
09:36puisqu'on a quasiment
09:37un Français sur deux
09:38qui pense que sa propre
09:39situation économique personnelle
09:41va se détériorer,
09:42et ceux qui disent
09:43que ça va s'améliorer,
09:43c'est marginal.
09:44Donc,
09:44c'est soit stand-by,
09:46soit ça va se détériorer,
09:48et ça,
09:49effectivement,
09:49c'est inquiétant.
09:50Et puis,
09:51vous l'avez dit,
09:52tout le sujet,
09:52François Bayrou a fait
09:53prendre conscience,
09:54ce n'est pas le premier,
09:54c'est déjà la prise de conscience,
09:56on l'avait noté,
09:56mais elle s'est accentuée,
09:58et du coup,
09:58les gens nous disent
09:58bien sûr qu'on a compris
10:00qu'il faudrait faire des efforts,
10:02on n'y couperait pas,
10:03ça c'est sûr.
10:04Et donc,
10:04ils disent bien sûr,
10:05des efforts,
10:06et quand on teste les efforts...
10:07Il y a un autre élément
10:08très intéressant aussi,
10:09c'est que l'effort,
10:09c'est toujours pour les autres.
10:10Et bien voilà,
10:11quand on teste les efforts,
10:12évidemment qu'il faut faire des efforts,
10:13mais mon voisin ici présent,
10:15lui fera les efforts
10:16à ma place
10:16parce que c'est plus à lui
10:17de les faire,
10:17et puis mon voisin en face aussi.
10:19Et pour illustrer
10:2478% des Français
10:25qui sont favorables
10:26à une augmentation des impôts
10:28pour les Français les plus riches.
10:29Mais la plupart des gens
10:30ne font pas partie
10:31des Français les plus riches.
10:3355% qui disent
10:34je suis favorable
10:35à une réduction des aides sociales.
10:37La majorité des gens
10:38ne bénéficient pas
10:39des aides sociales en France.
10:4054% je suis pour une réduction
10:42du nombre de fonctionnaires,
10:43là aussi,
10:44tout le monde n'est pas fonctionnaire
10:45ou n'a pas son conjoint
10:46ou sa conjointe de fonctionnaire.
10:47Et les fonctionnaires eux-mêmes
10:48ne sont pas totalement d'accord
10:49avec cette solution.
10:50Et à chaque fois, voilà,
10:50effectivement, Raphaël,
10:51ce qui est intéressant,
10:52c'est que quand je regarde
10:53dans le détail
10:54ce que me disent
10:54les salariés du public
10:55et me disent
10:55ah non, non, surtout pas ça.
10:57Les gens qui bénéficient
10:58des aides sociales,
10:58donc les Français les plus modestes,
11:00ne veulent pas
11:00qu'elles soient supprimées
11:01et ainsi de suite.
11:01En revanche,
11:02augmentation des impôts
11:03pour tous les Français,
11:04c'est refus à 83%.
11:06Baisse des investissements
11:07et des subventions publiques,
11:09refus à 70%.
11:10Et augmentation du temps de travail
11:12pour les salariés
11:12et les fonctionnaires,
11:13refus à 62%.
11:15On avait un précédent sondage
11:16qu'on a publié
11:17dans Le Parisien
11:18qui montrait que
11:18sur les jours de congé,
11:20là, c'était
11:20le bouton nucléaire.
11:22C'est-à-dire qu'en touchant à ça,
11:24François Bayrou a précipité
11:25sa chute
11:26puisque les Français
11:27ne veulent pas
11:28qu'on leur sucre
11:28des jours de congé.
11:30Donc voilà,
11:30on a la quadrature du cercle,
11:31il y a une prise de conscience,
11:33il y a l'idée
11:33qu'il y aura des efforts à faire,
11:35mais il y a ce besoin
11:36que ce soit fait par les autres.
11:37C'est pour ça,
11:38et j'en termine par là,
11:39qu'il est capital,
11:40parce que les Français
11:41sont comme ça,
11:41les humains sont comme ça,
11:43il est capital
11:43d'avoir au pouvoir
11:44des gouvernants
11:46qui inspirent
11:46une certaine confiance
11:47et qui arrivent
11:48avec une certaine légitimité
11:49pour imposer aux gens
11:50des efforts
11:50qu'eux ne veulent pas faire.
11:52Je vais vous dire Jean-Marc,
11:52moi ça me rappelle
11:53dramatiquement
11:54la situation
11:55post-Gilet jaune.
11:57Vous vous souvenez,
11:58il y avait eu
11:58tous ces cahiers d'oléances
11:59collectés dans toutes les mairies
12:01et le message principal
12:04de la population française,
12:05c'était
12:06les riches ne payent pas
12:07assez d'impôts,
12:08les pauvres sont ceux
12:10qui touchent
12:10les aides sociales
12:11et qui sont au chômage
12:12et nous on est
12:13les travailleurs au milieu
12:14qui n'ont droit
12:14à rien.
12:16Et c'était aussi
12:16une colère fiscale.
12:17Pas question d'augmenter
12:18les impôts
12:19sur la classe moyenne.
12:21Là, on a tous les ingrédients
12:22réunis d'une nouvelle crise
12:23Jean-Marc.
12:23C'est-à-dire qu'il est toujours
12:25très difficile de définir
12:26ce qu'est la classe moyenne.
12:27Tout le monde se définit
12:28comme une personne
12:29dans la classe moyenne
12:29et tout le monde se définit
12:30comme étant une victime
12:32de ce qui se passe
12:32et que les riches
12:35ne paient pas assez
12:36et il y a cet assistanat
12:37qui est absolument
12:38insupportable
12:39des gens
12:39qui sont payés
12:41à ne rien faire.
12:42En pratique,
12:43quand on regarde
12:43quand même
12:44ce qu'on appelle
12:44la classe moyenne,
12:45elle n'arrête pas
12:46d'avoir des gains
12:47de pouvoir d'achat.
12:48On est dans des situations
12:49où effectivement
12:49quand vous regardez
12:50les courbes,
12:51on dit que le travail
12:53ne paie pas assez.
12:55Le travail n'a jamais
12:55autant payé que maintenant.
12:57Le travail n'a jamais
12:58autant payé, Jean-Marc ?
12:59Que maintenant.
13:00D'ailleurs,
13:01ce que merde avant
13:01un des défenseurs
13:02de cette thèse,
13:03la tienne Antoine Fouché,
13:04c'est qu'en réalité,
13:05effectivement,
13:06le travail n'a jamais
13:06autant payé.
13:07Ce sont les perspectives.
13:08C'est-à-dire que
13:09quand on était
13:09dans les années
13:10des 30 glorieuses,
13:11on gagnait beaucoup
13:12moins bien sa vie
13:12mais on avait la perspective.
13:14On n'avait pas de téléphone.
13:15On avait une croissance
13:16incroyable,
13:16une progression des salaires.
13:17On avait la perspective
13:18de pouvoir accéder
13:19à un certain nombre de choses.
13:20Là, on ne sait pas
13:21à quoi on va pouvoir accéder
13:22même si, encore une fois,
13:24le niveau de vie,
13:25le pouvoir d'achat
13:26n'a jamais été aussi élevé.
13:28La conséquence de ça,
13:29c'est qu'effectivement,
13:30les gens sont persuadés
13:32que quelque part,
13:34si ça ne va pas aussi bien
13:35que dans les 30 glorieuses,
13:36c'est parce qu'il y a des gens
13:37qui en profitent à leur place.
13:39Et donc,
13:39il y a une espèce
13:40de discours.
13:41Et là où le gouvernement
13:43n'a pas fait ce qu'il fallait,
13:44c'est d'abord,
13:45il a brandi des menaces
13:45qui étaient absurdes,
13:46le FMI,
13:47il suffit de réfléchir un peu,
13:48le FMI n'est pas le petit...
13:49Une petite erreur
13:50de communication politique.
13:51Le FMI,
13:52sur les jours de congés
13:53qui ont été supprimés,
13:54il a été dit
13:55que ce serait pour compenser
13:56le déficit budgétaire.
13:58J'avais fait un papier
13:59en disant
13:59oui au travail,
14:00non à la corvée.
14:01C'est-à-dire,
14:02rétablir l'idée
14:03qu'effectivement,
14:04on va travailler exclusivement
14:05pour améliorer
14:05les comptes publics.
14:06Donc, face à une situation
14:08qui est une situation
14:08qui réclame effectivement
14:10des efforts,
14:11la communication du gouvernement
14:12n'a pas du tout
14:13été à la hauteur.
14:14J'en reviens à Mendes France,
14:15Mendes France,
14:16il avait expliqué
14:16dans ses célèbres conférences
14:18radiophoniques
14:19qu'a voulu reprendre
14:20François Bayron,
14:21c'était avec
14:22un niveau d'écoute
14:23de Mendes,
14:26qui était plus important.
14:27Mais à l'époque,
14:28il n'y avait que ça.
14:29Donc, il n'y avait
14:29que la radio.
14:31Donc, on écoutait la radio.
14:34Mais donc,
14:35Mendes disait clairement
14:37les choses.
14:38Il disait,
14:38voilà cette mesure,
14:39voilà ce que je prends
14:40comme décision.
14:41Cette décision,
14:42voilà les conséquences.
14:43J'ai conscience
14:44que tel et tel individu
14:45va être touché,
14:46mais voilà mon objectif.
14:47Oui, mais François Bayron,
14:48il a dit,
14:48tout le monde participera
14:50d'une manière assez équitable.
14:52Une autre communication,
14:53lorsque,
14:54au moment de la crise
14:55de 2008-2009,
14:56je fais souvent allusion
14:57au discours de
14:59Osborne,
15:00qui était le chancelier
15:01de l'échiquier
15:01qui avait dit,
15:03je vais vous demander
15:03des efforts.
