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  • il y a 10 minutes
Mardi 25 novembre 2025, retrouvez Sébastien Lalevée (Directeur général, Montpensier Arbevel), Paul Jackson (Responsable mondial de la recherche en allocation d'actifs, Invesco) et Florent Delorme (Stratégiste, M&G; Investments) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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00:00...
00:00Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Paul Jackson est avec nous, le responsable de la recherche en allocation d'actifs d'Invesco.
00:18Bonsoir Paul.
00:19Bonsoir Grégoire.
00:19Merci d'être là.
00:20Merci à Florent Delorme d'être à nos côtés également.
00:22Bonsoir Florent.
00:23Bonsoir Grégoire.
00:24Stratégiste chez M&G Investments.
00:26Et Sébastien Lalevé nous accompagne également, directeur général de Montpensier Arbevel.
00:30Bonsoir Sébastien.
00:31Bonsoir.
00:32Merci d'être là Sébastien.
00:33Vous êtes un peu le technophile de la bande.
00:36Ce soir, est-ce qu'on entre dans une nouvelle phase de marché autour du thème de l'IA ?
00:41On voit un momentum boursier très favorable à Alphabet Google depuis quelques semaines maintenant.
00:46Je le disais, sur un mois, le cours de bourse progresse de 20%.
00:48Quand les vents contraires semblent s'accumuler pour une entreprise comme Nvidia.
00:53Nvidia, dans le cours de bourse, a baissé de 10-15% depuis les sommets historiques précédents de fin octobre.
01:01Avec, au final, des capitalisations boursières qui sont en train de converger.
01:05Quasi 4 trillions de dollars pour Alphabet Google aujourd'hui.
01:08On est toujours autour de 4,5 trillions pour Nvidia.
01:11Et Google qui semble être capable d'être un rival crédible sur différents domaines.
01:16A la fois sur les puces, avec ses TPU, qui sont des puces designées depuis une dizaine d'années par Google.
01:21Mais qui viennent trouver aujourd'hui l'intérêt dans l'entraînement des modèles et des LLM.
01:28Et puis, une concurrence sérieuse également sur ces modèles de langage large.
01:33Puisque Gemini 3, visiblement, est aujourd'hui ranqué comme étant le meilleur modèle d'IA au monde.
01:39Est-ce que Google est en train de remporter à ce stade la mise sur l'intelligence artificielle ?
01:44Déjà, en tant qu'investissement, ce n'est pas la même chose.
01:46Alphabet est extrêmement diversifié.
01:49Quand Nvidia a un métier qui est la conception de GPU, donc multi-usage.
01:53Pas uniquement les data centers, mais aussi les puces graphiques pour les cartes, les accélérateurs graphiques.
01:58Mais déjà, ce qu'il faut bien voir, c'est qu'effectivement, Gemini 3 a été classé comme meilleur modèle.
02:03Il est le dernier à être sorti, mais en tout cas, il surclasse aujourd'hui en résultat les autres.
02:08Il faut bien aussi repositionner le fait que Google, c'est dans l'IA, le patron de l'IA, c'est Demi Sassabis.
02:15Demi Sassabis, c'était DeepMind.
02:16C'est lui qui, en 2016, avec sa société, avait battu le meilleur joueur du monde de Go.
02:22C'est lui qui a eu le prix Nobel de chimie en 2024.
02:25Parce que ça aussi, c'est Google avec AlphaFold qui a mis en open source 200 millions, je crois maintenant, de protéines.
02:33Enfin, il avait son 3D de 200 millions de protéines, ce qui aurait pris des millions d'années à des doctorants pour le faire.
02:42Donc, ils ne viennent pas de nulle part.
02:44Ah non !
02:44Non, mais c'est bien de le redire.
02:46C'est bien de le redire.
02:47Ils ne viennent vraiment pas de nulle part.
02:50Après, le vrai sujet, c'est qu'est-ce que Nvidia était trop cher ?
02:54Je crois que le PE 2027 de Nvidia, c'est 24,5 fois.
02:57Donc, 24,5 fois, ce n'est pas un multiple, c'est 39 fois 2026, c'est 24 fois 2027.
03:03Parce que la croissance, la dernière publication de Nvidia il y a quelques jours, ce n'est pas très vieux, était très bonne, bien meilleure que prévue.
03:09Et le PDG a dit que, de toute façon, le cas de commande était plein.
03:13Donc, d'une certaine façon, l'arrivée du TPU et de Google, en sachant que le TPU s'arrive, c'est une puce spécialisée sur l'IA.
03:19C'est ça, qu'elle était connue, qu'Amazon, je crois, développe la sienne, je crois qu'OpenEye développe aussi la sienne.
03:25Donc, en fait, le vrai sujet, c'est que tous ceux qui croyaient qu'Nvidia allait passer sa vie à monter ses marges et sa marge brute avec un faux mot généralisé sur ses GPU,
03:34c'était évidemment illusoire.
03:36La concurrence arrive, elle est là, même AMD est un concurrent.
03:41Donc, c'est tout le temps la même chose dans la technologie.
03:43En réalité, on est dans une nouvelle phase.
03:46Mais on est dans ce moment-là, où, en tout cas, le marché prend conscience que cette concurrence arrive et, en tout cas, est au niveau d'être une rivale crédible.
03:54Boursièrement, ce qui s'est passé, c'est qu'on a changé d'air.
03:57Il y a eu l'air du faux mot, avec la découverte de l'IA et comment je le joue.
04:01Nvidia, c'est le plus facile et le plus évident et ça n'a jamais déçu.
04:06Je pense qu'on rentre maintenant dans une phase avec pas mal d'interrogations sur est-ce que la dette, est-ce que c'est bien raisonnable, est-ce que ça sera rentabilisé.
04:13Le marché, tout simplement, a changé sa façon de regarder cette problématique.
04:18C'est tout.
04:18Pour moi, rien de nouveau dans toutes les évolutions tech.
