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  • il y a 2 jours
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély.

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00:00Générique
00:00...
00:01Bienvenue dans les informés, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité.
00:11Vous nous écoutez sur la radio France Info, vous pouvez nous regarder sur France Info TV, Canal 16.
00:16Bonjour Renaud Delis.
00:17Bonjour Agathe.
00:18Deux sujets ce matin, le vote du budget de la sécurité sociale consacre-t-il la méthode Lecornu ?
00:24Et puis les mots de Brigitte Macron sur les féministes continuent de faire polémique.
00:28Pour tout comprendre ce matin, nos informés, Valérie Gache, chef du service politique du RFI.
00:33Bonjour Valérie.
00:34Bonjour Agathe.
00:34Et Jean-Jérôme Bertolus, éditorialiste politique à France Info TV.
00:38Bonjour Jean-Jérôme.
00:38Bonjour Agathe.
00:39On commence Renaud donc avec notre premier sujet, le budget adopté.
00:44Un peu de répit amer ou une vraie victoire pour Lecornu ?
00:48Le Premier ministre a en tout cas réussi son pari, faire adopter ce budget de la sécurité sociale sans recourir au 49-3.
00:55La première fois d'ailleurs depuis 2022, le texte a été adopté avec 13 voix d'avance, 247 pour, 234 contre, 93 abstentions.
01:03Comme prévu, les groupes Ensemble pour la République et Modem notamment ont voté pour, le RN et LFI ont voté contre.
01:11LR et Horizon ainsi que les écologistes dans leur écrasante majorité se sont abstenus.
01:16Et puis les socialistes ont voté pour le budget de la Sécu, ce qui provoque de fait un vrai divorce entre d'un côté le groupe socialiste qui avait choisi de négocier avec Sébastien Lecornu
01:26et qui a abouti à l'adoption de ce texte dans lequel, rappelons-le, il y a la suspension de la réforme des retraites, concession faite au groupe socialiste.
01:33Et puis le groupe Insoumis qui est dans une opposition totale et qui dénonce l'attitude des socialistes.
01:38Voici par ordre d'apparition les réactions du premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure, puis du coordinateur national des Insoumis, Manuel Bompard,
01:47qui lui était l'invité ce matin de nos confrères de France Inter.
01:49Nous avons cherché à être utiles aux Françaises et aux Français et je crois que nous n'avons trahi personne et au contraire.
01:58Nous sommes de ceux qui n'avons pas attendu un grand soir hypothétique pour obtenir des victoires.
02:02La réalité c'est que quand vous êtes un groupe d'opposition, vous ne votez pas le budget du pouvoir en place.
02:07Les socialistes ont voté pour, donc en votant pour, évidemment, ils ont confirmé ce changement d'alliance
02:10et ils ont rejoint les rangs de la Macronie agonisante et finissante, ça c'est clair.
02:15Alors il y a une confusion sans doute involontaire dans les propos de Manuel Bompard.
02:18Les socialistes n'ont pas voté le budget, ça le budget en tant que tel, le projet de loi de finances n'est pas encore,
02:22l'examen n'est pas terminé, le vote encore moins et d'ailleurs les socialistes font d'ores et déjà savoir qu'à priori ils ne le voteraient pas
02:27puisque ça, ça les rangerait dans la majorité. Il s'agissait là donc du budget de la sécurité sociale.
02:32Ça c'est donc le divorce à gauche, très clairement, entre deux familles et deux stratégies.
02:37Mais pour ce qui est de Sébastien Lecornu, est-ce qu'il peut se féliciter de ce succès sans doute ?
02:41Mais est-ce que cette méthode, elle consacre, eh bien, une certaine méthode Lecornu d'une part
02:45et puis est-ce que c'est une avancée aussi du débat démocratique, parlementaire, de la fameuse culture du compromis
02:51que beaucoup et notamment les prédécesseurs de Sébastien Lecornu à Matignon recherchaient depuis de longs mois ?
02:57Alors certes, ce n'est qu'une étape parce qu'il reste encore le gros du morceau, le budget de l'État à adopter.
03:02Néanmoins, Valérie Gass, est-ce que Sébastien Lecornu peut être satisfait aujourd'hui ?
03:08Est-ce que c'est vraiment sa méthode qui a fonctionné ?