15:04Un certain nombre
15:05de gens vous disent,
15:06nous sommes dans une situation
15:07où Churchill nous aurait dit,
15:09je vais vous donner
15:09du sang et des larmes,
15:10il dit,
15:10ce n'est pas le cas.
15:11Nous n'avons pas en face
15:12de nous Hitler,
15:13nous avons en face de nous
15:14un déficit budgétaire.
15:15Et ça ne se traite pas
15:15de la même façon
15:16et les conséquences
15:17ne sont pas aussi dramatiques.
15:19Donc,
15:19je vais vous demander
15:19de faire un effort,
15:21mais je ne vais pas en rajouter
15:22sur le thème
15:23du sang et des larmes.
15:24Il va y avoir un effort,
15:26mais pas du sang et des larmes.
15:27Je crois qu'une capacité
15:28à communiquer en disant,
15:30ce n'est pas le FMI l'enjeu,
15:31mais c'est quand même
15:32le fait qu'on ne peut pas
15:33continuer comme ça,
15:34ce serait beaucoup plus habile.
15:35On n'a pas beaucoup rappelé
15:36effectivement que ces 40 milliards
15:37d'économies étaient juste
15:38de limiter la hausse
15:40des dépenses publiques
15:41et 44 milliards
15:41sur 1700 milliards
15:43de dépenses publiques,
15:45on est dans un sacrifice...
15:46Sachant qu'au final,
15:47les dépenses publiques augmentent.
15:48C'est-à-dire après les économies,
15:50le chiffre
15:50bruit,
15:51plus il augmente.
15:52Je voudrais qu'on revienne
15:53sur cette idée quand même
15:54largement partagée
15:56au sein de l'opinion publique
15:57qui est de dire que
15:58les riches ne paient pas d'impôts
16:01et que les pauvres se gavent
16:03d'aides sociales
16:05sans travailler.
16:07Est-ce que c'est la réalité
16:08des faits en France ?
16:11Ce n'est pas la réalité.
16:12Ce que dit Jean-Marc
16:12est intéressant,
16:13c'est-à-dire qu'on est en train
16:15de le comprendre,
16:16on l'avait deviné cet été,
16:17il y a eu une mauvaise dramaturgie
16:18finalement, quelque part.
16:20Et un très mauvais calendrier aussi.
16:22Honnêtement,
16:22présent au budget,
16:23le 15 juillet,
16:24on s'aperçoit
16:25que c'était une très mauvaise idée.
16:27C'est-à-dire qu'en fait,
16:28c'est aller chercher un État
16:29au moment où on est en train
16:30de boucler sa valise
16:31et en train de choisir
16:32son maillot de bain.
16:34Tout comme la première conférence
16:35de presse de François Bayrou
16:36pour alerter sur l'état
16:37des finances publiques
16:38était pendant les vacances de Pâques.
16:39Mardi à 11h,
16:40je ne suis pas sûr
16:41qu'il y ait eu une...
16:41Avec des erreurs,
16:42parce que Jean-Marc en citait,
16:44mais il y a eu des erreurs récentes
16:45la semaine dernière
16:46sur les boomers,
16:47qui étaient en vacances.
16:51Politiquement,
16:51il y a plein de choses
16:52qui ne vont pas.
16:52Je pense que
16:53sur les paramètres
16:54dont vous parlez, Raphaël,
16:56c'est-à-dire que
16:56la question qui est posée
16:57et qui transpire
16:58dans le baromètre.
17:00C'est-à-dire que
17:00le risque-là,
17:02c'est des risques de fracture.
17:03C'est-à-dire
17:03qui est contre qui,
17:05qui joue qui.
17:06On voit un pays
17:07extrêmement divisé.
17:08Il y a un grand oubli,
17:09alors que j'incarne un peu
17:10modestement par rapport à la tribune.
17:12On ne parle pas des boîtes là-dedans.
17:14Parce qu'on l'a vu,
17:14on l'a vécu ensemble, Raphaël,
17:16à la rentrée du MEDEF
17:17fin août et tout ça.
17:19On a vu aussi
17:19le coup de gueule
17:20de Michel-Édouard Leclerc
17:21en début de semaine,
17:22qui est dans la même veine
17:24en disant stop alarmisme.
17:25Parce que le risque là-dedans,
17:27évidemment,
17:27c'est l'incertitude et tout ça.
17:28Mais le risque,
17:28c'est qu'on va finir
17:29par générer ce qu'on croit.
17:31C'est-à-dire,
17:32là, c'est le moral...
17:34Il y a un risque de prédiction créatrice.
17:35C'est ce que vous le dites,
17:36Louis-Édouard Leclerc.
17:36Si la conso
17:37est par calée au bout...
17:39On l'a vu,
17:40il y a une étude
17:41qui est sortie,
17:41PwC,
17:42hier,
17:43sur les États-Unis,
17:44où on voit que des projections
17:45sur la conso,
17:46sur les fêtes de fin d'année,
17:47commencent à être pas bonnes
17:48et tout ça.
17:49Si on entre dans ce cheminement
17:51qui est le plus dangereux,
17:52parce que finalement,
17:53on va finir par réaliser des choses.
17:55Donc là,
17:56aujourd'hui,
17:57je pense que la question
17:57qui est posée,
17:59c'est une question
18:00de gestion d'un pays
18:01et de gestion notamment
18:03de la finance publique.
18:06Maintenant,
18:06essayer de créer des fractures,
18:07de se remettre dans ce...
18:09Ce que vous disiez très bien,
18:10Raphaël,
18:10à l'instant,
18:11c'est-à-dire de se remettre
18:11dans ce risque
18:12de gilets jaunes
18:13et autres,
18:14d'opposition,
18:15riches contre pauvres,
18:16populations assistées,
18:18tout ça,
18:19c'est un débat
18:19qui va devenir un débat
18:20très très politique
18:21là où il y a besoin
18:22de poser des aspects
18:23très techniques
18:24sans gravité.
18:26C'est-à-dire que ça se traite,
18:27ça se prend,
18:28il faut donner
18:28des perspectives économiques
18:29et y compris aux entreprises.
18:31C'est ce que dit
18:31le Parti Socialiste,
18:32Jean-Marc Daniel,
18:33pas besoin de faire 44 milliards,
18:35on fait la moitié,
18:36on reste à 5% de déficit,
18:38on prévoit 5% de déficit
18:39en 2026,
18:40en taxant les riches,
18:41une bonne taxe Zuckman
18:43et ça ne cassera pas
18:44la croissance
18:45et tout ira bien.
18:45Oui, alors c'est un peu
18:46décentre de la part
18:47du Parti Socialiste
18:47parce que quand vous regardez
18:48depuis 1945,
18:50les seuls qui ont vraiment
18:51fait baisser le pouvoir
18:52d'achat des Français,
18:53ce sont les socialistes.
18:54En 1956,
18:55le Front Républicain arrive,
18:57donc déjà menace du FMI
18:58mais à l'époque
18:59c'était vraiment le cas
19:00parce qu'on avait
19:00un énorme déficit extérieur
19:01et on fait la vignette
19:04pour les vieux,
19:04tout ça,
19:05donc on fait,
19:06vous prenez 81,
19:07donc 81,
19:08on ouvre les vannes
19:09et en 83,
19:10au moins de la rigueur,
19:11on retire plus
19:12que ce qu'on a donné
19:12en 81
19:13avec une vraie habilité.
19:15Je renvoie quand même
19:16au discours de Mitterrand
19:17en septembre 83
19:18sur la rigueur.
19:19Le tournant de la rigueur.
19:20Ah oui,
19:21le tournant de la rigueur,
19:21il explique ce qu'il va faire
19:22et tout ça.
19:23Et puis,
19:24la dernière fois
19:24que le pouvoir d'achat a baissé,
19:25c'est avec François Hollande,
19:27le matraquage fiscal.
19:28Oui,
19:28et en même temps,
19:28on pourrait vous répondre,
19:29Jean-Marc Daniel,
19:30que c'est sous la gauche
19:31qu'on rétablit
19:32les finances publiques
19:33bien davantage
19:33que sous la droite.
19:34ça a été Lionel Jospin
19:35et ça a été François Hollande
19:37quand même
19:37qui a ramené le déficit
19:38sous les 3%.
19:38Oui,
19:38ils ont rétabli
19:39les finances publiques
19:40parce qu'il y a eu
19:41une conjoncture économique
19:42favorable qu'ils ont gâchée.
19:43Ça pour Lionel Jospin, oui.
19:44Pour Lionel Jospin
19:45et pour Michel Rocard
19:46et puis il y a
19:46le matraquage fiscal.
19:47Oui.
19:47Et le matraquage fiscal
19:49de 83
19:49et le matraquage fiscal
19:50de 2012.
19:52La question qui se pose,
19:53c'est qu'il n'y aura
19:54pas de croissance économique,
19:56ça c'est clair,
19:57on ne retrouvera pas
19:58la situation
19:58à tonne.
19:59Jospin
20:00et le matraquage fiscal
20:02c'est la seule chose
20:02que ça veut faire
20:03les socialistes.
20:04Donc la vraie question
20:05qui se pose,
20:06c'est effectivement
20:06est-ce que pour s'en sortir
20:08il faut un matraquage fiscal
20:09ou est-ce qu'il peut y avoir
20:10d'autres réformes ?
20:12Là,
20:12pour l'instant,
20:13le parti socialiste,
20:14lui,
20:15il est toujours sur
20:15le matraquage fiscal
20:16avec l'intention
20:18malgré tout
20:18de continuer à augmenter
20:19les dépenses.
20:20Mais à 90%,
20:21c'est le matraquage fiscal.
20:22Je crois que la vraie question
20:23qu'on doit se poser
20:24sur le plan politique,
20:25c'est pourquoi est-ce qu'avec
20:271700 milliards de dépenses,
20:29on n'arrive pas à imaginer
20:32qu'on puisse faire
20:33vraiment des économies.
