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  • il y a 22 heures
Ce lundi 17 novembre, Henri Giscard d'Estaing, ex-PDG du Club Med, président de l’École du Leadership de Paris, était l'invité dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good morning business, parole de patron.
00:038h43 sur BFM Business et sur AMC Live.
00:06Notre invité, on est ravis de l'accueillir, c'est Henri Giscard d'Estaing.
00:08Bonjour.
00:09Bonjour.
00:09L'ancien patron du Club Med.
00:11Vous êtes désormais président de l'école du leadership de Paris.
00:15Vous avez donc dirigé le Club Med pendant 23 ans
00:16et vous allez vous engager dans une nouvelle carrière de professeur en management.
00:22Expliquez tout ce que vous connaissez, des jeunes, du management, du leadership.
00:26Votre théorie aujourd'hui, c'est qu'on ne parle pas assez aux managers
00:30et surtout, on n'est pas en France au niveau d'informations
00:36qu'ont les Américains voulaient apprendre aux jeunes et aux moins jeunes à mieux diriger.
00:42Alors, aujourd'hui en France, on applique le management
00:45et le management ça vient des Etats-Unis.
00:48Et le monde a changé et puis il va changer encore plus
00:50avec l'intelligence artificielle et tout ce qui est en train de se passer.
00:53Et ça, alors que les gens ont changé, et en particulier les jeunes.
01:01Le management c'est quoi ?
01:03C'est appliquer des process, c'est appliquer des règles.
01:07C'est important de le faire.
01:09Mais si on ne sait pas pourquoi, si on ne sait pas quel est l'objectif,
01:12si on n'a pas une vision, un projet, on ne le fait pas.
01:17Aujourd'hui, les gens votent avec leurs pieds.
01:19S'ils ne se sentent pas engagés dans quelque chose qui a du sens, ils s'en vont.
01:25Je suis convaincu et je crois l'avoir observé au Club Med
01:29que quand, en sens inverse, ils savent pourquoi ils le font,
01:32quand ils ont une belle ambition,
01:34quand ils voyaient que leur rôle c'était de rendre leurs clients heureux tous les jours,
01:38qu'il y avait l'objectif de faire un champion mondial,
01:43ils sont extraordinairement engagés.
01:44– Mais, Henri Giscardessin, vous avez 69 ans.
01:47Vous sortez là du Club Med, ça ne s'est pas super bien fini,
01:50vous avez fini par partir.
01:52Vous n'avez pas envie d'avoir les doigts de pied en éventail au Bahamas ?
01:56Vous voulez devenir professeur ?
01:58Vous allez aller à l'ESCP ce soir avec Nicolas de Taverneau,
02:03parler à des étudiants, vous recommencez une carrière ?
02:06Alors, ce n'est pas une carrière, je veux être utile,
02:10je veux servir à quelque chose,
02:12et je crois que c'est légitime, il comprendrait cet âge-là.
02:15Et je veux le faire en utilisant tout ce que j'ai appris.
02:19Moi, j'ai eu la chance d'avoir au début de ma carrière un mentor formidable,
02:22qui était Antoine Riboud, un des plus grands entrepreneurs français.
02:25J'ai eu cette expérience extraordinaire de sauver le club,
02:30de le transformer, d'en faire un champion mondial français,
02:33d'avoir une présence dans le monde entier.
02:37Je l'ai fait à ma manière,
02:40mais je l'ai fait surtout collectivement,
02:42avec des collègues qui ont contribué autant que moi à cela.
02:47J'ai envie que cette expérience-là soit partagée et que ça serve.
02:51Je pense en effet aujourd'hui
02:52que nous avons à inventer un leadership à la française et à l'européenne.
03:00On est un peu différents des Américains.
03:02Et on a des qualités, puis on a un passé.
03:06Et je considère qu'il y a des grands leaders en France.
03:08Et le leadership, c'est pour tout le monde.
03:10Ce n'est pas seulement pour les grands patrons.
03:12Un chef d'équipe aujourd'hui,
03:14un responsable d'une PME, même d'une petite entreprise,
03:17il sait, et c'est d'ailleurs ça qui aujourd'hui le rend souvent très nerveux,
03:22qu'il a du mal à motiver ses équipes,
03:25qu'il a du mal à faire en sorte qu'ils restent.