04:23Il y a la partie faux mot et après, c'est la partie, je dirais en mauvais français, chomis de monnaie et montre-moi que c'est vraiment rentable et que ça va continuer.
04:30Donc, c'est plus sain.
04:33Mais est-ce que ça change fondamentalement industriellement les choses ?
04:35Non, on savait que les eaux, ils allaient y arriver.
04:37Maintenant, c'est le cas.
04:37Est-ce que Meta le fera vraiment ?
04:40Je n'en sais rien.
04:41Mais la course ne fait probablement que...
04:44Elle ne fait pas que commencer parce qu'elle a commencé il y a des années.
04:47Mais je dirais que peut-être que le prochain GPT sera meilleur.
04:52Oui, c'est ça.
04:53Ça, c'est compliqué.
04:53C'est la course de petits chevaux qui se met en place.
04:55C'est un peu ça.
04:56Il ne faut pas l'analyser.
04:56Mais ça veut dire que ce sera moins simple de gagner de l'argent sur le thème de l'IA que ça ne l'a été depuis un ou deux ans, Sébastien ?
05:06Disons que là, on a vécu pendant l'automne une espèce de farandole et de surenchère d'annonce entre le projet Stargate.
05:16Moi, je te mets 100 milliards, moi, 200, moi, 300, moi, 400, qui annonçait un peu l'espèce de fin de partie en disant tout le monde annonce ce qu'il a dans les cartons pour entretenir le truc.
05:26Donc, effectivement, je pense qu'en termes d'annonce, ça va être compliqué de surprendre encore autant en 2026 qu'on a surpris en 2025.
05:35Est-ce que c'est incohérent ? Non.
05:39Est-ce que ça change quelque chose au fait que l'IA révolutionne tout non plus ?
05:43C'est juste que boursièrement...
05:45Ça change quelque chose boursièrement ?
05:46Boursièrement, en tant que stock picker et en tant qu'investisseur, on doit se dire qu'on a peut-être diversifié les choses et que le marché va être aujourd'hui un peu plus exigeant pour acheter les nouvelles.
05:59Il y a une question clé aussi, parce que dans tout cet écosystème qui s'est construit, on a bien compris qu'il y avait un cœur névralgique qui s'appelle OpenAI, qui est une entreprise privée, qui n'est pas publique aujourd'hui.
06:13Est-ce que OpenAI est devenue systémique avec les engagements pris sur plusieurs années qui s'élèvent en trillions de dollars de dépenses de CapEx ?
06:22Ou est-ce qu'une boîte comme Anthropik, par exemple, dont on parle beaucoup également aujourd'hui, est capable de venir déstabiliser un acteur comme OpenAI ?
06:31Le problème d'OpenAI, c'est ChatGPT.
06:32Donc ChatGPT, tout le monde connaît, donc tout le monde pense connaître.
06:36Oui, ils pensent connaître.
06:38Ils sont devenus un peu, dans l'image des gens, c'est ChatGPT, c'est l'IA.
06:43C'est comme le frigidaire.
06:44En réalité, dans l'usage aujourd'hui, Anthropik avec Claude est plus présent en B2B que ChatGPT.
06:53Par contre, ChatGPT, c'est 800 ou 900 millions d'utilisateurs.
06:56Et si vous imaginez que d'ici quelques années, on paye 10 euros par mois à 800 milliards de chiffre d'affaires par an.
07:07Donc le seul problème, c'est qu'aujourd'hui, ils ne font pas vraiment ça.
07:09Ils font, je crois, 13 ou 15 milliards, d'après ce que j'avais vu.
07:13Oui, c'est ça.
07:13Des pertes abyssales.
07:15C'est une restée qui doit se financer.
07:17Quand tous les autres titans de cette industrie, en fait, génèrent, jusqu'à présent, ont financé leur capex par le cash flow.
07:25Parce que c'est une boîte qui génère des cash flow fabuleux.
07:27Elles commencent juste à faire de la dette aujourd'hui.
07:29Et qu'en fait, en réalité, jusqu'à maintenant, elles ont arrêté d'acheter leurs actions pour dépenser, faire le capex lié à l'IA.
07:38Donc c'était infiniment plus sain, d'une certaine façon.
07:41Donc non, le vrai sujet, effectivement, sur OpenAI, parce qu'il y a eu les deals avec Nvidia, il y a un peu tous ces deals un peu circulaires, qui sont effectivement moins sains.
07:52Il y a plus de dettes.
07:53Avant, il n'y avait pas du tout de dettes.
07:54Maintenant, il y a un peu de dettes.
07:55Donc effectivement, il y a le droit de se poser des questions.
07:57Le seul sujet, c'est effectivement, dans tous les géants de cette histoire-là, c'est le seul qui n'est pas rentable et qui est loin de l'être.
08:06Et dont le financement va dépendre de la volonté du privé et que les gens qui ont mis jusqu'à présent acceptent de remettre.
08:14Alors, est-ce que la valo de 500 milliards, est-ce qu'il y aura un down round comme on dit dans l'industrie ?
08:19Donc, le prochain taux de financement se fera à une valo plus basse.
08:23Tout le problème des valos, c'est le problème des valos extraordinaires.
08:25C'est qu'après, vous êtes un peu tenu par cette valo et vous devez trouver le gars d'après qui accepterait payer au moins ce prix-là.
08:32Ce marché de l'IA, enfin de l'IA générative, vous le voyez essentiellement comme un marché de consumer, de masse, de mass market.
08:40Où est-ce que c'est, enfin là, c'est Tchad GPT versus Claude.
08:43Où est-ce que c'est avant tout, via les entreprises, via des IA sur mesure, spécialisées, à forte valeur ajoutée, qu'on se rémunérera et qu'on rentabilisera les investissements qui sont faits ?