03:12Satisfait, oui. Soulagé aussi. Oui, c'est l'aboutissement de ce qu'il a cherché à faire depuis le départ
03:18et sur ce texte particulièrement parce que le compromis, c'est sur ce budget de la Sécurité sociale
03:23qu'il devait vraiment prendre tout son sens avec la concession majeure qu'il a faite dès le départ,
03:27à savoir la suspension de la réforme des retraites accordée aux socialistes.
03:30Donc oui, il y a évidemment une part de méthode Lecornu là-dedans.
03:36D'ailleurs, ça a été beaucoup critiqué aussi parmi les députés du socle commun du Bloc central.
03:44Beaucoup négocié avec les socialistes parce qu'il avait identifié que c'était à gauche qu'il pourrait trouver ce compromis.
03:49Il a adopté une posture très humble de Premier ministre qui n'a pas de majorité,
03:55qui est conscient de sa fragilité, qui s'en remet aux députés.
03:58Une manière aussi de les responsabiliser eux et de leur dire que ce seraient eux qui porteraient la responsabilité d'un échec.
04:06Oui, il a été habile et il a fait ce que ses prédécesseurs n'avaient pas fait.
04:11Et il a surtout tenu sa ligne de pas de 49.3 jusqu'au bout,
04:15alors qu'il y avait une pression encore il y a quelques jours pour lui dire que ça ne passera pas, il va falloir l'utiliser.
04:21Donc incontestablement, est-ce que c'est à long terme ?
04:24En tout cas, je ne sais pas, mais en tout cas sur le moment, oui,
04:27il y a une part de victoire pour la méthode Lecornu.
04:30Une victoire et quelles conséquences politiques Jean-Jérôme Bertolus maintenant ?
04:35Je pense, enfin, effectivement une victoire qui s'appuie sur des ruptures, c'est quand même important de le souligner.
04:41Il y a une méthode Lecornu différente des précédentes ?
04:44Pas de 49.3 malgré la pression politique qui s'était beaucoup accentuée ces dernières semaines, vous l'avez entendu comme moi.
04:50Une rupture aussi, qu'on le veuille ou non, avec l'Elysée, c'est-à-dire ou du moins avec le bilan de la politique d'Emmanuel Macron,
04:58que ce soit sur la suspension de la réforme des retraites ou que ce soit en matière de taxation du capital avec la hausse de la CSG.
05:04Et puis également une rupture par rapport à ses deux prédécesseurs, puisqu'il n'y a pas eu de clin d'œil au Rassemblement national.
05:11Comme l'a dit Renaud Delis, tout de suite il s'est orienté vers les socialistes.
05:15Donc vraiment, il y a une méthode assez spécifique.
05:17Maintenant, oui, comme il y a rupture, il y a ce qu'on appelle, oui, je n'aime pas ce terme de bouger, mais il va y avoir des évolutions.
05:25Un changement, vous l'avez dit ?
05:26Voilà, des évolutions politiques très fortes. On voit que LR est quand même très fracturée.
05:3518 députés ont voté pour le budget, malgré les injonctions de Bruno Roteuillon.
05:43On voit effectivement, ça a été dit, la rupture, claire et nette.
05:47Maintenant, c'est sans bavure entre la France Insoumise et le PS.
05:51Mais maintenant, les écolos aussi sont dans la danse, puisqu'ils se sont abstenus.
05:55Donc vraiment, il y a, comment dire...
05:57Il y a une reconfiguration un petit peu des alliances.
05:59Il y a une reconfiguration politique.
06:01Et puis quand même, finalement, Edouard Philippe, on va dire, à fort du grand écart, est lui-même un petit peu fragilisé.
06:09Effectivement, parce que vous le soulignez, Jean-Jérôme Bertolus, il y a plus de députés LR qui ont voté pour ce budget
06:15que de députés Horizon, alors que Horizon, encore plus que LR, était censé soutenir le gouvernement.
06:23Donc, c'est une rupture de la part d'Horizon.
06:27Et Edouard Philippe n'en sort pas grandi, parce que finalement, il est quand même voté.
06:30Sauf erreur de ma part, je crois qu'il y a neuf Horizons qui ont dû voter pour le texte.
06:33Proportionnellement, en groupe.
06:34Sur 34, oui.
06:35Et 18 LR qui ont voté pour.
06:36Oui, mais ça, ça illustre le succès de la méthode Lecornu, justement, et le fait que Sébastien Lecornu, il connaît très bien la droite.