20:35C'est-à-dire,
20:36c'était quand même
20:37la proposition
20:38de l'année blanche.
20:39L'année blanche,
20:39ça consistait à dire
20:40on ne fait pas d'économie
20:42mais au moins
20:43on n'augmente pas
20:43l'année blanche.
20:43On arrête que ça augmente.
20:44On arrête que ça augmente.
20:46Et là,
20:46en annonçant qu'on fait
20:47des économies,
20:48on continue à faire augmenter.
20:49Donc je pense que
20:50le parti socialiste,
20:53encore une fois,
20:54n'est pas candidat
20:55vraiment au pouvoir.
20:56Il met en avance
20:57ce qu'il sait faire.
20:57mais objectivement,
20:59l'histoire a montré
20:59qu'il était capable
21:01de gérer le matraquage fiscal.
21:02Mais le parti socialiste,
21:04il applique scrupuleusement
21:06ce que disent les Français.
21:08Ce que demandent les Français.
21:10Olivier Faure l'a redit ce matin.
21:12C'est 1800 foyers fiscaux,
21:14la taxe Zuckmann.
21:15Ce n'est pas vous,
21:16ce n'est pas moi.
21:17On va les faire payer
21:17ces 1800
21:18et puis nous,
21:19on va tranquille.
21:20Au-delà du sujet
21:21du parti socialiste,
21:23pour gouverner un pays
21:24avec une chambre,
21:26une assemblée,
21:28en gros,
21:28en trois tiers,
21:29à peu près,
21:30avec légitimement,
21:31du côté de la gauche,
21:33un programme économique
21:35qui n'est pas celui
21:35du centre droit
21:36et qui n'est pas celui
21:37du Rassemblement national.
21:38C'est le propre
21:40des démocraties.
21:42Chacun est légitime.
21:44Le problème,
21:44c'est que pour arriver
21:45à trouver des consensus
21:47et à prendre des décisions,
21:49sans compter qu'en France,
21:49on a un système présidentiel
21:50assez unique
21:51qui fait que tout le monde
21:52se contrefoue
21:53d'être Premier ministre
21:54et d'être à Matignon
21:55et de gouverner le pays
21:56et de redresser le pays.
21:57Le seul objectif,
21:58l'alpha et l'oméga
21:59pour tout le monde,
22:00c'est la présidentielle.
22:01Donc, on n'a pas envie
22:02de lâcher la proie pour l'ombre,
22:03de faire des sacrifices
22:05ou des mesures difficiles
22:06un an avant une présidentielle.
22:08Mais au-delà de ça,
22:09il y avait une solution
22:10très simple il y a un an.
22:12Déjà, il ne fallait pas
22:13faire cette dissolution,
22:14on pouvait s'en douter.
22:15Ça a été fait,
22:15ça a donné le résultat
22:16qu'on connaît.
22:17Mais juste un exercice
22:19de rétropédalage
22:20où on regarde un petit peu
22:21dans le rétroviseur.
22:22S'il y a un an,
22:23Emmanuel Macron avait assumé
22:25qu'il avait perdu
22:27les élections législatives
22:29clairement,
22:30que sa majorité
22:31n'était plus majoritaire
22:32dans le pays,
22:32que donc la politique
22:33qui serait menée
22:34ne serait plus la sienne.
22:36Et de dire,
22:37maintenant,
22:38ce n'est pas moi,
22:39ce n'est pas le rôle
22:39du président
22:39de choisir le Premier ministre.
22:41Ça a été dit parfois,
22:42c'est une grave erreur.
22:44Il nomme le Premier ministre.
22:46Donc, moi,
22:47je vais nommer
22:47celui qui s'imposera à moi.
22:49Ça a toujours été le cas.
22:50Jacques Chirac
22:51s'est imposé à France.
22:51Sauf que personne ne s'impose
22:52puisqu'il n'y a aucune majorité
22:54à l'Assemblée nationale.
22:55Là où je veux en venir,
22:56ce n'est pas un point de vue politique,
22:58c'est juste d'un point de vue stratégique.
23:00S'il avait nommé Lucie Castet,
23:02puisque la gauche
23:03était parvenue,
23:04finalement,
23:04après main de difficulté,
23:06à dire,
23:06on propose
23:07cette candidate.
23:09Ça a pris un petit moment,
23:10mais en tout cas,
23:10ils lui ont proposé
23:11quelqu'un,
23:12bon,
23:12en disant,
23:13et en plus,
23:13le diable absolu,
23:14c'est-à-dire les insoumis,
23:15s'engage
23:16à ne pas rentrer au gouvernement.
23:17On savait très bien
23:18que Lucie Castet,
23:19de toute façon,
23:20ne pouvait pas se maintenir
23:21et qu'en quelques semaines,
23:23elle subirait une motion de censure.
23:24C'était mécanique.
23:26Pourquoi Emmanuel Macron
23:27n'a-t-il pas nommé Lucie Castet
23:28pour qu'elle quitte Matignon
23:30trois semaines plus tard
23:31et ainsi,
23:32il aurait purgé,
23:33c'est bien le mot
23:34qu'il faut comprendre,
23:35il aurait purgé
23:36cette hypothèque NFB
23:37et il aurait pu faire,
23:39et depuis un an,
23:39on ne serait plus dans cette situation,
23:40il aurait pu dire aux socialistes,
23:42messieurs du Parti socialiste,
23:44le centre,
23:45LR,
23:45on va tous se réunir,
23:46faire un gouvernement
23:47de coalition
23:48comme ça existe
23:48dans d'autres démocraties
23:50qui ne sont pas
23:51des régimes présidentiels,
23:52certes,
23:53et on va essayer
23:54de tenir le pays
23:55jusqu'à 2027
23:56sur un tronc commun
23:59de réformes acceptables
24:01ou les moins inacceptables
24:02possibles
24:02pour les uns et les autres.
24:03Et ça aurait pu marcher.
24:04Si je reviens en arrière,
24:05c'est que cette solution,
24:07elle est encore possible
24:08puisqu'il ne le fera pas,
24:11mais théoriquement,
24:12il pourrait aujourd'hui
24:14faire ce choix.
24:14On a l'option Olivier Faure
24:15sur la table.
24:15Non, mais l'erreur,
24:18c'est de dire
24:18quel est le nom.
24:19Peu importe le nom,
24:20il choisirait la personne
24:21la plus populaire du monde,
24:23Zinedine Zidane,
24:24Premier ministre,
24:25il le nomme à Matignon,
24:26dans la minute qui suit,
24:27il est délégitimé
24:28parce qu'il eût été
24:30dans ce cas-là
24:31où il aurait été nommé
24:32par Emmanuel Macron.
24:33Ce qu'il faut,
24:33c'est bien comprendre
24:34que ça vienne
24:34du choix de la représentation nationale
24:36parce que ce qui explique
24:37les Gilets jaunes,
24:38ce qui explique
24:38le mouvement du 10 septembre,
24:40c'est que les gens
24:41ont un sentiment
24:41de déni de démocratie.
24:43Et ça, c'est assez lourd.
24:45Éric Lombard
24:46a donné une interview
24:47au Financial Times
24:48hier,
24:50à la veille
24:50de l'adjudication,
24:52ce matin,
24:52depuis 10 heures,
24:54l'agence France Trésor
24:55qui est en charge
24:56de placer la dette française
24:57va essayer de lever
24:599 à 11 milliards d'euros.
25:01Il faudra qu'on surveille.
25:02Regardez bien
25:02en fin de matinée
25:03quel est le taux
25:04qui sera servi
25:05sur cette adjudication.
25:07Ça va donner
25:07le curseur des marchés
25:08vis-à-vis de la situation
25:09financière française.
25:10C'est pour ça
25:11qu'Éric Lombard
25:11est sorti hier
25:12dans le Financial Times.
25:14Évidemment,
25:14pour parler
25:15à la communauté financière,
25:16pour parler
25:16aux agences de notation.
25:18Fitch doit revoir
25:19la note de la France
25:20le 12 septembre prochain.
25:22Il a dit
25:23qu'il fallait tendre la main.
25:24Il a dit
25:24que le budget
25:25allait être modifié
25:26de toute façon
25:27parce qu'il fallait
25:28parler aux socialistes.
25:31Sauf qu'on a
25:32deux positions.
25:32On a 44 milliards
25:33d'efforts d'un côté,
25:3422 milliards de l'autre
25:35et on a un peu
25:36l'impression
25:37qu'on est dans
25:38dans un milieu
25:40de marchands de tapis
25:41qu'est-ce que c'est
25:41négocier le bout de gras.
25:42Ce que vous dites,
25:42Raphaël,
25:42est extrêmement important.
25:43Il y a deux lectures.
25:45Il y a la lecture politique.
25:47Évidemment,
25:47Éric Lombard
25:48qui parle au monde
25:49anglo-saxon
25:50et qui parle
25:50à tous ses acteurs.
25:52Mais sur ce dossier
25:54dont on parle
25:55et qui nous traverse
25:56depuis tout l'été,
25:57il y a la lecture technique
25:58au quai du budget,
25:5943,
26:008,
26:01les jours fériés
26:02et autres.
26:02C'est un jeu comptable
26:05qui est important
26:05sur lequel il y a des choix.
26:07Mais il y a un jeu
26:08qui devient tout aussi important
26:09aux yeux notamment
26:11des agences de notation,
26:13aux yeux des investisseurs,
26:14aux yeux des entreprises.
26:15Et là,
26:15ce n'est pas juste des lignes,
26:17c'est la stabilité politique.
26:19Et là,
26:20ça aussi,
26:21on voit...
26:22Ça a été rappelé
26:22dans beaucoup,
26:23beaucoup de communiqués
26:25des agences.
26:25C'est marrant
26:26parce que finalement,
26:27Éric Lombard
26:27a eu sur un,
26:29j'allais dire,
26:29sur un des médias
26:30de référence
26:31dans le monde économique
26:32au plan mondial
26:33avec le Wall Street Journal.