08:55En fait, il y a déjà, quand vous demandez à Capgemini, ils vous disent que, pour l'instant, dans leur chiffre d'affaires, le déploiement d'IA dans les grandes entreprises, ce n'est pas vraiment ça encore.
09:04Donc, l'IA, mais d'un autre côté, il y a des industries qui sont révolutionnées par l'IA, avec beaucoup moins de salariés, avec beaucoup moins de monde.
09:12Il y a tout un concept qui s'appelle, en anglais, c'est le legacy cost, c'est-à-dire le coût de l'histoire, ce qui fait que si BYD, le champion de la valeur de la voiture électrique, n'est pas Mercedes.
09:22Ah bah oui, bien sûr, parce qu'ils sont partis Greenfield, mais sans l'histoire.
09:27Mais dans l'IA, ça sera aussi un peu la même chose. C'est pour ça que les Google et les Microsoft sont des sociétés extraordinaires, en fait.
09:34Microsoft est leader de ce cycle, était leader de Sudavant et encore de Sudavant.
09:38Ça fait 50 ans qu'ils sont leaders. On n'a jamais vu ça dans l'histoire du business, en fait.
09:42Et Google est aussi une boîte extraordinaire, parce que depuis 25 ans, ils sont leaders.
09:47Ils restent à la pointe.
09:48Ils restent à la pointe. Donc, sur la question du grand public et du business, non, ça ne sera pas.
09:52Moi, je pense qu'il y a plein de business qui seront IA natifs et qui vont révolutionner énormément d'industries, dont la nôtre, dont les médias, dont la finance, sans aucun doute.
10:03Après, la partie grand public.
10:08En fait, sur les modèles, si on en avait parlé la dernière fois sur Mistral, en disant que Mistral était...
10:13Est-ce que c'est grave d'être le modèle qui a un an de retard ?
10:16Non.
10:16Je ne suis pas totalement persuadé.
10:18Si on vend quelque chose en plus ?
10:19Si on vend quelque chose en plus, si on est souverain, il y a de la place.
10:22Oui, je comprends.
10:23En fait, c'est aussi cette course-là, pour moi, elle est un peu futile de dire que c'est le meilleur.
10:26La valeur, ce ne sera pas de la puissance.
10:28Non, c'est l'usage.
10:30C'est l'usage.
10:30Et à la fin, et c'est pour ça que je pense qu'on va rentrer bientôt dans l'IA, dans l'ère du software, de l'application et de l'usage.
10:38Et ça sera du génie marketing.
10:40Et c'est pour ça que ChatGPT, là-dessus, il a quand même un peu d'avance.
10:43Je comprends.
10:44Parce que c'est la meilleure marque du monde à ce sujet-là.
10:46C'est vrai.
10:46Et ça, on ne peut pas leur enlever.
10:48Donc, ils ne sont pas morts du tout.
10:50C'est quand même un bastion qu'ils ont créé.
10:51C'est quand même un bastion qu'ils ont créé à partir d'un.
10:53S'il n'y a jamais eu une appli qui s'était téléchargée 800 millions de fois, on a si peu de temps.
10:56On va parler des thèmes 2026.
10:58Mais le thème, justement, de l'usage de l'IA, du software, c'est pour vous un thème 2026 ?
11:02Parce que jusqu'à présent, ça n'a pas tellement payé.
11:04Maintenant, c'est-à-dire que maintenant, on a été obnubilé par le CAPEX.
11:07Oui.
11:07C'était le jeu des gros.
11:08On dépense en centaines de milliards.
11:11Maintenant, ça va être les applications et l'usage.
11:13Et la bonne nouvelle, c'est que c'est moins CAPEX.
11:15Donc, c'est plus petit.
11:17Et c'est aussi plus global.
11:19Ce ne sera pas qu'un jeu d'américain.
11:20Bon.
11:21Parlons un peu de la vision 2026 et de ce thème de l'intelligence artificielle qui va continuer, bien sûr, en 2026.
11:28Paul, est-ce que ce qu'on décrit là, l'idée qu'une concurrence est en train d'arriver,
11:31une concurrence crédible ?
11:33Est-ce qu'effectivement, ça redistribue les cartes boursières de ce thème de l'intelligence artificielle ?
11:39Et comment est-ce que vous voyez ce thème se développer à travers l'an prochain ?
11:43Je crois que si on regarde tous les épisodes historiques de haute concentration dans les marchés,
11:51ça ne dure jamais.
11:54Et pourquoi ?
11:55D'abord, il y a la concurrence qui arrive.
12:01Probablement, sur investissement, il y a trop de confiance.
12:03Donc, il commence à commettre des erreurs.
12:07Et je crois que cette fois-ci, probablement, dans certains cas, trop d'investissement.
12:11Et que les valorisations arrivent à un niveau qui a perdu contact avec la réalité.
12:21Donc, historiquement, c'est comme ça que ces périodes de concentration se terminent et se dispersent.
12:30Et je crois que dans le cas de l'IA, on aura besoin, un de ces jours, de voir que les bénéfices s'étalent dans l'économie.
12:41Et que tout le reste commence à en bénéficier.
12:47Et c'est comme ça, historiquement, avec toutes les nouvelles technologies.
12:52Normalement, dans le passé, dans les siècles qui viennent de passer, ça prend des décennies à se généraliser.
13:02C'est toujours des « enablers » et pas les gens qui suivent la technologie.
13:10C'est eux qui gagnent pendant des décennies.
13:12Mais je crois qu'avec les nouvelles technologies, c'est quelque chose qui doit arriver beaucoup plus rapidement.
13:22Donc, pour l'année prochaine, 2026, peut-être qu'on doit attendre d'abord qu'il y aura cette généralisation.
13:30que d'autres joueurs, les gens qui utilisent la technologie, commencent à constater qu'ils ont en tiré des bénéfices.
13:41Sinon, il y a un vrai problème.
13:42Oui, sinon, la technologie n'est pas validée d'une certaine manière.