06:43Et il connaît très bien aussi, accessoirement, Edouard Philippe, puisqu'ils sont amis.
06:45Je vous rappelle qu'ils sont amis.
06:47Il connaît très, très bien la droite.
06:48Et donc, ce qui est à l'origine, à mon avis, d'un point de vue purement de négociation parlementaire du succès de Sébastien Lecornu,
06:54c'est qu'il est parti du principe que la droite, qu'il s'agisse de LR à cause des divisions internes qui sont spectaculaires,
07:00dès lors que Bruno Rotaillot prend une position, vous pouvez être certain que Laurent Wauquiez va prendre la position inverse et inversement.
07:05Donc, Bruno Rotaillot étant sorti du gouvernement dans les conditions qu'on connaît,
07:10parce qu'officiellement, la tête de Bruno Le Maire au ministère de la Défense ne lui revenait pas.
07:14Depuis, il est dans une stratégie d'opposition absolue vis-à-vis de ce pouvoir dont il était encore ministre il y a trois mois,
07:19en expliquant que tout va dans le mur.
07:21Donc, Laurent Wauquiez a pris, évidemment, la position inverse et il a incité le groupe LR à s'abstenir.
07:25Et puis, pour ce qui est d'Edouard Philippe, vous évoquiez ce grand écart permanent au risque de se faire une déchirure en quelque sorte,
07:34puisque appeler d'un côté à la démission du chef de l'État, mais s'abstenir sur le budget de la sécurité sociale,
07:40c'est compliqué à concilier.
07:41Si on veut vraiment une crise politique avec un départ du chef de l'État, il faut y mettre les moyens, si j'ose dire.
07:45Et Sébastien Lecornu est parti de l'idée que, même en traînant des pieds, même en grognant, même en disant
07:50« le compromis est inacceptable, il est trop coûteux, les concessions à la gauche sont beaucoup trop coûteuses »,
07:55LR et Horizon, pour ces raisons-là, n'iraient pas jusqu'au bout du clash, c'est-à-dire jusqu'au fait de voter contre le budget de la sécurité sociale.
08:03Donc, il s'est tourné en premier lieu vers ceux qui pouvaient le faire gagner, les socialistes, évidemment,
08:09et il a cédé d'emblée la suspension de la réforme des retraites.
08:11Et puis, il a arraché, dans les derniers jours, l'abstention du groupe écologiste, en tout cas très massivement,
08:18ce qui était loin d'être gagné, et ce qui pose d'ailleurs un problème supplémentaire à gauche, et en particulier aux insoumis,
08:22puisque le fait est que les insoumis, c'est pas nouveau, mais encore plus depuis hier, redoublent de coups contre les socialistes,
08:29mais ils peuvent aussi...
08:30Ils épargnent davantage les écologistes ?
08:33D'un point de vue arithmétique, si les écologistes avaient voté contre le budget de la sécu hier, le budget de la sécu ne passait pas.
08:38Est-ce que c'est une victoire aussi pour les socialistes, Valérie Gasse ?
08:42Oui, le deuxième homme qui en sort avec une victoire, c'est Olivier Faure,
08:46puisque c'est lui qui a mis en place cette volonté de négociation avec Sébastien Lecornu,
08:52et on sait que les deux hommes ont beaucoup échangé, que beaucoup de choses s'est passée entre eux, avec aussi Boris Vallaud.
08:57Donc oui, il a à un moment acté la séparation avec LFI,
09:02et ça a été cette négociation sur le PLFSS un peu le moment visible de cette prise de distance avec la France insoumise.
09:12Et oui, c'est une victoire pour Olivier Faure, pour les socialistes,
09:17qui reprennent un peu ce qu'ils cherchaient, c'est-à-dire le lead à gauche,
09:20être à la formation qui peut apparaître comme une alternative pour les prochaines échéances.
09:26Après, on va voir comment ça se passe sur le terrain, pendant les municipales,
09:30et quelles seront là les alliances pragmatiques ou pas, les règlements de comptes ou pas,
09:34qui pourront avoir lieu entre les formations de la gauche, et ce que ça donnera au final.
09:38Est-ce que les écologistes vont se rapprocher davantage des socialistes ou des insoumis ?
09:42C'est un peu la question des prochaines semaines.
09:44Jean-Jérôme Berteluz, pour l'instant, ils n'ont pas vraiment choisi.
