- il y a 2 jours
Mercredi 3 décembre 2025, retrouvez Jacques Bordat (Président, Fédération des Industries du verre), Magali Filhue (déléguée générale, Brasseurs de France), Marie-Odile Foucras (architecte), Sandrine Morieux (fondatrice, ToutPourLesAidants.com) et Hubert de Boisredon (PDG, Armor Group) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale un axe fort de leur stratégie.
00:16Et voici le sommaire, c'est Hubert de Boireau, dont le président d'Armor Group, qui sera l'invité du grand entretien tout à l'heure, 26 minutes, pour détailler son nouvel engagement stratégique.
00:26Et aussi parler du compagnonnage, méthode de management qui l'explique dans son livre, Le courage des chefs.
00:34Auparavant, je reçois Marie-Odile Foucras, qui est architecte, urbaniste et qui viendra nous présenter ce projet artistique en vol,
00:41qui a réuni détenus et lycéens pour la réalisation de deux sculptures à Poissy.
00:47Dans notre débat, on parlera de la décarbonation des industries du verre, production très énergivore, qui utilise des fours à très haute température.
00:55Et puis dans notre rubrique Smart Ideas, la start-up du jour, c'est toutpourlesaidants.com, qui est une plateforme en ligne pour aider les aidants, tout simplement.
01:05Voilà pour les titres, c'est l'heure de Smart Impact.
01:07L'invité de ce Smart Impact, c'est Marie-Odile Foucras, bonjour.
01:19Bonjour.
01:19Heureux de vous accueillir, vous êtes architecte, vous êtes urbaniste et vous allez nous présenter un projet artistique en vol,
01:25projet magnifique qui a réuni détenus et lycéens dans la réalisation de deux sculptures à Poissy.
01:32Mais d'abord, je veux apprendre à vous connaître. Qu'est-ce qui vous anime ? Quel projet vous privilégiez comme architecte, comme urbaniste ?
01:40Alors les projets qu'on privilégie à l'agence, c'est essentiellement des projets de logement déjà, c'est-à-dire au sens très très large du terme, bien entendu.
01:48Mais c'est vrai qu'au fur et à mesure, on privilégie de plus en plus des projets qui mettent en lumière des gens, les gens que j'appelle invisibles, un petit peu aux yeux de la société.
02:00C'est-à-dire, ça peut être des gens handicapés, polyhandicaps, des gens aussi avec des handicaps plus légers.
02:08Et puis, dernièrement, les gens qui sont enfermés vraiment et hors de la société, ce que j'appelle vraiment les murs qui coupent et qui isolent des détenus.
02:20C'est tout à fait nouveau, on ne connaissait pas du tout ce secteur-là.
02:24On a un principe à l'agence, quand on fait un projet un petit peu important, on propose à la ville de faire un projet solidaire en parallèle.
02:30D'accord.
02:31Et à Poissy...
02:33Donc là, en l'occurrence, c'est à Poissy, à l'époque, c'est Carl Olive qui est le maire de Poissy.
02:37On parle de quoi, d'un éco-quartier de la ville, c'est ça ?
02:39Oui, l'éco-quartier Rouget de Lille.
02:41On gagne un très beau lot, assez important, on est très content.
02:45Et je dis à Carl Olive, je ferai un projet solidaire avec ce projet.
02:49Et puis, petit à petit, je mets en place ce projet solidaire en disant, ben, Poissy, c'est la maison centrale.
02:55Alors, pour le coup, c'est une maison centrale et elle est au centre de Poissy.
02:58On ne peut que la voir, c'est-à-dire que les gens vivent autour de cette maison centrale.
03:03Mais l'idée d'aller travailler uniquement avec des gens à l'intérieur d'une prison, ce n'était pas le but.
03:10Parce que j'essaye, justement, de me dire, on va ouvrir la ville.
03:15Parce que, pour moi, les murs n'ouvrent pas, normalement, ils font des liens.
03:19Bon, là, c'est un petit peu différent.
03:20Donc, vous avez cette idée de réunir, finalement, autour d'un projet, des détenus de la maison centrale de Poissy.
03:29Donc, on parle de Longue-Pen, la maison centrale.
03:32Et des lycéens, d'un des lycées de la ville, c'est le Corbusier.
03:36Oui, c'est le Corbusier. Ce n'est pas parce que c'était le Corbusier.
03:38Ce n'est pas une architecte qui...
03:39Même si on est.
03:40Voilà, ça vous a plu comme choix, mais ce n'est pas vous qui l'avez initié.
03:42Et donc, autour d'un projet, alors là, il faut citer un personnage important de l'histoire,
03:48qui s'appelle Emmanuel Michel, qui est un peintre, qui est un sculpteur, qui va driver tout le monde.
03:53Avec une contrainte, c'est que les lycéens travaillaient d'un côté, les détenus de l'autre.
04:01Ça, c'est l'administration pénitentiaire qui vous l'a imposée, d'une certaine façon ?
04:05Oui, tout à fait. Moi, je suis arrivée...
04:06Alors, je suis toujours très naïve quand je vais proposer les projets solidaires.
04:09J'ai toujours l'impression qu'on peut faire plein de choses, ce qui est très bien,
04:11parce qu'à la limite, c'est aussi... Cette naïveté fait un petit peu avancer les choses.
04:15Et je demande à la maison centrale, à l'administration pénitentiaire,
04:19la possibilité, au minimum, de faire des visios entre les lycéens et les détenus.
04:24Parce que je savais que les détenus auraient beaucoup de mal à sortir.
04:27C'était assez clair.
04:29Et en fait, on me dit, non, non, même pas un lien direct par visio.
04:34Alors, on propose, puisque associé à cette opération, il y a un cinéaste aussi.
04:38Et le jeune cinéaste me dit...
04:41Et Arthur Michel, qui est le fils d'Emmanuel Michel.
04:44Et voilà. Donc, c'est le couple père-fils qui travaille là-dessus.
04:48Et qui me dit, écoute, on peut faire des capsules.
04:50On filme les lycéens à la fin d'un atelier, qui parle aux détenus.
04:54On le projette au début d'atelier des détenus.
04:58Et puis, vice-versa.
04:59Et finalement, le dialogue s'installe comme ça,
05:02avec cette idée aussi que le dialogue passait par l'art, par le dessin, par plein de choses.
05:07Donc, ce n'est pas que la parole, heureusement.
05:10Parce que ça, c'était extrêmement intéressant et très bien drivé par Emmanuel Michel.
05:16Et alors, il se trouve que j'ai eu la chance de voir le film hier,
05:20qui est un très beau documentaire, qui raconte cette histoire.
05:25Et donc, le choix, évidemment, est très symbolique de ces statues
05:28qui vont représenter Dédale et Icarre, donc le père et le fils.
05:33On est dans la mythologie, on est évidemment dans des thématiques d'enfermement.
05:37Dédale, c'est ce labyrinthe qu'il a créé, de l'envol.
05:42Icarre qui va rêver de s'envoler, qui va se brûler les ailes en s'approchant trop près du soleil.
05:47Le choix, il s'est imposé de lui-même.
05:49Pourquoi vous avez choisi Dédale et Icarre comme statue ?
05:52Parce que c'est le talent d'Emmanuel Michel,
05:54qui un dimanche matin, depuis son jardin, m'a appelé et me dit
05:57« Pourquoi on ne ferait pas le mythe de Dédale et Icarre ? »
06:01Et il m'a déroulé tout son argumentaire.
06:04J'ai dit « C'est évident, bien entendu. »
06:06Et en fait, on s'est aperçu que, comme souvent dans la mythologie,
06:10le point de départ étant l'histoire, bien entendu,
06:12mais en fait, les détenus, notamment, ont réécrit une histoire
06:16qui était très liée à la leur.
06:18Et en fait, les échos par rapport à leur vie ont été très forts.
06:22Très, très forts.
06:24Et notamment, un élément qui nous a énormément fascinés,
06:28c'est que, en Maison centrale, on sait que la plupart du temps,
06:31il y a eu des homicides, que c'est des gens, voilà.
06:33Or, ils ont vraiment décidé que Icarre ne pouvait pas mourir.
06:38C'est-à-dire qu'il ne pouvait pas quasiment redonner la mort une autre fois
06:41et la montrer dans l'espace public.
06:44Et ça a été assez fascinant.
06:46Ça a été vraiment très fascinant.
06:47Et puis, le rôle du père et du fils,
06:50tous les échos qu'il y avait dans leur vie,
06:52et puis, finalement, tout ça drivait par un couple de père et fils.
06:57Oui, en plus, c'est vrai que c'était le fils qui filmait son père.
07:01Donc, il y avait une résonance et une mise en abyme qui était passionnante.
07:04Oui, et un duo exceptionnel, en plus.
07:06Donc, ils avaient sous leurs yeux un duo...
07:09Alors, ici, on parle de RSE.
07:11Là, on est vraiment dans le S de sociétal et de social
07:15avec une entreprise, un cabinet d'architecte,
07:16qui œuvre en la matière
07:18et avec une thématique qui est la thématique de l'enfermement des détenus
07:22et de la récidive.
07:23Ce chiffre, 63% des détenus récidivent dans les 5 ans qui suivent leur libération en France.
07:30On est en retard par rapport à d'autres pays européens.
07:33Là, c'est un constat d'échec collectif, d'une certaine façon.
07:36Oui, enfin, je crois qu'on peut parler de ça.
07:38Hier, j'ai dit à un moment donné que dans l'Assemblée,
07:42il y avait à peu près toutes les administrations,
07:44toutes les institutions, sauf des élus,
07:45qui avaient été invités.
07:47C'est un sujet qui n'est pas abordable pour les élus, quasiment.
07:51C'est très compliqué.
07:52Ce n'est pas porteur politiquement,
07:53de dire qu'on va œuvrer pour la réinsertion des élus.
07:56Exactement.
07:56Ce n'est pas politiquement correct, on dirait.
08:00Et finalement, c'est un petit peu le discours de Foucault,
08:03c'est-à-dire que même la prison ne suffit pas,
08:05ou de Robert Badinter, qui nous a soutenus avant de décéder,
08:09puisqu'il a suivi l'œuvre,
08:11et Elisabeth Badinter continue à nous soutenir.
08:15En fait, ce n'est même pas assez que les gens soient enfermés.
08:18Il faut qu'ils payent encore plus.
08:20Et surtout, il faut les rayer de la société.
08:22C'est-à-dire que cette insertion est très compliquée.
08:26Nous, on l'a gérée à l'agence pour un jeune détenu.
08:29On a vu tous les obstacles qu'il fallait franchir.
08:32Ce qui est une absurdité économique,
08:34parce qu'un euro d'argent public qu'on dépense pour la réinsertion,
08:39il va rapporter.
08:39Parce que s'il n'y a pas de récidive,
08:41il n'y a pas tous les dégâts qu'une récidive provoque dans la société.
08:44Mais ça ne passe pas, ce discours-là.
08:46Non, ça ne passe pas, parce que d'abord, ils sont coupés de la vie.
08:48Vraiment, quand je dis coupés de la vie, c'est vrai.
08:51On passe le mur de la prison.
08:52Même à Poissy, on est dans une ville.
08:54On quitte la ville, quasiment.
08:56Il n'y a que les oiseaux qui passent au-dessus,
08:57qui nous rappellent que la ville est là.
08:59Et qui nous ramènent au rêve d'hier.
