Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 mois
Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00BFM Business présente
00:01Le 18-19 d'Edwis Chevrillon
00:07Bonsoir à tous, bienvenue dans ce 18-19, on va parler du chaos, de la confiance,
00:15on va parler de ce risque d'une crise financière ou pas.
00:19On en parlera avec Jean-Claude Trichet, l'ancien président de la Banque Centrale Européenne.
00:23Il a été confronté à des situations pareilles, évidemment il ne s'agissait pas de la France,
00:26mais justement, est-ce que la France peut se trouver dans des situations très difficiles ?
00:31Il nous dira comment il voit les choses aujourd'hui.
00:33On en parlera ensuite avec l'économiste Jean-Marc Daniel que vous connaissez bien
00:36et face à lui aussi une autre grande gueule, Édouard Tétrou, conseiller de dirigeant d'entreprise.
00:42Mais tout de suite, place au journal de Stéphanie Colo.
00:45Bonjour Stéphanie.
00:46Bonjour Edwige.
00:47Évidemment, on commence par cette séance très compliquée sur les marchés parisiens.
00:50Effectivement, séance compliquée au lendemain de l'annonce d'un vote de confiance le 8 septembre.
00:55La fébrilité s'empare des marchés.
00:57Le CAC termine en baisse d'1,7%.
00:59Les banques françaises sont en première ligne.
01:01Antoine Larigauderie, pardon.
01:03Est-ce qu'on va bientôt payer plus cher que l'Italie pour emprunter sur les marchés ?
01:07En tout cas, l'écart de taux s'est considérablement réduit.
01:10Regardez, on termine la séance à 3,5% pour la dette française dix ans.
01:15On a même eu des pointes à 3,51.
01:18La dette italienne à 3,56.
01:20Vous voyez que ça se joue à six points de base maintenant.
01:21Mais effectivement, on pourrait assister à un croisement des courbes ces prochains jours,
01:25surtout si l'hypothèque politique continue à secouer les marchés à ce niveau.
01:29En plus, si vous regardez un petit peu le CAC 40, c'est vrai qu'hier, on a déjà eu une baisse d'1,6%.
01:34Là, c'est moins 1,7.
01:36Mais les volumes d'échanges, ils sont passés de 2,5 milliards à 7,6 milliards.
01:40Le vrai règlement de compte, il a eu lieu aujourd'hui sur les marchés, très clairement.
01:44Et le principal secteur qui a été touché, c'est le secteur bancaire, vous l'avez dit.
01:49Moins 6,8% pour Société Générale à 52 euros.
01:53Hier, c'était le BTP, le contracting qui était touché.
01:55Ça a encore été le cas aussi avec Vinci qui a perdu 5,8% à 114,45 euros.
02:00On n'a pas de chance, ce sont les secteurs qui sont le mieux comportés en bourse depuis le début de l'année.
02:05Même chose pour les petites et moyennes capitalisations,
02:08qui sont des valeurs beaucoup plus domestiques par nature,
02:10et très réactives aussi aux risques politiques dans le pays,
02:13avec des CAC mid et small et des CAC small,
02:17les indices des petites et moyennes capitalisations de la Bourse de Paris
02:21qui ont perdu chacun plus de 2%.
02:23Merci beaucoup Antoine Larigauderie.
02:25Et comme pour rassurer face à la fébrilité des marchés,
02:28Éric Lombard tempère ses propos tenus ce matin.
02:31Le ministre de l'Économie n'écartait pas le risque d'une intervention du FMI
02:35en cas de renversement du gouvernement.
02:37Mais cet après-midi, il précise dans un tweet,
02:39nous ne sommes aujourd'hui sous la menace d'aucune intervention
02:43ni du FMI, ni de la BCE, ni d'aucune organisation internationale.
02:48Pendant ce temps, le compte à rebours a débuté pour François Bayrou,
02:51qui a 13 jours pour convaincre.
02:53Devant la CFDT, il a fait une nouvelle tentative
02:56pour tenter de pousser les oppositions dans leur retranchement.
02:59Et il a multiplié les gages.
03:01Le Premier ministre promet un effort des plus hauts revenus
03:04et de ceux qui optimisent leur fiscalité.
03:06Il s'est dit prêt aussi à redonner la main aux partenaires sociaux
03:09sur les régimes de protection sociale,
03:11à améliorer les conditions de travail
03:13ou encore à réduire les aides aux entreprises.
03:15Et avant cette annonce d'un prochain vote de confiance le 8 septembre,
03:19la confiance des ménages, elle, se replie en août
03:22après trois mois consécutifs de stabilité.
03:25Elle atteint son plus bas niveau depuis octobre 2023.
03:27Les Français craignent pour l'avenir de leur situation financière.