09:47Ils n'ont pas choisi, et puis vous avez vu hier le choix des écologistes,
09:52par la voix de Cyrielle Châtelain, la présidente du groupe,
09:56eh bien ça n'est tombé qu'à 18h30.
09:58Et on a entendu Cyrielle Châtelain, à la tribune,
10:03indiquer que si elle écoutait ses tripes, son cœur,
10:06elle ne voterait pas ce budget, que c'était un petit texte,
10:10et que finalement, on va dire, elle n'a pas dit,
10:13mais que la raison pour elle l'a emporté.
10:14Pourquoi je dis tout ça ?
10:16C'est que ça montre bien que les écolos, aujourd'hui,
10:20ils sont aussi un petit peu au milieu du gay.
10:22Et le groupe s'est un petit peu divisé, quand même,
10:25parce qu'il y a un certain nombre d'écologistes qui ont voté contre.
10:29Donc, il n'y a pas eu une discipline de groupe ardente.
10:32Donc, on voit bien que les prochaines semaines vont être tout à fait décisives,
10:36et sans doute aussi, au regard, et ça a été dit par Valérie Gat,
10:40au regard de ce qui se passe sur le terrain des municipales.
10:42Là, ça va être absolument décisif.
10:46Juste un petit point sur le fonctionnement, quand même, du Parlement,
10:48ce à quoi on a assisté, et ce à quoi on peut assister dans les semaines qui viennent,
10:50c'est qu'indéniablement, indépendamment des étiquettes des uns ou des autres,
10:53au regard de la situation politique qui est sortie des législatives de 2024,
10:57c'est un progrès de voir que des groupes, quels qu'ils soient,
10:59réussissent à se parler et à accoucher d'un compromis,
11:01sans recourir au 49-3.
11:03Il y avait un côté cocasse à entendre, et c'est toujours le cas d'ailleurs,
11:06un certain nombre de responsables politiques imploraient le Premier ministre
11:08de déclencher le 49-3, c'est-à-dire de les empêcher de voter.
11:11Et là, c'est assez surréaliste en termes de conception de la démocratie parlementaire.
11:15Tant mieux que des groupes se parlent dès lors qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale,
11:20et ça existe encore une fois, on le sait, chez le nombre de nos voisins,
11:22même si c'est aussi souvent très douloureux, ça ne se passe pas très bien non plus
11:24chez nos voisins quand il faut accoucher de ses compromis.
11:27Reste que sur le projet de loi de finances à venir et sur le budget,
11:30ça va être beaucoup plus compliqué dès lors que Sébastien Lecornu continue de dire
11:34qu'il ne recourra pas à l'article 49-3,
11:36parce que là, justement, les socialistes, a priori, ne voteront pas à ce budget,
11:39et ne voteront pas à ce budget, parce que ça, ce serait de fait les classer dans la majorité.
11:45En tout cas, c'est un comportement parlementaire traditionnel, et ils veulent éviter ça.
11:50D'ailleurs, François Hollande appelle Sébastien Lecornu au 49-3.
11:53Alors, comment ça va se passer ?
11:55Alors, expliquez-moi, Renaud, parce que s'il y a une loi spéciale,
11:57il faudra bien voter un budget un jour ?
11:59Voilà, c'est ça.
11:59Ce qui est probable et ce qui se prépare du côté de Matignon,
12:02c'est plutôt une loi spéciale, c'est-à-dire que le budget ne serait pas adopté
12:04avant le 31 décembre, comme l'année dernière d'ailleurs.
12:06La loi spéciale permettrait de reconduire les crédits,
12:09ce qui peut tenir encore quelques semaines,
12:11mais pas sur l'ensemble de l'année, c'est trop compliqué.
12:13Et donc, il y a à nouveau une discussion budgétaire en janvier, février,
12:17comme l'année dernière, pendant la campagne d'élection municipale.
12:20Et là, à un moment ou à un autre, s'il veut faire passer un budget,
12:22même si c'est en janvier ou en février,
12:24je ne vois pas tellement comment Sébastien Lecornu pourrait éviter
12:26de recouvrir au 49-3.
12:28Et en tout cas, d'un mot, s'il avait échoué hier, Sébastien Lecornu,
12:33il n'avait aucune chance de faire voter un budget,
12:35ni en décembre, ni en janvier et février prochains.
12:38Ce qui s'est passé hier, c'est une condition sine qua non,
12:41et bien que l'aventure politique se poursuit avec ce Premier ministre.