09:02Voilà, c'est ça.
09:04Mais en fait, il y a un système comme ça.
09:07Et je dois dire quand même que l'administration pénétentiaire
09:09fait des efforts pour faire beaucoup d'activités,
09:12pour maintenir des activités.
09:14Mais il y a un moment où les détenus lâchent.
09:16C'est-à-dire que c'est trop difficile d'être enfermés, inactifs.
09:20Nous, on a eu beaucoup de mal.
09:21On n'avait pas compris,
09:22mais en fait, on a eu une fidélité.
09:25Et c'était exceptionnel.
09:27Que les détenus restent, parce que ça a duré deux ans.
09:30Ça a duré deux ans.
09:31Évidemment, les statuels ne se fabriquent pas d'un claquement de doigts.
09:33Et c'était très long, en fait.
09:34Et parce qu'ils perdent leur repère,
09:37il n'y a plus d'emploi du temps,
09:39on se lève le matin, on ne sait pas ce qu'on va faire.
09:42On se coupe d'une société,
09:43puisque normalement, on n'a pas de portable,
09:46on n'a pas...
09:47On sait que certains...
09:49On ne va pas.
09:50Mais d'ailleurs, vous parlez des efforts
09:52que l'administration pénétentiaire peut faire.
09:53Il y a dans le documentaire un exemple de détenu
09:56qui va, parce qu'il a trouvé un emploi,
09:58parce qu'effectivement, il a été un détenu exemplaire,
10:01il va réussir à sortir avant la fin de sa peine.
10:03Je voudrais qu'on parle du destin de ce film en vol,
10:06donc réalisé par Arthur Michel.
10:08Est-ce qu'on peut le voir ?
10:10Voilà, on en est où de cette histoire-là ?
10:12Alors, on espère maintenant,
10:13maintenant qu'il est terminé,
10:14c'est vrai qu'on n'est pas des professionnels.
10:17Donc, on a fait un peu par étapes.
10:19Et en fait, on espère maintenant pouvoir le diffuser,
10:22soit dans des festivals,
10:23le précédent film qu'on avait fait, nous,
10:25sur le polyhandicap,
10:27pour une maison d'accueil spécialisée,
10:28circule dans des festivals
10:30et commence à bien circuler.
10:33En fait, Arthur est très ouvert
10:35par rapport à cette diffusion.
10:38C'est un de ses premiers films.
10:39Il est très jeune.
10:40Il a investi toute son énergie,
10:43toute son humanité dans ce film,
10:46avec des très, très belles images.
10:48Enfin, quelque chose de très beau.
10:48On en a vu, évidemment, quelques-unes en illustration.
10:51Il y a aussi un livre,
10:53et je veux bien qu'on termine là-dessus,
10:55il nous reste à peu près une minute,
10:56qui raconte l'histoire de ce projet
10:59et qui, en plus, est au bénéfice d'une cause,
11:02la lutte contre le cancer des enfants, c'est ça ?
11:04Oui, c'est ça.
11:05C'est-à-dire, on a...
11:06Parce qu'en fait, en réalité,
11:08pour des détenus,
11:09c'était compliqué d'acquiser le film,
11:12même si on peut le diffuser une fois.
11:14Et avoir un livre, pour eux,
11:15c'était extrêmement important.
11:17Je considérais que c'était très important.
11:19Donc, on a fait vraiment le compte-rendu
11:20des deux ans dans ce livre,
11:22avec les images du film, d'ailleurs.
11:23Tout le monde parle,
11:24Emmanuel, Michel, Arthur et moi-même.
11:27Et on a...
11:29Dans les statures,
11:31on a mis...
11:31Tout le monde a mis des petits signes.
11:33Donc, il y a aussi toutes les histoires personnelles,
11:35des donateurs, de tout le monde.
11:36Et il y a un petit signe d'une petite fille,
11:38Joséphine,
11:39qui est décédée d'un cancer
11:40et je connais les parents.
11:42Et en fait, on a...
11:44On a 50 livres qui sont destinés,
11:47il y en aura plus si plus de gens veulent acheter,
11:49bien entendu,
11:50qu'on peut acheter sur le site des éditions Jarkot,
11:53je crois qu'on peut le dire.
11:54Et tout l'argent ira à cette fondation
11:57qui s'appelle Joséphine Power,
11:58mais qui est abritée par Imagine for Margot,
12:01qui est une association très connue.
12:05Et cette petite Joséphine, d'ailleurs,
12:06je le dis,
12:06elle est à côté d'Idis,
12:07la grand-mère de Robert Badater,
12:09que j'avais joint en lui disant,
12:11au lieu de mettre vos initiales à vous,
12:13je vais mettre le prénom de votre grand-mère en yédish,
12:15si vous le voulez bien,
12:16puisque c'était une passion, sa grand-mère.
12:18Il m'a dit,
12:19Idis, qui était analphabète,
12:20aurait adoré cette œuvre.
12:22Et on a mis Joséphine à côté d'Idis.
12:24Voilà.
12:25Parce que les détenus,
12:26les lycéens ont tous mis leurs initiales
12:29ou un signe qu'on peut voir sur les deux statues.
12:33Et on retrouve cette histoire dans le livre.
12:35C'est une histoire parallèle.
12:35Donc, édition Jarkot.
12:37J-A-R-K-H-O-T.
12:40Voilà.
12:41Si vous voulez participer,
12:42achetez ce livre
12:43et en espérant voir très vite ce film
12:45qui est vraiment magnifique
12:48et pourquoi pas,
12:49tiens,
12:50allez voir ces statues
12:51dans les coquartiers
12:52Rouget-de-Lille à Poissy.
12:54Merci beaucoup,
12:55Marie-Hélène Foucras,
12:56d'être venue nous présenter
12:57cette très belle histoire.
12:59A bientôt sur nos antennes.
13:01C'est l'heure du débat
13:02de ce Smart Impact.
13:03On va parler décarbonation
13:04des industries du verre.
13:12C'est le débat de ce Smart Impact.
13:15On parle des industries du verre
13:17avec Jacques Borda.
13:18Bonjour.
13:18Bonjour.
13:19Vous êtes le président
13:19de la Fédération des industries du verre
13:21et Magali Filu,
13:22bonjour.
13:23Bonjour.
13:23Délégué général de Brasseurs de France.
13:25Allez,
13:25quelques mots de présentation rapide.
13:27La Fédération des industries du verre
13:28pour commencer,
13:29vous représentez le secteur,
13:30c'est combien d'entreprises,
13:32d'emplois ?
13:33C'est 24 entreprises,
13:3417 000 salariés,
13:35plus de 40 usines en France
13:36et on couvre différents secteurs.
13:38L'emballage alimentaire,
13:40parfum cosmétique et pharmacie,
13:43le vitrage,
13:44le verre plat
13:44dans le bâtiment
13:45et dans l'automobile,
13:46les arts de la table,
13:47la laine de verre,
13:48la fibre de verre
13:49et les verres spéciaux.
13:50Et donc,
13:51on l'a vu,
13:5140 sites industriels,
13:52près de 18 000 salariés,
13:55Brasseurs de France,
13:57il y en a combien de Brasseurs
13:58en France aujourd'hui ?
13:59Parce que,
14:00je vous aurais posé la question
14:01il y a 10 ans,
14:02ça aurait été plus simple,
14:03ils étaient moins nombreux ?
14:05Alors aujourd'hui,
14:06le secteur brassicole,
14:07c'est environ 2500 entreprises,
14:08réparties sur l'ensemble
14:09du territoire français.
14:11Alors on le dit couramment
14:11qu'il y a toujours une brasserie
14:12à moins de 30 km de chez soi.
14:14Donc ça se vérifie,
14:15la plupart du temps.
14:16Donc effectivement,
14:17ça a été un moment
14:18de création de brasserie
14:19à partir des années 2000-2010,
14:21puisque dans les années 80,
14:22il n'y avait plus
14:23qu'une trentaine de brasseries
14:24en France.
14:25Mais même si on est
14:26le premier pays
14:26en nombre de brasseries,
14:28on est le dernier pays européen
14:29en termes de consommation
14:30de bière.
14:31C'est vrai ça,
14:31donc il y a encore de la marge.
14:32Alors que je lisais
14:33que les jeunes boivent
14:34de plus en plus de bière
14:35et de moins en moins de vin.
14:35En fait, non.
14:36D'une manière générale,
14:38toutes les filières
14:39de boissons alcoolisées,
14:40on a une perte de consommation
14:41depuis maintenant 10-15 ans.
14:43Donc effectivement,
14:43la bière,
14:44comme les autres filières
14:44de boissons alcoolisées,
14:45on a une diminution
14:46de la consommation de boissons.
14:48Alors on a la chance
14:49dans la bière
14:49d'avoir la bière sans alcool
14:51qui est par contre
14:52un segment qui se développe.
14:53Bon, très bien.
14:54Et à chaque fois
14:54qu'on parle d'alcool,
14:55je donne évidemment
14:56le message officiel.
14:58L'abus d'alcool
14:58est dangereux pour la santé.
14:59On va parler
15:00de décarbonation.
15:01À quel point
15:02pour l'industrie du verre,
15:04c'est un enjeu important.
15:05Il faut peut-être rappeler
15:07à quel point
15:08le verre mobilise
15:09de l'énergie
15:10pour être fabriqué déjà.
15:11Oui, le verre
15:12demande de l'énergie
15:13pour être fondu
15:14au niveau des matières premières.
15:15À très haute température.
15:16On chauffe à entre
15:171300 et 1500 degrés,
15:18principalement avec
15:19du gaz naturel
15:20et de l'électricité.
15:21Et donc on émet du CO2.
15:23On émet au niveau français
15:240,6% des émissions totales
15:26et on émet par rapport
15:28à l'industrie
15:28qui représente
15:2920% des émissions,
15:316%,
15:323% des émissions.
15:33Globalement,
15:35l'industrie a déjà fait
15:36un gros travail
15:37sur la décarbonation
15:38plus que d'autres secteurs
15:39émetteurs
15:40comme les transports
15:41ou le bâtiment
15:41où là,
15:41il y a vraiment
15:42un chantier majeur.
15:43Mais c'est pour nous
15:44aujourd'hui très clairement
15:45la priorité d'action
15:47de décarboner nos émissions.
15:48Avec quels leviers ?
15:49Les leviers,
15:49on les a identifiés.
15:51Ils sont clairement identifiés.
15:52Ils sont nombreux.
15:54Le premier levier,
15:55c'est effectivement
15:55de changer
15:56le mix énergétique.
15:57Aujourd'hui,
15:5880% de notre énergie
15:59est fournie par le gaz
16:01et 20% par l'électricité.
16:03L'idée,
16:03pour faire très simple,
16:04c'est d'inverser
16:06quasiment le mix énergétique,
16:07donc de passer
16:08avec des fours
16:09qu'on va appeler hybrides
16:10vers 80% d'électricité
16:12et 20% de gaz.
16:13Et on a l'avantage
16:14en France
16:14d'avoir une électricité
16:15qui est très fortement décarbonée
16:17parce qu'on a
16:18le nucléaire,
16:20les énergies renouvelables,
16:21etc.
16:21Donc on a un vrai atout
16:22à faire valoir
16:23au niveau de la décarbonation.
16:24C'est un enjeu
16:25pour la filière
16:26des brasseries.