26:34Il y a eu presque
26:35des messages
26:35davantage politiques
26:36qu'économiques.
26:37C'est-à-dire,
26:37en fait,
26:38on va tendre la main
26:39parce qu'il faut
26:40qu'on ait une forme
26:41de stabilité politique.
26:43C'est le jeu
26:43dans lequel...
26:44La seringue
26:44dans laquelle
26:44on est prise aujourd'hui
26:46pour les raisons
26:47qui sont excellemment
26:49éclairées par Gaël
26:50à l'instant.
26:50C'est-à-dire qu'on est
26:51dans une mauvaise seringue
26:53qui plus est.
26:54Je ne veux pas
26:54reparler de ce calendrier
26:55à nouveau,
26:55mais j'entends l'année blanche.
26:57Je l'entends.
26:58Je considère
26:59qu'il y a beaucoup
26:59de défauts
27:00sur l'année blanche,
27:00mais on a le sentiment
27:01que François Bayrou
27:02est pris en urgence
27:03sur une situation.
27:04Je rappelle quand même
27:05que Bayrou s'est installé
27:06en décembre 2024.
27:08C'est-à-dire,
27:09qu'est-ce qui fait
27:09qu'entre décembre
27:11et juillet,
27:13il y a une sorte
27:14de plat ?
27:15On a beaucoup dit
27:16que tout ce qu'il souhaitait
27:17c'était gagner du temps.
27:18Et à la force
27:20de gagner du temps,
27:21on est en train d'en perdre.
27:22Avec la jurisprudence
27:23cueille.
27:24Il n'y a de problème
27:24qu'une absence de solution
27:25ne puisse résoudre.
27:27J'aime bien le mot de Gaël,
27:28le mot de purge.
27:29Aussi quelque chose
27:30qui n'a pas été purgé
27:31et que le conclave
27:32n'a pas purgé,
27:33parce que c'est aussi
27:33un des points de départ,
27:34c'est les retraites.
27:35Évidemment,
27:36parce que les retraites,
27:37au-delà de l'orientation,
27:38c'est aussi tout le dialogue social
27:39qui n'arrive pas
27:41à se renouer,
27:42qui n'arrive pas
27:42à redémarrer.
27:44Et là aussi,
27:44c'est une autre facture
27:45qu'on est en train de payer
27:46dans la gestion globale du pays.
27:48Oui, alors que c'était
27:49plutôt passé dans l'opinion finalement.
27:50Pourquoi relancer ce débat
27:52sur les retraites ?
27:53Effectivement.
27:54Allez, on se retrouve
27:54dans une toute petite minute.
27:56On tourne une page de pub
27:57et on revient tout de suite.
27:58Restez avec nous.
28:05BFM Business et la Tribune
28:06présentent
28:08Les Experts
28:09Raphaël Legendre
28:10Allez, bon retour
28:14sur la seconde partie
28:15des experts
28:16avec toujours autour de la table
28:17Ludovic de Sauté
28:18directeur délégué
28:20de la rédaction
28:20de la Tribune
28:21Jean-Marc Daniel
28:22éditorialiste
28:23BFM Business
28:24et Gaël Slimane
28:25président d'Odoxa.
28:26Merci à tous les trois
28:26d'être là.
28:28On va sortir
28:29un tout petit peu
28:29des frontières de la France
28:31pour prendre un peu l'oxygène
28:32quoique, quoique,
28:33quoique
28:33pour parler Mercosur.
28:35Et les Français
28:35sont encore au cœur
28:36du problème
28:37et disent
28:37non
28:38non à cet accord
28:40notamment la filière agricole.
28:42La grande question
28:42alors le Mercosur
28:43a été présenté hier
28:44par la Commission européenne
28:45on voit qu'on y arrive,
28:46qu'on avance.
28:47La grande question
28:48Ludovic de Sauté
28:49c'est est-ce que les Français
28:50sont les dindons
28:51de la farce
28:52de cet accord ?
28:53Cet accord
28:54qui bénéficie surtout
28:55aux biens industriels
28:56notamment l'automobile,
28:58l'automobile allemande
28:59qui va nettement
29:00en profiter
29:01et le secteur agricole français
29:03lui
29:03est vend debout
29:04à peur
29:05du bœuf
29:05brésilien, argentin.
29:07Est-ce qu'on a raison
29:08d'avoir peur ?
29:09Je ne vais pas répondre
29:11sur le dindon de la farce
29:13je pense que la France
29:14sur ce dossier
29:14est surtout dans le mauvais tempo
29:15C'est volontairement provoqué
29:16et dans le mauvais tempo
29:17depuis le début
29:18parce que tout à l'heure
29:20on vient de parler du budget
29:21mais pendant ce temps-là
29:22le monde continue
29:23le business continue
29:25il y a un autre éléphant
29:27dans la pièce
29:27qui s'appelle
29:27Donald Trump
29:28il y a eu les droits
29:29de douane
29:30c'était assez évident
29:31que sur le Mercosur
29:32le calendrier
29:33allait accélérer
29:33pour plein de raisons
29:35c'est un enjeu important
29:36pour l'Europe
29:37et tout ça
29:37je ne suis pas en défense
29:38du Mercosur
29:39mais c'est clair
29:40que sur ce dossier-là
29:42on le voit
29:43dans les relations européennes
29:44la France a une position
29:46un peu solitaire
29:48et très politique
29:49à défendre finalement
29:50ses agriculteurs
29:51et à leur prix sur un terrain
29:52je rappelle
29:52qu'on a eu un début d'année
29:54assez compliqué
29:55avec le monde agricole
29:56on a eu la loi du plomb
29:57enfin ainsi de suite
29:58ainsi de suite
29:58donc est-ce qu'on va être
30:00les derniers de la farce
30:01il y a eu
30:03quelques concessions
30:04qui ont été faites
30:04par l'Europe
30:05on va être vigilants
30:06parce que l'Europe
30:07a une capacité
30:08à faire des concessions
30:09qui existent sur le papier
30:10après une fois
30:11qu'elles sont mises en oeuvre
30:11il y a des clauses miroir
30:12donc on ne connait pas
30:13encore vraiment le détail
30:14alors on va regarder
30:14si les prix n'évoluent pas trop
30:16on va regarder
30:16s'il n'y a pas des filières
30:17en danger
30:17on va regarder
30:18si les normes sont respectées
30:19l'idée c'est quoi
30:20il faut qu'on explique un peu
30:21c'est que si
30:23le marché français
30:25du bœuf
30:25est submergé
30:26de bœuf brésilien
30:28à bas coût
30:29et dont on ne sait pas
30:29quels sont les médicaments
30:30qu'il contient
30:32on aurait un système
30:34de protection
30:34c'est ça ?
30:35On aura un système
30:36de protection
30:36qui pourra agir
30:37soit par des formes de quotas
30:38on va dire
30:39rapidement
30:40c'est-à-dire des coups de frein
30:41mais aussi le fait
30:42ce qui est une façon
30:43de réguler aussi
30:44des échanges
30:44d'appliquer des normes
30:45par exemple
30:46confort animal
30:48sur l'utilisation
30:49de certains produits
30:49tout ça
30:50ce qui est une façon
30:50aussi de réguler
30:51les éléments
30:52c'est évident
30:53que la France
30:54qui est un pays
30:55pour lequel l'agriculture
30:56est assez structurel
30:57mais pas que
30:58il y a d'autres pays aussi
30:58en Europe
30:59je pense à la Pologne
31:00notamment
31:00il y a la Pologne
31:00et l'Italie
31:01qui était aussi
31:01c'est un enjeu important
31:04de ne pas voir déferler
31:05comme ça
31:06du jour au lendemain
31:06pour autant
31:07et très sincèrement
31:09il faut bien le comprendre
31:09le monde
31:10est en train de changer
31:11pendant ce temps-là
31:14l'OMC
31:14on ne sait plus
31:15où elle est passée
31:16a disparu du radar
31:18et aujourd'hui
31:20ces accords
31:21sont des accords
31:22clés pour l'Europe
31:23à un moment
31:23où l'Europe
31:24est quand même
31:25à un genou à terre
31:26vis-à-vis de Donald Trump
31:27ce genou à terre
31:28a été bien vu par la Chine
31:30a bien été vu par l'Inde
31:31donc il faut se réarmer
31:32et oui il faut nouer
31:33ces contrats
31:34ils sont extrêmement importants
31:35il va falloir être vigilant
31:36dans l'application
31:36évidemment la France
31:37ne doit pas sacrifier
31:38son agriculture
31:39mais il est temps
31:41de mettre en oeuvre
31:41ce genre d'accord
31:42plus que jamais
31:43il sera positif
31:44pour l'économie européenne
31:45en général
31:45et française en particulier
31:46c'est un marché
31:47de 700 millions
31:48de consommateurs
31:49qui sont sans droit de loi
31:50je pense que depuis
31:51200 ans
31:52tous les économistes
31:53rappellent que le libre-échange
31:54est plus favorable
31:56au bien-être
31:57que le protectionnisme
31:58il n'y a aucune
31:59et pourtant
32:00le monde se dirige
32:01vers de plus en plus
32:02de barrières protectionnistes
32:03voilà
32:04Tobin
32:04quand il a été
32:06quand Attaq a été créé
32:07je rappelle que Attaq
32:08qui est un des grands
32:09porte-parole du protectionnisme
32:10en France
32:10au départ
32:12faisait allusion à Tobin
32:13et Tobin disait
32:14non écoutez
32:14c'est pas la peine
32:15d'utiliser mon nom
32:16c'est un détournement
32:16parce que
32:17je ne connais pas
32:18un économiste
32:19qui ne soit pas favorable
32:20au libre-échange
32:21alors il y a
32:21des notions
32:22il y a 50 nuances
32:25de libre-échange
32:27il y a des nuances
32:28et puis il y a
