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  • il y a 3 jours
Lundi 13 octobre 2025, retrouvez Clara Pigé (Cofondatrice et responsable de opérations, Dift), Alexandre Bellangé (Cofondateur et PDG, Belco), Kinda Garman (directrice générale, Bureaux du Coeur), Cédric Ringenbach (fondateur, Blue Choice et Fresque du Climat) et Luc Boucher (Président, DiagoRisk) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale un axe fort de leur stratégie.
00:16Et voici le sommaire, c'est Cédric Ringenbach, le fondateur de Blue Choice et de la fresque du climat, qui sera l'invité du grand entretien tout à l'heure.
00:25Le seuil des 2 millions de participants sera bientôt franchi, mais l'association est en difficulté, vous verrez pourquoi.
00:31Auparavant, je reçois Alexandre Bélanger, le président de Belco, qui transporte café et cacao à la voile.
00:36Il va participer à la Transat Café L'Or pour faire la promotion d'une logistique plus durable et de la convention des entreprises pour le climat.
00:45Dans notre rubrique Smart Cause, on mettra à l'honneur une association en partenariat avec Dift.
00:50Et si vous ne connaissez pas encore les bureaux du cœur, vous serez conquis.
00:56Et puis dans notre rubrique Startup, vous découvrirez Diagorisk, qui aide les agriculteurs à définir et à sécuriser leur stratégie d'adaptation au changement climatique.
01:05Voilà pour les titres. C'est l'heure de Smart Impact. Tout de suite.
01:08L'invité de ce Smart Impact, c'est Alexandre Bélanger. Bonjour.
01:19Bonjour Thomas.
01:20Vous étiez venu sur ce plateau il y a une grosse année, une année. Vous êtes le co-fondateur, le président de Belco.
01:25Mais alors si on vous a proposé de revenir, c'est parce que vous êtes dans les starting blocks pour participer, c'est le 26 octobre, le départ à la Transat Café L'Or, à bord d'un bateau qui s'appelle l'équipage pour le climat, CEC Belco.
01:38On va raconter tout ça évidemment. Mais d'abord, il faut rappeler, présenter Belco, créé en 2007.
01:44Est-ce que les enjeux environnementaux, vous travaillez dans le café, le cacao, vous importez le café et le cacao.
01:49Est-ce que c'était déjà au cœur de votre stratégie quand vous avez créé l'entreprise, quand l'entreprise a été créée ?
01:55C'est une bonne question et la réponse est non. C'est une prise de conscience.
01:59Belco est une des entreprises, j'espère qu'il y en aura de nombreuses autres dans les années qui vont venir, qui a opéré en fait une transformation face à un constat.
02:08Donc on a fait un constat en 2000. On a commencé à faire évoluer le modèle en 2013 pour plus de traçabilité, pour plus de qualité et pour répondre, je dirais, aux enjeux de nos clients.
02:19Qui sont toujours les artisans torréfacteurs en Europe. Et le besoin, en tout cas le travail sur la traçabilité nous a amenés aux côtés des producteurs, nous a amenés sur le terrain.
02:31Et là, en fait, on a pris conscience de pas mal de choses. Et en 2017, on s'est dit qu'il était finalement, alors évidemment, c'était aligné avec notre philosophie.
02:40Mais on s'est surtout rendu compte qu'il n'était plus possible de continuer comme ça et qu'on avait droit dans le mur.
02:47À la fois sur le mode de production, la rémunération des producteurs et sur le mode de transport, c'est ça ?
02:53Oui, bien sûr. Déjà, on travaille avec un produit agricole. Donc le premier sujet, c'est le sol, prendre soin du sol.
03:00Donc le modèle agricole. Et nous, le choix qu'on fait, c'est le choix de l'agroécologie.
03:06Également, sur l'épanouissement humain. Je veux dire, il n'y a pas de durabilité s'il n'y a pas d'épanouissement de l'ensemble des acteurs d'une filière.
03:12Et ça commence par les producteurs. Et l'épanouissement, c'est dans ce métier-là, en tout cas, avoir un savoir-faire, être fier de ce qu'on fait,
03:20faire de la qualité et avoir une rémunération décente qui rémunère justement le savoir-faire.
03:26Et évidemment, de façon tout à fait alignée, le transport, le transport à la voile, essayer de construire une filière désirable et résiliente pour le futur.
03:35Ce n'est pas si facile, parce que passer d'un mode de transport, enfin, qui est le mode de transport massivement utilisé à un transport à la voile,
03:44ce n'est pas si simple. Est-ce que c'est les mêmes enjeux pour le café ou le cacao ?
03:49En termes de transport ?
03:50En termes d'agroforesterie ou d'agroécologie, on peut appliquer à peu près les mêmes principes.
03:56Oui, oui, complètement. Et j'imagine que c'est vrai pour pas mal de produits agricoles et de produits agricoles exotiques, on va dire.
04:04Mais en tout cas, pour ceux que je connais, pour le café et le cacao, c'est strictement les mêmes enjeux.
04:09Agroécologie, durabilité économique, enjeux sociaux aussi, et le transport, évidemment.
04:17Et donc, vous allez participer, prenez le départ le 26 octobre de cette Transat en double, avec Louis Maillot sur ce bateau, l'équipage pour le climat.
04:25Déjà, est-ce que vous êtes marin au départ ?
04:27Non, je ne me définirais pas comme un marin.
04:31Je suis issu d'une famille de marins, j'ai toujours habité ou été proche de l'eau, j'ai toujours eu l'habitude d'être sur des bateaux.
04:42Pas mal de dériveurs, beaucoup de bateaux à moteur, mais rien à voir.
04:47Enfin, je ne savais pas naviguer concrètement à la voile.
04:50Et encore moins, la course large, c'était un truc que je regardais à la télé.
04:55Là, vous venez de convoyer le bateau entre la Bretagne, la Trinité, c'est ça, et le Havre, point de départ de la Transat.
05:02Qu'est-ce que vous en ramenez de ces combien de temps ? Quelques jours en mer ?
05:06Quelques jours en mer ?
05:06Trois jours, trois jours en mer.
05:09À la fois, c'est très peu, parce que ce projet, c'est un projet qu'on a commencé avec mon coéquipier Louis Maillot il y a deux ans et demi.
05:15On a passé énormément de temps sur l'eau.
05:18Il faut savoir que juste, rien que cette année, on a dû passer 90 jours sur l'eau depuis le mois de mars.
05:23Donc, c'est énormément de temps à travailler.
05:26Il n'est pas chef d'entreprise, mais il travaille sur un projet de vision pour un groupe familial.
05:34Donc, on n'est pas professionnel, mais on joue dans un monde professionnel.
05:40Et qu'est-ce que je ramène de ces trois jours ?
05:42C'était à la fois peu, rapide, mais on est prêt.
05:45En fait, le bateau est prêt.
05:47On vit super bien à bord.
05:49On est tellement fiers, tellement heureux d'avoir abouti ces deux ans.
05:54Je dirais qu'évidemment, tout va commencer le 26 octobre, mais on a déjà abouti à un chemin incroyable.
06:00Et là, ça y est, le bateau est au Havre.
06:02Donc, la prochaine étape, c'est de hisser la voile pour le départ de la course.
06:05Et qu'est-ce qu'on va voir sur cette voile ?
06:08L'équipage pour le climat, la CEC, la Convention des entreprises pour le climat, le message ?
06:14Parce que, évidemment, on fait une compétition, on participe à la compétition, mais il y a un message à faire passer aussi.
06:18Oui.
06:19Qu'est-ce qu'on va voir ?
06:20C'est clairement, c'est l'équipage pour le climat, c'est la mise en avant de la mission de la Convention des entreprises pour le climat,
06:29qui est finalement d'accompagner les entreprises dans la transformation de leur modèle d'affaires.
06:34Ce que vous avez fait.
06:35Oui, c'est exactement ça le sujet.
06:37C'est de prendre Belco comme symbole, de faire la route du café, parce que c'est la route du café en fait, la Transat Café L'Or,
06:44mais c'est la route du café à la voile pour faire la promotion du transport à la voile de café
06:50et prendre le transport à la voile du café comme symbole pour mettre en valeur la mission de la Convention des entreprises pour le climat,
06:59cette mission qui permet aux entreprises de se transformer.
07:02Et c'est vrai que nous, on a reçu dans cette émission, on a vu du partenariat avec la CEC,
07:06on a reçu beaucoup d'entreprises qui étaient, c'est l'important, c'est le chemin,
07:09mais qui avaient vraiment pris la décision de transformer au terme de ce travail collectif qu'est une Convention des entreprises pour le climat,
07:18de faire transformer leur modèle.
07:19Je voudrais qu'on revienne justement à la question du transport à la voile, puisqu'on est en plein dedans avec à la fois cette Transat,
07:25est-ce que vous faites pour transporter le café et le CAC ?
07:29Vous étiez donné comme objectif de transporter au moins 80% de votre café à la voile à l'horizon 2030,
07:35sauf que ce n'est pas si facile, pourquoi ?
07:37Non, ce n'est pas si facile parce qu'il y a des enjeux logistiques en amont qui sont énormes en fait.
07:43On sort du conteneur pour rentrer dans une logique de vrac,
07:47parce que les voiliers, aujourd'hui dans les voiliers cargo, en tout cas dans ceux qu'on utilise,
07:51on ne met pas de conteneur pour plein de raisons,
07:54parce qu'en fait en termes de capacité, de forme, le voilier est beaucoup plus adapté au vrac,
07:58mais ça veut dire retravailler toute la supply chain en amont autour du vrac
08:02quand on est depuis 50 ans construit autour du conteneur.
08:07Donc ça se suppose d'avoir des partenaires qui vous suivent ?
08:09Ça se suppose d'avoir...
08:10Alors on fait ça dans des pays dans lesquels on a des entreprises,
08:14donc on a des équipes salariées de Belco qui sont dans ces pays-là
08:18et qui construisent les chaînes logistiques en amont,
08:21mais ça veut dire, on met du café sur palette,
08:23oui mais ok, mais il n'y a pas forcément de palette conforme aux standards européens dans ces pays-là,
08:28donc ça veut dire faire construire des palettes.
08:29Il y a des enjeux de sécurité quand on transporte du café en vrac et pas en conteneur,
08:33il y a des enjeux d'entreposage, donc c'est tout reconstruire et c'est énorme.
08:38Et puis il y a un autre enjeu énorme, c'est de le vendre, le transport à la voile,
08:42ça coûte beaucoup plus cher et dans une période...
08:45Et le café coûte déjà beaucoup plus cher.