03:32Et puis dans le reste de l'actualité aux Etats-Unis,
03:34Donald Trump limoge l'une des gouverneurs de la Fed,
03:37Lisa Cook, accusée de fraude immobilière par le président.
03:40Elle conteste et assure qu'elle restera en poste.
03:42Une contestation qu'elle va porter en justice.
03:45C'est la première fois dans l'histoire
03:47qu'un président américain tente de démettre un gouverneur.
03:50Un assaut de plus contre l'indépendance de l'institution
03:53après des pressions récurrentes à l'encontre de Jérôme Powell,
03:56le patron de la Fed Edwige.
03:58Merci beaucoup Stéphanie.
04:00Stéphanie, on vous retrouve à 19h pour un journal complet.
04:03Tout de suite, le 18-19 avec Jean-Claude Trichet,
04:07ensuite Jean-Marc Daniel et Edouard Tétrault.
04:09Le 18-19 d'Edwige Chevrillon sur BFM Business.
04:15Bonsoir Jean-Claude Trichet.
04:20Merci d'être avec nous.
04:21Je crois qu'il y a un petit problème de liaison
04:22parce que vous n'êtes pas actuellement à Paris.
04:26Il y a beaucoup de questions à vous poser.
04:27On a vu que les bourses mondiales sont très très inquiètes.
04:30Alors inquiètes en France par la situation politique.
04:33On a vu qu'aujourd'hui c'était un vrai règlement de compte.
04:35On l'a dit à l'instant Antoine Larigauderie.
04:37Mais il y a aussi bien sûr ce qui se passe avec la Fed,
04:40avec l'indépendance de la réserve fédérale américaine.
04:43Une question d'abord Jean-Claude Trichet.
04:46Est-ce que vous êtes d'accord avec ce que dit le Premier ministre
04:49qui l'a encore redit ce matin ?
04:52C'est le chaos ou la confiance ?
04:55Écoutez, je crois que le Premier ministre a certainement raison
04:58d'appeler l'ensemble de notre pays
05:01à être lucide sur la situation que nous avons
05:05qui est évidemment très mauvaise
05:07sur pratiquement tous les critères
05:11de dépense publique,
05:14d'aide publique totale
05:15et d'absence d'ambition à vrai dire
05:18pour, en dépit de ce qu'il nous propose le Premier ministre,
05:23d'absence d'ambition en ce qui concerne
05:24la rapidité du retour à une situation normale.
05:28Nous sommes devenus le plus mauvais
05:31avec l'Italie, si on peut dire,
05:34et d'ailleurs en effet nous sommes très proches
05:36en ce qui concerne les taux d'intérêt maintenant,
05:38les taux d'intérêt que fixent l'ensemble des épargnants,
05:43si je puis dire, mondiaux,
05:44d'ailleurs pas simplement italiens, français et européens,
05:47mais mondiaux.
05:48Nous sommes vraiment à un très mauvais niveau.
05:51Et nous sommes par ailleurs,
05:52en matière de dépense publique,
05:54en proportion du produit intérieur brut,
05:56le record man, si je puis dire,
05:58ou woman d'Europe,
06:00le record man du G7,
06:03le record man woman du G20
06:05et même, d'abord, le record du monde.
06:09Donc il y a quelque chose qui ne va pas du tout
06:11et qu'il faut redresser.
06:13J'ai connu l'époque
06:15où un certain nombre de pays
06:17faisaient peur aux épargnants
06:19et ces pays,
06:22ils étaient d'ailleurs nombreux,
06:23Espagne, Italie, Portugal
06:26et aussi, bien entendu,
06:29Irlande et Grèce,
06:30mais pas simplement la Grèce.
06:32Cinq pays se sont trouvés
06:34dans une situation très difficile.
06:36Il n'y a rien de pire
06:36que de se trouver dans cette situation très difficile.
06:39Mais est-ce que nous sommes,
06:40c'était ça le but de ma question,
06:42est-ce que nous sommes,
06:44aujourd'hui, la France,
06:46dans cette situation extrêmement difficile ?
06:49Non, parce que nous sommes dans une situation
06:52objectivement très difficile,
06:54mais on nous fait encore confiance
06:56pour nous redresser.
06:58Et nous sommes vraiment
07:00à la croisée des chemins.
07:02Ou bien, effectivement,
07:04nous montrons
07:05ceux qui nous font confiance,
07:07ceux qui nous ont fait confiance jusqu'à présent,
07:09que nous sommes capables de nous redresser.
07:11Et ça suppose, évidemment,
07:14je partage entièrement l'analyse
07:15du Premier ministre,
07:17du gouvernement,
07:18ça suppose que l'on puisse faire,
07:20en effet,
07:21les économies
07:22qui nous sont proposées,
07:24les fameux 44 milliards
07:25d'euros d'économies.