32:29les travaux
32:29d'Annie Rodrigue
32:31sur la façon
32:32dont effectivement
32:33se structure
32:34le commerce international
32:36mais enfin
32:36globalement
32:37le libre-échange
32:38c'est plus favorable
32:38parce que c'est plus
32:39de concurrence
32:39c'est plus de concurrence
32:40c'est plus de pouvoir d'achat
32:42pour l'ensemble
32:42c'est ce que disait
32:44Bastia au 19ème siècle
32:45certes les producteurs
32:47sont menacés
32:48par la concurrence
32:50mais quand on sort
32:51de l'usine
32:52c'est pour aller
32:52dans le magasin
32:53et là dans le magasin
32:54en revanche
32:54on voit effectivement
32:55l'effet de la concurrence
32:56parce qu'il me frappe
32:57dans cette affaire
32:58c'est d'abord
32:59le fait que la France
32:59est totalement isolée
33:00on parle de la Pologne
33:01et tout ça
33:02mais globalement
33:02les grandes économies
33:03sont favorables
33:04à cet accord
33:04quand le président brésilien
33:06est passé à l'occasion
33:07de l'inauguration
33:09de Notre-Dame
33:09il a été reçu
33:10par le président Macron
33:11et il lui a fait
33:12une démonstration
33:13les gens d'y ont assisté
33:14à ça
33:14qui était une démonstration
33:15quasi parfaite
33:16des bienfaits
33:18de l'accord
33:19avec le Mercosur
33:20et de bénéfices
33:22qu'en tireraient
33:22les français
33:24et les européens
33:24de façon plus générale
33:25et ce qui me frappe aussi
33:26c'est qu'il y a eu
33:28un vote l'année dernière
33:29à peu près à la même époque
33:30à l'époque
33:30où Michel Barnier
33:31était premier ministre
33:32pour désavouer
33:34l'Europe
33:35et les négociations
33:35la seule personne
33:36qui soutenait
33:37les accords
33:37avec le Mercosur
33:38il y avait un seul député
33:39un vote à l'Assemblée nationale
33:41et c'était
33:42la députée
33:43de la deuxième circonscription
33:44de la Charente
33:45voilà
33:45le cognac
33:46et c'était le cognac
33:47je rappelle quand même
33:48que le cognac
33:49c'est pas l'industrie
33:50automobile allemande
33:51le cognac
33:52c'est l'agriculture
33:53au même titre
33:54que la production
33:55de
33:56et pour les producteurs
33:57de vin spiritueux
33:58cet accord est très important
33:59alors après vous avez
34:00la dernière remarque
34:01que je ferai
34:01c'est qu'en Europe
34:02en ce moment
34:02nous sommes sous présidence
34:03danoise
34:04et les Danois
34:06mènent une campagne
34:07pour effectivement
34:08non seulement
34:08favorable à cet accord
34:10mais disant
34:11que les gens
34:12qui défendent
34:12l'élevage bovin
34:13sont non seulement
34:15en contradiction
34:16avec la logique
34:17du libre-échange
34:17mais surtout en contradiction
34:18avec les intérêts
34:19de la planète
34:20parce que
34:20les bovins
34:21c'est aussi
34:22les principaux producteurs
34:23de méthane
34:24qui sont effectivement
34:25le méthane
34:27est un cas
34:27à effet de serre
34:28et donc au Danemark
34:29mais autant au Brésil
34:30qu'en France
34:31autant au Brésil
34:32qu'en France
34:32et donc ce que mettent
34:34en avant
34:34c'est de dire
34:36effectivement
34:36il faut organiser
34:37plutôt une décrue
34:39de la consommation
34:40de viande
34:40et ce qui menace
34:42les producteurs
34:43de viande
34:43ce qui menace
34:44les éleveurs
34:46c'est moins
34:47le protectionnisme
34:48que la nécessité
34:49de réadapter
34:50notre consommation
34:51à la réalité
34:52du réchauffement climatique
34:53alors la seule défense
34:54qu'il y a
34:55pour les éleveurs
34:56c'est que
34:56on va manquer
34:57de beurre
34:58s'il n'y a plus
34:59de bœuf
34:59il n'y a plus
35:00de vache
35:00non mais si en plus
35:02vous nous enlevez
35:02le beurre
35:03et on va manquer
35:04de beurre
35:04et donc vous avez
35:05une espèce de discours
35:06d'une confusion
35:07absolument incroyable
35:08sur l'avenir
35:09du cheptel
35:10je pense néanmoins
35:11que globalement
35:12il vaut mieux signer
35:13cet accord
35:13de libre-échange
35:15qu'est-ce qu'ils en pensent
35:15les français
35:15en termes d'opinion
35:17c'est intéressant
35:18je vous laisserai
35:19sur les conséquences économiques
35:20mais sur ce que nous disent
35:22les français
35:22sur ce type d'accord
35:23évidemment que Mercosur
35:25c'est pas bien
35:26du point de vue
35:27de l'opinion
35:27et que la défense
35:29de notre agriculteur
35:30de nos agriculteurs
35:31évidemment que les français
35:32ne sont pas
35:33si libre-échange
35:34que ça
35:34quand on teste
35:35dans les enquêtes
35:36les économies
35:37sont libre-échange
35:37mais pas les français
35:38mais il y a un point
35:40de bascule
35:41et Ludovic l'a rappelé
35:41qui est très intéressant
35:42c'est Trump
35:43c'est-à-dire que
35:45dans les enquêtes
35:47et nos baromètres économiques
35:48qu'on a fait ensemble
35:48on a vu que
35:49nos concitoyens
35:51estimaient que pour le coup
35:52on était plus
35:53que les dindons de la farce
35:54sur les ripostes douanières
35:58faites
35:58sur l'accord commercial
35:59avec les Etats-Unis
36:00exactement
36:00et donc ce qui a été convenu
36:02par von der Leyen
36:02cet été avec Trump
36:04c'est quelque chose
36:04qui ulcère nos concitoyens
36:06puisque
36:06à mon avis
36:08ils ont bien compris
36:09je suis Trump
36:10depuis pas mal de temps
36:11ils ont bien compris
36:12le mode de fonctionnement
36:13du bonhomme
36:13ils ont compris
36:14qu'il y avait d'abord
36:15un bras de fer
36:15et que si la personne cède
36:17il poussera toujours plus loin
36:19et qu'en revanche
36:19la moindre résistance
36:20il y a plein d'exemples
36:22de Kim Jong-un
36:23en passant par
36:24les Canadiens
36:24les Mexicains
36:25à chaque fois que vous lui résistez
36:26il cède systématiquement
36:28il cède toujours
36:29et il le fait
36:31en expliquant
36:31qu'il n'a pas cédé
36:32et vous devenez son ami
36:33regardez l'exemple
36:34avec Kim Jong-un
36:35et la Corée du Sud
36:35c'est évident
36:36donc en tout cas
36:36nos concitoyens eux
36:38ils ne supportent pas
36:39qu'on baisse notre culotte
36:41pour dire les choses clairement
36:42face aux Etats-Unis
36:43or
36:43je fais le lien
36:45avec le Mercosur
36:46évidemment que
36:47si on veut
36:49entrer dans des bras de fer
36:50un peu plus costauds
36:52avec les Etats-Unis
36:53le fait d'avoir
36:53des accords
36:54par ailleurs
36:55avec un marché
36:56de 700 millions
36:57me disiez-vous
36:58de consommateurs
36:59ça a du sens
37:00et ça peut être un levier
37:02pour faire basculer l'opinion
37:03favorablement
37:04sur l'accord Mercosur
37:05en disant
37:06pour mieux résister
37:07à Trump
37:08et à ses droits de douane
37:09il faut qu'on puisse
37:10s'ouvrir
37:11sur d'autres marchés
37:12et avoir des accords
37:13avec d'autres pays
37:14ce que j'entends
37:14ce que vous nous dites
37:15Gaël Slimane
37:15c'est que l'opinion publique française
37:17demande un pouvoir politique
37:18plus fort en Europe
37:19carrément
37:20on a le sentiment
37:21pour le coup
37:21les idiots du village international
37:23les dindons de la farce
37:24oui c'est le sentiment général
37:25mais on ne peut pas toujours
37:27leur donner tort
37:28et considérer
37:29quand on regarde
37:30encore une fois
37:31le deal von der Leyen-Trump
37:32on peut se dire que
37:34tant mieux
37:35si on paye
37:36si le consommateur français
37:37si les produits américains
37:38ont moins de droits de douane
37:39en France et en Europe
37:40parce que ça lui coûtera moins cher
37:41mais enfin
37:41ça donne vraiment
37:43le sentiment de s'écraser
37:44et c'est quelque chose
37:45qui ne peut pas passer
37:46en termes d'opinion
37:47dans l'opinion publique
37:49on a quand même un précédent
37:50c'est le CETA
37:51alors le CETA c'est pareil
37:52l'accord commercial
37:53avec le Canada
37:54qu'on a signé
37:55il y a 7 ou 8 ans
37:56maintenant
37:56toujours pas ratifié en France
37:58d'ailleurs
37:58me semble-t-il
37:59mais
38:00les barrières douanières
38:02sont tombées
38:02on avait peur du bœuf canadien
38:04je pense que
38:05si vous allez au Canada
38:05vous irez au restaurant
38:06manger un bon steak
38:07il n'y a pas de soucis
38:07mais on avait très très peur
38:08du bœuf canadien
38:09et on voit qu'au final
38:10on en a très peu importé
38:11et que l'économie française
38:13est particulièrement gagnante
38:15dans cet accord
38:16est-ce que ça a changé
38:17quelque chose
38:18dans l'opinion publique ?
