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  • il y a 22 heures
Regardez L'esprit de l'info avec Alain Duhamel avec Thomas Sotto du 08 décembre 2025.

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Transcription
00:00Son tradition santé.
00:02Thomas Soto, RTL Matin.
00:04Il est 9h15, nous sommes ensemble pour un quart d'heure encore.
00:06L'esprit de l'info avec notre grand témoin du lundi.
00:08Et c'est vous Alain Duhamel, bonjour et bienvenue mon cher Alain.
00:10Bonjour.
00:11Le budget de la sécurité sociale, ça sera voté ou rejeté d'ailleurs demain à l'Assemblée.
00:17Mais il y a une déclaration ce matin qui change peut-être un peu la donne,
00:20qui rassurera peut-être Sébastien Lecornu, Premier ministre.
00:23C'est celle d'Olivier Faure, le patron des socialistes qui était chez nos confrères de BFM.
00:26C'est une copie qui est passable et donc c'est la raison pour laquelle,
00:31demain, devant mon groupe, je plaiderai le fait que nous votions pour.
00:35Je plaiderai pour le fait que nous votions pour, dit le patron des socialistes.
00:38Est-ce que ça veut dire que Sébastien Lecornu est sauvé au moins jusqu'à demain soir ?
00:42Non, on ne peut pas s'avancer à ce point.
00:45Franchement, si Olivier Faure n'avait pas fait voter pour,
00:48il aurait vraiment été ingrat avec ce que les socialistes ont obtenu dans la négociation préalable.
00:53parce que les bénéficiaires des accords, ce sont les socialistes.
00:59Bon, et donc, ils votent pour, franchement, je trouve que...
01:02C'est un non-événement ?
01:04Non, c'est la moindre des choses.
01:07Bruno Retailleau, lui, le président des LR, n'est pas du tout du même avis sur le budget de la Sécu.
01:12C'est un des pires PLFSS depuis des années.
01:16C'est un budget qui est désastreux, qui sacrifie l'avenir au présent.
01:21Par exemple, avec la suspension de la réforme des retraites,
01:24toujours plus de déficits, plus d'impôts.
01:27Donc, pour moi, ce texte n'est pas votable.
01:30Il n'est pas votable, il l'appuie bien, Bruno Retailleau.
01:33Là encore, on est dans des postures, on est dans...
01:36Il est dans sa campagne présidentielle, Bruno Retailleau.
01:43Et il sait très bien qu'en disant que le texte n'est pas votable,
01:46celui qui est le plus embarrassé, c'est Laurent Wauquiez, qui est son rival.
01:50Donc ça, c'est des toutes petites combinaisons politiciennes internes au parti.
01:55C'est-à-dire la chose au monde la plus ennuyeuse.
01:58Oui, vous ne portez pas tout ça en haute estime, j'ai l'impression.
02:00Comment ça connaît de votre ton, ce n'est pas votre truc.
02:02Laurent Wauquiez, on précise que lui, c'est le chef des députés LR.
02:05Voilà.
02:05Bruno Retailleau est le patron du parti.
02:08Tiens, je vous donne quelques noms à propos de ce budget de l'actualité politique.
02:11et vous me dites ce que vous en pensez.
02:12Donc Laurent Wauquiez ?
02:13Laurent Wauquiez a été contraint à être positif par les circonstances.
02:20D'accord.
02:20Donc c'est ce qu'on appelle l'opportunisme.
02:23Non, c'est du réalisme, là.
02:24Du réalisme, oui.
02:25Édouard Philippe ?
02:27Édouard Philippe a fait quelque chose qui aurait beaucoup déplu au Premier ministre Édouard Philippe.
02:33C'est-à-dire ?
02:34C'est-à-dire lâcher.
02:36Il y a des macronistes qui ont dit, Édouard Philippe, il a Macron tatoué sur le bras.
02:41Est-ce que finalement, ce n'est pas ça qui lui pose le plus de problèmes aujourd'hui ?
02:44Ce n'est pas ça son bras électronique ?
02:45Non, qu'il ait voulu se distinguer totalement et même divorcé officiellement d'Emmanuel Macron,
02:54ça on le sait.
02:55Mais non, il a choisi, Édouard Philippe, il a choisi une stratégie,
03:00qui est une stratégie extrêmement risquée, mais qui est une stratégie.
03:05Mais bon, il se différencie, il prend la tête, il est le plus actif des candidats dans ce camp-là à la présidence.
03:15C'est un qui-tout-double.
03:17Il est en train de jouer un qui-tout-double, Édouard Philippe.
03:21Bon, on verra la suite du budget, de toute façon, ça sera demain, épisode 9 857, budget de la Sécu.
03:26On aura encore un gouvernement ?
03:27Oui, je pense qu'on aura un gouvernement demain soir, parce que, d'ailleurs,
03:33déjà, le Premier ministre a dit qu'il est resté en place, quel que soit le résultat.
03:38On ne fait pas l'ensemble dans la vie.
03:39Non, mais je ne pense pas qu'il y aura une motion de censure qui passera demain.
03:44Mais en revanche, évidemment, le vote est extrêmement aléatoire.
03:48Il n'est pas impossible, mais je ne vais pas jusqu'à dire qu'il est vraisemblable.
03:54Il est imaginable.
03:56D'accord. On va parler de Nicolas Sarkozy, à présent.
03:58Son livre, le journal d'un prisonnier, qui sortira donc mercredi.
04:02Alors, il y a un gros plan de com' autour.
04:03Il y a eu quelques bonnes feuilles révélées, comme on dit, dans le journal du dimanche.
04:07Est-ce que vous êtes touché par ce que vous avez lu, Alain Duhamel ?
04:12Écoutez, alors...
04:13Vous l'avez lu, Alain Duhamel ?
04:14Oui, oui, oui.
04:15Je ne vais pas être hypocrite.
04:18Oui, il y a des passages qui sont très touchants et qui sont très authentiques.
04:21Et Nicolas Sarkozy, c'est quelqu'un qui se livre, et qui se livre sincèrement.
04:29Donc, quand on voit un ancien président, ayant quand même à son actif un certain nombre de choses positives,
04:36qui se retrouve en prison, évidemment que c'est émouvant.
04:39Bon, est-ce que ça veut dire que tout ce qui est dans ce livre emporte la certitude ou même l'accord ?
04:49Non.
04:50Il y a des passages qui sont moins émouvants que d'autres.
04:54Lesquels ? Lesquels vous ont émus ? Lesquels vous n'ont pas émus ?
04:57Non, je trouve que ce qu'il dit sur le plan religieux, par exemple, ça ne m'étonne pas du tout,
05:01parce qu'en le rencontrant, c'est un sujet qu'il aborde volontiers.
05:05Il dit qu'il a fait quasiment une cure de mysticisme pendant sa détention.
05:09Mais il a un côté, je n'irais pas jusqu'à dire mystique, encore que,
05:15mais que pour lui les questions religieuses soient essentielles,
05:19que ce soit d'ailleurs un sujet qu'il ne découvre pas.
05:22Il avait fait un livre il y a bien longtemps là-dessus,
05:24qui était un livre intéressant d'ailleurs, de dialogue avec un religieux.
05:29Mais pour le coup, ça je sais que c'est vraiment authentique.
05:34Oui, donc ça, ça vous a touché ?
05:36Ça m'a touché, oui, oui.
05:39Je trouve que c'est une façon de vivre une épreuve qui en vaut bien une autre,
05:45si c'est sur le plan religieux qui se situe.
05:48Donc oui, oui, je trouve que c'était touchant.
05:51Disons que ça m'a plus touché que la partie politique du livre.
05:53Qu'est-ce qu'il raconte dans la partie politique ?
05:55Dans la partie politique du livre, il officialise la levée des dernières barrières
06:02entre la droite et l'extrême droite.
06:05C'est-à-dire tout de même le contraire de ce qu'il a incarné,
06:08en particulier quand il était président de la République.
06:11C'est une faute politique pour vous, de votre point de vue ?
06:13Je dirais que c'est la consécration par celui qui finalement a sans doute
06:23le plus d'autorité historique sur l'électorat de droite,
06:28aujourd'hui sur une petite fraction de l'électorat de droite,
06:31mais enfin qui peut être décisif.
06:33C'est l'officialisation, donc c'est un moment important.
06:36Alors il reste des barrières entre la droite et l'extrême droite.
06:41D'ailleurs, par exemple, Bruno Retailleau essaye d'en élever
06:44parce que c'est évidemment son intérêt.
06:46Mais le docteur, en tant que Xavier Bertrand, il est intangible aussi.
06:48Valérie Pérez, c'est intangible.
06:49Et Xavier Bertrand a toujours été intangible sur ce sujet.
06:53On parle très bien et, ce qui est assez rare en politique,
06:58n'a peur de personne, y compris quand il est minoritaire chez ses amis.
07:02Alors pourquoi il fait ce choix, Nicolas Sarkozy ?
07:04C'est un choix sincère ou c'est un choix stratégique ?
07:07Vous qui le connaissez bien, connaissez bien l'animal politique.
07:09Je pense que Nicolas Sarkozy, c'est un hyperréaliste.
07:15Au fond, les deux caractéristiques de Nicolas Sarkozy,
07:19c'est un hyperréaliste et c'est aussi un leader.
07:24Mais aujourd'hui, ça reste un hyperréaliste,
07:28mais ça n'est plus au sens littéral un leader.
07:30Ce n'est pas lui le leader de la droite.
07:31Mais il a un pouvoir d'influence incontestable.
07:34Il pèse vraiment, vous croyez ?
07:36Il a un pouvoir d'influence.
07:38Disons qu'à partir du moment où quelqu'un comme lui,
07:41qui a quand même combattu l'extrême droite,
07:42dit aujourd'hui, bah oui, c'est le même électorat,
07:45marchons ensemble.
07:48Il y a une partie des Français, je dis bien une partie,
07:51qui sera tentée de le suivre.
07:53Oui, au fond, il officialise les choses.
07:57Alain, je voudrais qu'on se dise quelques mots aussi.
07:59Il y a eu cette interview d'Emmanuel Macron dans les Echos ce matin,
08:03qui raconte que, de retour dans l'avion qu'il a ramené de Chine,
08:06il dit, bah attention, les Chinois, s'ils ne nous aident pas,
08:09s'il y a toujours autant d'importations et aussi peu d'exportations de l'Union Européenne,
08:12on va mettre des droits de douane très sévères.
08:14On va faire comme Donald Trump.
08:15Puis Donald Trump, lui, il a donné sa stratégie
08:17sur la façon dont il voit les relations,
08:19les liens avec l'Europe et avec la France.
08:20C'est assez inquiétant pour nous, non ?
08:24Alors, le texte officiel américain,
08:28s'agissant de l'Europe,
08:31il n'est pas seulement inquiétant.
08:34Il est, d'une part, humiliant,
08:37puisque, en gros, il présente l'ensemble de l'Europe
08:40comme le continent du déclin et de l'effacement,
08:44par rapport à toutes les autres parties du monde.
08:47On est, si on suit Donald Trump,
08:50Trump, on est le continent le plus faible du monde.
08:56Bon, donc, il est humiliant.
08:58En même temps, ce n'est pas tout à fait inattendu,
09:01parce que ça a été, en réalité,
09:03la tradition diplomatique américaine
09:05depuis la Première Guerre mondiale.
09:07Donc, ce n'est pas du Trump 100% Trump.
09:09Alors, ce n'est pas 100% Trump.
09:10La seule chose, c'est que, comme toujours avec Trump,
09:13c'est dit de façon beaucoup plus brutale,
09:16beaucoup plus sommaire,
09:17et même, pour dire les choses,
09:18beaucoup plus grossière.
09:19Et moi, j'ai été assez choqué,
09:22non, je ne sais pas pourquoi je dis assez choqué,
09:24j'ai été très choqué,
09:25par l'absence de réaction des autorités européennes.
09:29Mais ça, parce que que Trump nous tape sur la figure,
09:31finalement, c'est une crise qu'il veut, mais...
09:32On se fait insulter, on ne répond pas.
09:35Je vais dire, alors, je sais bien qu'on a besoin des États-Unis pour l'Ukraine,
09:38etc., mais on a aussi besoin d'être nous-mêmes.
09:40Mais c'est qui, l'autorité européenne ?
09:41Parce que c'est ça le problème.
09:42L'autorité européenne, ça peut être le Conseil européen,
09:45c'est ce qui serait le mieux,
09:46c'est-à-dire le Conseil des chefs d'État et de gouvernement européens.
09:49S'ils avaient quelques accessoires utiles dans la vie,
09:53ils auraient répondu.
09:54Vous pensez qu'Emmanuel Macron est un peu seul, aujourd'hui,
09:57dans son soutien à Zelensky, dans sa façon...
09:59Parce que, pour le coup, il y va contre Trump, il n'hésite pas.
10:02Est-ce qu'aujourd'hui, il est isolé sur la scène européenne ?
10:04Disons qu'il est moins flagorneur et passif vis-à-vis de Trump que les autres.
10:13Ça ne veut pas dire qu'il est belliqueux et téméraire, n'exagérons pas.
10:19Il faudrait l'être un peu plus ?
10:20Je pense que quand on lit le texte américain,
10:24c'est tellement insultant, et pour dire les choses,
10:27tellement débiles, sur le fond, tellement idiots,
10:30que le fait qu'il n'y ait pas eu une réponse européenne,
10:34ferme, en leur disant, d'abord,
10:36un, pour reprendre une formule célèbre d'un amiral français
10:40s'adressant aux évêques de France,
10:42« Mêlez-vous de vos oignons ! »
10:44Et deux, s'il s'agit de faire le compte
10:48des avantages, des inconvénients des alliances,
10:53vous savez, on peut le faire aussi,
10:55sur la durée.
10:58Quand on est insulté par une grande puissance,
11:01on répond, on ne fait pas le dos rond.
11:03Et là, l'Europe fait le dos rond devant Trump.
11:07Et quand l'Europe fait le dos rond devant Trump
11:10en se faisant insulter,
11:12malheureusement, elle donne raison à Donald Trump.
11:15Merci.
11:16Merci.
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