07:27De manière à nous mettre
07:29sur une trajectoire
07:30qui, elle-même, d'ailleurs,
07:32n'est pas très glorieuse,
07:33puisque cette trajectoire,
07:35qui comprend
07:35les 44 milliards d'euros
07:38d'économies
07:38que je viens d'énoncer,
07:40nous mène
07:41à un niveau
07:42de 3%
07:43seulement
07:44en 2029.
07:46Alors que l'Italie
07:46sera à 3%
07:47dès 2026.
07:50Et que nous-mêmes,
07:51nous espérons,
07:51nous ambitionnons
07:53d'être à 4,6%
07:55du produit intérieur brut
07:56en 2026.
07:57Donc oui,
07:58la situation est très grave.
07:59Oui,
08:01l'ensemble
08:02des épargnants
08:03nous font encore confiance
08:05parce qu'ils croient,
08:06ils pensent
08:07que la situation
08:08est telle
08:09que la proposition
08:10qui est faite
08:10par le Premier ministre
08:12au Parlement
08:12pourra effectivement
08:14s'est cristallisé,
08:18disons,
08:18pourra effectivement
08:20être adoptée.
08:22Oui,
08:22en même temps...
08:23Quand j'entends
08:24les commentaires
08:25en ce moment,
08:26ils sont très pessimistes,
08:28j'espère ardemment
08:29qu'ils se trompent
08:30et que les parlementaires
08:31vont beaucoup plus réfléchir
08:34que cela ne semble être le cas,
08:37en tout cas,
08:38dans la vision
08:38des commentateurs.
08:39Vous avez écouté
08:40comme moi,
08:42comme nous tous,
08:43les réactions
08:43des uns et des autres,
08:44il y a quand même
08:45une affime probabilité
08:47que le gouvernement
08:49ne tombe pas,
08:50enfin François Verroux,
08:51ne tombe pas
08:51le 8 septembre.
08:53Vous êtes d'accord
08:54avec moi ?
08:55Qu'est-ce qui peut se passer ?
08:57Parce que,
08:57alors,
08:58supposons
08:58que le gouvernement tombe,
09:00il se passe,
09:01les taux d'intérêt
09:02italiens,
09:03on voit bien,
09:04ils vont passer
09:04sous les taux d'intérêt,
09:06il est à la croisée des chemins,
09:07comme vous dites,
09:08sous les taux d'intérêt français.
09:10Mais j'ai envie de dire,
09:10est-ce que c'est grave,
09:12docteur ?
09:14Tout ce dont nous parlons
09:16est gravissime.
09:18Encore une fois,
09:18moi,
09:18j'ai le souvenir
09:19des coups de fil
09:20que j'ai passés
09:21à l'époque
09:22quand j'étais président
09:22de la Banque Centrale Européenne
09:24au Premier ministre italien,
09:25Berlusconi,
09:26au Premier ministre espagnol,
09:27Zapatero,
09:28en leur disant,
09:29bon,
09:30nous sommes
09:31et vous êtes
09:32dans une situation
09:33horrible
09:34puisque personne
09:36maintenant,
09:37à partir de maintenant,
09:38semble ne vous faire confiance.
09:39Il faut rétablir
09:40la confiance
09:41immédiatement.
09:42Mais ils sont passés,
09:43si vous voulez,
09:43par des moments
09:44vraiment horriblement
09:46difficiles.
09:47Et ce sont
09:47les plus démunis
09:48et les plus défavorisés
09:50qui,
09:51dans ces moments
09:52extrémement difficiles,
09:54sont évidemment
09:54ceux qui sont
09:55dans la situation
09:56la plus terrible.
09:58C'est pour ça
09:58que je suis moi-même,
09:59si vous voulez,
09:59je ne peux pas manquer
10:01de me dire
10:02que ce n'est pas possible.
10:04Les parlementaires,
10:05même ceux
10:06qui ont dit
10:08qu'ils allaient voter non,
10:09peuvent encore
10:10s'abstenir
10:11et laisser le gouvernement
10:13prendre toutes
10:14ses responsabilités
10:15s'agissant
10:16de responsabilités
10:17qui ont un coût
10:18politique très élevé.
10:19Donc le coût politique
10:21très élevé
10:22que le gouvernement
10:22est prêt à assumer,
10:24évidemment,
10:25je ne comprends pas
10:26très bien
10:26pourquoi un nombre
10:28substantiel
10:28de parlementaires
10:29qui ont le choix
10:32entre voter non
10:34et s'abstenir,
10:36pourquoi ne s'abstiendraient-ils pas ?
10:39En tout cas,
10:39c'est ce que je me permets
10:40de leur recommander.