38:19finalement on voit que
38:19pas grand chose quoi
38:20non mais
38:21il faut que Boulettes à Vallée
38:23n'a plus de goût
38:24qu'on digère
38:25et puis qu'on passe à autre chose
38:25c'est-à-dire que
38:26le débat sur le Marc-Aussure
38:27entre CETA et autres
38:28c'est souvent des débats
38:29qui sont un peu pris
38:30en otage
38:31on va pas se mentir
38:32très politique
38:33très politisé
38:34là où on est quand même
38:35dans le sens de l'histoire
38:36je ne suis pas un libre-échangeiste
38:38à tout craint
38:39en disant
38:39ouvrons toutes les vannes
38:40et autres
38:40mais on voit
38:41quand c'est la politique inverse
38:43c'est Donald Trump
38:44qui lui
38:45est en train de serrer
38:46de piloter
38:47les droits de douane
38:48comme des éléments
38:49politiques
38:50démocratiques
38:52et autres
38:52on voit aussi le régime
38:53que ça installe
38:54donc moi je préfère être
38:55dans un monde
38:56aujourd'hui
38:57vu d'Europe
38:58qui a la capacité
38:59à signer
39:00une circulation
39:01de l'économie
39:03la circulation de l'économie
39:04ce n'est pas
39:04que du bœuf
39:05ou des voitures
39:06c'est aussi une circulation
39:07des gens
39:07la circulation des valeurs
39:09aussi
39:09c'est important
39:11dans le monde
39:12qui se construit
39:12ce lien qu'on est en train
39:14de créer
39:14avec la zone Mercosur
39:15c'est aussi une alliance
39:17on voit bien
39:18dans un monde
39:19qui est en train
39:19de très complexe
39:21dans une géopolitique
39:22qui est très instable
39:23et créer ces liens
39:24ces corridors
39:25qui sont des corridors
39:27au début économique
39:28mais qui vont devenir
39:28aussi des corridors politiques
39:30c'est permettre à l'Europe
39:31de créer des points d'ancrage
39:32or ces points d'ancrage
39:34je peux vous dire
39:34que dans la décennie qui vient
39:35ils vont être extrêmement importants
39:37pour l'Europe
39:37on s'est fait un peu
39:38décranter sur l'Afrique
39:39l'Asie
39:41c'est une zone
39:41sur laquelle on n'a plus la main
39:42à l'Amérique du Sud
39:44il fallait y aller
39:44il y a des accords quand même
39:46qui se signent en Asie
39:47notamment avec le Vietnam
39:48le libre-échange
39:49n'est pas complètement mort
39:50Jean-Marc Daniel
39:51ah non seulement
39:52il n'est pas complètement mort
39:53mais je pense que
39:53contrairement à ce qu'a dit Gaël
39:54Trump est en train
39:56de se déballonner partout
39:57c'est-à-dire que Trump
39:58ah oui
39:59il a dit
40:00il est en train de se déballer
40:01mais surtout face aux Européens
40:04c'est-à-dire qu'il a consenti
40:06des droits de douane
40:06très très faibles
40:07par rapport à ce qu'il menaçait
40:08de mettre en face
40:09vis-à-vis du Japon
40:11et de la Chine
40:12enfin 15% quand même
40:13c'est sa technique habituelle
40:14il fait toujours ça
40:15il part de très haut
40:16il met d'abord un petit point
40:18dans la figure
40:18il met 31% sur la Suisse
40:22il annonce 40% sur le Japon
40:24donc l'accord
40:25alors pourquoi
40:26est-ce qu'il est en train de
40:27il sait que c'est le consommateur américain
40:29qui paye au final
40:29parce que c'est le consommateur américain
40:30qui paye
40:31et le consommateur américain
40:32qui paye
40:33il achète des voitures allemandes
40:34oui
40:34qui paye les droits
40:36sur les droits européens
40:37sur les produits européens
40:39c'est pas son électorat
40:40c'est-à-dire que
40:41c'est ce que dit
40:42Grégory Mantue
40:43qui est l'un des grands économistes américains
40:45il dit
40:45moi je vis effectivement
40:46en Europe
40:48je bois du Chablis
40:49tous les soirs
40:50quand je rentre chez moi
40:51j'ai une Audi
40:51je suis habillé par Hugo Boss
40:53et je passe en autre
40:54mes vacances en Toscane
40:55en revanche ma secrétaire
40:57et moi j'ai voté
40:58évidemment démocrate
40:59je suis démocrate
41:00je suis
41:01ma secrétaire
41:02qui a voté républicain
41:03elle est chez Walmart
41:05et chez Walmart
41:06elle prend 100%
41:07de droits de douane
41:07et donc
41:08les Européens
41:10se sont plutôt
41:10bien débrouillés
41:11c'est-à-dire que
41:12les Européens
41:12ils m'ont préservé
41:14mon pouvoir d'achat
41:14merci aux Européens
41:15et donc je pense que
41:17le véritable enjeu
41:19c'est le moment
41:19où il va se déballonner
41:21mais se déballonner
41:21devant
41:22son électorat
41:24son propre électorat
41:25à Sergius
41:25jusqu'à présent
41:26il a maintenu
41:27des droits de douane
41:27de façon totalement
41:28arbitraire
41:29de façon absurde
41:30sur des zones
41:31qui sont les zones
41:32qui vont le plus
41:33lui-nui
41:33donc vous nous dites
41:34que ça n'est pas pérenne
41:35il ne pourra pas tenir
41:37comme ça
41:37il ne pourra pas tenir
41:38comme ça
41:38et je pense que les Européens
41:40la dernière remarque
41:41que je ferai
41:41c'est qu'on a l'impression
41:43que les Européens
41:43sont systématiquement
41:44dans l'idiot
41:46du village mondial
41:47je rappelle
41:47que l'Union Européenne
41:48est de très loin
41:49la zone qui dégage
41:50le plus d'excédents
41:51extérieurs
41:53donc c'est celle
41:54qui effectivement
41:54à la fois
41:55a le plus intérêt
41:56au libre-échange
41:57contrairement à ce que pense
41:58la population française
41:59mais de notre côté
41:59qui est le plus à même
42:00dans les circonstances actuelles
42:02à subir
42:03une vague
42:04parce qu'elle a des réserves
42:05concrètement
42:06ce printemps
42:08l'Allemagne est devenue
42:09le premier pays détenteur
42:11d'avoir extérieur net
42:12il a dépassé le Japon
42:13et donc
42:14vous avez une montée
42:15en puissance de l'Italie
42:16on ne voit pas
42:18que le mouton noir
42:19sur le commerce international
42:20le pays qui n'est pas compétitif
42:22au niveau européen
42:23le pays qui effectivement
42:24a du mal
42:25à s'assurer
42:26la nouvelle note mondiale
42:27c'est la France
42:28mais même l'Espagne
42:29le premier ministre
42:30M. Sanchez
42:31défend le Mercosur
42:32ça c'est évident
42:33c'est quand même un peu
42:34normal
42:34c'est les cousins
42:35c'est les frères
42:36mais il a fait une déclaration
42:38à Pékin en début d'année
42:39en disant que
42:40il était favorable
42:42effectivement
42:43à une véritable
42:44libération du commerce
42:46entre la Chine et l'Europe
42:47d'ailleurs ce qui a été repris
42:48par un certain nombre
42:49d'économistes récemment
42:50en disant qu'on avait
42:51plutôt intérêt
42:51plutôt que de mettre
42:52des droits de douane
42:53sur les panneaux solaires
42:54à récupérer ces panneaux solaires
42:56à un prix
42:57qui est un prix cassé
42:57c'est aussi
42:59une des préconisations
43:00des économistes
43:01français
43:02et allemands
43:03qui a l'occasion
43:04la semaine dernière
43:05du conseil du ministre
43:06franco-allemand
43:06voilà
43:07on y ouvre
43:09un grand
43:09à certains produits
43:11chinois
43:12où ils sont plus compétitifs
43:13que nous
43:13parfois
43:13un avantage technologique
43:15mais quand il y a un avantage
43:16technologique
43:17et bien
43:17qu'on les copie quoi
43:18c'est ça
43:19on est un peu
43:20les chinois de la Chine
43:22il y a 20 ans
43:22le monde a changé
43:23c'est-à-dire que
43:24d'abord il y a
43:26beaucoup de domaines
43:28on s'en aperçoit
43:29où aujourd'hui
43:30les leaders techniques
43:31ne sont plus en Europe
43:32ne sont plus aux Etats-Unis
43:33mais sont en Asie
43:35et surtout en Chine
43:36donc ça c'est le monde
43:37qu'on va découvrir ensemble
43:38collectivement
43:39et qu'on va commenter
43:40mais pourquoi pas
43:41c'est-à-dire que
43:41c'est pas forcément
43:42un enjeu diabolique
43:44mais c'est une rupture
43:45forte vu de l'Occident
43:46après je reviens
43:47juste un tout petit peu
43:49sur le mercosur
43:49parce que ça nous ramène aussi
43:51sur une logique un peu
43:51politique interne
43:53mais ça montre aussi
43:54notre propre schizophrénie
43:56et c'est-à-dire
43:56la schizophrénie
43:57de la filière agricole française
43:59c'est-à-dire que
43:59la filière agricole française
44:01était vent debout
44:02sur la loi Duplon
44:03et la réintroduction
44:04notamment
44:05qui était demandée
44:06d'un pesticide
44:07là où sur le dossier
44:09Mercosur
44:09ou là là
44:10on va voir arriver
44:11des produits dégueulasses
44:13donc en fait
44:14il y a quelque chose
44:16quand même sur lequel
44:16il va falloir être un petit peu
44:17pardon pour l'expression
44:19mais c'est quand même ça
44:20un peu plus de cohérence quoi
44:21on n'est pas très cohérent aussi