03:27Pour ça, il faut leur donner du sens.
03:31Il faut appliquer des méthodes.
03:33Il faut d'abord commencer par faire un diagnostic.
03:35Moi, ce qui me frappe, y compris dans tous les débats,
03:37y compris politiques,
03:38c'est qu'on passe du temps sur les remèdes.
03:42La première étape, c'est de dire quel est le problème
03:43et de partager le problème.
03:47Qu'est-ce que vous allez leur dire ce soir ?
03:48C'est votre première conférence à l'ESCP.
03:51Vous allez leur dire, attention aux Chinois,
03:54ne vous accoquinez pas, c'est dangereux.
03:57On a différents dossiers dans l'actualité
03:58où il y a encore des actionnaires chinois qui prennent des parts.
04:00C'est le cas dans le dossier Fnac d'Arti.
04:03Ça fait partie des conseils ?
04:05Ça, j'allais dire, c'est un élément géopolitique important.
04:12Le monde change.
04:14Chine a énormément changé dans les cinq dernières années après le Covid.
04:19Donc, effectivement, il faut être lucide sur ce nouveau monde.
04:23Mais il faut être lucide, non pas de manière frileuse.
04:25Il faut être lucide en se disant, mais comment peut-on faire nous ?
04:28Comment peut-on faire mieux ?
04:29Et moi, je suis convaincu qu'on est capable de le faire.
04:31Simplement pour ça, il faut réfléchir, il faut travailler.
04:34Qu'est-ce qu'on va chercher à faire dans l'école du leadership de Paris ?
04:37Ce n'est pas d'être des professeurs.
04:39C'est de demander à ceux qui ont réussi
04:42ou à ceux qui ont observé des gens qui réussissent,
04:45comment ils ont fait.
04:47Moi, je suis frappé.
04:49On demande toujours, et on m'a toujours demandé,
04:51qu'est-ce que vous avez fait au Clubbed ?
04:53Comment vous avez réussi le Clubbed ?
04:55On me demandait plus le résultat que la méthode.
04:59Là, on va travailler sur la méthode.
05:00Comment ? Comment on peut faire ?
05:02Et moi, je suis convaincu qu'il y a beaucoup de choses à faire,
05:05à apprendre, et que c'est utile à tout le monde.
05:07Mais vous n'avez pas répondu.
05:08Est-ce qu'on peut être un leader,
05:11dans le sens où vous l'entendez,
05:13avec un actionnaire chinois ?
05:14Ou à un moment donné, il faut dérouler un plan
05:17et on n'arrive pas justement à avoir sa propre identité ?
05:19Alors, j'ai été un leader
05:21qui a réussi avec un actionnaire chinois.
05:24Simplement, il y a un moment
05:25où effectivement, les choses peuvent diverger.
05:28Le sujet, ce n'est pas tant qu'il soit actionnaire,
05:30c'est qu'il a le contrôle.
05:32Le sujet, ce n'est pas tant qu'il a le contrôle
05:33que sa volonté éventuelle de prendre le pouvoir opérationnel,
05:37ce qui n'est pas bon.
05:38Surtout quand on est une entreprise
05:40qui a des valeurs,
05:41qui a une culture,
05:42qui a une origine,
05:44et qui vend aussi,
05:45je dirais,
05:46le savoir-faire français.
05:48Donc, la question,
05:51c'est qui fait quoi ?
05:53Un actionnaire américain,
05:55peut-être aussi, je dirais,
05:57nuisible potentiellement,
05:59si je peux m'exprimer,
05:59qu'un actionnaire chinois.
06:01Il y a des Français qui le sont aussi.
06:03La question, c'est quel est le rôle de chacun ?
06:05Ce que j'ai voulu empêcher,
06:07c'est que le pouvoir opérationnel
06:09soit pris en compte par
06:12ce qui était un actionnaire chinois.
06:14Le reste,
06:16c'est au leader de le faire.
06:17Quelle relation vous avez aujourd'hui ?
06:19Les ponts sont rompus ?
06:20Vous avez toujours des discussions ?
06:22Vous regardez ce qui se fait derrière vous ?
06:24Non, moi, je regarde devant.
06:26J'ai dit ce que j'avais à dire
06:27quand je suis parti.
06:28Je ne pourrais pas accepter
06:30ce qui se passait,
06:31ce qui allait se passer.