10:42Pour ceux d'entre eux
10:43qui se disent
10:43demain ou après-demain,
10:45nous serons au pouvoir
10:45et après tout,
10:48si le gouvernement actuel
10:49prend ses responsabilités,
10:52la France s'en trouvera mieux
10:54le moment donné.
10:55Mais en même temps,
10:55Jean-Claude Richet,
10:57vous avez entendu,
10:58alors on ne va pas faire
10:58de la politique avec vous,
10:59ce n'est pas tellement
11:00votre rôle,
11:00même si vous n'avez plus
11:01un rôle actif,
11:03vous restez quand même
11:03une parole très forte
11:04dans le monde
11:05des banques centrales.
11:07Vous avez entendu
11:08comme moi
11:08certains politiques
11:09qui disent
11:10mais attendez
11:11les 1 000 milliards
11:11ou même
11:12les 2 000 milliards
11:14de dettes,
11:15c'est dans les 20 dernières années.
11:16Le régime actuel,
11:18celui d'Emmanuel Macron,
11:19est quand même responsable
11:20d'une dérive absolument
11:21colossale de la dette.
11:22Donc pourquoi
11:23les maintenir au pouvoir ?
11:25– Oui.
11:25– Écoutez,
11:26tout ça,
11:29ça ne tient pas de bout
11:29puisque c'est précisément
11:30le moment
11:31où le gouvernement nous dit
11:32nous allons faire
11:33des économies.
11:35– Oui.
11:36Est-ce que vous avez
11:37le sentiment,
11:38est-ce que vous avez
11:39le sentiment
11:40qu'on est au bord
11:43d'avoir le FMI
11:45qui va débarquer ?
11:48Il y a eu des propos
11:48quand même très très ambiguës.
11:50C'était ce matin
11:52du ministre
11:54de l'Économie et des Finances
11:55qui a dit
11:55attendez,
11:56non mais le FMI
11:57mais enfin
11:57il y a quand même un risque,
11:58je ne peux pas vous dire
11:59qu'il n'y a pas de risque.
12:00Du coup,
12:00on a vu l'impact
12:01que ça a eu sur les marchés.
12:03Vous voyez
12:03toutes les grandes banques
12:05qui se sont dit
12:06mais attendez,
12:06qu'est-ce que ça veut dire ?
12:07Il a donc dû rectifier
12:09ses propos
12:09par un tweet
12:10en début d'après-midi.
12:12Vous,
12:13quelle est votre analyse ?
12:14Parce qu'encore une fois,
12:15vous avez vécu ça
12:16avec d'autres pays
12:18que la France,
12:19bien sûr.
12:19– Évidemment,
12:21j'ai vécu ça
12:21et comme je vous le disais,
12:23ce sont les plus démunis
12:24et les plus défavorisés
12:25qui sont dans la situation
12:26la pire
12:27dans des cas de ce genre.
12:28C'est la raison
12:29pour laquelle
12:29il faut absolument
12:31éviter
12:32de se trouver
12:32dans cette situation.
12:34Je crois que,
12:34je n'ai pas assisté
12:36aux entretiens
12:37du ministre des Finances,
12:39je pense qu'il devait être
12:40dans une question
12:41où on lui disait
12:43qu'on va avoir
12:44refus complet
12:45de faire
12:46ce que vous recommandez,
12:48ce que le Premier ministre
12:49du gouvernement
12:49et le Président,
12:50d'ailleurs,
12:51recommandent.
12:52Et donc,
12:52qu'est-ce qui va se passer,
12:54etc.
12:54Il ne peut pas,
12:55il ne pouvait pas
12:56ne pas dire.
12:58Je ne fais pas l'hypothèse
13:00que c'est la situation
13:01dans laquelle
13:01nous allons nous trouver
13:02parce que c'est une hypothèse
13:04réellement catastrophique.
13:06Et moi,
13:07je ne veux pas me placer
13:09dans cette hypothèse,
13:10personnellement.
13:10Mais j'ai connu
13:12la matérialisation
13:13de cette hypothèse
13:14avec les pays
13:16que j'ai évoqués.
13:17– Justement,
13:18le top départ,
13:18pardonnez-moi,
13:20on va faire un peu d'histoire
13:21mais c'est très intéressant
13:21puisque vous avez vécu ça.
13:23Comment,
13:25sur ces pays
13:25dont vous parliez,
13:27comment le top départ
13:29d'une intervention
13:29du FMI,
13:31ça a été quoi ?
13:31C'est vous,
13:32c'est le banquier central,
13:33c'est vous,
13:33Jean-Claude Trichet,
13:34qui avez appelé le FMI ?
13:36Comment ça s'est passé ?