13:45Là, on retombe dans le format métaverse.
13:49Deuxième chose, en termes de généralisation, vous venez de discuter l'idée que ce ne sera pas que Nvidia.
13:59Nvidia travaille dans un secteur qui, normalement, est parmi les plus cycliques et où il y a la concurrence qui arrive à tous les coups.
14:13Une fois que les bénéfices sont hors des normes, voilà, il y a quelqu'un d'autre qui commette du capital et voilà, les bénéfices disparaissent.
14:24Donc, je crois qu'à l'intérieur des joueurs de l'IA, il doit y avoir un séjour, peut-être aujourd'hui et en 2026, cette diversification, mais une partage différente des bénéfices boursiers.
14:41Mais ça veut dire que ça va être un terrain d'investissement beaucoup plus large qu'il ne l'est aujourd'hui et ça veut dire aussi qu'on va voir apparaître quoi ?
14:51Des primes IA dans certains secteurs ou pour certaines entreprises et puis il y aura des discounts pour des entreprises qui ne sont pas capables d'appréhender la technologie, de l'utiliser correctement.
15:02C'est comme ça qu'on va voir dans des secteurs ?
15:06Je ne sais pas s'il y aura des primes, mais quand même, on doit témoigner l'impact sur les bénéfices.
15:15S'il y a un impact en termes d'une prime de valorisation, peut-être oui, mais au moins un impact sur les bénéfices doit se présenter un de ces jours.
15:25Et à ce moment-là, oui, on peut dire que ce n'est plus que les boîtes comme Nvidia qui en tirent des bénéfices de cette technologie.
15:39Mais que c'est une diffusion beaucoup plus large au reste de l'économie. Comment vous regardez ce thème IA aujourd'hui chez MNG, Florent, et de quelle manière on a envie de rester exposé ou non à ce thème dans la perspective 2026 ?
15:56Sachant effectivement que c'est un thème qui peut être un peu hot, un peu brûlant peut-être.
16:00C'est vrai que beaucoup de choses ont été dites sur cette thématique depuis quelques semaines.
16:06Tous les arguments sont passés en revue sur ce plateau et ailleurs.
16:10On a en même temps une liste exhaustive de ce qui est en faveur de la thématique IA et de ce qui ne l'est pas.
16:16Et c'est vrai qu'au sein de MNG, le clivage au sein de la gestion persiste.
16:24Les comités de gestion sont fracturés autour du thème IA.
16:28Exactement, d'autant plus que nous sommes une maison qui favorise l'initiative, la liberté d'avoir ses propres points de vue.
16:37On n'est pas tous alignés, chaque gérant, chaque équipe de gestion a la possibilité de déployer une vue.
16:44Chez nous, les discussions sont âpres, mais riches.
16:47Et c'est vrai qu'il n'y a pas un point de vue unique qui arrive à émerger.
16:52C'est dire à quel point le sujet est complexe.
16:55Alors, qu'est-ce qu'on peut ajouter à tous les arguments qu'on a pu entendre ces dernières semaines pour éviter à nouveau de faire cette liste ?
17:06Je dirais, en ce qui me concerne, que je suis plutôt du côté de nos gérants actions qui sont ceux qui, notamment ceux qui gèrent des portefeuilles américains, ont du mal à se détacher de cette thématique-là.
17:17Quand on est un gérant d'actions américaines, s'inscrire en faux contre la thématique IA, c'est un acte de gestion compliqué.
17:24Donc, on trouve du côté de nos gérants d'actions américaines des gens qui défendent ce thème-là.
17:31Et je me rattache assez à cette position, et notamment pour les arguments suivants qui viennent en plus de ce qu'on a pu entendre.
17:39Le premier, c'est que je ne suis pas sûr qu'on mesure à quel point la révolution technologique qui s'opère est rare et unique.
17:50On est vraiment au début de la diffusion de l'IA dans l'ensemble des industries.
17:56On est au tout début des progrès que ça va nous permettre d'accomplir dans de nombreux domaines comme la santé.
18:04Et donc, ça va bouleverser tellement en profondeur pendant les décennies qui viennent nos sociétés que ça paraît difficile de ne pas plonger dans la thématique avec enthousiasme.
18:15Mais d'ailleurs, quand on écoute des gens comme Sam Altman, ils voient l'IA comme la solution à toutes les difficultés jusqu'au problème du réchauffement climatique.
18:25Quand on écoute les believers, ceux qui y croient, quand on va au bout du raisonnement, oui, tout ça est très vertigineux au final.
18:33Ce n'est pas n'importe quel believer.
18:35Non, non, mais même d'autres, pas que Altman, qui prêche pour sa paroisse.
18:39Ah oui, oui, non, non, mais il y a une vérité.
18:44Et on voit bien que la puissance de calcul combinée à cette intelligence va permettre d'aller extrêmement vite dans la recherche dans de nombreux domaines.
18:57Et donc, évidemment qu'il faut investir massivement et qu'on a cette séquence d'investissement parce qu'il y a un tel boulevard qu'on ne va pas être timoré.
19:08Je comprends que les entreprises de ce secteur cherchent à investir et notamment en recherche fondamentale.
19:13Et c'est là où le marché a peut-être une vision un peu de court terme en regardant la question des bénéfices qui seraient éventuellement entamés dans les prochaines années
19:23ou les cash flows qui pourraient être réduits en dire là, c'est gênant, s'il y a un peu moins de bénéfices, un peu moins de cash flow.
19:28On reproche à Meta de faire un peu trop de recherche fondamentale.
19:31Mais en réalité, si cette révolution technologique vraiment unique dans l'histoire, ce n'est pas uniquement l'électricité au chemin de fer,
19:40si elle est telle que je la décris, peu importe que les cash flows soient réduits dans les prochaines années,
19:46qu'il y ait un peu moins de bénéfices, les PER monteront parce que l'ampleur des progrès à un horizon un peu plus long est telle
19:56qu'on peut faire le pari d'acheter même dans une séquence de bénéfices qui est baissée un peu.