44:22donc il va falloir aussi
44:23un peu se mettre
44:24il y a une modernité
44:26dans l'agriculture française
44:27qu'il va falloir un petit peu
44:28assumer
44:28il faut qu'on arrête
44:30de se voir
44:30comme un village gaulois
44:31qui ne produirait que du luxe
44:33dans l'agriculture
44:34parce que c'est un peu ça
44:34qu'on nous raconte
44:35avec des produits
44:36estampillés de haute qualité
44:37l'agroalimentaire
44:39la filière agroalimentaire
44:41c'est une grosse structure
44:42et là
44:42honnêtement
44:43on n'entend pas beaucoup
44:44les acteurs
44:45de l'industrie agroalimentaire
44:46sur le dossier Mercosur
44:47on entend les agriculteurs
44:49mais alors je peux vous dire
44:49que l'industrie agroalimentaire
44:51est plutôt contente
44:52de cette signature
44:53en même temps
44:53les français adorent
44:55leurs agriculteurs
44:56alors en même temps
44:56les critiques sur les pesticides
44:59sur les mets
44:59pas tant que ça
45:00donc oui
45:02ils les adorent
45:03bien sûr Raphaël
45:03et ils les critiquent
45:04pas tant que ça
45:05les critiques
45:06qu'on voit émerger
45:07sont plutôt des critiques
45:08parfois assez légitimes
45:10ou factuelles
45:11qui proviennent
45:11soit des médias
45:12soit d'informations
45:14si vous voulez
45:14mais l'opinion publique
45:16elle est plutôt en défense
45:18là-dessus
45:19par rapport à toutes ces questions
45:21sur les accords commerciaux
45:22le Mercosur
45:22c'est parce que les français
45:23je pense
45:24ont une conscience
45:25pas complètement nulle
45:27du poids économique
45:28monstrueux
45:29de l'Union Européenne
45:30dans le monde
45:31qu'ils ne comprennent pas
45:33qu'on soit des nains
45:34politiques
45:35ou diplomatiques
45:36ou stratégiques
45:37à ce point-là
45:38sur le concours
45:40de qui baisse le plus vite
45:41son pantalon
45:41ou le plus bas
45:42là où je ne vous rejoins pas
45:46Jean-Marc
45:46c'est que
45:46oui
45:47Trump a fait du Trump
45:48il a dit
45:4830, 25, 50
45:50n'importe quoi
45:51ça s'appelle
45:52un effet d'encre
45:53en neurosciences
45:54on met un prix très haut
45:55ou très bas
45:56et puis ensuite
45:57on sait qu'on va revenir
45:59c'est de la négo
46:00si on va au souk de Marrakech
46:02on a la même chose
46:03l'art du deal
46:04c'est ce qu'il appelle
46:05l'art du deal
46:06mais c'est un peu
46:08brut de fonderie
46:09donc le fait qu'on revienne
46:09à 15
46:10pourquoi pas
46:10mais c'est du 15
46:11zéro
46:12peu importe qu'on soit
46:13à 15
46:13à 30
46:14ou à 40
46:15là je ne parle pas
46:16sur le plan économique
46:17mais sur le plan
46:18diplomatique et politique
46:20on est en train de dire
46:21moi je vais te mettre 15
46:22et toi tu étais à 2 ou 3
46:24je ne sais plus
46:24tu vas être à zéro
46:25dorénavant
46:25on est bien d'accord
46:26et la personne en face
46:27vous dit
46:28ah bah oui c'est un bon deal
46:29parce que vous m'aviez dit
46:29que vous alliez me mettre 30
46:30maintenant c'est 15
46:31enfin
46:32ça n'a pas de sens
46:33donc ça renvoie une image
46:35de l'incompétence européenne
46:37des prises de décision
46:39de l'Union Européenne
46:40qui est très forte
46:41et ensuite
46:42je pense qu'effectivement
46:43Trump fait beaucoup de bien
46:45malgré lui
46:46à l'Europe de la défense
46:49à l'idée qu'il faille se débrouiller
46:51sans
46:51il a réveillé ça
46:52il a réveillé ça
46:53et il peut faire du bien
46:55à l'Europe aussi
46:56en lui donnant
46:57le sentiment
46:58que bah oui
46:58il va falloir trouver
46:59des alternatives
47:00aux interactions
47:02massives avec les Etats-Unis
47:04le Mercosur en étude
47:05et l'idée de la Chine
47:06pourquoi pas
47:06effectivement
47:07plutôt que de taper
47:08sur Chine
47:09et les produits chinois
47:10et que sais-je
47:11se dire
47:11bah si vraiment
47:12on entre dans des guerres
47:13commerciales avec les Etats-Unis
47:14quelle erreur d'ailleurs
47:15d'Emmanuel Macron
47:16de dire
47:16comment peut-on démarrer
47:18un deal comme ça
47:19de dire
47:20évidemment on va pas entrer
47:21en guerre commerciale
47:21avec les Etats-Unis
47:22bien sûr que non
47:23personne ne l'imagine
47:24mais pourquoi le dire
47:25vous partez tout de suite
47:27perdant
47:27et de ce point de vue là
47:28je pense qu'on envoie
47:29des mauvais signaux
47:30à nos opinions publiques
47:31en France et ailleurs
47:32Allez il nous reste
47:33un peu moins de 10 minutes
47:34le réveil de l'Europe puissante
47:35ça passe aussi par sa régulation
47:37sur les GAFAM
47:38on en parle beaucoup
47:40aux Etats-Unis
47:41hier au congrès américain
47:43il y avait des auditions
47:45qui se déroulaient
47:47autour de l'idée
47:49de la menace
47:51voilà j'ai retrouvé
47:52la menace de l'Europe
47:53sur la liberté d'expression
47:55et l'innovation
47:56voilà comment on nous voit
47:58depuis Washington
48:00ce qui prouve qu'on a encore
48:01un tout petit peu
48:02d'influence
48:03c'était le thème
48:05d'une audition
48:06au congrès américain
48:07hier
48:07où participait
48:08notamment Nigel Farage
48:09Thierry Breton
48:10lui avait décliné
48:10le bras de fer continue
48:13entre les Etats-Unis
48:14et l'Europe
48:14autour de la régulation
48:16sur le numérique
48:17avec Google
48:19qui sort
48:20quasiment indemne
48:21de ce grand procès
48:23qui est le menacé
48:23de démantèlement
48:24c'était absolument majeur
48:25quasi existentiel
48:26pour ce géant
48:28et au final
48:30on a le résultat
48:31du procès
48:31Google peut garder Chrome
48:33la puissance américaine
48:35en termes de numérique
48:37reste entière
48:38Ludovic de Sauté
48:38alors je vais vous décevoir
48:39je ne suis pas sûr
48:40que Google
48:41sorte aussi indemne
48:42que ça
48:42vous m'intéressez
48:44oui sur le monde d'avant
48:46c'est-à-dire
48:46les navigateurs
48:48ce qu'on appelle Chrome
48:48et autres
48:49Google évite
48:50le démantèlement
48:51tel qu'on a pu le connaître
48:53dans d'autres épisodes
48:53chez Microsoft
48:54et autres
48:55pour autant
48:56dans la décision
48:57qui a été prise
48:58et qui est importante
48:59il y a la nécessité
49:00pour Google
49:01aussi
49:01d'aller dans le partage
49:03de données
49:03auprès de la concurrence
49:04or
49:05on est dans une période
49:06de rupture
49:07je vais essayer
49:09d'être le plus clair possible
49:10on a vécu
49:11pendant une vingtaine
49:12d'années
49:12sur le digital
49:13sur une structuration
49:14sur Internet
49:15qui était énormément
49:16basé
49:17sur ce qu'on appelle
49:17le search
49:17c'est-à-dire la recherche
49:18c'est-à-dire la porte
49:19d'entrée naturelle
49:20qu'on avait sur Internet
49:21était souvent Google
49:23qui plus est prééquipée
49:24chez Apple
49:25Samsung
49:25et ainsi de suite
49:25donc finalement
49:27c'était le bottin
49:28les passes jaunes
49:29pour entrer dans Internet
49:29était Google
49:30maintenant il y a un
49:31petit élément
49:32qui est arrivé
49:33qui s'appelle
49:34l'intégration artificielle
49:35absolument
49:35et c'est pas juste
49:37d'être dans quelque chose
49:38de fantasmé
49:39d'être
49:40voilà
49:41c'est-à-dire qu'on le voit
49:41même des générations
49:42Google perd du terrain
49:43aujourd'hui
49:44face à OpenAI
49:45exactement
49:45et je peux vous dire
49:48que je le vois
49:49avec des étudiants
49:50et autres
49:50c'est-à-dire que leur interface
49:51leur façon de consommer
49:52l'information
49:53est en rupture
49:54par rapport
49:55à notre génération
49:56c'est-à-dire
49:56c'est d'autres façons
49:57de rentrer
49:57et là-dessus
49:59c'est tout l'écosystème
50:00Google
50:01qui est menacé
50:01or
50:02le juge
50:03en décidant de dire
50:04ok Google
50:05je te démantèle
50:05pas
50:05parce que de toute façon
50:06finalement
50:07en gros
50:08je suis en train
50:09de démanteler
50:09un écosystème
50:11qui est plutôt
50:12en perte de vitesse
50:12par contre
50:13je suis obligé
50:13à partager les données
50:14et obligé
50:15à partager les données
50:16ça c'est nourrir
50:17tous les écosystèmes
50:19concurrentiels
50:19de l'intelligence artificielle
50:20et là
50:21ça vaut très cher
50:22et là Google
50:23met une pépite
50:23sur le marché
50:24ça veut dire
50:24que c'est une bonne
50:25application finalement
50:26de la logique
50:27du droit de la concurrence
50:28c'est-à-dire qu'on favorise
50:29l'innovation
50:30je suis assez d'accord
50:31avec l'analyse
50:31c'est-à-dire que
50:32on a l'impression
50:34que effectivement
50:35Google
50:36c'est un lobbyiste
50:37très puissant
50:38qui a réussi
50:38à contourner
50:39effectivement