13:37Il y avait la fameuse Troïka.
13:39– Non,
13:39la banque centrale,
13:40ce n'est pas elle
13:41qui prend,
13:42ce genre de responsabilité.
13:43La banque centrale,
13:44elle essaye d'aider
13:45dans la mesure
13:47de ses possibilités
13:49mais elle ne peut
13:50aider elle-même
13:51et l'Europe,
13:52on parle toujours du FMI,
13:53je ne sais pas pourquoi
13:54parce que l'Europe,
13:56elle a aussi,
13:57et il est très vraisemblable,
13:59simule l'avion
14:00par malheur,
14:01mais ce n'est pas
14:02mon hypothèse,
14:03ce n'est pas mon hypothèse,
14:04un pays quelconque
14:05qui se retrouvait
14:07dans la situation
14:08où j'ai connu,
14:09en effet,
14:09l'Irlande,
14:10le Portugal,
14:11la Grèce,
14:12l'Espagne
14:13et l'Italie,
14:14alors,
14:15si vous voulez,
14:16vous avez forcément
14:17une mobilisation
14:18de l'ensemble
14:20des amis,
14:20entre guillemets,
14:22amis qui peuvent être,
14:23qui sont avant tout
14:24européens
14:24et aussi internationaux,
14:26mais ces amis
14:27ne peuvent pas intervenir
14:29s'il n'y a pas
14:30de bonne raison
14:31de penser
14:32que le pays
14:32va s'en sortir.
14:33Donc,
14:34il y a forcément
14:34une conditionnalité
14:36qui est associée,
14:38si vous voulez,
14:38aux efforts
14:39qui sont faits
14:39par ceux
14:40que j'appelais
14:41les amis.
14:42Le début
14:42de la crise,
14:43c'est très simple,
14:45les épargnants
14:46européens,
14:47nationaux
14:48et du monde entier
14:49ne veulent plus
14:50vous financer.
14:51Et donc,
14:52bien entendu,
14:53le résultat
14:54est que les taux
14:55d'intérêt
14:55se mettent
14:56à flamber
14:57complètement.
14:58Et là,
14:58il n'y a pas besoin
14:59d'avoir des critères.
15:00Vous savez
15:01que vous êtes
15:02dans la crise.
15:03Il n'y a pas besoin.
15:04Encore une fois,
15:05c'est quelque chose
15:06que l'on vit,
15:07qu'on expérience
15:08tous.
15:11Et j'ai connu ça
15:12encore une fois
15:12dans cinq pays,
15:14dont trois simultanément.
15:16C'était les premiers
15:17en 2010,
15:18hélas,
15:19la Grèce,
15:20l'Irlande
15:20et le Portugal.
15:21Et puis,
15:22deux pays en 2011,
15:24l'Espagne
15:24et l'Italie.
15:26Et dans tous les cas,
15:27je vous l'ai dit,
15:27c'est tout à fait tragique.
15:29Il faut éviter
15:30de se trouver
15:31dans des situations
15:32de ce genre.
15:32C'est ce que le gouvernement
15:34essaye de faire.
15:36Et il me semble
15:37que c'est l'intérêt
15:37du pays tout entier,
15:39y compris l'intérêt politique
15:41de l'opposition,
15:43de faire en sorte
15:44que le gouvernement
15:45puisse prendre
15:47la responsabilité politique.
15:49C'est courageuse.
15:50C'est pas facile
15:51de faire
15:51toutes ces économies.
15:53Mais c'est elles
15:54qui permettront,
15:55qui permettraient,
15:57et j'en suis
15:58vraiment convaincu,
15:59de se retrouver
16:00dans cette situation
16:01tragique
16:02que j'évoquais
16:03et que vous évoquez
16:03vous-même.
16:04Est-ce que vous seriez...
16:05Olivier Blanchard,
16:06l'ancien chef économiste
16:08du FMI
16:08que j'ai reçu
16:09il y a quelque temps,
16:12il disait,
16:12et même tout à l'heure,
16:13il a tweeté en disant
16:14« La dette n'est pas
16:16en soi catastrophique,
16:17mais son explosion
16:18à terme l'est.
16:19Il est essentiel
16:20de réduire
16:21le déficit budgétaire
16:22et de commencer maintenant.
16:24Il n'y a pas
16:25d'alternative. »
16:27Ça, c'est ce qu'il a dit
16:27tout à l'heure.
16:28En même temps,
16:28quand je l'ai reçu,
16:30il disait
16:30« Oui, mais les décisions
16:31à prendre
16:32sont tellement difficiles
16:33qu'en fait,
16:34finalement,
16:34il n'y a peut-être
16:35que des experts,
16:37des experts du FMI
16:38qui pourraient prendre
16:40ces décisions
16:40parce que ça touche
16:41en fait
16:42toute la sphère sociale,
16:44tout le modèle
16:45social français. »
16:47Écoutez,
16:48nous avons sous les yeux
16:50un projet.
