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  • il y a 1 jour
Ce mardi 25 novembre, François Durvye, directeur général d'Otium, était l'invité dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good morning business, parole de patron.
00:03Il est 8h43 sur BFM Business et sur AMC Live.
00:06Notre invité ce matin c'est François Durvie.
00:08Bonjour, vous êtes le directeur général d'Otium.
00:10Otium fondé par Pierre-Edouard Serrin en 2009.
00:14On ne prévait été quittier, 1,7 milliard d'euros d'actifs au 30 juin 2025.
00:18Vous financez une bonne partie de la French Tech, 130 participations.
00:22Jimmy, Prosper, Neolite, Payfit, il y a aussi Hawking,
00:25avec un rythme par an de 40 millions d'euros d'investissement.
00:28Vous êtes venu ce matin sur ce plateau parce que vous avez souhaité réagir à un article du Monde
00:33qui vous a déplu, vous avez même publié un communiqué pour Réponse.
00:36C'est une enquête qui dit en creux qu'il est compliqué de mélanger politique et affaires
00:40et que votre proximité avec le Rassemblement National et le projet de Pierre-Antoine Sterrin
00:45est désormais un problème financier pour Otium.
00:48Le Monde parle de radioactivité. Dans quel état se trouve Otium aujourd'hui ?
00:52Merci de me recevoir et de me donner l'occasion de répondre à tout cela.
00:55Un petit mot sur Otium que vous avez décrit brièvement.
00:58Pour vous rappeler cette histoire formidable, Otium, nous sommes effectivement un single family office.
01:03On gère l'actif professionnel de Pierre-Édouard Sterrin, qui est le fondateur de Smartbox.
01:07Smartbox qu'il a créé en avril 2003 avec 5000 euros de capital social.
01:12Et donc les 1,7 milliard d'euros d'actifs que nous gérons aujourd'hui, dont vous parliez,
01:17sont tous issus de ces 5000 euros de capital social il y a 22 ans.
01:21Ces 5000 euros sont devenus 1,7 milliard grâce au succès de Smartbox que l'on connaît
01:26et grâce au succès successif de tous les investissements qui ont été réalisés par Otium
01:30depuis sa création il y a un peu plus de 15 ans.
01:35Donc notre métier, c'est cette création de valeur.
01:37Et Otium, c'est un objet exclusivement business, dont le seul KPI, le seul indicateur,
01:43est de générer 25% de valeur par an.
01:45Et donc de prolonger cette trajectoire que nous avons eue depuis 22 ans
01:49pour atteindre, c'est notre objectif, 5 milliards d'euros d'actifs en 2030.
01:54Donc voilà ce qu'est Otium en quelques mots.
01:57Donc cet objectif de 5 milliards d'euros d'actifs,
02:00est-ce que vous aurez des difficultés à l'atteindre ?
02:02Est-ce que vous avez, comme le dit le monde aujourd'hui, des difficultés de financement ?
02:06Alors des difficultés à l'atteindre, évidemment.
02:08Une telle croissance, une telle trajectoire, au-dessus du marché de fait,
02:12c'est évidemment difficile.
02:13Enfin, rien ne crée beaucoup de valeur, sans beaucoup d'efforts et beaucoup de travail.
02:16Donc, est-ce que ça sera difficile ?
02:18Oui, évidemment, de la même manière que notre trajectoire passée, elle-même, a été difficile.
02:22Est-ce qu'on rencontre des difficultés nouvelles ou particulières en lien avec ce que vous mentionniez ?
02:27Non.
02:28Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait ?
02:29On crée des boîtes, si je vous parle deux secondes de ce que nous faisons.
02:32On a deux modes opératoires.
02:34On crée des startups, donc on a une idée, on se dit que cette idée correspond à un besoin numérique.
02:38Vous avez un studio.
02:39On a un studio, et donc on va chercher des entrepreneurs.
02:41On crée entre 6 et 10 boîtes par an.
02:43Et puis, d'autre part, on fait de la consolidation sectorielle.
