00:0016h46, chaque jour un expert nous rejoint, aujourd'hui c'est Benoît Lombard, pour déconstruire les idées reçues, combattre le consensus, il est le président de l'UCGP, l'union des conseils en gestion de patrimoine.
00:09Bonjour Benoît. Bonjour Guillaume. Bienvenue. Les fonds euros c'est de l'épargne improductive, les fonds euros, en tout cas certains députés de gauche pensent que les fonds euros sont de l'épargne improductive, ils le disent, ils le clament, mais vous n'êtes pas d'accord, vous dites bullshit.
00:24Vous foudroyez cette idée qu'investir en assurance vie, en fonds euros, c'est faire perdre de l'argent et du temps à la France.
00:29C'est incroyable d'entendre ça. Je suis même, on va dire, quasiment effaré. On rappelle que le budget de l'État fait qu'il y a 300 milliards à trouver cette année.
00:39On rappelle qu'impôt survenu c'est 100 milliards, la collecte, donc il n'y a même pas un tiers du financement de l'État.
00:45Mais c'est quoi les fonds en euros ? Les fonds en euros d'abord c'est quel montant ? Il y a 2100 milliards en assurance vie, il y a à peu près 1400 milliards, 1500 milliards sur les fonds en euros.
00:55Et les fonds en euros c'est quoi ? C'est des obligations. C'est des obligations d'entreprise et c'est des obligations qui financent l'économie.
01:01Sauf à penser que d'aider les entreprises par la créance n'est pas les considérer.
01:07Mais c'est aussi l'État à peu près à 45-50% des 1500 milliards, 750 milliards d'euros en emprunts d'État.
01:15Alors qui va aider l'État français ? Qui va aider l'entreprise ? Sinon justement la stabilité qui repose sur la construction mathématique du fonds en euros,
01:24dont on aura l'occasion de reparler, et qui permet aussi aux épargnants, il ne faut quand même pas l'oublier, d'avoir une stabilité dans la performance du sous-jacent qu'est le fonds en euros.
01:32Julien ?
01:33Oui à un moment donné il y a aussi un coût d'opportunité. On est quand même dans une économie où l'épargne est très fiscalisée,
01:37et du coup on n'incite pas les Français à prendre des risques. Là ce serait limite mieux s'ils le dépensaient, leur argent dans les fonds en euros,
01:44en tout cas pour une faible partie, pour consommer et donc soutenir la croissance.
01:47Oui bien sûr, mais le taux d'épargne en France est de 18,7% je crois, c'est le dernier chiffre qui a été donné.
01:55Un record.
01:56Un record, parce qu'on est inquiet. Alors vous voulez aller où ? Vers uniquement des actions, tandis que l'éducation financière des Français n'est pas là.
02:03Le fonds en euros, il y a 80-85% sur des obligations, mais le reste c'est quoi ?
02:09C'est de l'immobilier, c'est des actions, c'est du private equity, c'est de la dette privée aujourd'hui qui soutienne aussi l'économie
02:17et qui permet de drainer indépendamment des fonds en euros, parce que les fonds en euros c'est 62% je crois du stock sur l'assurance-vie dans les dernières collectes,
02:26et on est en record de collectes, 173 milliards l'année dernière, et 38% en UC.
02:31Et les UC c'est quoi ? Eh bien, c'est des actions, c'est des obligations, ça finance l'économie réelle par l'intermédiaire du véhicule assurantiel qui est l'assurance-vie.
02:41Bon, maintenant, signe noir, les Français en ont marre, ça fait pas grand-chose, retrait massif.
02:47Ah oui.
02:48Qu'est-ce qui se passe ?
02:49Alors, je voudrais juste rappeler quand même un élément qui est important, c'est quand même un petit peu d'histoire récente,
02:53on va pas remonter au 19e siècle, même si Guillaume sait que j'adore le 19e siècle.
02:572022, marché obligataire.
02:59C'est le Stéphane Bern de l'investissement, il faut aussi le dire à nos yeux.
03:01Oui, ça dépend de la fiscalité, j'aime bien aussi, c'est vrai.
03:05Revenons à 2022, un peu plus récent, comme date.
03:112022, c'est moins 13 les obligations d'entreprise, avec des durations, allez, 5-6 ans.
03:17Les emprunts d'État, c'est moins 18.
03:19Les fonds en euros, ils ont fait plus de 2%.
03:21Pourquoi ? Parce que la stabilité sur laquelle repose le mécanisme de l'assurance-vie,
03:25fermée, sans rentrer dans des considérations techniques, parce que Guillaume sait que je les adore,
03:29donc de lisser les performances dans le temps.