16:51Nous avons sous les yeux
16:52un projet
16:53que je crois
16:54être courageux,
16:55que je crois
16:56être faisable
16:57et qui demande
16:59évidemment
16:59à être discuté
17:01par le Parlement,
17:03par l'ensemble
17:03de la représentation nationale.
17:05Mais je ne dirais
17:06certainement pas
17:07qu'un pays
17:08qui pense
17:10et je pense
17:12que la France
17:12est un pays
17:13en effet
17:14qui est capable
17:15de prendre lui-même
17:16ses responsabilités,
17:17c'est ce à quoi
17:18les assistants en ce moment
17:19n'ont pas besoin
17:20qu'un tiers
17:21vienne lui dire
17:22« Voilà ce qu'il faut faire. »
17:23Vous voyez ce que je veux dire ?
17:24Je n'accepte pas ça.
17:26Ça, c'est l'hypothèse
17:27où nous avons tout raté,
17:30où nous passons
17:30par la case
17:31le reste du monde
17:33aussi bien
17:34que les Français
17:35et les Européens
17:35ne peuvent plus
17:36nous faire confiance,
17:38n'ont plus confiance en nous
17:39et là alors,
17:41je vous l'ai déjà dit,
17:42il n'y a pas besoin
17:43d'avoir des critères.
17:44Vous voyez vous-même
17:46que vous êtes
17:46dans une situation
17:48réellement tragique.
17:50Elle a déjà été connue,
17:51on sait comment ça se passe
17:53et là alors,
17:54les choses qui apparaissent
17:55absolument impossibles
17:57aujourd'hui,
17:58comme par hasard,
17:59elles apparaîtront
18:00comme étant
18:01ultra-nécessaires
18:02et encore une fois,
18:04ce sont les plus démunis
18:05et les plus défavorisés
18:06qui sont les plus touchés
18:08quand on est
18:09dans la crise ouverte.
18:11Il faut éviter
18:12d'être dans la crise ouverte.
18:13– Oui, mais on a un peu
18:14le sentiment qu'on y est.
18:15En tous les cas,
18:15on a 13 jours
18:16encore pour respirer.
18:18– Non, on n'y est pas encore.
18:19Vous faites l'hypothèse
18:20que le gouvernement
18:25a ses chères études.
18:26Ce n'est pas mon hypothèse.
18:28– Oui, en tous les cas,
18:29je vois que vous le soutenez
18:30parce que c'est vrai
18:30qu'il n'y a pas tellement
18:31sur le plan économique,
18:32il n'y a pas tellement
18:32d'autres possibilités.
18:35En plus, tout ça se déroule
18:37dans un contexte géopolitique
18:39extrêmement tendu.
18:40Il y a eu Jackson Hole
18:41avec la réunion
18:42que vous connaissez bien
18:43parce que vous avez été
18:44le sommet de Jackson Hole
18:45qui a réuni
18:46tous les banquiers centraux.
18:48Et là, pour le coup,
18:49il y en a un qui est aussi
18:50dans la tourmente,
18:51en tous les cas,
18:52qui a besoin du secours
18:54des autres banquiers centraux.
18:55C'est le patron
18:57de la Federal Reserve,
18:59Jeremy Powell.
19:01Lui, on a le sentiment
19:03qu'il est,
19:03enfin, pas plus que le sentiment,
19:05il est dans l'œil
19:06du cyclone de Donald Trump,
19:08si vous me permettez
19:09cette expression.
19:10Est-ce que là,
19:11il y a un vrai risque
19:12d'indépendance de la Fed
19:14et puis derrière aussi,
19:15un risque d'indépendance
19:16des banques centrales ?
19:19– De la Fed,
19:20sûrement,
19:21parce que c'est l'objectif
19:22qui est poursuivi
19:23par le président Trump,
19:25c'est clair.
19:26Et je dois dire
19:27qu'il faut rendre hommage
19:28au président Powell
19:30parce qu'il a tenu le coup
19:32tout en ayant tous les jours
19:34des tuites absolument dévastateurs.
19:37Et par ailleurs,
19:39le président Trump
19:40a dû lui-même conclure
19:42qu'il allait changer
19:44naturellement le moment venu,
19:46sauf en ma part
19:47en mai de l'année prochaine
19:50et donc,
19:52a priori,
19:52si vous voulez,
19:53Powell a suffisamment bien tenu
19:56pour que Trump
19:58ne se dise plus
19:59« je peux le virer ».
20:00– Mais est-ce que c'est un risque ?