16:28Quelle quantité de verre
16:29vous utilisez ?
16:34C'est vrai que c'est
16:34un enjeu extrêmement important
16:35puisque notre objectif,
16:36effectivement,
16:37c'est de décarboner
16:38l'ensemble de la chaîne
16:38de valeur.
16:39Aujourd'hui,
16:40l'emballage,
16:41d'une manière générale,
16:41représente à peu près
16:4240%
16:43sur nos émissions carbone
16:45dans la filière brassicole.
16:46Donc c'est un enjeu
16:46très très fort
16:47sur lequel on travaille
16:48beaucoup justement
16:48avec les fournisseurs,
16:51c'est-à-dire les verriers.
16:52C'est un enjeu
16:53absolument primordial
16:54pour nous.
16:55Effectivement.
16:56Avec donc,
16:57si j'ai bien compris,
16:58des fours
16:59qu'il va falloir changer.
17:00Donc comment vous accompagnez ?
17:02C'est des investissements
17:03sans doute assez lourds.
17:05C'est des investissements colossaux.
17:06Je rappellerai juste
17:07qu'un four,
17:08la durée de vie
17:08d'un four verrier,
17:09c'est de l'ordre de 15 ans.
17:11Et donc,
17:11on ne peut faire
17:12ces changements
17:12de mix énergétique
17:13uniquement à la reconstruction
17:15des fours.
17:16Donc c'est une fois
17:16tous les 15 ans.
17:17Donc on a une fenêtre
17:18de tir qui est très précise.
17:19Si on la rate,
17:20on repart pour 15 ans.
17:21Et donc aujourd'hui,
17:22on est en train
17:23de s'engager
17:24dans cette voie
17:25de décarbonation
17:25en reconstruisant nos fours
17:27sur un mode
17:28de four hybride
17:28qui seront très fortement
17:30électrifiés.
17:31Donc c'est vraiment
17:31un axe majeur.
17:32Et on a
17:32un four électrique
17:34qui s'est construit
17:35chez Veralia en 2024,
17:37100% électrique celui-là.
17:38Et on a sur le début
17:39de l'année 2026
17:40deux fours hybrides,
17:42l'un chez Veralia
17:43et l'autre
17:43chez l'autre grand verrier
17:44qui est au Haï,
17:45qui seront des fours hybrides
17:46qui vont démarrer concrètement
17:48sur début 2026.
17:49Donc on est vraiment
17:50dans une feuille de route
17:51qu'on a fait
17:53avec les pouvoirs publics,
17:54avec le ministère
17:55de l'Industrie,
17:55avec l'ADEME.
17:56Et cette feuille de route,
17:57elle est vraiment
17:57en train d'être déclinée
17:59et mise en œuvre.
18:00C'est une feuille de route
18:01complexe.
18:02Vous l'avez dit,
18:02il y a des investissements
18:03majeurs à soutenir.
18:05Et puis il faut aussi
18:05avoir une énergie
18:06électrique,
18:08compétitive,
18:09disponible
18:09et qui arrive
18:11dans l'usine.
18:12Et on pourra en reparler
18:12après sur les questions
18:13de raccordement
18:14qui quelquefois
18:15représentent un éclavage.
18:17À quel point
18:17vous, brasseurs,
18:18mettez la pression
18:19aux industriels du verre
18:21pour vous fournir
18:22des bouteilles
18:24un peu plus décarbonées ?
18:27On va dire ça comme ça.
18:28Je crois que d'abord,
18:28ce n'est pas une pression,
18:30même si sans parler
18:30du jeu de mots
18:31de la bière,
18:32mais en tout cas,
18:33c'est vraiment
18:33un travail en commun.
18:35Le travail,
18:35je dirais,
18:35il a commencé déjà avant,
18:37c'est-à-dire avec
18:37toute l'éco-conception,
18:39c'est-à-dire d'avoir
18:40des bouteilles
18:41les plus légères possibles.
18:42C'est-à-dire que là,
18:43on a déjà eu un effet
18:44très très fort
18:45en termes de bilan carbone
18:46et c'est un travail
18:47qui a commencé
18:48depuis plus d'une dizaine
18:49d'années.
18:50Effectivement,
18:50les nouvelles technologies,
18:51la recherche et le développement
18:52ont permis d'alléger
18:53de manière très importante
18:54les bouteilles.
18:55Et puis après,
18:56le deuxième sujet
18:56qui est un sujet important
18:58et qui a été mis en oeuvre
19:00depuis 20, 30
19:00ou même 40 ans,
19:02c'est-à-dire
19:03de préserver
19:03les ressources naturelles,
19:04c'est-à-dire de recycler,
19:05c'est-à-dire d'avoir
19:06une incorporation
19:08de matières recyclées
19:09importantes dans les bouteilles.
19:09Et ça,
19:10le premier geste,
19:11c'est le geste consommateur,
19:12c'est-à-dire de mettre
19:13ces bouteilles en verre
19:14dans les points d'apport volontaires
19:16ou dans sa poubelle verte
19:17d'une manière générale
19:18pour qu'elles puissent être recyclées.
19:19Avec ce chiffre,
19:20le taux de recyclage du verre,
19:21il est quasiment 78%.
19:24C'est le chiffre 2023.
19:26Peut-être qu'il s'est amélioré.
19:27Je ne sais pas
19:27si vous avez des données plus récentes.
19:29On est à 84%
19:30de recyclage.
19:32Et ça continue,
19:32alors c'est déjà très élevé,
19:33et ça continue à progresser
19:35année après année.
19:36On a commencé à recycler le verre
19:38en 1974,
19:39il y a 50 ans,
19:40après le premier choc pétrolier.
19:41Donc l'idée était simple,
19:42la France n'avait pas de pétrole,
19:43mais on avait des idées.
19:44Donc l'idée avait été pionnière,
19:46c'était de développer le recyclage.
19:48Et comme le dit Magali,
19:49on voit effectivement aujourd'hui
19:50que le geste de tri
19:51par le consommateur
19:52est très ancré,
19:53très présent,
19:54et on continue à progresser.
19:55On a encore des progrès à faire
19:57dans les grandes villes,
19:59en habitat vertical,
20:00c'est là où les performances
20:01sont moins bonnes.
20:03Mais on a sur la collecte de verre
20:04un engagement très fort,
20:05à la fois des metteurs en marché,
20:07des embouteilleurs,
20:08et aussi des collectivités territoriales.
20:10Les communes de France
20:11sont très engagées
20:12pour faire progresser
20:14la collecte de verre,
20:15donner des moyens de collecte
20:16qui soient faciles d'accès,
20:18agréables, etc.
20:20Et on est à quel pourcentage
20:22de verre recyclé
20:23dans les bouteilles de bière aujourd'hui.
20:26Je ne sais pas si...
20:26Ce n'est pas une colle, mais...
20:27Non, aujourd'hui,
20:28on est autour de 85%, 90%.
20:30Ça va dépendre du type de verre.
20:32Là, je ne parle pas uniquement
20:33pour la filière brassicole,
20:34mais en filière brassicole,
20:35on est dans ces chiffres-là.
20:36Donc aujourd'hui, effectivement,
20:38utiliser du calecin,
20:39c'est-à-dire des bris de verre,
20:40aujourd'hui,
20:41ce calecin permet d'économiser
20:42à la fois de l'énergie
20:43et à la fois, évidemment,
20:45des ressources naturelles.
20:47Donc pour nous,
20:47c'est un enjeu important.
20:49Et puis après,
20:49le deuxième enjeu important
20:50et sur lequel on a un vrai travail
20:52avec les verriers,
20:52c'est aussi le développement
20:53du réemploi.
20:54Oui, alors justement,
20:55sur la consigne,
20:55on a reçu ici même
20:57il y a quelques semaines
20:59la filière des vins de Loire
21:02qui fait un gros travail
21:03sur le réemploi
21:05et la consigne.
21:06Est-ce que...
21:07Parce qu'on réinvente
21:08quelque chose qui existait,
21:10qu'on faisait naturellement
21:12dans notre pays,
21:12qu'on a abandonné,
21:13que d'autres pays d'Europe
21:14ont moins abandonné,
21:15d'ailleurs,
21:15on en est où ?
21:16Sur la consigne
21:17des bouteilles de bière.
21:18Alors aujourd'hui,
21:19c'est vrai que la filière brassicole,
21:20c'est la première filière,
21:21je dirais,
21:22très investie dans le réemploi.
21:23D'abord, historiquement,
21:24même si ça ne concerne pas
21:25la filière vert,
21:25mais qui était les fûts.
21:27Aujourd'hui,
21:27c'est pratiquement 80%
21:29de la bière
21:30en café, hôtel, restaurant
21:31qui est transportée
21:32par les fûts
21:32qui sont avant tout.
21:33Évidemment,
21:34c'est 17 millions de fûts
21:35en France,
21:36une durée de vie
21:37autour de 15 ans.
21:38Donc effectivement,
21:38le fûts,
21:39c'est le premier
21:40emballage réemployable
21:42qui est depuis des années
21:43dans la filière brassicole.
21:44Après,
21:44est-ce qu'il faut adapter
21:45les bouteilles ?
21:45Parce que là,
21:46je regarde mon parallèle
21:47avec le vin
21:47où il faut...
21:49Alors,
21:49c'était intéressant
21:50parce qu'il fallait à la fois
21:51recréer des bouteilles
21:52un peu plus lourdes
21:54pour qu'elles ne cassent pas
21:55et puis aussi des cols
21:56pour que les étiquettes
21:58se décollent facilement,
21:59etc., etc.
22:00C'est ça,
22:00il faut effectivement
22:01une bouteille
22:01un petit peu plus lourde
22:02pour être un petit peu
22:03plus résistance
22:03pour faire un nombre
22:05de rotations plus important.
22:06Et ce qui est visé
22:07avec un système efficace,
22:08c'est une vingtaine,
22:0920 à 25 rotations
22:10pour que la bouteille soit...
22:12Ce n'est pas antinomique ?
22:13C'est-à-dire,
22:13on peut mener les deux ?
22:15On a à la fois allégé
22:16les bouteilles
22:16pour consommer moins de verre
22:17et...
22:18C'est complètement complémentaire.
22:20Ça existe depuis...
22:21Enfin, le réemploi
22:22a continué à exister
22:23depuis toujours.
22:23En CHR,
22:24dans les cafés,
22:24hôtels, restaurants,
22:25il est toujours très présent
22:26quand vous prenez
22:26de l'eau minérale
22:28ou une boisson rafraîchissante,
22:29etc.
22:30Ce sont des bouteilles réemployables.
22:31La vraie question
22:32qui est posée,
22:32c'est effectivement
22:33le redéploiement
22:34de la consigne
22:35au niveau des grandes surfaces,
22:36supermarchés,
22:37hypermarchés,
22:38où là, effectivement,
22:38le réemploi a disparu,
22:41sauf exception en Alsace
22:42dans les années 90.
22:44Donc, ce sont des filières
22:45de réemploi
22:46qu'il faut remettre en place,
22:47c'est ça ?
22:48Exactement.
22:48Donc, aujourd'hui,
22:49il y a une expérimentation
22:51qui est sur quatre régions
22:52avec l'aide
22:53de notre éco-organisme Citeo.