06:33Maintenant, je veux être utile
06:35pour les autres.
06:37Et ce que j'espère, bien sûr,
06:39c'est que sous celles et tous ceux
06:41avec qui j'ai travaillé,
06:42que j'ai quitté le cœur serré,
06:44mes formidables collègues du Club BED,
06:46j'espère qu'ils auront,
06:48malgré tout cela,
06:49un bel avenir
06:50et que cette entreprise
06:51restera exceptionnelle.
06:53Ce soir,
06:53Oumadi,
06:53c'est plein à craquer.
06:54Il y a 350 personnes,
06:56c'est plein.
06:57J'imagine que comme c'est avec le SCB,
06:58il y aura pas mal de jeunes.
06:59Ces jeunes,
06:59vous les avez vus évoluer
07:01au sein du Club MED
07:02parce qu'on recrute évidemment
07:03beaucoup de jeunes
07:04avec des demandes
07:04qui n'ont plus rien à voir
07:06au fur et à mesure des années.
07:08Oui, moi,
07:08j'ai été extraordinairement frappé.
07:09C'est la chance que j'ai eue
07:10qu'il était dirigé d'entreprise,
07:12dont un tiers,
07:13auprès de la moitié
07:13de ceux qui y travaillaient
07:15étaient des jeunes.
07:17Et je les ai vus changer,
07:20comme on a d'ailleurs tous changé.
07:22On est passé d'une situation
07:24dans laquelle ils cherchaient
07:25un métier
07:25et la sécurité
07:26à une situation
07:28dans laquelle ils cherchent
07:30une aventure professionnelle
07:32et se développer.
07:36Alors, il y a des choses
07:37très bonnes là-dedans,
07:39qui est que,
07:40il y a la volonté de grandir,
07:41a la volonté de voyager,
07:43a la volonté d'essayer.
07:44Ça, c'est très positif.
07:45Il y a un sujet plus compliqué
07:46qui est,
07:48ils veulent aller très vite.
07:49Aujourd'hui,
07:50si vous dites à un jeune
07:51« tu feras ça dans dix ans »,
07:54il dit « je vais aller voir ailleurs ».
07:56Ils veulent aller très vite.
07:57C'est bien d'aller vite,
07:59mais il faut apprendre.
08:00Et le rôle de ceux
08:00qui ont appris,
08:01à la force des choses,
08:03c'est de transmettre.
08:04Est-ce que vous pensez
08:04qu'on mesure le succès
08:06d'un dirigeant
08:07au nombre de gens
08:07qui le suivent
08:08quand ils partent ?
08:09Je dirais qu'on mesure
08:12le succès d'un dirigeant
08:13au nombre de gens
08:13qui restent quand il est là.
08:15Oui,
08:16ce qui est déjà pas mal.
08:18Ce qui est déjà pas mal.
08:19Première masterclass,
08:20si je puis dire,
08:20c'est ce soir
08:21avec Nicolas Taverneau.
08:22Vous avez déjà la liste
08:23de vos invités ou pas ?
08:25Alors,
08:26la prochaine,
08:26parce qu'il faut diversifier,
08:28ce sera
08:28Amélie Oudea Castera
08:30pour nous montrer aussi
08:31comment peut-être
08:33le leadership
08:33au féminin
08:34et dans le sport.
08:36Et avec cette idée aussi
08:37que le leadership
08:39à la française,
08:40il doit être un croisement
08:42du leadership économique,
08:43entrepreneurial,
08:44mais du leadership sportif,
08:46du leadership politique.
08:47On a à apprendre des choses.
08:48Moi,
08:49j'ai eu la chance
08:49de commencer dans la politique.
08:51J'étais le plus jeune élu
08:52à 22 ans en France,
08:54il y a bien longtemps.
08:56J'ai ensuite été
08:57dans l'entreprise,
08:58dans les grandes entreprises.
08:59J'ai appris en politique
09:02et je pense
09:04que les politiques
09:05devraient apprendre
09:05de l'entreprise.
09:06Vous êtes sur le bon endroit
09:08pour dire ce genre de choses.
09:09Merci beaucoup
09:10d'être venu ce matin,
09:10Régis Cardestin
09:11et bonne chance
09:12pour votre nouvelle carrière
09:14de professeur
09:15en management.

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