03:32On est en co-historique, on est en marque-to-modèle, et pas en marque-to-market,
03:37dans les engagements qu'a l'assureur, dans les actifs qu'il détient,
03:41et qui sont la contrepartie de la créance que détiennent les assurés, envers cette compagnie.
03:45Enfin, le fonds euro, est-ce que ce n'est pas l'eau qui croupit, quelque part, le fonds euro ?
03:50On se dit, non mais l'eau qui croupit, elles ne sont pas bonnes, elles ne font pas grand-chose,
03:53mais au moins c'est de l'eau pour plus tard et des réserves pour plus tard.
03:55Est-ce que ce n'est pas ça, les fonds euros, finalement ?
03:57Est-ce que ça croupit moins que le livret A ?
03:59Je vous pose la question.
04:00Est-ce que ce n'est pas plus utile à l'économie, tandis que ça finance non seulement l'économie,
04:04mais aussi l'État français ?
04:06Et c'est peut-être pas mal que les créances de l'État français soient détenues par nos compatriotes,
04:10plutôt que par des investisseurs étrangers,
04:15de forte hausse des taux, et bien un retrait massif.
04:17Et effectivement, Antoine a raison, s'il y a un retrait massif,
04:20s'il n'y a plus de confiance, là du coup il y a un risque sur les fonds en euros,
04:24on le sait, à tel point que la loi 5.2 de 2016 a encadré justement
04:29ces retraits massifs qui pourraient exister,
04:32par un système complexe avec le commissariat de la stabilité financière
04:35qui saisit, le gouverneur de la Banque de France qui lui-même
04:37prend une position qui doit être suivie par le ministre.
04:40Bref, c'est compliqué pour bloquer les paris, ça peut arriver.
04:43Et on comprend que l'État a besoin des fonds euros pour nourrir sa dette,
04:46faire rouler sa dette, et bien sûr, rester dans le confort.
04:51Est-ce que les dettes de l'État sont productives ?
04:53Est-ce que du coup, de ce point de vue-là, investir en fonds euros
04:55n'est pas improductif pour notre économie ?
04:57Oui, c'est productif pour l'État, mais vu ce qu'il fait de notre argent,
04:59on peut se poser la question, est-ce vraiment productif pour l'économie, Benoît ?
05:01Mon cher Guillaume, cette question, il faut la poser à nos politiques.
05:04Donc, et malheureusement, je me sens parfaitement incompétent
05:07pour répondre à ces questions, ou alors je vous donnerai mon opinion politique
05:09et vous la connaissez.
05:10C'est quoi le meilleur investissement pour l'économie française ?
05:13Le meilleur investissement pour l'économie française, c'est d'aider nos PME.
05:15C'est d'aider nos PME en action, c'est d'aider nos PME en obligation,
05:18c'est d'apporter de l'argent aussi dans les PAs,
05:20donc qui peuvent soutenir les titres.
05:22Donc, c'est de contribuer à favoriser la croissance économique de nos ETI,
05:26de nos PME.
05:27On a des mécanismes financiers qui peuvent nous aider,
05:29on a l'assurance-vie, bien évidemment,
05:30mais on a aussi des LTIF qui vont arriver,
05:32donc qui nous permettent de démocratiser le private equity.
05:35On a plein d'instruments aujourd'hui avec une régulation adaptée
05:37pour drainer l'épargne des Français vers l'économie
05:40à la condition qu'ils soient éduqués financièrement.
05:43Et c'est vrai, ça ne sert à rien de mettre de l'argent sur un fonds en euros.
05:46Du coup, ce n'est pas ça le meilleur investissement.
05:47Et qu'on laisse...
05:47Pardon ?
05:49Mais ce n'est pas l'éducation financière, le meilleur investissement.
05:50Ah oui.
05:51Le meilleur investissement, c'est l'éducation financière.
05:53C'est le meilleur des investissements, on est bien d'accord.
05:55Désolé, vous aurez coupé.
05:56Pardon ?
05:58Non, rien, non, je passe, comme dit Guillaume.
05:59Benoît Lombard nous a accompagné, le président de l'UCGP,
06:02élu de l'Union des conseils en gestion de patrimoine.
06:05Merci beaucoup Benoît.
06:06A bientôt messieurs.
06:07Un plaidoyer pour les fonds euros.
06:08Bien sûr qu'ils ont leur utilité, les fonds euros.
06:10Mais si l'épargne pouvait aller vers un peu plus actif à risque aussi,
06:13ça participerait à nourrir notre économie,
06:15retrouver un peu plus de potentiel de croissance.
06:17On en parlera dans la suite de BFM Bourse.
06:19C'est la fin de ce conseil de famille.
06:20Julien, on se donne rendez-vous demain pour de nouvelles aventures.
06:23Miss Morgan.
06:24Effectivement, à demain, en allemand, puisque vous aimez parler allemand.
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