02:46La consolidation sectorielle, c'est quoi ?
02:47C'est de dire, j'ai un marché qui est profond, très morcelé, en croissance, et je n'ai pas de leader naturel.
02:53Donc, je vais aller acheter des petites boîtes pour en faire une grosse, pour faire simple.
02:56Donc, on l'a fait dans les loisirs, avec Adrena, qui est aujourd'hui une boîte très importante,
03:00qui a 150 points de vente entre la France et les États-Unis.
03:02On l'a fait dans la sous-traitance de la filière nucléaire, par exemple,
03:05avec Alfeor, que préside Arnaud Montebourg,
03:08qui a vocation à être un valéo du nucléaire.
03:11Donc, tout ça, on le fait. Et donc, pour réaliser ces opérations,
03:14on rencontre des entrepreneurs qui nous rejoignent pour créer ces boîtes.
03:17On rencontre des patrons de PME, quand on achète leur entreprise, pour les consolider.
03:22On rencontre évidemment tous les partenaires bancaires ou autres
03:25qu'on peut avoir l'occasion de rencontrer dans ces opérations-là.
03:28Et tous ces gens-là, c'est des gens qui continuent à nous accompagner.
03:31Parfois, évidemment, le sujet politique que vous mentionniez vient dans la discussion,
03:34mais il n'est jamais un frein pour la réalisation de nos opérations.
03:37Mais on a entendu pendant des années Marine Le Pen dire
03:40« j'ai des difficultés à me financer pour ma campagne ».
03:43On sait à quel point les banques sont frileuses sur la question de la politique.
03:46Est-ce qu'aujourd'hui, ce sont des discours que vous entendez ?
03:50Non, parce qu'en vérité, on fait la part des choses.
03:52Autium, c'est un objet business.
03:53Vous, oui, mais les banques ?
03:54Les banques le comprennent aussi.
03:55Elles savent quelle est notre trajectoire.
03:57Elles savent quels sont nos procédés d'investissement.
04:00Elles connaissent notre stratégie.
04:01Et elles savent que nous faisons tout ça dans un cadre où, certes, nous respectons la liberté de chacun.
04:07Et le fait que tout le monde, chez Autium, et charité bien ordonnée, commençant par soi-même,
04:11nous aussi, Pierre-Edouard Stern ou moi-même, nous avons le droit d'avoir des engagements personnels.
04:15Vous dites que vous n'êtes pas un fond politique ?
04:17Nous sommes un objet exclusivement économique.
04:19Mais dans ce fameux papier du Monde, la journaliste raconte que vous avez des entreprises que vous avez financées,
04:28qui rendent leur financement, des gens qui se sentent éclaboussés par les projets politico-civilationnels de M. Sterrin,
04:35et que, du coup, ça résonne directement chez vous.
04:39Qu'est-ce que vous répondez ?
04:40Que je ne le constate pas.
04:41Alors, cet article est un article politique, orienté, évidemment, écrit par un journaliste politique
04:47qui, à l'instant, s'est un peu inventé critique économique.
04:51Cet article, en vérité, prévente des choses qui sont factuellement fausses.
04:54Donc, nous n'avons aucune difficulté financière.
04:58Toutes nos participations, les plus grosses en tout cas, ont une performance cette année qui est excellente.
05:02Et nous n'avons pas rencontré de cas du type de celui qu'il mentionne.
05:06Pierre-Edouard a d'autres engagements,
05:07civilisationnels, caritatifs, dans lesquels il a sans doute ce genre de difficultés.
05:13Mais il n'y a, dans nos sujets business, pas de cas du type de celui que vous mentionnez.
05:16Comment vous trouvez la French Tech ?
05:18Aujourd'hui, vous en avez financé une bonne partie.
05:21Certains, parfois, ne vous citent pas à la tête de leur financement.
05:26Certains se cachent.
05:27Certains ont rendu l'argent, comme disait le monde.
05:31Vous les trouvez comment dans leur comportement ?
05:34Vous dites qu'ils crachent un peu dans la soupe.