12:44Donc, une seule étape, mais une étape importante sur le chemin du budget.
12:48Dans un instant, on parle de Brigitte Macron,
12:51à qui les féministes déclarent la guerre après ses propos.
12:56Mais tout de suite, il est 9h19,
12:57et c'est l'Info en une minute avec Maureen Suignard.
13:01Je suis prêt pour des élections, affirme le président ukrainien.
13:04Déclaration alors que son homologue américain l'accuse d'utiliser la guerre
13:08pour éviter un scrutin.
13:10Volodymyr Zelensky a seulement une condition.
13:12Il demande à ses alliés américains et européens
13:15de garantir la sécurité en Ukraine.
13:18La présidente de l'Assemblée nationale salue une victoire
13:21collective sur France Info.
13:22Le budget de la sécurité sociale a été voté de justesse
13:25à l'Assemblée nationale.
13:26Hier, le texte contient la suspension de la réforme des retraites,
13:30la création d'un congé de naissance pour les parents
13:32ou encore le gel de prestations sociales.
13:35Les socialistes ont voté pour la France Insoumise,
13:37accusent le PS d'avoir rejoint, je cite,
13:40la Macronie agonissante.
13:41Pour lutter contre la grippe et la bronchiolite,
13:44le CHU d'Amiens impose de nouveau le port du masque.
13:46Les professionnels de santé et les patients de plus de 6 ans
13:49vont devoir le porter, même s'ils sont vaccinés.
13:53Et puis l'Iran et l'Égypte affichent leur opposition.
13:56Les organisateurs de la Coupe du monde de foot aux États-Unis
13:59l'année prochaine ont choisi une rencontre entre les deux pays
14:02pour la dédier à la cause LGBTQ+.
14:05Les relations homosexuelles sont interdites en Iran.
14:09Elles peuvent être sanctionnées en Égypte.
14:13France Info
14:14Les informés, Renaud Delis, Agathe Lambret.
14:22Les informés avec Valérie Gass, chef du service politique du RFI,
14:26Jean-Jérôme Bertolus, éditorialiste politique à France Info TV.
14:29On passe à notre deuxième sujet, Renaud.
14:32Brigitte Macron contre les salsconnes.
14:34La polémique déclenchée par les propos de Brigitte Macron
14:38qui a en effet traité de salsconnes des militantes féministes
14:41qui s'étaient introduites la veille du jour où elle était présente,
14:44elle, pour perturber le spectacle de l'humoriste Harry Habitant.
14:48Ces militantes du collectif Nous Toutes portaient des masques à l'effigie de l'humoriste
14:51et scandaient habitants violeurs avant d'être expulsés de la salle.
14:55Des salsconnes à foutre dehors ont donc lancé la première dame le lendemain
15:00alors qu'elle-même en coulisse en discutant avec Harry Habitant,
15:06lequel, rappelons-le, avait été poursuivi.
15:09Il y avait une enquête, il avait été accusé de viole,
15:11une enquête qui a duré trois ans et demi avant finalement qu'il obtienne un non-lieu.
15:14Depuis ses propos, la polémique n'a cessé d'enfler.
15:17Les condamnations politiques à l'endroit des propos de Brigitte Macron,
15:21les mouvements féministes se sont indignés.
15:23Et la première dame, elle ne s'est pas exprimée, donc pas excusée.
15:26Mais son entourage a fait savoir que ce propos, ce qualificatif,
15:30ne visait pas les militantes féministes,
15:32mais le mode d'action auquel elles avaient recourus en s'introduisant dans cette salle.
15:37Des propos condamnés un peu de toutes parts.
15:39Et encore, il y a quelques minutes sur ce plateau,
15:41par votre invitée, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale.
15:44C'est embêtant cette affaire, tout est embêtant.
15:48Le fait qu'on s'en prenne publiquement à un artiste alors qu'il a eu un non-lieu.
15:53Le vocabulaire utilisé est quand même assez indigne.
15:57On ne traite pas les gens de noms d'oiseaux,
16:00surtout quand c'est des activistes qui ont une juste cause à porter.
16:05Tout est embêtant dans cette affaire,
16:06et notamment votre question tout à l'heure à Yaël Braun-Pivet
16:09quand on écoute la présidente de l'Assemblée nationale.