22:55Donc, aujourd'hui,
22:56on commence à redévelopper
22:58le réemploi
22:58avec, je dirais,
22:59une attention
23:00sur à la fois
23:01les conditions environnementales,
23:02économiques,
23:03mais surtout
23:03comment inciter le consommateur
23:05parce que c'est un geste
23:06qu'il a parfois oublié,
23:08le réemploi.
23:09Donc, c'est vraiment
23:10ce challenge.
23:10Et ce challenge,
23:11on essaye de le rendre,
23:13je dirais,
23:14tous ensemble
23:15et tous les acteurs
23:15de la filière
23:16d'essayer de l'atteindre.
23:18Mais c'est vrai
23:18qu'aujourd'hui,
23:20c'est un bouleversement
23:21en fait des filières.
23:22Économiquement,
23:23c'est des investissements
23:24importants
23:24pour l'ensemble des parties.
23:26Et je crois que c'est ça
23:26notre futur challenge
23:28pour les années à venir,
23:29c'est le développement
23:30du réemploi.
23:31Je voudrais revenir
23:32à la question
23:34des fours,
23:36de ce renouvellement
23:38dont vous nous parliez,
23:39durée de vie 15 ans,
23:40une fenêtre
23:41d'opportunité
23:42à ne pas louper.
23:45Ça suppose
23:45une innovation.
23:46C'est-à-dire,
23:46les nouveaux fours,
23:48on continue d'innover
23:49ou alors ça y est,
23:50c'est une technologie
23:51qui est maîtrisée ?
23:52Les nouveaux fours,
23:53c'est vraiment
23:53une nouvelle conception
23:54de fours.
23:54On change radicalement
23:55puisqu'on change radicalement
23:57les énergies.
23:57On va être très électrique
23:59et beaucoup moins gaz.
24:01Donc, c'est vraiment
24:01une conception nouvelle.
24:02Les premiers fours
24:03ont été installés
24:04en 2023 en Allemagne,
24:05le tout premier four.
24:06Donc, c'est très récent.
24:07On aura forcément
24:08une courbe d'apprentissage
24:10qui va se mettre en œuvre.
24:11Et donc, ça demande
24:12de piloter ce four
24:14avec des nouvelles méthodes.
24:16Il y aura un effet
24:17d'apprentissage,
24:18une courbe d'apprentissage
24:19classique.
24:19Et ça demande surtout
24:20des investissements
24:21extrêmement lourds.
24:22Et ça demande aussi
24:22l'électricité
24:24d'une énergie
24:24plus coûteuse
24:25que le gaz.
24:26On a un rapport
24:27quasiment de 2 à 3
24:28en termes de coûts.
24:28Donc, c'est une énergie
24:29plus onéreuse.
24:31Et donc, il faut qu'on regarde
24:32comment est-ce qu'on peut
24:33faire accepter
24:34ces surcoûts
24:35au marché
24:36pour décarboner.
24:37Et j'évoquais aussi
24:38un point qui était
24:38la question du raccordement
24:40de nos usines.
24:41Oui, terminons là-dessus.
24:42On a des usines
24:43un peu partout
24:43sur le territoire,
24:44très souvent proches
24:45des régions de production
24:46des vins,
24:47et donc quelquefois
24:47éloignées des grands centres
24:49et des lignes à haute tension
24:50pour faire simple.
24:51Et aujourd'hui,
24:53pour raccorder une usine
24:53avec la haute tension
24:54pour avoir la puissance
24:55et l'écrité nécessaire,
24:57on est sur des coûts
24:58de raccordement
24:58d'environ 1 million d'euros
24:59du kilomètre.
25:00Et on a certaines usines
25:02qui sont à plus de 10 kilomètres,
25:04voire à 20 kilomètres.
25:05Vous rajoutez
25:05à l'investissement
25:06de votre four
25:07un investissement
25:08uniquement pour raccorder,
25:09pour amener l'énergie
25:10de pratiquement
25:1120 millions d'euros.
25:12Donc là,
25:12il y a des vraies questions
25:13qu'on est en train
25:13de regarder
25:14avec les pouvoirs publics
25:15pour voir comment les choses
25:16peuvent se mettre en place
25:17pour que notre stratégie
25:19de décarbonation
25:19ne soit pas freinée
25:20par ce type d'enjeux
25:22qui sont extrêmement prégnants.
25:24Oui, parce que si on rajoute
25:25les investissements
25:26pour changer de four
25:27avec le raccordement,
25:29ça fait beaucoup.
25:29Ça fait beaucoup.
25:29Et peut-être que ça s'arrête.
25:31Et ce qu'on souhaite,
25:31c'est pouvoir continuer
25:32à produire localement,
25:34proche de nos clients,
25:35parce que c'est une dimension
25:36très importante
25:36si on travaille
25:38sur l'impact carbone
25:39de nos emballages.
25:40Il faut qu'on soit
25:41effectivement le plus
25:41à proximité
25:42de nos clients.
25:44Merci beaucoup
25:44à tous les deux
25:45et à bientôt
25:46sur Bsmart4Change.
25:48On passe au grand entretien
25:49de ce Smart Impact.
25:50C'est la rubrique
25:51Prêt pour l'impact.
25:51Prêt pour l'impact ?
25:58C'est la question que je pose
25:59chaque jour
26:00à une personnalité
26:00qui compte dans notre économie.
26:02Je reçois Hubert de Bois-Rodon.
26:04Bonjour.
26:04Bonjour Thomas.
26:05Bienvenue.
26:06Vous êtes le PDG
26:07d'Armor Group.
26:08Vous publiez
26:09Le courage des chefs
26:10vivre et diriger autrement.
26:12C'est aux éditions MAM
26:14avec cette notion
26:15de compagnonnage
26:16dont on va parler
26:17et que vous nous expliquerez
26:17tout à l'heure.
26:19Je veux bien que
26:19vous nous présentiez
26:20à Armour Group
26:21pour commencer,
26:22fondé en 1907
26:23si je ne me trompe.
26:25Autour de quel métier ?
26:26Oui, fondé en 1922.
26:28Ah, 1922.
26:29Voilà.
26:30Donc, écoutez,
26:31effectivement,
26:32je dirige
26:33Armour Group
26:33depuis 2004.
26:35Armour Group
26:36c'est une vieille entreprise
26:37nantaise, française
26:39puisqu'elle a démarré
26:42avec le papier carbone,
26:44le fondatrice du papier carbone
26:45qu'utilisaient nos grands-parents
26:48pour recopier les devoirs
26:49de leurs amis absents à l'école.
26:51Puis ensuite,
26:52elle a développé
26:53les rubans de machine à écrire,
26:55les rouleaux de fax,
26:56les cartouches d'encre,
26:57les cartouches laser
26:58qu'on fabrique encore,
26:59qu'on remet à neuf.
27:00Et le cœur de votre métier
27:01aujourd'hui, c'est quoi ?
27:02Voilà.
27:02Et le cœur de notre métier,
27:03c'est les rubans transferts thermiques
27:04qui sont des rubans d'impression
27:06qui impriment les étiquettes
27:07code-barres et les QR codes.
27:09Et Armour Group
27:10était numéro 4
27:13quand je suis arrivé en 2004
27:14et aujourd'hui
27:14est largement numéro 1 mondial.
27:17Il faut savoir
27:18qu'à peu près
27:184 étiquettes code-barres
27:19sur 10 dans le monde
27:21sont imprimées
27:22par un consommable
27:23fabriqué par Armour Group.
27:24On ne s'en rend pas compte,
27:25mais vous êtes dans nos vies
27:26tous les jours.
27:26Oui, Armour est dans la vie
27:29de chacun tous les jours,
27:30que ce soit dans l'étiquette
27:32du saumon frais,
27:33du téléphone portable,
27:34de la voiture,
27:35chacune requérant
27:37des caractéristiques différentes
27:40parce qu'entre l'étiquette
27:42qui dure 3 semaines alimentaire
27:44ou l'étiquette qui doit résister
27:46à la chaleur,
27:47à la boue,
27:49à l'huile,
27:49etc.,
27:50c'est des qualités d'impression
27:51complètement différentes.
27:52Oui, effectivement.
27:53Avec quelques chiffres,
27:552450 collaborateurs
27:56répartis dans une vingtaine
27:57de pays sur 4 continents,
27:59un chiffre d'affaires 2024
28:00annoncé de 446 millions d'euros
28:05avec différentes filiales,
28:07c'est ça ?
28:07Il y a 4 filiales ?
28:08Oui, enfin,
28:09on a une vingtaine de filiales
28:10dans le monde.
28:11On exporte 90%
28:13de notre chiffre d'affaires
28:14hors de France,
28:14à peu près plus de 50%
28:16hors d'Europe.
28:17On a un tiers
28:18de notre chiffre d'affaires
28:19aux Etats-Unis,
28:19donc effectivement,
28:20on est impacté aujourd'hui
28:21par ce qui se passe
28:22aux Etats-Unis,
28:23évidemment.
28:24On est quand même
28:25très répartis
28:26entre l'Asie,
28:28l'Europe et les Etats-Unis.
28:29En fait,
28:30Armour Group,
28:30c'est vraiment
28:31caractéristique des ETI,
28:33un peu à l'image
28:34du Mittelstand allemand
28:35à la française.
28:36Qui fait la force
28:36de l'économie allemande
28:37depuis des années.
28:38C'est pour ça que je fais partie
28:39de ceux qui défendent à fond
28:40les entreprises
28:41de taille intermédiaire,
28:42que j'appelle
28:42entreprises de taille idéale,
28:44d'ailleurs,
28:45parce que ce sont des entreprises
28:46qui créent beaucoup d'emplois
28:48dans les territoires.
28:49On emploie 800 personnes
28:50à Nantes,
28:51mais qui indirectement
28:51font vivre plus de 5000 personnes.
28:54Donc,
28:54ensuite,
28:55c'est des entreprises
28:55qui sont leaders
28:56en innovation.
28:58Les ETI,
28:58ça représente 35%
29:00de l'innovation,
29:0035% des emplois
29:01et leader à l'exportation.
29:04Donc,
29:04c'est vraiment important
29:04de soutenir les ETI
29:05en France actuellement.
29:06Et puis,
29:06on va consacrer toute une partie
29:08de cet entretien
29:09à votre programme
29:11Impact 2030,
29:12engagement stratégique
29:12sur cette période
29:13qui nous mène jusqu'en 2030.
29:15Mais alors,
29:15je voudrais parler un peu de vous.
29:17Votre parcours,
29:17il est assez atypique.
29:19Il y a eu quoi ?
29:19Il y a eu de la microfinance
29:20au Chili ?
29:22C'est ça ?
29:22C'est quoi l'histoire
29:23de Bordeaux ?
29:24Oui,
29:24en fait,
29:24j'ai eu un parcours
29:25assez atypique.
29:26Il n'était pas du tout
29:26programmé comme ça
29:28puisque après mes études,
29:31enfin,
29:31dans le cadre de mes études
29:32d'HEC,
29:32j'ai étudié à New York.
29:34À New York,
29:35j'ai vécu une expérience
29:35assez impactante.
29:36En fait,
29:37c'était le New York
29:37de Ronald Reagan.
29:38C'était mon livre
29:40de finances international.
29:41C'est le but de l'entreprise
29:42et de maximiser le profit
29:43de ses actionnaires,
29:44Milton Friedman.
29:45Et en même temps,
29:46je voyais beaucoup de pauvreté
29:47à New York,
29:48beaucoup de désordre,
29:49etc.