20:00Donc la première idée, c'est de dire qu'on est fâche à quelque chose d'exceptionnel.
20:04Et ce n'est pas juste un outil conversationnel avec lequel on peut s'amusifier.
20:08La deuxième grande idée, à mon sens, c'est que quand j'entends les arguments des uns et des autres,
20:14souvent le dernier argument qui est présenté comme une sorte d'arrière-plan, une toile de fond,
20:21c'est la rivalité géopolitique entre la Chine, les Etats-Unis, voire éventuellement la Russie,
20:27même si sur l'intelligence artificielle, ils sont un peu en retrait.
20:30Et je me demande si, en réalité, ce n'est pas le premier plan de cette affaire, et non pas un arrière-plan.
20:37Le premier plan de cette affaire, c'est que, ça arrive rarement dans l'histoire, là aussi,
20:44c'est le moment où une puissance dominante est sur le point où prend le risque de perdre son hégémonie.
20:52La dernière fois, c'est quand le Royaume-Uni disparaît en tant que puissance dominante au profit des Etats-Unis.
21:00Les historiens datent ça de 14-18, donc on voit, ça n'arrive pas très souvent.
21:05Là, on voit bien qu'il se passe quelque chose sur le plan historique assez exceptionnel,
21:08où la Chine est réellement en capacité de mettre à bas l'hégémonie américaine.
21:13Et donc, on voit assez aisément aussi que ce combat de titans pour la domination mondiale,
21:20il se mène sur ce terrain-là indéniablement,
21:24parce que tout en découle jusqu'aux applications militaires, dont on ne parle pas très souvent.
21:31Mais il faut quand même dire un mot, la technologie militaire, la manière de faire la guerre,
21:36est complètement redimensionnée actuellement par les drones,
21:40et évidemment l'intelligence artificielle qu'il y a derrière.
21:43Le théâtre des opérations ukrainiens est l'occasion pour toutes les armées du monde
21:49de redéfinir complètement leur cadre d'action.
21:53Derrière tout ça, il y a l'intelligence artificielle,
21:55donc il ne faut pas s'étonner de voir Donald Trump et son administration
21:58déclarer que les Etats-Unis doivent demeurer le cœur de la planète intelligence artificielle.
22:05Donc c'est un enjeu de domination mondiale, et donc il y aura d'une manière ou d'une autre un soutien des pouvoirs publics,
22:14et notamment par la commande publique par raison.
22:17C'est pour ça que quand la CFO d'OpenAI fait une bourde en parlant de backstop gouvernemental,
22:23qu'elle est obligée de corriger, j'ai quand même du mal à croire qu'elle n'a pas fondamentalement raison.
22:28C'est-à-dire qu'une boîte aussi systémique qu'OpenAI, Sébastien, s'il y a demain un problème,
22:35c'est comme les Man Brothers.
22:36On ne peut pas laisser tomber une boîte comme OpenAI aujourd'hui,
22:39quand on est l'administration américaine,
22:41Trump en l'occurrence face à Deep Sea et face à l'offensive chinoise sur ce terrain.
22:47Après, les Américains, ils ont l'embarras du choix.
22:50Donc on peut laisser tomber OpenAI, il y en a une autre derrière qui prend la place.
22:53Ce n'est pas ça, c'est qu'en fait, ce qu'elle a dit, c'est que notamment les Chinois sponsorisent l'énergie.
22:59Power is free.
23:00Ils sponsorisent l'énergie et c'est le gros bottleneck pour ça aujourd'hui.
23:05Donc l'énergie est sponsorisée en Chine et c'est un énorme avantage comparatif.
23:11Mais ça veut dire que c'est un appel de la CFO d'OpenAI en disant qu'on aura besoin aussi de...
23:16Je suis tout à fait d'accord avec la souveraineté parce qu'en réalité,
23:19mais sauf que les Chinois, ils ont Deep Sea et ils ont Alibaba, ils ont un ou deux acteurs.
23:23Les Américains en ont plein, on vient d'en parler.
23:24Donc en fait, OpenAI n'est pas systémique.
23:27Il n'est pas systémique.
23:29Moi, je vois...
23:30Mais il l'est boursièrement.
23:31En fait, il y a deux choses différentes.
23:33Oui, il y a les marchés financiers et ça, et la réalité industrielle qui fait que si OpenAI tombe,
23:39vous avez Google, vous avez l'État, vous avez tout ça, et ce n'est pas la fin du tout.
23:44Il y a Claude, donc il y a d'autres gens.
23:46Donc c'est tout le temps que c'est un McMahon qui a réussi à se mettre au centre et ainsi de suite.
23:51Mais par contre, effectivement, boursièrement, ce serait une catastrophe.
23:55Après, sur la partie souveraineté, c'est vrai que mon Trump ne va pas rester au pouvoir pendant des années
24:02parce qu'il a atteint par l'âge, même lui.
24:04Mais s'il décidait demain de dire...
24:09Comme il a fait point de vue, il leur a dit, vous voulez vendre aux Chinois, c'est 15% de taxes internes.
24:13Le mec est fou.
24:15Mais il peut très bien exiger de Microsoft, qui est quand même l'actionnaire des références d'OpenAI,
24:22de dire, OK, maintenant, Tchad GPT, vous voulez le vendre aux Européens, là ?
24:25Eh bien, on le taxe.
24:28On met un péage de sortie, quoi.
24:29On met un péage de sortie.
24:30Et qu'est-ce qui se passe ?
24:31Parce que quand vous discutez avec tous les patrons du CAC 40,
24:35qui sont tous la patrie, la patrie, la patrie,
24:38qui font héberger leur data par Amazon, par Google, par Microsoft et pas par OVH,
24:43et qui utilisent, pas uniquement pour leur data center, mais pour leur calcul.