08:47Au moment où on lance le transport à la voile,
08:49il faut voir que c'est quand même un sujet qu'on a entamé en 2019,
08:52les premières LOI, donc lettres d'intérêt signées en 2020,
08:56au moment où on le lance en 2024, donc c'est à peu près un an,
09:00en une semaine le café double de prix.
09:03Et le cacao, quelques mois avant, avait fait la même chose.
09:08Et donc on a beau avoir des clients super engagés qui comprennent cet alignement,
09:13ce n'est pas évident en fait d'accepter un prix de transport
09:17qui est 3, 4, 5 fois plus cher au moment où le prix du produit qu'on travaille double.
09:23Donc il y a des enjeux et aujourd'hui, clairement, les bateaux ne sont pas remplis.
09:27Donc ça veut dire que financièrement, Belco assume ce coup-là.
09:32Mais bon, il faut bien alimenter le pipe, ça évolue positivement et j'ai bon espoir.
09:36Je suis totalement déterminé dans le fait qu'on va arriver à nos objectifs,
09:41on va les atteindre, ça va prendre un petit peu de temps.
09:43Avec ce chiffre qu'on a trouvé d'ici 2030, la filière française du transport maritime
09:49envisage la mise en service de 500 navires à propulsion vélique, donc à la voile,
09:53générant un chiffre d'affaires de 1,6 milliard, c'est la création de 4 600 emplois dans le secteur.
09:56Alors, j'ai lu ça, je me suis dit, bon, super, c'est optimiste.
10:01500 navires d'ici 2030.
10:04Bon, mais quel type de navire ? Parce qu'il y a des navires hybrides,
10:08on peut utiliser les voiles, voiles et moteurs.
10:12Nous, ce qu'on utilise, c'est de la propulsion principale vélique,
10:14donc c'est vraiment des bateaux à voile en fait.
10:16On peut aussi avoir des systèmes d'ailes de kite
10:19qui vont en fait permettre de diminuer la consommation d'énergie fossile.
10:23Et de toute manière, toute solution qui permet de diminuer la consommation d'énergie fossile
10:27est une bonne solution à ce stade.
10:30Après, est-ce que c'est ambitieux ?
10:33Certainement, clairement, il y a des difficultés pour mettre en œuvre ce type de solution.
10:39Mais j'y crois et je pense que, vous savez, c'est Victor Hugo qui disait
10:43qu'il n'y avait rien de mieux qu'un rêve pour créer l'avenir, pour façonner l'avenir.
10:48Et je pense qu'on doit rêver, on doit être ambitieux
10:52pour transformer.
10:54Est-ce qu'on y arrivera ? Je ne sais pas.
10:55Mais avoir une direction ambitieuse, c'est déjà une bonne chose.
10:57Et comment la filière vous regarde ?
10:59Parce que là, vous participez à une transat
11:01qui porte le nom d'un grand café, d'un café grand public en tout cas,
11:05qui n'est peut-être pas exactement sur les mêmes modèles que les vôtres.
11:09Comment la filière vous regarde ?
11:10Comme un ovni ?
11:12Vraiment, honnêtement, je ne me pose pas vraiment cette question-là.
11:16Quand je rencontre des personnes qui travaillent dans notre filière,
11:21j'ai souvent pas mal de compliments, des personnes qui me disent
11:24« mais c'est extra ce que vous faites, c'est super ».
11:27Je pense qu'ils sont très curieux, qu'ils se demandent même
11:30comment c'est possible de faire les choses un peu différemment.
11:34Mais bon, je ne passe pas vraiment beaucoup de temps à me poser cette question-là.
11:38et vous avez le temps, 90 jours en mer, à rester le patron investi de Belco
11:44parce que c'est beaucoup de temps pour préparer une transat.
11:48Oui, c'est beaucoup de temps, mais ce qu'il faut comprendre,
11:50c'est que l'origine de ce projet, avant même de faire la promotion du transport à la voile,
11:55c'était de me mettre sous contrainte pour faire évoluer l'organisation de Belco.
12:00C'est une entreprise qu'on a lancée avec mon père il y a 18 ans
12:04et j'ai beaucoup d'ambition, beaucoup de rêve pour cette entreprise.
12:08Et un des rêves, c'était de trouver un modèle organisationnel
12:11qui permette l'épanouissement.
12:13On a souvent parlé d'entreprises libérées,
12:15beaucoup de choses ces dernières années,
12:18mais finalement, un modèle d'entreprise doit s'adapter au projet de l'entreprise
12:21et ce n'est pas quelque chose qu'on peut…
12:23il n'y a pas de recette en fait.
12:24Et j'ai eu un besoin à un moment donné de m'extraire de l'entreprise
12:28pour permettre à tous les talents que j'avais regroupés
12:31de pouvoir s'exprimer,
12:34parce qu'à un moment, j'étais presque le point bloquant,
12:36moi, en tant que dirigeant de cette entreprise.
12:39Et c'était important que je prenne un peu de hauteur
12:42pour mieux réfléchir à l'organisation que je voulais mettre en place,
12:44parce que c'est avant tout une organisation, une entreprise,
12:47et aussi m'extraire un peu du quotidien
12:49pour laisser tout un tas de personnes extrêmement talentueuses
12:53autour de moi s'exprimer et diriger cette entreprise,
12:55ou en tout cas, décider de la direction
12:57qu'allait prendre cette entreprise.
12:58Donc voilà, je pense que c'est pour ça que j'ai réalisé ce projet.
13:05Et donc évidemment, comme tout était anticipé
13:08et que j'avais ce projet de m'extraire de l'entreprise,
13:10ça a été assez simple de me libérer du temps.
13:11Merci beaucoup Alexandre Bélanger et bon vent,
13:14c'est vraiment le cas de le dire,
13:15à l'équipage pour le climat, ce bateau CEC.
13:19Belco, on passe à notre rubrique Smart Cause,
13:21tout de suite, une association à l'honneur.
13:23Smart Cause, c'est notre rubrique consacrée
13:32aux associations en partenariat avec DIFT.
13:36Je vous présente mes invités, Clara Piget, bonjour.
13:38Bonjour.
13:38Bienvenue, vous êtes la cofondatrice responsable
13:40des opérations de DIFT, habituée de ce plateau,
13:43on peut dire les choses comme ça.
13:44Et Clina Garman, bonjour.
13:46Bonjour.
13:46Bienvenue, vous êtes directrice générale des bureaux du cœur.
13:50DIFT en quelques mots.
13:51Bon, un petit exercice classique pour Clara Piget.
13:55Alors DIFT, c'est la contraction de dons et gifts pour commencer.
13:58C'est une société qu'on a créée il y a un petit peu plus de trois ans
14:01avec mes associés, dont l'objectif est de permettre aux associations
14:04de collecter plus de dons et de gagner en visibilité.
14:08Alors on l'a historiquement fait en les mettant en relation
14:10avec des entreprises et en animant des programmes de mécénat
14:14qu'on voulait participatifs, donc qui impliquaient les clients
14:16et les collaborateurs des entreprises.
14:18Et on s'ouvre depuis peu au grand public
14:21en permettant à chacun, chacune
14:23de se créer une cagnotte solidaire
14:25au bénéfice d'une association de son choix.
14:27Ça, on va le détailler tout à l'heure
14:28parce qu'effectivement, c'est une nouveauté.
14:31Je veux bien que vous nous présentiez les bureaux du cœur.
14:33Quand ont-ils été créés ?
14:35Pourquoi ? C'est quoi la genèse des bureaux du cœur ?
14:37Les bureaux du cœur, c'est tout simplement un constat,
14:39un double constat qui est celui d'une part
14:41que plus de 350 000 personnes aujourd'hui sont dites en précarité
14:46et dans le même temps en France, des bureaux qui ne sont occupés
14:49que 30% du temps.
14:5170% du temps, la nuit, le week-end, pendant les vacances scolaires,
14:54les bureaux ne servent à rien.
14:56Et donc les bureaux du cœur ont vraiment voulu aller à contre-pied
15:00de ces deux constats-là, à savoir comment mettre à disposition
15:02des bureaux la nuit et le week-end à des personnes
15:05en situation de précarité pour leur permettre de s'insérer
15:07dans la société.
15:08L'association, elle existe depuis longtemps ?
15:10Elle existe depuis 2021, mais elle s'est énormément développée
15:13puisqu'on a eu nos premiers accueils en 2021.
15:17Nous, on a un vocabulaire assez précis, mais on fait des accueils
15:20avec des invités.
15:21Un invité est une personne en situation de précarité
15:23qui est accueillie dans un bureau d'entreprise.
15:26Un invité reste pendant 3 à 6 mois dans le bureau d'entreprise
15:29avec vraiment pour idée de pérenniser et de stabiliser
15:32cette situation pour pouvoir en sortir positivement.
15:35Et aujourd'hui, on a accueilli bientôt 850 personnes
15:41grâce à un réseau de 350 entreprises qui, chaque soir,
15:44ouvrent leurs portes.
15:45Qu'est-ce qui a été le plus difficile ?
15:47Ou qu'est-ce qui est encore difficile, peut-être,
15:49de vaincre un certain nombre d'a priori, de convaincre,
15:52ou finalement, il n'y a pas tant de biais que je peux l'imaginer ?
15:57Je suis peut-être très optimiste, mais j'ai trouvé ça extrêmement simple.
16:00J'adore l'optimisme.
16:01Oui, une bouteille d'optimisme, ça fait du bien en ce moment.
16:03Et en fait, non, les bureaux du CAIR, c'est comme ça que le projet a pris.
16:07La genèse du projet, c'est un entrepreneur qui, lui, s'est dit,
16:10« Mais en fait, mes bureaux ne servent à rien la plupart du temps,
16:12il y a quelqu'un qui s'abrite juste de l'autre côté de mon mur, dans la rue,
16:17parce que, en fait, c'est protégé des intempéries. »
16:19Et il a vraiment voulu répondre avec un enjeu,
16:22enfin, avec une réponse très sociale à son rôle d'entrepreneur.
16:25Il s'est dit, « Mais comment est-ce que moi, je pourrais agir
16:27en tant qu'individu entrepreneur, dirigeant d'entreprise ? »
16:29Et c'est comme ça qu'il a réussi à monter une association
16:31qui a, en fait, vraiment dépassé largement nos objectifs.
16:35Aujourd'hui, on est présent dans 40 villes en France et en Europe,
16:38puisqu'on est aussi présent à Lisbonne, Barcelone, Lausanne et Bruxelles.
16:42Donc, voilà, on a vraiment réussi à convaincre,
16:44enfin, réussi à convaincre les entreprises se sont convaincues elles-mêmes,
16:48d'une certaine manière, de la pertinence du projet.
16:51C'est un projet qui s'est développé vraiment de manière assez naturelle.
16:53Donc, je dirais que peut-être la difficulté, ce sera certainement demain,
16:57quand aujourd'hui, nos early adopteurs, à savoir les personnes qui, elles,
17:00avaient envie de donner cette vocation sociale et sociétale à leur entreprise,
17:04ben voilà, seront déjà hautes bureaux du cœur
17:07et qu'on aura encore à les convaincre.
17:09Oui, à les convaincre ceux qui spontanément ne vont pas aller.
17:11Exactement, et qui ont peut-être encore ces stéréotypes en tête,
17:14la peur de l'autre et la peur de donner ses clés comme le font nos entreprises.
17:18Effectivement, c'est un peu comme quand on se lance dans un programme
17:20de limitation de son impact carbone dans l'entreprise.
17:23Les premiers sont faciles à trouver,
17:26c'est beaucoup plus difficile de faire baisser ensuite des quelques derniers pourcents.
17:30Pourquoi vous avez sélectionné les bureaux du cœur ?
17:32Moi, je le comprends, maintenant.
17:34Alors, on écoute un Kindam et racontez-nous.
17:36Alors, nous, effectivement, côté DIF,
17:38on a eu à cœur de sélectionner des assos dans lesquels on croyait particulièrement.
17:43Et donc, les bureaux du cœur, ça a été la combinaison de tout un tas de critères
17:48que vous avez pu entendre.
17:50Là, c'est déjà un sujet, évidemment, qui est super important à traiter.
17:54Kindam disait, 350 000 personnes en situation de précarité, voire de rue en France,
17:58c'est un sujet pour lequel il fallait que nous, on cherche des solutions et des assos pertinentes.
18:04C'est une réponse qui se veut innovante et qui comble un manque.
18:07Donc, c'est nous ce qu'on essaye de soutenir et promouvoir,
18:11de dire qu'il y a des solutions évidentes qu'il faut qu'on arrive à faire développer
18:15et à soutenir.
18:16Donc, voilà, ce sujet de « il y a un lieu, il faut qu'on en fasse quelque chose ».
18:20Oui, et puis alors, vous vous ouvrez au grand public, on va en reparler,
18:23mais c'est aussi une offre qui s'adresse directement aux entreprises.
18:26Évidemment.
18:27Et on avait ce lien historique avec les entreprises.
18:29Donc, en fait, leur proposer et promouvoir des solutions qui s'adressent à elles
18:33et dont elles peuvent se saisir, c'est aussi important pour nous.
18:35Comment ça se passe ? Est-ce que vous avez, j'imagine que vous en avez plein,
18:38mais des exemples à nous donner de belles histoires d'entreprises et d'invités ?
18:46Et puis surtout, qu'est-ce qui se passe au bout de quelques mois ?
18:48Parce que l'objectif, c'est déjà génial.
18:50Ce n'est pas juste d'offrir un toit, j'imagine.
18:53Très concrètement, les invités qui nous sont prescrits par des organismes sociaux,
18:57donc déjà, ils sont prescrits par des organismes sociaux.
18:59Ce sont des organismes qui nous disent qu'on pense que ces personnes pourraient répondre
19:03à un certain nombre de critères.
19:04Et il en faut, malheureusement, mais pour s'assurer que l'accueil
19:07pourra bien se passer au sein de l'entreprise.
19:10Et puis, par ailleurs, une fois que la rencontre se fait,
19:13on démarre l'accueil.
19:14Tout est extrêmement conventionné.
19:16Il y a des signatures de conventions qui se font.
19:18L'assureur doit étendre sa couverture, l'assureur de l'entreprise,
19:22de manière à ce que l'entreprise soit protégée ainsi que l'invité.
19:26Et à partir de ce moment-là, démarre l'accueil avec des horaires
19:29qui ont été fixées notamment.
19:31Donc, très souvent, l'invité arrive le soir vers 18-19 heures
19:35en fonction de l'activité de l'entreprise.
19:37– Croise les salariés.
19:37– Évidemment.
19:38Et l'objectif, c'est aussi que l'invité croise les salariés,
19:41alors peut-être pas tous les soirs,
19:43mais qu'il y ait des moments de création du bien social.
19:45Et c'est en fait par des petits bonjours, des cafés qui s'organisent régulièrement
19:50qu'on a justement nos plus belles histoires,
19:52puisque j'ai en tête l'histoire d'Alain qui était accueilli dans une entreprise.
19:57Alain, c'est un peu un cas classique d'une personne qui a un accident de parcours,
20:01un accident de vie et qui se retrouve à dormir dans sa voiture.
20:04Sa voiture est retirée, il dort dehors.
20:05Enfin voilà, on est vraiment dans une dégringolade assez progressive.
20:09Et Alain se dit un jour, non mais c'est pas possible.
20:12Il faut que je sorte de cette situation.
20:13Il en parle avec son assistante sociale,
20:16qui lui trouve une place au sein des bureaux du cœur.
20:18Et on a vu un Alain qui a vraiment changé la tendance de sa vie pendant six mois,
20:23parce qu'il avait créé un lien.
20:26Alors Alain, c'est quelqu'un de très expansif.
20:28Donc il a créé un lien très direct avec...
20:30C'est devenu la mascotte de l'entreprise en quelque sorte.
20:33Il était invité à tous les pots de départ.
20:34Il faisait partie de la communauté de l'entreprise.
20:36Et je pense que c'est quand même un besoin fondamental
20:38d'avoir ce sentiment d'appartenance-là.
20:40Et quand Alain est sorti de...
20:43Enfin, il a obtenu un logement social à Lille.
20:45Donc ça, c'était quand même quelque chose de génial.
20:4860 mètres carrés dans le centre de Lille.
20:50Il était un peu gênant en disant, mais en fait, c'est génial.
20:52Mais bon, je n'ai toujours pas pérennisé mon emploi, etc.
20:56Donc il va falloir aussi qu'on puisse meubler cet espace.
20:59Et donc, se sont organisés l'ensemble des salariés d'entreprise
21:02pour aller faire un tour chez tout le monde
21:04et que chacun puisse donner un objet, un meuble
21:07dont il ne lui avait pas l'utilité.
21:08C'est aller évidemment bien au-delà de ce que nous, on attendait
21:11dans le cadre des bureaux du cœur.
21:12Mais on voit vraiment une chaîne de solidarité qui se crée
21:15et qui permet justement le rebond de cet invité.
21:17Et ce qui est assez frappant, c'est qu'évidemment, pour Alain,
21:20voilà, ce lien social lui a permis de rebondir
21:22et de sortir de sa situation.
21:24Aujourd'hui, Alain, c'est quelqu'un qui, comme vous et moi,
21:26a une vie qui se poursuit sans encombre.
21:29Et j'en suis vraiment très heureuse.
21:30Mais c'est aussi, pour les salariés de l'entreprise,
21:32quelque chose d'assez fondamental,
21:34puisque c'est l'occasion, en fait, de pouvoir tendre une main
21:36dans le cadre de son boulot, de s'engager,
21:38de donner du sens aussi à son quotidien
21:40avec un projet qui, au départ, paraît tout simple et assez naturel.
21:45Clara, est-ce que...
21:47Parce que là, effectivement, on est dans une association
21:50qui est... on est vraiment au cœur de l'entreprise.
21:52Et ça va peut-être même au-delà de...
21:56Vous êtes venu nous parler et nous présenter
21:57beaucoup d'associations et de causes qui sont géniales.
21:59Mais là, ça va presque au-delà dans l'impact
22:01que ça peut avoir dans une entreprise.
22:03Parce qu'on est dans les locaux, vous voyez ce que je veux dire ?
22:05C'est dans les locaux, c'est dans le lien social,
22:07c'est dans la relation avec les salariés.
22:09Donc, effectivement, ça implique beaucoup plus de monde
22:12que simplement l'équipe mécénat qui attribue des financements.
22:16Mais nous, c'est ce qu'on trouve intéressant aussi,
22:18c'est de pouvoir proposer aux entreprises
22:19des associations avec lesquelles elles peuvent aller plus loin.
22:22Et en fait, il y en a un certain nombre.
22:24Alors, ça va d'animer un moment de team building solidaire
22:27à pouvoir accueillir une personne dans les bureaux.
22:30Il y a donc tout un panel d'actions qui sont possibles.
22:32Mais c'est quand même l'idée de pouvoir dire
22:34rendons concret ce mécénat d'entreprise,
22:38faisons des actions qui permettent de mettre le pied à l'étrier
22:41aussi des salariés qui peut-être n'avaient pas eu l'habitude
22:43d'avoir des actions de solidarité
22:46ou n'avaient même pas conscience qu'ils pouvaient le faire.
22:48Et donc, c'est ça qui nous intéresse aussi
22:50dans la relation association-entreprise,
22:52c'est que ça peut aller beaucoup plus loin que le financement.
22:54Alors justement, parlons quand même de financement.
22:56Dans le cas particulier, les chiffres que vous nous avez donnés,
22:59c'est 747 DIF, c'était à date,
23:02et plus de 27 000 euros versés.
23:05Qu'est-ce que ça représente, ce financement-là,
23:08pour une association comme la haute ?
23:09Il est important, évidemment.
23:10Tous les financements sont importants.
23:12Je pense que vous n'êtes pas à savoir
23:13qu'on est dans une période, une phase un peu critique de crise associative.
23:17Vous détaillez les collectivités, le sentiment de couper.
23:21Oui, il y a des rabais qui se font,
23:24et effectivement, une vraie période de difficulté.
23:27Et c'est vrai que du coup, pouvoir mobiliser d'autres ressources,
23:29au-delà même du montant,
23:30c'est comment, en tant qu'association,
23:32on arrive à réorienter aussi notre collecte de fonds.
23:35Et c'est ce que propose DIF,
23:36et je trouve que c'est fabuleux,
23:38puisque nous, très honnêtement,
23:39DIF, ça a été une solution qui nous a été proposée parmi d'autres,
23:42et qui, aujourd'hui, porte ses prives, 27 000 euros.
23:44Ça reste quand même très conséquent.
23:46C'est presque un demi-ETP,
23:48si on doit le rendre à un équivalent.
23:49C'est quoi, un ETP ?
23:50Un équivalent à temps plein.
23:52Trop de jargon.
23:53Non, non, mais ce n'est pas grave.
23:54Et donc, effectivement,
23:56c'est quand même quelque chose qui est assez...
23:58Enfin, qui, aujourd'hui, va devenir fondamental,
24:00c'est d'aller trouver d'autres ressources
24:01pour pérenniser nos structures et nos actions.
24:04Allez, on termine.
24:05Il nous reste une minute trente pour, quand même,
24:06Clara, nous parler de cette nouveauté.
24:09C'est quoi, c'est une solution de cagnotte ?
24:11C'est ça qui est proposé à nous tous, au particulier ?
24:15Depuis la rentrée, on permet à tout le monde,
24:18donc vous, moi, n'importe qui dans la rue,
24:21de se rendre sur le site de DIF,
24:23c'est de créer une cagnotte solidaire
24:25qui sera au bénéfice d'une association.
24:27Et donc, les gens commencent à se dire,
24:30pour un anniversaire, pour un pot de départ,
24:32pour un secret de Santa,
24:34pour un mariage, pour une course, un marathon,
24:36et on voit les occasions se multiplier,
24:39je peux afficher quelle est la cause
24:41pour laquelle, moi, j'ai envie de m'avancer,
24:45celle que j'ai envie de défendre,
24:46et demander à mes amis, mon entourage professionnel,
24:48ma famille, de participer.
24:50Et on accompagne les associations
24:51pour qu'elles puissent se saisir de ce nouveau produit,
24:54soit pour en parler à leur communauté,
24:56soit parfois même organiser des challenges de collecte.
24:59Et donc là, c'est un vrai moment d'animation
25:01de leur communauté de bénévoles
25:02ou de leur équipe,
25:03pour leur permettre de parler de leur engagement autour d'eux.
25:05Oui. Ce sont des associations que vous avez déjà choisies,
25:09que vous proposez déjà,
25:10ou ça peut être une nouvelle association ?
25:11Ça peut être une nouvelle association.
25:12On ouvre effectivement la possibilité de partenariat
25:15à toutes les associations d'intérêt général
25:17sur les sujets sociaux, environnementaux,
25:19et à partir d'un minimum de structuration.
25:22Donc, il faut avoir un conseil d'administration,
25:24des comptes.
25:25Un certain nombre de critères.
25:26Voilà.
25:27Merci beaucoup à toutes les deux
25:28et à bientôt sur Be Smart for Change.
25:30On passe tout de suite au grand entretien de ce Smart Impact.
25:34On se demande notamment comment se porte
25:35la fresque du climat.
25:42Êtes-vous prêt pour l'impact ?
25:44C'est la question que je pose.
25:46Chaque jour a une personnalité qui compte
25:48dans notre économie, dans notre société.
25:50Je reçois aujourd'hui Cédric Ringenbach.
25:52Bonjour.
25:52Bonjour.
25:53Bienvenue.
25:53Vous êtes le fondateur de Blue Choice
25:55et de la fresque du climat.
25:58Prêt pour l'impact ?
25:58Est-ce que vous êtes prêt pour l'impact ?
25:59D'une certaine façon, c'est la question que vous posez
26:01aux participants de la fresque du climat, non ?
26:04Oui, c'est un petit peu ça.
26:05On leur fait comprendre le constat des scientifiques
26:08sur le changement climatique.
26:09C'est une grosse claque dans la figure en général.
26:12Et ensuite, on discute avec eux de ce qu'il faudrait faire
26:14à titre individuel, dans les entreprises
26:16et au niveau politique également,
26:17pour réussir à baisser nos émissions de CO2
26:21et éviter le pire en termes de changement climatique.
26:23Alors, vous êtes en train de travailler
26:24sur les critères d'un livre,
26:26sur la fiscalité carbone.
26:27On va y consacrer vraiment une large part
26:29de cet entretien.
26:30Mais là, je vous entends parler.
26:31En fait, la base de la fresque du climat,
26:33c'est ce que vous nous dites,
26:34c'est le travail des scientifiques
26:36qui, depuis des décennies, nous alertent.
26:38Sauf que ce travail des scientifiques,
26:40il est clairement attaqué.
26:44Et c'est presque un modèle culturel
26:47ou un combat culturel
26:48qu'on est en train de vivre.
26:50Je le dis presque à chaque émission en ce moment,
26:52le discours de Donald Trump
26:54devant les Nations Unies
26:56qui parle d'arnaque du siècle
26:57quand il a proposé le changement climatique.
26:59Est-ce que vous sentez ça ?
27:01C'est-à-dire que c'est des participants
27:03à la fresque du climat ?
27:04Non, pas trop.
27:04C'est des participants.
27:05C'est des gens qui disent
27:05vos idées scientifiques,
27:08mais ce n'est pas si sûr.
27:09Non, chez les participants,
27:10pas plus que ça.
27:11Pas plus qu'avant, en tout cas.
27:12Il y a toujours des climato-sceptiques,
27:14mais en général,
27:14ils ne viennent pas faire la fresque du climat,
27:16sauf quand ils sont obligés.
27:17Mais c'est ça,
27:18on n'a pas vu d'évolution.
27:19C'est l'ambiance générale
27:20de remise en cause
27:21des méthodes scientifiques,
27:23de remise en cause de la vérité.
27:25C'est vraiment problématique.
27:27Et c'est très inquiétant.
27:28Pour moi,
27:30c'est un vrai sujet
27:31d'angoisse, réellement.
27:33Vers quoi on va
27:34avec cette ère
27:36de post-vérité,
27:38avec l'IA
27:38qui vient en plus
27:39nous donner des outils
27:40encore plus puissants
27:41pour tordre la vérité.
27:42Oui, c'est vrai que c'est flippant.
27:45Et ça pose une question
27:46sur les outils,
27:48nos outils,
27:50quand on essaye
27:50de s'accrocher
27:51justement
27:52à la science,
27:53à la vérité,
27:55à l'honnêteté
27:56pour combattre
27:57ceux qui essayent
28:00de saper
28:01justement ces valeurs.
28:02Exactement.
28:03Il faut s'organiser,
28:04il faut apprendre
28:04comment on construit
28:06des vérités scientifiques,
28:08utiliser tous les outils
28:09disponibles,
28:10l'IA y compris,
28:11pour analyser
28:12les informations,
28:13trouver les meilleures sources,
28:14etc.
28:14Il faut garder
28:15beaucoup d'esprit critique
28:16sur tout ce qu'on entend.
28:17Alors, il y a ce climat
28:18qui est un climat général,
28:20États-Unis,
28:20Europe,
28:20et puis il y a
28:21le climat politique français.
28:23Cette espèce
28:24de valse de ministre.
28:25On a vécu
28:26quand même l'année écoulée
28:27un jour sur quatre
28:28avec un gouvernement
28:31chargé
28:31des affaires courantes
28:32avec des ministres
28:33et missionnaires
28:33un jour sur quatre.
28:35Est-ce que vous voyez
28:37des conséquences
28:38de ça,
28:38de cette espèce
28:39de vacances
28:41du pouvoir
28:42dans des prises
28:43de décisions,
28:44des enjeux importants ?
28:45Tout à fait.
28:46C'est très mauvais
28:47pour l'économie
28:48de manière générale
28:49parce qu'on n'a pas
28:49de visibilité,
28:50tout le monde met
28:51les projets en stand-by
28:52et là,
28:53on va s'apprêter
28:54à parler du changement
28:55climatique aujourd'hui.
28:57C'est un sujet
28:57qui nécessite
28:58une vision de long terme
28:59et donc là,
29:00je peux vous dire
29:01que le sujet
29:01il est complètement
29:02sous le tapis
29:03en ce moment,
29:04ce n'est pas du tout
29:04l'ordre du jour
29:05et il va falloir
29:06à un moment donné
29:07s'y remettre
29:07parce qu'on a beau dire
29:09c'est très important
29:10mais ce n'est pas
29:11l'urgence du moment,
29:12oui mais à force
29:12de dire que ce n'est pas
29:13l'urgence du moment,
29:14on va finir par se prendre
29:14le mur.
29:15Donc,
29:15il va quand même
29:15falloir se remettre
29:16sur le sujet
29:16assez vite.
29:17Est-ce qu'on a collectivement
29:19loupé quelque chose
29:20dans la communication
29:20dans la façon ?
29:21Pourtant,
29:21avec la fraise du climat,
29:23c'est un vrai succès,
29:24je crois,
29:24près de 2 millions
29:25de personnes
29:26qui y ont participé.
29:28vous avez en quelque sorte
29:30évangélisé,
29:31mais malgré tout,
29:32il y a ce backlash,
29:33malgré tout,
29:34il y a des électeurs
29:34qui ont choisi
29:35des présidents,
29:38des députés européens
29:39qui vont contre ces idées-là.
29:40Qu'est-ce qu'on a loupé ?
29:41Je pense qu'on a loupé
29:42des opportunités
29:44de communication,
29:44notamment quand on a mis
29:45en place la taxe carbone.
29:46On n'a pas expliqué,
29:47on n'a pas fait l'effort
29:47de pédagogie au moment
29:48où on le faisait.
29:49Et ceux qui étaient
29:50dans la boucle à ce moment-là
29:51le regrettent fortement.
29:54Et puis,
29:54je crois qu'il y a également
29:55eu une ambiance,
29:59une incompréhension
30:01autour de ce qu'est
30:02la responsabilité sociétale
30:04des entreprises.
30:05On s'est illusionné
30:06à vouloir croire
30:06que les entreprises,
30:07parce qu'elles sont responsables,
30:08vont toutes seules
30:09sauver le climat.
30:10Et en fait,
30:10ce n'est pas possible.
30:11Donc,
30:12comment on en est arrivé là ?
30:13C'est parce que depuis
30:13l'accord de Paris,
30:14le climat est fort heureusement
30:15devenu un sujet sérieux.
30:17On en parle en haut lieu,
30:18on en parle dans les COMEX.
30:19Les responsables RSE
30:20ne sont plus
30:21le petit bureau au fond
30:22du couloir de la COM,
30:23là à côté des toilettes.
30:24Maintenant,
30:25ils rentrent vraiment
30:25dans les COMEX.
30:26Dans la stratégie.
30:27On les écoute.
30:27Au niveau de la stratégie,
30:28etc.
30:28Donc,
30:28ils dépendent de la direction générale,
30:30ils dépendent de la strat.
30:32Et ils ont convaincu
30:33leurs collègues
30:34de prendre des engagements,
30:36parce qu'on est une société,
30:37une entreprise responsable,
30:38donc on prend les engagements.
30:39Après,
30:40il y a SBTI
30:40qui est venu là-dessus,
30:42Science Target Initiative,
30:43basé sur la science,
30:45très sérieux,
30:46très business.
30:47Et tout le monde
30:48a foncé tête baissée là-dedans.
30:49Et donc,
30:50les responsables RSE
30:51ont réussi à convaincre
30:52leurs patrons
30:53de signer les engagements,
30:55de les faire valider
30:56par SBTI.
30:57Et puis,
30:57ils ont commencé
30:57la première année,
30:58il faut faire moins 4,5%.
31:00On va changer les LED,
31:01on fait des rénovations thermiques,
31:03on fait des choses
31:03qui sont rentables.
31:04Et là,
31:05on se dit,
31:05c'est chouette,
31:06c'est super,
31:06on économise du CO2,
31:07on économise de l'argent.
31:08Oui,
31:09mais une fois qu'on a fait
31:09ce qui est rentable,
31:10on fait ce qui est neutre.
31:11Et après,
31:12on fait ce qui est moins rentable.
31:13Alors,
31:13si ce n'est pas trop cher,
31:13on le fait quand même,
31:14mais après,
31:14à un moment donné,
31:15ça finit par coûter
31:15de plus en plus cher.
31:16Et là,
31:17on est exactement là-dedans.
31:18J'ai plein de responsables RSE
31:20au téléphone
31:20qui me disent,
31:21oui,
31:21c'est exactement ça.
31:22On a fait des trucs faciles,
31:23les gisements d'économie suivants
31:25sont plus chers,
31:26et là,
31:26ça cale.
31:27Et on est dans ce moment-là,
31:29on est dans un moment
31:29où les patrons ont pris
31:31des engagements
31:31vis-à-vis de l'extérieur.
31:33Ils sont obligés de se dédire,
31:34ils n'aiment pas ça du tout.
31:35Et donc,
31:35il y a un effet de ras-le-bol.
31:37Et puis,
31:37vous rajoutez la CSRD
31:39qui est venue là-dessus
31:39et qui a été la goutte d'eau
31:41qui a débordé le vase.
31:42Bilan extra-financier
31:43avec des centaines d'indicateurs
31:45à collecter,
31:45très compliqué,
31:47qui a fait bosser
31:49des grandes conseils
31:50à des prix phénoménaux
31:52parce qu'il n'y avait pas
31:53de concurrence,
31:54etc.
31:54Donc,
31:54ça a été le ras-le-bol,
31:56la goutte d'eau
31:57qui a fait déborder le vase,
31:58un ras-le-bol pas possible.
32:01On va partir de cette phase
32:02d'hypocrisie
32:03où on pensait
32:04que les entreprises
32:05vont sauver le climat
32:06parce qu'elles sont responsables.
32:08Et maintenant,
32:08on va peut-être enfin comprendre
32:09que pour y arriver,
32:10en fait,
32:11il faut changer
32:11les règles du jeu économique.
32:13Et changer,
32:14notamment,
32:14cette fiscalité carbone.
32:15On va en parler
32:16dans un instant,
32:18mais je voudrais quand même
32:19qu'on parle
32:20de la fresque du climat
32:21qui connaît.
32:22Alors,
32:22c'est quoi ?
32:23C'est une baisse de régime ?
32:24C'est des difficultés financières ?
32:25Comment vous décrivez ?
32:26Le backlash
32:27touche beaucoup de monde,
32:30y compris la fresque du climat.
32:31Donc,
32:31le rythme de formation,
32:34d'animation a baissé.
32:36Mais le projet est toujours là.
32:38Il faut rappeler
32:38qu'il n'y a que 2 millions de personnes
32:40qui ont fait la fresque
32:41dans le monde.
32:42Donc,
32:42il reste 8 milliards quand même.
32:44Donc,
32:45il faut vraiment continuer.
32:46On a un enjeu
32:47de le relancer en France.
32:48Donc,
32:48peut-être de sortir
32:49des publics habituels,
32:51des gens qui sont déjà
32:52un petit peu sensibles
32:52et qui viennent faire
32:53naturellement des fresques.
32:54il faut aller toucher
32:55un public plus large
32:56et puis continuer
32:59la diffusion
33:01à l'international
33:02et pays par pays
33:03leur donner les moyens
33:04de devenir autonome,
33:06de créer des structures locales
33:07et de vivre la même aventure
33:08que ce qu'on a vécu en France
33:09dans tous les pays du monde
33:12les uns après les autres.
33:13Alors,
33:13justement,
33:13sur cette question-là
33:15de la fresque du climat,
33:17de cet outil
33:18et de son efficacité,
33:20Gilles Dasbonnel,
33:21qui était à votre place
33:22la semaine dernière,
33:23président de la Fondation
33:24pour la Nature et l'Homme,
33:25a une question pour vous.
33:27C'est énorme
33:28ce qui a été fait
33:28avec la fresque du climat.
33:30Ça a touché
33:30des millions de gens.
33:32Moi,
33:32je l'ai vécu,
33:33je l'ai fait vivre.
33:35Je pense que ça a été
33:37un outil
33:39extrêmement précieux
33:40pour prendre conscience
33:41du côté systémique
33:42de la transition écologique.
33:45Maintenant,
33:46comment on fait
33:46pour aller plus loin ?
33:47Comment on fait
33:48pour outiller
33:49et pour donner
33:49l'envie d'agir ?
33:50La Fondation
33:51pour la Nature et l'Homme,
33:52c'est un claim.
33:53L'envie d'agir.
33:56Donc,
33:56ça rejoint
33:57ce que vous avez
33:58nous expliqué
33:58sur la fiscalité carbone.
34:00Mais sur le modèle
34:02de la fresque du climat,
34:03on peut rappeler
34:04qu'il n'y a pas
34:05de mécénat,
34:06il n'y a pas de subvention,
34:07il n'y a pas de sponsoring.
34:09On a inventé
34:09quelque chose
34:09d'assez unique.
34:10Tout à fait.
34:10Parce que
34:11c'est un outil
34:12qui peut être utilisé
34:13pour gagner de l'argent.
34:15Dans un monde
34:16militant
34:16un petit peu
34:17alternatif,
34:18ce n'est pas évident
34:19de parler d'argent,
34:20mais j'ai voulu
34:21qu'on n'ait pas
34:22de tabou là-dessus
34:23et qu'on dise
34:23la fresque,
34:24on va aller le faire
34:24dans une école primaire
34:26gratuitement
34:26et le lendemain
34:27dans une grande
34:28multinationale
34:28et évidemment
34:28qu'on va se faire payer.
34:29et comme il y a de l'argent
34:31qui circule,
34:31on s'est dit
34:32on va prendre
34:32une petite partie.
34:33Il y a 10%
34:33qui va dans la structure
34:35chargée du déploiement
34:36de cette fresque
34:37et cette structure
34:38qui est une association
34:39et cette association
34:42va comme ça
34:42avoir des moyens
34:43pour gérer
34:44la communication,
34:46l'animation
34:47de la communauté,
34:49l'élaboration
34:50du matériel pédagogique,
34:51etc.
34:52C'est très important
34:52de pouvoir faire ça.
34:53et donc
34:54on est passé
34:55de rien
34:55à un budget
34:57qui a atteint
34:57à un moment donné
34:588 millions d'euros
34:58sans subvention,
35:00sans sponsoring
35:02et c'est vrai
35:03que c'est un modèle
35:04assez extraordinaire
35:05dans le paysage français.
35:06Il n'y a pas
35:06beaucoup d'équivalents.
35:07Que vous pouvez
35:08faire perdurer
35:09ou qu'il faut faire évoluer là ?
35:11Non,
35:12le modèle lui-même
35:12il faut le faire,
35:16enfin il n'y a pas besoin
35:16de le faire évoluer,
35:17je pense qu'il est bon
35:17simplement maintenant
35:18il faut vraiment réfléchir
35:20à l'internationalisation
35:21et à faire en sorte
35:23que les moyens financiers
35:24aillent dans les autres pays
35:25pour qu'ils puissent
35:25eux-mêmes localement
35:26avoir leur autonomie financière
35:28et lancer des projets.
35:31Vous avez aussi créé
35:33Blue Choice,
35:34c'est un cabinet de conseil,
35:35c'est ça qui est lié
35:36vraiment à ces questions
35:37de changement climatique.
35:39Est-ce que vous rencontrez,
35:41enfin ce que vous nous décriviez
35:42tout à l'heure,
35:44c'est-à-dire cette phase
35:45dans laquelle sont
35:46pas mal d'entreprises,
35:47c'est ce que vos clients
35:48vous disent en fait ?
35:49C'est bien gentil,
35:51tu nous as fait faire,
35:52tu nous as fait prendre un virage,
35:54sauf que là on arrive
35:55à un moment de blocage.
35:57Alors on a encore des clients
35:58qui veulent faire
35:59de la sensibilisation,
36:00qui en font,
36:00qui nous demandent
36:00de les aider.
36:01On fait des ateliers
36:02de la fresque,
36:02on fait d'autres ateliers,
36:04on peut concevoir aussi
36:05des ateliers sur mesure
36:06et puis il y en a d'autres
36:08chez qui on va aller porter
36:09un discours un peu différent.
36:10On va travailler notamment
36:12avec eux sur les risques
36:13et les opportunités
36:14de transition,
36:15c'est-à-dire qu'on leur pose
36:15la question,
36:17imaginons que cette transition
36:18a lieu,
36:19mais genre pour de vrai,
36:20pas comme aujourd'hui
36:21et qu'est-ce qui va se passer
36:23pour votre business model ?
36:25Alors c'est une question
36:25qu'ils ont quelquefois
36:26un peu de mal à comprendre.
36:27Ils nous répondent
36:28non mais c'est bien,
36:28on a un projet
36:29de décarbonation,
36:30etc.
36:30Non, non, non,
36:30c'est pas ça.
36:31Vous pouvez décarboner
36:32tout ce que vous voulez.
36:33Si le produit que vous vendez,
36:34il est carboné
36:35dans son usage,
36:37par exemple,
36:37un jour il y aura
36:38des alternatives
36:39qui vont le dégager
36:40du marché.
36:40Ça c'est un risque
36:41de transition.
36:42Il peut y avoir aussi
36:43des opportunités
36:44de transition,
36:45c'est-à-dire
36:45j'ai quelque chose
36:47qui est décarboné,
36:48qui deviendra compétitif
36:49s'il y a un prix du carbone
36:51et à ce moment-là
36:52je vais bien investir
36:54dessus fortement
36:55parce que je sais
36:55que ça c'est l'avenir.
36:56Ça c'est une opportunité
36:57de transition
36:57et réciproquement
36:59vous avez les risques
36:59et opportunités
37:00de non-transition.
37:01Si je n'avais jamais
37:02de prix du carbone
37:02alors que je voulais
37:03me lancer dans un super projet
37:05qui donne des outils
37:05pour décarboner,
37:06je risque de me planter.
37:09Et entre eux,
37:10est-ce que la transition
37:11aura lieu
37:12ou pas lieu,
37:14ce qui déterminera
37:15la rentabilité financière
37:17de mon projet
37:17en fonction de s'il carbone
37:19ou il décarbone ?
37:21Eh bien,
37:22la difficulté
37:22c'est que personne
37:23ne peut répondre
37:23à cette question
37:24parce que la probabilité
37:25qu'on dépasse
37:27200 euros la tonne
37:28de CO2 par exemple
37:28avant 2035,
37:30cette probabilité
37:31personne ne peut la donner.
37:32Donc c'est un risque
37:33qu'on essaye de gérer
37:35sans connaître
37:36les probabilités.
37:37Donc c'est là
37:37qu'on accompagne
37:38les entreprises
37:39et à l'arrivée
37:40en fait,
37:41ce n'est pas du consulting,
37:42c'est du coaching
37:42de dirigeants
37:43puisqu'il faut qu'ils
37:43se décident par eux-mêmes
37:44de ce en quoi
37:45ils ont envie de croire.
37:46Et donc vous travaillez,
37:48puisque ça va devenir un livre,
37:49mais sur cette question
37:50de fiscalité carbone,
37:53vous dites qu'il faut
37:53changer les règles.
37:54Alors déjà,
37:54on peut expliquer
37:55qui existe aujourd'hui
37:57et ça va permettre
37:58de comprendre
37:59ce qu'il faudrait changer.
38:00Qu'est-ce qui existe aujourd'hui ?
38:01Déjà,
38:01il y a deux grandes familles
38:02de règles
38:02pour pouvoir changer
38:03les règles du jeu.
38:04Il y a le réglementaire
38:05et ensuite
38:06les aménagements économiques,
38:09c'est-à-dire
38:09mettre un prix au carbone.
38:13Prenons un exemple
38:14de ce qui existe aujourd'hui,
38:16vous avez un appartement
38:17qui est en classe F,
38:18vous n'avez plus le droit
38:18de le louer.
38:19Alors ça,
38:19c'est du réglementaire.
38:20On interdit des choses
38:21ou on oblige des choses.
38:23On oblige une rénovation
38:23thermique,
38:24etc.
38:25Voilà,
38:25donc ça,
38:25c'est intéressant,
38:27mais ça présente le risque
38:29d'être impopulaire,
38:33compliqué
38:33et en plus inefficace
38:35sur le plan climatique
38:37parce que derrière
38:38du réglementaire,
38:39il y a un prix
38:39caché du carbone
38:41et ce n'est pas forcément
38:42le bon.
38:43S'il est trop élevé,
38:44on est en train
38:44de gâcher de l'argent
38:45dans des projets
38:46qui ne sont pas
38:47les meilleurs.
38:50Et l'autre grande famille,
38:51c'est le prix du carbone.
38:53Mettre un prix au carbone,
38:54ça peut prendre
38:55plusieurs formes.
38:56donc pour ce qui existe déjà,
38:59on a les marchés
39:00de quotas de CO2.
39:03Donc ça,
39:04il y en a
39:05dans pas mal d'endroits
39:06dans le monde,
39:07mais en Europe,
39:07celui qu'on connaît bien,
39:08c'est l'ETS
39:09et c'est un marché
39:11qui consiste à dire
39:12à des grandes entreprises,
39:14en l'occurrence
39:1511 000 installations
39:17en Europe
39:18qui représentent
39:1945 % des émissions de CO2.
39:21On leur dit
39:21dans le passé,
39:22tu émettais tant de CO2
39:24et à l'avenir,
39:25tu auras le droit
39:25d'émettre un peu moins,
39:26puis un peu moins,
39:27puis un peu moins,
39:28etc.
39:28Et ça,
39:29ça permet de garantir
39:30un volume d'émissions
39:31sur tout ce périmètre-là
39:32qui va baisser
39:32au cours du temps.
39:34Et ensuite,
39:36on va autoriser
39:37les entreprises
39:38à s'acheter
39:39et à se vendre
39:40des quotas.
39:41Alors pourquoi on fait ça ?
39:42Ça pourrait avoir l'air
39:44d'être
39:44j'achète des doléances
39:45pour avoir le droit
39:46de continuer à polluer
39:47d'un grand méchant.
39:48J'achète du droit à polluer.
39:48Voilà,
39:49mais c'est ça,
39:49j'achète un droit à polluer.
39:50Mais ce n'est pas
39:51une mauvaise chose
39:51en réalité.
39:52Il faut bien comprendre
39:53la logique derrière.
39:54La bonne chose,
39:55c'est que si le marché,
39:57aujourd'hui,
39:57il est à 75 euros la tonne,
39:59si chez moi,
40:00j'ai la possibilité
40:01de réduire le CO2
40:02à un coût d'abattement
40:03de 20 euros,
40:05donc c'est-à-dire
40:0520 euros par tonne
40:06de CO2 évité,
40:07je vais le faire
40:08et je vais aller bien
40:08au-delà de mes objectifs.
40:09Pourquoi ?
40:10Parce que mon petit camarade
40:11à côté,
40:12il est sur des technologies
40:13chez qui ça coûte
40:14en fait plutôt
40:15200 euros la tonne.
40:16Et donc,
40:17je vais à la fin de l'année
40:19lui dire,
40:19j'en ai en rabe,
40:21est-ce que tu en veux ?
40:21Et là,
40:22il va me dire,
40:22ça arrange bien
40:23parce que je préfère
40:23tous les acheter à 75
40:24que d'investir à 200
40:25chez moi.
40:27Et ça,
40:27c'est très bien
40:28parce que les investissements
40:29vont être faits prioritairement
40:30là où ça coûte
40:31le moins cher.
40:32Et ça,
40:32c'est très important.
40:33Ça assure l'efficacité
40:35des investissements
40:36de décarbonation.
40:37D'accord.
40:38Donc ça,
40:38c'est le système
40:39tel qu'il existe.
40:40Ça,
40:40c'est le système des quotas.
40:41On n'a pas encore parlé
40:42de la taxe.
40:42Le système des quotas.
40:43Alors la taxe,
40:43c'est quoi ?
40:44La taxe carbone,
40:45c'est un système
40:46qui consiste à dire
40:51ensuite,
40:52ça va se répercuter
40:52dans l'économie.
40:54Donc on va taxer par exemple
40:55Engie qui vend du gaz,
40:57qui va vendre du gaz
40:58et qui va répercuter
40:59la taxe sur le gaz
41:00qu'il vend évidemment.
41:01Qui vend du gaz
41:02par exemple à ArcelorMittal
41:03qui va faire de l'acier
41:05et qui va répercuter
41:06la taxe sur l'acier.
41:08Qui va ensuite
41:09vendre cet acier
41:10à, je ne sais pas moi,
41:11un fabricant de roulements
41:12à billes
41:13qui va lui-même
41:13répercuter ça
41:14sur le roulement à billes
41:15qu'il vend, etc.
41:16Et à la fin,
41:16vous avez dans votre skateboard,
41:19il y a un roulement à billes
41:19et donc il y a un petit bout
41:20de prix du carbone
41:21mais vous n'avez aucune idée
41:22de combien.
41:23Ce n'est pas grave.
41:23Le signal prix,
41:24il est bien arrivé
41:24jusque dans le skateboard.
41:26Même si on n'est pas capable
41:27de le mesurer.
41:28Vous voyez,
41:28c'est ça qui est important.
41:29Et donc,
41:30ça va se répercuter
41:31dans l'ensemble de l'économie.
41:32Ça, c'est le principe
41:33de la taxe carbone.
41:34Donc on en a eu une en France.
41:35Elle a été mise en place
41:37il y a quelques années maintenant,
41:38un peu avant les gilets jaunes.
41:39Elle a augmenté chaque année.
41:41Il y a eu les gilets jaunes,
41:42on a arrêté de l'augmenter.
41:43Elle est restée bloquée
41:49où personne ne veut y toucher
41:52alors qu'il y a quand même
41:55des moyens
41:55de rendre cette taxe carbone
41:58quand même relativement acceptable.
42:01Qu'est-ce qu'on pourrait changer ?
42:04Qu'est-ce qu'on lui reproche ?
42:05Qu'est-ce qu'on pourrait changer ?
42:05Déjà,
42:06c'est vrai qu'on a fait
42:07beaucoup d'erreurs
42:08autour de la mise en œuvre
42:09de cette taxe carbone.
42:10Déjà,
42:10on n'a pas communiqué dessus.
42:12On n'a pas fait
42:12l'effort de vulgarisation.
42:17Ce qui se passe,
42:18c'est que la taxe carbone,
42:20elle est,
42:20par construction,
42:22elle est régressive.
42:23C'est-à-dire qu'elle va
42:24plus impacter les bas revenus.
42:26Et ça,
42:26il faut commencer
42:27par ne pas le nier.
42:29C'est une réalité.
42:30Plus vous êtes
42:31dans les premiers déciles
42:32et plus vous avez
42:33en proportion
42:34beaucoup d'énergie
42:35dans vos dépenses.
42:37Au prorata de vos revenus.
42:39Au prorata,
42:39attention.
42:40Quand vous êtes
42:41dans les plus hauts déciles,
42:42vous avez moins d'énergie
42:43dans vos dépenses
42:44au prorata de vos revenus.
42:45Mais en valeur absolue,
42:46vous en avez plus.
42:46Bien sûr.
42:47Ça, c'est important pour la suite.
42:48Mais donc,
42:48ça veut dire qu'il faut
42:49aider les plus fragiles,
42:52les plus précaires
42:53de nos compétences.
42:53Exactement.
42:53Donc, il faut l'accompagner
42:54sur quelque chose.
42:55Mais avant,
42:55je voudrais faire une remarque.
42:56C'est que,
42:57on reproche à la taxe carbone
42:58d'être régressif.
42:59Mais là,
43:00il y a un truc
43:01à se rappeler.
43:01C'est que les alternatives
43:03à la taxe carbone,
43:04le réglementaire,
43:05par exemple,
43:05est-ce que ce n'est pas régressif ?
43:07Qui profite
43:08des subventions
43:09pour les voitures
43:10et les automobiles électriques ?
43:12Qui profite
43:14en vrai
43:15des subventions
43:17pour la rénovation thermique ?
43:18C'est souvent
43:19les plus riches.
43:20Donc,
43:21les alternatives
43:22à la taxe carbone
43:22sont elles-mêmes
43:24en général régressives.
43:26Ne rien faire,
43:28est-ce que ce ne serait pas
43:28régressif aussi ?
43:29Qui va le plus
43:30souffrir
43:31des changements climatiques ?
43:32On le voit déjà.
43:33C'est les plus pauvres.