29:49Et donc,
29:50je me suis à ce moment-là
29:51posé des questions.
29:52J'avais 21 ans
29:53sur le sens de ma vie,
29:54ce que je voulais faire.
29:55Et ce qui m'est apparu,
29:57c'est que je voulais donner
29:58du sens à mon goût
29:59pour la finance
30:00et l'entreprise.
30:01Et je suis,
30:03par un hasard
30:04de rencontre,
30:06j'ai fait un VIE,
30:09enfin,
30:09un volontariat
30:09dans une banque
30:11de développement au Chili
30:12dont le Crédit Agricole
30:15a été actionnaire
30:15qui était piloté
30:16par l'ancien ministre
30:17de l'économie
30:18du gouvernement
30:18d'Edouard Doffrey
30:19et de démocratie chrétienne
30:20au Chili
30:21et qui était spécialisé
30:22dans le développement
30:23du logement social
30:24et de la petite entreprise.
30:25Et là,
30:26avec un ami,
30:26on a réalisé
30:27qu'au-delà
30:29de ce que cette banque faisait,
30:30il y avait 400 000
30:31micro-entreprises,
30:32entreprises de 1 à 10 personnes,
30:34qui employaient
30:35la moitié
30:35de la population active
30:36chilienne
30:37et qui n'avaient
30:38aucun accès
30:38au crédit bancaire.
30:40Et au même moment,
30:41on a appris l'existence
30:42de la Grameenbanque
30:44au Bangladesh,
30:45fondée par Mohamed Yunus,
30:46prix Nobel de la paix
30:47aujourd'hui.
30:47Il y a la première
30:47prix Nobel de la paix,
30:48et en fait,
30:49ça nous a beaucoup impactés
30:50et on s'est dit
30:51mais si ça existe
30:52au Bangladesh,
30:53pourquoi ça n'existerait pas
30:54au Chili ?
30:55Donc moi,
30:55je suis resté,
30:56de deux ans,
30:57je suis resté finalement
30:58sept ans au Chili
30:58pour développer
30:59cette banque de micro-crédit
31:01qui s'appelait Contigo
31:02avec toi.
31:03Ça a été une aventure
31:03passionnante
31:05et qui m'a montré,
31:06si vous voulez,
31:07à quel point l'entreprise,
31:08quand elle est mise
31:09au service de plus grand
31:10que soi
31:10et d'un bien pour tous,
31:12en fait,
31:12peut être extrêmement vertueuse.
31:14Et ça,
31:14ça me marque encore
31:15aujourd'hui.
31:16Et ça vous guide
31:17dans votre rôle
31:18actuel ?
31:19Évidemment,
31:19c'est-à-dire que,
31:20alors que le Uber
31:22de 21 ans
31:23qui était un peu choqué
31:24de dire le seul but
31:24de l'entreprise
31:25c'est de maximiser le profit,
31:26même si je suis un fervent défenseur
31:27de la rentabilité
31:28des entreprises,
31:29soyons clairs,
31:30mais ça ne peut pas
31:31être le but.
31:31Pour moi,
31:32c'est le moyen.
31:33Et le but pour moi,
31:34c'est l'épanouissement
31:34des personnes
31:35et c'est la transformation
31:36du monde,
31:36c'est-à-dire
31:37l'amélioration du monde.
31:38Et là,
31:38j'ai vu au Chili,
31:39en fait,
31:40qu'une banque
31:41de micro-crédits
31:42dans un quartier,
31:43on soutenait
31:44le développement
31:45d'un menuisier
31:46et puis d'un poissonnier
31:47et puis d'un fabricant
31:48d'un orac,
31:48les uns s'achetant aux autres.
31:49Petit à petit,
31:50on a vu tout le quartier
31:51se développer.
31:52Donc ça,
31:52c'est extrêmement enthousiasmant
31:54et moi,
31:55ça m'a fait dire
31:56l'entreprise,
31:57ça vaut la peine.
31:58Je n'ai pas besoin
31:58d'aller forcément
31:59dans l'associatif.
32:00Je veux être
32:01un entrepreneur
32:02ambitieux
32:03pour mon pays,
32:04mais avec une finalité
32:06qui a une dimension sociale,
32:08sociétale.
32:09On y reviendra
32:10avec l'impact 2030.
32:11Évidemment.
32:11Je voudrais qu'on s'appuie
32:13sur votre livre
32:14Le courage des chefs
32:15vivre et diriger autrement
32:16publié aux éditions MAM.
32:18Il y a deux mots.
32:19On va parler de compagnonnage
32:20dans un instant,
32:22mais il y a cette idée
32:22de vulnérabilité aussi
32:25qui me semble un mot important
32:27et j'ai reçu sur ce plateau
32:29il y a quelques semaines
32:30Alexandre Fayol
32:31qui est le président
32:32d'Advents,
32:33Advanced for the Planet
32:34qui a écrit un livre
32:35sur la vulnérabilité
32:37qui sponsorise
32:38des bateaux Vendée Globe
32:39avec ce mot vulnérables.
32:41et qui nous disait ceci,
32:42on va le réécouter.
32:43En fait,
32:44ces situations de vulnérabilité
32:45qu'on rencontre tous les jours
32:46dans l'entreprise
32:47qui ont des niveaux d'impact
32:49très légers à très forts
32:51sont chacune des opportunités
32:54pour évoluer,
32:55pour se transformer.
32:55Et c'est comme ça
32:56qu'on opère une transition
32:57dans une organisation.
32:59C'est en créant des organisations
33:00très vivantes,
33:01très résilientes
33:02et qui vont se transformer
33:04continuellement
33:05et profiter de chaque crise,
33:06chaque opportunité
33:07pour évoluer
33:08et progresser.
33:08Vous dites,
33:11je vais vous citer,
33:12se reconnaître vulnérable
33:13c'est enlever l'armure,
33:14il faut refuser les masques
33:15et les cuirasses
33:15qui nous empêchent
33:16d'assumer notre authenticité
33:17pour oser aimer
33:18l'autre collaborateur,
33:19client, fournisseur.
33:20Comment vous faites
33:20de la vulnérabilité
33:21une force,
33:22un atout ?
33:23Déjà, ce qui est amusant
33:24c'est que j'ai fait partie
33:25des dirigeants
33:27qui ont proposé
33:30leur portrait vulnérable
33:31à l'exposition
33:32d'Alexandre Fayol.
33:34Mais si vous voulez,
33:35la vulnérabilité,
33:36on a tendance
33:37à l'avoir comme de la faiblesse.
33:39Alors qu'au contraire,
33:41je pense qu'être vulnérable
33:42demande énormément
33:43de courage et de force.
33:45Parce que,
33:46si vous voulez,
33:46qu'est-ce qui fait
33:47que le dirigeant
33:48ne va pas montrer
33:50qu'il ne sait pas,
33:51par exemple,
33:51ne va pas oser dire
33:52ses points peut-être
33:55plus fragiles ?
33:56C'est en fait la peur
33:57d'être mis en cause.
33:58C'est la peur qu'on découvre
33:59qu'il n'est peut-être
33:59pas tout puissant.
34:01Et en fait,
34:01cette peur
34:02est le contraire
34:03de la force.
34:04Cette peur
34:05le rend vulnérable,
34:05mais il ne montre pas
34:07sa vulnérabilité.
34:08Alors que celui
34:08qui ose dire simplement
34:10« Écoutez,
34:10la vérité,
34:11c'est que dans cette situation-là,
34:13je n'ai pas la solution.
34:14Par contre,
34:14je crois que collectivement,
34:15nous pourrions l'avoir.
34:16Et moi,
34:17j'ai besoin d'avoir votre avis
34:18pour qu'on définisse ensemble
34:19une perspective,
34:21des plans d'action,
34:21une stratégie,
34:22etc. »
34:23ce dirigeant-là va être
34:24beaucoup plus fort.
34:25Parce qu'il va savoir
34:26mobiliser un collectif.
34:28Et ça ne veut pas dire
34:29que,
34:31en tant que dirigeant,
34:32vous ne tranchez pas,
34:33vous ne prenez pas
34:34des décisions,
34:35et parfois des décisions
34:36qui vont déplaire à certains
34:37quand elles plaisent à d'autres.
34:38Absolument pas.
34:39Absolument pas.
34:39Mais je pense que
34:40être vulnérable,
34:41je fais le lien direct
34:42dans le livre
34:43« Le courage des chefs ».
34:45Ce courage des chefs
34:46que je veux mettre en avant,
34:48ce n'est pas un leadership
34:50de la puissance
34:50et de la domination.
34:52C'est un courage,
34:53c'est un leadership
34:54de l'authenticité
34:55et de la relation.
34:58En fait,
34:59il y a un lien
34:59entre vulnérabilité
35:02et authenticité.
35:03En fait,
35:03on est vulnérable
35:04quand on se montre
35:05tel qu'on est vraiment,
35:06tel qu'on est authentique.
35:08Et ça,
35:09je pense que c'est,
35:10moi,
35:10en parlant avec
35:11un certain nombre
35:11de jeunes notamment,
35:13c'est vraiment
35:13une vraie aspiration.
35:14de pouvoir,
35:16même avec leur patron,
35:17avec leur manager,
35:17avoir une relation,
35:18des relations simples
35:19en vérité.
35:20Mais alors moi,
35:21j'ai vécu
35:21ou des proches
35:22ont vécu
35:23le management par la peur.
35:24Oui,
35:24moi aussi,
35:25je l'ai vécu.
35:25D'ailleurs,
35:25j'en parle.
35:26J'ai vécu
35:27chez Rodia,
35:28notamment où j'étais
35:28dans les derniers temps,
35:30une expérience
35:30d'un dirigeant,
35:31management par la pression,
35:33par la peur
35:33et la défiance.
35:34C'est-à-dire que
35:35c'est terrible.
35:36Mais sauf qu'on pourrait se dire
35:38c'est un vieux modèle,
35:39sauf qu'il est parfois
35:40encore à l'heure.
35:40C'est un modèle
35:41qui est extrêmement fort.
35:43Vous devez entendre
35:44tous les jours
35:45sur ce plateau,
35:45souvent en tout cas,
35:47des personnes
35:49qui vous disent
35:49que dans une présentation
35:51devant certains
35:52mêmes présidents
35:52du 440,
35:54ils en arrivent à pleurer
35:55parce qu'il leur met
35:56des pressions
35:57absolument incroyables,
35:58il leur explique
35:58qu'ils sont complètement nuls,
35:59qu'ils ont bien compris,
36:00etc.
36:00Je pense que ce n'est pas
36:01comme ça qu'on fait
36:02progresser les entreprises,
36:03ce n'est pas comme ça
36:04qu'on fait aimer l'entreprise.
36:06Je pense que démolir
36:07la personne,
36:07la détruire,
36:08ne la fait pas grandir.
36:09Est-ce que ça participe
36:12de la mauvaise image ?
36:13Parce que ce n'est pas
36:14seulement en France,
36:15mais en France,
36:15on a un rapport
36:16aux entrepreneurs
36:16qui est assez particulier,
36:18schizophrénique,
36:18caricatural parfois.
36:20Mais ce qu'on décrit ensemble,
36:21c'est-à-dire ce management
36:22par la peur,
36:22ça y participe ?
36:23Bien sûr,
36:23parce que ça donne une image
36:25que l'entreprise est froide,
36:27que l'entreprise
36:28n'est pas relationnelle.