50:40les capacités
50:41de démantèlement
50:42de l'état américain
50:43mais c'est pas du tout
50:44le cas
50:44et je crois
50:45qu'effectivement
50:45là Google
50:47est en perte de vitesse
50:48sur l'aspect traditionnel
50:50c'est ce qu'a enregistré
50:51effectivement
50:51l'autorité de la concurrence
50:52américaine
50:53et donc
50:54le véritable enjeu
50:55maintenant
50:55ça va être
50:55le partage des données
50:56un peu partout
50:57et quant à la réaction
50:59c'est leur noir
51:00la data aujourd'hui
51:01c'est la donnée
51:03majeure
51:03c'est donc l'accès
51:04à ces données
51:05qui est importante
51:05et quant aux américains
51:08sur les critiques
51:09sur l'Europe
51:09et tout ça
51:10ce que les américains
51:11l'état profond
51:13enfin les gens
51:13qui conseillent
51:14Donald Trump
51:15les gens qui regardent
51:16ce qui se passe
51:17ce qu'ils reprochent
51:18surtout aux européens
51:19c'est pas tellement
51:20de pourchasser
51:22les GAFA
51:23mais tout ça
51:23parce que quand on regarde
51:24après les européens
51:25sont aussi propriétaires
51:26de tout notre tas
51:26d'entreprises
51:27aux Etats-Unis
51:28les européens
51:29sont effectivement
51:30des intervenants
51:32indirects
51:33ce qu'ils ne font pas
51:34eux-mêmes
51:34ils le font faire
51:35par des gens
51:35dont ils sont
51:36les propriétaires
51:37mais ce que reprochent
51:38surtout les américains
51:39et ça c'est depuis
51:40la création pratiquement
51:42de l'OTAN
51:43c'est d'utiliser
51:44les Etats-Unis
51:45comme mercenaires
51:46sans jamais les payer
51:47c'est-à-dire
51:47de ne pas avoir
51:48le budget des défenses
51:49c'est ce que dit
51:50Donald Trump
51:51sur les défenses
51:51effectivement
51:52oui j'en ai ras le bol
51:53de payer pour vous
51:53oui Nixon disait
51:54déjà la même chose
51:55c'est-à-dire Nixon
51:56quand il a sorti
51:57le dollar
51:57de la convertibilité
51:58or il a dit
51:59les européens
52:01au lieu de payer
52:02la défense
52:03qu'ils devraient payer
52:03ils viennent me chercher
52:04mon or
52:04ils viennent me piller
52:05mon or
52:06parce qu'ils dégagent
52:07des excellents
52:07parce qu'ils dépensent
52:08pas assez
52:09pour la l'année
52:09on en a parlé hier
52:10Jean-Marc à l'époque
52:11l'once d'or
52:12était à
52:1335 dollars
52:14elle a touché 3500
52:16en début de semaine
52:17elle est maintenant
52:18installée au-dessus
52:18de 3500
52:19elle avait un peu
52:20touché 3500
52:21au mois d'avril
52:21juste pendant quelques heures
52:23et là maintenant
52:23elle est installée
52:24au-dessus de 3500
52:25et donc concrètement
52:26je pense que les américains
52:28c'est un procès politique
52:30qu'ils font aux européens
52:31sur le thème
52:31pas tellement
52:32la liberté d'expression
52:33c'est que vous ne payez pas
52:35assez pour ce que
52:36vous devez payer
52:37par rapport à
52:38l'effort de défense
52:39naturel
52:40et les défenses de défense
52:40oui enfin
52:41il y a quand même
52:41un principe de défense
52:43de leur industrie
52:44du numérique
52:45on a vu
52:45lors de l'intronisation
52:46de Donald Trump
52:47tous les grands patrons
52:49des GAFAM
52:50derrière lui
52:51oui mais encore une fois
52:52l'état américain
52:53et les géants du numérique
52:54sont quand même
52:55intrinsèquement
52:56oui absolument
52:57mais on voit bien
52:57qu'il est en train
52:58de réaliser là aussi
52:59c'est la puissance américaine
53:00que toute une partie
53:01de l'appareil industriel
53:02américain
53:03est tombée entre les mains
53:04des fonds européens
53:06et asiatiques
53:07essentiellement japonais
53:08et donc il est en train
53:09de nationaliser
53:10une partie de l'industrie
53:11en disant
53:11pour être sûr
53:12qu'elle reste américaine
53:13je vais la nationaliser
53:14sauf qu'il a commencé
53:15à s'introduire
53:17parce qu'il a une prise
53:19de conscience
53:19que l'enjeu
53:20c'est de définir
53:22ce qu'est une entreprise
53:23américaine
53:24qu'est-ce que c'est
53:25qu'une entreprise américaine
53:26est-ce que c'est sa localisation
53:27ou est-ce que ce sont
53:27les capitaux
53:28est-ce que ce sont
53:28les gens qui la détiennent
53:29ou est-ce que c'est
53:30l'endroit où sont implantées
53:31les usines
53:31et donc c'est pour ça
53:33je maintiens sur l'Europe
53:34véritablement sa hargne
53:35et titule ancienne
53:36c'est de dire
53:37on est les mercenaires
53:39de l'Europe
53:40et l'Europe ne paie pas
53:41normalement
53:42quand on a les mercenaires
53:43on les paie
53:44d'être d'accord
53:44avec cette analyse
53:46je pense qu'il y a
53:47un petit point commun
53:47dans les sujets
53:48dont on parle ce matin
53:50avec vous
53:51tous ensemble
53:52c'est Mercosur
53:53j'entendais ce que disait
53:54Gaël sur les droits de douane
53:56et ce qu'on dit
53:57sur le numérique
53:58c'est qu'il ne faut pas
53:59quand même minimiser
54:00le fait qu'il y a aussi
54:01un choc de valeur
54:02derrière ça
54:02il y a des enjeux politiques
54:03c'est-à-dire que
54:04dans la politique de Trump
54:06Trump doit aussi
54:07alimenter un socle électoral
54:09un petit peu perché
54:11un petit peu
54:12dans un halo
54:12générationnel
54:15un peu bizarroïde
54:16avec des croyances
54:16c'est le DSA
54:18dont on parle
54:19c'est-à-dire que
54:19c'est l'acte un peu fondateur
54:20en Europe
54:21de régulation
54:22sur les grosses plateformes
54:25qu'est-ce qu'il dit
54:25ce DSA
54:26que Trump déteste
54:28et voudrait voir
54:29abandonné
54:30sous la menace
54:31d'avoir réaffigé
54:32droit de loi
54:33qu'est-ce que dit ce DSA
54:35c'est qu'il dit
54:36qu'en fait
54:37en Europe
54:37et c'est important
54:39il faut qu'on s'entende là-dessus
54:40et d'où l'importance
54:41de signer aussi
54:41peut-être le Mercosur
54:42pour s'entendre là-dessus
54:43avec une autre zone
54:43de libre-échange
54:44finalement
54:45c'est qu'il dit
54:46qu'en Europe
54:46il y a des règles
54:48en fait
54:48dans le partage
54:49il y a des choses
54:50qu'on ne fait pas
54:50sur les plateformes
54:51on ne peut pas
54:52insulter les gens
54:53et il y a des choses
54:54qu'on ne dit pas
54:55surtout
54:55il y a des choses
54:55qu'on ne dit pas
54:56on ne fait pas
54:56de négationnisme
54:57et c'est un socle
54:58c'est un socle
54:59je pense sociétal
55:00là où les Etats-Unis
55:02sont dans une autre culture
55:03c'est pas nous de le juger
55:05mais il y a cet affrontement
55:07qui est en train de se jouer
55:08évidemment il y a des enjeux
55:09financiers importants
55:11mais je rappelle
55:12que pour les GAFAM
55:13l'Europe
55:14c'est à peu près
55:14un tiers de leur revenu
55:16majeur
55:17c'est-à-dire qu'en fait
55:18ils ne pourront pas
55:20éviter
55:21ils ne peuvent pas faire semblant
55:23mais pour autant derrière
55:24se pose quand même
55:25cette question
55:26un peu de société
55:26mais qui n'est pas neutre
55:27c'est-à-dire
55:28qui n'est pas neutre
55:28parce que peut-être
55:30que les armes de l'Europe
55:31sont un peu lourdingues
55:32et autres
55:32il y a eu une petite info
55:34qui est tombée
55:35qui est un autre éclairage
55:36c'est qu'à l'inverse
55:37il y a une grande plateforme
55:38marchande allemande
55:40qui s'appelle Zalando
55:41qui est une grande plateforme
55:42de vente en ligne allemande
55:43qui elle a perdu un procès
55:45face à Bruxelles
55:46et qui est rentrée
55:47dans la catégorie
55:48des très grandes plateformes
55:49au même titre que Meta
55:50que Google
55:51et que demain Amazon
55:52c'est-à-dire que
55:52c'est pas que les Etats-Unis
55:54qui sont concernés
55:55c'est toutes les grandes plateformes
55:56qui ont des pouvoirs
55:57sur la population
55:58et qui manipulent
56:00beaucoup de données
56:00très clairement
56:01Merci
56:02merci beaucoup
56:03on est en pleine adjudication
56:06le taux à 10 ans français
56:08juste chiffre
56:09on est à 3,52
56:10hier on était à 3,6
56:11la pression baisse
56:13finalement la sinistrose
56:15oh allez
56:16ça va pas si mal
56:17surveillez bien
56:18les résultats de l'adjudication
56:19c'est dans quelques minutes
56:21je pense
56:21bientôt dans quelques secondes
56:23quelques minutes maintenant
56:24tout pour investir
56:25restez avec nous
56:25Antoine Larigauderie
56:26quant à nous
56:27on se retrouve demain
56:29je vous souhaite une excellente journée
56:30à bientôt
56:31les experts
56:36débat et controverse
56:37sur BFM Business
56:38Sous-titrage Société Radio-Canada
56:40Sous-titrage Société Radio-Canada
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