43:34Donc déjà,
43:34rappelons ce point-là
43:35avant de continuer.
43:37Et en plus de ça,
43:38si on veut,
43:38on peut faire en sorte
43:39qu'il ne soit pas régressif.
43:39Donc,
43:40le mécanisme,
43:41il est assez simple.
43:42On a collecté
43:43un volume de taxe carbone
43:45et ensuite,
43:46on va le recycler,
43:47c'est le terme technique
43:47chez les économistes,
43:48on va le recycler
43:49à travers une redistribution
43:50égalitaire.
43:51Donc,
43:51on appelle ça
43:52un chèque vert,
43:53un revenu universel climatique,
43:56un dividend de carbone.
43:57Voilà,
43:58ces différents
43:58vocables
44:00qui sont utilisés.
44:01On donne le même chèque
44:02à tout le monde
44:02et quand on fait ça,
44:04ça devient redistributif
44:05parce que
44:06les plus hauts déciles,
44:07ils utilisent moins d'énergie
44:10au prorata
44:10mais en valeur absolue,
44:12ils contribuent beaucoup plus.
44:13Et si on redistribue
44:14à tout le monde,
44:15on va avoir quelque chose
44:16où les plus bas déciles
44:16vont gagner plus
44:17à la fin de l'année
44:18que les plus hauts déciles.
44:19Et du côté des entreprises,
44:22parce qu'on peut dire
44:23que c'est les grandes multinationales
44:24qui mettent le plus de CO2,
44:27comment la révolution
44:29que vous proposez
44:31va s'appliquer aux entreprises,
44:33notamment aux grandes entreprises ?
44:34Déjà,
44:35je vais répondre en deux temps.
44:37Le premier,
44:38c'est que oui,
44:39les grandes entreprises
44:39émettent beaucoup de CO2
44:40mais pour produire des choses
44:42que nous,
44:43on leur achète.
44:44Donc,
44:44la question est de savoir
44:46qui est responsable
44:47entre celui qui produit un objet
44:50et celui qui l'achète.
44:52La question se pose.
44:53Et il y a franchement
44:54beaucoup d'hypocrisie
44:55autour de tout ça
44:56parce qu'on va aller
44:57bloquer une assemblée générale
44:59d'une grande banque,
45:01d'un grand pétrolier,
45:01etc.
45:02Puis après,
45:02on rentre chez soi,
45:03on fait le plat
45:03et puis tout va bien.
45:04Donc,
45:06Coluche,
45:07un grand économiste
45:08et un grand philosophe
45:09du XXe siècle,
45:11avait dit
45:11quand je pense
45:12qu'il suffirait
45:13qu'on arrête de l'acheter
45:14pour que ça ne se vende pas,
45:17il avait résumé
45:18en une phrase
45:18hyper explicite
45:19ce débat
45:20entre qui est responsable
45:22entre l'offre
45:22et la demande.
45:23Donc,
45:24premièrement,
45:25si on pouvait jouer
45:26sur la demande
45:27et sur l'offre
45:28via une taxe carbone
45:29parce que ça jouera
45:29sur les deux,
45:30la taxe carbone
45:31ou le prix du carbone
45:32est agnostique
45:33par rapport à l'offre
45:34et la demande,
45:34ça jouerait sur les deux
45:35en même temps,
45:36ça pourrait aider.
45:38Et donc,
45:38la question c'est
45:39est-ce que les entreprises
45:39préfèrent la taxe
45:40ou les quotas ?
45:41Alors,
45:43entre la taxe
45:45et les quotas,
45:45il y a un petit peu
45:46un malentendu
45:46qui s'est installé
45:47parce que
45:48les quotas,
45:50ça sonne
45:50libéral,
45:52pro-entreprise,
45:53etc.
45:53pour des raisons de vocabulaire
45:54parce qu'il y a le mot marché
45:55dedans,
45:56parce que l'échange d'argent
45:57se fait entre les entreprises
45:58et ne passe pas par l'État.
45:59Donc,
45:59quand on n'a pas trop confiance
46:00dans l'État
46:01et sa capacité à gérer,
46:02on préfère s'échanger
46:03l'argent entre nous.
46:04Donc,
46:05les quotas ont un côté
46:06plutôt libéral,
46:07de droite,
46:08pro-patronat,
46:08voilà.
46:09Et alors qu'en face,
46:10la taxe,
46:11les écolos,
46:12ils aiment bien la taxe
46:12parce qu'en gros,
46:13c'est un vocabulaire guerrier,
46:14il faut faire payer
46:15ces grands méchants industriels.
46:17Quand on est écolo,
46:18il se trouve que parfois,
46:19on est aussi un petit peu
46:20alter-mondialiste,
46:21anticapitaliste,
46:21ça arrive.
46:22Et donc,
46:22on aime bien cette idée
46:23qu'on va faire payer
46:24les grands méchants industriels.
46:25Et vous dites que
46:26ça devrait traverser.
46:27C'est une erreur totale
46:28parce que,
46:29regardez,
46:29la taxe carbone,
46:30elle permet quoi ?
46:31Elle permet de connaître
46:31le prix à l'avance.
46:32Et l'entreprise,
46:33elle a besoin de quoi ?
46:34De connaître le prix à l'avance,
46:35elle a besoin de certitude.
46:36Alors qu'avec les quotas,
46:37elle ne l'a pas,
46:37cette certitude.
46:39Donc,
46:39la taxe carbone,
46:40on connaît le prix à l'avance
46:41et on ne sait pas exactement
46:42combien ça va faire baisser
46:43les émissions de CO2.
46:44Les quotas,
46:45c'est exactement le contraire.
46:45Les quotas,
46:46c'est quelque chose
46:47qui permet de connaître
46:48à l'avance
46:48de combien on va faire baisser
46:49chaque année.
46:50Mais l'inconnu,
46:52c'est le prix.
46:53Et on l'a vu,
46:54le marché de l'ETS
46:55existe depuis plusieurs années
46:55et c'est le bazar
46:57parce qu'on ne connaît pas
46:59à l'avance le prix.
46:59Donc,
47:00on ne fait pas les investissements.
47:01Du coup,
47:01le prix augmente
47:02et puis il baisse,
47:02etc.
47:03Ça fait des oscillations
47:03et c'est très désagréable
47:05pour les entreprises.
47:06Donc,
47:07en pratique,
47:08les entreprises devraient
47:08préférer la taxe
47:09qui leur donne de la visibilité
47:10et les militants du climat
47:12devraient préférer les quotas
47:13si c'est bien fait
47:14parce que ça devrait permettre
47:15d'assurer
47:16et de baisser les émissions
47:17en volume.
47:17Vous avez parlé
47:18de chèques verts tout à l'heure.
47:20C'est quoi ?
47:20C'est une sorte de...
47:21On pourrait parler
47:22de dividendes carbone ?
47:23Comment vous l'expliquez ça ?
47:25Il faut lui trouver un terme.
47:27Il y a plusieurs vocabulaires
47:28qui ont été inventés.
47:30C'est un chèque
47:30qui est redistribué
47:31à tout le monde
47:32et ce qui est...
47:33Donc,
47:33ça a été déjà mis en place
47:34dans certains pays.
47:35L'Alberta,
47:36au Canada,
47:38l'Autriche et la Suisse
47:39le testent depuis peu.
47:41Et l'enjeu,
47:42évidemment,
47:43c'est de ne pas faire ça discrètement
47:46et au contraire,
47:46que les gens reçoivent
47:48chez eux une lettre
47:48en leur disant
47:49« Voilà,
47:50ce mois-ci
47:51ou cette année,
47:52on a collecté temps
47:53avec la fiscalité carbone
47:55et vous recevez
47:56un chèque de temps
47:57qui est le produit
47:59de tout ça. »
48:00Ce qui est une façon
48:00de faire accepter
48:01une taxe grande
48:02parce qu'on en revient
48:03à la frilosité politique
48:05dont on parlait
48:05tout à l'heure.
48:06Et alors,
48:07en ce temps de chaos
48:09et d'incapacité
48:10aux compromis,
48:11malheureusement,
48:12je vais être là
48:12un peu pessimiste,
48:13je ne vois pas
48:14quelle politique
48:15va porter la taxe carbone,
48:16imaginons la campagne présidentielle
48:18dans un an,
48:19comme étendard.
48:20Vous voyez ce que je veux dire ?
48:21Les politiques ne portent pas
48:22un sujet par eux-mêmes,
48:23ils portent un sujet
48:24qui est dans l'air du temps.
48:25Donc la première étape,
48:26c'est de faire en sorte
48:27que ce soit dans l'air du temps.
48:27Donc merci de m'inviter,
48:28il faudra continuer,
48:29je vous enverrai quelques économistes
48:30si vous voulez
48:31sur ce plateau
48:32et faire en sorte
48:34que ça devienne
48:35un véritable sujet
48:36dans les milieux économiques.
48:39Et aujourd'hui,
48:40on entend beaucoup plus parler
48:41de fiscalité carbone,
48:43de prix du carbone
48:43dans les milieux économiques
48:44que dans les milieux écologistes.
48:46C'est inquiétant.
48:47Enfin, c'est inquiétant.
48:48Non, c'est plutôt un signe
48:50d'étant.
48:51Donc ça interroge en tout cas.
48:53Il y a le MEDEF,
48:55un groupe de travail
48:56qui s'appelle
48:56le Front économique
48:57avec des économistes
48:58et des patrons d'entreprises
49:00qui en font partie
49:01et qui ont sorti récemment
49:03un document
49:03avec 35, je crois,
49:05propositions
49:06dans lesquelles
49:06il y en a 4
49:07qui concernent le climat
49:08et qui parlent
49:09de mettre un prix au carbone
49:11comme quoi
49:11les entreprises
49:12ne sont pas du tout
49:13contre l'idée
49:14de mettre un prix au carbone
49:15et elles les expliquent
49:16que c'est quelque chose
49:17qui va être
49:18un jeu à somme nulle
49:20au premier ordre
49:20ça va peut-être
49:21coûter un petit peu
49:22cher au global
49:23mais au premier ordre
49:25c'est un jeu à somme nulle
49:25où on répercute
49:26sur l'aval de la chaîne
49:28de valeur
49:28et on n'a pas de problème
49:29à accepter ça.