36:29Par exemple,
36:30on a appris
36:31dans nos grandes écoles
36:32souvent,
36:32et puis dans certains,
36:34en tout cas grands groupes,
36:35que voilà,
36:36j'avais un patron
36:37qui me disait
36:38si tu veux être
36:38un dirigeant efficace,
36:39tu dois ne jamais
36:41montrer tes émotions.
36:42Tu dois exécuter,
36:44être capable
36:44de licencier une personne
36:45sans que tu te poses
36:47de questions.
36:47Mais ça,
36:49c'est d'une efficacité
36:50de court terme,
36:50et ça produit
36:51quel impact
36:51sur les salariés derrière ?
36:53Je dis,
36:53ce dirigeant
36:54complètement inhumain,
36:55je n'ai aucune envie
36:55de le suivre.
36:56Donc ils vont ne pas
36:57lui dire en face
36:58ce qu'il pense
36:59par peur,
37:01et donc ils vont le laisser
37:03se planter tout seul.
37:05Et ce que je dis
37:05sur le plan économique
37:06est vrai sur le plan politique
37:07aussi.
37:08C'est sûr que des politiques
37:10qui reconnaissent
37:10leur vulnérabilité,
37:11on ne va pas en trouver
37:12beaucoup.
37:12Oui,
37:12mais n'empêche que,
37:14si vous voulez,
37:14reconnaître simplement
37:15qu'on ne sait pas,
37:16reconnaître qu'on a besoin
37:17de l'autre,
37:17en fait,
37:18c'est ça.
37:19En fait,
37:19je considère que c'est
37:20considérer la personne
37:22et en fait,
37:22c'est être un leader
37:23qui entraîne.
37:24Alors je voudrais
37:25qu'on s'arrête maintenant
37:26sur ce mot
37:27compagnonnage
37:28que vous utilisez
37:29pour décrire
37:30un mode de leadership.
37:32Ça rejoint ce qu'on vient
37:32de dire,
37:34j'imagine,
37:34mais qu'est-ce qu'il y a
37:34derrière le mot
37:35compagnonnage ?
37:36Alors,
37:36si vous voulez,
37:37la conviction que je mets
37:38en avant dans le livre
37:39Le Courage des chefs,
37:40c'est que le monde
37:41a besoin de leaders
37:43cohérents et alignés
37:45sur leur idéal
37:47et qui sont capables
37:48de trouver une voie
37:49qu'on appelle
37:49le leadership
37:50de la ligne de crête
37:51entre les contraintes
37:53du réel
37:53et cet idéal.
37:56Mais le constat,
37:57c'est que c'est
37:57très difficile
37:58quand on reste seul,
38:00de rester fidèle
38:00à son idéal.
38:02Parce qu'il y a
38:03la pression du regard
38:04des autres,
38:04il y a les injonctions,
38:05il y a les tentations
38:06de la gloire,
38:06de l'argent et de l'égo
38:08qui sont là,
38:09qui font qu'on peut
38:09très facilement dévier
38:10et on le voit
38:11tous les jours,
38:12que ce soit en économie
38:12ou en politique.
38:13Et donc,
38:14la conviction,
38:15c'est qu'on a besoin
38:15pour rester cohérent
38:17et aligné
38:18d'une altérité,
38:20c'est-à-dire
38:20d'un vis-à-vis
38:21ou de plusieurs vis-à-vis,
38:23mais de vis-à-vis
38:24d'une personne
38:25de confiance
38:26qui soit suffisamment
38:28proche et bienveillante
38:29pour nous encourager
38:30quand on est fidèle
38:32à notre projet,
38:34mais qui soit aussi
38:35suffisamment libre
38:36pour nous interpeller
38:37quand il voit
38:37qu'on est en train
38:38de se mettre
38:39sur le côté.
38:40Mais ça a quelles conséquences
38:41dans l'organisation
38:42d'un groupe
38:43comme le vôtre ?
38:44La démarche
38:45de compagnonnage
38:46que l'on propose
38:46notamment,
38:47parce qu'on a
38:47avec un associé
38:50qui s'appelle
38:50Louis Fort,
38:51on a développé,
38:53alors ça c'est
38:53en complément
38:53d'Armor Group,
38:54une entreprise
38:55d'accompagnement
38:55de dirigeants
38:56qui s'appelle
38:56EOTECUM.
38:57D'accord.
38:58EOTECUM,
38:58ça veut dire,
38:59en latin,
38:59ça veut dire
39:00j'y vais avec toi,
39:00on a remplacé le C
39:01du COUM par un K,
39:03donc EOTECUM,
39:04et on propose
39:05cette démarche
39:05de compagnonnage.
39:06Bon,
39:06ça ne se fait pas
39:07forcément dans l'entreprise
39:09et pas forcément.
39:09C'est-à-dire que
39:10moi par exemple
39:10je suis en compagnonnage
39:11avec Louis,
39:13mais mes collaborateurs
39:14ne le voient pas Louis.
39:16D'accord.
39:17Par contre...
39:18Mais est-ce que vous pourriez,
39:19pardon je vous interromps,
39:20mais est-ce que vous pourriez
39:21décliner,
39:22je repose la question
39:23sur l'organisation
39:24d'un groupe comme le vôtre,
39:25d'une ETI,
39:26est-ce que ça peut
39:27se décliner
39:27dans l'organisation ?
39:29Bien sûr,
39:30et de fait on propose
39:31aussi des accompagnements
39:33de changements
39:34d'organisation
39:34en proposant
39:36au sein des équipes
39:37des compagnonnages,
39:38alors on va l'appeler
39:39plutôt binommage
39:40parce que c'est plus...
39:41Voilà,
39:41c'est pas forcément
39:42sur la même durée,
39:44mais où par exemple
39:45il peut y avoir
39:46un binommage
39:47entre un responsable marketing
39:48et un responsable industriel,
39:50le but étant
39:51de s'aider
39:51à réussir chacun.
39:53Voilà,
39:53c'est vraiment le but,
39:54c'est toujours
39:55dans le compagnonnage,
39:55je confie une intention
39:56de progrès,
39:57sur quel domaine
39:58j'ai envie de progresser,
40:00et l'autre m'aide
40:01et peut m'interpeller
40:02sur ce sujet.
40:04Il n'a pas autorité
40:04à m'interpeller
40:05sur n'importe quel sujet,
40:06sur ma vie personnelle,
40:07etc.
40:07mais sur ces sujets-là.
40:09Et donc par exemple,
40:10ça peut être
40:11s'aider
40:11à mieux être
40:13en relation
40:14avec ses collaborateurs,
40:15à peut-être mieux
40:15présenter ses projets,
40:17à être plus clair,
40:18etc.
40:19Et donc ça crée aussi
40:20une complicité,
40:22un peu comme...
40:23L'image de la meilleure
40:24qu'on a,
40:25c'est celle de la cordée
40:26pour grimper un sommet.
40:27On y va seul,
40:29on est en risque.
40:30On est en cordée
40:30avec un compagnon
40:31de cordée,
40:32eh bien,
40:33on est beaucoup plus solide
40:34et s'il y a un dérapage,
40:35l'autre nous retient.
40:36Voilà.
40:36C'est un peu ça l'idée
40:37et en même temps,
40:37il nous encourage,
40:38vas-y,
40:39t'es bientôt arrivé.
40:40Je l'ai vécu
40:41dans l'ascension du Mont-Blanc,
40:42heureusement que j'avais
40:43des compagnons de cordée
40:44pour me soutenir
40:45quand j'avais plus du tout
40:47de gaz.
40:48Alors il y a un principe
40:49dans cet entretien,
40:51dans ce prêt pour l'impact,
40:52c'est que l'invité
40:53pose une question
40:54à celui qui va
40:55lui succéder
40:57sur ce plateau.
40:58La semaine dernière,
40:58on avait Ludovic Duplessis
40:59qui est le président
41:00de la maison de Champagne
41:01Tellemont
41:02et voici sa question.
41:04Bonjour Hubert.
41:05Déjà,
41:05je voulais vous féliciter
41:06pour tout ce que vous faites
41:07car vous êtes un grand groupe
41:10et vous arrivez
41:10à faire bouger les choses.
41:11Donc bravo pour ça.
41:12Et donc ma question,
41:13elle est très simple.
41:14Je pense que vous êtes
41:14à peu près
41:152000-2500 collaborateurs
41:18dans le groupe.
41:18Comment est-ce que vous,
41:20vous arrivez à fédérer
41:21ces 2500 collaborateurs
41:23autour de ces
41:24notions d'environnement ?
41:26Ce n'est pas juste
41:26le CEO
41:28qui doit y aller,
41:29c'est un combat
41:30qu'on doit tous
41:31soutenir.
41:34Et donc comment est-ce
41:35que vous arrivez
41:35à fédérer tout le monde ?
41:37Et alors ça ouvre évidemment
41:38le chapitre
41:39de cet entretien
41:41autour de cet engagement
41:43stratégique
41:43Impact 2030.
41:46Ce n'est pas si facile
41:47de fédérer
41:47quand on a 2500 collaborateurs
41:49et qu'on est sur
41:50quatre continents.
41:50Je remercie beaucoup
41:51Ludovic Duplessis
41:52pour sa question
41:53parce que c'est vraiment
41:54ce qui m'anime.
41:55Fédérer les équipes
41:56autour d'un projet.
41:57C'est vrai que notre projet
41:58d'Armand Group
41:59c'est en résumé
42:00de réconcilier
42:01industrie,
42:03technologie,
42:03écologie.
42:04C'est de croire
42:05que tout notre savoir-faire
42:07peut être mis au service
42:08d'une amélioration
42:10de la lutte
42:10contre le changement
42:11climatique,
42:12etc.
42:12et on a pour ça
42:14bâti un programme
42:15qu'on appelle
42:15Impact 2030
42:16avec les équipes
42:17qui vise en fait
42:19à réduire
42:19premier objectif
42:20de 35%
42:21de nos émissions
42:22de carbone
42:22d'ici 2030
42:23et d'aller vers
42:24la concrétisation
42:24des accords de Paris.
42:26Mais là où ça a
42:26une spécificité
42:27c'est qu'on pourrait se dire
42:28on a un business plan
42:29business d'un côté
42:30avec des chiffres
42:31de rentabilité
42:32et puis de l'autre côté
42:33on a un truc
42:33développement durable
42:34RSE sur le côté.
42:36Ce que j'ai souhaité
42:37avec les équipes
42:38c'est d'avoir
42:38un seul plan.
42:39Notre plan stratégique
42:40il unifie
42:41le business
42:43les objectifs
42:44de rentabilité
42:45et les objectifs
42:4624-2030
42:47avec une conviction
42:48c'est que pour
42:49qu'on soit efficace
42:50sur les réductions
42:52d'impact carbone
42:54il faut aussi
42:55qu'il y ait un sens
42:56économique à ça.
42:57Je vais vous donner
42:58plusieurs exemples.
42:59Par exemple
42:59on remanufacture
43:00on remet à neuf
43:01des cartouches
43:01d'impression laser
43:02pour les entreprises.
43:04Et bien plus on en fait
43:05plus ça réduit
43:06l'empreinte carbone
43:07parce que ça veut dire
43:07là par exemple
43:08on fabrique
43:082 millions de cartouches
43:09laser remises à neuf
43:11et bien c'est 2 millions
43:12de cartouches
43:12qui ne sont pas brûlées
43:13jetées
43:14incinérées
43:14mises en décharge
43:15etc.