16:11Elle a longuement expliqué qu'Ari Abitant avait été reconnu innocent,
16:15innocenté par la justice à cause de ce non-lieu,
16:17à l'issue de trois ans et demi d'enquête.
16:19Mais elle a, dans les termes qu'on vient d'entendre,
16:21condamné les propos de Brigitte Macron,
16:25surtout à l'endroit d'activistes qui portent une juste cause,
16:27a souligné la présidente de l'Assemblée nationale.
16:30Alors est-ce que Brigitte Macron devrait prendre la parole, d'ailleurs,
16:33pour s'expliquer et pour s'excuser des propos qu'elle a tenus ?
16:36Alors on précise que Brigitte Macron ne savait pas qu'elle était filmée,
16:39donc que ses propos sont censés avoir été tenus.
16:43Renaud ?
16:43Sauf que visiblement, d'après les informations à l'ensemble de nos confrères,
16:46c'est d'ailleurs une erreur commise par une agence Best Image
16:50qui couvre les activités de la Première Dame,
16:53qui a transmis, et ça c'est ce qu'explique le Parisien, par erreur,
16:56cette vidéo à un certain nombre de médias.
16:58Et il faut savoir que l'agence Best Image, on va dire,
17:01à l'habitude de courir les activités de la Première Dame,
17:03que la patronne de cette agence est plutôt une de ses amies.
17:06Vous voulez dire que ça pourrait être volontaire ?
17:08Non, pas du tout.
17:08Ce que je veux dire, c'est que c'est aussi parfois une communication soignée,
17:12mise en scène, qui là se retourne contre elle, malencontreusement,
17:15parce qu'il y aurait eu une erreur.
17:16Ça n'est pas du tout volontaire, dans mon sens, je ne crois rarement,
17:20et même jamais d'ailleurs au complot...
17:21Mais vous pensez qu'elle a voulu communiquer ?
17:22En l'occurrence, elle était filmée,
17:24elle savait qu'elle était filmée dans les coulisses
17:25et accompagnée par cette agence.
17:27Malencontreusement, ces images sont sorties,
17:29je pense que c'est une erreur involontaire,
17:30et à force de vouloir faire de la communication et se mettre en scène,
17:32parfois on se prend les pieds dans le tapis.
17:34Alors, coup de com' ou pas, Jean-Jérôme,
17:36est-ce que Brigitte Macron doit faire un mande honorable,
17:39s'excuser platement ?
17:41D'ailleurs, les images ont été retirées au bout d'un certain temps
17:44par la même agence, cette image.
17:49Alors, est-ce qu'elle doit faire un mande honorable ?
17:51Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
17:52C'est-à-dire qu'effectivement, elle n'a pas communiqué,
17:55comme ça a été dit très justement,
17:56mais son entourage a communiqué,
17:58et même assumé, en quelque sorte, ses propos.
18:02Ce qui est dérangeant dans cette histoire,
18:04c'est qu'en France, on ne sait pas très bien,
18:07même si c'est dans le débat public depuis des années,
18:10voire des décennies,
18:12qu'est-ce qu'une première dame ?
18:14Quel est le rôle d'une première dame ?
18:15Il n'y a pas de statut.
18:16Non, il n'y a pas de statut.
18:18Ça n'existe pas une première dame en France.
18:19Vous le savez, parce que,
18:21comme beaucoup de journalistes politiques pointus,
18:23il y a une aile, première dame à l'Elysée,
18:26une aile du bâtiment réservé à la première dame et à son stade.
18:30Donc ça compte.
18:31La seule chose que je veux dire,
18:32c'est que je ne sais pas très bien ce qu'est une première dame,
18:35mais ce qui est sûr,
18:36c'est qu'une première dame ne devrait pas employer ce genre de termes.
18:39Qu'une première dame, effectivement,
18:42surtout dans un pays qui est passablement désorienté, déboussolé,
18:46ou on s'insulte à longueur de journée sur les réseaux sociaux,
18:49devrait avoir un vocabulaire un tout petit peu plus châtié.
18:54Voilà, c'est ce que j'ai envie de dire
18:55et je ne comprends pas qu'elle puisse se laisser aller à de tels écarts.
19:01Valérie, vous avez l'air d'accord avec Jean-Jérôme.
19:03Et en même temps, est-ce que vous comprenez aussi les explications de l'Elysée ?