20:01– Il vient de gérer
20:03un membre
20:04de la Fédérale Réserve
20:06qui elle-même
20:07résiste.
20:09Alors,
20:09on va voir,
20:10tout ça est insensé.
20:11C'est aussi insensé
20:12que de dire
20:12« on va conquérir le Canada »
20:14ou « on va conquérir
20:15je ne sais quel autre pays ».
20:17Enfin,
20:17on est réellement
20:19dans un monde insensé.
20:21Et d'ailleurs,
20:22les marchés
20:23réagissent immédiatement.
20:25Le fait que le président Trump
20:26ait dit
20:27« je vais virer cette dame »
20:29a été immédiatement
20:30interprétée négativement
20:32par tous les épargnants
20:34du monde entier.
20:35Et donc,
20:35le dollar a chuté.
20:37On a eu
20:37une perturbation importante.
20:40Elle a dit
20:40« non,
20:41je reste,
20:42je n'obéis pas
20:43à une injonction pareille
20:45qui est contraire
20:46à tout ce qu'on doit faire
20:49quand on est
20:50une banque centrale
20:51en face
20:51à un exécutif
20:54venumeux,
20:55si je puis dire.
20:56Et les marchés
20:57se sont rétablis.
20:58Si vous voulez,
21:00la confiance
21:01qui est si importante
21:02aujourd'hui,
21:03plus que jamais,
21:04partout,
21:05effectivement,
21:05chez nous
21:06et partout,
21:07elle repose
21:08dans une assez large mesure
21:09sur le sang-froid
21:10des banques centrales.
21:12Alors justement,
21:13certains
21:14s'interrogent
21:16dans tous les cas
21:17sur l'indépendance
21:18des banques centrales
21:20dans le sens
21:20où l'immensité
21:22de la dette
21:23réduit drastiquement
21:24les marges
21:25de manœuvre
21:26des banques centrales.
21:27Est-ce que vous partagez
21:29cette inquiétude ?
21:31C'était ce qu'on disait,
21:32si vous voulez,
21:33à l'époque
21:34où les banques centrales
21:35n'avaient pas encore
21:36à lutter
21:36contre l'inflation
21:38qu'elles ont finalement
21:40réussi à maîtriser
21:42assez remarquablement.
21:44À l'époque,
21:44on disait
21:45les encours de dettes
21:46sont tels
21:47qu'elles ne peuvent plus
21:48mener une politique
21:49monétaire sage.
21:51on a vu
21:52que ce n'était pas
21:53le cas
21:53aux États-Unis
21:54comme en Europe
21:55comme partout
21:56ailleurs dans le monde.
21:58Les banques centrales
21:58ont pris
21:59leurs responsabilités
22:00et ont rétabli
22:02si vous voulez
22:02un certain contrôle
22:04sur une inflation
22:05qui s'apprêtait
22:07à galoper.
22:08Donc moi,
22:08je ne suis pas du tout
22:09de ce sentiment.
22:10Je crois que
22:11les banques centrales
22:13vont continuer
22:14naturellement
22:15à faire ce qui est
22:15attendu d'elles
22:16non pas par
22:18X, Y, Z
22:19mais par l'ensemble
22:21de nos concitoyens.
22:22L'ensemble
22:22de nos concitoyens
22:23que ce soit
22:25en France
22:25ou aux États-Unis
22:26et partout en Europe
22:28et partout dans le monde
22:29à vrai dire
22:29sont extraordinairement
22:30attachés
22:31à la stabilité
22:32des prix.
22:33Et on peut penser
22:34que toute la perturbation
22:35politique
22:36que nous vivons
22:37partout
22:37un peu partout
22:38dans le monde
22:39est liée au fait
22:40qu'il y a eu
22:41un énorme choc
22:42d'inflation
22:43qui a bouleversé
22:45en quelque sorte
22:46l'ensemble
22:47de nos concitoyens.
22:48Donc je crois
22:49que les événements
22:50les plus récents
22:51démontrent clairement
22:52que les banques centrales
22:54effectivement doivent
22:54continuer
22:55de faire leur travail
22:56aussi sérieusement
22:58que possible.
22:59Jean-Claude Trichet,
23:00dernière question
23:00juste importante
23:02quand même.
23:03Sur quel levier
23:04si vous étiez
23:06encore en poste
23:07vous considériez
23:07qu'il faudrait
23:08appuyer
23:09pour notamment
23:10rétablir
23:11les finances publiques
23:13de la France
23:13et peut-être aussi
23:15rétablir
23:16l'Europe
23:17dans ce
23:18milestone géopolitique
23:20où elle semble
23:21un peu
23:21plus regarder
23:22passer les trains
23:23que d'être
23:24acteur ou actrice
23:25puisqu'il s'agit
23:26de l'Union Européenne.