43:16et que l'on préserve
43:17pour l'environnement.
43:18Plus on le fait
43:18plus ça développe
43:19notre business
43:20en même temps.
43:21Ensuite
43:21nos équipes
43:23viennent d'innover
43:23dans un nouveau produit
43:24qui s'appelle
43:25la WRXL
43:27qui est un ruban
43:27d'impression
43:28qui est sans solvant
43:29qui est ultra fin
43:30on a réduit
43:31le grammage
43:32de plastique
43:33de 30%
43:34il a des propriétés
43:36exceptionnelles
43:37et bien plus les équipes
43:38vont le développer
43:39avec succès
43:40plus ça va avoir
43:40un impact carbone.
43:42Enfin
43:42on vient de construire
43:43une nouvelle usine
43:44de composants pour batterie
43:46de collecteurs enduits
43:47on a investi
43:4740 millions d'euros
43:48pour cette usine
43:49ces composants
43:51permettent
43:51d'améliorer
43:53la performance
43:53des batteries
43:54lithium-ion
43:54et sodium-ion
43:55etc.
43:56de 20%.
43:57Bon
43:57plus on va développer
43:58ces batteries là
43:59plus ça va avoir
44:00un impact positif
44:01sur l'environnement.
44:03Donc c'est vraiment
44:03ça la logique
44:05c'est de dire
44:05voilà
44:06il faut avoir
44:07des objectifs
44:07qui sont réalistes
44:08qui sont motivants
44:09pour tous
44:10et là
44:10c'est comme ça
44:11qu'on devient efficace.
44:12Ce que j'entends
44:12c'est une logique
44:13d'éco-conception
44:14en fait
44:14ça passe par l'innovation.
44:16Ça passe complètement
44:17par l'innovation
44:17par exemple
44:18on a un programme
44:19qui s'appelle
44:21Grams
44:21qui vise à diminuer
44:22les grammages
44:23l'épaisseur d'encre
44:25sur nos produits
44:26l'épaisseur du plastique
44:27un autre produit
44:28qui s'appelle
44:28Anave
44:29analyse de la valeur
44:30on va aussi remplacer
44:33par exemple
44:34des produits
44:35polluants
44:36par des produits bio
44:37etc.
44:37C'est vraiment
44:38de viser
44:40une amélioration
44:41mais toujours
44:42que c'est une cohérence économique.
44:43On ne peut pas
44:44je vois ça ne marche pas
44:45si vous avez un produit
44:46qui est vendu 100
44:47et que pour le rendre
44:48écologique
44:48il vaut 300
44:49il n'y aura pas de client
44:51et à la fin
44:51ça va rater.
44:52Mon expérience
44:53c'est qu'il faut viser
44:54cette convergence
44:55donc cette ligne de crème
44:56Même si ça prend
44:56un peu plus de temps
44:57parce que ça veut dire
44:58qu'il faut avoir
44:58conçu le produit
44:59s'assurer qu'il est rentable
45:01pour le proposer
45:02ça demande effectivement
45:04de fixer des objectifs
45:05clairs aux équipes
45:06et que l'énergie
45:07soit bien concentrée
45:08la world wide
45:08c'est à dire
45:09cette unité
45:10cette ligne de crête
45:11entre business
45:12et écologie
45:12toujours
45:13Et alors
45:14ça passe aussi
45:15par un peu plus
45:16de sobriété
45:17parce que c'est aussi
45:17un mot
45:18c'est à dire que
45:18par exemple
45:18une réduction
45:20de votre consommation
45:21d'énergie
45:22quand on construit
45:22une nouvelle usine
45:23j'imagine qu'on intègre
45:25cette dimension
45:26Evidemment
45:27là par exemple
45:27on vient de faire
45:28un investissement
45:28de plusieurs millions d'euros
45:29d'un recycleur de solvants
45:31qui fait que
45:32nous n'avons plus besoin
45:33d'acheter du solvant
45:34que tous les solvants
45:35qu'on utilise
45:36vont être recyclés
45:36donc ça veut dire
45:37pas d'émissions
45:38voilà
45:39pas de dépenses de solvants
45:40et puis
45:40effectivement
45:41un gain économique
45:42puisque moins d'achat
45:43de solvants
45:43veut dire
45:44meilleure rentabilité
45:46pour nos produits
45:46Est-ce qu'il y a aussi
45:47une logique de souveraineté
45:48qui n'est peut-être pas prioritaire
45:51mais qui finalement
45:52plus on va dans une économie circulaire
45:54c'est mécanique
45:56j'ouvre une porte ouverte
45:57mais bon
45:57plus on est souverain
45:59La souveraineté nationale
46:01la réindustrialisation
46:02de la France
46:02est un des sujets
46:03qui me motive énormément
46:04qui me motive beaucoup
46:05d'ETI d'ailleurs
46:05J'étais lundi dernier
46:07au dîner
46:08avec le président de la République
46:10de Choose France
46:11qui rassemblait
46:12l'ensemble des entreprises
46:13qui investissent en France
46:14pour développer
46:15voilà
46:16et c'est indispensable
46:16par exemple
46:17Armour et Actionnaire
46:19de nouvelles unités industrielles
46:20pour devenir le leader
46:22des fabrications
46:22de panneaux solaires
46:23photovoltaïques
46:24en Europe
46:25qui sera en Moselle
46:26qui s'appelle Holosolis
46:27et qui va créer 2000 emplois
46:29Ça c'est vraiment l'exemple
46:30d'un secteur
46:32dans lequel on était bon
46:33et qu'on a laissé filer
46:33Est-ce que vous réalisez
46:3598% des panneaux solaires
46:37en France
46:38sont importés de Chine
46:39Bien sûr
46:39On est complètement dépendants
46:41Nous-mêmes
46:41on a essayé
46:42de développer un projet
46:43de film photovoltaïque
46:43on a dû arrêter
46:44on a une entreprise voisine
46:47qui a dû fermer
46:47les anciens 50 emplois
46:49Mais ça sert à quelque chose
46:51quand même
46:51d'essayer encore
46:53Mais absolument
46:54mais absolument
46:55parce que
46:56je pense qu'il y a
46:57d'une part
46:57il faut qu'on arrête
46:58d'être naïf
46:59Une des raisons
47:01de nos échecs
47:02de cette invasion
47:03de produits chinois
47:04c'est que
47:04les produits chinois
47:06n'ont pas les mêmes
47:06contraintes que nous
47:07que ce soit
47:08sur l'emploi
47:09parfois même
47:11des enfants
47:11des personnes
47:12du droit social
47:13des contraintes
47:15de l'environnement
47:15et on se laisse
47:16envahir de produits
47:17l'exemple de Chine
47:18on en parle beaucoup
47:20en ce moment
47:20mais c'est vrai aussi
47:21des panneaux photovoltaïques
47:22on laisse
47:24on laisse entrer
47:25des produits
47:26alors qu'ici
47:27on a des exigences
47:28absolument terribles
47:28Oui
47:29qu'on ne faut pas respecter
47:29les mêmes normes
47:30Donc moi je ne suis pas
47:30un fan des droits de douane
47:32mais il faut mettre
47:32sur ces produits-là
47:33des protections
47:33c'est évident
47:34C'est européen ça
47:35Voilà au niveau européen
47:36ça c'est urgent
47:37sinon on va avoir
47:39des pans entiers
47:40de notre industrie
47:41qui vont disparaître
47:42d'autant plus
47:43que les américains
47:45eux mettent
47:45des protections
47:46très fortes
47:47résultat
47:48les producteurs chinois
47:49envahissent l'Europe
47:50des produits
47:50qu'ils ne peuvent plus
47:51envoyer aux Etats-Unis
47:52donc il faut
47:52qu'on réagisse très vite
47:53quand même
47:54parce qu'on est menacé
47:55de manière très claire
47:56Quand on parle
47:57de réindustrialisation
47:59il y a quand même
48:00un écueil
48:00qui est l'écueil
48:01de l'acceptabilité
48:02c'est-à-dire que
48:03si on a laissé filer
48:05certains secteurs
48:05c'est parce qu'on ne voulait plus
48:06avoir d'usines polluantes
48:08de mines
48:08à proximité
48:10de chez nous
48:12Oui alors en partie
48:13je pense aussi
48:13qu'il y a un peu
48:14l'illusion
48:14de vouloir toujours
48:16acheter les produits
48:17moins chers
48:17on peut comprendre
48:19mais au point
48:20où ça se retourne
48:21contre nous
48:21j'étais responsable
48:24chez Rodia
48:25du paracétamol
48:25et de l'aspirine
48:26en vrac
48:27au niveau mondial
48:27j'ai assisté
48:28à comment on a
48:29petit à petit
48:29stoppé
48:31toutes nos usines
48:31de paracétamol
48:32et puis après
48:33on pleure
48:33et on va redépenser
48:34des millions
48:35et des millions
48:35pour recréer
48:36ce qu'on avait
48:37en fait
48:37mais on a voulu
48:39gagner de l'argent
48:39à court terme
48:40et résultat
48:40ça se retourne
48:41contre nous
48:41parce qu'on se retrouve
48:42complètement dépendants
48:43donc je pense
48:43qu'il faut
48:43revenir encore une fois
48:45au sens de l'économie
48:46l'économie
48:47je pense
48:47c'est construire
48:49l'économie
48:51doit être au service
48:51quand même
48:52des populations
48:52des pays
48:53et aussi dans
48:54une certaine indépendance
48:55parce que sinon
48:56on rentre dans
48:57des jeux de pouvoir
48:58qui nous font du mal
49:00et qui font
49:01qu'on est très affaibli
49:02à la fin
49:02vous le dites
49:03vous l'avez expliqué
49:04il faut réconcilier
49:06en quelque sorte
49:07cette ambition industrielle
49:08et l'urgence écologique
49:09en gardant
49:10l'objectif de rentabilité
49:11est-ce que ça veut dire
49:12qu'il y a
49:13des choix stratégiques
49:15que vous n'avez
49:15pas fait
49:16alors qu'il pouvait
49:18réduire l'impact
49:19environnemental
49:20de vos activités
49:20parce que tout simplement
49:21vous avez dit
49:22mais on va dans le mur
49:22ce sera pas
49:23l'exemple
49:24c'est nos films
49:25photovoltaïques souples
49:25je pensais que c'était
49:26une excellente
49:27enfin là on a beaucoup
49:28investi
49:28on a investi 100 millions
49:29d'euros
49:29donc c'est énorme
49:30et ça pouvait couvrir
49:31les toits fragiles
49:32les façades de bâtiments
49:34plutôt que de couvrir
49:35des surfaces agricoles
49:36ça pesait 30 fois moins lourd
49:37que des panneaux solaires
49:38ça utilisait ni métaux rares
49:39ni silicium
49:40on aurait pu créer
49:42des centaines
49:43et des milliers d'emplois
49:43ça cochait énormément de cas
49:45voilà simplement
49:45les énergéticiens français
49:46clairement m'ont dit
49:48nous on préfère importer
49:49des panneaux chinois
49:50ça nous coûte moins cher
49:51on a plus de marge
49:52pourquoi on va aller
49:53soutenir une innovation
49:53française
49:54et bon à la fin
49:56on a dû acter
49:57et puis après
49:57les contraintes réglementaires
49:58étaient telles
49:59que c'était très difficile
50:00le gouvernement
50:02trouvait que c'était génial
50:02mais finalement
50:03on n'a pas débloqué