24:48Mais là aussi, parce qu'en fait, ils sont comme ça.
24:49Parce que l'IA d'Amazon, l'IA de Google, et l'IA de Microsoft,
24:54comme ils sont aussi hébergeurs, ils ont tous ces métiers-là,
24:58c'est une espèce de one-stop-shop qui est redoutable.
25:02Mais le sujet, c'est qu'à la fin, au même titre que je crois que c'est les Belges
25:06qui voulaient acheter des F-15 ou des F-40 ou je ne sais pas quoi,
25:10et Trump, s'il appuie sur un bouton, il ne décolle pas leur avion.
25:13Donc, la souveraineté, elle est multiple.
25:16Et l'IA est un énorme vecteur.
25:19Non, parce que vous mettez de l'IA, on parle de...
25:22Il y aura de l'IA partout, c'est évident.
25:24Vous mettez de l'IA dans un scanner, sauf que si c'est en tropique,
25:29et que Trump, il dit non, non, c'est fini ça.
25:31Et ça sera possible, il y aura des bacs d'or de partout, en fait.
25:34Donc, il ne faut pas lâcher Mistral maintenant, quoi.
25:36Enfin, il ne faut pas maintenant, ni demain.
25:39Évidemment que non, sauf que le vrai sujet de l'IA,
25:41si on fait la minute sociétale, c'est aussi de s'intéresser à l'histoire.
25:46Parce que moi, j'ai un gamin de 14 ans, le monde, il le voit à travers le chat de GPT.
25:51Donc, c'est-à-dire que quand il se pose une question, c'est le chat de GPT qui répond.
25:55Et où est le filtre ?
25:56Enfin, moi, je conseille à tout le monde de relire 1984,
25:59la novlangue et tous ces sujets-là.
26:01L'histoire, ça sera ce que les modèles disent.
26:05Et si vous enlevez tout un pan...
26:07Ah non, mais c'est vrai que c'est vertigineux.
26:09Je ne juge pas.
26:10C'est vertigineux.
26:10Mais voilà, vous vous retrouvez avec une réalité.
26:13Nous, je pense qu'on est, collectivement, on sera l'optimum de l'IA.
26:18C'est-à-dire qu'on est les gens qui...
26:19Parce qu'on a eu l'éducation d'avant.
26:21...qui utiliseront l'IA en ayant une vie avant.
26:25Ça me va bien.
26:26Je pense que c'est un peu moussé, mais on a un peu de recul.
26:32Bon, il me reste quelques minutes.
26:33Peut-être abordons aussi les autres sujets de cette fin d'année.
26:35Je veux bien, Paul, la décision de la Fed, donc, dans 15 jours,
26:39est-ce que c'est un leap of faith ?
26:42Est-ce que la Fed va devoir, je ne sais pas,
26:46prendre cette décision comme un acte de foi,
26:49c'est-à-dire sans les données dures habituelles ?
26:52Et est-ce qu'il va falloir faire un choix
26:53qui sera un peu dans l'inconnu, d'une certaine manière ?
26:58À mon avis, ils ont le temps de l'attendre.
27:00Ce n'est pas nécessaire.
27:01Ils ont fait déjà deux réductions de taux, septembre et octobre.
27:07Et ce n'est pas nécessaire de faire un troisième cette année.
27:12Je crois qu'il y a eu une pression dans les marchés.
27:15Une fois qu'après la dernière réunion de la Fed,
27:20qu'il y avait une déception dans les marchés,
27:23ils avaient mal réagi.
27:26Donc, je crois qu'il y a eu une pression venant des marchés.
27:29Et sûrement, il y a eu une pression venant de la Maison Blanche.
27:33Et une pression venant de certains membres de la Fed.
27:39Oui, proches de la Maison Blanche.
27:43Qui sont dans la poche de la Maison Blanche.
27:45Mais décembre, janvier, je ne m'appelle plus quel mois il y a des réunions.
27:54Janvier, mars, voilà.
27:55Mais ce n'est pas très important que ça arrive le mois de décembre.
28:01La Fed va continuer à réduire ce taux,
28:04peut-être quatre fois jusqu'à fin de 2026.
28:08Le rythme a moins d'importance.
28:10C'est ça qui est important.
28:12D'accord, je comprends.
28:14Il n'y aurait pas tant d'incohérences
28:16si la Fed sautait le meeting de décembre
28:19en disant que ce sera peut-être finalement janvier.
28:22Non, à moins d'un fait, non.
28:24Sur cette idée d'une poursuite des baisses de taux de la Fed,
28:27et jusqu'où, Florent ?
28:29Difficile de dire si cette baisse de taux de décembre interviendra ou pas.
28:32Mais ce qui semble clair, c'est que la tendance est clairement
28:35un cycle de baisse de taux qui va se poursuivre.
28:38Et si nécessaire, l'utilisation du bilan de la Fed.
28:43Et c'est cohérent avec ce qu'on racontait avant
28:46sur cette séquence d'investissement massif dans la technologie,
28:49dans un contexte de rivalité géopolitique mondiale.
28:52On a rarement eu des politiques monétaires durablement orthodoxes.
28:57On cherche à tout prix à maîtriser parfaitement l'inflation
29:00quand il y a des enjeux de souveraineté,
29:02d'investissement massif qui sont présents.
29:04Donc le sens de l'histoire, c'est quand même de maintenir une trajectoire
29:09plutôt baissière des taux pour pouvoir permettre le financement
29:12de tout ce qu'on a décrit.
29:14Sur les thèmes 2026, Paul, qu'est-ce qui sera nouveau l'an prochain
29:19sur le plan des marchés ?
29:21Qu'est-ce qui ne sera pas nouveau ?
29:23Comment vous réfléchissez à cette question de l'horizon 2026
29:27sur le plan de l'investissement ?
29:29Je crois que d'abord avec la baisse des taux aux US,
29:34mais surtout ailleurs depuis quelques années,
29:38j'attendrai qu'il y ait plus de croissance l'année prochaine.