49:30qui est, si je vous comprends bien
49:32on en revient au tout début
49:33de notre discussion
49:34indispensable
49:35pour que les entreprises
49:37continuent de faire évoluer
49:39leur modèle en fait
49:40sinon elles n'y arriveront plus
49:42oui c'est ça
49:43parce que les gains faciles
49:45et rentables
49:45ont déjà été faits
49:47les gains faciles
49:47et rentables
49:48ont déjà été faits
49:49il faut aller vers
49:49les gisements
49:51d'économie de CO2 suivants
49:53qui coûtent
49:53de plus en plus cher
49:54qui vont coûter
49:54de plus en plus cher
49:55et donc il faut valoriser
49:57ce qu'ils font
49:57il faut valoriser ça
49:58c'est pour ça qu'il faut
49:59absolument que le prix du carbone
50:01soit croissant
50:02dans le temps
50:02et qu'il n'arrête pas
50:04de croître
50:05même en 2050
50:06même quand on aura
50:07tout décarboné
50:08il faudra continuer
50:09de garder cette pression
50:10sinon on va être tenté
50:11d'aller récupérer du charbon
50:12là où il en reste un peu
50:13et ça permettra
50:15de faire les choses
50:17dans l'ordre
50:17ce qu'on appelle
50:18de merit order
50:19en anglais
50:19par ordre de mérite
50:20c'est à dire qu'on fait
50:21d'abord les gisements
50:22les moins chers
50:22puis les plus chers
50:23si on ne fait pas ça
50:24on peut avoir
50:25une transition
50:26qui va nous coûter
50:27beaucoup trop cher
50:28et c'est un vrai danger
50:30et c'est un vrai danger
50:31politique
50:31et d'acceptabilité
50:33donc c'est hyper important
50:34de faire les choses
50:35dans l'ordre
50:37voilà
50:38dernier mot
50:39il nous reste 40 secondes
50:40est-ce qu'on peut le faire
50:41tout seul
50:41c'est à dire
50:41je ne veux même pas dire
50:43au niveau français
50:43mais au niveau européen
50:44ou est-ce qu'il faut
50:44que ce soit forcément
50:45un mouvement mondial
50:46alors ce n'est pas
50:47obligatoirement
50:47un mouvement mondial
50:49s'il y a une petite différence
50:51entre le prix du carbone
50:52sur un territoire
50:53et à l'extérieur
50:53ça ne pose pas forcément
50:54des très gros problèmes
50:55la Suède et la Norvège
50:57ont une taxe carbone
50:58à 100 euros
50:59plus de 100 euros
51:00et ils s'en sortent bien
51:01s'il y a trop d'écarts
51:02ça peut créer
51:03des fuites de carbone
51:03donc il est important
51:04de se protéger
51:05par un mécanisme
51:06aux frontières
51:07en Europe
51:07on est en train
51:08de mettre en place
51:09le MACF
51:09mécanisme d'ajustement
51:11aux frontières
51:11qui permet
51:13de gommer
51:14un peu
51:14les différences
51:16donc ça
51:16ça permet
51:16d'être plus efficace
51:18sur le plan écologique
51:20parce que
51:20ça évite
51:22les fuites de carbone
51:23et puis de préserver
51:24la compétitivité
51:25des entreprises
51:26Merci beaucoup
51:27Cédric Ringenbach
51:28et à bientôt
51:28sur Bsmart4Chain
51:30c'est l'heure
51:31tout de suite
51:31de notre rubrique
51:32start-up
51:33Smart Ideas
51:40notre rubrique
51:40start-up
51:41et innovation
51:42avec Luc Boucher
51:43bonjour
51:43bonjour
51:44vous êtes le président
51:45de Diagowisk
51:46créé en 2020
51:47avec quatre associés
51:48c'est quoi votre business
51:49aujourd'hui ?
51:50Alors aujourd'hui
51:51nous on développe
51:52des solutions
51:53pour aider
51:55les agriculteurs
51:56et les acteurs
51:56de l'agroalimentaire
51:57en fait à s'adapter
51:58au changement climatique
51:59voilà donc en fait
52:00on essaye de chiffrer
52:02quels vont être
52:03les impacts
52:04de bien identifier
52:04quels sont les impacts
52:06les plus importants
52:06est-ce que c'est
52:07le gel
52:08le coup de chaleur
52:08la sécheresse
52:09et puis à partir de là
52:11de tester
52:12des solutions
52:13pour voir
52:14comment
52:15on peut s'adapter
52:16puisque c'est quand même
52:17la question que tout le monde
52:18se pose aujourd'hui
52:18évidemment
52:19de quelles données
52:20vous disposez
52:21pour diagnostiquer
52:23ces risques
52:24Diagowisk
52:24c'est quoi les données
52:25de départ ?
52:26Alors les données
52:26de départ
52:27on a deux sortes
52:28de données
52:28on a pris
52:29toutes les statistiques
52:30agricoles
52:30qui peuvent exister
52:31on est remonté
52:32à 1989
52:32donc comment
52:34et ensuite
52:35on se base
52:37sur les projections
52:37du GIEC
52:38puisque Météo France
52:40met à disposition
52:41des projections
52:42journalières
52:43donc on a
52:44comment des projections
52:46journalières
52:46qu'on utilise
52:47nous
52:47entre 1990
52:49et 2050
52:512060
52:52pour pouvoir
52:53en fait
52:54simuler
52:55jour par jour
52:55quels vont être
52:56les événements climatiques
52:57et à partir de là
52:59trouver en fait
53:00comment
53:01les impacts
53:02et puis les solutions
53:03Comment réagissent
53:04certains de nos interlocuteurs ?
53:05Est-ce qu'ils sont souvent
53:07surpris
53:07de ce que vous leur annoncez
53:08ou est-ce que finalement
53:09ils ont pris confiance
53:10depuis longtemps
53:11de cette évolution
53:12et de ce risque
53:13qui apparaît ?
53:14Il y a une conscience
53:16aujourd'hui
53:17du changement climatique
53:18ça il n'y a plus
53:20trop de problèmes
53:20sur le sujet
53:21la question
53:23c'est de savoir
53:24comment on va chiffrer
53:25combien ça va coûter
53:27parce que
53:27c'est à partir de là
53:28qu'on peut se dire
53:29décider ce qu'on va faire
53:31et comment on va faire
53:32et c'est vraiment
53:33la question
53:33essentielle
53:34et
53:35ils sont souvent surpris
53:37du fait
53:38qu'on puisse arriver
53:39à avoir des chiffrages
53:40à identifier
53:41que
53:41comment
53:42sur telle culture
53:44dans telle zone
53:45c'est plutôt
53:47comment le coût de chaleur
53:48qui va être
53:49plus important
53:50que le gel
53:50et par exemple
53:51la réaction
53:51qu'on a eue
53:52en viticulture
53:53qui a été très marquée
53:54par le gel de 2021
53:55alors que le gel de 2021
53:57en fait
53:58c'est un événement rare
54:00qu'on a vocation
54:01à se reproduire
54:02mais qui est finalement
54:03qui a un impact
54:04beaucoup moins important
54:05que les coûts de chaleur
54:06qu'on va suivre
54:07qui eux vont être
54:08beaucoup plus répétitifs
54:09voilà
54:09et qu'on a bu cet été
54:11en 2025
54:12d'accord
54:12ça veut dire
54:14que vous aidez
54:15vos clients
54:16à quoi
54:17à établir
54:17une feuille de route
54:18après
54:18oui
54:18on les aide
54:19en fait
54:19à essayer
54:20de voir
54:21quelle va être
54:22la situation
54:23à 2035
54:24à 2050
54:25et puis
54:26à partir de là
54:28à réfléchir
54:29sur les étapes
54:31pour se dire
54:31à partir de quand
54:33est-ce qu'il faut
54:34commencer
54:35à engager le changement
54:36à faire des investissements
54:38et puis
54:39à choisir
54:40à savoir
54:41est-ce qu'il faut
54:41que je change
54:42de culture
54:42est-ce qu'il faut
54:43seulement
54:43que je change
54:44de système
54:44de taille
54:45l'intensité
54:47en fait
54:48de la transformation
54:49qui est envisagée
54:50ça peut vouloir dire
54:51changer de culture
54:52dans une région
54:53où la sécheresse
54:54est systémique
54:56on va
54:57on va
54:57arrêter
54:58je pense
54:59aux abricots
54:59par exemple
55:00il y a des
55:00AOC d'abricots
55:01qui vont peut-être
55:01disparaître
55:02dans certaines régions
55:03ça peut vouloir dire
55:05changer de culture
55:06on voit que
55:07comment
55:07par exemple
55:08sur la vigne
55:10comment dans tout
55:11le bas
55:13de la balaie du Rhône
55:15elle va être
55:16extrêmement impactée
55:17à ces pages équivalents
55:18donc là
55:18la question
55:19que doit se poser
55:20un viticulteur
55:21c'est
55:22qu'est-ce que je dois faire
55:23est-ce que je dois
55:24changer de ces pages
55:25est-ce qu'en fait
55:26je prends le raisin
55:27tel qu'il est
55:27puis
55:28j'essaye de jouer
55:29sur la vinification
55:31pour obtenir
55:32un autre vin
55:34ou enlever
55:35une partie de l'alcool
55:36qui aurait en trop
55:37donc il y a plusieurs
55:39en fait
55:39on a une grande diversité
55:42de solutions envisageables
55:43et ce qu'il faut
55:45c'est trouver
55:45la meilleure
55:47et puis s'inscrire
55:47en fait
55:48dans la continuité
55:49de l'activité
55:49parce que
55:49c'est des changements
55:51qui vont prendre du temps
55:52et on a
55:53comment ça va s'étaler
55:54sur
55:55comment les 10
55:5615
55:5725 ans à venir
55:58d'un mot
55:59il nous reste 40 secondes
56:00c'est
56:01il y a le changement climatique
56:02il y a les
56:03les espèces
56:04des espèces invasives
56:05qui vont arriver
56:07qui sont déjà là
56:08qui vont grandir
56:09ça c'est les
56:10c'est les plus grandes
56:11inconnues
56:12qu'on ait aujourd'hui
56:13les bio agresseurs
56:14ça c'est un autre
56:16champ d'activité
56:17qui est beaucoup plus
56:17exploratoire
56:18où en fait
56:18on essaye de se dire
56:19quels sont les problèmes
56:21qu'on va avoir
56:22avec des maladies
56:24avec des insectes
56:26qu'on ne connaissait pas
56:27ou qui étaient cantonnés
56:28dans certaines régions
56:29qui sont en train
56:29de se répandre partout
56:30et à voir
56:31par rapport à ça
56:32à quel rythme
56:33ça va aller
56:34et puis là encore
56:35qu'est-ce qu'on peut faire
56:35Merci beaucoup
56:37Luc Boucher
56:37et bon vent
56:37à Diagorisk
56:39voilà c'est la fin
56:39de ce Smart Impact
56:40merci à toutes et à tous
56:41de votre fidélité
56:43à Bismarck for Change
56:44salut
56:44salut
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