50:04les fonds pour nous aider
50:05suffisamment
50:05etc
50:06donc on a dû arrêter
50:07et c'est voilà
50:08c'est dommage
50:09maintenant
50:09je pense qu'il ne faut pas
50:11cesser de vouloir innover
50:12je pense que c'est
50:13aujourd'hui le muscle
50:14du rebond économique français
50:15c'est l'innovation
50:16c'est pour ça qu'il faut
50:17soutenir l'innovation
50:19le crédit impôt recherche
50:20en tout cas pour les PME
50:21ETI
50:21est absolument essentiel
50:22parce que c'est ça
50:25qui va nous permettre
50:25de relever la tête
50:26un dernier mot
50:28sur cet engagement
50:30collectif
50:30dont on a parlé
50:32est-ce que c'est aussi
50:33voilà ça améliore
50:34votre marque employeur
50:35est-ce que ça vous permet
50:36de mieux recruter
50:38de mieux fidéliser
50:39vos salariés
50:41ah oui absolument
50:42je pense que
50:42notamment
50:43les plus jeunes
50:44aujourd'hui
50:45en fait
50:47recherchent un environnement
50:48d'entreprise
50:49qui leur permet
50:51de rejoindre leur idéal
50:53il y a quand même
50:54tout de même
50:55encore un idéal
50:55une conscience
50:56du chaos climatique
50:57et de l'état du monde
50:58même si aujourd'hui
50:59on dit qu'il y a un peu
51:00un retour en arrière
51:01enfin les jeunes
51:02ils savent très bien
51:03que c'est eux
51:03qui vont porter l'avenir
51:05la deuxième chose
51:06ils veulent un environnement
51:07humain positif
51:08c'est à dire que
51:09et là on revient
51:10à nos discussions d'avant
51:11la qualité de relation
51:13avec leur manager
51:13est essentielle
51:14d'où l'importance aussi
51:16d'un management humain
51:17d'un management
51:18de la relation
51:19et d'un leadership
51:20qui donne du sens
51:21merci beaucoup
51:22Hubert de Bois-Raudon
51:23et à bientôt
51:24sur Be Smart Fortune
51:24je rappelle le titre
51:25de ce livre
51:26Le courage des chefs
51:27c'est publié
51:27aux éditions
51:29MAM
51:29à bientôt
51:30et encore bravo
51:32on passe tout de suite
51:33à notre rubrique
51:34start-up
51:34Smart Ideas
51:42c'est notre rubrique
51:43consacrée aux start-up
51:44j'accueille
51:45Sandrine Morieux
51:45bonjour
51:46bonjour Thomas
51:46bienvenue
51:47vous êtes la fondatrice
51:48de toutpourlesaidants.com
51:49qui a une bonne année
51:51d'existence
51:52pourquoi vous l'avez créé
51:54quelles sont les missions
51:55de cette plateforme
51:56la mission c'est d'accompagner
51:57les familles
51:58parce que moi je les ai
51:58accompagnées mais sur
51:59d'autres domaines
52:00pendant très longtemps
52:01mais d'accompagner en l'occurrence
52:03les familles qui ont un proche
52:04âgé à domicile
52:05qui petit à petit
52:07ce proche là
52:08rentre dans une perte d'autonomie
52:10déjà
52:10avant d'arriver à un moment donné
52:12dans une dépendance
52:14quand même un peu plus accentuée
52:15et en fait je me suis rendu compte
52:16le constat c'est de se dire
52:18et je pense que je ne suis pas
52:19la seule pour le coup
52:19de voir que malheureusement
52:21en fait on démarre
52:23en fait certaines actions
52:24malheureusement
52:25quand la dépendance
52:25est déjà trop installée
52:27c'est trop tard
52:28donc on parle beaucoup
52:29de faire de la prévention
52:30donc on a pas mal
52:31d'injonctions en fait
52:32pour essayer de pousser
52:32les gens à le faire
52:33et bon
52:35de par mes biais culturels
52:37qui sont sortis
52:37un petit peu de France
52:39c'est vrai que je vois
52:40les choses peut-être
52:40un peu différemment
52:41et j'ai l'impression
52:43qu'on devrait
52:44ou en tout cas
52:45on pourrait
52:45attaquer les choses
52:47de manière un peu plus
52:48positive
52:49un peu plus agréable
52:50pour donner envie en fait
52:51donc aider les aidants
52:52il y a des profils
52:53de proches aidants
52:55où finalement
52:55on se rend compte
52:56que ça concerne
52:56un peu tout le monde
52:57bah en fait
52:58ça rajeunit
52:59donc ouais ouais
53:00donc sur les aidants
53:01alors sur les estimés
53:0211 millions d'aidants
53:03en France
53:03c'est ce qui doit être
53:04sous-évalué
53:05quand même
53:06une majorité
53:07effectivement accompagne
53:08un parent âgé
53:09c'est parfois
53:10leur conjoint
53:11beaucoup de femmes
53:12beaucoup beaucoup de femmes
53:13et c'est vrai qu'on se rend
53:14compte que plus ça va
53:15plus l'âge en fait
53:16moyen de l'aidant
53:17réduit
53:18donc on devient aidant
53:19de plus en plus jeune
53:20parce que bah
53:21c'est vrai qu'on a des enfants
53:22de plus en plus tard
53:23donc il y a une vraie problématique
53:25en fait sociale
53:26sociétale
53:26alors quels besoins
53:27vous avez identifiés
53:29et quels services
53:29vous proposez
53:31avec la plateforme
53:31comment vous répondez
53:32à ces besoins
53:33bah c'est toute la difficulté
53:34parce qu'en fait
53:35on est quand même face
53:36à un très grand
53:37vaste sujet
53:39et donc forcément
53:40avec des personnalités
53:41des centres d'intérêt
53:41très différents
53:42et donc le principe
53:43de la plateforme
53:44c'est justement
53:44de ne pas essayer
53:45de penser pour les gens
53:46mais au contraire
53:47de leur offrir
53:48en fait un panel
53:49une variété
53:50la plus large possible
53:51la plus exhaustive possible
53:52de produits
53:53de services
53:54pour laisser
53:55l'occasion en fait
53:57à chacun
53:57de pouvoir
53:58sélectionner en fait
54:00avec des grands chapitres
54:01le logement
54:02les loisirs
54:03les finances
54:03on tourne autour
54:04de tout ce qui après
54:05a trait
54:06à l'avancée en âge
54:08donc ça peut être
54:09effectivement
54:09l'adaptation du logement
54:10la mobilité
54:11mais après des solutions
54:12auxquelles on pense moins
54:13c'est à dire
54:13le lien social
54:14les loisirs
54:15voilà comment se faire plaisir
54:16en fait
54:17en vous écoutant tout à l'heure
54:19j'ai cru comprendre
54:20vous avez picoré
54:22à l'étranger
54:23des exemples à suivre
54:24c'est ça ?
54:25moi j'habite en fait
54:26aux Pays-Bas
54:26d'accord
54:27donc voilà
54:27je pense que
54:28la culture néerlandaise
54:29m'influence énormément
54:30et comme j'ai travaillé
54:32dans une entreprise
54:33de la silver economy
54:34néerlandaise
54:34pour le marché français
54:35mais il y a quand même
54:36une conception
54:37qui est moins médicale
54:39moins tournée vers le soin
54:40que j'ai trouvée intéressante
54:41parce que justement
54:42elle a tendance
54:43à arriver à convaincre
54:44de manière plus douce
54:45les personnes
54:46d'accepter des choses
54:47qui sont adaptées
54:48à leur capacité actuelle
54:49sans forcer le trait
54:50finalement
54:51parce qu'il faut convaincre
54:52mais je pense qu'il faut
54:53convaincre en fait
54:53je pense que
54:54les personnes âgées
54:55on a tendance
54:55à les mettre
54:56sous le scope
54:57des malades
54:58et des gens fragiles
54:59et à mon sens
55:00c'est pour ça
55:01en fait qu'elles refusent
55:02finalement la plupart
55:03des solutions
55:04qu'on leur propose
55:04parce que c'est finalement
55:05très stigmatisant
55:06je pense que
55:08la vraie inclusion
55:08c'est de les positionner
55:09dans un profil
55:11alors il ne faut pas
55:12mal interpréter
55:13mais en tout cas
55:13de consommateur
55:14c'est à dire que
55:15je pense qu'on peut
55:15parfaitement leur dire
55:17voilà de quoi
55:18vous avez envie
55:18pas forcément
55:19de quoi vous avez besoin
55:20mais déjà
55:21de quoi vous avez envie
55:22et je pense que
55:22c'est la meilleure
55:23porte d'entrée
55:23déjà pour leur faire
55:24accepter des choses
55:25qui sont adaptées
55:26à leur capacité actuelle
55:27et qui petit à petit
55:28leur font certainement
55:29accepter des choses
55:29un peu plus impactantes
55:31au quotidien
55:32donc une bonne année
55:33d'existence
55:33premier bilan
55:35premier retour d'expérience
55:36et bien c'est toujours
55:37un peu la problématique
55:38quand on lance un projet
55:39comme ça
55:39parce que nous on a
55:40une double problématique
55:42c'est à dire que
55:43il faut déjà
55:43qu'on attire l'intérêt
55:44des familles
55:45donc ce qui passe
55:46par un grand biais
55:46de communication
55:47et puis nos messages
55:48devaient déjà
55:50être bien positionnés
55:51et puis derrière
55:51c'est comment nous
55:52être légitimes
55:53auprès des professionnels
55:54de la silver économique
55:56qui sont nos clients
55:56en fait
55:57notre modèle économique
55:58repose sur des abonnements
56:00donc en fait
56:00il fallait jouer
56:01sur les deux plans
56:02et là c'est vrai
56:02qu'on commence à rentrer
56:03dans une vraie bonne dynamique
56:04vous avez anticipé
56:06ma dernière question
56:06sur le modèle économique
56:08donc c'est gratuit
56:09pour l'utilisateur
56:10totalement
56:11et donc qui paye ?
56:13du coup les professionnels
56:14parce que le principe
56:15c'est que nous quelque part
56:16on arrive à être
56:17de plus en plus visibles
56:17directement auprès des familles
56:19d'arrêter en fait
56:20ce principe
56:21enfin d'arrêter en tout cas
56:21de nous nous distinguer
56:22de ne pas faire
56:23ce principe de prescripteur
56:26par les relais médicaux
56:27ou publics
56:28mais d'être vraiment présent
56:29direct auprès des familles
56:30donc ça demande
56:31beaucoup de moyens
56:32forcément
56:32et du coup
56:33d'améliorer la visibilité
56:34des solutions
56:35du bien vieillir
56:36par ce biais là
56:38merci beaucoup
56:39Sandrine Morieux
56:39et bon vent
56:40à votre plateforme
56:41toutpourlesaidants.com
56:42voilà c'est la fin
56:43de ce Smart Impact
56:44merci à Nathalie Croizet
56:46la coordinatrice éditoriale
56:47Alexis Mathieu
56:48à la production
56:49Angèle Jean Girard
56:50le réalisateur
56:50Alexis Sanchez
56:51pour le son
56:52belle journée
56:53Générique
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