29:44Donc, baisse des taux, accélération des masses monétaires,
29:48augmentation de salaire réel, pas énorme,
29:53mais il y a quand même une augmentation.
29:54D'ailleurs, en Europe, les taux d'épargne qui sont assez élevés,
30:00donc il y a la capacité, je crois, de dépenser plus.
30:09Donc pour moi, il y aura une accélération.
30:11On n'a pas été en récession,
30:13puisque c'est une période de croissance mitigée,
30:18médiocre.
30:19Donc une accélération,
30:22et normalement, avec une telle accélération,
30:25ça c'est quelque chose qui bénéfice
30:26des classes d'actifs plus cycliques, plus à risque.
30:32Seul problème est que 2025 a été une année très bonne.
30:37Oui, très bonne pour ces classes d'actifs.
30:39Oui, c'est ça.
30:39Très bonne, mais c'est la troisième année à filer.
30:42Donc, je pense que 2026, ça sera aussi bien,
30:48mais il faut vraiment qu'il y ait cette accélération
30:53et qu'il n'y a pas...
30:55Je crois que le risque principal sera peut-être côté inflation.
31:01Dans quel sens ?
31:02Parce que l'inflation, depuis quelques années,
31:10il y a eu une tendance vers le bas.
31:13Cette tendance, on ne le voit plus.
31:18Et en fait, depuis quelques mois,
31:21j'ai l'impression que dans certains endroits,
31:22il y a une augmentation des taux d'inflation.
31:25Avec une accélération économique,
31:27accélération des masses monétaires,
31:29peut-être que je suis trop vieux,
31:32j'ai des souvenirs des jours où...
31:36Oui, paraît-il que ça marchait comme ça.
31:37Il y a eu un lien entre les masses monétaires et l'inflation.
31:41Mais quand même, pour moi, ça, c'est un risque.
31:45Il y a très peu de classes d'actifs qui aiment l'inflation.
31:48Non, oui.
31:49Celles qui aiment bien l'inflation, c'est les hard assets,
31:52c'est des actifs réels.
31:54C'est plutôt ça, généralement, on recherche.
31:55Non, mais pas toujours.
31:57Pas toujours.
31:57Mais, donc, pour moi, accélération économique,
32:03les commons industriels, par exemple.
32:04On parlait de l'énergie,
32:06Pauline parlait de l'énergie tout à l'heure,
32:09où les prix ont été très faibles.
32:12Avec une accélération économique,
32:13ça peut aider l'énergie et les métaux industriels.
32:18Peut-être l'immobilier aussi,
32:21je crois qu'il y a un aspect cyclique.
32:23Pour moi, on vient de parler largement de phénomènes d'IA.
32:30Je ne sens pas la nécessité de prendre le risque sur l'IA,
32:36avec des prix aussi élevés.
32:39Mais je crois qu'il y a, d'ailleurs,
32:41il y a beaucoup d'opportunités,
32:44beaucoup de possibilités.
32:46En dehors de l'IA, d'être la vie en dehors d'IA.
32:49Le marché chinois reste toujours un bon marché, à mon avis.
32:55Le tech chinois a surperformé le tech américain depuis...
32:59Ça, c'est plutôt dans la continuité de ce qu'on a vu en 2025.
33:02Mais cette tendance-là ne s'arrête pas pour vous l'an prochain.
33:04À mon avis, non.
33:06Et une continuation aussi,
33:08mais je crois que c'est important
33:09parce que ça nous permet d'avoir de la diversification.
33:13C'est que dans la partie défensive,
33:16où la duration est courte,
33:19liquidités, CLOs,
33:22bank loans,
33:25les taux sur ces classes d'actifs sont toujours intéressants.
33:30Donc, on peut diversifier
33:33sans perdre la possibilité de gagner de l'argent.
33:40Quels sont les thèmes qui vous intéressent pour 2026 chez MNG ?
33:45La continuité avec 2025,
33:47ce sera quand même sans doute la persistance de cette thématique de l'IA
33:50et bien au-delà de 2026.
33:53Et aussi parce que, je peux l'ajouter,
33:56il y a une dimension civilisationnelle,
33:58il y a un projet de civilisation derrière l'IA
34:00que vous lisez,
34:01tous les penseurs de la tech,
34:04les patrons de la tech,
34:05ils vous parlent de leur philosophie,
34:07quasiment religion.
34:08Il y a toute la théorie du transhumanisme.
34:10Donc, ce sont les gens qui ont la foi,
34:12ce sont des missionnaires.
34:13Évidemment, on déplace des montagnes
34:14quand on croit qu'on est en train de créer un monde nouveau.
34:17Donc, c'est pour ça que ça va durer encore un certain temps.
34:19Ça, c'est la continuité.
34:21Avec 2025,
34:22ce qui risque de changer,
34:24c'est qu'en 2025,
34:26il y a eu ce moment de doute du marché
34:28à l'occasion du Liberation Day
34:30où on s'est dit,
34:30bon, voilà, les Etats-Unis vont décrocher,
34:32le dollar va décrocher,
34:33c'est la fin du modèle américain
34:34et donc, il faut racheter de l'Europe.
34:36Comme le dollar baisse,
34:37il faut racheter des émergents.
34:38Ce vent-là que les actions européennes
34:41ou émergentes ont eu dans les voies
34:43risque d'être un peu moins ferme
34:45parce que la thématique
34:47de la fin du dollar
34:48ou du modèle américain
34:50qui serait complètement détruit
34:52par les inédites de Donald Trump,
34:53c'est une thématique...
34:54On va régler le curseur à nouveau un peu...
34:56Exactement, donc sans doute moins dynamique
34:58pour les actions européennes
34:59ou l'émergent
35:02et puis, comme quand même tout ça
35:04est fondé sur du déficit
35:07un peu partout,
35:09de la dette,
35:10toujours sans doute l'or
35:11qui va être le baromètre
35:14de ce débasement monétaire généralisé.
35:17Donc voilà peut-être les grands axes
35:19qu'on peut fixer pour 2026.
35:21Non seulement n'enterrons pas
35:22le marché américain,
35:23mais c'est un marché qui peut être
35:24ou retrouver du leadership
35:26là, vous dites,
35:28sur l'horizon 2026.
35:30Ça restera le grand catalyseur
35:31des marchés mondiaux.
35:33Bon, Sébastien,
35:34qu'est-ce qui changera en 2026 ?
35:36Ou pas ?
35:37Ce qui ne va pas changer déjà,
35:38c'est que les marchés,
35:39c'est aujourd'hui les influenceurs
35:40et les algos.
35:42Donc,
35:43et le retail.
35:44Donc, via les influenceurs,
35:45c'est le retail.
35:45Je crois qu'aux Etats-Unis,
35:46le retail, maintenant,
35:47c'est plus de 20%, je crois.
35:48Oh bah oui, 30, 40.
35:49Vous voyez que même
35:50les stocks,
35:51single stocks négociés,
35:52plus de 50%
35:53se font via des plateformes
35:54type Robinhood aujourd'hui.
35:55C'est pour ça que je ne présente pas,
35:56en fait.
35:57Ah, parce que la partie influenceurs
35:59avec, je vous raconte n'importe quoi,
36:00enfin, pas toujours n'importe quoi,
36:01d'ailleurs,
36:02mais donc,
36:02la partie momentum.
36:03Alors, on me rappelait quand même,
36:04il y a quand même un stock investi
36:06dans les marchés
36:07qui sont gérés par des professionnels.
36:09Ces gens-là comptent aussi.
36:11Mais par contre,
36:12la partie algo,
36:14on le voit avec le crypto
36:15et le bitcoin,
36:15je veux dire,
36:16ça va comme ça,
36:17comme ça,
36:17parce que tout se met en même temps.
36:18Tout est corrélé.
36:19Moi, c'est la partie qui m'inquiète,
36:20c'est l'espèce de corrélation
36:21entre les actifs
36:22liée au fait
36:23que les investisseurs finaux,
36:24c'est beaucoup des programmes
36:26et que tout va dans un sens
36:27et qu'on n'a jamais vécu
36:28de krach algorithmique encore.
36:30Donc ça,
36:30c'est le truc,
36:32c'est la petite période.
36:34Ça fera partie des features,
36:36des caractéristiques
36:36des prochaines crises.
36:37Moi, je crois qu'il faut avoir
36:39ça quand même en tête.
36:40Après,
36:40sur les parties thématiques,
36:42des thématiques
36:42que j'ai envie de pousser
36:43et de réfléchir,
36:45c'est la santé
36:45qui a souffert
36:47en 25 de Trump
36:49comme plein d'autres choses.
36:50Mais c'est probablement
36:51l'industrie
36:52qui aujourd'hui
36:52a le plus de potentiel
36:53de croissance
36:54en dehors de l'IA pur,
36:56qui a le plus en plus
36:57de gros potentiel
36:58de croissance
36:59par rapport
36:59à la valo actuelle.
37:00D'accord.
37:01Vous parlez quoi ?
37:01Des gros labos,
37:03enfin des labos pharma ?
37:04Voilà,
37:05mais pas uniquement.
37:06C'est les labos pharma,
37:07c'est la medtech
37:08avec plein de grosses medtech,
37:10les fraisénus,
37:11toutes ces sociétés-là
37:11qui ont eu l'horreur de gloire
37:13pendant le Covid
37:14et qui ont eu
37:15un post-Covid
37:16un peu compliqué
37:16pour deux raisons,
37:17le déstockage
37:18et la hausse des taux
37:19qui a fait
37:20que ces sociétés-là
37:21ont beaucoup d'irrêté
37:22et globalement,
37:23au-delà de la santé,
37:24on est assez fan
37:25pour 2026
37:26de réfléchir
37:27à la thématique de qualité.
37:28Vous l'avez précisé,
37:29ça fait trois ans
37:30ou quatre ans
37:31que la qualité
37:31sous-performe
37:32assez massivement
37:33donc il y a
37:34un grand d'irrêting.
37:36Il y a toujours
37:37les taux
37:38qui sont plus bas
37:39et la réalité,
37:41c'est qu'on est quand même
37:42dans une géopolitique
37:42où on ne voit pas grand-chose
37:44et ça,
37:45je ne crois pas
37:45que ça va s'améliorer
37:46mentalement,
37:47ce qui veut dire
37:47que les sociétés
37:48de qualité
37:48où on a un peu
37:50de visibilité,
37:51peut-être que ça va
37:52un peu regagner
37:53ces lettres de blesse
37:54parce qu'elles sont
37:54beaucoup moins chères
37:55et que la visibilité,
37:56ce n'est pas si mal.
37:57Donc,
37:57tous les trucs chiants
37:58comme les utilities,
37:59les utilities,
38:02on en a parlé
38:03un peu avec ça.
38:04Ça a bien fait,
38:04les utilities.
38:05Je pense que ça peut
38:06continuer parce que
38:07dans la partie souveraineté,
38:08l'énergie,
38:08c'est important.
38:09Il y a plein de sociétés
38:10qui n'avaient
38:11que personne regardée
38:12qui aujourd'hui
38:14a regardé.
38:16Super teaser
38:16parce qu'on va parler santé
38:17dans le dernier quart
38:18d'heure thématique.
38:19Merci beaucoup,
38:19messieurs.
38:20Merci d'avoir été
38:20les invités
38:21de Planète Marché
38:21ce soir.
38:22Sébastien Lélevé,
38:23Montpensier Arbevel,
38:24Paul Jackson,
38:25Invesco,
38:25Florent Delorme,
38:26M&G Investments.
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