19:06Ils expliquent que Brigitte Macron critiquait la méthode de ces féministes
19:10qui viennent interrompre le spectacle d'un humoriste
19:12qui a bénéficié d'un non-lieu,
19:15c'est-à-dire que la justice est passée après trois ans et demi d'enquête.
19:19Je pense que l'entourage de Brigitte Macron
19:20n'avait pas d'autre argument à mettre en avant
19:22parce que la question, ce n'est pas le non-lieu,
19:25ce n'est pas en effet le respect de la présomption d'innocence
19:28ou du non-lieu qui a été accordé à un réhabitant.
19:32Brigitte Macron a le droit d'aller voir qui elle veut lors d'un spectacle,
19:36mais comme le disait Jean-Jérôme,
19:38que le statut existe officiellement ou pas,
19:40c'est la femme du président de la République.
19:42Sur ce genre de sujet extrêmement sensible,
19:45mettre en scène une espèce de connivence avec un artiste
19:48et lui apporter un soutien,
19:51même si ses images en effet n'étaient pas destinées à être publiques,
19:54avec des mots extrêmement durs
19:57qui s'attaquent à des militantes féministes,
20:01c'est complètement déplacé.
20:03Donc l'Élysée ne pouvant pas justifier
20:06ni le vocabulaire ni la scène,
20:07et bien essaye de dire
20:09oui mais c'est la forme d'action radicale
20:12qui a été condamnée par Brigitte Macron.
20:13En même temps, c'est pour ça qu'elle a insulté ces personnes,
20:16c'est parce qu'elle dit.
20:16Il y avait un moment de connivence,
20:20de convivialité avec l'artiste
20:22et elle n'a pas maîtrisé son propos,
20:26ne sachant pas que tout ça allait sortir bien sûr,
20:29mais ça montre quelque chose quand même
20:30qui est très très très négatif pour elle
20:33et de fait pour son époux,
20:36le président de la République,
20:37qui n'avait pas besoin de ça.
20:38Alors effectivement, ça fait tâche,
20:40une première dame ne devrait pas parler comme ça,
20:42ça a des répercussions politiques évidentes,
20:43c'est normal et ce ne serait pas compliqué
20:44de s'excuser d'ailleurs,
20:45de dire je n'aurais pas dû utiliser cette expression.
20:47Après il y a plusieurs histoires,
20:49il y a plusieurs dimensions,
20:50parce que la question du harcèlement
20:51de quelqu'un qui a été innocenté par la justice
20:54se pose,
20:55et ça s'est posé dans d'autres cas.
20:58Quoi qu'on pense de Harry Habitant
21:00et de ce qu'il a fait ou pas fait,
21:02le fait est qu'effectivement il a obtenu un non-lieu.
21:04Donc jusqu'où on peut tout à fait critiquer
21:06des jugements, des décisions de justice
21:08et des responsables politiques
21:09ne manquent pas de le faire d'ailleurs.
21:11Mais parfois on le reproche de le faire
21:13trop vertement, trop violemment
21:15de dénoncer les juges,
21:16ce qu'a fait par exemple Nicolas Sarkozy
21:18ou Marine Le Pen ou autres.
21:19Donc jusqu'où ce mode d'action
21:22ne justifie en rien les propos de Brigitte Macron,
21:25je le répète,
21:25mais est légitime
21:26et jusqu'où effectivement quelqu'un
21:28qui est poursuivi alors que la justice est passée,
21:31s'indignait pas.
21:32Mais il y a aussi le respect
21:32de la parole des victimes
21:34ou des femmes qui dénoncent
21:35des agressions ou sexuelles
21:37et ce qui semble être relativisé
21:39aussi par ce genre de choses.
21:40Plus que jamais,
21:40mais c'est la question
21:41qui s'est posée à la justice.
21:42Elle se pose à la justice,
21:43le respect de la politique
21:43et comment justement le suivre.
21:46Mais ça ne justifie pas pour autant
21:49que ce mode d'action.
21:50Je vais me faire gronder.
21:51Merci Valérie Gach,
21:52chef du service politique de RFI,
21:53Jean-Jérôme Bertolus,
21:54éditorialiste politique à France Info TV.
21:56Merci beaucoup Renaud.
21:58On se parle demain,
22:00vous êtes de retour demain
22:01et les informés aussi reviennent
22:02ce soir à 20h avec Victor Maté.
22:05sur la suite.
22:06Sous-titrage Société Radio-Canada
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