23:27Alors pour ce qui
23:29concerne notre pays
23:31je me suis déjà
23:32exprimé
23:32je pense que
23:33ce qui nous est
23:35proposé actuellement
23:36est ce qu'il faut
23:37faire dans les
23:38circonstances.
23:39Je conviens
23:41que c'est très
23:41difficile
23:42qu'il y a
23:43beaucoup de
23:44chances
23:45que ceci
23:46ne puisse se faire
23:46mais c'est mon
23:47hypothèse de travail
23:48parce que
23:48c'est la seule
23:49qui correspond
23:50à l'intérêt
23:50français
23:51tel que je le perçois
23:52si vous voulez
23:53à la lumière
23:53de ma propre expérience.
23:55Pour l'Europe
23:55à venir
23:56effectivement
23:58elle est en train
23:59de payer
23:59un prix considérable
24:01tout simplement
24:02parce que
24:03nous ne sommes pas
24:04une fédération politique.
24:06Nous n'avons pas
24:06d'armée unique
24:07nous n'avons pas
24:08de diplomatie unique
24:10nous n'avons pas
24:11de gouvernement
24:12européen unique
24:13évidemment
24:13et cela
24:15si vous voulez
24:15nous affaiblit
24:16énormément
24:17nous ne sommes pas
24:18à la table
24:18des négociations
24:19ukrainiennes
24:19nous ne sommes pas
24:20à la table
24:21des négociations
24:21au Proche-Orient
24:22nous ne sommes pas
24:24avec l'ensemble
24:26des cartes
24:26que nous devrions avoir
24:27sur le plan commercial
24:28nous sommes
24:29sur le plan commercial
24:30bousculés
24:31comme tous les autres
24:32d'ailleurs
24:33par les Etats-Unis
24:34mais plus que les autres
24:35parce que nous sommes
24:36quand même
24:36le premier marché
24:37commercial du monde
24:38et nous sommes
24:39traités
24:40comme si nous étions
24:41un gamin
24:42et nous sommes
24:43un gamin
24:44simplement parce que
24:45Trump utilise
24:46son armée
24:47sa puissance
24:48géostratégique
24:49disons
24:49contre un pays
24:50qui n'a pas
24:51de géostratégie
24:53le pays en question
24:54c'est l'Europe
24:55qu'est-ce que
24:55vous diriez
24:57là pour le coup
24:58en vraie conclusion
24:59je ne sais pas
25:00aux épargnants
25:01qui nous écoutent
25:01on voit bien
25:02que le taux d'épargne
25:03n'a jamais été
25:03aussi haut en France
25:04c'est quand même
25:04une preuve quand même
25:05de l'inquiétude
25:06des Français
25:07vous leur dites quoi
25:08par rapport à leur épargne
25:09ils peuvent quand même
25:10il faut qu'ils
25:10vendent les actions
25:11les obligations françaises
25:13qu'il faut
25:13qu'est-ce que vous leur dites
25:14je fais l'hypothèse
25:17qui n'est pas la vôtre
25:18c'est ce que je vois
25:19et c'est la seule hypothèse
25:21que je puisse faire
25:22et donc je vide
25:24à nos propres épargnants
25:27dont je vois
25:29si vous voulez
25:29qu'ils épargnent
25:31parce que
25:32ils ont sentiment
25:34effectivement
25:34que les choses
25:35sont compliquées
25:36en ce moment
25:36et pas simplement
25:37comme vous le disiez
25:38là vous vous mouillez
25:40pas trop
25:40Jean-Claude Trichet
25:41pardon ?
25:42vous vous mouillez pas trop
25:43comment je me mouille pas trop
25:46non mais par rapport
25:46aux épargnants français
25:47là vous leur dites
25:48je leur dis
25:49puisque c'est mon hypothèse
25:51de travail
25:51vous pouvez avoir confiance
25:53parce que
25:54c'est mon hypothèse
25:55de travail
25:55bon
25:56écoutez rendez-vous
25:57on vous retrouve
25:58le 10 septembre
26:00n'est-ce pas
26:00Jean-Claude Trichet
26:01en studio
26:01merci beaucoup
26:03merci beaucoup
26:04d'avoir été avec nous
26:05donc
26:06ancien président
26:07de la Banque Centrale Européenne
26:08et ancien gouverneur
26:09bien sûr
26:10de la Banque de France
26:11dans un instant
26:12le débat des experts
26:14le face-à-face
26:15avec Édouard Tétrault
26:16Jean-Marc Daniel
26:17et puis Mathieu
26:18je l'y vais
26:18de BFM Business
26:19à tout de suite
26:20merci beaucoup
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations