L'esprit de l'info du 02 décembre 2025

rtl.fr

Regardez L'esprit de l'info avec Anne-Charlène Bezzina avec Thomas Sotto du 02 décembre 2025.

Transcript

00:00Conditions sur écoute-voir.fr

00:01Thomas Soto, RTL Matin

00:04A 9h15 l'esprit de l'info avec notre grand témoin du mardi

00:06Anne-Charlène Bézina, politologue, constitutionnaliste et auteure de cette constitution qui nous protège

00:10publiée chez Ixo Éditions. Bonjour et bienvenue Anne-Charlène

00:14Bonjour Thomas

00:14Alors il s'est passé un truc sur les réseaux sociaux hier soir

00:17L'Elysée, le compte officiel de l'Elysée avec la petite virgule grise qui authentifie

00:21a publié une vidéo pour protester contre la désinformation

00:25Si on rappelle un peu les épisodes précédents

00:27Emmanuel Macron a dit il y a quelques temps qu'il n'était peut-être pas absurde de réfléchir

00:31à une labellisation des journaux, des sites d'info, etc.

00:35pour que les français sachent à qui ils ont affaire

00:37Fake news, répond-on du côté de ces news

00:39et ça donne cette vidéo qu'on vous propose d'écouter en intégralité

00:42Emmanuel Macron envisage un label pour les médias

00:46Il y aurait les bons médias et les moins bons

00:49Comment ne pas voir dans cette initiative une tentation autoritaire

00:52d'un président mécontent du traitement médiatique

00:54et qui souhaite imposer un récit unique ?

00:57Je propose un nom pour ce nouveau service de communication

01:00La Pravda

01:01Jamais la menace totalitaire n'a été aussi présente, aussi probable

01:07depuis la peste brune et la peste rouge

01:10qu'avec la Macronie finissante

01:12C'est pas l'État qui doit vérifier

01:14Si c'est l'État qui doit vérifier, là ça devient une dictature

01:17Mais il faut que les journalistes garantissent à leurs lecteurs

01:21qu'eux ont vérifié avec une déontologie

01:23Donc ils sont les garants entre eux

01:24Je pense que c'est important qu'il y ait une labellisation

01:27faite par des professionnels

01:29qui puissent dire

01:29ça c'est des gens qui sont sérieux

01:31ça c'est pas des gens qui informent

01:32Donc vous avez entendu dans l'ordre

01:34Pascal Praud sur ces news

01:35qui s'en prenait à ses idées d'Emmanuel Macron

01:37Philippe Devilliers, toujours sur ces news

01:39qui parlait de dérive autoritaire, de dictature, etc

01:42Et Emmanuel Macron, dans ce qu'il a vraiment dit

01:45Le tweet a été accompagné de ce message par l'Élysée

01:48Pravda, point d'interrogation

01:49Ministère de la vérité, point d'interrogation

01:50Quand parler de lutte contre la désinformation

01:53suscite la désinformation

01:54Anne-Charlène Bézina, il y a le fond et la forme

01:56On va commencer par la forme quand même

01:58Est-ce que vous, vous êtes choqué

02:00que le site de l'Élysée diffuse ce genre de message ou pas ?

02:04Alors, choqué

02:05Je ne suis pas sûre que ce soit le bon terme

02:09Moi, il me semble que le site de l'Élysée

02:11a autre chose à faire de très intéressant

02:14et de très matériel dans la situation que nous vivons

02:17Je ne suis pas sûre que ce soit la première des préoccupations des Français

02:20et que le fait de faire des montages comme ça

02:23et même de, au fond, c'est une généralisation

02:25que je pourrais faire sur le site de l'Élysée

02:27comme sur beaucoup d'autres

02:28TikToker un peu la vie politique comme ça

02:30me semble être vraiment un élément de raccourcissement des idées

02:33l'idée de faire des clips comme ça

02:35ça ne me semble vraiment pas au niveau

02:36pas tant par rapport au fait que ce soit l'Élysée

02:38que par rapport au fait qu'on est en train de s'adapter

02:41à un discours de rétrécissement

02:43de la pensée

02:44et tout ça me gêne profondément

02:46En revanche, la question de la labellisation

02:50il faut évidemment, sur le fond, faire attention à ce terme-là

02:55on a tous lu les romans de Milan Kundera

02:57avec cette idée du contrôle des mots, des pensées

02:59mais, moi, je dois avouer

03:02alors, justement, précisément

03:03je dois avouer que je crois

03:05pour côtoyer beaucoup de jeunes en tant qu'enseignantes, chercheurs

03:09qu'il y a quand même un problème d'information

03:11de notre jeunesse

03:12il le disait d'ailleurs dans un contexte auprès des jeunes

03:15et que la question de savoir, en fait

03:17quelle information a été vérifiée ou pas

03:19par des professionnels me semble être une bonne chose

03:21évidemment, ça ne doit pas être l'État qui s'en mêle

03:23et donc, on voit bien qu'on surfe sur une vague

03:27de... on parle de Macronie finissante

03:30et on se dit, en fait, il va être capable de toutes les dictatures

03:32déjà, je pense que c'est une très mauvaise analyse politique

03:34parce que c'est rarement dans la dernière année d'un mandat

03:36qu'on se radicalise

03:38et puis, en reprenant le titre d'un livre que vous connaissez bien

03:41la Constitution est censée nous protéger de ça, on est d'accord

03:43il me semble en effet qu'on peut dire que la Constitution

03:45nous protège de ça, même si dans sa pratique politique

03:47elle ne nous protège pas des excès de chacun

03:49mais, voilà, ce qui moi

03:51m'alarme

03:53c'est l'idée qu'en quelques heures hier soir

03:56des partis de gouvernement

03:57l'Élysée soit

03:59finalement la cible

04:01d'une forme d'emballement médiatique

04:03comme ça, autour d'une notion qui pouvait avoir

04:05de l'intérêt, donc, voilà

04:06ça fait rage à tout le monde, Bruno Retailleau

04:09David Lissnard, certains ironisent

04:11est-ce que le site de l'Élysée a été piraté

04:13à mon avis, en confondant

04:15l'idée qu'on puisse faire attention

04:17à la manière dont les jeunes

04:19s'informent, là, 80% d'entre eux

04:22le font sur les réseaux sociaux

04:23avec des informations qui sont, justement

04:25totalement fausses, donc, est-ce qu'on

04:27préfère ça, ou est-ce que quand on parle de contrôle

04:29de l'information, on se dit qu'on va en arriver à un totalitarisme

04:32il faut faire attention à parler

04:33de totalitarisme et de dictature tout le temps

04:35précisément, ça prouve qu'on est dans une démocratie

04:37mais c'est quoi la solution alors, c'est l'éducation

04:39c'est l'éducation aux médias, c'est l'éducation au sens critique

04:41Alors moi, j'essaye de

04:43leur faire se réapproprier

04:47la lecture

04:48il est très tôt ce matin

04:49pour que j'arrive à parler, finalement

04:51mais c'est ça, il faut lire

04:53il faut arriver à s'informer soi-même, à être de bons citoyens

04:55par rapport à ça, mais ça, j'ai le sentiment

04:57que c'est une véritable éducation, il devrait presque même

04:59à mon avis, y avoir des cours d'information

05:01au sein de l'université pour leur apprendre

05:03à s'informer comme ils le souhaitent, mais

05:05comme il faut, en réalité

05:06et moi, je suis évidemment une démocrate

05:09donc je ne souhaite pas qu'il y ait

05:10d'unité de l'opinion

05:12il faut de la diversité de l'opinion

05:13mais il faut de la qualité dans ce qu'ils recherchent

05:15et dans ce qu'ils trouvent

05:16parce que sans ça, on peut courir à toutes les dérives

05:19donc il faut croiser les sources

05:20il faut douter mais s'entourner dans le complotisme

05:22c'est ça la ligne de crête

05:23tout est dans l'équilibre

05:24dans l'actualité du jour, il y a également cet appel

05:26à la manifestation de certains syndicats

05:28dans la CGT, mobilisation contre le budget

05:30hier soir, Sébastien Lecornu, le Premier ministre

05:32qui est en première ligne dans ce budget

05:33alors que le texte sur le projet de loi de finances

05:35de la sécurité sociale revient à l'Assemblée aujourd'hui

05:37a tenu à mettre les choses au point

05:39tant sur la forme, là encore, que sur le fond

05:41Moi, je ne suis pas un papa

05:43qui est là pour rassurer ou inquiéter les gens

05:45c'est juste qu'à un moment donné

05:46chacun doit faire son job

05:47donc moi, je vais vous inviter à poser cette question

05:49à celles et ceux qui vont refuser

05:50de voter le budget de la Sécu

05:51qu'est-ce qu'eux proposent

05:53une fois que le budget de la sécurité sociale

05:55ne sera pas adopté

05:55sachant qu'il n'y a pas de loi spéciale

05:57Sachant qu'il n'y a pas de loi spéciale

05:58et sachant qu'il a refusé une nouvelle fois

06:00tout recours au 49-3

06:02il a raison, là, ou pas, Sébastien Lecornu

06:05il y a un petit refus d'obstacle

06:06on a l'impression qu'il fonce dans le précipice, là, non ?

06:09A-t-il véritablement le choix ?

06:13En fait, moi, il me semble qu'on peut acter

06:15d'une forme d'échec du parlementarisme

06:17alors, même si le parlementarisme

06:18est tout autre chose que le fait

06:20de ne pas utiliser le 49-3 en 30 jours sur un budget

06:22mais il me semble que, là, cette nouvelle méthode

06:25est en train d'échouer largement

06:27En fait, les groupes sont incapables de s'entendre

06:29On est bien d'accord

06:30mais tout simplement parce que quand vous laissez

06:32trop de liberté à des partis qui sont biberonnés

06:34à l'idée d'être puissants par leurs amendements

06:38eh bien, on en arrive à ce que

06:39Michel Barnier avait qualifié l'année dernière

06:41de budget Frankenstein

06:42c'est que plus personne n'en veut la paternité

06:44de ce budget, de ce budget de la sécurité sociale

06:46parce que chacun y a mis du sien, etc.

06:48et donc, moi, il me semble que

06:50au fond, je ne suis absolument pas d'accord avec lui

06:52sur la conclusion

06:53il me semble qu'il faut un retour de l'exécutif

06:55c'est un moment où il faut qu'on utilise

06:56l'article 49 alinéa 3

06:57ou des lois spéciales ou des rustines

06:59parce que le délai, c'est le 23 décembre

07:01est-ce qu'on va véritablement attendre le 23 décembre

07:03pour se réveiller ?

07:04Le vote pour la sécu, je crois que c'est mardi prochain

07:06on a une semaine, c'est le 9 décembre

07:07Voilà, en effet

07:07mais ça signifie quand même que là

07:09voilà, j'ai envie de vous dire

07:10on est à la fin d'un processus qui n'aboutit pas

07:13qui va voter ce budget de la sécurité sociale ?

07:15Est-ce qu'on va avoir 5 votes pour ?

07:16Comme la dernière fois

07:17ça devient lunaire

07:19il faut qu'on se pose la question des procédures d'urgence

07:21et il faut qu'on le fasse bien

07:22sinon on va encore prêter le flanc

07:24à la confiscation, aux mensonges

07:25et donc il faut faire les choses bien

07:27et retourner à l'exécutif fort

07:29Il m'a fait penser un peu Sébastien Lecornu

07:31à cette chanson de Brassens

07:32Mourir pour des idées

07:34L'idée est excellente

07:37Moi j'ai failli mourir

07:39de ne l'avoir pas eue

07:41Mourir pour ces idées, d'accord

07:44mais de mort lente

07:45La méthode Lecornu

07:46J'ai l'impression qu'on en a déjà parlé 200 fois Anne-Charlène

07:48mais on avance ou pas finalement avec cette méthode ?

07:50Non, je crois pas

07:51Non, non, mais toutes les nouvelles méthodes qu'on nous a annoncées depuis 2018 échouent

07:55celles du Grand Débat

07:56celles du CNR

07:58il n'y a pas de nouvelles méthodes à avoir

08:00justement la constitution est assez bien faite

08:02la méthode elle est actée

08:03il me semble que

08:05la triste vérité

08:07c'est qu'on n'arrive pas à gouverner en majorité relative

08:09en France de la Ve République actuellement

08:11parce qu'on est le nez sur l'obstacle de la présidentielle

08:14et que personne ne veut travailler avec personne

08:16donc on pose des lignes rouges

08:17on pose des lignes jaunes

08:18mais on ne sait pas aujourd'hui

08:21se focaliser

08:22j'ai envie de dire

08:23sur les intérêts

08:24d'urgence des français

08:25en 1958

08:26quand on gouvernait

08:27on était à 6 lois

08:274 décisions du conseil constitutionnel

08:29et on essayait de se mettre d'accord

08:31donc voilà

08:31je crois que c'est la responsabilité de tout le monde

08:34il nous reste quelques secondes pour évoquer l'affaire du jour

08:37l'oeuf de Jordan Bardella

08:38enfin l'oeuf qu'il a pris sur la tête

08:39ça devient quasiment une affaire d'état pour certains

08:42comparution immédiate ce matin en principe

08:44pour l'auteur du jet d'oeuf

08:45ça vous inspire quoi en quelques mots ?

08:48alors ça m'inspire qu'il n'y a jamais de bon équilibre

08:50pour la justice

08:51parce que c'était scandalisé du fait que pour Jean-Luc Mélenchon

08:54il y ait eu finalement une remise de peine

08:56et que donc il n'y ait pas eu de condamnation

08:57pour l'enfarineur

08:58ici on nous dit la comparution immédiate

09:00c'est disproportionné

09:01donc en fait

09:02quelle que soit la décision

09:03il y a toujours une critique

09:04la comparution immédiate

09:05c'est quand les affaires n'ont pas besoin d'être instruites

09:07et qu'elles sont simples

09:08donc bon ça peut se justifier

09:09mais est-ce qu'une amende n'aurait pas suffi

09:11peut-être encombrer les tribunaux pour ça ?

09:13voilà bon écoute

09:14chacun y verra midi à sa porte

09:16mais ce qui me semble intéressant

09:17c'est de se dire que la violence augmente

09:19contre les élus

09:20dans le monde

09:21dans la société française aussi

09:23et que c'est ça le vrai problème

09:24il faut apprendre à se parler

09:25il faut rétablir de l'apaisement

09:26et si les politiques ne montrent pas eux-mêmes la voie

09:28on va aller mal

09:30mais heureusement

09:31on a la constitution

09:32heureusement on en sourit encore

09:33et Truand

09:33le dessinateur a fait un dessin

09:35qui est marqué bientôt en librairie

09:36il a repris

Catégorie

Transcription

Écris le tout premier commentaire

Recommandations