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  • il y a 1 jour
Ce jeudi 27 novembre, Félix Mounier, associé chez Alter Equity, s'est penché sur les maigres résultats de la COP 30, et les valeurs pour investir dans la décarbonation, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:01BFM Bourse, vos placements, nos conseils sur BFM Business.
00:05La COP30 vient de s'achever et on constate une déception, notamment de la part de la France.
00:09La France qui est très déçue manifestement du résultat de cette COP30.
00:13Elle attendait un accord plus ambitieux.
00:14Félix Mounier nous rejoint, il est directeur de l'investissement d'Alter Equity.
00:17Bonjour Félix.
00:18Bonjour Guillaume.
00:19Bienvenue.
00:20C'est quoi votre opinion concernant le résultat de cette COP30 ?
00:23Je crois qu'on est comme tous les acteurs environnementaux,
00:26particulièrement déçus et affligés du résultat de cette COP pour deux raisons principales.
00:32La première, c'est qu'en matière de décarbonation,
00:34l'enjeu principal est la sortie des énergies fossiles
00:37et que nous n'avons rien acté, aucun engagement contraignant sur ce sujet.
00:42Dans un contexte, on le savait et donc on s'y attendait,
00:44dans un contexte où les États-Unis,
00:46deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde,
00:49étaient absents de la COP suite à la sortie de Donald Trump
00:53et des États-Unis de l'accord de Paris,
00:55qui a une politique pro-fossile assumée derrière le slogan
01:00« Drill, baby, drill ».
01:02Donc, quelque part, on s'y attendait.
01:04Sur un autre sujet sur lequel on s'attendait peut-être un peu moins
01:06et on avait un petit peu plus d'espoir,
01:08qui est le sujet de la déforestation,
01:10sujet cher à Lula et au Brésil, pays hôte de cette COP.
01:14Là encore, on ne peut être que déçus
01:16puisque rien ne figure dans l'accord final sur ce sujet.
01:20Alors, on a entendu parler plusieurs fois d'overshoot.
01:23Je me souviens, en aviation, c'est quand on essaie d'atterrir
01:27et puis qu'on ne peut pas, donc on est obligé de remettre les gaz.
01:30C'est justement la tentative d'en finir avec explicitement les énergies fossiles ?
01:37Alors, l'overshoot, initialement, c'est un terme qui est utilisé par les scientifiques
01:44pour désigner une trajectoire de réchauffement
01:46qui viendrait à dépasser le seuil de plus 1,5 degré
01:50que l'on s'est fixé comme seuil maximal à atteindre lors de l'accord de Paris.
01:53Mais dans un second temps, on parviendrait à infléchir cette courbe
01:56et à redescendre sous ce seuil de 1,5 degré.
02:00Donc, en soi, le concept d'overshoot n'est pas problématique.
02:04Nous, chez Alter Equity, il nous inquiète un peu pour plusieurs raisons.
02:07Enfin, une raison principale, en fait, c'est qu'il est utilisé par certains
02:10pour promouvoir l'idée que ce ne serait pas si grave
02:14de dépasser ce plus 1,5 degré.
02:16Ce ne serait pas si grave parce que, justement, ce serait réversible
02:21alors qu'au contraire, il y a des dégâts du réchauffement climatique
02:25qui sont irréversibles.
02:26Le seuil de 1,5 degré, il a été fixé par les scientifiques
02:29parce que c'est au-dessus de ce seuil qu'on peut connaître des effets d'emballement
02:33qu'on ne sait pas modéliser, qu'on ne sait pas anticiper.
02:36Et donc, quelque part, on rentre dans l'inconnu.
02:39Et puis, il y a des choses qui sont plus tangibles pour nous autres
02:42êtres humains non scientifiques.
02:44C'est que quand un glaissier fond, il ne se reconstitue pas.
02:47Quand une forêt brûle, avant d'être reconstituée,
02:49de regagner sa capacité à stocker du carbone, il faut du temps.
02:52Donc, il y a des dégâts qui sont malheureusement irréversibles.