05:37Vous les trouvez un peu ingrats ?
05:38Mais à nouveau, Autium a investi dans la tech française.
05:42Pierre-Edouard a été reconnu comme étant le principal business angel plusieurs années consécutives.
05:46Donc, on est effectivement un très gros acteur dans la tech.
05:48On a investi dans trois licornes, Payfit et Hawking, mais aussi Pollen dans le consumer.
05:54Ce sont des boîtes qu'on a soutenues très tôt dans leur développement,
05:58qui n'ont jamais caché leur actionnariat de fait.
06:01Deux d'entre elles dans lesquelles nous sommes toujours actionnaires.
06:03Donc, ces boîtes-là n'ont jamais présenté, à nouveau, de cas de figure du type de celui que vous mentionnez.
06:09Dans d'autres domaines que Pierre-Edouard a soutenus, il y a peut-être eu des comportements de ce type,
06:12auquel cas, effectivement, ils ne sont pas très élégants.
06:15Quel est votre engagement à vous, aujourd'hui, dans Autium ?
06:18On vous dit partant.
06:19Certains racontent que vous avez déjà fait vos valises,
06:22que vous avez un projet après politique avec le Rassemblement national.
06:26Est-ce que vous êtes partant de la direction générale d'Autium ?
06:29Non, rien de tel qui ne soit acté.
06:31Et puis, je vais vous dire une chose.
06:32Vous savez, moi, quand je suis arrivé chez Autium, au début de l'année 2022,
06:35on avait un peu moins d'un milliard d'euros d'actifs.
06:37Aujourd'hui, on a 1,7 milliard d'euros d'actifs.
06:40Donc, les 750 millions d'euros d'actifs de différence qui se sont créés en 4 ans,
06:44ils ne se sont pas tout à fait trouvés sous le sabot d'un cheval.
06:46Donc, ils sont le résultat d'un engagement, d'un travail permanent, important et difficile, d'ailleurs.
06:52Et donc, c'est mon engagement plein.
06:54Et ça continue à être mon plein engagement à la tête d'Autium aujourd'hui.
06:57Vous n'avez pas de date de départ ?
06:59Non, je n'ai pas de date de départ.
06:59Maintenant, est-ce que dans un an, vous serez toujours chez BFM Business ?
07:03Nul ne le sait.
07:04De la même manière, je ne sais pas où je serai dans un an.
07:05Mais aujourd'hui, il n'y a rien de tel qui soit acté.
07:07Comment vous qualifiez aujourd'hui votre rôle auprès du Rassemblement national ?
07:11Est-ce que vous êtes un conseiller officiel ?
07:13Un conseiller de l'ombre ?
07:15Est-ce que vous avez envie d'aller plus loin aujourd'hui ?
07:17Je ne sais pas si c'est véritablement ma place là où vous me recevez comme directeur général d'Autium
07:23que de vous répondre à cette question.
07:24Ce que je peux vous dire, c'est que moi, ce que je vois dans toutes les entreprises de notre portefeuille,
07:29c'est ce besoin d'avoir, de fait, un soutien de l'État,
07:32qu'elles n'ont pas toujours trop d'entreprises.
07:34Et je pense que beaucoup d'entrepreneurs dans ce pays partageraient mon point de vue.
07:37Mon sentiment qu'elles sont insuffisamment comprises ou soutenues par l'État ou ses émanations.
07:43Et donc, il me semble qu'une certaine manière, tout dialogue qui peut exister entre le monde de l'économie réelle
07:48et les politiques est bienvenu.
07:51Vous considérez comme un pont, comme une sorte de go-between entre deux mondes qui ne se parlaient pas.
07:55Oui, si il y en a plein d'autres, je m'en réjouis également,
07:56parce que je pense que cet échange est nécessaire pour que l'État comprenne ce qu'il peut faire
08:01pour aider les entreprises à créer de la valeur.
08:03Et donc, tous ceux qui y contribuent ont un rôle qui est de fait bénéfique à tous.