02:57Par ailleurs, il y a une deuxième tendance derrière ça
03:00qui est de dire que par la technologie et notamment l'émergence
03:03de technologies de stockage et d'absorption du carbone,
03:06quelque part, on pourrait faire moins d'efforts sur les sujets de décarbonation.
03:09Donc, moins d'efforts sur limiter les émissions
03:11puisqu'on serait capable de développer des solutions
03:13et qu'il serait capable d'absorber des tonnes astronomiques de carbone
03:18et donc de limiter cette action sur la décarbonation.
03:22Donc, le risque qu'on voit, nous, c'est une risque de procrastination,
03:24une risque de se dire que ce n'est pas si grave,
03:26donc on agit moins, on agit moins vite,
03:27alors que l'urgence climatique, elle est sur les sujets de décarbonation.
03:30Et vous, vous êtes des investisseurs.
03:31Du coup, vous vous dites quoi après cette COP30,
03:33des ventes qu'il ne faut surtout pas lâcher la rampe,
03:35il faut même accélérer dans vos investissements
03:37en faveur de cette décarbonation,
03:38avec des entreprises particulièrement, peut-être plus encore qu'avant,
03:41si c'était possible, on pointe là-dessus ?
03:43Absolument. Nous, la décarbonation est vraiment au cœur
03:46de notre thèse d'investissement.
03:47C'est un des sujets sur lesquels on est le plus actif
03:49au travers de nos trois fonds.
03:52Et par exemple, pour donner peut-être quelques exemples
03:54de sujets de décarbonation dans nos portefeuilles,
03:58on a investi avec notre troisième fonds
04:00qui est en cours de levée dans une société marseillaise
04:02qui s'appelle Siroco,
04:03qui travaille à la décarbonation du transport maritime,
04:05donc qui permet à ses clients, qui sont des armateurs,
04:07des affraiteurs, d'économiser jusqu'à 10% de carburant par traversée,
04:12avec du coup, en termes d'impact CO2,
04:15un impact positif considérable,
04:17puisque en 2025, c'est un peu moins de 500 000 tonnes de CO2
04:19qui vont être évitées grâce à ces solutions.
04:23Et leurs solutions, en fait, par exemple,
04:25sur l'année écoulée,
04:26leur ont permis de réduire de 10%
04:27la consommation d'énergie des navires par voie maritime.
04:30Tout à fait.
04:30C'est beaucoup 10%,
04:31sachant que le transport maritime,
04:33c'est à peu près 3% des émissions à effet de serre
04:35au niveau mondial.
04:37Donc, c'est conséquent.
04:38Et c'est la preuve aussi qu'avec des investissements,
04:41même s'ils sont limités au regard de nos moyens à nous,
04:43on est capable d'avoir des résultats
04:44et des résultats qui sont intéressants.
04:46Donc, Siroco, c'est une start-up marseillaise.
04:48S-Y, ça veut dire qu'un Y, R-O-C-O,
04:50mais référence à ce vent d'Afrique,
04:53effectivement, le Siroco.
04:54Une deuxième idée de société
04:55dans laquelle il serait possible d'investir ?
04:57Alors, on a investi dans Elom, par exemple.
04:59Elom qui développe des solutions technologiques
05:01qui permettent aux constructeurs de centrales solaires
05:03et aux exploitants de ces centrales solaires
05:05à la fois de réduire le coût de construction de la centrale
05:08de l'ordre de 5%
05:09et d'optimiser son fonctionnement,
05:11donc d'optimiser son efficacité,
05:13d'optimiser son rendement,
05:15ce qui conduit, le double dynamique,
05:17conduit à augmenter la productivité
05:19et la rentabilité du solaire
05:21et la compétitivité du solaire
05:23par rapport à d'autres sources de production d'énergie
05:26et donc d'accélérer son déploiement.
05:29Voilà, quelques idées.
05:30C'est de l'investissement en private equity,
05:31en l'occurrence essentiellement chez Alter Equity.
05:33Merci beaucoup.
05:34Vous restez proactifs et dynamiques,
05:35bien que déçus par le résultat de cette COP30,
05:37on l'aura compris.
05:39Merci d'être venus nous voir.
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