08:07Et si je peux, à ma petite mesure, y contribuer, je pense que je veux.
08:09À quel point ça fonctionne ? C'est-à-dire que souvent, quand on parle avec les membres du Rassemblement national,
08:14ils disent « Désormais, on parle à tout Paris, à tout le CAC 40, à toute la French Tech, les PME. »
08:19Et puis, après, quand vous interrogez les patrons, ils ne disent pas du tout « On ne les rencontre pas,
08:23on fait un cordon sanitaire encore. »
08:25Donc, on n'a pas du tout la même version.
08:27Ça marche ? Vos déjeuners, vos dîners, etc. ?
08:29Vous arrivez à faire rencontrer du monde et à faire justement parler ces deux mondes ?
08:34Mais à nouveau, enfin, encore une fois, je ne sais pas si c'est mon mandat ici de vous répondre à ce type de questions.
08:39Je me réjouis si de tels dialogues existent, parce qu'ils sont bénéfiques à tous.
08:42Et qu'encore une fois, l'économie, les entreprises, les entrepreneurs ont besoin d'être compris par l'État,
08:48soutenus par l'État et par les politiques, qui qu'ils soient.
08:51Et donc, à nouveau, si j'y contribue un peu, je n'en rougis pas, au contraire.
08:57Mais je pense que c'est nécessaire pour que les entreprises puissent croître et créer de la valeur, ce qui est leur vocation.
09:03Comment vous regardez les débats budgétaires aujourd'hui ?
09:05On voit énormément de patrons, on en a encore un juste avant vous,
09:07qui travaille pour la French Tech à Barcelone, qui disait aujourd'hui,
09:10on a un peu cassé l'envie d'entreprendre en France.
09:14Il semble que ce ne soit pas l'endroit.
09:16Il a des coups de fil de gens qui veulent partir à Barcelone.
09:18Comment vous regardez aujourd'hui l'ambiance ?
09:20Comme tout acteur économique, je regarde ça un peu interpellé
09:24par la déconnexion qu'il y a effectivement entre ces débats et les besoins réels de l'économie.
09:30Et on le voit de fait dans tous les indicateurs, dans les dépôts d'entreprise, etc.
09:34Une très grande difficulté aujourd'hui à se positionner dans un environnement qui semble extrêmement instable.
09:39Et donc, comme tout entrepreneur, j'appelle, j'espère, une forme de stabilité de tout cela
09:43qui permettra à chacun de savoir investir dans un cadre plus serein.
09:47Vous pensez qu'on a besoin d'une stabilité budgétaire à tout prix,
09:51quitte à voter quelque chose qui peut être compliqué, même pour les entrepreneurs et les entreprises ?
09:57Ce qui est certain, c'est que tout investisseur, tout entrepreneur a besoin de cette vision de la stabilité,
10:02stabilité dans tous les domaines, mais notamment budgétaire, pour pouvoir se projeter et investir.
10:07Donc, c'est évidemment une contrainte nécessaire, une condition nécessaire à l'investissement,
10:12à la création de valeur par les entreprises.
10:13Le patronat cite de plus en plus Jean-Jean Méloni comme exemple de ce qui se fait à droite.
10:19Est-ce que c'est votre cas ?
10:21C'est certain qu'il y a un certain nombre d'économies européennes
10:23dans lesquelles on a une prospérité qui est meilleure, une croissance qui est meilleure.
10:27Nous, on le voit dans un certain nombre de nos activités, dans nos activités de loisirs, par exemple.
10:30On a beaucoup d'activités en Europe du Sud, où on voit des tendances de consommation
10:33qui sont bien plus favorables et qui sont de fait bénéfiques à toutes les entreprises
10:37qui investissent dans ces pays et qu'on ne peut que souhaiter voir arriver en France également.
10:42Si je vous demande, est-ce que vous êtes plutôt sur la ligne Tanguy
10:44ou sur la ligne Bardella, est-ce que vous allez me répondre ?
10:47Non.
10:48Merci beaucoup François Durville d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.
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